Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? Je n’sais pas vraiment si j’ai un gros problème en ce moment… Si ce n’est le fait que je n’ai toujours pas trouvé la robe de mes rêves. Et c’est certainement parce que je bloque à l’idée que ma mère ne soit pas là pour vivre ce moment merveilleux de ma vie. Dès que j’entre dans une boutique de robes de mariées, j’ai envie de fondre en larmes et ce n’est clairement pas une attitude extraordinaire de future mariée. Pourtant, je suis vraiment heureuse… Mais dans ces moments-là, ma mère me manque encore plus. Et mon père aussi. Lui qui ne me conduira pas jusqu’au l’autel… Ce sont des moments bouleversants mais je les affronte comme je le peux.
Et puis y a aussi eu l’accident de Matthew. Son obsession à l’idée de refaire de la moto ; chose que je lui interdis formellement pour le moment. Je sais que c’est horrible. Je suis passionnée de moto moi aussi et si on me refusait d’en faire, je deviendrais folle. Mais il m’a fichu la peur de ma vie ! Il ne réalise sans doute pas que cette situation, je l’ai déjà vécue. J’ai perdu mes parents dans un accident et un second a failli m’arracher mon fiancé. Je crois que j’suis un peu traumatisée par ces situations.

Une addiction à déclarer ? (Le café et les réseaux sociaux comptent aussi bien entendu on est là pour être honnêtes). Je l’admets, je suis accro à la caféine. Je ne commence jamais une seule journée sans boire une bonne tasse de café ; puis je m’arrête en chemin pour reprendre du café et en arrivant à la caserne, après m’être changé, je me dirige tout droit vers la machine à café et… vous comprenez le cercle infernal ?
Comme beaucoup, je suis également accro à mon Iphone. Parfois, j’aimerai presque qu’on me le greffe à la main pour que ce soit plus simple, mais je me dis que ce ne serait pas tant une bonne idée. Et en même temps, c’est le moyen pour moi de rester en lien avec mes frères parce qu’on se parle tous les jours, de tout et de rien.
Addiction au sucre, aussi. J’aime tout ce qui est sucré… Les pâtisseries, j’en raffole. J’en mange quasiment tous les jours et heureusement que je suis sportive car je pense que mon corps ne suivrait plus le rythme vu tout ce que j’ingurgite… Et la nourriture, de manière générale. Je suis une gourmande, je ne m’en cache pas.
Après, je n’ai aucune addiction dangereuse pour la santé – pas de clope, pas de drogue, de l’alcool avec modération.

Comment s’est terminé ta dernière relation ? Avant d’être avec Matthew, j’ai été avec un garçon absolument charmant en apparence, mais carrément pourri au fond de lui. C’était le genre de mec qui passait pour le gendre idéal, mais qui était un vrai connard dans l’intimité. Au départ, tout se passait bien entre nous ; il se montrait sous son meilleur jour, m’offrait de jolies choses, faisait en sorte que mes ‘désirs’ soient comblés afin que je tombe dans ses filets. Mais je ne suis pas matérialiste, et malgré les cadeaux et les belles attentions, je n’étais pas naïve non plus. Je voyais quelque chose en lui, un truc qui ne passait pas, mais je ne savais pas encore quoi à l’époque. Nous nous sommes fréquentés quelques mois, sans que ce soit intime, jusqu’à ce que je me laisse convaincre de lui offrir une chance – après tout, je n’avais peut-être que de fausses idées ? Mais absolument pas ! Rapidement après qu’on se soit mit en couple, il s’est mis à être jaloux, à ne plus vouloir que je sorte voir mes amis, voulait à peine que je parle à mes frères ! Évidemment, avec une nana comme moi, cette attitude ne passe pas du tout et je lui ai fait comprendre rapidement… et il n’a pas apprécié. Il a haussé le ton, m’a dit que je devais faire ce qu’il me disait et que je n’avais pas le choix. J’ai ris au nez, je lui ai dit d’aller au diable ; que je ne me soumettrais jamais à un homme et encore moins à un enfoiré pareil ! Alors ouais, on peut dire que ça n’a pas été une relation de tout repos, mais ça m’aura servie de leçon : je dois toujours écouter mon instinct.

