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i need air | oscar

@ Invité

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Mer 12 Aoû - 0:34
Ezra est fatigué, épuisé serait même plus approprié vu la situation. Les vacances scolaires ne sont pas de tout repos, et inutile d’essayer de se persuader du contraire. Avec ses traits tirés et son air abattu, le professeur de théâtre fait peine à voir. Lui qui évite si bien la maison le reste du temps, ne peut pas s’offrir le même luxe en cette période estivale. Peter est là lui aussi et ne manque pas à l’appel à son plus grand dam. Il est ravi de voir Ezra plus souvent évidemment, de pouvoir lui raconter toujours les mêmes histoires en boucle sans se soucier de lui avoir servi celles-ci un millard de fois. Sur les douze ou treize heures qui composent sa journée, l’ex comédien ne lui offre aucun répit. Dès le repas du midi, qu’il accompagne de deux verres de gin et d’innombrables verres de vin, il met en route la machine, machine qui ne sait évidemment pas s’arrêter seule et finit soit par s’apitoyer sur son sort, soit par mettre la musique beaucoup trop fort. Incapable de se concentrer sur son travail, Ezra piétine, c’est à peine s’il parvient à revoir le texte de la pièce qu’il écrit pour la troupe. Assez logiquement, c’est son sommeil qui en pâtit, puisqu’il ne peut pas se permettre de venir les mains vide.

Sur les nerfs et particulièrement frustré, Le brun décide d’appeler Oscar. Pourquoi ? Il n’en sait rien. Peut-être parce qu’il s’est montré sympathique la dernière fois, qu’il lui a changé les idées… Ezra qui a l’habitude de tout réfléchir ne le fait pas sur ce coup-ci. Oscar trouvera cela étrange sans doute, ce n’est pas comme s’il lui avait donné plus de nouvelles qu’à d’autres dernièrement. Ils s’apprécient, mais ils ne sont pas amis non plus, mais pourtant Ezra compose son numéro comme si c’était la chose à faire. Pour une fois, c’est lui qui a besoin d’un verre. Ils se donnent rendez-vous devant un bar, et Ezra qui a fui la maison directement est adossé au mur avec une cigarette.

@ Invité

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Jeu 13 Aoû - 10:19
Oscar ne s’attendait pas à cet appel spontané. Certes, les semaines ont prouvé qu’il s’entendait bien avec son professeur de théâtre, et leur dernier dîner a été franchement agréable. Mais à la veille de l’été, alors que le dernier cours s’est achevé, Oscar a bien imaginé qu’il ne reverrait aucun membre de la troupe avant le mois de septembre, pour la reprise. Mais c’était sans compter l’appel téléphone d’Ezra suggérant qu’ils se retrouvent. Oscar tente de calmer l’agitation de son esprit - et par tant, celle de son coeur. Il se connait pour s’être pratiqué pendant des années - cinquante, pour être précis. Il est du genre à s’attacher aux gens. Vrai coeur d’artichaut, il se demande parfois pourquoi il ne gagne pas en maturité et pourquoi il n’est pas capable de cultiver ses amitiés en dehors de toute forme d’ambiguïté. Le dernier dîner avec Ezra lui a révélé un homme réservé, certes, mais touchant et drôle, et cet homme là a su saisir Oscar. Sauf qu’Ezra croule sous les problèmes, qu’il est marié, et qu’Oscar s’est promis de réaliser un travail sur lui-même - à cause des paroles d’Irene, à cause de la relation qu’il a entretenue avec Este.

Ce soir, il est donc résolu à n’être qu’une oreille attentive et une épaule solide si le besoin s’en fait sentir. C’est dans cette optique qu’il marche jusqu’au point de rendez-vous, pour s’aérer l’esprit avant de retrouver son professeur de théâtre - son ami ? Il le trouve d’ailleurs devant le bar dont il lui a préalablement indiqué l’adresse, en train de fumer. Oscar s’approche et lui offre un sourire mesuré, de circonstances.

- Bonsoir..., il lance, en arrivant à sa hauteur. Tout va bien ?

Il sait qu’il n’aurait pas dû poser cette question. Elle est tout aussi inutile qu’indiscrète et elle laisse transparaître la surprise d’Oscar qui ne s’attendait définitivement pas à être appelé par Ezra - même s’il a souvent proposé d’apporter son soutien.

