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to the wonder. (marcus)

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Lun 11 Nov - 12:48
Les clés tournent dans la serrure en un tintement sonore, comme tous les soirs. Une fois le seuil de la porte franchi, Dani, retire ses chaussures à talons, les dépose consciencieusement sur le meuble destiné à les accueillir, accroche le trousseau sur le présentoir qu'elle tient précieusement organisé. Le retour à son domicile, en fin de journée, tient du geste méthodique - pour ne pas dire rituel. C'est un ballet bien rôdé, où chaque objet, chaque mouvement, est attendu. Un regard sur l'horloge qui orne le salon, où quelques cartons encore pleins occupent les angles, et Dani revoit pour la énième fois le déroulé de cette soirée singulière. Ce soir, un grain de sable du nom de Marcus vient s'immiscer dans la routine de la productrice. Plutôt que de consulter ses e-mails pour la énième fois, comme elle l'aurait fait en temps normal, elle se dirige vers la cuisine et entreprend la préparation du dîner. Passer la soirée avec Marcus ; voilà une chose qu'elle n'aurait imaginé faire, il y a de ça seulement quelques années, voire quelques mois. Il ne s'agit cependant pas d'un simple repas de courtoisie, mais bien plus de la démonstration de force. Une manière de lui dire : regarde, voilà ce que je peux offrir à notre fille.

Dani allume la radio pour écouter les nouvelles - les dernières frasques de Donald Trump, habituel discours de haine qui lui arrache un soupir - avant d'entreprendre de couper les oignons en lamelles fines et régulières. Elle craque une allumette et lance la cuisson du repas, quand son téléphone retentit de plusieurs notifications successives, l'arrachant à sa cuisine. Dani jette un coup d’œil à l'écran ; une productrice et ses interrogations quant à un projet. Dani la rappelle, passe de longues minutes au téléphone, se lance dans des explications fastidieuses, jusqu'à ce qu'une odeur de brûlé vienne la tirer de ces considérations. « Tess ? I'm sorry I gotta go, let's talk about it tomorrow, okay ? » Retour en cuisine, où Dani est accueillie par une casserole fumante d'oignons carbonisés, immédiatement bonne pour la poubelle. Elle lève les yeux au ciel, passablement agacée par cette distraction. « Oh, fuck... » elle lâche, avant d'ouvrir toutes les fenêtres pour évacuer les fumerolles noires qui s'échappent encore de sa tentative culinaire. Dani consulte l'horloge : il est trop tard désormais pour se lancer dans une nouvelle préparation.

La sonnette annonce, stridente, l'arrivée de Marcus, et Dani se précipite vers la porte d'entrée. Le voilà, là, derrière cette paroi qu'elle ouvre en un geste brusque, encore prise dans la précipitation de l'échec en cuisine. Quand son visage apparaît dans l'entrebâillement de la porte, son cœur se serre - Marcus, égal à lui-même, un air serein peint sur le visage. Rien, ni personne, ne semble jamais pouvoir entraver son enthousiasme. C'est une chose que Dani admirait chez lui, jusqu'à ce que cela ne finisse par l'agacer. Elle se souvient des nombreuses fois où elle lui avait reproché son optimisme, presque déçue que les choses ne l'accablent visiblement pas davantage. « Hey you, » elle lâche, sourire en coin. « Come in ! » lance Dani avec entrain, en s'avançant dans l'appartement méticuleusement ordonné, mais où règne toujours une légère odeur de brûlé, qu'elle espère que Marcus ne remarquera pas. « Do you want the complete tour ? » Elle l'interroge, alors qu'ils s'avancent ensemble vers le salon. « Or a drink first ? » Lance-t-elle avec un sourire, tandis qu'un regard vers la cuisine lui rappelle le chaos évident qui y règne et qu'elle espère encore pouvoir discrètement dissimuler.

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Mar 12 Nov - 23:31
Cette fois-ci, Nova n’a même pas fait d’histoire. Alors qu’il quitte l’immeuble de sa tante pour rejoindre la rue, déjà noire et glaciale, Marcus repense à l’air blasé de sa fille. Elle avait à peine levé les yeux de son livre de coloriage, lui adressant simplement un petit geste de la main, avec le regard de celle à lui on ne la fait pas. Ça lui arrache un sourire. Elle commence à tenir de sa grande-tante Mona, à force de passer tellement de temps sous sa surveillance. Il accélère le pas, rentre le cou dans le col de son blouson pour se protéger du froid mordant qui s’est abattu sans prévenir sur la ville, et s’engouffre dans la bouche de métro la plus proche.