Le dernier texto que tu as envoyé ? ‘Matt, je t’aime. Vraiment. Mais si tu continue de m’envoyer des meme alors que je suis au boulot, je rentre et je te botte le cul. Bisou.’ Voilà… C’est ça, mon dernier texto. À Matthew, évidemment. Matt qui m’envoie des meme toute la sainte journée, accompagné de quelques emoji qui rient aux éclats – et je l’imagine parfaitement dans le même état, à rire comme un idiot de ses conneries… et je dois bien admettre que cela me fait souvent rire, mais pas quand je dois être sérieuse au travail et que mes collègues me regardent comme si je venais d’une autre planète ! Mais je suis quand même plutôt sympathique, je le menace en ajoutant quelques mots tendres, je n’suis pas un tyran !

Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ? Mes parents… je les aimais plus que tout au monde. Ils étaient si bons, si généreux, si attentifs à leurs enfants ; mes frères et moi n’avions à nous plaindre de rien, la chance de naître dans la bonne famille. Nous étions entourés et nos parents faisaient en sorte qu’on soit heureux, qu’on ne manque de rien, qu’on se sente en confiance – au moindre problème, on savait qu’on pouvait discuter avec eux, qu’ils n’allaient pas être furieux, mais qu’ils allaient être compréhensifs et faire en sorte qu’une solution soit trouvée. Prêts à tout pour nous, ils n’hésitaient pas à se sacrifier pour qu’on ne manque de rien. On ne vivait pas dans la richesse, mais c’était suffisant à nos yeux parce que on était heureux et tous ensemble. Lorsqu’ils ont tragiquement perdue la vie dans un accident de voiture, ça a été le pire jour de nos vies et on pensait très sérieusement qu’on ne s’en remettrait jamais. Et encore aujourd’hui, mes parents me manquent. Ils me manqueront toujours.

En dehors du boulot, des études, tu fais quoi ? Beaucoup de sports ! Depuis que je suis gamine, c’est une de mes passions. Plus jeune, je faisais énormément de danse parce que ma mère adorait faire des vidéos de mes spectacles et ça la rendait tellement heureuse que je ne voulais pas ne plus en faire. Puis, après sa perte douloureuse, j’ai décidé que c’en était trop, que je n’arriverais plus à danser de la sorte, alors je me suis tourné vers la boxe pour canaliser ma rage et ma colère, ainsi que vers les arts martiaux pour gagner en calme et en rigueur. Ce sont des disciplines que je pratique assidûment toutes les semaines depuis presque dix ans et je ne compte pas y mettre un terme. Je suis aussi le genre de femme qui se rend à la salle pour faire un renforcement musculaire et qui court dès que possible.
En dehors de ces activités, je me rends bénévole dans certaines associations ; je pense qu’il est essentiel de rendre, lorsque la vie nous as mis de belles personnes sur nos chemins. Et après la perte de nos parents, mes frères et moi avons rencontrés des personnes exceptionnelles. J’essaie simplement de rendre cela, en y mettant tout mon cœur et en agissant du mieux que je le peux.  

Un fait peu glorieux à nous raconter ? Je n’suis pas sûre d’avoir un fait peu glorieux à raconter… Je pense que j’ai toujours été plus ou moins droite dans ma vie et je n’ai jamais vraiment fait des choses discutables. Bon, il m’est arrivée de faire les devoirs de mon petit frère parce que je voulais qu’il ait de bonnes notes… J’ai déjà cassé la vaisselle de mariage de mes parents quand j’étais petite et j’ai laissé mon frère aîné se faire engueuler parce que les parents pensaient que c’était lui… J’ai peut-être déjà mis du produit de coloration dans un masque pour cheveux d’une ‘amie’ parce qu’elle avait mal parlé de mes frères (mais vraiment, c’était une garce et le vert caca d’oie ça rendait pas mal sur elle). Non vraiment c’était rien de mal… Rien de bien méchant… Je suis adorable, non ?

Accidents will occur in the best-regulated families Ton esprit est totalement embrouillé, les idées ne venaient plus d’elles-mêmes. Tout ce à quoi tu pensais en ce moment, c’est Elena. Elle avait occupée tes pensées pendant des années puis avait décidé de rompre avec toi pour passer le casting de cette foutue émission de télévision. Faut dire que tu avais du mal à comprendre ce choix, tu n’arrives pas à t’imaginer comment des personnes pouvaient s’exposer de la sorte. Cela faisait un moment que tu ne l’avais pas revu, tu étais planté devant elle sans savoir quoi dire. C’était gênant parce que tu avais tout en tête, mais rien ne sortait. T’étais reparti comme un idiot. Encore une fois, elle t’avait échappé des doigts. T’étais fiancé, tu l’aimais, mais tu avais besoin d’oublier Elena pour avancer correctement. A ce moment précis, tu enjambes ta moto, tu lui envoie un sms et attends quelques instants pour voir si elle allait te répondre en retour. Hm, elle l’avait vu mais n’avait pas répondu. T’aurais dû le voir venir. Voilà, t’as pas plus de temps à attendre donc tu mets tes gants et tu démarres.