- Je ne connais pas cet endroit, il ajoute en jetant un coup d’oeil au bar, pour changer le sujet suffisamment rapidement afin qu’Ezra, s’il le souhaite, puisse ignorer sa question.

@ Invité

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Jeu 13 Aoû - 11:44
L’attitude d’Ezra n’est pas logique et il le sait, pour autant, il semble bien incapable de mettre de l’ordre dans ses pensées, ses actions. Lui qui a tendance à tout analyser jusqu’à se donner des migraines, doit bien admettre qu’il a pris le téléphone sur une impulsion et sans s’attarder sur les implications d’un tel coup de téléphone. C’est le désespoir qui parle, la solitude, la honte aussi face à un entourage qui lui sert bien trop souvent qu’il doit se protéger et partir. Oscar ne s’autorise pas une telle familiarité avec lui, les jugements de valeurs… Ce n’est pas son genre, et leur relation ne le permet pas vraiment de toute façon. C’est probablement pour cette raison qu’Ezra a choisi de l’appeler. Izzy se serait inquiétée, Leah aurait voulu trouver des solutions pratiques et lui faire la morale, et puis ils auraient jugé ce qu’il s’apprête à faire qui est de boire, chose qu’il ne s’est pas autorisé depuis des lustres tant l’alcool est associé à quelque chose de désagréable. Il n’a pas envie d’un verre de vin en terrasse non. Il a envie d’oublier lui aussi.

Oscar finit par apparaitre, toujours souriant, un peu perdu aussi sans doute. Il ne s’attendait pas à le voir avant Septembre, c’est certain. S’expliquer sur ce coup de téléphone ne reviendrait qu’à rendre les choses plus étrange, alors Ezra ne dit rien, tire sur sa cigarette et salue l’homme qu’il a invité sur un coup de tête.

- Ca va

C’est très loin de la vérité, mais Ezra se voit mal déballer toutes ses casseroles à cette simple question, la pudeur l’en empêche. Son visage, ses expressions en disent suffisamment long de toute façon.

- Moi non plus à vrai dire, comme tu sais, je n’ai pas l’habitude de boire. Et toi, les vacances se passent comme tu veux ?

@ Invité

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Jeu 13 Aoû - 23:53
Il n’a pas envie de poser de questions qui pourraient potentiellement être indiscrètes. Oscar comprend pourquoi il peut devenir celui qu’on appelle ; d’ailleurs, la plupart des gens qui composent son entourage le savent. Jamais dans le jugement, toujours dans l’écoute, il n’est pas du genre à se mêler de ce qui ne le regarde pas. D’ailleurs, il serait bien à mal de juger, vu ce que donne sa vie de manière générale. Plutôt malchanceux, indécis, coeur d’artichaut prêt à fondre pour le premier minois venu, le moins que l’on puisse dire est qu’il vit une vie agitée. Les gens ont d’ailleurs toutes les bonnes raisons du monde de le juger ; sa dernière bêtise en date ? Sortir avec un homme de 21 ans. Et il ne parvient même pas à regretter son geste, qui lui a pourtant fait perdre une amitié précieuse (méchant @Alejandro Estrella), ce dont il n’est pas encore tout à fait remis. Son été est plutôt agité, mais il n’est pas là pour parler de ça, ce soir. Ce soir, il est là pour accompagner et pour écouter ; il l’a bien compris.

- Je ne suis pas en vacances, je travaille toujours. De toute façon je serais surement devenu fou si j’avais eu des vacances, on ne peut pas dire que mon salaire de barman me permette réellement de voyager pour le moment et les longues journées passées à fixer le plafond de mon appartement, non merci, il répond en haussant une épaule.

Il s’en fiche, de travailler. Il aime bien New-York au mois d’août. La ville est calme, vidée de ses workers habituels qui ont gagné les côtes. Après l’année qui vient de s’écouler, tout le monde le mérite. Les journées sont plus détendues, plus lente. Il rencontre quelques touristes, des américains d’autres états - il se plait dans ce décor calme, plus serein, et empli de nouveauté.

- Tu veux qu’on s’installe dehors ? On pourra fumer, et il fait bon.

Et ils auront plus d’intimité, aussi, ironiquement. Les tables de la terrasse sont éloignées les unes des autres, mais surtout, elles sont éloignées du brouhaha occasionné par la musique, à l’intérieur.

