C'est pas maaaaaa faute
@ Invité
Nerveux à propos d’arriver en retard, Vanya était arrivé avec une heure d’avance. Il en était à son deuxième Coca, et mourrait déjà d’envie de pisser. Et de roter. Mais Kenneth ne devrait pas tarder à arriver maintenant. S’il se risquait à aller aux toilettes et que son ami – on peut encore appeler quelqu’un ami quand il nous ghoste ? – fasse demi-tour en ne le voyant pas.
Toute cette histoire était fâcheuse. Il avait eu totalement conscience des risques, mais il avait foncé tête baissée dans cette aventure, en se disant que de toute façon, il n’avait rien à perdre. Sauf que si. Il n’avait pas perdu d’argent, ou pas beaucoup – il n’en avait pas beaucoup de toute manière – mais il n’avait pas pensé que ça pourrait foutre le bordel entre lui et Kenneth.
Et comme ils n’avaient pas encore eu l’occasion d’en parler, il ne savait pas vraiment comment se situer, et appréhendait le moment de le voir. Ce qui était l’inverse total de ce qu’il ressentait quand ils travaillaient encore ensemble. Ce qui était très déroutant.
Il jouait avec les bords abîmés des manches de sa veste, les yeux rivés sur l’extérieur du pub, vers l’entrée. Il ne savait pas de quel côté Kenneth allait arriver, alors ses yeux bondissaient d’un côté à l’autre de la rue, pendant que les bulles de son Coca remontaient à la surface pour s’évaporer. Il le préférait sans bulles, de toute façon.
« Kenneth ! », s’exclama-t-il quand son ami, collègue, entra dans le pub.
Il avait la mine sévère, et surtout fatiguée.
« Merci d’être là, continua-t-il en se levant, et lui faisant signe de s’assoir. Je suis content. »
@ Invité
J’ai marché au pas de guerre.
Mes pieds martelaient la rue avec fureur, avec l’intention d’en briser les pavés, et mes talonnettes heurtant le goudron me faisaient l’effet d’un roulement de tambour. Les pans de mon manteau noir claquaient derrière moi, tel les cordes grinçantes d’une frégate qui prend soudainement le zef à pleines voiles. Je tenais le cap, d’une allure affolant les badauds dans mon sillage, ne souffrant aucun écart de trajectoire. J’ai d’ailleurs bousculé un groupe de touristes, presque sciemment, sans m’excuser, leur adressant un regard courroucé derrière mes verres fumés pour m’avoir obstrué le passage.
Ma cadence jurait avec mon état de fatigue. Ces derniers jours, je ne dormais plus, assailli d’idées noires dès lors que je me retrouvais inoccupé. Et plutôt que d’en affronter la cause, je me soustrayais à l’évidence pour mieux embrasser des excuses fumeuses, masquant ma fuite en avant d’aphorismes insensés.
J’ai pénétré dans le pub en poussant la porte d’un mouvement sec.
J’avais ici un collègue. Un ami. Pis, un allié. Je l’ai entendu avant de le voir, et j’ai tourné la tête vers lui.
Quand j’ai posé mes yeux sur son visage, je me suis senti bouillir. Ce traits empreint d’innocence, les yeux doux, presque craintifs, qui semblaient transmettre une supplique muette à mon égard. Cette voix amicale qui m’apostrophait, comme nimbée de doléances. J’ai étouffé un juron.
J’en étais presque sûr maintenant. Si nous étions tombé tous deux, c’est que immanquablement, il avait fauté. Il avait dû pérorer sur notre coup à venir, en bon paltoquet qui se gargarise d’avance de son succès. Ou alors il m’avait trahi, et avait masqué sa félonie par un renvoi factice.
J’ai grincé des dents pour lui répondre en arrivant à son abord. J’ai tiré un peu mes lunettes pour mieux le voir, et je lui ai jeté un regard foudroyant. Il était content ?!
«Vanya. » j’ai répondu d’une voix laconique, et je me suis laissé tomber sur la chaise en face de lui.
J’ai toisé le coca bien entamé de Vanya, et j’ai commandé une pinte de blonde. Lui, gesticulait sur sa chaise. Je me suis demandé depuis combien de temps il était là. J’ai pressenti qu’un silence malaisant allait s’installer si je ne relançais pas. Aussi ai-je dit, par pur formalisme : « Ça va ? T’es arrivé y’a longtemps ? »
J’ai laissé mes doigts pianoter sur la table, avec un arrière goût amer au fond de la gorge.
J’avais dû poser cette question des centaines de fois à mon meilleur collègue, mais jamais avec cette aigreur.
