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The fallen wings [Antek & Ezequiel]

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Dim 8 Déc - 0:00

The fallen wings [Antek & Ezequiel] 191207110130667559

The fallen wings - ANTEK BLASZCZYK

L’air semblait avoir du mal à entrer dans ses poumons. Il semblait à présent incroyablement lourd et graineux. Comme s’il essayait de respirer du sable. Même après des années et des années de métier, il n’arrivait toujours pas à prendre la mort d’un patient de manière sobre et détachée. Avoir perdu des centaines et des centaines de patients ne lui avait pas appris à mieux gérer tous les sentiments et les doutes qu’il ressentait, encore moins ceux des parents. C’était toujours la même nausée, les mêmes maux de tête et de ventre, la même amertume qui le suivrait pendant encore des semaines. Les premières fois, il avait eu l’impression qu’il allait aussi lui même mourir de chagrin. Puis le temps avait passé, et il en avait perdu un second. A son grand étonnement, rien n’avait changé. Savoir ce qui viendrait n’aidait même pas à atténuer la douleur. Il voyait le désastre arriver et ne savait toujours pas bien comment le prendre, le modeler et s’en débarrasser. Une sorte de boue qui se collait à sa peau et qu’il ne pouvait juste pas laver, peu importe le nombre de fois qu’il se lavait et qu’il frottait. Il fallait simplement qu’il laisse tout partir de soi-même. C’était frustrant et presque traumatique. Lorsqu’un de ses patients était en très mauvais état, l’anxiété de le perdre impactait tous les aspects de sa vie. Malheureusement, c’était le cas de bien des médecins, surtout quand cela touchait les patients jeunes et vulnérables. Tout le monde savait et tout le monde connaissait le problème, mais personne n’avait de solution. Alors on cachait, on pleurait un coup dans le placard à médicament et on continuait son service en faisant semblant d’éternuer pour expliquer ses yeux rougis. Les autres, les médecins, les chirurgiens, les infirmiers, ils savaient, ils connaissaient les différents regards et soupirs, et ne pouvaient que compatir silencieusement en continuant, eux aussi, leurs services. Car ils étaient un hôpital. Un service pour les vivants et ceux qui tentaient de l’être. Ils n’avaient pas le temps ni l’espace pour la mort.

Aussitôt sa fin de garde atteinte il sortit de l’hôpital. L’air était particulier entre les murs du grand bâtiment blanc. Des odeurs de médicaments mais aussi de sueur et de désinfectant s’emmêlaient dans un parfum acide. L’extérieur, avec sa pollution et ses relents de fast-food semblait presque pur et frais. Ou était-ce ce malaise lourd qui lui pesait sur l’estomac ? Aucune idée… Il leva la main pour appeler un taxi et lui indiqua adresse de la librairie.

Sur le trottoir, il entendit le taxi s’éloigner mais il resta devant la devanture. Il savait déjà tout ce qui était en vitrine. Il connaissait déjà toutes les nouveautés. D’ailleurs, il n’avait pas envie de rentrer. Il avait l’impression d’être un étranger en territoire hostile. Son mal-être rendait tout autour de lui inconfortable. Il n’avait pas envie de teinter ce lieu où il allait régulièrement se réfugier avec cette mémoire de mort et de honte. Que ce passerait-il la prochaine fois qu’il aurait envie d’y aller ? Serait-il encore une fois submergé par ce sentiment terriblement glaçant ? Il soupira. Il ne voulait pas essayer.

Il voulu un instant héler un autre taxi… Mais pour aller où… Il regarda autour de lui comme si un signe se révélerait à lui. Un instant il crut sentir le regard halluciné du prophète de la commune où il avait grandit. Lui voyait des signes partout, tout le temps, qui disaient tout, n’importe quoi, se contredisaient… Pourquoi, lui, Ezequiel, n’arrivait à rien voir du tout ? Il la connaissait la réponse mais il était bien trop fatigué émotionnellement pour arriver à se raisonner.