Ce n’est que quand il s’assoit qu’il prend conscience du trajet qu’il est en train de faire, lui qui sort si rarement du Bronx, ces temps-ci. Ses yeux parcourent la signalétique qui s’étale au-dessus des portes du wagon, listant les stations aux noms familiers, et il ne peut pas s’empêcher de repérer la station de la 116ème rue. Columbia University. Il sait qu’il quittera cette ligne bien avant pour changer de métro. Pourtant, presque immédiatement, des picotements d’excitation et d’anticipation viennent se loger au creux de son estomac ; la mémoire du corps et des émotions à cela de puissant. Il pourrait presque sentir une bouteille de mauvais vin et deux paquets de ramens lyophilisés peser dans son sac à dos. Marcus évacue ces souvenirs d’un autre temps d’un raclement de gorge puis regarde à nouveau l’heure sur son téléphone. Alors qu’une nouvelle vague de new yorkais quitte la rame de métro pour laisser la place à un nouveau troupeau fatigué, il place ses écouteurs dans les oreilles et prend son mal en patience.

Une heure et demi. Une heure et demi pour venir récupérer sa fille un dimanche soir? Et autant pour rentrer dans le Bronx? A quoi elle pensait? Marcus émerge enfin des entrailles de la ville, sur Hillside Avenue, et tapote nerveusement sur l’écran de son téléphone. En voiture, c’est bien plus court par le pont de Whitestone. Evidemment. 40 minutes, putain. Autant dire un claquement de doigts en New Yorkais. Il grimace. Mais qui a une bagnole dans cette ville?

Les petites maisons et les immeubles bas se succèdent proprement le long du trottoir. Des arbres bordent la rue peuplée de SUV familiaux et de Prius, désespérément calme. Le silence a tendance a le rendre agité, Marcus ; peut-être parce qu’il lui est si peu familier. Toute cette soirée le rend nerveux, à vrai dire, même si il ne veut pas se l’avouer. Il préfère porter son large sourire, comme à son habitude, lorsque Dani lui ouvre la porte. « Hey you! » Il s’avance prudemment dans l’entrée de son appartement, passe un bras dans son dos pour l’embrasser maladroitement — après toutes ces années, la gêne n’est toujours pas totalement dissipée. « Hi, Nella. » Elle l’accueille elle aussi avec le sourire, mais il perçoit presque aussitôt une urgence sous-jacente. Une odeur de brûlé flotte dans l’air, mais il décide de s’abstenir de tout commentaire, du moins pour le moment. Un de ses bras est encore dans la manche de son blouson lorsque Dani s’empresse d’ajouter : « Do you want the complete tour ? » Il n’a que le temps d’ouvrir la bouche que déjà elle complète : « Or a drink first ? » Déstabilisé dans son élan, il se contente de laisser échapper un rire franc. Visiblement, elle non plus n’est pas tout à fait sereine.

Il la suit dans le salon, posant le regard sur toutes les surfaces qui s’offre à lui. « Oh, you know… » il démarre, laissant planer une hésitation, « …I traveled from a place far away, a place beyond rivers and bridges… I took trains, buses and I feel like I walked for miles since the sun rose this morning… » Les drama kids qu’il côtoie à El Halito semblent lui avoir donné un goût certain pour la tragédie. Il tourne le dos à Dani mais il est persuadé de savoir à quoi ressemble son visage, là, tout de suite. « So… I’ll take that drink, thanks. » il ajoute calmement, avec un sourire. Il détaille le séjour sans chercher à s’en cacher — ils savent tous les deux pourquoi il est là. Le parquet sous ses pieds à tout l’air de bois massif, et il flotte encore dans l’air des odeurs de peinture fraiches. Comme il l’avait anticipé, l’appartement est grand et probablement très lumineux — la soirée est trop avancée pour en juger correctement, mais les grandes baies de la pièce laissaient peu de place au doute. Il savait que l’emménagement de Dani était récent et pourtant, l’habitation avait déjà été aménagée avec cette attention toute féminine. Quelques plantes en pot sur le rebord d’une fenêtre. Un canapé qui avait l’air de valoir plus que l’intégralité de son mobilier à lui. Déjà quelques affiches de cinéma encadrées et posées au pied d’un mur. Une bibliothèque à moitié remplie. Chaque détail l’irrite un peu plus. Lorsque ses yeux se posent enfin sur la petite table et la chaise taille enfant qui trônent timidement dans un coin de la pièce, il dégaine sans réfléchir : « For real, though… it feels like the end of the world here. You remember we have two bedroom appartements on our side of the East River too, right? »

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Jeu 14 Nov - 18:27
 Dani voit le regard de Marcus se poser à travers tout l'appartement, comme un enfant, aux mains salies de peinture ou de chocolat, qui viendrait tâcher les murs encore immaculés. Ses pupilles observent tout, et elle ne peut que le percevoir ; il s'insinue dans le moindre recoin moins bien rangé, la moindre aspérité surgissant de ce logement terriblement lisse. Elle aimerait savoir ce qu'il pense, car Marcus n'émet pas le moindre commentaire - cela suffit à la déstabiliser, lui habituellement si enclin à la taquinerie. Le voir ici la désarçonne, Dani et sa manie du contrôle. Partout où lui pose les yeux, elle se dit qu'elle aurait pu mieux faire que cet appartement semblable à un magasin Ikea. Enfant, elle passait parfois des après-midis entières dans les pièces témoins, où elle prétendait à une autre vie ; la sienne, aujourd'hui.

