Elle écoute, tranquille. Elle se fait toute petite, ne connaissant aucune des personnes présentes, n'ayant pas l'habitude non plus des petits comités du genre rencontre des anciens élèves. Rien que les petites chaises en bois lui font mal aux fesses par leur dureté, son gracieux popotin pas vraiment habitué à pareille rudesse. Elle fait avec, Dahlia. Parce que quand elle écoute avec attention, elle décèle une envie qu'elle comprend, qu'elle partage ; cette envie d'entraide. Son regard se pose tour à tour sur les différents intervenants, ne perdant pas une miette de leur échange. Elle ne sait pas bien comment elle peut leur donner un coup de patte, mais elle sait que si elle peut faire quelque chose, elle le fera. Son regard tressaute et les battements de son cœur s'intensifient alors qu'Alejandro lui donne la parole. Sentant les regards posés sur elle, elle leur sourit. « Enchantée. Je m'appelle Dahlia. » se présente-t-elle simplement, omettant de réitérer son nom de famille, déjà bien assez célèbre pour qui s'intéresse aux riches familles de NY... ou au secteur immobilier. Elle n'est pas son père, n'a rien à voir - ou presque - avec cet empire qu'il s'est construit. Elle, elle est ici pour donner de sa personne, comme tout un chacun, bien qu'elle ne sache pas bien comment commencer. Aussi espère-t-elle que nul ne se trouvera dérangé par son patronyme ; elle n'est pas là pour les médias.

« Je.. ne sais pas vraiment comment ça marche, je découvre. Le camping me semble une bonne idée, ceci dit, pour les sortir de leur quotidien. Quant à la violence... » Elle réfléchit, hésitante. « Quand j'étais enfant, il y avait beaucoup de violence dans les rues du Caire. A l'école, l'un des enseignants nous a alors appris un jeu : luebat sharti. Le 'jeu du policier'. Avec des noyaux d'abricot, il nous a appris à confectionner des sifflets, et, lorsque l'un des enfants de la classe enfreignait les quelques règles mises en place pour le bon déroulement de celle-ci, les autres étaient autorisés à lui siffler dessus en mécontentement. Au début, certains enfants faisaient exprès de faire les intéressants pour récolter le sifflement général. » Elle s'interrompit, le regard perdu dans ses souvenirs. « Parfois, c'était vraiment la cacophonie. Mais au final, on a tant eu les oreilles qui bourdonnaient, qu'on a fini par ne plus en abuser. On continuait d'utiliser les sifflets, parce qu'on aimait le fait de pouvoir jouer en classe. Mais on n'en abusait pas non plus, parce qu'on avait mal aux oreilles. C'était bizarre.. mais on est finalement sans s'en rendre compte devenus acteurs de l'ordre dans la petite classe. Je ne sais pas si c'est adaptable ici, mais je pense que si ça a marché avec nous, ça peut sûrement remarcher ailleurs. » Elle se tait alors, ne sachant bien évaluer si son intervention était judicieuse ; ou à côté de la plaque. Elle n'a pas l'habitude de ces échanges, Dahlia. N'a pas non plus l'habitude des enfants.

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