-ps: L-O-L-I, T- A! moi lolita ? -
Mes pieds martelaient la rue avec fureur, avec l’intention d’en briser les pavés, et mes talonnettes heurtant le goudron me faisaient l’effet d’un roulement de tambour. Les pans de mon manteau noir claquaient derrière moi, tel les cordes grinçantes d’une frégate qui prend soudainement le zef à pleines voiles. Je tenais le cap, d’une allure affolant les badauds dans mon sillage, ne souffrant aucun écart de trajectoire. J’ai d’ailleurs bousculé un groupe de touristes, presque sciemment, sans m’excuser, leur adressant un regard courroucé derrière mes verres fumés pour m’avoir obstrué le passage.
Ma cadence jurait avec mon état de fatigue. Ces derniers jours, je ne dormais plus, assailli d’idées noires dès lors que je me retrouvais inoccupé. Et plutôt que d’en affronter la cause, je me soustrayais à l’évidence pour mieux embrasser des excuses fumeuses, masquant ma fuite en avant d’aphorismes insensés.
J’ai pénétré dans le pub en poussant la porte d’un mouvement sec.
J’avais ici un collègue. Un ami. Pis, un allié. Je l’ai entendu avant de le voir, et j’ai tourné la tête vers lui.
Quand j’ai posé mes yeux sur son visage, je me suis senti bouillir. Ce traits empreint d’innocence, les yeux doux, presque craintifs, qui semblaient transmettre une supplique muette à mon égard. Cette voix amicale qui m’apostrophait, comme nimbée de doléances. J’ai étouffé un juron.
J’en étais presque sûr maintenant. Si nous étions tombé tous deux, c’est que immanquablement, il avait fauté. Il avait dû pérorer sur notre coup à venir, en bon paltoquet qui se gargarise d’avance de son succès. Ou alors il m’avait trahi, et avait masqué sa félonie par un renvoi factice.
J’ai grincé des dents pour lui répondre en arrivant à son abord. J’ai tiré un peu mes lunettes pour mieux le voir, et je lui ai jeté un regard foudroyant. Il était content ?!
«Vanya. » j’ai répondu d’une voix laconique, et je me suis laissé tomber sur la chaise en face de lui.
J’ai toisé le coca bien entamé de Vanya, et j’ai commandé une pinte de blonde. Lui, gesticulait sur sa chaise. Je me suis demandé depuis combien de temps il était là. J’ai pressenti qu’un silence malaisant allait s’installer si je ne relançais pas. Aussi ai-je dit, par pur formalisme : « Ça va ? T’es arrivé y’a longtemps ? »
J’ai laissé mes doigts pianoter sur la table, avec un arrière goût amer au fond de la gorge.
J’avais dû poser cette question des centaines de fois à mon meilleur collègue, mais jamais avec cette aigreur.
-ps: L-O-L-I, T- A! moi lolita ? -
@ Invité
La nervosité lui ronge l’estomac plus violemment quand il voit Kenneth arriver. Elle lui en arrache un morceau quand il réalise le ton avec lequel il lui parle. Et puis ce ton lui enlève toute trace enthousiasme, s’il lui en restait seulement.
Il s’était dit que ça pourrait bien se passer. Qu’ils pourraient discuter, et qu’ils régleraient ça à la cool, comme ils l’ont toujours fait au boulot. Sauf que visiblement, non. Tout dans le langage corporel de Kenneth lui crie qu’il est en colère après lui. De ses sourcils sombres un peu froncés à ses yeux noirs brûlants, et sa mâchoire serrée.
Si son estomac s’est noué, au moment où il croise son regard, c’est son cœur qui éclate.
« Euh… Je sais pas, dit-il après un instant d’hésitation.
Il hausse une épaule, et remue un peu sur son siège. Et c’est vrai que sur le coup, il ne se rappelle plus à quelle heure il est arrivé. Le sucre lui est monté à la tête, il se sent à la fois excité et totalement à plat. Plus les années passent, plus il se demande comment il a bien pu avaler des paquets entiers de bonbons sans se sentir mal quand il était plus jeune.
- Je crois qu’on doit parler.
Ce qu’il déteste comment son accent se durcit quand il est nerveux. Il a toujours peur de faire des erreurs de grammaire – même après autant de temps passé sur le territoire – et d’être mal compris.
- Si tu as des questions, vas-y, parle le premier. »
- Spoiler:
Pas du tout, plutôt: "Si mes parents ont fait de moi, ce que je suis, ce que tu vois"
Aussi, pardon du délai de réponse
@ Invité
J’ai hoché doucement la tête, avec précaution. Parler, c’était le terme le plus neutre possible. Il fallait qu’on s’explique, que j’en aie le coeur net. Qu’il réussisse à me convaincre de son innocence, puisque je le présumais coupable par pur instinct.
