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A nice quiet evening /Simon&Angie\

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J’en pouvais plus. Je n’avais qu’une hâte et elle était la fin de la répétition. J’étais sur le point d’exploser face aux remarques d’Eddy. Je ne sais pas s’il me reste assez de patience pour en supporter beaucoup. Je m’encourage en me disant qu’après, je file directement chez Simon, avec Teddy, en faisant qu’un petit arrêt à la pizzéria, où je vais pouvoir décompresser sans risquer de blesser Ed. Je ne pensais pas que ça serait aussi dure de faire parti du groupe de mon meilleur ami et, surtout, être à la place de Sim à subir les critiques et les réflexions d’Ed. J’aimais bien moi être derrière mon téléphone à les filmer pour leurs fans ou à agacer leur fans en leur montrant juste un petit bout d’une nouvelle chanson. Ça me manque de faire tout ça. Même de répondre aux nombreux mp qu’ils recevaient assis sur un canapé non loin, bercer par leur musique, ou sur un banc non loin de la scène. J’ai tellement moins de temps pour ça maintenant que je dois maîtriser parfaitement la batterie et les fans me le font remarquer malgré leur compréhension pour la plus part. Au moins, cette expérience va m’avoir appris que je ne suis pas faite pour jouer de la musique, que ce n’est pas pour moi. Du moins, pas de cette façon. Pour le plaisir, avec Tony, ça va toujours. C’est agréable et amusant, mais sur une scène devant une foule ou sous les critiques d’Ed, très peu pour moi. Vivement que Sim revienne rapidement.

Enfin! Répétition terminée ! Même Teddy est excité que ça soit terminé parce qu’il sait qu’il va voir son parrain et qu’il va être super gâté. Je le vois bien qu’il essaie de contenir son excitation puisqu’il sait qu’il ne faut pas le dire. Alors il fait comme s’il était super heureux d’aller manger une pizza avec sa maman. Je me sens mal de le faire mentir comme ça parce que ce n’est pas ce qu’une mère devrait apprendre à son fils, mais, en même temps, c’est pour le bien être de Sim alors c’est pour une bonne raison non ? J’essaie de me rassurer comme je peux… Bref, je dis rapidement bye au reste du groupe ne voulant pas avoir à répondre à des questions ou à devoir refuser des potentiels propositions d’y aller tout ensembles à la place. Puis, bon, après la répétitions qu’on a eu, c’est très logique que je veule partir rapidement. Teddy dit au revoir au groupe avant de courir jusqu’à moi pour me suivre jusqu’à la voiture. Tout le trajet, je l’écoute me parler de son parrain et de tout ce qu’il va lui dire, ce qui me redonne le sourire et m’apaise un peu. Qu’est-ce que je ferais sans mon Teddy moi… Un peu plus tard, on est enfin devant chez Simon et je laisse un Teddy surexcité toquer à la porte en sautillant sur place tandis que moi je tiens la pizza d’une main et un sac où se trouve un pack de bière et un jus de fruit de l’autre. J’ai vraiment hâte de me poser dans son canapé, avec une bière, et d’oublier ce sentiment de trahison et de mensonge qui plane en moi à chaque fois que je m’éclipse ici pour voir mon ami.

@Simon Chatwood
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A NICE QUIET EVENING



I
l n’est pas levé depuis longtemps. Mais c’est normal. Il est à peine dix-huit heure. Et pourtant, il est levé depuis deux bonnes heures. Normal, il attends des invités. Il n’en a pas beaucoup, dans cet appartement. Personne, en fait. Bon, peut-être quelques voisins, comme Nahele qui aime bien passer à l’improviste avant le dodo de Tony, c’est à dire très tôt le matin. Sinon, très peu de gens viennent ici. Il ne ramène personne. Alors il s’est levé assez tôt pour avoir le temps de mettre un brin d’ordre. Pas que ce soit sale et en désordre, mais bon, un enfant de cinq ans doit pouvoir jouer et avoir assez de place pour ne rien faire tomber. Un petit coup d’aspirateur et s’en est finit de la poussière qui s’accumule. Ranger quelques trucs sorti du jour et surtout… ben surtout il s’habille. En général, c’est pas avant vingt deux heures, juste avant de sortir. Mai là, non il s’habille tôt. Il a hâte. Il est fébrile. Il adore passer du temps avec Teddy. Et bavarder avec angie lui permet d’avoir des nouvelles de ses âmes soeurs. Bien que pour le moment, ses âmes soeurs ont mauvaises influences sur lui. Enfin, il a revu Dgee, c’était marrant et étonnamment plaisant. Il n’a toutefois pas osé franchir le pas avec Edge et encore moins avec Karl.

Dix-huit heure sept, on frappe à la porte. Le rythme lui fait savoir que c’est Teddy qui a frappé. Enfin ! Il est ravie de revoir le gamin. Et il a bien hâte de savoir ce que Angie va raconter. Et évidemment, il a bien hâte d’entendre tout ce qu’elle va râler contre Karl. De ce qu’il a compris, Karl n’a pas changé. Mais effectivement, il n’a pas à changer. C’est Tony qui a changé, il le sait bien. C’était à prévoir. C’était nécessaire. C’était une question de survie, pour sa part. Il saute par-dessus le canapé et va rapidement ouvrir la porte, toute grande, un sourire plus que ravi rayonne sur son visage.

- Hey ! Salut ! Allez ! Entrez !

Il débarrasse Angie de tous ses bagages alimentaires et jette tout sur la table basse du salon. Pas de manières avec Tony. C’est beaucoup plus amusant de manger dans le salon qu’à table. Lui même n’a pas mangé à table depuis… des années.

- Alors, ça va ? demande-t-il, joyeusement.

Mais avant que Angie ait pu répondre, Teddy raconte TOUT ce qui lui est arrivé depuis la dernière fois où ils se sont vu. Teddy a toujours été bavard, mais là, il raconte des tas de trucs, même des trucs que Tony est certain que Angie n’avait pas vu venir. Et puis, s’il raconte tout maintenant, ça permettra à Angie de pouvoir en placer une plus tard.

- Oh yes, une végétarienne ! clame Tony en soulevant les coins des boîtes de pizza.

Ouais, de la pizza pour déjeuner. Ouais, normal. C’est pas comme si c’était la première fois. C’est généralement tout ce qui reste quand il se lève. C’est régulier depuis des années. Depuis presque toujours en ce qui le concerne. Il file à la cuisine et récupère les assiettes et les serviettes de papiers, ainsi que des verres. Les verres sont inutiles, mais… voilà, il reçoit au salon, mais il sait recevoir quoi. Une fois que tout est presque prêt à servir et surtout à se servir, il se laisse tomber dans le canapé près d’Angie.

- T’as l’air un peu fatiguée. Comment s’est passé la pratique ?
- Pas bien du tout ! annonce le gamin avec coeur et une conviction grave.
- Oh, d'accord répond Tony d'un air aussi grave que Teddy. Karl a fait son chihuahua pas content ?

Ce qui fait rigoler le gamin, pare que au premier abord, on ne compare pas Karl et un chihuahua.




