Les boucles rebelles chatouillent son nez, aujourd'hui il ne s'est pas battu pour essayer d'y mettre un ordre quelconque. Il ne dort pas, ni ne s'est allongé sur lit, car souvent la journée quand il n'a pas d'obligation particulière, il aime se reposer. Avec ses activités artistiques et légèrement illégales il a pris l'habitude d'une vie nocturne. Cependant il y à eut quelques chocs dans qui ont secoués son existence depuis quelques semaines. Alors il a eu besoin d'hiberner, de faire la marmotte, et il se relève à peine du tour de l'horloge. Vingt-quatre heures pour recharger son énergie, peut-être réfléchir et se pencher sur ce qui déraille en ce moment.

Mais avant tout, il se doit de livrer son dernier roman à son éditeur, sinon ça va barder. Et ce serait le pire de tout s'il se faisait virer. Plus de ressources. Non pas que son compte en banque soit vide, loin de là, mais si rien ne rentre il ne pourra pas non plus continuer comme ça une éternité. Alors il passe ses doigts fins sur la page blanche sachant qu'il va devoir se faire violence. Avant de commencer il va se préparer un petit café, ça aura le mérite de lui fournir un bon coup de fouet, et probablement de remettre son imagination en branle.  

Tandis qu'il mélange le lait avec une petite cuillère, des coups retentissent à sa porte. Dans ce cas-là il aimait bien de faire le mort, malheureusement la dernière fois le concierge avait fourni sa clef à un réparateur qui avait donc pénétré  dans son studio bordélique. Non qu'il fût gêné de son désordre, parce qu'il estimait avoir le droit d'en faire ce qu'il voulait tant qu'il payait. Mais cela entraîna diverses et ennuyeuses complications qu'il ne souhaitait pas affronter une nouvelle fois.

Alors ce fut à contre-cœur qu'il s'en alla vérifier qui se tenait au seuil de sa porte « Oh ! » S'exclama-t-il n'essayant même pas de cacher sa surprise. Il aurait très bien pu feinter de ne pas savoir qui se trouvait là, surtout parce qu'il ne se rappelait absolument pas lui avoir fourni ses coordonnées, mais il n'en eut pas le désir. Ou l'envie.

Les souvenirs de ses road trip, Grisha refusait de les salir. Et elle « Delilah » en faisait partie intégrante. Parce que le brun se nourrissait de ses aventures pour entretenir cet optimisme si volatile. Ceux avec qui il partageait des moments volés mais joyeux, et parfois épiques, il s'en faisait une famille imaginaire. Celle qui n'existait pas mais qu'il se choisissait « Comment .... Tu ? »


{@=563}Delilah Eisenhower{/@}