Il n’arrive pas souvent à Eryn de participer à des évènements publics. Défilés, carnavals et autres rassemblements ne sont à son humble avis bons que pour s’attirer des ennuis, et si elle a envie de boire un coup, elle peut toujours le faire chez elle. Ou au bar. En d’autres termes : chez elle aussi. Bref, rien n’indiquait que la brune, après avoir découvert une chasse au trésor sur facebook, se munirait de son manteau et de sa meilleure volonté et débarquerait dans le centre de Brooklyn. Et pourtant… Amasser le pécule rassemblé par un milliardaire et mis à disposition du premier venu capable de jouer à cache-cache avec un chèque en or, apparaissait comme du pain béni pour la jeune femme. Le bar tournait plutôt bien, mais elle n’aurait jamais pu ouvrir sans avoir squatté l’appartement que son père destinait à AirBnB et l’homme n’avait de cesse de lui faire remarquer qu’il serait grand temps qu’elle commence à lui payer un loyer – ou à se trouver son propre appartement. Elle était pourtant une locataire exemplaire ! Et puis, elle payait les charges, ce qui était amplement suffisant, non ?

Probablement pas pour une femme de trente-deux ans, c’est clair. Elle s’était donc rendue seule en ville, sans grand espoir mais cultivant tout de même l’idée de pouvoir rembourser son père et potentiellement cesser de vivre à son crochet. Un million de dollars semblait suffisant pour parvenir à ses fins et, aussi utopique se sente-t-elle en ce moment précis, elle ne cessait de rêver à ce ticket. Alors que son regard se posait sur la foule environnante, elle pensait au voyage en Irlande qu’elle s’offrirait également, emmenant probablement son père et son petit frère dans ses bagages – ou pas, tout dépendrait de leurs capacités communes à ne pas se taper sur la gueule après vingt-quatre heures. À la nouvelle enseigne qui remplacerait le néon tout pourri à l’entrée de son bar. Bref, les utopies d’une mauvaise joueuse de loterie, toujours dans un coin de son esprit.

Les enfants sont chez leur grand-père, et son mari travaille, ce qui laisse toute la latitude à Willow pour profiter de sa journée comme elle l’entend. Elle a entendu parler de la chasse au Golden Ticket, d’abord par un commentaire sur un de ses posts de cuisine, puis sur twitter. La nouvelle s’est propagée rapidement et forcément, en tant que détective, elle s’est dit qu’elle aurait toutes ses chances de parvenir à ses fins. Et si en plus de ça, elle pouvait devenir riche, rafler la mise de quoi faire décoller sa petite entreprise de cuisine d’un côté, et développer les affaires au cabinet de détective. Acheter un peu de nouveaux équipements ne serait vraiment pas de refus…

Alors, même si elle ne croit pas à tout ça, elle se rend sur place, pile à l’heure. Dans le pire des cas, ça lui fera une occasion de se vider l’esprit et de penser à autre chose qu’à sa routine, elle qui prend si peu de temps pour elle en règle générale. Elle est surprise de voir autant de monde. La concurrence va être rude. Elle ne reconnait personne, au premier abord, pourtant, elle est bien décidée à trouver des équipiers car la chasse s’avérera difficile si elle est seule. « Qui est motivé pour gagner un million ? » Elle lance, tout sourire, dans la foule, espérant que quelqu’un lui répondra.

