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Runaway, i can't take it anymore ⚝ Sirius

@ Invité

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Dim 2 Fév - 0:15


i was running far away. would i run off the world someday, nobody knows. i was dancing in the rain. i kept running but now take me home.

Deux mois. Cela faisait deux mois depuis l’enterrement de son père. Deux mois qu’elle avait rejoint cette école de Droit, exauçant les souhaits de la famille de se conformer à la société, de s’intégrer. Comment s’intégrer à un pays qui n’est pas le sien ? Comment s’entendre avec des gens qui n’ont rien d’amis ? La vie n’a rien de drôle. Plus maintenant. Elle pensait pouvoir suivre son rêve, que seule la détermination d’une personne à réussir, pouvait la conditionner à atteindre son but. C’est faux. Parfois, la vie s’en mêle, et vous assomme. Et si au départ, elle pensait pouvoir se relever, elle se retrouva piétinée à peine elle eût essayé. Perdre une de ses meilleures amies. Son groupe de danse. Sa passion. Son père. Au fond, Annalucia savait qu’elle avait abandonné. Qu’elle avait elle-même baissé les bras. Elle avait trop souffert, ne voulait ni ne pouvait endurer plus. C’était trop.

Traînant des pieds, ravalant ses larmes, elle serra les dents ; elle serra les poings. Quelques pétales tombèrent au sol, pâles plumes blanches contrastant avec le noir goudron. Noir était le sol. Noir était son cœur. Parfois, elle se sentait terriblement seule, incomprise dans un monde dont elle n'avait rien en commun. Plus aucun repère. Et ses yeux embués se levèrent, se posant doucement sur cette stèle de pierre froide. Le silence l'enroba, sous la bise glacée. Pliant finalement genou, elle s'accroupit, toisant l'argile comme s'il eût été de sa faute. Les doigts fins se dénouèrent, tandis que le bras s'allongea. Et délicatement, les fleurs d'ivoire embrassèrent la dalle de granit, caressant de leurs pétales le deuil. Est-ce qu'il pouvait la voir, d'où il était ? Est-ce qu'il était fier d'elle, de l'intégration de cette école de riches, de suivre cette voie qu'il avait suivie : celle de l'inconnu, d'un pays qui n'est pas le leur. Pas le sien. Était-il fier, de la voir sacrifier sa vie ? Non. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Ça ne pouvait pas l’être. Il l'avait toujours encouragée à danser, à faire ce qu'elle jugeait important. Il avait toujours voulu qu'elle donne du sens à sa vie, qu'elle ne soit pas juste un rouage dans cette machine économique et hypocrite. Pourquoi ? Pourquoi alors être parti, les avoir condamnées à se séparer de lui, à le suivre enfin. Pourquoi vouloir pour les autres ce que l'on arrive pas à réaliser soi-même. « C'est injuste.. si injuste.. » souffla-t-elle, retenant les sanglots agitant dangereusement sa gorge. Ses genoux tombent, heurtant le sol, comblant les derniers centimètres qui les séparaient. « C'est injuste !! » s'exclama-t-elle, criant presque. Le regard meurtri, les sanglots agitant ses épaules, elle ne prit pas la peine d'essayer d'essuyer les filaments de peine qui dévalaient ses joues. A quoi bon ?

@ Invité

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Sam 15 Fév - 14:40
Depuis six ans, le même rituel revenait dans la vie de Sirius chaque semaine, un de ces rituels dont il ne peut pas se passer, qu’il ne peut louper sous aucun prétexte : la visite sur la tombe de sa femme. Il lui ramène sans cesse des dahlias, ses fleurs préférées, changeant en de rares occasions pour des roses rouges ou des tulipes jaunes. De son vivant, il était bien rare qu’il ait de telles attentions. Passer chez le fleuriste lui semblait superflu, préférant lui montrer son amour par bien d’autres moyens. Mais maintenant, que peut-il faire d’autres ? Est-ce plus important pour lui ou pour elle, ce moment de recueillement, ces fleurs ? Allez savoir. Il n’est même plus sûr de croire au paradis dont on lui a tant parlé lorsqu’il était enfant.

Profitant que l’herbe ne soit pas mouillée, il pose ses fesses à côté de la pierre où repose Nyla, et comme à son habitude, il lui raconte les dernières nouveautés de sa vie. Il lui parle même de sa nouvelle amie, Lyzianna. Il ne mentionne pas le fait qu’elle a dormi à la place de sa bien-aimée alors qu’elle était bourrée. Non, on ne sait jamais, si elle peut vraiment l’entendre, il ne voudrait pas la froisser avec des détails comme celui-là. Un sourire nait sur le visage du psychiatre alors qu’il explique à sa femme qu’il a tenu la promesse qu’il lui a fait quelques semaines plus tôt, à savoir qu’en 2020, il tenterait de revivre à nouveau et de ne plus se laisser noyer par son deuil. Il fait des efforts et il en est fier, il veut qu’elle le sache.

Il était dans sa petite bulle, comme s’ils n’étaient que tous les deux, le fantôme de Nyla assis face à lui. Mais quelque chose vient briser cette monotonie, ou plutôt quelqu’un. Des cris. Des sanglots. Le brun lève la tête, fronce les sourcils et cherchant du regard d’où cela peut venir, il remarque une femme à une vingtaine de mètres de lui. Il prend quelques secondes avant de se lever. Comme à chaque fois, il dépose de la main, un baiser sur la tombe de sa femme et ferme les yeux. « Je t’aimerais toujours. »

Puis, il presse le pas en direction de la demoiselle. Son instinct de médecin, allié à son besoin que les gens aillent bien, le pousse à s’assurer qu’elle n’a rien, enfin, ‘rien de plus’ que la souffrance liée à la perte d’un être cher. « Mademoiselle ? » Tente-t-il alors qu’il n’est plus qu’à quelques pas d’elle. « Est-ce que… ça va ? » Question bête, il en a bien conscience. « Je vous ai entendu crier… » Même s’il n’avait pas vraiment compris ce qu’elle avait dit, de là où il se tenait.

@Annalucia Garcia

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