J’ai fini par retirer mes lunettes. J’ai soigneusement replié les branches sur elles-mêmes, d’une lenteur délibérée. J’ai passé mes doigts sur mes paupières, fermants les yeux un court instant, en pleine réflexion. Des questions, j’en avais toute une liste. Pourquoi n’as tu rien dit, lorsque j’ai foncé tête baissée dans ce deal foireux ? Est-ce qu’ils t’ont vraiment viré, toi aussi ? Est-ce que tout ça est un complot dont tu es responsable ? Est-ce que tu m’as vendu au plus offrant, pour me faire tomber, et avoir le champ libre ?
« Est-ce que tu savais ? » j’ai demandé subitement d’une voix rauque et accusatrice, en inclinant le menton vers lui. C’était une question biaisée, qui présumais fortement qu’on avait délibérément cherché à me faire plonger. A me faire disparaître. L’hypothèse la moins vraisemblable, mais que j’avais choisi puisqu’elle me disculpait.
Il y a eu un silence, que j’ai jugé trop long.
J’ai répété ma question. En serrant les dents. D’un ton encore plus cassant, si c’était possible. On m’a servi ma bière, et j’ai tiré une longue rasade sur la boisson avant de claquer le verre sur la table. Quel mensonge Vanya allait-il me servir ? Je ne croyais pas une seule seconde à son innocence.
J’ai fini par retirer mes lunettes. J’ai soigneusement replié les branches sur elles-mêmes, d’une lenteur délibérée. J’ai passé mes doigts sur mes paupières, fermants les yeux un court instant, en pleine réflexion. Des questions, j’en avais toute une liste. Pourquoi n’as tu rien dit, lorsque j’ai foncé tête baissée dans ce deal foireux ? Est-ce qu’ils t’ont vraiment viré, toi aussi ? Est-ce que tout ça est un complot dont tu es responsable ? Est-ce que tu m’as vendu au plus offrant, pour me faire tomber, et avoir le champ libre ?
« Est-ce que tu savais ? » j’ai demandé subitement d’une voix rauque et accusatrice, en inclinant le menton vers lui. C’était une question biaisée, qui présumais fortement qu’on avait délibérément cherché à me faire plonger. A me faire disparaître. L’hypothèse la moins vraisemblable, mais que j’avais choisi puisqu’elle me disculpait.
Il y a eu un silence, que j’ai jugé trop long.
J’ai répété ma question. En serrant les dents. D’un ton encore plus cassant, si c’était possible. On m’a servi ma bière, et j’ai tiré une longue rasade sur la boisson avant de claquer le verre sur la table. Quel mensonge Vanya allait-il me servir ? Je ne croyais pas une seule seconde à son innocence.
- Spoiler:
hrp : oh, t’inquiète ! Pour moi c’était du rapide ta réponse #team-escargot
et mince pour la chanson effectivement, les paroles sont beaucoup plus adaptées au rp…
ça me fait un peu mal au coeur que Ken’ cause comme ça à son copain
@ Invité
Le cœur battant, Vanya observe chacun des gestes de son ami. Collègue. Est-ce qu'ils sont encore amis ? Il est perdu. Il a peur de ne pas comprendre tout ce que Kenneth s'apprête à lui dire, et pire : de ne pas réussir à s'expliquer clairement.
Il a l'air au bord de l'explosion, et Vanya fait tout son possible pour ignorer le bruit de son cœur qui se fissure. Et quand sortent enfin les mots, ses yeux s'agrandissent. Il se doutait de sa colère. Il ne pensait pas que Kenneth doutait en fait de lui.
Abasourdi, il se laisse doucement retomber sur le dossier de sa chaise et fronce les sourcils.
« Tu crois que je t'ai trahi ?
Il parle d'une voix calme, posée. Mais son cœur est douloureux, et aucun mot ne saurait en décrire la sensation. Les yeux baissés sur son verre, il se mord l'intérieur des joues – vieille habitude qu'il a pris en réfléchissant – et laisse son esprit tourner à pleine vitesse.
Si la confiance que Kenneth a – avait – en lui est à ce point fissurée, il va lui être difficile de le convaincre que non. Il ne l'a pas vendu. Il ne l'a pas laissé faire en sachant que ça finirait mal, pour prendre sa place.
- Non, dit-il simplement. Moi aussi j'y croyais. »
L'après-midi promet d'être longue, mais il prendra le temps qu'il faut pour répondre à toutes ses questions. Il est hors de question qu'ils se séparent sur des malentendus, ou les mensonges de quelqu'un.
- Spoiler:
Je crois que je te bats pour le coup, je suis l'escargot le plus lent !
J'espère que tu vas bien en ce moment
Aussi, je dois dire que cette nouvelle photo d'avatar est vraiment h o t
@ Invité
Puis, j’ai lentement hoché la tête, avec précaution, comme on hésite à avouer tout haut ce qu’on pense tout bas.