Il n’a pas fallu grand chose pour faire sortir Jules de son lit et la faire ouvrir son armoire d’un grand coup. Elle attrape un jean, une paire de talons haut, et un chemisier avant de coiffer ses cheveux d’un chignon rapide. Qui ose balancer son argent par les fenêtres comme ça ? — a part son père. — Pour une fois, elle ne demande pas à son chauffeur de l’emmener, elle va y aller toute seule, dans Brooklyn, elle appelle un taxi qui débarque un bon quart d’heure après et elle descend par l’ascenseur, bien décidée à en découdre. Quand elle entre dans le taxi, elle donne le lieu de rendez-vous dans Brooklyn et elle met ses écouteurs pour signifier au chauffeur de taxi qu’elle n’a pas envie de parler. Quand elle arrive enfin, elle saute du véhicule et voit déjà des gens qui s’agglutinent ce qui la fait lever les yeux au ciel tandis qu’elle fait claquer sa langue contre son palet. Elle s’avance vers le groupe de personne, une main dans ses cheveux et elle avance, jetant un oeil autour d’elle. Un sourire mesquin se dresse sur ses lèvres alors qu’elle sourit en coin, regarde dans son miroir de poche si elle est toujours aussi bien maquillée et elle s’approche de Kenneth, avant de se poster à côté de lui, gloussant quand elle entend une demoiselle qui s’exclame et elle secoue la tête négativement « Regarde moi tout ces gens… Moi qui pensait ne pas te trouver ici. » Elle le regarde du coin de l’oeil, la malice qui se plante dans le regard alors qu’elle dépose ses lèvres contre sa joue « Je te préviens que je vais trouver le golden ticket. » Un sourire mauvais se fait sentir alors qu’elle posait son regard sur une brune qui semblait bien esseulée. « Vous êtes toute seule ? » Demande t-elle alors. Histoire de savoir combien de temps elle pourrait avoir en leur proposant son aide, mais on sait tous que Jules va garder le butin pour elle seule. Egoïste et hypocrite comme elle est.

@Kenneth Myers @Eryn O'Hare

La foule s’accumule autour d’Eryn et la jeune femme regrette déjà de s’être aventurée dans ce pétrin. Solitaire endurcie, elle n’apprécie que peu les mouvements de foule, et celui-ci semble démarrer en grande pompe. Après tout, elle aurait dû s’en douter – tout le monde veut trouver un million de foutus dollars, preuve en est qu’elle était là. Dans un soupir, elle balaie l’assemblée du regard, bien moins motivée qu’à peine quelques secondes auparavant. Franchement, elle avait eu là une bien mauvaise idée. Elle qui déteste les gens ne peut s’empêcher de se mettre quelques claques intérieures, histoire de se rappeler de ne plus essayer de suivre l’appel de son portefeuille la prochaine fois.

« Vous êtes toute seule ? », entend-elle dans son dos. Il lui faut quelques secondes pour comprendre que c’est à elle qu’on parle. Eryn se tourne vers son interlocutrice, une grande brune n’ayant pas franchement l’air d’avoir besoin d’un million de dollars supplémentaires – mais voyons, Eryn, enterre donc tes clichés ! A ses côtés, un jeune homme. La brune les toise tous les deux. « Ouaip ». Elle est seule, en effet. « J’étais sur le point de faire demi-tour », lance-t-elle. Pourtant, maintenant qu’elle semble avoir un semblant d’interactions sociales, l’idée de ses vacances sur la terre natale de ses grands-parents adoptifs refaisait surface. « Mais tout bien réfléchi, je crois que je vais rester. Vous cherchez une équipe ou vous me faites juste la causette poliment ? »

C’est plus facile à trois que seule, pense la brune. Mais cela veut aussi dire qu’il faudra partager le butin. Elle n’est pas avare. Si elle doit se contenter de trois-cent-mille dollars, elle le fera aisément. Après tout, c’est déjà une énorme somme.

Je revois la ville en fête et en délire
Suffoquant sous le soleil et sous la joie
Et j'entends dans la musique les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi
Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
Étourdie, désemparée, je reste là

