i'm ready to dig into all of it, abandonnement issues, dissociative episodes, my dad...Arriver au lycée, il s’éclipse rapidement vers le stade où l'attends son ami Boris. « Yo. » High five et autres pacotilles afin d'obtenir leur check et voilà qu'ils avancent vers les gradins afin de rencontrer du monde. « Donc t'es sûr qu'avec ça, je pourrais me faire un peu d'argent ? » Boris lui réexplique, lui donne quelques exemples et fait de son mieux pour le rassurer. Dans le fond, il sait qu'il est entrain de faire une énorme connerie. Mais il a vraiment envie de prendre son indépendance et de ne plus avoir ses parents qui le gâte comme jamais. Il a besoin de pouvoir faire des choses par lui-même, de prendre des risques et il ne voit pas d'autres façons, surtout à son âge. Boris le laisse finir la montée seul, il l'attends en bas, le visage fermé et le regard lointain. Bon, c'est le moment de faire bonne impression. « B'jour. » Il tends la main, attendant que l'homme en face de lui la serre mais rien ne se passe. « Urhm. J'viens pour vendre un peu de votre truc. » Pas de réponse. Ça s'annonce mal. « C'est oui ? Non ? En revoir ? » Rien. Le gars, il bouge pas. « T'sais quoi vas te f-... » L'homme sort de minuscules sachets blancs de sa poche et les tends à Sebastian qui les récupère. « C'est 20$ le sachet, tu te gardes 5 et tu nous refile le reste. Pigé ? Tu viens récupérer tes doses chaque lundi, ici même. Clair ? Et s'il t'arrives quoi que se soit, on te casse la gueule. Casse-toi maintenant. » Il acquiesce, redescend les marches et repart en direction du lycée au côté de Boris. « Tu les vends où ces trucs toi ? » Divers lieux sont proposés mais Seb garde en tête le noms de divers bars. Se sera son coin, ça. D'ailleurs, un an plus tard, sa fausse carte d'identité dans la poche pour avoir accès à tous les bars de Cap Harbor, il a bel et bien fait sa fortune et sa clientèle. Ce soir là, il vient vendre quelque sachets, banal. Il ne pensait pas y rencontrer une brunette sexy et encore moins avoir un coup de foudre. D'habitude, il prends jamais le taureau par les cornes mais ce soir là, il n'y avait pas résisté. « Salut. Je m'appelle Sebastian. » Sans même demander quoi que se soit, il s'installe à sa table, souriant gentiment aux filles qui accompagnaient la demoiselle. « Holia. » C'est mignon comme prénom. Il aime bien Ca lui reste déjà en tête. « J'suis avec des amies alors si tu voudrais bien ... Partir ? Merci. » Son regard ne la quitte plus. Oui ... Il devrait partir. Mais c'est difficile tant il est hypnotisé. « Tiens. » Sur un bout de serviette, il écrit son numéro de téléphone et le tends à la fameuse Holia. « Je te trouve très jolie. » Le début d'une belle histoire.

« Holia ? » Sebastian entre dans le petit appartement de quelques mètres carrés. Cela va faire désormais un an qu'ils sont ensemble et, comme promis, il venait avec son énorme bouquet de fleurs et les clés de voiture pour l'emmener au restaurant. Enfin, c'est ce qui était prévu mais la demoiselle ne semble pas être là. « Holiiiiiiia ? » Légèrement, il commence à paniquer, mais des sons provenant de la salle de bain le rassure. Comme toutes femmes, elle est entrain de finir de se préparer. Et l'attente de cinq minutes valait largement le coup. Holia s'était mise sur son trente-et-un. « Tu es radieuse. » Et c'est peu dire !  « Merci. » Ses pommettes rougissent légèrement alors qu'elle s'approche pour venir lui déposer un baiser furtive. « Tu n'es pas mal non plus. » Eh oui. Il avait sortie le grand jeu. Petite cravate et costume. Sebastian ne faisait rien à moitié. « Avant de partir, ils font qu'on discute de quelque chose. » Oh ? Il la suit jusqu'au salon et s'installe à ses côtés. Ils attrapent ses mains et les serre. Qu'est-ce qu'il se passe ? Il est peutetre encore jeune, dix-neuf ans, mais il est mature. « Accouche, s'il-te-plait. » Le regard d'Holia s'affole. Quoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Il aimerait comprendre. « Je tiens juste à te dire que peu importe ta décision, la mienne est déjà prise. » Sebastian ne comprends toujours pas mais il acquiesce, impatient de découvrir ce qu'elle lui cache. «  Je suis enceinte. » Le monde arrête de tourner. La voix d'Holia continue, en arrière-fond, mais Sebastian est déjà dans un autre monde. « Je vais le garder. Je ne me vois pas ... Tuer ce petit être. » Il acquiesce, restant toujours silencieux. Dix-neuf ans. C'est pas trop tôt pour être papa ? Que vont penser ses frères et sa soeur ? Et ses parents ? Est-ce qu'ils vont l'accepter ? Et comment vont-ils faire avec un enfant dans les bras pour la suite ? Devait-il arrêter ses études ? Y mettre un terme le temps que cet enfant grandisse un minimum ? Il ne pouvait pas continuer à vendre ses sachets de farine, non plus. Il devait quitter cette entreprise avant qu'il y ait des répercussions. « Seb ... Tu m'écoutes ? » Pas vraiment, mais il se voit mal le lui avouer. « Il faut que j'aille faire un truc. » Il s'empresse de se lever sous le regard désemparé de la brune. « Je t'aime, je suis heureux qu'on fonde une famille mais il faut que j'aille régler une petite chose avant qu'on profite de notre soirée. Je reviens vite. Promis ! » Il embrasse sa belle et s'enfuit comme un voleur de l'habitation. Sa promesse s'est envolé à la même vitesse qu'il s'éloignait d'Holia. Il n'est jamais revenu. Il n'a jamais plus un seul pied. Bêtement, lâchement, il pensait qu'en allant voir son boss et qu'il lui dirait qu'il arrêtait sa petite vente, ça fonctionnerait. On ne l'avait pas prévenu, qu'au stade où il était, faire machine arrière n'était plus possible. Si Sébastien s'est pris quelques coups plutôt fort bien placés, il se doute qu'Holia a dû déguster bien plus au vue des paroles hargneuses de ces hommes qui l'ont abandonnés à terre, en sang, dans les gradins du terrain de foot du lycée. Il venait de commettre la pire erreur de sa vie et il allait payer les pots cassés des années plus tard.