Je lui souris, un beau sourire charmeur comme je sais le faire, un sourire qui en a fait tomber plus d’une et plus d’un, oui je prends tout ce qui bouge, je n’ai pas honte de ça et je me fiche pas mal de ce qu’on pourra en dire. J’aime plaire, j’aime avoir de nombreuses relations, où est le mal ? Nulle part, on est d’accord.

« Un peu des deux, mais je pense que le destin n’existe pas. Enfin je crois, on décide nous même de nos propres choix et j’ai décidé de venir à toi. Ça n’a rien de mystérieux. Tu es la seule personne ici qui vaille le coup que je me déplace. »

Je lui fais un compliment, même si ça n’en a pas l’air. J’ai une drôle de manière de monter mes émotions. Je le sais et depuis le temps elle est au courant aussi.

« Comme tu veux, mais je suis un Gentleman quoi qu'on puisse en dire et tu devrais me laisser payer, pas parce que je suis un homme, mais parce que j’ai envie de te faire plaisir chérie, mais comme tu voudras. Et on dirait que les nouvelles vont vite ici. On ne peut décidément rien te cacher, oui je vais jouer rif raff, moque toi autant que tu veux, mais j’ai toujours aimé cette comédie musicale et en plus de ça je pourrais jouer du piano. Que demander de plus ? »

Je n’ai jamais beaucoup parler de ma passion pour les comédies musicale et je ne sais pas ce qu’elle va en penser, mais je suis presque sur qu’elle respectera mon choix, même si elle va sans doute se moquer un tout petit peu, c’est de bonne guerre. Je suris à sa dernière question et lui réponds d’un air espiègle :

« Tu peux abuser de moi autant que tu veux. Aussi étonnant que ça puisse paraître je suis seul ce soir. »

Je ne suis généralement pas seul, du moins j’arrive seul mais je repars souvent avec quelqu’un au bras, homme ou femme peu m’importe.

« Et toi alors tu fais quoi ? Tu es venu juste boire un verre ou tu es venu chercher quelque chose à te mettre sous la dent ? »

Je lui fais un sourire, on est un peu pareil tous les deux alors je sais pense connaître sa réponse.

Je souris aux propos de Sam, tomber amoureuse de moi, il y a peu de chance, je sais comment elle est, à deux on aurait fait un véritable carnage. Je la connais trop bien, on se connaît trop bien, une histoire d’amour ne marcherait pas, il n’y a que le sexe pour nous qui fonctionne, comme pour beaucoup d’autres femmes que je connais. Généralement je n’arrive pas à aller au-delà de ça et c’est un peu triste mais c’est comme ça. Je ne veux pas finir comme ma mère. Je me contente de lui sourire et je fini par répondre :

« Le plaisir on peut le trouver, ça tu le sais aussi bien que moi, même ici … »

Je lui fais un grand sourire, je suis un peu sournois et un peu pervers, comme toujours, mais elle le sait. Je fais un petit air offusqué quand elle me demande depuis quand je suis un gentleman, c’est vrai que ce n’est pas tous les jours, mais ça m’arrive et c’est généralement comme ça que je séduis ces dames et ces hommes aussi.

« Tu me vexes là. Est les verres sont toujours la solution à tout évidement à sans trop en faire, je ne veux pas te souler non plus, même si j’adore te voir bourré et que tu es beaucoup plus câline quand tu l’es. »

Je lui fais un sourire, je la taquine. Je la drague un peu, bon je n’y prends pas de la meilleure des façons, mais boire fait parti du lot et de moi aussi d’ailleurs un peu trop ces derniers temps. Je fronce un sourcil, elle a un penchant pour quelqu’un alors là ça m’intéresse. Je suis une commère, malgré moi.

« Quoi, quoi ? Vas- raconte. Tu as un penchant pour qui ? Quelqu’un de la troupe ?»

Je suis curieux et je ne le cache pas. Je me demande de qui il s’agit, j’aime beaucoup ce genre d’histoires, même si généralement je prétends le contraire. Evidement il fallait qu’elle me parle de Blackson et de Themis, mais Themis est un sujet plus délicat.

« Arrête avec Themis tu veux. C’est une amie d’enfance et une de mes meilleures amies, elle n’est pas si mauvaise que tu le penses. On se ressemble elle et moi et si tu penses qu’elle ne vaut rien alors je ne vaux rien aussi. »

Je n’ai pas beaucoup d’amis mais je leur suit fidèle et puis je pense que je dois lui dire :

« Et puis je … Je suis fiancé à elle … »

J’attends de voir sa réaction, mais je sais qu’elle ne sera pas du tout contente.