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Malgré le sentiment de trahison et de culpabilité qui me ronge de l’intérieur, je me sens déjà plus calme en sachant que Tony va ouvrir la porte d’une seconde à l’autre lorsque Teddy fini de toquer à la porte. Je sais déjà que cette soirée va être sympa remplie de fou rire. J’espère tout de même qu’Ed va penser à manger. Il reste un plat avec le restant du souper d’hier, il ne lui reste juste à le chauffer… il va le faire si ? Il va penser à prendre ses somnifères aussi pour dormir ? Ça me fatigue de toujours me faire du sang d’encre pour Eddy. Il est adulte après tout. Je n’aurais pas à faire tout ça, mais… c’est mon meilleur ami, je pourrais même dire que c’est mon frère de cœur. Je suis plus proche de lui que de mon propre jumeau, faut dire. Je ne pourrais jamais arrêter de m’inquiéter pour lui, même s’il peut être très lourd surtout en répétition. En plus, il a pris de lui-même le rôle de père pour Teddy, je lui en serais reconnaissante toute ma vie. Sans oublier le fait que j’habite chez lui depuis tellement longtemps que j’ose même dire que c’est chez moi aussi maintenant. Bref, tout ça pour dire, que savoir que la soirée va être belle me calme et je recommence à m’inquiéter pour Ed. Je le répète souvent, mais j’ai deux enfants. Un de 5 ans et l’autre de 36 ans. C’est épuisant. Surtout lorsque les deux se mettent contre moi. En revanche, ce soir, je sais que Teddy ne va avoir d’yeux que pour son parrain alors je vais être un peu plus tranquille. Je suis zéro inquiète de laisser Teddy sous la surveillance de mon ami, encore moins maintenant.

Teddy s’exclame dans un « salut » lorsque la porte s’ouvre sur Tony avant de lui sauter dans les bras un court instant puisque la seconde d’après il part en courant dans l’appartement. Surement pour sortir ses jouets de son sac et reprendre son histoire là où il a dû l’arrêter à la fin de la répétition. Je salue à mon tour mon ami, un rire dans la voix, avant de le remercier lorsqu’il me débarrasse du repas. Je fais quelques pas dans l’appartement et me laisse tomber sur le canapé dans un long soupire qui veut tout dire. De toute façon, même pas le temps de répondre à la question de Tony que Teddy prend la parole et raconte absolument tout à son parrain. Passant par sa rentrée à la maternel qu’il attend avec impatience même s’il est triste parce qu’il ne pourra plus passer autant de temps avec nous tous, comme lors des répétitions. Puis, il parle de son papa avec qui il a joué au zombi il y a quelques jours. Ou encore de la dispute entre son papa et moi à cause de sachet que papa laisse traîner un peu trop souvent. Qu’il aimerait avoir un chien comme son ami Edan ou un chat comme son amie Julie. Bref, il parle de toute sorte de sujet jusqu’à ce que j’ouvre la pizza et que je lui mette une pointe dans son assiette. Là, il tombe concentrer sur l’option manger et… je dois l’avouer que ça fait du bien un peu. Après tout, toutes ces histoires, je les attends depuis plusieurs jours alors je les connais par cœur maintenant.

- Bien sûr, tu crois quoi ? Que je serais venue chez toi, manger de la pizza, sans avoir une végé pour toi ? C’est mal me connaître Tony.

Je lui tire la langue en m’ouvrant une bière. J’ai besoin de finir de décompresser, faut pas m’en vouloir. Puis, je vais qu’en prendre une ou deux pendant la soirée, ce n’est pas la fin du monde. Après avoir déguster ma première gorgée, je me prends une pointe moi aussi que je commence déjà alors que Simon me fait la remarque que j’ai l’air fatigué et qu’il se renseigne sur la pratique. Je finis ma bouchée en levant les yeux au ciel et Teddy en profite pour répondre à ma place. Je rigole à ses paroles, mais surtout à la façon dont il l’a dit. J’adore mon fils ! Puis je rigole à la comparaison de mon ami.

- Exactement. Il est toujours sur mon dos. Je ne fais pas si, je fais pas ça. Mais pas comme ça… Arrrg ! Dis moi que tu reviens bientôt, s’il te plaaaaiiiiit !

Théâtralement, je me laisse tomber à la renverse contre le dossier du canapé et le regarde avec une petite moue suppliante.
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A NICE QUIET EVENING



C
’était plus une constatation ravie qu’un étonnement. Bien sûr que c’était mal la connaître que de penser qu’elle n’y aurait pas pensé elle-même. Tony n’a rien du végétarien. Au contraire. Il adore les viandes de toutes sortes, même s'il n’en mange pas tous les jours ni à outrance. Mais la pizza végétarienne est sa préférée. Pourquoi ? Il n’en sait rien, mais c’est comme ça. Alors, Angie sait très bien qu’il y a une végétarienne à commander à travers. Généralement, il saute sur la pile de boîte le premier et isole la dite pizza végétarienne et la garde soigneusement près de lui. Si quelqu’un ose toucher à sa végé, ça se termine très mal. Ou qu’on s’assure qu'il en reste une autre quelque part. Un caprice d’artiste, suppose-t-il. Bah quoi, il a le droit, il EST un artiste.

- Mais non, je ne crois pas ça du tout. Je constate avec délectation que cette pizza est végétarienne.

Et non végétalienne, parce que bon, une pizza sans fromage, c’est genre pas une pizza ! Alors ouais, effectivement, Karl a fait son pas content. La pauvre Angie. Il sait ce que c’est que d’être à sa place. Parce que bon, ouais, même quand c’était lui c’était jamais exactement ce que Karl voulait, mais Tony refaisait souvent exactement la même chose et Karl décidait que ce coup-ci, c'était bon. Tony n’en faisait pas trop de cas, depuis le temps, mais tout le monde a ses limites et parfois Tony exposait, comm tout le monde. Et c’était violent. Mais franchement, au fond, ils aiment bien se prendre la tête, Karl et Tony. Mais tout de même, il esquisse une grimace à sa moue, surtout lorsqu’elle allonge la syllabe du s’il-te-plait. Il examine attentivement sa pointe de pizza durant quelques secondes, comme s’il allait y trouver une réponse.

- Je… je suis pas certaine que ce soit pour bientôt… tu viens encore ici en cachette, alors… Mais Tony est Tony, alors il réussit tout de même à tourner tout ça à la blague. Et puis que je suis pas encore prêt à ce que Karl me dise que je sais plus jouer, dit-il, tout sourire.

Et puis, en parler sérieusement, en vérité, devant Teddy n’est pas vraiment une bonne idée à son avis. Devant Teddy, tout a toujours été raconté sur un ton joyeux, comme si tout ça était amusant au fond. Dans quelques années, peut-être que ce sera plus sérieux vis-à-vis du gamin, mais pour le moment, ça reste léger. Il ne faudrait pas lui mettre un si lourd fardeau sur les épaules à son âge. Déjà qu’à cinq ans, il a le fardeau de mentir à Karl, Edge et Dgee. Il hésite à avouer qu’il a vu Dgee il y a quelques semaines. Plus tard dans la soirée, peut-être. Il remplit à moitié le verre de Teddy de 7up.

- Quel morceau te cause problème ? Je peux peut-être te montrer comment Karl veut la jouer ? Il a un sourire en coin. Ça va lui en boucher un coin la prochaine fois.

C’est marrant de voir à quel point il adore en boucher un coin à Karl. Un malin plaisir. Mais bon, il ne peut pas le faire en direct actuellement. Alors il le fait par Angie interposée.




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Je sais que Tony adore la pizza végétarienne alors c’était évident que j’allais arriver chez lui avec une végé et une peppéroni et fromage, la préférée de Teddy que j’allais manger avec lui. Quand on est maman, on fait des sacrifices comme ne pas manger de pizza al-dress parce que ton fils ne vit que pour la peppéroni/fromage. Je rigole doucement en posant ma canette de bière sur la table pour manger ma pointe à deux mains.

- Je sais, j’aime juste ça te taquiner.

Je lui tire à nouveau la langue et lui fait un clin d’œil. Oui je sais, pas très mature de ma part, mais on s’en fou. Faut bien avoir du plaisir dans la vie. Comme manger une bonne pizza bien grasse, comment on peut s’en priver ? C’est juste tellement bon. Tellement que c’est bon, ça en devient péché ! Oui, j’adore la pizza. Surement autant que Teddy.