Je jouais les fiers, les hommes arrogants qui n’ont plus rien à perdre, mais en vérité j’avais l’estomac noué, rongé par l’appréhension. Je n’avais rien à gagner ici, si ce n’était en apprendre plus sur mon échec. J’étais en train de marquer du sceau de ma colère la confiance que je portais en Vanya, d’officialiser mon opinion qui viendrait probablement briser en mille morceaux notre confiance mutuelle. Cette confiance que nous avions tissé, jour après jour, à force de sourires, de blagues moqueuses sur nos autres collègues, de services rendus, de coup d’oeils entendus sur telle ou telle affaire. Tout ça, il était possible que je sois en train de le jeter par la fenêtre, aveuglé par la stupidité et l’égo. Et mon corps, se dressant comme dernier rempart à la folie de mes pensées, m’adressait tant de signaux contradictoires pour que je fasse marche arrière.
Mais je n’avais aucune envie d’écouter.
Vanya a démenti. J’ai tenté de le croire, mais ça aurait été trop simple. Je voulais plus de preuves. J’ai presque espéré qu’il se montre aussi fauché que moi. Mais il était si calme…
Je suis retombé en arrière sur ma chaise. Sans le vouloir, je m’étais redressé. J’ai eu un long soupir, et la colère m’a subitement abandonné. J’étais las, tout à coup.
Désemparé.
- hrp:
- Coucou copain collègue ! Je vais bien & toi ?
Il est cute Vanya. Kenneth mérite pas un aussi gentil collègue
Et merci pour le vava
@ Invité
« C'est les lois de la finance, rien n'est jamais totalement garanti. Tu le sais.
Sa voix reste calme, presque basse. Il met toute son énergie à essayer de rester calme... et de ne pas pleurer. Il n'est pourtant pas quelqu'un de particulièrement émotif, mais il y a quelque chose dans la façon dont il sent son cœur se réduire en miettes qui le pousse aux larmes.
Et Kenneth est si distant. Il le le regarde comme s'il ne le connaissait pas, ou comme s'il l'avait trahi de la pire des manières – ce qu'il se tuera à lui répéter s'il le faut – et c'est le plus douloureux.
- Je sais, Ken, articule-t-il.
Et que je te suivrais encore si tu l'acceptais.
En plus du mépris soudain et violent de son ami, Vanya a du mal à ne pas penser à toutes les fois où son père et les autres politiciens de son entourage ont manipulé pour arriver à leurs fins. Et à combien l'idée même que son comportement soit associé de près ou de loin au leur le rend malade.
Bien sûr, Kenneth ne sait pas tout ça, et il n'a pas envie de faire tourner la conversation autour de sa personne et donner l'impression qu'il veut se victimiser.
Ils sont tous les deux victimes de leur erreur, il n'y a aucune cause extérieure à eux.
- C'est pour cette raison exacte que je t'ai suivi. J'y croyais et j'ai confiance en toi. »
Il espère sincèrement que Kenneth a bien entendu qu'il n'a pas parlé au passé de la confiance qu'il continue de lui porter. Même s'il est en colère, Vanya sait que si Kenneth lui propose un nouveau coup, maintenant, tout de suite, il le suivrait sans se poser de question.
A ses risques et périls, mais ses relations ont toujours eu plus d'importance que l'argent.
- Spoiler:
Ca va aussi
Il est surtout beaucoup trop sentimental, cet idiot
@ Invité
L’agressivité m’a subitement abandonné, et ne subsistait plus que mon abattement. J’ai plongé mon regard dans le vide un instant, hagard, seul avec mes noires pensées. Puis j’ai levé le nez sur mon collègue et je l’ai dévisagé de nouveau, plus attentivement qu’auparavant, sans l’a priori qu’apportait mon courroux. Débarrassé de ma colère, j’ai réalisé que Vanya choisissait ses mots avec le plus grand soin. Je le devinais aux plis soucieux de son visage, à la lenteur de ses réponses, à son regard inquiet lorsqu’il me délivrait son opinion, comme s’il espérait que je ne me froisse pas plus encore.
J’ai soupiré longuement en réalisant ma bêtise. Vanya ne m’avait pas trahi ; j’étais un idiot de l’avoir accusé à tort, et je craignais avoir maintenant brisé le lien de confiance nous unissant. J’ai fui son regard et j’ai songé à ce que je pourrais dire me faire pardonner mon attitude belliqueuse. Puisque je refusais d’admettre mes erreurs, s’excuser avait toujours été problématique pour moi. Son intervention m’a tiré de mes réflexions.
- Spoiler:
now meet depressive Kenneth
@ Contenu sponsorisé
|
|