Je hausse un sourcil quand elle me dit qu’elle ne tomberait pas sous le charme d’un saltimbanque et évidement je le prends pour moi, c’est comme ça qu’elle nous je suis vexé.

« Merci pour moi ! Il y a des gens bien tu sais dans cette troupe, peu c’est sûr, mais il y en a. »

Je me vexe facilement, ce n’est pas difficile mais en même temps elle n’a pas tout à fait tort, je suis un peu comme ça, jamais posé, toujours à faire des voyages et à vivre au jour le jour, du moins j’étais comme ça. Une chose en entraîne une autre et je lui demande qu’elle m’en dise plus et je lui réponds :

« Comme si c’était mon genre de me moquer de toi. »

Je lève les yeux au ciel, non mais pour qui elle me prends, certes je moque souvent des gens, mais pas de mes amis. Et quand elle me dit Curtis, je ne vois même pas de qui il s’agit. Je hausse un sourcil. Je lui dis ou je ne lui dis pas ? Je n’ai jamais menti alors ce n’est pas maintenant que je vais le faire.

« Qui ? Désolé je crois que ce n’est pas quelqu’un que je connais par conséquence ça doit être quelqu’un de bien. »

C’est rare que je dise ça, mais j’espère vraiment qu’il est un homme bien, je ne veux pas qu’elle souffre. Je ne veux pas qu’elle soit malheureuse à cause d’un homme. C’est bien pour ça qu’en général je ne m’accroche pas, par peur de souffrir. Je ne suis pas surpris de sa réaction quand je lui annonce que je suis fiancé à Themis, c’était évident. Elle ne l’aime pas et elle ne le cache pas.

« Quoi en plus ? Ça veut dire quoi ? Elle n’est pas si mal et honnêtement niveau sexe c’est … torride … mais je n’envisageais pas de ma marier avec, c’est nos parents qui ont organisé ça croit moi on ne va pas aller jusqu’au bout. On va faire tout capoter. Mais tu le gardes pour toi. »

On s’est arrangé pour leur laisser croire qu’on acceptait le mariage, mais c’est loin d’être le cas.

« Ne sois pas sot chéri ! » avait-elle dit en fronçant les sourcils et haussant les épaules « Tu n'as rien à voir – ni à faire puisqu'il faut te le rappeler- avec ces crétins finis ! » un soupir avant que de dodeliner un moment de la tête comme pour mieux souligner son incompréhension du choix de son ami de se gâcher ainsi . Un baiser chaste qu'elle lui arrachait en riant avant que de commenter, son regard de jade ancré à celui de son ami de toujours « Cette musicale est géniale, je n'en disconviens pas. Et, tu le sais, tu es pour moi un artiste proche du génie… » une pitchenette au nez de Thomas et sa conclusion « Mais avoues le : cette troupe est un ramassis de minables ! Entre les déshérités, ceux qui tentent de fuir notre monde en se persuadant qu'ils ont une once de talent… et tous les bras cassés que compte le milieu… » une grimace et un soupir « Cette troupe n'en a que le nom ! Et hormis toi, et je te l'accorde puisque tu sembles y tenir Themis, ce groupe ressemble à une chose entre l'armée du salut et une séance de groupe pour attardés et autres frustrés de la vie ! »

Oui, Samara savait qu'elle était aussi prompte que sévère dans ses jugements. Mais, et cela Thomas lui-même ne pouvait l'ignorer, elle était aussi sincère.  De cette franchise qui blesse et meurtrit. Mais qui n'en est pas moins la plus honnête qui soit ! Et, oui, cela pouvait apparaître plus qu'étonnant de la part de celle qui ne l'était jamais que si peu. Mais Samara ne mentait jamais à ses rares amis et encore moins à cet homme à qui elle savait pouvoir confier sans crainte les tourments de son cœur. Oui,.elle était amoureuse. Et, non, elle n'était pas encore prête à l'assumer. Terry l'avait bien trop faite souffrir. Curtis était,  aussi et surtout, bien trop bon et doux pour qu'elle ne craigne pas de le décevoir lorsqu'il comprendrait à quel point les ténèbres s'agitaient aussi en elles. Riant aux éclats devant le commentaire de son ami, jouant les offensées, elle avait dit dans un clin d'œil