Il lui fallait ce million. Certes, ce n'était rien face à la fortune familiale, mais c'était bien assez pour fonder sa propre entreprise. C'était un bon début, pour s'éloigner du palais doré El Jaamil, et de commencer quelque chose qui a un sens, pour toutes celles qui se sont vues dénigrées. Et qui sait, si elle y arrivait elle pourrait retourner en Egypte et essayer de faire bouger les choses. De faire changer les mentalités. Il lui fallait ce million. Il contenait là une opportunité de donner un tournant à sa vie. A chaque jour qui passait, c'était une petite partie d'elle qui mourrait, étouffée, suffoquant parmi faux-semblants, hypocrisie et galas de fausse charité. Une entreprise familiale en immobilier, elle vous l'accorde, elle n'avait pas de quoi être particulièrement affligée. Mais quand on connait son histoire, celle de l'Egypte et ses crises, celle de l'angoisse et d'un peuple toujours plus en proie à la vulgarité masculine et à sa dictature, alors on pouvait comprendre ce qu'elle traversait. Elle n'avait jamais vraiment eu droit de parole dans cette famille, depuis la mort de sa mère. Et même avant, pensa-t-elle. Une enfant. Une femme. Tant de raisons de la rabaisser. Et même ici, aux USA, restait toujours le problème de sa famille avec qui elle partageait son domicile, son travail, son nom. Elle était oiseau en cage, dans le pays de la liberté. Une bien belle ironie.

La perruque rouquine la gratte. Le cœur au bord des lèvres, priant pour que nul ne reconnaisse l'héritière de l'empire immobilier américain, sachant que sa famille n'est pas bien loin derrière le fortuné, elle se fait petite. Elle n'a pas envie qu'on la reconnaisse, aussi évite-t-elle soigneusement tout contact, toute prise de parole envers autrui. Elle fuit les regards, restant toujours en mouvement. Impossible qu'on l'interpelle, dans une telle situation. Tous était trop focalisés sur la recherche du ticket pour prêter la moindre attention à une rouquine lambda. Dont la perruque grattait. Dieu du ciel, était-ce cela que les femmes chauves ressentait en portant ces choses ? Elle ravala une moue dédaigneuse. La fille du soleil était bien loin de sa cage dorée, aussi devait-elle en profiter pour utiliser ces quelques heures de répit à bon escient. Trouver le ticket avant les autres. C'était simple, non ? Il fallait juste un peu de concentration, d'espoir et... une chance de cocue. Bien. Rester focus. Ne pas baisser les bras...et éviter les regards ! Elle se retourna, bifurquant après avoir croisé un regard, disparaissant dans la masse. Ne pas psychoter. Ne surtout pas psychoter. Le regard aussi noir qu'Avril Lavigne en son temps, la tignasse flamboyante ondulant sur ses épaules, elle était méconnaissable. Même un membre de sa famille - ou surtout l'un d'entre eux - ne l'aurait reconnue. Alors il fallait qu'elle se détende, vraiment. Et qu'elle se concentre. Peut-être le blond serait passé plus inaperçu.. se demanda-t-elle. Elle secoua la tête. Non. Et trop tard. Concentres-toi, Dahlia, concentres-toi.

resume:

résumé:

Pioneer Works, Dahlia
Tomorrow is another day
And you won't have to hide away
You'll be a man, boy!
But for now it's time to run, it's time to run!
Run boy run! This ride is a journey to
Run boy run! The secret inside of you
Run boy run! This race is a prophecy
Run boy run! Break out from society

L'odeur du bois vous mènera au golden ticket. Cette phrase, elle l'avait bien ouïe, à quelques pieds de la femme qui l'énonça... à voix haute. Stupide. Sa mère aurait sans doute fait la même chose, préférant épurer sa conscience et donner à chacun la même chance de réussir : ce n'est que justice. Dahlia elle, n'est pas du même avis. Certes, le geste était en tout point honorable. Et cela l'irritait au fond de se dire qu'à sa place, elle n'aurait pas eu la même bonté. Mais il était aussi particulièrement idiot de croire, que dans une foule aussi épaisse que celle-là, les choses n'allaient pas devenir complètement démesurées. Et ça ne manqua pas. Filant à travers les gens qui la bousculaient, la masse s'approchant dangereusement de celle qui avait trouvé le premier indice, elle pria intérieurement qu'il ne lui arrive rien. Avec un peu de chance, elle ne se ferait pas piétiner par les badauds voulant de leurs yeux voir le bout de papier. Avec un peu de chance. Sortant de la puanteur de la transpiration de masse, elle jeta son regard charbon sur ces hommes et ces femmes, rassemblés là comme s'il avaient été parqués comme des bêtes dans un enclos bien trop petit. Elle ne comprenait pas. Ne perdant pas plus de temps, les boucles rousses volèrent dans son sillage alors que la fausse rouquine dévalait les pavés, descendait les marches de pierre grise. Pressant le pas, les mots avaient tout de suite fait raisonner en elle des souvenirs, des odeurs bien particulières. Ses sens en éveil, elle se hâtait de se rendre là où elle avait passé de nombreuses après-midis. Pioneer Works. L'entrepôt désaffecté où les poutres de bois se mêlaient à la brique rouge, où l'odeur des œuvres de cire, de pierre ou de bois envoûtaient les passants dans une moiteur âcre mais un paysage fantastique.