On parle de la pratique et je me laisse peut-être un peu trop emporter par le moment. Du moins, c’est ce que je me dis lorsque je vois Tony esquisser une grimace et regarder sa part de pizza comme si elle allait lui donner une réponse. Je me pince les lèvres en regrettant un peu mes paroles, même si c’était de base supposé être une blague. Je jette un regard vers Teddy qui mange sa deuxième pointe avec appétit en nous jetant à peine des regards. Comme si j’étais chez moi, j’allume la tv après avoir attrapé la télécommande pour lui mettre un dessin animé. Au moins comme ça, il ne se sentira pas trop mis à l’écart si jamais il y a quelque chose.

- Je suis désolée, je ne voulais pas te faire sentir mal ou te mettre la pression. J’ai pas réalisé que tu pourrais prendre de travers ma blague lorsque je l’ai fait. Je pose ma main sur son épaule un court instant avant de lui rendre son sourire. Toi, le grand Tony, ne plus savoir jouer ? C’est carrément impossible ! Tu as ça dans le sang.

Je le pousse légèrement avec mon épaule en rigolant, puis je reprends ma pointe pour continuer à la manger. Entre deux bouchées, je prends une gorgée de ma bière alors que Teddy remercie son parrain pour le verre de 7up.

- Oh ! Mais je suis totalement d’accord pour lui en boucher un coin ! C’est le morceau avec le beat très rapide. J’ai oublié le titre, mais Karl a dit que c’était toi qui avais fait cette enchainement super rapide. Et j’arrive pas à faire l’enchaînement assez rapide pour Karl, tu vois ? Et le pire, c’est que je le pratique tellement souvent. Même que vers la fin, je manquais des temps ou je m’emmêlais dans mes mains.

Je lève les yeux au ciel en soupirant désespérément. On dirait que Quentin ne comprend pas que plus qu’il râle, moins j’arrive à faire quelque chose qui a de l’allure.

- Tu peux te servir une bière ou un 7up si tu veux hein ? C’est là pour ça.

Je me doute que Tony sait qu’il peut se servir, mais je préfère le dire de vive voix pour ne pas qu’il ait de mal entendu.
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A NICE QUIET EVENING



I
gnorant tout de l’injustice liée aux choix de pizzas, sur le favoritisme qu’il a droit au détriments d’Angie et même ses goûts pour la variété de pizza, Tony  feint d’être outré qu’on lui ait tiré la langue et prend Teddy à témoin.

Oh ! T’as vu ce qu’elle a fait ? Angie, ça ne se fait pas, ça ! Pas à la table en tout cas. On voit toutes les miettes mouillées de pizza. Ark, dégueu ! s’exclame-t-il exagérément pour faire rigoler Teddy.

Il aurait dû se douter que de lui demander comment s’est déroulée la pratique allait se terminer comme ça. Évidemment, il avoue qu'il n'est pas encore prêt à revenir et tout de suite reprendre sa place. Ce n’est pas la faute d’Angie. Il comprend pourquoi elle le lui a demandé. Il est lourd Karl, quand il n’a pas ce qu’il veut. Et de toute évidence, Karl, il veut Tony comme batteur. Ouais, c’est normal, mais… bientôt… dans pas longtemps… il reviendra… oui, oui, il reviendra. Faut qu’il revienne. Qu’est-ce qu'il ferait sinon ? Mais il ne peut pas non plus prendre trop de risques… et effectivement, l’idée de ne plus assurer le rend malade.

T’en fais pas, c’est pas ta faute, t’as rien à te reprocher. Je me pose cette question des milliers de fois par minutes. Et… et j’ai pas encore la réponse. Il ricane, l’air de prendre tout ça à la légère, mais il est comme ça. Du moins en apparence. Ah ouais, je sais, mais Karl fera tout pour me donner l’impression que mon absence m’a fait perdre tout mon talent, dit-il en haussant les épaules, tu le connais.

Oui, il le connaît, mais il sait aussi qu’il n’a rien perdu de son talent. Parce que concrètement, il n’a jamais cessé . Ce qui l’inquiète toutefois, c’est de ne pas suivre le train effréné du groupe. Parce c’est cet aspect qui est nettement plus difficile à tenir que de jouer très bien. C’est pas comme si les chansons en show étaient une copie conforme de l’enregistrement studio. Tony roule des yeux.

Nan, mais il fait exprès. Ce passage est pas fait pour être répété trop souvent à la suite. C’est pour ça que c’est le solo de drum. Et puis, pas assez vite, ça dépend de la vitesse que le reste du beat qui a été lancé à la base. Et ça, soit c’est toi qui l’initie parce que c’est toi qui débute la chanson, soit c’est parce que t’as suivi le lead guitare… et ça c’est Dgee. Il hausse les épaules. Ce passage est rapide, mais c’est pas la rapidité qui fait qu’il est réussi ou non, pas une vitesse imposée. Du coup, je me calque tout le temps sur Dgee, pas sur Karl. C’est normal qu’après plusieurs fois de suite tu t’emmêles dans tes mains, c’est pas fait pour être répété, c’est pour l’effet dramatique sur les paroles, pas pour satisfaire l'égo de génie de Karl.

Ouais, Karl et Tony ont souvent eu cette discussion. Karl adore la perfection et les notes justes tandis que Tony a tendance à ajouter des dissonances qui ajoutent à l’émotion malaisante de la mélodie. Du coup, demander à Karl de faire des dissonances sur la base revient à le torturer pendant la création, mais après, il s’applique à faire des dissonances parfaites. C’est ça créer avec des petits génies. Mais bon, Tony a ses défauts aussi. Surement.

Tu sais, c’est un peu mon déjeuner, ça. La pizz, ça passe, même la froide, mais la bière, il est encore un peu trop tôt. Et puis le 7up, c’est un peu trop sucré pour le moment. Mais t’inquiète, je ne me laisserai pas mourir de soif. Après manger, ce sera moins dur sur le « dé jeune » Tony secoue la tête. C’était vraiment pas malin de pousser à bout l’autre batteur. Il était doué.






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Je rigole à l’exclamation exagéré de Tony. Je roule même des yeux et secouant la tête pour montrer mon désespoir face à son comportement. Et encore plus lorsque j’entends Teddy lâcher un beurk en rigolant.

- Comme si tu n’avais pas fait pire toi ! Je dois te rappeler le nombre de conneries que tu as montré à Teddy ?

Je regarde Tony, un sourcil relevé et un petit sourire en coin. En plus, j’avais pris une gorgée avant, donc il ne devait même plus rester de miettes. Quelques fois, je me demande comment je fais pour supporter Simon et Karl, deux grands enfants qui sont pire lorsqu’ils sont ensemble. Mais qu’est-ce que je les aime. Je ne les échangerai pas pour tout l’or du monde. Ils font partis de ma famille maintenant, au même titre que Dgee et Edge.

- Tu m’en vois rassurer alors. Prends le temps qu’il te faut. Oui tu nous manques sur scène, mais ta santé est bien plus importante. On t’attendra le temps qu’il faut. Bon, je ne te promets pas qu’on finira pas par venir te chercher par le fond de culotte pour te ramener un jour sur scène, mais voilà.

Je ricane un peu de mon côté aussi en posant ma main sur son bras tendrement malgré ça.

- Je le connais oui, mais, tu sais donc, qu’il faut savoir lire entre les lignes avec lui. Oui, il va passer des commentaires sur ta façon de jouer, il fait ça avec tout le monde, même avec Dgee. Mais, entre ses commentaires, il y aura toute la joie de rejouer avec toi à nouveau. Puis, tu pourras toujours l’envoyer chier s’il le faut.