« Hi, Nella. » il lance, arrachant un sourire à l'intéressée, que personne d'autre n'aurait eu l'audace de surnommer ainsi. Ce surnom, elle l'avait immédiatement détesté, autant qu'elle avait aimé celui qui l'en avait affublée. Dani a toujours mis un point d'honneur à divulguer le moins possible son prénom, lui préférant son diminutif. Pourtant, Marcus s'en était emparé, et avait réussi à y mettre la tendresse qu'elle n'avait su y trouver. Alors, elle avait capitulé. « …I traveled from a place far away, a place beyond rivers and bridges… I took trains, buses and I feel like I walked for miles since the sun rose this morning… ». Elle lève les yeux au ciel, visiblement moins conquise par cette plaisanterie là. Dani ne réplique pas immédiatement, se contentant de se rendre dans la cuisine, après avoir invité Marcus à s'installer dans le salon. Dans le frigo, elle attrape une bouteille de vin blanc, qu'elle lève en direction de son hôte. « Would you feel better about your faraway trip with a glass of Chardonnay ? » lance-t-elle amusée, avant de la déboucher en un plop sonore. Discrètement, Dani en profite pour glisser le plat carbonisé dans la poubelle, avant de rejoindre Marcus, l'air de rien, deux verres à la main. 

Sans surprise, il revient bien vite à la charge concernant l'emplacement de l'appartement. « For real, though… it feels like the end of the world here. You remember we have two bedroom appartements on our side of the East River too, right? » Le Queens, autant dire l'autre du bout du monde pour lui - pour elle aussi, il y a encore quelques mois de ça. Mais Dani avait fini par être conquise par la verdure environnante, les prix avantageux, les bonnes écoles environnantes. Pour elle, il ne s'agit pas seulement d'une histoire d'argent, mais avant tout du confort qu'elle souhaite désormais offrir à sa fille - leur fille. Après tant d'années passées dans son loft de Brooklyn, Dani aussi a appris à aimer l'espace, malgré l'éloignement. Peut-être même grâce à celui-ci, mettant une barrière supplémentaire, physique, palpable, entre elle et ce monde qu'elle a souhaité laisser derrière elle il y a des années. « Well, maybe it's a bit far. But you know, I wanted something nice, peaceful... a good place for Nova to stay. » Elle avance, sans être certaine de la réaction de Marcus à cette réponse. Ils ont parlé, plusieurs fois, déjà, de son souhait de voir davantage Nova, sans pour autant que rien ne bouge.

Dani tend son verre à pieds vers Marcus, invitation à trinquer et tentative d'apaisement. Elle sait que ses habituelles remarques cyniques auront vite fait de sa patience, et préfère tempérer les choses. « So. Should we celebrate you leaving the Bronx to visit me here ? it feels like a victory. » Conclut-elle avec un sourire en coin.

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Dim 17 Nov - 18:28
Dani n’est pas charmée par son trait d’humour, qu’elle désamorce bien vite en lui proposant un verre de vin. Une objection reste bloquée dans sa gorge, lui qui n’est pas un grand amateur de vin — encore moins de vin blanc. Il associe le breuvage à Dani, à ces années passées dans les dortoirs et les bars étudiants de Columbia. Dans ses oreilles bourdonnent encore les discussions animés à propos d’un documentaire de fin d’études sur les bouches d’égout new-yorkaises, sur une sculpture faite de vêtements ayant appartenus à des femmes battues ou encore sur cette exposition censée dénoncer les dérives de Wall Street. Il écoutait, affalé sur un canapé fatigué de West Harlem, se passant de tout commentaire ; le visage de Dani lové contre sa poitrine, attentive, un verre de vin blanc à la main. Il était loin le temps où il faisait encore semblant. Pourtant, il accepte le Chardonnay sans un mot, poursuivant son inspection faussement désintéressée de la pièce.