« Alors tu n'as pas du beaucoup t'intéresser à moi ces dix dernières années ! Car sinon tu saurais qui est mon impossible amour. Sans compter que tu m'as vue a son bras pas plus tard qu’au mariage de Harry et Awen ! »  puis, soupirant et ses épaules s'affaissant, elle avait murmuré « Enfin… Oublie... de toutes façon cet homme est beaucoup trop bien pour moi alors… »

Une bouteille plus tard, c'était aux amours… ou plutôt à ces fiançailles qui venaient de lui être révélées … que la jeune femme s'intéressait maintenant. Trois verres, rien de moins, qu'elle vidait les uns après les autres… Sa main qui se levait pour mieux implorer son ami de toujours de lui laisser le temps d'accuser le coup. Puis, une grimace et un coup d'épaule à celui que, à l'évidence, elle ne trahirait pas.

« Bon, d'accord… Je reconnais que tu aurais pu tomber pire… Mais par pitié pour mes hormones en mode abstinence, épargne moi les détails de vos galipettes ! » un rire léger et son regard qui se faisait plus sérieux,  tout comme ses mots « Mais maintenant permets à l'avocate qui sommeille toujours en moi bien qu'elle ne plaide plus de te mettre en garde. Vues vos familles il serait étonnant qu'elles n'aient pas déjà anticipé vos rebuffades annoncées ! Fouille et je te parie que tu trouveras des contrats liant vos affaires … » et resservant généreusement Thomas « Au pire vous finirez mariés et pendus et continuerez à coucher ailleurs… Pour ce que ça changera ! Alors Themis est bonne ? Un plan à trois ça te tenterait ? »

Blague... ou pas… Avec Samara tout était possible.

Je lève les yeux au ciel, je ne suis pas tout à fait d’accord avec elle. Ca nous arrive régulièrement de ne pas être d’accord, mais jusqu’à maintenant on ne s’est jamais disputé pour autant, on est franc l’un envers l’autre et c’est bien pour ça que je suis content d’être son ami.

« Non c’est faux et tu le sais. Ils ne sont pas tous crétins, bon Blackson est un crétin fini, on ne peut plus rien pour lui, c’est une évidence, mais pour les autres, Tallulah est une très bonne artiste, intelligente en plus de ça, Sage aussi. Je n’aime pas forcément leur façon d’être à tous, mais ils ont du talent, tu ne les as pas vu jouer comme je les ai vu. Ils ne sont pas tous des crétins, c’est peut-être même moi qui suis le moins talentueux d’entre eux parce que je n’ai jamais pris de cours de théâtre, je suis seulement musicien. »

C’est assez surprenant venant de moi, mais pourtant je le pense. Ils ont plus de talent que moi. Je ne trouve pas que notre troupe ne soit pas doué, c’est même le contraire, quant aux restes c’est évident qu’on a tous des soucis, mais tous ne sont pas au courant et même si je ne m’entends pas avec la moitié des gens dans cette troupe, je ne laisserais personne dire qu’ils ne sont pas doués. Je me crispe quand elle me parle d’attardé, je sais qu’elle ne voulait pas me froisser, mais elle le fait, je pense à Gus, j’ai toujours détesté qu’on utilise ce mot-là. Je sens une légère colère monter en moi et je réponds assez séchement :

« Alors je suis surement le plus attardé de tous. »

Ça m’a toujours fait mal et ça n’est pas prêt de s’arrêter. Je n’ai jamais dit à personne que je n’étais pas réellement parti étudier dans une autre école quand j’ai quitté le lycée après l’accident avec mon père. Je suis allé dans un centre spécialisé et forcément je repense à ça, mais elle ne peut pas le savoir.
Je lève une nouvelle fois les yeux quand elle me dit que je ne suis pas assez attentif et que je devrais savoir de qui il s’agit et je lui réponds assez franchement :

« Ecoute chéri si je devais m’intéresser à tous les garçons que tu côtoies tu aurais du me le dire, mais je vois de qui il s’agit maintenant, le fameux et si tu veux mon avis, c’est lui qui n’est pas assez bien pour toi, tu es parfaite. »

Je me rattrape un peu comme je peux. Je ne suis pas toujours délicat et elle le sait. C’est aussi pour ça qu’on est encore amis. Si elle ne m’acceptait pas comme j’étais je ne serais pas ici avec elle. Je lève de nouveau les yeux au ciel avant de lui dire :