Je lui fais un clin d’œil avec un sourire amusé. Et Tony doit bien savoir qu’on ne laissera pas Karl dire n’importe quoi lorsque Tony regagnera sa place sur scène. Edge, Dgee et moi, on va prendre sa défense et calmer Karl. Simon n’est pas seul, même s’il s’est isolé depuis quelques temps. En plus, le connaissant, il doit avoir jouer et pratiquer tout seul dans son appartement.

- C’est ce qu’on a essayé de lui faire comprendre tantôt. Je vais essayer de garder tes paroles en tête la prochaine fois pour ne pas piquer une colère contre Karl et devoir prendre une bière pour me calmer. C’est fou à quel point il n’est pas le même homme lorsqu’il est question musique.

Je soupire et mange un peu de ma pizza. J’ai vraiment hâte de retrouver ma place derrière mon téléphone à prendre des photos pour leur réseau sociaux ou des storys. Du moins, autant qu’avant. Ça manque aussi aux fans, je le sais puisque je le lis souvent dans des dm ou dans des commentaires. J’adore faire la batterie avec eux, participer à tout ça, mais je dois avouer que je me sens bien mieux derrière un écran et loin de tous ces regards sur moi en direct. L’erreur, on n’y a pas le droit dans ces moments-là et c’est très stressant.

- Tony… ! Faut se lever plutôt voyons. C’est important d’avoir un bon rythme de sommeil et de repas pour être en forme.

Je fais de mon mieux pour lui lancer un regard sévère, mais je ne suis pas la meilleure à ce jeu et qu’est-ce que c’est dommage lorsque tu es mère d’un petit monstre de cinq ans.

- Je suis d’accord. Mais, j’ai l’impression que sa vision de son groupe préféré vient d’être détruite. C’est pas évident de jouer pour son groupe de musique préféré, même si certains pensent que c’est un rêve.
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A NICE QUIET EVENING



I
l relève le menton et prend un air hautain.

- N’importe quoi. Jamais j'apprendrais des conneries à Teddy. Teddy est beaucoup trop sage pour ça et moi aussi !

Ouais, tu parles. Tony est le parrain de Teddy, pas son père. Alors il a le droit et même le devoir de lui montrer un paquet de conneries. Les enfants doivent apprendre très jeune que certaines choses se font à la maison et d’autres non. Tout comme ils doivent apprendre que ce qui peut être fait à la maison ne le sera peut-être pas chez le parrain. Et en ce qui concerne ce parrain en particulier, c’est plutôt l’inverse. Parce qu’on a le droit de manger au salon chez parrain. On a aussi le droit de manger le dessert avant le dîner si on veut, mais c’est moins marrant, parce que y’aura pas double dessert. Mais chez parrain, faut pas faire trop de bruit, parce qu'il y a des voisins en-dessous. Mais on peut faire des forts dans tous le salon et la collation consiste généralement en quelques biscuits Oréos, peu importe l’heure.

- Pour le moment, ça va, y a que Dgee qui sait que j’habite dans le coin. Alors je me prépare déjà mentalement à recevoir des visites inopinées.

Oui, il vient d’avouer qu’il a revu Dgee et pourtant, il avait vu Angie et Teddy plusieurs fois, depuis et il n’avait jamais rien dit. C’était la première fois que Angie menaçait aussi de venir le chercher pour le ramener dans le groupe aussi. Il avait préféré ne pas dire avant qui il avait vu ou pas pour éviter qu’ils n’en parlent entre eux et attiser des tensions entre eux. À bien y réfléchir, il doutait que ce soit le meilleur moyen, mais Angie comme Dgee savaient que le principal obstacle restait Karl.

- Je sais, d’ailleurs, je me suis jamais gêné pour l’envoyer promener, sauf que maintenant, je risque de le croire plus qu’avant. Je savais ce que je valais, avant, maintenant, je sais plus trop. Enfin, pas ultimement, mais par rapport à avant…

C’était difficile à expliquer, à exprimer. Jusqu’à son overdose, il avait réussi à suivre, voir à tenir le rythme effréné et strict de Karl. Il savait que la coke en était grandement responsable, puisqu’un corps humain normal ne pouvait pas suivre le normal de Karl. Mais ça faisait partie de son génie.

- C’est parce que y a que les petits génies de la musique qui peuvent assurer musicalement parlant avec le génie musical de Karl. Et comme en plus il est infatigable de nature, c’est ce qui m’effraie le plus de ne plus pouvoir assurer à son niveau… sans un boost pour tenir le coup.

Et après avoir expliqué qu'il vient de se lever, Angie réplique que… ouais bon son rythme de vie est le contraire de celui des autres. Ben tiens !

- Mais Angie, je vis de nuit. Je me lève vers 16h et je vais généralement bosser à l’Overkill vers 21h pour revenir vers 3h du mat. C’est le même horaire que j’ai presque toujours eu. Clean ou pas, ça n’a pas changé mon horaire de vie. La meilleure musique se fait la nuit, Angie. J’ai toujours adapté mon sommeil à mon train de vie. J’ai fait de l’université, donc à l’époque je vivais de jouer et je dormais la nuit, comme tous ceux qui ont un rythme de travail ou scolaire de 8h à 17h.

Ouais, c’était dommage, pauvre batteur. Mais bon, il savait nécessairement, à la base, que The Rip ne jouait qu’avec les meilleurs. S’il s’était rendu là, c’était évident qu'il aurait à en subir la pression. D’accord, c’était injuste parce que c’était pas lui qu'ils voulaient, mais Tony.

- Ouais, c’est sur que ça dû le désillusionner un peu comme quoi on est pas très sympa quand il s’agit de performances musicales. Mais c’est surtout dommage pour vous, en attendant que je revienne, vous vous privez d'un type très doué. J’en aurais pas choisi un autre. C’était le meilleur. Mais pour lui, ça fera très bien sur son cv, puisqu’on a toujours été reconnu pour être exigeant.

Il n’avait jamais caché à Angie qu’il allait revenir. Mais plus le temps passait, plus cette perspective le terrifiait. Mais il avait repris la vie commune avec Jane. Il avait revu Dgee et il savait qu’avec Edge ce serait zen. Il n’avait pas encore franchi le pas avec Karl, mais il se rendait bien compte qu’ils étaient trop importants pour lui pour complètement les soustraire de sa vie.





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Je ne peux m’empêcher de rigoler. Teddy sage ? Je ne crois vraiment pas ça. Juste à voir sa réaction lorsque Tony le dit prouve totalement le contraire. Son petit rire prouve qu’il sait qu’il peut être un petit monstre quand il le veut. Mais qu’est-ce que je l’aime quand même. Et Tony sage ? Là, non, plus je ne suis pas d’accord. Avec Karl et lui dans la vie de mon fils, c’est normal que Teddy fasse des conneries par moment. En plus, Tony donne toujours la raison qu’il est son parrain, donc que c’est son devoir de lui montrer un paquet de conneries. Et… je ne fais que rouler des yeux. Que pourrais-je répondre à ça honnêtement ? Rien en effet.

- Tu parles ouais…

Je marmonne en levant les yeux au ciel, puis en buvant une gorgée de ma bière. Je ne suis pas une grande fervente de cette boisson, mais, après une journée comme aujourd’hui, ça fait terriblement de bien. Du moins, ça fait du bien quand tu ne passes pas proche de d’étouffer avec la gorgée. Je fais un sourire à Teddy pour le rassurer avant de me tourner vers mon ami, surprise.