@ Invité

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Dim 13 Sep - 12:20
Concentré sur ses problèmes (à savoir ces fichues vacances scolaires qui lui valent de devoir supporter la présence de Pete), Ezra en oublie presque la situation d’Oscar qui n’est en rien comparable à la sienne sur le plan financier. Et même s’il faisait surtout référence aux vacances bien méritées de la troupe de théâtre (vacances qui les ont séparés jusqu’à aujourd’hui), il reconnait aisément s’être montré indélicat envers le barman. C’est le souci lorsque l’on se perd trop profondément dans ses propres prérogatives, on en oublie la réalité des autres et Ezra ne veut pas faire partie de ces personnes qui vivent les choses à travers un prisme teinté de privilège et noyé dans l’argent. Il vaut mieux que cela, enfin il l’espère en tout cas.

   - Je suis désolé, enfin tant mieux si l’idée d’avoir des vacances ne te séduit pas vraiment de toute façon. Moi aussi j’aurais préféré travailler, la troupe me manque en réalité…

Ezra le suit et tire un paquet de cigarettes de sa poche. Et après une bouffée d’air toxique, le professeur se perd de nouveau dans ses pensées. Il s’égare, se demande honnêtement si la perspective du mois de Septembre qui approche est un soulagement suffisant pour survire à ce mois sans tout abandonner et partir sans se retourner. Fuir cette situation lui parait tellement plaisant dans l’idée : Prendre un ticket d’avion, quelques bouts de tissus et de quoi écrire, même la perspective d’un week-end à l’hôtel lui soulagerait l’esprit à ce point. Ses envies d’évasion sont néanmoins cloisonnées dans l’univers des possibles, un univers qui lui est pour l’instant hors de portée tant la pression morale qu’il s’impose lui laisse les mains liées. Ezra se demande à partir de quel point flirter avec ses propres limites ne va pas tout simplement se retourner contre lui. Lui qui pense pouvoir tout supporter devrait incontestablement se pencher plus sérieusement sur la question. Tous ses proches le lui disent, il présume de sa capacité à subir une situation qui ne lui convient pas. L’amour ne devrait pas ressembler à ça.


- Je ne sais pas pourquoi je t’ai appelé. Mais merci d’avoir répondu.

@ Invité

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Mar 27 Oct - 16:49
Ils s’installent et Oscar n’a pas l’intention de jouer les enfants martyrs. Il a manqué d’argent toute sa vie, de sa plus tendre enfance à aujourd’hui. Il a appris à compter les euros en fin de mois, à ranger la monnaie dans un pot parce qu’à force d’égarer des centimes, on peut avoir plusieurs dollars. Il a appris à adapter sa façon de vivre et de faire les courses. Et encore, il est plutôt moins à plaindre aujourd’hui que lorsqu’il s’entêtait à vouloir être acteur. A l’époque, il vivait presque dans la rue ; il lui est arrivé de dormir à plusieurs reprises dans une petite voiture garée dans une ruelle sombre.

- Je suis bien ici. J’ai appris depuis longtemps à apprécier ce que New-York pouvait m’offrir de bien pour m’occuper l’esprit en ayant l’impression de ne pas passer le plus clair de mon temps ici.

Il rit un peu puis penche la tête pour aviser les traits tristes et fatigués de son professeur de théâtre.

- Les cours me manquent, à moi aussi.

Il sera éternellement reconnaissant à Esteban de l’avoir poussé à s’inscrire à ces cours. Sans le jeune homme dans sa vie, sans doute n’aurait-il jamais osé. Et aujourd’hui, il lui serait bien difficile de s’en priver.

- Et la troupe, bien sûr.

Pas uniquement les cours. Les gens sont gentils, ils sont tous animés par le même plaisir et la même envie, par le même amour du théâtre. Mais Oscar sait qu’ils ne sont pas là ce soir pour parler de ça. Même s’il n’est pas convaincu qu’Ezra va s’épancher sur ses états d’âme - le professeur a plutôt l’air d’être un homme discret - il est heureux qu’il ait pensé à l’appeler, lui.

- Ne t’en fais pas. Tu peux m’appeler quand tu veux.

Il hoche la tête pour appuyer son propos et joue avec son paquet de cigarettes.