Pousser par le mouvement des gens sur le trottoir, il se mit à marcher. Ses pas avancés en rythme, ses yeux balayaient les devantures et les passants sans jamais vraiment se poser quelque part. Il suivait le mouvement fluide des autres marcheurs. Puis la foule se fit légèrement moins dense et il commença à revenir petit à petit à la réalité. L’agitation des boutiques s’était elle aussi un peu dissipée. Il ne revint pas à lui à cause du bruit, mais de son absence.

Il regarda sa montre, il avait déambulé dans les rues depuis bien vingt minutes sans vraiment se souvenir du chemin. Il continua de marcher un peu avant qu’il ne réalise qu’il était à deux pas d’une église, le clocher s’élevant au dessus des maisons alentours. Il s’approcha et regarda aux alentours. Ce n’est pas qu’il ne voulait pas être vu, mais il ne voulait pas interrompre un service ou une cérémonie particulière… Il monta les marches et poussa la porte.

La salle de culte était assez classique. La familiarité lui donna le tournis une seconde. Puis, ses yeux se mirent à noter des différences. La lumière passait plus facilement à travers les vitraux. Les bancs étaient plus espacés et aérés. Le pupitre était simple, sans fioritures. La croix portait un jésus sobre… Il se glissa discrètement sur le banc du fond, tout au bout de la rangée. Il ne voyait personne et n’entendait personne pour le moment. Il soupira et vit, dans des boites dans l’assise des places de devant, une bible et un livret de chants. Il prit la bible dans ses mains. Il se rendit compte soudainement qu’il ne l’avait pas lu depuis presque vingt ans… Vingt ans… C’était long…

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Dim 8 Déc - 23:08
Antek était en train de siroter une tisane, au presbytère, tout en lisant le journal local lorsque soudain, une grande inquiétude lui traversa l'esprit. Avait-il rempli le livres de comptes avec les dernières entrées et sortie d'argent? Il tentait de le faire fréquemment, et pour un pro du classement comme notre jeune prêtre, c'était presque un plaisir. Cependant, alors qu'il avait un moment de libre, il se souvînt qu'il avait sans doute oublié, cette semaine. Ni une ni deux, le voilà qui se tenait sur ses deux pieds, attrapait les factures et diverses documents... Pour se rendre compte qu'il en manquait. En effet, il en avait laissé la veille dans un tiroir dans la sacristie. Un peu comme pour se le rappeler à chaque messe. Très enjoué, et voulant terminer vite sa tâche, il ne se rendit pas compte qu'il était sorti en pantoufles. Ce ne fut que lorsque le froid lui glaça les pieds, qu'il le remarqua. Il hésita un instant à faire demi-tour, mais l'église n'étant qu'à quelques mètres, puis sachant qu'il n'y aurait personne en ce moment dans l'enceinte de l'édifice, étant une heure très creuse -pour ne pas dire qu'il n'y avait pas un chat à cet horaire, il décida de continuer sa route. Et de toute façon, il n'y avait rien de mal à se promener en chaussons, n'est-ce pas?

Il entra doucement dans l'église, puis traversa l'allée principale. Passant devant l'autel, il s'agenouilla et pris le temps de faire clairement le signe de croix, et de prier un peu. Puis, il entra dans la sacristie, dont il dût ouvrir la porte puisqu'il l'avait fermé à clefs. En effet, autrefois, il la laissait tout le temps ouverte, même lorsqu'il était absent. Cependant, depuis que des objets y avaient été volés, il ne faisait plus cette erreur. C'était tout de même malheureux de devoir cadenasser les salles se trouvant dans des lieux de culte!
Là, il n'eut aucun mal à retrouver ses factures, et profita pour les classer par ordre alphabétique. Il les plia ensuite soigneusement, pour les fourrer dans la poche de son pantalon. Il n'y en avait pas beaucoup, elles entraient vraiment facilement. Chose faite, il ressortit tout naturellement de la pièce, passant de nouveau devant l'autel. Là, il faillit tomber, trébuchant contre le premier banc de la première allée, tant il était pris par ses pensées.