- Tu as revu Dgee ? Et tu ne me le dis que maintenant ? Tu l’as obligé à ne rien dire, c’est pour ça qu’elle ne me l’a pas dit ? Si tu te prépare mentalement, ça veut dire que ça s’est bien passé ? C’est cool !

Je suis réellement surprise. Je ne pensais pas qu’il avait revu quelqu’un d’autre du groupe, lui qui semble si effrayé de revenir auprès de nous. Je suis même sûr que s’il n’y avait pas Teddy, je ne l’aurais pas revu non plus. Et ce, même si j’ai arrêté la coke il y a de nombreuses années, donc que je peux le comprendre en grande partie. Parce que, j’ai arrêté pour moi et non parce que mon corps me le réclamait. Bien vite, mes sourcils se froncent aux paroles de Tony. Pourquoi il doute autant de lui ? Il est le meilleur batteur que je connaisse. C’est Tony merde !

- Pourquoi tu risquerais de plus le croire maintenant ? Tu es la même personne, le même musicien au talent fou. Tu m’as appris à jouer, c’est grâce à toi si je te remplace et que ça va bien. Tu viens même de m’expliquer pour le solo de batterie. Tu as toujours le même niveau. J’en suis sûr que tu joues encore des heures alors tu ne seras aucunement rouillé à ton retour. Tu es Tony Chatwood, c’est pas rien ça. C’est énorme. Ton dernier remplaçant espérait de tout cœur avoir le quart de ton talent. Il se serait contenté du quart de ton talent, tu te rends compte ? Le quart ! Ça montre à quel point ton talent est immense.

Je pose ma main sur son bras voulant lui apporter du réconfort avec ce geste. Il était si peu normal de voir Tony douter de la sorte, surtout lorsqu’il est question de ses compétences. Il fait parti de quelques choses de tellement énorme et c’est en partie grâce à lui si c’est le cas. Il ne peut pas douter de son talent de cette façon. Et finalement je comprends. Sans la coke, il a peur de ne plus suivre. Je lui fais un petit et doux sourire.

- Tu ne seras pas le seul sans un coup de boost. Je n’en prends plus depuis des années et j’ai même l’inverse maintenant. Je ricane en pointant mon fils voulant dire qu’il me prend énormément d’énergie. Dgee non plus n’en prend plus. C’est vrai qu’il faut dire à Karl qu’on a besoin d’une pause ou d’arrêter, mais on arrive à suivre. Ça demande peut-être plus de temps qu’avant faire quoique ce soit, mais on est une équipe alors on s’entre-aide. On est une famille et une famille est toujours là pour les autres. Et, tu ne me feras pas croire que tu penses que c’était la coke qui faisait ton génie de la musique là ? Tu es un génie de la musique avec ou sans coke. Tu es né pour faire de la musique. Je suis sûr que ton cœur bat pour la musique. Et Karl, bah, il n’aura pas le choix de réduire la cadence. Faudra qu’il s’adapte à notre rythme et plus que nous on s’adapte au sien.

Je hausse légèrement les épaules avec un petit sourire. J’espère l’avoir aidé à redouter un peu moins le moment fatidique des retrouvailles avec Karl. Même si je le comprends maintenant, je trouve ça triste qu’il redoute autant de recommencer à faire ce qu’il aime. Puis, je pousse un soupire en me laissant tomber contre le canapé.

- Qu’est-ce que ça me manque cette époque. Dormir tard, me lever tard… Je me redresse en caressant les cheveux de mon fils que j’aime plus que tout et repose mon regard sur mon ami. J’avais oublié que tu vivais de nuit toi.

Et voilà que la conversation tournait vers le dernier batteur remplaçant en date du groupe. Pauvre de lui. Karl n’a pas été tendre avec, mais Karl veut toujours le meilleur alors… Quoique je me demandais quelques fois si Karl ne poussait pas à bout ces batteurs en se disant – peut-être même inconsciemment – que ça ferait peut-être revenir Tony plus vite.

- Je te l’accorde, il était vraiment doué et ça va lui ouvrir certainement plusieurs portes d’avoir ça d’écris sur son cv. Cependant, tu es en train d’insinué que je ne suis pas à la hauteur du groupe ? Je dois te rappeler qui m’a appris à jouer ?

J’arque un de mes sourcils voulant paraître le plus sérieuse et touché possible, même si dans le fond je ne faisais que le taquiner. Après un instant, je reprends ma pointe de pizza et j’en prends une bouchée.
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Il rigole. Ouais, non, Teddy est super sage. Et pis bon, C’est pas non plus comme si Tony lui apprenait vraiment des conneries totalement débiles. Bon, c’était généralement puéril, mais bon, Teddy n’a que cinq ans, après tout.

- Ouais, ok, tu peux avoir des doutes pour moi, mais surement pas pour Teddy.

Oh, Dgee n’a rien dit ? De toute évidence, ses amis savent garder un secret, bien qu’après avoir vu Dge, il avait dit à celle-ci qu’il préférait que ça reste discret, mais ça concernait surtout Karl.

- Je ne l’ai pas obligé… je lui ai dit de ne pas le dire… mais de ne pas mentir non plus. Je me doute bien que plus vous serez à savoir que je suis là, plus ça se parlera.Il hoche la tête.  Oui, ça s’est bien passé…

Évidemment, actuellement, si ça s’était bien passé avec Dgee, ça lui avait apporté pas mal de réconfort et remis quelques trucs en perspectives, il ne pouvait pas encore dire que ça avait apporté toutes les réponses. Il sait que de toute manière, tant qu'il n’aura pas revu et franchement parlé avec Karl, rien ne pourra se régler pour vrai. Et puis il sait très bien, tout ça. Il le sait, en théorie, mais il n’arrive pas encore à s’en convaincre.

- Bien sûr que je joue tout le temps, dit-il en désignant son drum électronique du menton. Mon talent est grand, je sais, mais Karl l’exagère quand il s’agit de le comparer à d’autres. Il avait bien plus que le quart de mon talent, mais c’était pas moi, c’est tout.

Il sait tout ça. Il essaie de se convaincre de tout ça, mais c’est pas encore gagné. C’est surtout qu'il ressent encore pas mal trop de remords, ou de regrets… sans doute les deux. Il sait qu’il a brisé quelque chose, il sait que ça peut probablement se régler, mais il n’est pas certain d’être à la hauteur des attentes de chacun… il sait que Karl devra s’y faire, que Karl doit déjà se faire à Angie et à Dgee, mais il n’estime pas avoir, encore, la force ou la ténacité de l’exiger de la part de Karl. Parce que Tony sait que s’il y en a un qui pourrait le faire replonger, c’est lui. Il sait très bien que Karl ne l’exigerait pas et que ce serait sans aucun doute involontaire de sa part et même qu’il se doute que Karl le prendrait mal si ça devait se produire, mais c’était actuellement ce que croyait Tony.

- Je… je sais tout ça, Angie… je comprends aussi… en théorie… c’est de l'application dont je doute encore. Je sais que Karl va devoir ralentir le rythme… mais je veux pas… je… j’ai l’impression que je vais le tirer en arrière… le ralentir… je sais que les choses ont changé, que les choses vont changer, mais je veux pas… je voudrais revenir et que tout soit pareil, mais je sais que ce sera pas le cas, pour personne, que le changement a déjà commencé. Je suis convaincu que ce sera pour le mieux, mais… il semble hésiter. Il hausse les épaules. Je suppose que je ne suis pas rendu là...

Un deuil à faire sans doute. Le deuil d’une vie, d’une routine, d’une manière de vivre qu’il adorait et qu'il n’était visiblement pas prêt à quitter pour de bon. Il l’avait mis de côté et maintenant il craignait d’y retourner parce qu’il savait que ce serait différent… et il ne sait pas encore à quel point… Est-ce que ça va lui plaire ? Il ricane lorsque Angie semble s’offusquer qu’il puisse prétendre qu'elle n’est pas à la hauteur.