« So. Should we celebrate you leaving the Bronx to visit me here ? It feels like a victory. » A la provocation, il répond en plissant ses yeux rieurs, le menton fier, alors que les verres cognent dans un tintement dissonant. « Look at you, acting like it’s the first time i leave the hood for you », il glisse, railleur, juste avant de porter le vin à ses lèvres. Ils laissent le silence prendre toute la place entre eux quelques instants, chargé d’années de souvenirs. Elle n’avait visiblement pas pris conscience du schéma qui se répète, alors que lui-même avait eu une heure et demi pour réaliser l’ironie de la situation. Les promesses adolescentes, dramatiques, moelleuses et sans conséquences, resurgissant dans un coin de son esprit qu’il n’avait pas exploré depuis longtemps. I’d cross the country for you— nah, the world. Marcus croise le regard de Dani derrière son verre, avale une seconde gorgée du vin — bien trop sucré — et se remet brusquement en mouvements pour tenter de masquer son agitation. « So how’s work? » il lance à la cantonade, sa main libre dans la poche de son pantalon, le regard glissant sur les tranches de livres rangés dans la bibliothèque. « The commute must be crazy now », il ajoute, conscient de remuer le couteau dans la plaie. Il sait qu’il va être injuste avec elle, et ça ne lui ressemble pas. Malgré tout ses efforts, il sent déjà la rancoeur poindre au fond de sa gorge : il lui en veut de le mettre dans cette situation, avec Nova.

Pour masquer le trouble, il attrape un paquet de feuilles reliées sur le haut du meuble, dont la page de garde est annotée de plusieurs noms et numéros de téléphone griffonnés au stylo bille. Un scénario, comme y en avait déjà des tas, un peu partout, dans son précédent appartement de Brooklyn. « But I guess now that you’re the boss… » il marmonne, choisissant ses mots avec précaution « …nobody cares if you’re late… » Un flottement. Il feuillette les pages dactylographiées distraitement, irrémédiablement ramené aux débuts de leur relation. Marcus, would you please read my essay for the newspaper? Me? You know I can barely spell my name, Nella. But I’m not sure about the tone, and you’re so good with that kind of thing. Oh, I’m *so* good, alright? Well, you’re not too bad, Marcus Brown. Il referme la liasse de pages écornées, attrape à nouveau son verre, et fait face à Dani. « …or if you suddenly want to spend time with your daughter. » Sa voix n’avait rien d’hésitante, mais il regrette déjà l’ombre d’aigreur qu’il y a injecté. Il s’était pourtant promis de ne pas la jouer comme ça.

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Lun 18 Nov - 19:13
Entre eux, se dessine déjà de nouveau cette dynamique bien rodée, tel un pas de deux qu'ils semblent répéter depuis leurs jeunes années. Marcus a toujours été du genre boute-en-train, quand Dani était la sérieuse, la concentrée. Focus, Marcus, s'amusait-elle à faire rimer son nom quand ensemble, ils tentaient de réviser leurs cours ; souvent, ils finissaient bien trop distraits, et d'une certaine manière, il l'emportait.

Cette partie là, pourtant, Dani n'est pas prête à la perdre. Autrefois, elle aimait le laisser gagner - aujourd'hui, il n'en est plus rien. « Look at you, acting like it’s the first time i leave the hood for you » La remarque lui arrache un sourire jaune.  C'était donc ça, sa défense ? Prétendre que son choix de partir avait été celui de Dani, faire comme s'il n'avait fait que des sacrifices pour son bien à elle ? La jeune femme hausse les sourcils, visiblement déroutée par ce commentaire. Il n'avait jamais, ou seulement en de rares occasions, utilisé cette décision commune comme un reproche. Ces simples mots suffisent à mettre Dani en garde, comme un rappel : il ne s'agit pas seulement d'une simple visite de courtoisie. Dani décide de ne pas répliquer. Be the bigger person. Elle se répète, comme on le lui disait si souvent plus jeune. Face à une remarque désobligeante, parce que femme, parce que noire, elle a toujours opté pour le silence, encaissant les coups sans jamais les laisser complétement l'atteindre. Avec Marcus, elle se savait en sécurité, mais les habitudes étaient tenaces, et celle de faire le dos rond l'était peut-être particulièrement. Silence toujours, quand ils sirotent tous deux le verre de vin (Dani se fait alors la remarque qu'il n'est pas assez frais, mais garde ça pour elle, au risque d'encore passer pour prétentieuse ; il avait déjà suffisamment à lui reprocher). C'est Marcus qui vient rompre ce moment suspendu, flottant, d'une incertitude presque douce, comme si rien ne pouvait se passer. L'absence de mots n'a jamais été une gêne pour Dani, qui s'en accomode bien, plongée dans ses paysages intérieurs qu'elle n'a jamais aimé plus que parcourir seule. « So how’s work? The commute must be crazy now. » Elle se tourne vers lui, amusée de cette remarque après son trajet jusque dans le Queens. Effectivement, ses temps de voyage se sont drastiquement rallongés depuis le déménagement. « Right. Commute can be crazy, but you know... it leaves me time to read. » Elle affirme en haussant les épaules, désignant du menton la pile de manuscrits qui s'entassent sur une commode ; autant de projets qu'elle épluche quotidiennement, à la recherche de la perle rare. « And I can come home earlier, », annonce Dani, faisant encore une fois clairement référence à leur sujet brûlant du moment, celui autour duquel ils tournent sans jamais parvenir à s'accorder pour l'aborder frontalement. Ce soir, peut-être. Marcus a l'air de s'y être préparé comme on s'échauffe pour une compétition. 

