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this is war, toys' war (libre)

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Lun 16 Déc - 21:40
Liste à la main, crayon négligemment glissé derrière l'oreille, cheveux en bataille. Rythme cardiaque hors de contrôle, trois sacs à chaque bras, et la patience à deux doigts de l'implosion ; Vera erre comme une âme en peine dans les allées d'un centre commercial bondé, à quelques jours seulement de dissimuler les cadeaux sous l'énorme sapin familial. Bientôt, elle pourra se retrancher dans ses appartements, retirer ses chaussures qui lui font un mal de chien, se débarrasser de tous ces sacs qui lui endolorissent les muscles, et s'affaler comme une crêpe sur son canapé couvert de plaids. Mais pour l'instant, il lui faut ce château de Barbie. Cette énorme boîte qui trône à plusieurs mètres du sol. Elle cherche désespérément un vendeur des yeux, et c'est là, si proche de son objectif, qu'elle l'aperçoit : une mère de famille, l'oeil fou, qui se met à sautiller, bras - libre - en l'air, pour tenter de s'emparer de la boîte convoitée. Sans passer par la case vendeur. Et on dirait bien qu'elle ambitionne la dernière de la série.

Vera se motive en imaginant le visage contrit de sa nièce ouvrant un autre cadeau que ce maudit château Barbie, et se met à cavaler en direction du rayon. D'un coup d'épaule à peine discret, elle bouscule la mère de famille qui, déséquilibrée, se trouve idiote - cale sa chaussure sur le plus bas étage des présentoirs, se hisse et attrape la boîte d'un coup de main - manquant, de justesse, de la prendre sur le coin du nez. La blondasse a à peine le temps de rouspéter que Vera, pas peu fière de son exploit, file vers la caisse pour régler et s'enfuir le plus vite possible de cet enfer inhumain.

Heureusement, elle a terminé - et les bras chargés de paquets divers et variés, voilà qu'elle se met donc en quête d'un taxi. Pour persévérer dans la malchance, il semblerait que la zone soit désertée par les miraculeux véhicules jaunes, et les rares qui circulent sont pris d'assaut par des acheteurs très motivés. Marchant à l'aveugle et portant ses paquets à bout de bras, pour tenter de s'éloigner de la marée humaine des trottoirs, Vera comprend à peine ce qu'il se passe quand elle percute quelqu'un de plein fouet, ses sacs s'échappant de ses bras - fort heureusement, elle se rééquilibre de justesse pour ne pas tomber.

- Merde, désolée, elle souffle en attrapant le sac qui vient de tomber. Elle ne voudrait pas se faire voler ses courses de Noël au passage, non plus. Je vous ai pas fait mal ?

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Ven 3 Jan - 16:56
C'est un vrai méli mélo de monde, marée noire qui fait froid dans le dos. Madison avait déjà prévu ses cadeaux bien à l'avance. Ce qu'elle n'avait pas prévu, en revanche, était sa nouvelle relation. Pouvait-on seulement parler d'une relation ? Elle n'en savait rien, et son cerveau la terrorisait de mille fins possibles pour cette liaison. Elle savait qu'elle n'était pas la première idiote à avoir un faible pour le politicien, entendait les rumeurs haineuses, tentant de n'y prêter aucune attention. Soi-disant, disaient-elles, que la jeune actrice était une croqueuse de diamants, voulant à tout prix devenir célèbre. Ce qui blessait bien entendu la pauvre Maddy, bien loin de cette idée-là. Si seulement il n'y avait pas eu cette Une.. Elle savait qu'elle ne devait pas attirer l'attention sur eux. Elle voulait bien faire, lui laisser du temps pour gérer au mieux sa campagne électorale, ne pas se montrer trop envahissante. Mais elle voulait tout de même lui montrer qu'elle était là, qu'elle pensait à lui. Était-ce trop ? Elle avait alors pesé le pour et le contre d'un cadeau de Noël et, rationnellement, s'était bien décidée à ne pas en offrir à Ethan. Jusqu'au dernier moment, où, en cauchemardant, elle s'était dit que si lui lui en offrait un et elle pas, elle serait bien idiote. Elle refusait qu'il pense qu'il ne comptait pas à ses yeux. Aussi s'était-elle hâtée de se rendre au Centre Commercial, pas bien sûre de quoi lui acheter. Un parfum ? Cela sous-entendrait qu'elle n'aimait pas le sien. Des bijoux ? Il avait bien plus de budget qu'elle et qui sait, peut-être portait-il une marque spécifique, ou des objets familiaux d'une valeur sentimentale. Des habits ? Elle ne savait même pas sa taille et ils n'étaient pas un couple officiel ! Des chocolats. Oui, des chocolats étaient très bien ! Et un petit cadeau personnel. Ou alors un voyage à deux ? Au pire, elle pourrait toujours proposer à Tessa ou Leela de l'accompagner ? Pas le moins du monde décidée, elle esquivait comme elle pouvait la horde de personnes déboulant du centre commercial, tentant de se frayer un passage parmi ceux qui y entraient. Jusqu'à ce qu'elle fasse le mauvais bond, esquive la mauvaise personne. Et elle se retrouva nez à nez avec une montagne de cadeaux, les envoyant balader dans les airs.