« Ne fais pas comme si mes galipettes te choquaient, je t’ai raconté pire et j’ai pas mal de choses croustillantes à te raconter à moins que tes petites oreilles ne soient devenues trop chastes. Mais je doute qu’elle le savait, je lui fais confiance, elle ne savait rien, ses parents peut-être ont déjà tout prévus, mais elle non. Elle ne m’aurait pas fait ça. »

Je ne l’espère pas ça ne serait plus la Themis que je connais. Je me mets à rire quand elle me demande si Themis est bonne et si elle serait partante pour un plan à trois :

« Là je te reconnais, et carrément, elle sait ce que je veux, ce que j’aime et je sais aussi ce qu’elle aime. »

Je me mords la lèvre me rémoras nos embrassades et notre dernière partie de coucherie.

« Ça me tente toujours, ça ne serait pas la première fois … »

J’ai un sourire jusqu’au oreilles, il n’y a bien qu’avec elle que je peux parler de ça, n’importe qui d’autres seraient choqué de voir à quel point ma vie sexuelle est débridé.

« Cette soirée sera-t-elle celle de toutes les surprises ? »

Avait-elle murmuré du bout des lèvres tout en venant de nouveau poser sa tête sur l'épaule de celui dont, ensuite, elle vint chercher le regard pour mieux s'y ancrer. Elle n'avait pas même besoin de parler, sachant pertinemment que Thomas saurait à quoi elle faisait référence : cette humilité qui ne ressemblait que si peu au prodige de pianiste mais dont, pourtant et devant elle, il n'hésitait pas à faire preuve. Parce qu'il savait que, jamais, Samara ne le jugerait, ne se moquerait ou ne laisserait quoique ce soit filtrer. Jamais et auprès de personne ! Tels étaient les termes tacites mais jamais trahis de leur pacte. Et, en ces instants si rares qu'ils n'en étaient que plus précieux encore, où il n'y avait plus guère que la vérité qui s'écoula de leurs bouches d'ordinaire si mensongères, Samara aimait à savourer la présence de cet homme où, en d'autres circonstances ou dans une autre vie, elle aurait presque pu tomber amoureuse. Avant que de se rappeler, et non sans en rire, que c'était justement parce qu'il n'y avait jamais eu ce genre de choses entre eux que leur amitié avait survécu à chacune de leurs frasques !

« Certes, je ne suis pas la plus objective qui soit tant mon ressentiment pour Blackson a comme qui dirait une légère tendance à m'aveugler mais... » un sourire désarmant et un baiser bien trop chaste chapardé comme pour mieux en promettre d'autres bien plus indécents « Si tu m'y invitais à ton théâtre... Alors je viendrai avec plaisir. » un roulement d'yeux et un verre de vidé plus tard «  Mais je ne promets qu'une chose : museler un temps ma langue de vipère critique... mais certainement pas d'apprécier pour autant ces gens que je te trouve décidément bien trop prompt à trouver bons ! » un rire puis «  Mais comme, avec François et Raphaël, vous êtes bien les seuls à pouvoir jamais me permettre de me rendre compte de mes erreurs et, même, à me les faire admettre... »

Façon comme toujours sibylline de confesser que, entre tous, Thomas était bien l'un des rarissimes êtres humains à pouvoir se vanter sans mentir d'avoir une telle influence sur elle. Elle avait confiance en son jugement. Elle avait confiance en lui, tout simplement... Au point, en effet, de lui parler de Curtis. Et d'accueillir dans un rire léger et sincère puis dans un baiser bien plus appuyé cette-fois, le commentaire du comédien pianiste.

« Rappelle-moi pourquoi toi et moi ne sommes jamais tombés amoureux l'un de l'autre ? Nous aurions ou former un couple si parfait, non ? » un clin d'oeil pour souligner l'ironie si parfaite de sa phrase « Enfin... jusqu'à ce que nous nous ne laissions nos egos surdimensionnés s'entre-tuer ! »