« But I guess now that you’re the boss, nobody cares if you’re late... or if you suddenly want to spend time with your daughter. » Elle note l'âpreté dans sa voix, jusque là si bien déguisée derrière de terribles politesses aux formes rondes, venus envelopper leurs échanges. Cette fois, le ton est sec, teinté d'amertume. Le silence n'est plus une réponse envisageable. « What do you want me to say, Marcus ? Of course I want to spend more time with my - our - daughter. How is that a bad thing ? » Elle s'arrête un temps, sentant la chaleur lui monter aux joues. Dani n'a jamais été une grande amatrice de conflits, et les mots durs ont sur elle le même effet qu'une poussée d'adrénaline, la même montée de peur et d'appréhension, car une fois que les mots sont dits, il est impossible de les reprendre. « I don't wanna be like some random stranger to her, you know. » Elle réplique sur un ton adouci, avant d'avaler une longue gorgée de vin, finissant son verre par la même occasion. « And you haven't even left me a chance to ask how she was. How you are, too. » Dani vient planter son regard droit dans les yeux sombres de Marcus, qui aborde ce regard de défi qu'elle connaît par cœur.

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Dim 24 Nov - 18:14
L’attaque de Marcus ne manque pas sa cible. S’il regrette instantanément l’inflexion accusatrice dans sa voix, il est soulagé à l’idée de crever l’abcès. Ils savent tous les deux pourquoi il est là, inutile de faire semblant plus longtemps. Dani se redresse sur son fauteuil, la posture fière ; il reconnaît chez elle les signes qui ne trompent pas et qu’il connaît si bien : il sait qu’elle est piquée à vif, prête à se défendre. « Of course I want to spend more time with my - our - daughter. » Il a instinctivement détourné le regard — sa parade favorite — mais fronce les sourcils, sans parvenir à retenir un rictus. Our daughter? Les mots résonnent bizarrement dans les oreilles de Marcus, étrangers dans la bouche de Dani. Les réparties se précipitent dans sa bouche mais ne franchissent pas ses lèvres. She’s yours. She’s mine. But she definitely is not ours. You made sure of it. Les mots sont empoisonnés, lui brûlent l’estomac, et ne méritent pas d’être dirigés contre Dani, il le sait. Pourtant, il ne peut pas s’empêcher de lui en vouloir, elle et son putain d'appartement trop grand qui sent la peinture fraîche. Il lève les yeux de son verre, capte son regard défiant, inquiet.

La pièce est soudain remplie d’une tension nouvelle, et Marcus se demande si ils vont finir par l’avoir, cette foutue conversation. Celle qui laisse planer son ombre sur chacune de leurs interactions depuis la naissance de Nova, il y a 5 ans. Il se souvient du message laissé sur son répondeur, il y a bientôt 6 ans ; puis de l’annonce de sa grossesse, sur le coin d’une table d’un café de Manhattan — i have back to back business meetings all day but I need to talk to you, it’ll just take 10 minutes but it’s important. Please. Il n’y avait pas vraiment de place pour un bébé dans la vie de Dani. Certainement pas pour jouer au papa et à la maman avec Marcus, en tout cas. Elle ne lui a pas laissé la possibilité de lui en faire la proposition, à vrai dire. Pourtant, Nova était née, bébé bien peu intéressé par la relation abîmée de ses parents. Pragmatique, Dani avait très tôt discuté avec lui de leurs options. Ou plutôt, Marcus avait absorbé, approuvé et signé le business plan établi par Daniella, sans plus de négociations. Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre exactement? Devenir comme son propre père : absent et démissionnaire? Les clauses du contrat étaient claires dès le départ ; Dani avait une carrière à bâtir et Marcus était prêt à endosser le rôle de père célibataire. It’s not like I’m going anywhere, right? il avait lâché, sans savoir si c’était une attaque à l’encontre de Dani ou un aveu de défaite. Et puis il était devenu père. Il avait porté, nourrit, dorloté, coiffé, attaché, habillé. Il avait brossé, essuyé, pansé, crié, séché, démêlé. Encore et encore et encore, sans jamais demander quoi que ce soit en retour, parce que c’était un père — et parce que telles étaient les clauses du contrat. C’est en tout cas comme ça qu’il s’en rappelait. Et maintenant?