"Seigneur, voyez comme vous avez un serviteur maladroit!" s'exclama-t-il en levant les yeux vers la figure de Jésus, sur la croix, derrière l'autel. Il ne regardait même pas la pièce, ne songeant même pas que quelqu'un pouvait bien y être présent.
Cela lui arrivait souvent de parler à voix haute avec Dieu, en quelques sortes. Souvent, c'était en polonais, mais cette fois, les mots étaient venus en anglais. A croire qu'il commençait enfin à s'habituer et à vivre pleinement dans cette langue.
D'humeur joyeuse, il monta les quelques marches qui le séparer de l'autel, pour remettre en ordre et faire le tri parmi les fleurs. Certaines étaient fanées, d'autres menaçaient de tomber du vase. Il arracha quelques feuilles, tout en se mettant jovialement à chanter.
"C'est si bon, de louer son nom, de chanter des louanges...." entonna-t-il en se mettant presque instinctivement à danser. "Gloire à son Saint nom! De proclamer sa fidélité, chaque jours infiniment! C'est si bon! " poursuivit-il la chanson. "La la la la la la la la la la la la la la la la la" Il était entré à fond dans la danse, virevoltant sur lui-même. Des moments de louange de la sorte, il en avait souvent, lorsqu'il était seul dans l'église, comme cette fois-ci. Antek considérait la louange comme quelque chose de très important, car on y mettait tout son être. C'était plus facile que la prière. D'ailleurs, les enfants et les plus jeunes s'y retrouvaient beaucoup plus facilement, et s'y adonnaient toujours avec grand plaisir.

Cependant, il n'était pas seul cette fois-là. Concentré à fouiller dans son petit tiroir, dans la sacristie, il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir et quelqu'un pénétrer dans l'édifice religieux. Sortant de la salle, il n'avait pas non plus regardé les alignements des bancs. Ce ne fut que lorsqu'il fit un tour complet sur lui-même que son regard croisa celui d'un homme, dans le fond.
"Oh." dit-il, s'arrêtant subitement de chanter et de danser, s'immobilisant. Il baissa les yeux, les joues complètement rouges de gène, tout en observant... les pantoufles qu'il avait aux pieds.
Puis, il afficha son sourire le plus lumineux, en osant de nouveau regarder l'inconnu. "Bonjour!" s'exclama-t-il. "C'était une louange." se justifia-t-il ensuite, simplement. Comme si cela était nécessaire...

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Jeu 12 Déc - 22:01

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The fallen wings - ANTEK BLASZCZYK

Le silence ambiant de l’église fut soudainement brisé lorsque la porte s’ouvrit prestement. Ezequiel releva les yeux et vit un jeune homme entrer. Il semblait marcher d’un pas décidé, le pas de celui qui sait où il va et qui avait emprunté ce chemin des centaines de fois. Un habitué sans doute… De dos, le docteur ne pouvait voir le col romain du jeune homme. Il baissa de nouveau les yeux vers la bible. Il entendit une porte se déverrouiller, s’ouvrir et se refermer, mais il ne releva même pas. Après tout, les églises qu’il avait connu étaient tout le temps occupées, pleines de monde et de bruit. Il ouvrit la bible sur une page au hasard. Il tomba sur le passage des Juges, quand Gideon et son armée assassinent des princes Midianites… Les mots imprimés n’étaient pas ceux de sa mémoire cependant. Ezequiel semblait presque découvrir pour la première fois le détail de chaque mot. Pourquoi donc ne s’en souvenait-il pas ? Alors que les mots défilaient sous ses yeux, il se rendit compte que la version prêchée par le prophète de sa commune d’enfance différait énormément. L’imposteur avait rajouté moult détails qu’il avait ajouté lui même… Notamment des meurtres, du sang, des sacrifices, des violences diverses… Des menaces voilées contre ceux qui ne suivraient pas les mots qu’il professait… Un frisson descendit le long de la colonne de l’homme alors que la porte se rouvrit et qu’un bruit sourd résonna dans la salle de culte.