Et cela aussi était vrai. Des monstres comme eux ne pouvaient espérer jamais trouver l'amour... Jamais, Samara en était encore tellement persuadée ! Trop fiers, trop égocentriques pour jamais laisser la moindre place à qui que ce soir en leurs cœurs de pierre... Même si, pourtant et depuis quelques temps... De nouveau les traits de son rocker qui s'esquissaient en son esprit... Et un soupir exaspéré qu'elle poussa avant que de se raccrocher aux paroles bien plus croustillantes, pour ne pas dire excitantes, de son ami. Un verre qu'elle porta à ses lèvres et sirota lentement, se délectant des détails encore bien trop évasifs de Thomas sur leurs prouesses sexuelles à sa fiancée et lui... En réalité Samara ne trouvait rien d'étonnant à ce que ces deux-là s'entendent si bien sur le plan sexuel... Leur proximité, évidente autant qu'agaçante, devait jouer... Car, comme elle aima à le souligner après avoir vidé son verre

« Marrant... En fait, si je ne savais pas qu'elle couche avec toi... J'ai toujours pensé que Themis était plutôt du genre hétéroromantique … Plus du genre à laisser son cœur plutôt que son corps s'enflammer si tu me suis ? » un portable qu'elle tendit à Thomas et sa voix qui susurrait, plus tentatrice que jamais «  Appelle la alors ? J'ai envie de m'amuser cette nuit ! Et on dit bien jamais deux sans trois non ? »

Je lui fais un sourire et hausse les épaules. Les soirées sont toutes différentes, même si certaines se ressemblent et qu’on à l’impression qu’elles sont toutes les mêmes. Il y a toujours un détail qui change et je fais en sorte que ça ne soit pas monotone. Je change de bar, je ne change de personne, je change souvent beaucoup de choses pour ne pas me lasser. Je Lève les yeux au ciel quand elle me dit « mon théâtre » comme s’il y avait mon nom écrit dessus. J’aimerai bien, c’est un de mes rêves secrets d’ouvrir un théâtre mais pour le moment je reste dans la musique classique. Je ne pourrais pas faire sans pour l’instant.

« Ce n’est pas mon théâtre et je ne te force pas si tu n’as pas envie de me voir. Ma mère ne viendra pas non plus … tu ne serais pas la première à ne pas venir. »

Je le dis comme si ça m’était égal, mais au fond ce n’est pas le cas. Je souffre de son absence. Elle ne vient pas à mes concerts non plus. Elle ne vient pas parce qu’elle ne peut pas évidement, mais j’aurais aimé qu’elle fasse un tout petit effort, quand j’étais au lycée c’était différent, elle venait aux représentations de théâtre dans lesquels je jouais, mais pas mon père. Lui ne venait jamais, maintenant c’est elle et je le prends comme une punition, je suis persuadé qu’elle me puni de l’avoir tué.

Je souris mine de rien à sa remarque, ça me touche de savoir que je fais parti des personnes qui comptent à ce point pour elle. Ça me touche vraiment. Je me mords la lèvre. Elle est mignonne et je me demande aussi pourquoi on n’est pas sorti ensemble d’une autre manière que sexuellement parlant.

« C’est exactement pour ça, on n’est pas tellement compatible pour être un couple. On se ressemble trop. On s’entre-tuerais. »

Je suis persuadé qu’on se ferait la misère et qu’on serait jaloux, qu’on se détruirait plus qu’autre chose et ce n’est pas de ce genre de relation que je veux. Je ne sais pas réellement ce que je veux, ni même si je veux être amoureux. C’est beaucoup trop douloureux, j’ai essayé avec Alyson et elle est morte aujourd’hui. J’ai essayé avec d’autres et je les ai fait fuir, alors franchement je suis beaucoup mieux comme ça. Je hausse un sourcil, je ne suis pas sur de la suivre je n’avais jamais entendu ce terme-là :

« Hétéro quoi ? Mais je pense que tu te trompes sur elle et tu serais surprise, elle n’est pas du tout coincée. Loin de là même et pas franchement romantique, enfin ça dépend, mais je ne peux pas encore comparer, après tout on n’est fiancé que depuis peu de temps, même si on s’envoyait en l’air avant. Finalement vous avez des points en commun tous les deux, plus que vous ne l’imaginer. »

Je lui fais un clin d’œil, c’est bien une preuve que je suis attiré par le même genre de femme et je suis étonné à sa demande. Je ne peux m’empêcher de ricaner, pourtant je sais qu’au fond elle est sérieuse alors je rentre dans ce jeu là.

« On va faire mieux. On va chez moi. »

J’envoie un message à Themis en lui disant que je lui amène une surprise et qu’elle doit préparer sa petite tenue préférée. Je sais qu’elle ne sera pas choquée. Ce n’est pas ça qui la choquerait.