« I don't wanna be like some random stranger to her, you know. » Il avale sa salive avec difficulté, toujours muré dans le silence, espérant que la tension se dissipe peu à peu. La demande est légitime, il en a bien conscience ; alors pourquoi lui parait-elle si injuste? Il sait ce qu’il a envie de lui dire : c’est trop facile. C’est trop tard. Si le silence perdure encore un peu, il pourrait laisser échapper ces mots ; larguer les bombes, couper court à toute forme de négociation. Ça n’apporterait rien de constructif à la conversation — ni pour eux, et encore moins pour Nova — mais putain, qu’est-ce que ça ferait du bien. Heureusement, Dani a la bonne idée d’interrompre les pensées funestes de Marcus : « And you haven't even left me a chance to ask how she was. How you are, too. » Elle soutient son regard quelques secondes, attendant une réaction. Il mesure sa marge de manoeuvre, contemple ses options, et finit par s’assoir sur le canapé. Pour compléter ce signe d’apaisement, il ouvre enfin la bouche — le ton maîtrisé, cette fois : « She had an ear infection last week, but other than that, she’s great. » A l’évocation de Nova, un sourire vient étirer le visage de Marcus, qui détourne pudiquement le regard vers son verre. Il fait tourner le liquide liquoreux contre les parois du verre, hésitant à ajouter quoi que ce soit. Ses réflexes de père prennent finalement le dessus : « Her unicorn phase is over. She has a new hyperfixation on rendeers now, il complète, très sérieusement, avec un sourire dans la voix. At first I thought it was because of Christmas season, y’know… but… » il laisse sa phrase en suspens, persuadé que Dani comprendra où il veut en venir. Le regard de la jeune femme est interrogateur, et il réalise qu’il n’est pas en train de discuter avec un autre parent à la sortie du Morris Heights Daycare. « Frozen II. » il précise avec aplomb, comme une évidence. Le visage de Daniella s’illumine soudain d’un sourire. Il ajoute, contrit : « She already made me see it in the movies twice, Nella. Fuck, it’s only been out for a week. » L’aveu déclenche sans prévenir un éclat de rire, salvateur.

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Lun 25 Nov - 15:55
L'atmosphère du bel appartement du Queens s'est emplie d'une tension nouvelle ; de celles provoquées par des mots que l'on ose dire mais que l'on pense s'y fort que l'on pourrait les entendre. Entre eux, des années de phrases prononcées à demi, ou dites à d'autres, oreilles bienveillantes face à leur temporaires colères. Plusieurs de leurs amis communs en avaient déjà fait les frais, jusqu'à, pour certains, renoncer à les soutenir ou à prendre parti, épuisés par des longues conversations où ils ne faisaient que répéter ce qu'ils auraient voulu se dire sans oser - ou sans vouloir - se le dire. Ils ne savent que trop bien comment se faire du mal, grâce à plus de dix années passées ensemble, côte à côte. Aujourd'hui face à face, ils gardent le silence, laissant un malaise sans équivoque s'installer, mais pas encore prêts à prendre le risque d'une déchirure plus longue, plus profonde et plus douloureuse. 

Bien sûr, Dani sent la rancune dans les sourcils froncés de Marcus. Elle s'insinue dans tous les plis de son visage, agaçement palpable mais inexprimé. Il se mue dans un silence arrêté ; comme si en ne les énonçant pas, les paroles qu'il cherche à masquer peuvent encore s'évaporer, venant ajouter à la densité de l'air qui les sépare. Alors, Dani décide de prendre sur elle, et de jouer, elle aussi, à ce jeu d'enfants. Un, deux, trois, roi du silence.

Elle le regarde s'illuminer en évoquant Nova. Dans ses yeux, une étincelle qui crépite. « She had an ear infection last week, but other than that, she’s great. » Elle le connaît, quand sa passion s'anime, et ne peut s'empêcher d'être attendrie - jalouse, aussi, que Marcus partage ces petites choses du quotidien avec leur fille. Ça n'a l'air de rien, comme ça ; c'est pourtant là que vient se nicher le pincement au cœur de Dani quand elle réalise qu'elle ne les connaît pas. Les moments avec sa fille font office d'exception dans sa vie bien remplie - les histoires de rhume, les devoirs à faire ou les passions aussi soudaines que temporaires n'en font pas partie - et bizarrement, c'est ce qui lui manquent le plus. « She already made me see it in the movies twice, Nella. Fuck, it’s only been out for a week. » continue Marcus, dont les traits se sont détendus. Il part en un rire franc, qui se serait propagé jusqu'à Dani en d'autres circonstances. Mais son cœur serré peine à se relâcher, malgré l'éclat pourtant communicatif de Marcus. 