- Tu veux en parler ? On est pas obligés. Mais je suis une oreille attentive, si toi, tu veux en parler.

@ Invité

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Ven 30 Oct - 19:16
C’est ridicule et Ezra le sait. Il n’y avait aucune logique dans son coup de téléphone à Oscar et son attitude lui semble désormais bien pathétique. Pathétique, c’est un mot qui le définit bien sans aucun doute, un terme qui englobe facilement la stupidité et le désespoir exprimés par son comportement. Oh il pourrait mettre la responsabilité sur le dos de ses sentiments, de l’amour qu’il porte toujours à Peter, mais pour cela il faudrait encore qu’il y croit ne serait-ce qu’un petit peu. Mais Ezra le sait pertinemment, ce n’est pas vraiment l’amour qui le retient, plutôt la culpabilité, l’idée d’être responsable d’une tragédie qu’il aurait lui-même écrite ou alors il serait parti depuis longtemps. Ezra n’a que très rarement laissé ses émotions empiéter sur ses décisions, mais à fois qu’il l’a fait, les conséquences ont été aussi dramatiques que les pièces qu’il analyse avec ses étudiants. Pathétique. Décidément, c’est un mot qui revient sur souvent.

- C’est gentil de ta part, mais il serait plus pertinemment de la mienne de faire quelque chose pour que ça s’arrange.

Si seulement c’était possible... Ezra soupire fatigué par son propre comportement. S’il n’était pas aussi faible, un peu plus égoïste aussi peut être, il ne serait pas dans cette situation. Si Peter ne jouait pas à Jekyll and Hyde, il ne le serait pas plus cela dit. Mais que dire, par où commencer ? A t-il seulement l’envie d’en parler, sans intention quelconque de faire quoi que ce soit pour que ça change ? Mais il a appelé Oscar, de façon si désespérée pour ses propre standards, qu’il lui doit probablement un semblant d’explication.

- Je pense que tu t’en doutes, mais Peter est alcoolique, d’où les scènes dont tu as pu être témoin au théâtre... Ce n’est pas facile tous les jours, et aujourd’hui... C’est compliqué pour moi. Je n’ai pas spécialement envie d’en parler, mais j’avais besoin d’air.

@ Invité

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Sam 7 Nov - 21:02
Oscar a eu un petit-ami, il y a quelques années, qui avait un penchant incontrôlable - et surtout, irrattrapable - pour la drogue. Ils n’étaient pas mariés, pas même suffisamment avancés sentimentalement pour qu’Oscar se sente redevable, mais il comprend comment la situation d’addiction peut être difficile à gérer. Ezra est marié, ce qui rend la fuite indéniablement difficile, si ce n’est impossible. Il ne s’est pas ouvert souvent de sa relation, mais Oscar, qui tente de lire entre les lignes, croit tout de même comprendre qu’elle est complexe. Il ne sait pas quel est le souhaite d’Ezra, ni même ce qu’il veut faire à l’avenir. Il ne se permettrait jamais de lui poser la question, de toute façon. Oscar est bon pour écouter les autres mais il ne prétend pas avoir la réponse à ces questions autrement plus complexes que les boissons qu’il prépare le soir pour ses clients. Il aime analyser les gens, mais pas pour leur livrer ce qu’il pense. Aider les autres quand il le peut, oui - mais leur dire quoi faire, certainement pas. Il ne se permettrait jamais - et puis il ne lui semble pas qu’Ezra pourrait être sensible à cette façon de procéder quoi qu’il arrive.

- Je l’avais compris, oui. Tu n’es pas obligé d’en parler si tu ne le souhaites pas, mais si tu veux, ce n’est pas un problème non plus.

Oscar hausse une épaule et commande un coca auprès du serveur qui s’approche de leur table, avant d’allumer une autre cigarette. Il n’ose pas ajouter quoi que ce soit, de peur de changer de sujet trop rapidement sans laisser à Ezra l’opportunité de livrer ce qu’il a sur le coeur. Il préfère se taire, un instant, jouant avec sa cigarette qui se consume dans l’air de la nuit, puis plante ses yeux dans le regard d’Ezra, pour tenter de lui laisser de l’espace, pour s’assurer qu’il ne va pas trop mal, que sa situation peut s’arranger.