- Je sais très bien qui t’as appris à jouer, mais tu sais aussi que toi t’es une virtuose des réseaux sociaux, pas des percussions. Mais ce qui est sûr, c’est que t’as au moins la moitié de mon talent, ça personne n’en doute, dit-il en riant, juste pour la provoquer un peu.



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Un rire répond aux paroles de mon ami. Selon lui, Teddy est sage ? Bien sûr, c’est un merveilleux fils. Il est attentionné, gentil et très affectueux, mais il est aussi capable de chantage émotif pour avoir ce qu’il veut. Ou encore de bouder pour qu’on change d’avis. Ou juste de ne pas écouter parce qu’il n’a pas envie de faire quelque chose. Bien sûr, c’est normal pour un petit garçon de 5 ans, mais ça fait de lui un enfant pas totalement sage.

- Il t’admire alors il prend exemple sur toi, comme il prend exemple sur Karl. Mais, s’il est si sage, je te le laisse une semaine voire si tu le trouves aussi sage après cela.

Répliqué-je en rigolant et encore plus lorsque mon Teddy s’écrit dans un long oui enthousiaste prouvant qu’il nous écoute attentivement malgré les dessins animés qui jouent à la télévision. Puis, j’apprends qu’il a vu Dgee. Je trouve ça vraiment génial, c’est une très bonne nouvelle même.

- Elle n’a pas mentit puisqu’on se demande pas si on t’a vu, comme pas grand monde savent que tu es ici. Mais, c’est génial si ça s’est bien passé ! Je suis vraiment contente !

Je vais avoir une alliée maintenant pour m’aider lorsque je viens ici ou tout simplement quelqu’un avec qui parler de Tony. En plus, Dgee, ça ne pouvait pas mieux tomber. Sérieusement, j’étais vraiment contente s’il a déjà fait un pas vers un membre du groupe. Un vrai membre du groupe. Oui, bon, je gravite autour du groupe depuis sa création, mais à part m’occuper de leurs réseaux sociaux, je ne fais pas parti intégrante du groupe. Un peu plus encore depuis que je remplace Tony à la batterie, mais quand même. C’était vraiment une bonne nouvelle de savoir qu’il avait déjà renoué avec une partie du groupe.

- Pourquoi tu penses qu’il exagère ton talent ? Tu as un talent pur, prend le. C’est pas une mauvaise chose tu sais ? Ce gamin, oui il avait un talent immense, mais c’était pratiquement rien à côté de toi. Tu as ce talent qui donne l’impression que jouer les musiques du groupe, c’est facile. Que c’est un jeu d’enfant alors que pas du tout et je sais de quoi je parle. J’ai passé énormément d’heures à pratiquer au début lorsque j’ai pris la relève et, maintenant, j’arrive à suivre plutôt facilement. Mais c’est tout simplement parce que je suis présente à toutes vos répétitions ou presque depuis longtemps et que je me suis pratiquée énormément en plus que ce soit toi qui m’as appris. Tout ça pour dire que tu n’as pas de raisons de minimiser ton talent de la sorte.

Alors que je termine de parler, mon petit garçon vient se placer entre nous. Il attrape ma main pour la mettre dans ses cheveux signe qu’il veut que je les caresse, ce que je fais puisque je ne peux vraiment pas résister. Encore plus lorsque je le vois poser sa petite tête sur l’épaule de son oncle alors qu’il encercle son bras de ses petits bras. Il est si mignon que je sens mon cœur fondre face à son comportement.

- Tu n’es pas seul pour affronter tout ça, tu sais ? On pourra faire un meeting, si tu veux, pour parler de tous ces changements justement. Pour voire comment le groupe pourra évoluer avec toutes ces nouvelles choses. Moi aussi j’ai peur des changements que le temps nous apportera. Dès septembre, mon petit bonhomme commence l’école, je pourrais plus aussi facilement vous suivre en tourner et ça me fait me pauser mille et une question, mais je sais qu’en famille on pourra trouver une solution puisqu’il y a toujours une solution. Cependant, le plus important est d’aller à son rythme alors ne t’inquiète pas pour ça. On te forcera jamais à rien.

Je lui fais un doux sourire alors que je caresse toujours les cheveux de mon petit ange. J’ai bien l’impression qu’il est épuisé et que le sommeil va bientôt prendre possession de lui. Je crois bien qu'il faudra que je pense à rentrer bientôt. Je fais semblant d’être offusquer à ses paroles, mais bien vite mon rire accompagne le sien.

- La moitié de ton talent, c’est énorme donc je vais m’en contenter avec grand plaisir ! Puis, bon, tout le monde le sait que je préfère être derrière ma caméra et nos derrières une batterie lorsque la salle est pleine.

Un rire accompagne mes paroles. C’est bien vrai, j’ai toujours été plus à l’aise derrière la caméra. Je n’ai pas avoir autant d’attention sur moi. Lorsque je tourne mes vidéos pour YouTube, ce n’est vraiment pas là même chose puisque je suis seule avec ma caméra, donc j’ai pas une tonne de paires de yeux qui me regarde en même. C’est moins stressant.
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Garder Teddy toute une semaine ! Il n’a pas le temps de répondre que Teddy lance un longue et enthousiasme approbation. Ah ouais, alors il entend tout ce gamin. Tony affiche un enthousiasme aussi ravi que le gamin.

- High Five Teddy ! C’est une excellente idée ! Et évidemment, il pense tout de suite à son petit (gros) mensonge. Dès que je ne serai plus malade, on pourra se faire ça. Bientôt j’espère !

C’est vrai, il espérait bientôt, mais pas aujourd’hui en tout cas. Il avoue avoir revu Dgee. C’est un bon début, non ? Angie semble aussi trouver que c’est bien. Ouais, si effectivement elle n’en parle pas, c’était difficile de savoir qu’elles l’avaient vu toutes les deux. Et puis en parler était un moyen pour que Karl entende et… pour le moment, Karl, non…

- Ouais, Dgee sait que je suis ici depuis peu… Vous êtes les deux seules, à vrai dire.

Ah ouais, franchement, ça fait quand même un bien fou d’entendre Angie le flatter comme ça. Il sait bien qu’elle y croit et pour vrai, il y croit aussi. Non, il n’est pas dépressif au point de se croire nul. C’est pas ce qu’il voulait dire. Mais quand même, c’est cool de l’entendre, même si ça vient d’Angie qui non seulement est vendue au groupe depuis toujours, mais qui est aussi remarquablement douée. Il tire sur le col de son t-shirt, comme si c’était une chemise.

- Eh, t’inquiète, je sais que je suis très doué, je ne minimise pas mon talent, je dis juste que vous avez tendance à exagérer comparé aux autres. Il y a d’autres excellents batteurs qui pourraient tout à fait me remplacer. Je sais, ça ne serait pas moi et je dis pas que je veux être remplacé.

Teddy vient s’insinuer entre les deux, cherchant une attention qu’effectivement, ils ne lui portent pas tout à fait, mais bon, chacun son tour.  Les petits bras autour du sien, tony lui saisit délicatement le visage à pleine main en émettant un grognement de monstre, ce qui fait rire le gamin. Tony hoche la tête, compréhensif.

- C’est normal, Angie, ces rythmes-là, je les ai presque tous créés. Je n’ai pas eu à les apprendre et à les jouer comme moi, parce que je les ai créés. Tout comme Karl, Dgee et Edge créent leur partie, même si à la base, un d’entre nous a donné son jet de base. C’est pas que les batteurs qui passent sont mauvais, c’est juste que c’est pas tout à fait comme moi parce qu’ils sont moi. Parce que tu n’es pas moi. Sinon, je sais que je suis un petit génie et j’en ai jamais douté !