Dani reste songeuse, essaie tant bien que mal de composer une plaisanterie à l'aide de son habituelle répartie. « I hope you know all the songs by now, » réplique-t-elle avec ce qui s'approche presque d'un sourire. L'image de Marcus et Nova en plein concert sur un Let it go déchaîné lui laisse une sensation douce-amère dans la gorge, attendrie et attristée de ne pas faire partie de la scène, dont elle s'est naturellement exclue mentalement. Elle avale le fond de son verre en une traite, comme pour faire passer le goût, et chasser par la même l'image de son esprit.
« So, I haven't cooked. » Elle lance d'une voix claire, pour faire oublier l'odeur de brûlé qui peu à peu s'est dissipée. « Should we order something ? Chinese ? » elle l'interroge, désireuse de revenir sur un terrain plus familier. Autrefois, cela avait fait partie de leurs habitudes : se faire livrer un plat chinois et le manger à même la moquette de leur petite chambre étudiante. Si le cadre a bien changé, le réconfort du souvenir reste le même, et Dani sent une légère nostalgie s'insinuer en elle, elle qui n'est pourtant pas du genre émotif.  « For the sake of the good old days, » affirme-t-elle avec un sourire, invitation à baisser les armes le temps d'une soirée.

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Dim 1 Déc - 19:04
L’éclat de son rire ne trouve pas d’écho dans le salon feutré, et Dani lui semble bien loin, l’espace de quelques secondes. Malgré toutes ses tentatives pour le dissimuler, il déchiffre le malaise sur le visage de la jeune femme, dans sa mâchoire tendue, dans les commissures de ses lèvres. Il la connaît par coeur et a toujours été du genre observateur, Marcus. De ces garçons faussement réservés, qui détaillent en silence, écoutent de manière intéressée. Elle change de sujet avec un empressement qui ne lui échappe pas. Oui, il la connaît par coeur, mais ce sont ces années passées à animer des groupes de parole, au planning familial, qui lui ont enseigné qu’il est important de savoir quand battre en retraite. Dani semblait avoir été piquée à vif. You’ve got to know when to hold’em, know when to fold’em, know when to walk away, lui avait un jour glissé une collègue infirmière, suite à une séance particulièrement éprouvante.

« So, I haven’t cooked. » elle lance, mettant temporairement Nova entre parenthèses. « So I smelled. » il répond du tac-au-tac, sans malveillance, avant de l’imiter et de vider son verre — pas peu soulagé d’avoir terminé ce vin blanc. Elle enchaîne rapidement avec une proposition qui le propulse instantanément dix ans en arrière : « Chinese? » Il esquisse un sourire entendu vers elle. « For the sake of the good old days. » Foutue nostalgie. Il aurait bien envie de lui dire que la dernière fois qu’elle lui avait avancé cet argument — où peut-être était-ce le sien? cette soirée demeurait encore bien flou dans son esprit — cela s’était soldé en une grossesse imprévue. Il s’abstient, peu désireux de se replonger avec Dani dans les mois troubles qui avaient suivi ce fameux dernier like in the good old days. « Alright, » il soupire, feignant la résignation, « is there a Szechuan Garden in this godforsaken neighborhood? » Sa bouche se remplit du goût salé des dumplings bon marché, et il pourrait presque sentir l’odeur du riz frit au boeuf qu’affectionnait tant Dani — celle même qui imprégnait les rideaux et les draps de son lit d’étudiante, dans lequel ils se réveillaient le lendemain, tout sourire, comme deux idiots amoureux. Les emballages kitch blancs et rouges trônant toujours sur la moquette usée. Est-ce qu’elle aussi se souvient de tout ça? Marcus ne lui demande pas. Ils ne partagent plus cette intimité aujourd’hui, et puis il déteste passer pour un sentimental — ce qu’il est, pourtant.

Après quelques minutes d’une négociation animée, Dani et Marcus arrêtent leur choix sur un restaurant à quelques rues de là, apparemment réputé. Les plats défilent sur l’écran du téléphone de la jeune femme. Il s’abstient de tout commentaire quant aux prix, pour le moins excessifs, et, comme si elle avait lu dans ses pensées, Dani valide la commande en lui annonçant qu’elle l’invite. S’ensuivent des protestations outrées, des menaces prêtes à être mises à exécution, dans un jeu d’acteurs à la qualité toute relative. I’ll venmo you! Who do you think I am? A kept woman?! Ah, leurs disputent étaient glorieuses, à l’époque.