@ Invité

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Ven 13 Nov - 10:14
Oscar ne peut rien lui offrir de plus que cela, et Ezra le sait pertinemment. Il est par ailleurs fatigué qu’on essaye de lui pointer du doigt des solutions à tous ses problèmes. Étrangement, la façon de faire d’Oscar change de celle de son entourage sur ce point, ce qui n’est pas désagréable. Il ne s’impose pas, c’est quelque chose d’assez rare dernièrement. Assez rare pour qu’il en prenne note.

- Je sais.

Belle démonstration de conversation Ezra. Alors qu’il s’est permis de passer cet appel désespéré et de perturber les plans de son élève, il se trouve d’autant plus pathétique d’avoir si peu de conversation à lui offrir. A dire vrai, il pourrait se contenter de se perdre dans ses pensées en bonne compagnie, mais il y aurait une certaine forme d’égoïsme dans tout cela.

- Et merci de t’en soucier vraiment . Ça ira mieux quand j’aurais repris le travail.

Mieux, mais pas suffisamment mieux pour dire bien. Parfois Ezra se demande s’il n’est pas en train de se bousiller l’existence. Est-ce que la culpabilité qu’il ressentirait vaut bien toute cette peine ? Il commence à se le demander.

@ Invité

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Sam 14 Nov - 21:39
Oscar essaye de ne pas céder à ses vieux travers. En présence d’Ezra, pourtant, deux de ses défauts naturels ont tendance à vouloir ressurgir. Il y a cette incapacité totale qu’il a, d’abord, à être à l’aise face à un interlocuteur silencieux. Ca ne lui donne pas envie de fuir, non. Ca lui donne envie de parler à un rythme effréné de plein de choses différentes. Il pourrait parler de la météo, de l’hiver qui approche, de la rentrée, des gens dans son bar - pendant des heures. Pour combler le silence. Mais ce n’est pas une si bonne idée, alors qu’Ezra l’a contacté dans un moment de détresse, sans doute pour se changer les idées et non pas pour écouter son élève déblatérer seul pendant une heure.

Le deuxième gros travers d’Oscar, c’est son coeur d’artichaut. Celui qui l’a poussé à quitter New-York pour Los Angeles à un moment, pour San Francisco à un autre moment, pour suivre des hommes. Celui qui le pousse à s’attacher à tout le monde, et à se réfugier à corps perdus dans ses relations pour tenter de combler ses manques affectives. Il la sent, l’affection qui augmente chaque fois qu’il se voit, celle qu’il éprouve pour son professeur charmant, jeune et perdu. Il se déteste d’être aussi idiot. Heureusement, il a appris avec talent, avec les années, à faire taire ses propres émotions pour préserver les autres, comme il l’a fait avec Este, en quelque sort, à un moment de sa vie.

- Comment tu imagines les cours à la rentrée ? Tu as une idée de ce que tu veux nous faire travailler ?

Comme Ezra n’a pas l’air d’avoir envie de parler de son mari, il lui tend la perche pour changer de conversation. C’est parfois ça, aussi, être une présence rassurante - ou en tout cas, réconfortante. Parler d’autres choses en acceptant qu’on aura pas les détails des ressentis de son interlocuteur. Il est curieux, certes, mais pas d’une manière malsaine. Il conçoit sans rancoeur que les gens disposent de leurs jardins secrets.

- En tout cas moi, j’ai hâte. Je te l’ai surement déjà dit, mais avant la troupe, je pensais vraiment que je ne remettrais jamais un pied dans le théâtre, et que ça n’était pas fait pour moi. Il m’avait juste fallu trente ans pour l’accepter...

@ Invité

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Ven 20 Nov - 16:49
Oscar est un homme perspicace et observateur, ce sont des qualités qu’Ezra a rapidement décelés chez son élève. Oscar sait quand laisser de l’espace, quand combler le vide, c’est sans doute pour cette même raison que le professeur a choisi de lui dédier son appel téléphonique désespéré. Aussi, Ezra est soulagé qu’Oscar choisisse de lui parler d’autre chose que de ce qu’il n’est pas vraiment en mesure de changer. Cette absence de jugement lui fait du bien, et c’est tout ce dont il a besoin ce soir. Un peu d’air.