Près de l’autel, le jeune homme de tout à l’heure venait de trébuchait et s’était exclamé tout haut. C’est ainsi qu’il se rendit compte qu’il n’était pas un paroissien ni un enfant de coeur mais bien le prêtre de l’établissement. Ezequiel prit un instant pour jauger l’homme à l’autre bout de la pièce. Il semblait distrait. Il monta les escaliers de l’autel pour s’afférer à la tâche. Un instant, le docteur se demanda s’il ne valait pas mieux partir et rentrer chez lui. Mais à présent, il avait peur de se faire remarquer. Le prêtre commençait à chantonner et il n’avait aucune envie de perturber sa routine ou pire… De l’inciter à venir lui parler… Peut être que si il restait là, sans bouger, la tête baissée, il arriverait à se faire tout petit. Il attendrait que le prêtre finisse par ressortir ou se dérober par une des ports près de l’autel, et pourrait juste se faufiler à l’extérieur.

Puis le prêtre se retourna et ses yeux se posèrent directement dans les siens. Ezequiel sembla retenir son souffle. La dernière fois qu’un homme de l’église avait posé ses yeux sur lui, rien de bon n’en était sortit et rien que d’y repenser, c’était comme si ses anciennes douleurs revenaient immédiatement meurtrir sa chair. Il se passa une main sur son avant-bras gauche alors que le jeune homme arrêta de chanter et expliqua qu’il effectuait une louange.

Ezequiel leva les mains et dit simplement “Pas de soucis, vous faites ce que vous voulez… C’est votre église après tout !” il força un sourire amical sur son visage et commença à tourner la tête vers la porte. “Vous voulez que je vous laisse ?” il n’était pas forcément au courant des codes à suivre dans une église “normale”… Il n’avait que son passé et le seul savoir que tout ce qu’il avait vécu dans cette commune était faux et destructeur. Où commençait la vérité ? Où s’arrêtait le mensonge ? Il tâtonnait dans le noir, dans un monde à la fois si familier et si étranger.

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Lun 23 Déc - 20:34
Antek était de vraiment très bonne humeur. Perdu dans ses chants et sa danse -risquée vue son état de maladroit extrême-, il n'avait pas remarqué l'homme assis sur l'un des derniers bancs, non loin de la porte. Il fallait dire que celui-ci était particulièrement silencieux, tenant une bible dans la main, et le regardant sans remarque ni jugement. En vérité, c'était plus comme s'il redoutait de rencontrer le regard du jeune prêtre. Pourtant, cet instant finit par arriver et Antek ne put que se taire, rougir, jeter un oeil à ses pantoufles et sourire de façon gênée. Dommage qu'il ne portait pas la soutane, comme c'était le cas en Pologne, pour le coup: cela lui aurait permis de cacher un peu ses chaussons...
Puis, reprenant un semblant de contenance – si toutefois on pouvait dire qu'Antek pouvait avoir de la contenance – il prit la parole, comme pour se justifier de sa petite danse improvisée. Il espérait un peu détendre l'atmosphère, mais l'autre n'avait pas l'air amusé. Il leva les mains, en signe de paix, de façon à dire qu'il n'était pas là pour juger.

"Mon église? Non, c'est aussi votre église, c'est l'église de tous!" s'exclama-t-il finalement, joyeusement, après que le moment de gène soit passé. Il ne perdait jamais le Nord, ce brave garçon. Il se faufila comme un gamin en culotte courte à la sortie de l'école, pour atteindre le bon où se trouvait l'inconnu. "Car qu'est-ce que l'Eglise, si ce n'est les gens?" demanda-t-il ensuite de façon rhétorique, avant de laisser un petit rire s'échapper d'entre ses lèvres. C'était un lieu, et plus encore une communauté, pour tous, en tout moment, et c'était malheureux que certains se sentent rejetés, ou n'osent passer la porte. Son visage s'était paré de son sourire habituel, solaire, doux, plein de bienveillance.
"Et restez-là autant que vous le désirez." assura-t-il simplement. "Je suis le père Antek." se présenta-t-il ensuite simplement, tendant la main pour saluer proprement le quadragénaire. "Et je suis désolé d'avoir brisé votre prière." A vrai dire, il n'était pas certain que l'homme était en train de prier ou de méditer, mais, dans tous les cas, il avait l'air de profiter de la quiétude et du silence présents dans les lieux... Et pour le coup, le curé n'avait pas été très discret, pour ne pas dire qu'il avait fait tout un spectacle...

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