Les pas résonnaient béatement sur le sol poussiéreux, le silence étouffa son souffle froid, le regard posé sur l'ingénue qui osait pourfendre son repos. C'était une exposition cinématographique, aujourd'hui. More Than Cinema. Quatre œuvres cinématographiques étaient présentées, toutes issues de Motoharu Jonouchi et Keiichi Tanaami, deux figures marquantes dont les pratiques ont contribué à l'émergence et au dynamisme du mouvement du cinéma au Japon. Le regard brillant, Dahlia s'arracha à l'exposition avec une facilité feinte, les épaules toujours tournées vers les murs décorés d'histoire. Son regard fuyait vers les panneaux explicatifs, les photos en noir et blancs, les objets ayant servis à filmer les diverses scènes. Elle n'avait pas vu leurs films, ne connaissait pas les hommes. Elle n'était pas une fan inconditionnelle du Japon non plus. Elle avait seulement soif d'apprendre, ne disait jamais non à de nouvelles connaissances, de nouvelles formes d'art. Curieuse, elle ne se méfiait même plus des personnes qu'elle croisait, ne baissant pas le visage, ne le tournant pas au premier regard croisé. Ils n'étaient pas bien nombreux, de toute façon, majoritairement des personnes âgées. Ainsi, elle ne prenait pas gare aux personnes qu'elle passait. Elle était dans sa bulle, comme toujours dans l'entrepôt. L'endroit était saisissant. Les lueurs du jour dansaient par les fenêtres, éclairant fragilement les œuvres et leur documentation. L’œil nu ne saurait décrypter pareille splendeur, alors que le silence jonglait délicatement avec les minutes, puis les heures, les remplissant dans chaque mémoire de souvenirs exaltants. Gracile, elle arpente les lieux pittoresques, à la recherche d'un indice, d'une évidence. Murs de brique et poutres de bois trônaient là, laissant se répandre l'odeur de bois, de poussière et de mystère sur le questionnement de l'enfant d'Eve. Avait-elle bien raisonné ? Ou s'était-elle terriblement planté ? Seul le vieux bâtiment détenait la réponse, aussi continua-t-elle de chercher, le regard furtif, le doute susurrant à son oreille.

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Elle décide de rester, et avec deux parfaits inconnus qui plus est. Parfois, Eryn se mettrait bien des baffes. Pourtant, elle pourrait tellement faire avec un million de dollars ! Même obligée de le partager, le petit pécule l’aiderait énormément dans ses activités – et dans sa relation conflictuelle avec son père, finalement. Eryn sourit lorsque le jeune homme la prévient de la nature de celle qui semble être son amie. Elle n’a pas peur des vipères, au contraire, elle est capable de rétorquer en cas d’attaque. Mais elle note intérieurement qu’il serait bon qu’elle se méfie de cette inconnue. « Eryn », répond-elle quand on lui demande de se présenter. Elle se tourne vers la grande brune. « Et vous, vous êtes ? »

Mais d’un coup, une dame se met à parler fort. Plus fort que la moyenne des autres personnes présentes. D’ailleurs, tout le monde semble se tourner vers elle et Eryn en fait de même, poings sur les hanches. Un premier indice est découvert. « L’odeur du bois », elle murmure, remerciant intérieurement le couple Bloom d’être oh, combien précis lorsqu’ils décident de donner des indices, et en vient à une conclusion : « ça pourrait être n’importe où à Brooklyn. » Son instinct, pourtant, lui rappelle une promenade boisée créée le long d’une ancienne ligne de chemin de fer. « La Highline ? » Elle parle autant pour elle-même que pour ses deux interlocuteurs. « Vous en dites quoi ? »

résumé:

