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Gabrielle ♦ Nocturne

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Mer 20 Nov - 12:26
Rien n'était plus agréable après une longue journée, que de s'installer confortablement dans son lit et de se laisser peu à peu emporter dans les bras de Morphée. Antek commençait sa journée par le signe de croix, et une lecture de l'Evangile du jour, et la terminait toujours par un instant de prière. C'était donc habituellement qu'il s'était couché, avait serré son deuxième oreiller contre lui, comme une peluche et avait fini par s'endormir doucement. Bientôt, il était dans le monde des rêves, un petit sourire ornant ses lèvres. Il profitait agréablement d'un sommeil réparateur, à poings fermés. Antek était comme un enfant: il lui arrivait de s'endormir dans toutes sortes de positions des plus bizarres et inattendues. Un jour, il avait même fini une partie du corps hors de son lit. Le plus souvent, il se retrouvait le corps étendu en diagonale et les mains repliées comme les pattes d'un petit chien. Cependant, cette fois-ci, il était davantage dans la position du foetus, un air calme et doux sur le visage. Il dormait, sa respiration et le mouvement continuel de sa poitrine entraînant celui, telles une houle en été, des draps.
L'abbé Blaszczyk avait un sommeil très lourd, et rien ne pouvait vraiment le réveiller. D'ailleurs, certainement ne serait-il pas sorti des rêves s'il n'avait pas entendu quelque chose tomber, à proximité, dans sa chambre. Il sursauta, son corps se cambra, avant qu'il ne se retrouve presque aussitôt en position assise. Dans l'obscurité de la nuit, il discerna une silhouette humaine, debout, à quelques centimètres à peine du lit. D'abord, pris de panique, pensant qu'il avait oublié de fermer la porte du presbytère à clefs (mauvaise habitude gardée de son village natale), il faillit se mettre en position d'attaque, par instinct. Mais si la pensée que, dans le Bronx, il avait pu se faire quelques ennemis lui traversa l'esprit, un rayon de Lune, passant à travers les carreaux de la fenêtre, lui dévoila des éclats roux parsemant les lieux. Une chevelure qu'il reconnaîtrait entre mille.
"Gabrielle?" demanda-t-il finalement, allumant alors la lampe de chevet. "Qu'est-ce que tu fais là? Tu as besoin de quelque chose?"
La jeune artiste vivait ici depuis près de deux mois à présent. Au départ, ce n'était qu'une solution très passagère, le temps pour elle de trouver autre chose, quelque chose à elle, de sortir d'une situation financière compliquée. Mais, elle avait fini par y prendre goût, semblait-il et Antek n'avait absolument aucune raison de la chasser, même s'il devait avouer qu'il ne comprenait pas toute l'attention qu'elle lui vouait, et son envie si brûlante, ardente, de coucher ses traits sur le papier. Mais voilà, elle partirait lorsqu'elle le voudrait et au diable, les racontars. Personne n'était jamais chassé du presbytère, pas avec Antek aux commandes.

@ Invité

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Mer 27 Nov - 1:33



partout où, sous ces vastes cieux,
j'ai lassé mon coeur et mes yeux,
saignant d'une éternelle plaie.




Les draps.
L’oreiller.
La fenêtre au dessus de son lit.


Et elle qui ne dort pas. Elle qui devrait dormir depuis des heures déjà, comme un loir, à poings fermés. Elle qui devrait avoir déjà rejoint les bras de Morphée, et rêver depuis un bon moment. Mais elle qui reste là, éveillée, les yeux rivés sur la fenêtre au volet encore ouvert, la lune baignant sa chambre d’une douce lumière bleutée. Voilà plusieurs nuits qu’elle ne dort pas, elle qui, pourtant, n’est pas forcément abonnée aux insomnies et au manque de sommeil. Gabrielle dort peu, mais elle dort, sauf quand elle en a décidé autrement - quand elle sort, quand elle part, quand elle déambule. Elle s’ennuie, elle ne sait pas comment se rendormir, que faire. Parfois elle se demande si c’est l’église qui lui fait cet effet. Le presbytère. Les murs en briques froides. Ces odeurs d’encens qu’elle se plait à aller sentir, le soir, quand elle fait un petit tour dans la nef du vieux bâtiment de pierres. Elle se plait ici. Vraiment. Elle ne le dirait surement jamais à Antek, mais elle lui fera comprendre, comme toujours.

Elle ne se rappelle pas vraiment du pourquoi ni du comment. Du moment où elle a réussi à se faire une petite place, ici, dans ce petit bout de paradis. Tout ce qu’elle sait, c’est quand un simple « oui », le prêtre à réussi à lui retirer un bon nombre de soucis de ces épaules. L’angoisse de trouver un lit. D’avoir un lieu pour dormir. Une terre promise. Et pour cela, Gabrielle sera toujours reconnaissante envers Antek.