Il a travaillé trop fort dans sa vie pour en douter. Il ne doute pas de son talent, il doute seulement de pouvoir suivre le rythme du groupe. Mais Angie a de bons arguments, même si elle le prend pire que c’est… enfin, il croit… il sait qu'il n’est pas seul. Il sait qu’Angie est clean depuis plusieurs années, que Dgee l’est aussi depuis à peine moins que lui. Pour Edge et Karl, c’est une autre histoire. Et puis, il n’en est pas encore à envisager reprendre les tournées. Du moins pas avant un moment. Ils n’ont rien fait de neuf depuis trois ans… enfin, rien avec lui… peut-être qu’ils s’en sortent mieux sans lui, après tout.

- T’en fait pas, tu auras le temps de t’habituer à la vie stable d’une maman d’un grand garçon à l’école. Je serai là, t’inquiète, je ne vais pas retourner en tournée cette année, je peux te l’affirmer. Et à moins d’un miracle, je pense que sa première année sera stable, parce que bon, ils devront se trouver un autre drummer, s’ils partent en tournée avant que je revienne, pendant l’année scolaire. Parce que je ne crois pas être capable de me replonger là-dedans… on a jamais vraiment fait de meeting sur quoique ce soit… en tout cas, j’en ai jamais eu l’impression...

Il ricane aussi, parce qu'il la provoque, Ça ne marche pas, évidemment, parce qu’ils connaissent tous les deux leur place, du moins théoriquement.

- J’adore être sur la scène quand la salle est pleine…

C’est vrai ça et Angie le sait très bien. Tous ces hurlements, l’enthousiasme… Tout ça lui manque… Terriblement. Mais il craint toujours de ne pas arriver à suivre le groupe, même si Angie dit qu'ils pourront s’arranger. Il le sait. Il l’espère. Mais bon, tout ça, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même, non ?



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Je ne peux m’empêcher de rigoler en voyant Teddy si heureux à l’idée de passer une semaine chez son oncle, surement aussi heureux que l’oncle en question face à cette option. Je ne suis même pas surprise que mon fils nous écoute même s’il fait genre qu’il écoute les comiques, c’est tout à fait son style en fait. Puis, je ne fais qu’un petit sourire à Tony lorsqu’il se rattrape en disant que ça pourrait se faire dès qu’il ne sera plus malade. Et comme le grand garçon raisonnable que mon fils est, il tape dans la main de son oncle, un grand sourire sur les lèvres, avant d’hocher la tête en répétant bientôt à son tour. Qu’est-ce fait pour mériter un fils aussi parfait honnêtement ?

J’apprends que Dgee et Tony se sont revus et j’en suis réellement contente. C’est un bon début, c’est sûr ! Je n’en veux même pas à Dgee de ne m’avoir rien dit puisque Karl n’est jamais très loin de nous alors c’était surement mieux comme ça.

- On ne dira rien à Karl, tu pourras faire un pas vers lui quand tu te sentiras prêt, promis.

Je lui assure, un petit sourire sur les lèvres. Oui, j’ai parlé pour Dgee aussi, mais… si elle ne m’a rien dit depuis tout ce temps, ce n’est pas pour aller le raconter à Karl, si ? J’ai confiance en elle.

Et voilà que je me mets à complimenter Tony pour lui prouver qu’il est irremplaçable. Parce que, oui, je le pense réellement, même si je suis surement la fan numéro un du groupe. Je ne suis peut-être pas totalement objective, mais je le crois parfaitement et complètement pourtant.

- Contente de savoir que tu sais encore que tu es talentueux. Peut-être, mais la chimie n’est pas là. Le talent ne fait pas tout. Vous avez votre dynamique de groupe et c’est pas facile de trouver quelqu’un qui puisse s’y intégrer.

Un doux et tendre sourire se dessine sur mes lèvres lorsque Teddy vient s’installer entre nous. Et bien vite, un rire s’échappe de mes lèvres lorsque Tony fait l’idiot pour faire rire mon fils. Tout en écoutant mon ami, je caresse les cheveux de mon garçon voyant qu’il commence à avoir les paupières lourdes malgré son éclat de rire quelques instants plus tôt. Je décide donc de terminer notre conversation, puis de rentrer. C’est vrai qu’il commence à se faire tard.

- Je sais, c’est justement pour ça que le groupe n’arrive pas à trouver leur bonheur dans les remplaçants qui sont passé. Je suis surement celle qui se rapproche plus de ta façon de jouer puisque c’est toi qui m’as appris et pourtant ça n’empêche pas Karl de me critiquer au moins milles fois par répétitions.

Je hoche doucement des épaules pour appuyer mes dire, malgré un petit sourire au coin des lèvres à la dernière phrase de Tony. Ça me fait du bien de le retrouver comme ça, sur de lui et de son talent. Ça fait du bien. J’avais vraiment hâte qu’il refasse parti intégrante de notre quotidien. Comment avant, mais d’une nouvelle façon. Le groupe n’était pas pareil sans lui.

- Je crois aussi que les tournées ne seront pas pour bientôt. Et pour être honnête, ça ferait mon affaire qu’on reste tranquille une année de plus pour genre… une année de vacances, ça serait pas pire. Il a un début à tout alors ! Et je suis certaine que ça serait très bénéfique pour le groupe de mettre tout le monde carte sur table pour voir où tous on est rendu. Faire une mise au point en quelque sorte.

Je rigole à ses paroles en hochant la tête. Ça, tout le monde le sait qu’il aime être sur scène devant une foule en délire.

- Ça je le sais ! Tu pourras retrouver toute cette adrénaline rapidement, je suis sûr.

Je lui lance un sourire en coin avant de reposer mon regard sur mon garçon. Je caresse une dernière fois ses cheveux avant de me redresser un peu plus.

- Je crois qu’il serait temps pour nous de rentrer avant que Teddy ne s’endorme pour vrai contre toi. Et… je te laisse les restant de pizza, ça te fera tes déjeuners du reste de la semaine.

Je lui lance accompagné d’un clin d’œil moqueur.  Avant de prendre Teddy dans mes bras, je rassemble mes choses que je glisse dans le sac avant de le passer sur mes épaules. Puis, je me tourne vers Tony et lui embrasse la joue avant de me redresser, un doux sourire sur les lèvres.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais que tu peux m’appeler n’importe quand, n’est-ce pas ?
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Ouais, un pas vers Karl. Oui, il le fera. Bientôt… un jour ou l’autre… l’idée même l'angoisse quand même pas mal. Mais c’est Karl. Il devrait plutôt être en confiance, non ? Il le connaît depuis presque la moitié de sa vie. alors pourquoi c’est si difficile de penser à lui faire face ?

- Ouais, merci.

Il se sent certes un peu mal de devoir les obliger à mentir… quoique non, c’est pas tant mentir que de ne pas en parler. Mais quand même… il devrait aller voir Edge, d’ici quelques jours… question de provoquer les choses… ouais, à envisager concrètement.

- Ouais… je sais… ça me manque aussi tout ça. Mais c’est pas une raison pour rejeter les autres.

Évidemment, quand Karl n’a pas ce qu’il veut, il boude et est désagréable. Il s’est toujours comporté comme ça et avant, Tony ne s’en préoccupait pas tellement. Il avait l’énergie et le boost pour artificiel pour y faire face. Et concrètement, il doutait qu’à ces moments-là, il ne pouvait agir autrement que de se prendre la tête avec Karl. C’était divertissant, à l’époque et généralement, ça  se terminait sur un match presque nul et ils faisaient généralement tout autre chose.

