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L'huissier du cœur

@ Invité

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Jeu 14 Nov - 16:28
"Harriet, tu exagères. Deux semaines, vraiment ? Papa et maman s'inquiètent. Appelles les au plus vite."

"Arrêtes de m'ignorer, j'ai eut un accusé de réception. Réponds moi. Tu veux vraiment que je vienne te chercher pour t'amener à eux et leur prouver que t'es encore vivante ?"

"Ok, tu ne me laisses pas le choix."

***

C'est la troisième fois que Judith s'énerve sur le bouton de la sonnette. La voilà donc réduite à tambouriner sur le battant de la porte, abandonnant sa dignité pour laisser l'agacement s'exprimer.

« Bordel, ouvres-moi ! Je sais que tu es là ! »

Les minutes passent. Avec un profond soupire, elle finit par se résigner ; une pile de paperasse l'attend à la galerie et elle perd son temps pour une sœur qui n'en vaut pas la peine. Pourtant la porte finit par s'ouvrir et Judith n'attend pas d'en avoir l'autorisation pour aussitôt s'engouffrer à l'intérieur. Elle connaît assez Harriet, hors de question qu'elle reste dehors puis se fasse refermer le battant sur le coin du nez.

« Tu m'expliques ? Deux semaines sans nouvelles. Je sais que tu te fiches bien de l'avis de maman, mais aux dernières nouvelles, tu es encore leur fille. Et ils débordent d'imagination quant à ce qui a pu t'arriver. »

Son regard de jugement glisse sur le chaos total de l'appartement, entre travaux inachevés, cadavres de bières et vieux morceaux de pizza. Elle pose son sac sur la table, là où réside le dernier carré d'espace encore épargné par le désordre et la crasse.

« Le déni, que veux-tu. Ou peut-être juste la lassitude que tu sois payée à ne rien faire, va savoir. »

Dans tous les cas, l'aînée se garde bien de donner les détails de sa présence. Notamment le fait qu'ils l'envoient elle, plutôt que de se déplacer en personne, parce qu'ils ont des sujets bien plus pressants à régler. Qu'ils n'aient pas de temps à accorder à Harriet pourrait pourtant être satisfaisant, s'il n'y avait le goût amer d'être utilisée comme un messager, un vulgaire coucou bien dressé. Mais étant dotés d'une cadette sans espoir, elle les pardonne ; à leur place, elle aussi préférerait s'épargner l'inutile prise de nouvelles.

@ Invité

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Jeu 14 Nov - 21:09
Harry broie du noir. L'enchaînement successif des pertes de Lyzianna et de Dynah ont achevé ce qui lui restait de fille bien. Elle n'est pas une fille bien. Elle ne l'a jamais été. Et aujourd'hui, sa vie n'est plus que ce qu'elle aurait toujours dû être, c'est-à-dire bières, pizzas, sexe, fêtes et dormir. Parce que dormir, c'est important. Sauf qu'elle semble avoir oublié que la famille, c'est important aussi.

Judith est à sa porte. Elle n'aime pas Judith. Ou plutôt Judith ne l'aime pas. Mais ça veut dire que les parents ont donné le signal d'alarme. Et elle préfère nettement ouvrir à sa sœur qu'au SWAT (même si elle s'est sérieusement posée la question).

« Bah vas-y, entre, fais comme chez toi. Envoie-t-elle en guise de bonjour. » Judith a une sale tendance à occuper tout l'espace, à l'envahir, même, puis à la faire se sentir plus petite et plus insignifiante qu'une sombre merde. Plus que d'habitude, elle entend. « T'en as pas marre de rager sur ma gueule ? » Sa voix est emprunte d'une lassitude abyssale. « Bref. C'est bon ? T'as la preuve que je suis vivante, tu peux faire ton petit rapport ? Ou tu veux aussi une photo devant ma superbe structure en canettes de bières ? Ironise-t-elle. » Elle déteste que Judith lui fasse la leçon, surtout sur son grain de condescendance caractéristique. En fait, si elle était honnête, peut-être qu'elle se figurerait que ce qu'elle déteste vraiment, c'est que Judith ait raison.

« Parce que sinon, j'ai un chagrin à éponger et des gens à emballer. »

Elle a envie de chialer et de se remettre en boule dans un coin. Mais sa fierté mal placée la force à se montrer la plus incisive et la plus désinvolte possible avec Judith. « D'ailleurs, ça en est où, ton divorce ? T'as baisé depuis ? Je peux te rencarder, si tu veux. » C'est totalement de la moquerie. Elle appuie où elle peut, parce qu'elle n'a aucune véritable cartouche contre parfaite-miss-Judith.

@ Invité

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Ven 15 Nov - 1:48
L'ironie, arme préférée d'Harriet, ne la sortira de toute évidence pas de cette situation inconfortable. L'aînée lève les yeux au ciel presque à chaque mot qui sort de sa bouche, agacée par sa sempiternelle irrévérence. Elle pourra construire autant de structures en canettes de bières qu'elle voudra, la traiter comme le petit chien de leurs parents, cela ne changera jamais les faits : la petite dernière ne sert pour le moment à rien, et n'a pas l'air décidée à changer cet état de fait. Elle profite, simplement, se baignant dans l'argent familial à la manière d'un petit escroc sans ambition, un parasite même.