Tu as du retard. A un point, où tu te mets à doubler les véhicules d’une façon peu prudente. Les regards accusateurs fusent et les insultes aussi, mais tu n’en a rien à faire. Tout ce que tu veux c’est t’éloigner le plus de ce lieu de rencontre. Soudainement, tu as ce geste totalement con, tu sors ton téléphone portable. Toujours aucune réponse. Bien. Tu te mets à écrire à nouveau, mais t’as dû mal puisque tu conduis en même temps. Le dernier message s’envoie tout seul, sans que tu ais le temps de le finir. Tu étais tellement obnubilé par tes problèmes sentimentaux que tu n’avais pas vu que la voiture devant toi s’était arrêtée. Bien sûr, tu n’avais pas eu le temps de freiner convenablement, même pas du tout. C’est le trou noir. Ta tête bute violement contre la vitre arrière de la voiture et tu perds connaissance. Tu te réveilles plus tard quand l’équipe de secours était en train de te sortir de là. T’étais littéralement coincé entre ta moto et la voiture. Tu leur signales que ta poitrine te fait un mal de chien, que t’as l’impression que ton cœur allait exploser. Ton dos te faisait mal également. Dans l’ambulance, les choses vont très vites. On t’appareille rapidement pour surveiller tes constantes qui sont en dents de scies jusqu’au moment où ton cœur s’arrête totalement. Ils arrivent à le faire repartir mais toi, tu te réveilles que quelques jours plus tard à l’hôpital. T’as le dos brisé et tu vas avoir besoin des mois de rééducation.

If you don't have a deal, you wind up losing money. Si tes différentes parties de poker de ce soir t’avaient appris quelque chose, c’est que la chance n’était pas de ton côté. La chance t’avait abandonné depuis longtemps, pensas-tu l’ombre d’un instant. Tu viens de perdre une sacrée somme d’argent. Depuis ton accident et ton aménagement de poste au commissariat, tu avais perdu complétement pieds. Toi, qui avait d’habitude les pieds sur terre, tu deconnais profondément. Tu n’oubliais pas tes principes dans le fond, loin de là, mais par moment, tu essayais de mettre de l’eau dans ton vin. Bien sûr, tout en entretenant l’image que tu véhicules. Tu n’as même pas besoin de partir parce qu’on te fout dehors. T’es là, dans le noir, comme un con avec tes clefs de voiture qui t’étaient jeté au visage. Ta moto n’était pas encore totalement réparée, le garagiste attendant encore des pièces pour la rénover. Tu ne risques pas de remonter dessus pendant un moment, puisque ta fiancée a eu la bonne idée de cacher ton casque et ton équipement dans un endroit que tu ignores. Elle a peur pour toi, c’est normal. Avant que tu ne partes, un homme vient te voir pour te mettre en garde de rembourser ce que tu dois en temps et en heure. Tu n’y prêtes pas vraiment attention, tu rembourseras ta dette dès que tu aurais les fonds nécessaires.

Alors que tu pensais pouvoir dormir tranquillement, les créanciers se faisaient de plus en plus pressants et surtout menaçant. T’es au poste de police, à faire des copies de pièces d’identité quand tu reçois un message. Il attendant sa somme dans les prochaines 48 heures. T’étais dans la merde jusqu’au cou. Tu retournes à ton bureau et continues à prendre la déposition de la femme âgée. Tu restes un moment à fixer le vide, l’air inquiet et absent, tu n’entends même pas ce que les autres te disent. L’établissement commence à se vider et le monde a afflué, tu en profites pour te faufiler dans la salle des scellées. Tu prends de la cocaïne que les collègues avaient réquisitionnée, assez pour les satisfaire. La drogue sera assez facile pour eux. Ils acceptent ce fameux paiement mais te promettent qu’ils ne vont pas te laisser tranquille de sitôt.