- Raison de plus de ne surtout pas s’attaquer à toi. Et pis bon, il se plaint tout le temps, tout le temps. Je suis pas sûr que j’arriverai à le supporter maintenant.

Tony a passé presque trois ans presque tout seul. Enfin, pas tout seul, tout seul, mais surtout avec des étrangers, des connaissances. Surtout des étrangers. Des gens qui ne le connaissent pas vraiment. C’était plus facile pour briser la routine. Il appréhende vraiment le retour à une vie normale. Normale pour lui en tout cas. Il n’est pas certain d’arriver à gérer sa normalité d’avant. Mais est-ce qu’il peut imposer aux autres son… comment dire… son nouveau mode de vie ? Il ne doute pas de sa capacité à gérer la musique, il ne doute pas de son talent, mais il doute d’être à la hauteur de tenir bon dans cette vie d’avant.

- T’en fait pas pour ça, je suis tout à fait prêt à ne revenir que lorsque tu voudras recommencer tout ça, les tournées et tout ça, propose-t-il, en rigolant. Ouais, une mise au point…

L’idée ne lui plaît pas tant que ça, de faire une mise au point. Contrairement à l’idée d’être le centre d’attention. Ça, il adore ça, il ne peut pas le nier et Angie le sait, effectivement. Mais il se demande si justement, cette adrénaline ne va pas le faire capoter un peu… un retour aux sources. Oui, cette adrénaline lui manque… terriblement, mais il n’a jamais été vraiment à jeun avec cette adrénaline. Va-t-il savoir gérer ? Cette perspective est terrifiante. Angie annonce son départ potentiel avec Teddy qui, effectivement, donne l’impression qu’il ne va pas tarder à dormir.

- J’ai rien contre cette idée, dit-il, tendrement.

Après tout, Teddy est son filleul et il adore ce gamin. Vraiment. Mais bon, s’il veut encore cacher sa présence à New-York à Karl, mieux vaut qu'il évite de garder Teddy à coucher. Angie lui offre gracieusement les restes de pizza. Il ricane.

- Effectivement, quelques collations. T'inquiète pas, y’aura aucun gaspillage !

Tony se lève également, pour au moins escorter Angie à la porte. Et même plus loin, il est hors de question qu’il la laisse se dépatouiller avec toutes les portes sur son chemin, du moins celles du Miranda Height. Après tout, elle transporte un précieux fardeau.

- T’es ok pour conduire ?

Il a toujours été très attentif à la sécurité de ses proches. Il avait beau être défoncé, il a toujours fait le tour de tous ceux qui s’endormaient avant lui. Et il y en a eu tellement…

- Ouais, je sais. Pareil pour toi. Même si ça concerne Karl, dit-il, à moitié blagueur.

Ouais, peu importe la situation, Angie peut toujours compter sur Tony. Évidemment, elle n’a pas eu tellement l’occasion ces deux dernières années, mais comme elle est toujours restée en contact, parce que Tony refusait de délaisser Teddy, même s’il était loin avant d’arriver à New-York. Il la précède donc jusqu’à sa voiture, ouvrant les portes sur son passage.



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Parler de son potentiel retour dans notre quotidien me fait plaisir. J’ai hâte de retrouver le groupe entier, ma famille entière. Pouvoir se refaire nos soirées entre amis, même si elles risquent d’être très différentes maintenant. Mais ça ne sera que pour le mieux, j’en suis certaine. On ne pouvait tout de même pas rester avec la même routine toute notre vie. On vieillit veut, veut pas et on avait besoin d’une nouvelle routine. Ça ne sera que pour le mieux. Moins de drogue, c’était ce dont on avait besoin. Je suis même sûr que ça va aider Karl a réduire sa consommation maintenant qu’il sera le seul à en prendre. Déjà qu’il faisait attention à la maison à cause de Teddy.

- Tu le connais, il veut que tout soit parfait. Comme tu voulais que tout soit parfait.

Répliqué-je lorsqu’il mentionne que ce n’est pas une raison pour rejeter les autres. Ça ne doit vraiment pas être facile de se trouver et se faire une place dans un groupe aussi souder que The RIP. Moi-même au début de la formation du groupe, j’ai dû faire ma place et ce n’était vraiment pas facile. Sans mon amitié avec Karl, je ne crois vraiment pas que j’aurais réussi ou que j’aurais persévérer aussi longtemps. Après tout, ça été vraiment difficile avec Edge au début. Il ne me faisait pas confiance. Heureusement que ça s’est arrangé avec le temps. Je crois que c’est avec Dgee que ça a cliqué le plus rapidement au début. On s’est rapprochée rapidement à mon plus grand bonheur. Elle a été ma première vraie amie. Je ne verrais plus ma vie sans elle. Sans eux tous en fait. Juste l’absence physique de Tony dans ma vie dans les dernières années à créer un vide que je n’ai vraiment pas aimé. Alors je ne veux pas imaginer s’il l’avait complètement quitté. Ça aurait été atroce.

- Mais si tu vas y arriver. Une bonne réplique pour le faire taire comme tu sais si bien le faire et voilà c’est réglé. Puis, il n’est quand même pas si pire quand même sinon le groupe n’aurait pas fait si long feu.

Un clin d’œil amusé accompagne mes paroles. Je connais Karl depuis 30 ans et, oui, lorsqu’il est question de musique, il est vraiment pointilleux, mais il n’est pas si pénible. Et s’il l’était autant, je ne crois pas que le groupe aurait survécu aussi longtemps. Ils se seraient séparés il y a longtemps. Mais non, le groupe est toujours là.

- Tu peux revenir bien avant ! De tout façon, ce n’est pas en claquant des doigts qu’une tournée se fait, donc revient et faites un nouvel album pour une nouvelle tournée, rigolé-je en finissant par lui tirer la langue. Puis, mon sourire redescend pour être un simple sourire alors que je viens lui serrer la main. Une mise au point, ce n’est pas quelque chose de négatifs. Je crois que ça ferait du bien à tout le groupe cette mise au point. Les dernières années ont été intense alors vous avez besoin de voir où vous en êtes pour repartir au même point de départ.

Dis-je doucement essayant de faire en sorte que l’idée d’une mise au point soit moins perçue négativement. Un sourire tendre se dessine sur mes lèvres lorsque je le vois si tendre face à la possibilité que Teddy dorme chez lui. Ça me ferait plaisir, mais il y a Karl…

- Dès que tu auras parler avec Karl, tu pourras le garder à dormir, promis.

Alors que je rassemble nos choses dans un sac, j’annonce à Tony que je lui laisse les pizzas. Et sa réponse me fait bien évidemment rigoler.

- Je compte sur toi alors !

Une fois mon sac sur mon épaule, je prends mon fils dans mes bras et je suis Tony qui m’ouvre les portes. Alors qu’on descend les escaliers, Tony me demande si je suis ok pour conduire. Je lui fais alors un petit sourire en coin amusé de voir qu’il est toujours aussi attentif à nous.

- T’en fais pas pour ça, je suis parfaitement apte à conduire. J’ai presque pas bu et c’est Teddy qui s’endort pas moi.

Lui dis-je sincèrement et toucher de le savoir aussi protecteur. Arrivé à la voiture, j’hoche la tête amusé par la fin de sa phrase. J’installe Teddy dans la voiture, puis me retourne vers Tony pour le serrer dans mes bras.

- Merci d’être resté là malgré tout. J’ai hâte de pouvoir refaire des soupers avec vous tous.

Je dépose un baiser sur sa joue, puis me recule en soufflant un « bye » et je vais m’installer derrière le volant pour rentrer chez moi. Après un dernier bye de la main, je démarre la voiture et quitte la place de stationnement et part.
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