Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? Me maintenir à flots jusqu’à la fin du mois. Entre le loyer, et l’argent injecté dans la boîte, je me verse rarement des salaires suffisants pour vivre confortablement. C’est une véritable prouesse comptable que de ne pas finir à découvert, aussi toute dépense est mûrement réfléchie, et est coupé du budget tout ce qui peut l’être. Il va sans dire que mes loisirs sont rares, où alors peu onéreux, à l’exception près de ma Yahama R6 que je me refuse à vendre. Les escapades en deux roues se font de plus en plus rares, mais restent la meilleure façon d’apaiser mes inquiétudes.

Une addiction à déclarer ? (Le café et les réseaux sociaux comptent aussi bien entendu on est là pour être honnêtes). Ma boîte mail. Ce besoin obsessif de n’avoir aucun mail non lu, d’archiver tout ce qui peut l’être, de tout classer dans moultes sous-dossiers. Dès que je reçois une notification sur le téléphone, je dois prendre sur moi pour m’empêcher d’aller immédiatement lire ce qu’on m’a envoyé, et de répondre dans la foulée. Une sensation d’urgence, qui ne sied certainement pas à la sérénité que je souhaite transmettre à mes effectifs. Ce qui est paradoxal à l’organisation inflexible que j’applique au courrier électronique, c’est que l’ensemble de mon bureau est par ailleurs un bazar dans lequel il est difficile de mettre un pied devant l’autre, tant il y a de dossiers et de factures éparpillées. Vous me ferez penser à engager une secrétaire.

Comment s’est terminé ta dernière relation ? Mal, comme toute relation qui se termine, j’imagine ? Nous nous étions rencontrés durant mes études, et tout allait pour le mieux jusqu’à ce que je me lance dans ma première entreprise. Tout est allé de travers à partir de là, puisque focalisé sur mes objectifs professionnels, je n’ai su déceler les signes annonçant que notre couple se mettait à battre de l’aile. Elle m’en a voulu, et m’en veut probablement toujours, de ne pas m’être plus préoccupé d’elle, de ne m’intéresser plus qu’à mon projet… Depuis, je n’ai guère eu plus de temps à consacrer aux femmes, redoutant que toute nouvelle expérience ne se solde de la même façon que la précédente.

Le dernier texto que tu as envoyé ? “Vous avez bien fermé les locaux en partant ? Vous avez mis l’alarme ?” à Amber et Aksel, parce que pour une fois, ils ont quitté la boîte après moi et que j’ai un mal fou à leur laisser les clés. Je materne ces deux zigotos à longueur d’année, et j’ai beau me dire qu’ils sont tout aussi adultes que moi, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter lorsque je ne les ai plus à l’oeil, d’inventer les pires scénarios possibles tant ils sont capable de tout. Quand j’y pense, toutes ces angoisses ne me donnent aucune envie d’être un jour parent.

Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ? On peut en parler même moins que ça. Mes parents sont mes héros, un couple heureux et solide que j'idolâtre depuis toujours. Ils m’ont toujours soutenu, m’ont accompagné dans toutes les épreuves, et sont mes premiers conseillers dans la vie. Au moindre doute, je me tourne vers eux. A la moindre baisse de motivation, je retourne chez eux pour faire le plein d’énergie. La famille, un des piliers majeurs de mon être.

En dehors du boulot, des études, tu fais quoi ? Pas grand-chose, mis à part quelques escapades en bécane pour me vider l’esprit. Le soir, lorsque je rentre tard du travail, j’allume souvent l’ordinateur pour travailler sur d’autres projets personnels. J’aime l’aspect technique de la programmation, la recherche et la créativité qu’elle implique. Ce sont des choses qui me manquent, lorsque j’effectue mon travail de gestionnaire. Même s’il reste ainsi peu d’heures pour autre chose, j’essaie néanmoins de me libérer du temps pour faire du sport deux fois par semaine.

Un fait peu glorieux à nous raconter ? C’est au lycée que j’ai commencé à connaître Amber. Elle était hébergée dans une famille voisine à la mienne. De fait, elle s’est mise à me traîner dans les pattes quasiment tout le temps, et j’ai eu tout le loisir d’observer les comportements destructeurs qui sont les siens. Un jour où je la sermonnais encore sur ses dangereuses habitudes de fumeuse d’herbe, elle s’est mise en colère et a rétorqué que puisque je n’avais jamais touché à ça, je ne pouvais pas juger. Allez savoir quelle raison stupide m’a poussé à essayer, mais toujours est-il que fumais ce jour là pour la première fois et finissais dans un piteux état. A la retombée du produit, je me suis senti mal et j'ai fini par vomir plusieurs fois. J'avais dû en consommer trop pour une première fois. Elle s'est moquée, mais a fini par s’occuper de moi jusqu’à ce que mon état s’apaise. C’est sans doute un souvenir aussi honteux pour moi que hilarant pour elle.