Jules quand on gagne de l'argent sans rien faire, ça ne lui plaît pas. Elle peut parler, elle qui se contente d'attendre que son père lui verse un peu d'argent sur son compte pour qu'elle daigne venir lui parler. Mais elle s'en fiche, ce golden ticket il est pour elle. Elle est surprise de voir Kenneth, mais après tout, ça ne l'étonne qu'à moitié, lui et son amour pour le jeu et surtout le gain. Elle préfère le prévenir, roule des yeux quand il se moque d'elle et un frisson lui parcourt l'échine quand il parle de la soirée de poker « Je préfére nettement l'autre histoire que celle du poker, si tu vois ce que je veux dire. » Et elle détourne son attention vers la brune qui semble être seule, et a qui elle se met à parler. Elle fusille kenneth du regard quand il l'insulte de vipère et elle secoue la tête en levant une deuxième fois les yeux au ciel. Elle regarde la main de la brune, d'un regard étonnée avant de lui serre la main par la suite « Ainsworth. Jules Ainsworth. » Si elle n'a jamais entendu parler de son père, grand bien lui fasse, elle n'a pas envie d'en parler, la rousse.

Son regard se tourne ensuite vers la femme qui a trouvé le premier indice, elle laisse passer quelques âmes énervées qui se regroupent autour de la bonne femme, reste planté la sur ses talons avant de regarder ses comparses. Elle passe son regard de l'un à l'autre « l'odeur du bois. Ils ne peuvent pas être plus précis ? » râle t-elle un instant avant de soupirer. « Je ne viens jamais à Brooklyn, je ne vois pas comment je pourrais savoir. » Pauvre princesse. « Je ne sais pas, la Highline ça me dit un truc ? Y'a pas des arbres la bas ? Moi je vous suis. » Après tout, elle n'allait pas faire l'effort de chercher. « Mais ça me semble être une bonne idée oui. » Un sourire pour la brune avant qu'elle ne se tourne vers l'ancien trader « T'as une meilleure idée ou tu préfères suivre l'instinct féminin ? »

@Kenneth Myers @Eryn O'Hare

Spoiler:

Willow est déchaînée, motivée pour gagner, mais elle est loin d’être la seule car à sa question, elle entend plusieurs réponses positives. Parmi elles, la voix de sa cadette retentit. Elle n’aurait pas pensé la voir ici, persuadée qu’elle aurait cours, ou tout simplement mieux à faire. Le visage de la blonde s’illumine. Les remarques de sa sœur ne manquent pas de la faire rire. Il est vrai qu’au Cluedo, tout comme aux autres jeux d’ailleurs, Willow est intraitable. Pas spécialement mauvaise joueuse – quoi que – juste compétitrice hors pair. « Pour qui tu me fais passer encore ? Tu sais ce que les gens vont penser de moi après ?! » Elle se met à rire. Sa sœur lui propose aussitôt qu’elles soient partenaires. « Je ne peux décemment pas te laisser livrer à toi-même maintenant que je sais que tu es là, savoir que tu vas perdre sans avoir la moindre chance. » Elle donne une tape amicale sur l’épaule d’Eilis, un large sourire aux lèvres. La taquinerie a sa place depuis bien longtemps dans la famille.

Quelques minutes passent et quelqu’un donne bientôt un indice, parlant de bois. Willow est perplexe. Son instinct naturel l’aurait-il quitter ? Puis, ses yeux s’illuminent enfin. « Le Monro ! » Sa sœur lui en avait parlé une bonne semaine plus tôt. « C’est pas toi qui me disait que ça sentait le bois là-bas ? » Elle a eu tellement de discussions depuis, qu’elle ne se souvient que moyennement des détails mais pour autant, les deux femmes ne perdent pas de temps pour s’y rendre.