Si Judith avait vraiment pour mission de lui faire la leçon à la manière d'une mère, elle ne se contenterait pas de prendre une voix condescendante. Elle lui couperait tout simplement les vivres, histoire qu'Harriet percute peut-être enfin. Pour son bien.

Malheureusement, ce n'est pas Judith qui prend ce genre de décision.

Elle est même obligée de jouer les nounous, de vérifier que la précieuse progéniture ne se soit pas étouffée sur sa propre décadence. Même si visiblement, la raison du silence récent n'est pas celle attendue par Judith ; il s'agit d'une peine de coeur, du moins c'est ainsi qu'elle interprète ce "chagrin" et l'étonnement se lit d'ailleurs sur son visage. Harriet n'a pas vraiment pour réputation d'être du genre à se poser, ni à tomber amoureuse.

Mais avant qu'elle ait le temps de s'en enquérir, la bouche d'Harriet s'ouvre et elle tire une flèche en plein dans sa cible, avec une aisance déconcertante. Certes, elles se sont toujours faites la guerre d'une manière ou d'une autre... Sans pour autant aller aussi loin, ou du moins Harriet n'avait-elle encore jamais osé toucher à ce sujet.

Elle serre les poings, car la tentation est forte de gifler l'insolente. Non. Ce serait entrer dans son jeu, sans parler de la réaction des parents. Elle ne sait simplement pas de quoi elle parle.

« En fait, j'étais sur le point de demander d'où venait ta peine de coeur... Mais tu t'en sors bien mieux que moi, visiblement. »

Lèvres pincées, elle évite le regard d'Harriet pour cacher soigneusement la blessure ouverte. Il faut vite l'en détourner, ne pas montrer qu'elle a vu juste.

« Mon mariage est peut-être un fiasco, mais moi au moins, j'ai essayé de construire quelque chose. Et pour ta gouverne... Elle croise enfin son regard, menton droit. Oui, j'ai baisé depuis. »

Ce n'est pas dans ses habitudes d'utiliser un tel langage, mais après tout, elle doit se mettre au même niveau qu'Harriet pour se faire comprendre.

« Je te rassure, tu restes imbattable en la matière. »

Cela pourrait sonner comme une insulte, s'il n'y avait ce petit sourire amusé qui dit ; ce n'est pas comme si ta réputation t'importait, Harriet...

@ Invité

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Lun 18 Nov - 15:24
Et Harry voit, elle voit toutes les fissures, toutes les craquelures qui parsèment le masque de miss-parfaite-Judith. Elle voit aussi qu'on essaye de parer l'attention, de faire comme si de rien. Oh. Aurait-elle touché une corde sensible ? Un rictus moqueur encoche la commissure de lèvres. Elles ont beau ne pas se côtoyer au-delà du seuil vivable, se détester même, elles ont toujours mutuellement eu cette drôle connaissance de l'autre. Sûrement un sous-instinct bâtard de famille. Il faut dire que c'est la seule ombre au tableau, la seule tâche sur le voile de sublimité absolue de Judith. Fut un temps où Harry la jalousait, pour ça. Puis, elle a compris que c'était une malédiction.

« Tu peux faire mieux que ça, Judith. »

L'attaquer sur ses coucheries, ce n'est même pas l'attaquer, c'est à peine la poker. Car Harriet Mayfair se soucie bien peu de qui elle retourne sur le capot de sa voiture ou de qui voit ses magnifiques draps de soie.

« Et d'ailleurs, figure-toi que je suis moi-même entrain de construire quelque chose. »

Avec ses récents déboires amoureux, Harry a estimé qu'il était temps. Temps qu'il lui passe la bague au doigt et temps, peut-être, qu'elle arrête de vouloir trouver l'amour entre n'importe quelles cuisses. Oui, elle essaye toujours de se persuader que Dynah et Lyz, c'est comme toutes ses autres peines amoureuses, qu'elle finira par s'en remettre, tant bien que mal. Que ça dure un moment, mais que ça finit par s'achever.

« Tiens, puisqu'on en est au moment de solidarité fraternelle... Tu seras même la première à l'apprendre ! C'est officiel : je suis fiancée à l'héritier des Sterling. » Aussi connu comme l'un de ses meilleurs amis. Entre eux, c'était plus ou moins écrit dans le marbre, mais ça tardait à arriver. « Nous l'annoncerons à papa et maman dès qu'ils reviendront de voyage. » Ensemble, main dans la main, bagues aux doigts et programmes à la tablette. Elle a mal rien que d'y penser. Pas parce que ça sera un calvaire, ça aurait pu être pire. Mais parce qu'être avec quelqu'un lui fait sévèrement penser à Dynah. Et putain. Son cœur se jette du haut d'un pont à la moindre mention.

« Et cette fois, c'est pour toute la vie. »

Oui parce que Harry en a eu d'autres, des mariages. Un en particulier, à Vegas, avait fait beaucoup d'esclandres dans la famille. Elle était revenue rousse bouclée, avec une robe de mariée country et des bottes de dominatrix. C'était fun. Moins fun devant les parents, mais fun.

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