Antek. Antek et ses beaux yeux verts, dont la couleur est un savant mélange de jaunes, de dorés, mais aussi des verts les plus profonds de la palette qu’elle détient dans sa chambre. Antek et son visage angélique, aux traits si doux, semblant gravés par une force extérieure à celle du monde. Antek et ses lèvres rosés, ses cheveux bruns, et sa mâchoire affûtée. Une nouvelle obsession. Celle de Gabrielle. Des traits qu’elle veut coucher sur le papier. Des traits qui envahissent son esprit. Des traits qui l’inspire. Voilà des mois qu’elle n’avait pas été inspiré par un homme. Qu’elle s’en était remise aux paysages et aux natures mortes. Mais grâce à lui, la voilà repartie dans ses envies romantiques. Elle aurait aimé le peindre nu, coucher ses courbes légères sur sa toile pour les croquer du bout des doigts, rien qu’un instant. Mais lui, qui était si timide, si renfermé, l’amenait à se contenter de quelques esquisses de portrait. Pour l’instant.

mais tout à coup j'ai vu dans la nuit sombre
une forme glisser sans bruit.
sur mon rideau j'ai vu passer une ombre ;
elle vient s'asseoir sur mon lit.




Gabrielle marche. Elle marche. Et ouvre doucement la porte de la chambre du jeune prêtre, comme en proie à une crise de somnambulisme. Un état second. Elle ne sait pas ce qu’elle fait. La lumière de la chambre est magnifique. Sombre. Irréelle. Elle sort son carnet. Son crayon. Et trace ces traits endormis, complètement offerts à elle. Elle se saisit de son visage paisible, de ses cheveux en bataille, de ses lèvres entrouverte. Un nu d’une autre forme. Le vol d’un instant. 
Son crayon. Son crayon qui tombe et qui dérape. Qui s’écrase au sol. Aucune sortie possible alors qu’Antek se réveille, ses yeux tombant sur le visage cramoisi, rouge cerise de Gabrielle, prise sur le faite, en proie à une gêne extrême. 



« Pardon. Excuse moi. Je ne voulais pas. »



Elle balbutie. Elle panique. Elle a pêché.

@ Invité

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Ven 6 Déc - 20:52
Antek était de ceux qui avaient le sommeil lourd, même très lourd. Mais, cette fois-ci, le bruit l'avait réveillé, bien que minime. Un instant, un tas de pensées négatives submergèrent son esprit. Et s'il avait oublié de fermer la porte du presbytère à clef pour la nuit... Le Bronx n'était pas connu pour être le quartier le plus paisible, c'était bien loin de sa petite campagne polonaise. Mais il n'eut pas peur pour son bien-être, non, mais plus pour celui de la jeune femme qu'il hébergeait en ce moment dans les lieux.. Et si cet inconnu était passé la voir en premier, s'il lui avait fait du mal et qu'il n'avait rien entendu?
Gardant son sang-froid, il put reconnaître l'éclat roux des cheveux de la jeune artiste. Il poussa un large soupire, avant de lui demander ce qui se passait, avait-elle besoin de quelque chose? Etait-il arrivé quelque chose? Aussitôt, il l'interrogea, tout en se redressant dans son lit, avant d'allumer sa petite lampe de chevet. Ce serait plus agréable de discuter avec un peu de lumière, plutôt que de rester dans la pénombre. Il remarqua alors le rouge des joues de la demoiselle, qui confuse, se fondait en excuses. Les yeux du jeune abbé se posèrent sur le crayon, au sol, puis sur le calepin qu'elle tenait entre les mains... Et lorsqu'il comprit enfin de quoi il en retournait, ce fut lui dont les joues se parèrent de rosée.
"C'est rien." répondit-il simplement pour la rassurer. Il n'était pas fâché. Il était juste gêné. Antek n'était pas un artiste, il n'avait de talent dans absolument aucun domaine, et il n'avait jamais assez travaillé pour développer quoi que ce soit de créatif. De toute façon, vue sa maladresse, cela aurait été suicidaire de lui donner un pinceau ou de la glaise. Il ne comprenait dont pas trop cette sorte d'obsession que la demoiselle avait développé à son encontre. Elle parlait de muse. Lui, il s'était juste contenté de l'accueillir, parce que la petite, elle avait le droit à un petit coin au chaud le temps de trouver autre chose. Dommage qu'il ne pouvait pas faire cela avec tout le monde. Il sourit, simplement. Petit sourire gêné, tandis qu'il passait une main dans ses cheveux complètement décoiffés et essuyait de la langue la bave, comme tout petit bébé en train de dormir, qu'il avait au coin des lèvres. "Tu me dessines, comme ça, dans la nuit?" Outre le fait qu'il n'était absolument pas présentable dans ces circonstances, y voyait-elle quelque chose?
"Tout va bien?" demanda-t-il de nouveau. A présent, il était bien réveillé, alors autant profiter de ce moment pour discuter un peu. Avec son agenda chargé, il était vrai que, malgré le fait qu'elle vivait sous son toit, depuis quelques jours, il se contentait de la croiser, plutôt que de partager des moments en sa compagnie. Il fallait dire qu'elle savait se faire discrète. "Tu veux qu'on aille boire un thé au salon?" proposa-t-il ensuite, simplement, comme si c'était naturel en pleine nuit. Il ne voulait pas qu'elle se sente mal ou qu'elle pense qu'il lui en voulait pour tout cela.

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