Il ne faut pas longtemps pour que le livreur vienne sonner à la porte, leur commande trouvant Dani et Marcus un peu plus détendus. Il s’installe à même le sol adossé au canapé, tandis qu’elle prend place dessus, repliant une jambe sous elle. Sit up straight young lady, or you gonna end up with a scoliosis, il manque de lâcher, dans une imitation éprouvée de Mrs Fowler, la mère de Dani. Les fantômes d’un autre temps sont toujours là, ne le quittant pas d’une semelle lorsqu’il est en sa présence. C’était à ça qu’était réduit leur relation, à présent : des réminiscences. Et une enfant de 35 kilos avec une passion démesurée pour les cervidés. Il englouti le contenu des différentes barquettes avec appétit, proposant machinalement à Daniella de goûter son poulet, tout en dissertant sur le niveau d’épices des sauces — insuffisant, évidemment.

Alors qu’ils finissent leurs plats, le silence emplit à nouveau le séjour. Un silence plus serein, qu’on réserve à ceux avec qui l’on n’a pas besoin de combler les blancs. Une forme de contentement familier. Marcus fait rouler ses baguettes entre ses doigts, pensif. Son regard est fixe mais il sent sur lui l’attention de Dani, dans le coin de son champ de vision. Il cherche et soupèse ses mots. Et puis, sans prévenir, comme pour conclure un débat dont lui seul connait les tenants et aboutissants, il lui assène, décisif : « She’d have to stay in school in the Bronx, though. »

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Mar 21 Jan - 14:23
Peu à peu, l'air s'est chargé de ces souvenirs qu'ils partagent par milliers, se nichant dans chaque objet qu'ils auraient acheté ensemble, chaque livre que l'un aurait recommandé à l'autre, chaque mot qui aurait déjà été prononcé durant ces nombreuses années passées ensemble. Ensemble, comme en couple, ou ensemble comme les réminiscences qu'il en reste et qui, de fait, les ont liés pour toujours. Dani a toujours préféré croire qu'elle était la pragmatique du couple ; pourtant, savoir que ces moments planent tout autour d'eux - en eux, même - suffit à son cœur pour se serrer un peu plus.

« So I smelled. » lâche Marcus, détendant passablement l'atmosphère. Dani rit doucement, aveu sans un son de son échec culinaire cuisant. Elle n'a ni l'envie, ni le courage, de se lancer dans une joute verbale, et concède cette petite victoire à l'homme qui lui fait face. Alors, la soirée poursuit son cours. Une fois la multitude de petites barquettes en aluminium arrivée et disposée sur la table basse du salon, ils s'installent pour dîner. Les plats se vident, les commentaires fusent ; et c'est comme une petite bulle qui se forme autour de l'ancien couple. Ce moment hors du temps vient s'imprimer immédiatement dans la mémoire de Dani. C'est un instant dont elle veut se rappeler, encore aussi longtemps qu'elle le pourra. Elle a beaucoup pensé que les heures passées avec Marcus n'étaient désormais destinées à n'être plus que des souvenirs - heureux, pour la plupart. Que leur histoire était terminée, qu'il n'y aurait plus de pages à écrire. Pour cette raison peut-être, elle savoure encore davantage ces nouvelles lignes dans le récit qui les unit.

C'est une Dani plongée dans une torpeur repue, enfin décidée à baisser les armes, qui pose alors sur Marcus un regard bienveillant. Lequel semble décider qu'il s'agit du moment idéal pour lui asséner un coup brutal.« She’d have to stay in school in the Bronx, though. » Le changement d'attitude de la jeune mère est immédiat, se redressant de toute sa hauteur sur le canapé. Ses yeux se font plus noirs encore qu'ils ne le sont déjà. La bulle encore si délicate éclate en mille morceaux, inévitable et pourtant imprévisible issue.

« You just had to ruin it all, don't you ? » Elle balance en se levant brusquement, commençant à empiler les barquettes, marquant la fin soudaine de ces instants en apesanteur. « Why the fuck would you say that right now ? Are you just trying to piss me off ? Well, congrats. » Elle se dirige vers la cuisine, reprend son souffle, se sert un verre d'eau. Dani se sent idiote, soudain, si idiote d'avoir pu croire en une simple et agréable soirée, d'avoir pu espérer remettre à demain les polémiques sur la garde de leur fille. Après tout, n'était-ce pas elle qui avait provoqué cette rencontre en premier lieu ?

Elle s'en retourne dans le salon, désormais décidée à affronter la tempête Marcus. « You know there is no way she's staying there. I can pay for a nice school, here. Do you even want her to go to a good college ? Oh no wait, I guess she's gonna have to stay all her life in the Bronx with daddy, right ? » Déclare Dani, plus amère que jamais. Le nuage était haut, la chute est brutale ; le retour n'en sera que plus terrible.

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