- J’aimerai qu’on aille un peu plus loin dans l’interprétation. Ça va faire un an avec les meme têtes et même si la plupart du groupe fait ça pour le plaisir, ce serait bien de présenter quelque chose de travaillé, avoir un vrai spectacle.

Ezra sourit. A dire vrai tous ses plans pour l’année prochaine ne sont pas bien définis. Il aurait aimé avoir tout le temps du monde de s’y pencher pendant l’été, mais la situation à la maison ne s’y prêtait pas particulièrement.

- Ton enthousiasme fait du bien tu sais ? Je pense que le théâtre est fait pour toi au contraire et que tu aurais eu tort de t’en priver. C’est souvent une affaire d’argent tu sais, dans ce milieu, pas toujours qu’une affaire de talent. Tu es un peu pudique sur l’émotionnel, c’est ce que tu devrais travailler, mais tu es un bon acteur.

@ Invité

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Dim 13 Déc - 21:34
Avoir un vrai spectacle, voilà une idée qui emballe Oscar. Cela se voit sans doute sur ses traits, à sa mine enjouée. Il n’a pas beaucoup de loisirs dans la vie - parce que les loisirs coutent chers et son salaire de barman lui permet tout juste de vivre correctement en payant son loyer - en dehors de ses amis - et Irene, surtout. Sinon, il est assez solitaire. Il se pensait résigné à une vie plus austère, d’ailleurs, quand il est revenu à New-York pour la dernière fois. Rencontrer Esteban a changé la donne sur bien des points, sans doute. Même si le jeune homme était bien trop jeune pour lui, et même si leur relation n’a pas duré si longtemps que ça, il a éprouvé pour lui des sentiments sincères, et Esteban l’a bousculé dans ses habitudes. C’est sans doute un peu grâce au jeune brun qu’il est parti de chez Irene pour lui un minuscule appartement - et c’est certainement de son fait s’il s’est inscrit aux cours de théâtre. Il ne souhaite que du bonheur au jeune homme et s’estime chanceux, d’ailleurs, de l’avoir eu dans sa vie.

Quand Ezra lui offre une série d’encouragements - voire même un compliment ? - il ne peut s’empêcher de rougir un peu. Dans ce milieu là, voilà bien des années qu’il n’a plus eu de retours positifs.

- Merci, c’est gentil. Je crois que j’étais surtout trop gentil, mais j’imagine que quelque part j’ai effectivement fini par me laisser convaincre que ce n’était pas pour moi, et que je n’étais pas doué pour ça, malgré l’amour inconditionnel que je porte au théâtre. Et à tout ce qui se joue sur une scène, vraiment.

Il acquiesce et avale une gorgée de son verre avant de reprendre.

- Tu es un excellent professeur, sinon, tout le monde ne reviendrait pas chaque année. Les cours sont un bol d’oxygène dans le quotidien, et je sais que je ne suis pas le seul à le penser.

@ Invité

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Dim 20 Déc - 20:54
Ezra ne sait pas s’il est un bon professeur ou s’il ne l’est pas, mais le compliment le touche néanmoins. Il y a des professeurs bien plus accessibles, bien plus solaires, et il n’a pas besoin de vérifier cette information pour le savoir. C’est un perfectionniste, un écrivain qui prend plus de plaisir à enseigner et à composer une pièce qu’à la jouer. Mais s’il y a quelque chose qu’il fait correctement c’est bien de repérer le potentiel inexploité chez autres. Ezra sait voir le talent ou il y en a, meme s’il n’est pas forcément le meilleur lorsqu’il s’agit de le faire remarquer.

- Je fais de mon mieux, enfin pour des cours de théâtre qui sont pas bien chers. Tu pourrais trouver bien mieux ailleurs j’en suis certain. Mais j’aime l’idée que ce soit accessible à tous les budgets. L’argent limite la vision dans un certain sens.

Un sourire vient éclairer le visage du professeur, un mince sourire, mais un sourire tout de même. Il est heureux de la diversité de sa troupe. Au fil des années le petit groupe a noué des liens qui vont bien au delà d’une simple activité après le travail, et c’était son ambition première finalement. Ezra soupire et pose son regard sur Oscar.

- Je suis vraiment désolé de te faire subir ma vie personnelle. J’ai l’habitude de gérer ça seul, et je n’y arrive plus. Mais c’est aussi injuste car je ne suis pas prêt à changer les choses.

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