Sonnée, subissant le choc de plein fouet, la jeune femme avait les fesses à terre, le regard paumé. Une femme s'excusa, se penchant vers elle, encore chargée d'une multitude de sacs. Se frottant les mains, voulant se relever, une autre personne la percuta, trébuchant sur elle alors qu'elle était à terre. Poussant un juron, il se rattrapa à son voisin..qui fit tomber la personne à côté de lui. Et bientôt, ce fut près d'une dizaine de personnes qui s'excusaient, s'engueulaient et se frottaient les fesses dans la cohue générale. Ébahie, Madison n'en revenait pas du pas pressé de ces gens. Comme si leurs cadeaux de Noël allait leur échapper des mains, franchement ! La femme avec qui tout avait commencé avait récupéré le sac par terre entre temps, tandis que Madison elle, tentait de se relever pour la seconde fois. « Tout va bien. » dit-elle sans vraiment y croire, lui lançant un sourire froid de Mona Lisa. « J'espère que ces cadeaux en valaient la peine. » lui demande-t-elle, s'époussetant en désignant les dits sacs d'un geste du menton.

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Dim 19 Jan - 21:39
Elle a à peine réalisé de quoi il retourne que Vera se retrouve délestée d'un sac ou deux, avec des gens qui se rentrent dedans autour d'elle et dont certains finissent même par tomber. Le stress des courses de Noël de dernière minute la rend folle ; il n'y a pas d'autre explication à la catastrophe qu'elle vient de causer toute seule. Elle est tellement interloquée par sa propre maladresse qu'elle met quelques secondes à réagir, avant de tenter d'aider une jeune femme à se relever, qui apparaît bien évidemment agacée, ce qui n'est pas si surprenant vu les évènements qui viennent de se produire à un rythme inexplicable. Vera tousse, et remonte ses lunettes sur le sommet de son crâne, oubliant un instant les sacs qui ont rejoint le sol dans la marée humaine des gens pressés.

- Je suis vraiment désolée, elle répète, en secouant la tête. Je ne suis pas aussi maladroite, d'habitude, mais j'admets volontiers que mes nerfs ont été mis à rude épreuve par le monde incroyable qu'il y a dans ces boutiques...

Elle se rappelle de la mégère qui a voulu lui voler ses achats et lève les yeux au ciel.

- Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ? Vous offrir un café ? Un thé ? Un coca, n'importe quoi ? Peut-être que vous êtes pressée, cela dit, mais moi je tuerai pour un café là, alors... Bref. Si vous voulez.

Elle passe sans doute pour une folle. Vera oublie facilement que tout le monde n'est pas aussi sociable qu'elle, elle peut l'être, et que souvent, les passants des rues de New York n'aspirent qu'à leur tranquillité, et non pas à être inondés sous le flot de paroles incontrôlable d'une inconnue qui passe. Alors elle se tait, presque un peu gênée, ne pouvant décemment s'excuser d'être folle - s'il fallait qu'elle commence à faire ça, elle ne se tairait plus jamais.

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Lun 20 Jan - 23:11
Madison n'est pas quelqu'un de froid, encore moins d'antisocial. D'abord timide, l'actrice est pourtant adroite de ses expressions, désormais. Du moins lorsque ses émotions n'entrent pas en jeu. Avec sa famille ou ses proches, c'est plus délicat. Ici, quand bien même elle n'a rien de grave, elle se montre agacée. En même temps, il fallait voir le bazar qu'avait créée cette bousculade accidentelle. Plusieurs personnes avaient trébuché, pilé et entraîné d'autres rentre-dedans. Des grognements, des sacs éparpillés, des chapeaux envolés. C'était la pagaille. Et Madison se sentait mal pour ces personnes. En aidant certaines à se relever, s'excusant du dérangement occasionné, demandant s'ils n'avaient rien de cassés, elle écoutait d'une oreille les dires de la brune. Un café ? Non, elle devait trouver un cadeau pour Ethan... le devait-elle ? Ou passerait-elle pour une idiote ? Elle n'était même pas sûre de son choix. Chaque décision qu'elle prenait devenait contestable cinq minutes plus tard. Aussi la regarda-t-elle. Elle avait définitivement besoin de se calmer les nerfs, et une infusion ne lui ferait pas de mal. « Pourquoi pas, oui. »

Lui faisant finalement face, elle lui tend amicalement la main, l'accompagnant d'un petit sourire. « Je m'appelle Madison, en passant. » Non, elle n'accepte pas n'importe quelle distraction pour dévier de sa tâche initiale. C'est juste qu'un petit coup de pouce du destin ne serait pas de trop. Peut-être la femme aurait-elle une idée de ce qui plairait à un homme. Un homme duquel on est l'amante, pensa-t-elle. Mais elle chassa vite cette pensée. Tout se passerait bien. Il ne fallait pas qu'elle voie les choses sous le mauvais angle. Elle lui faisait confiance. « Il y a un café sympa à quelques rues d'ici, si tu veux te poser... je peux t'aider à porter quelque chose ? » lui demande-t-elle poliment, voyant la femme excessivement chargée. Et sa curiosité fut piquée au vif. Elle devait avoir sacrément de budget pour avoir autant de gros cadeaux. Ou une très grande famille. La femme ne paraissait pas beaucoup plus âgée qu'elle-même, pourtant. « Ça fait beaucoup de cadeaux... » osa-t-elle.

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