Guide pour comprendre l'autisme
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Dr Akopian

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guide sur l'autisme
Vous avez décidé de vous lancer dans l’aventure et de jouer un personnage autiste ? Grand bien vous en fasse ! Mais sachez avant toute chose que l’autisme est un handicap complexe et varie énormément selon les personnes, le milieu dans lequel elles évoluent, le soutien dont elles bénéficient etc.
Pour commencer, une petite définition rapide :
L’autisme est un handicap neurodéveloppemental, c’est à-dire un handicap de naissance, un trouble propre au système nerveux. Ce n’est pas une maladie et cela ne s’attrape pas ou cela ne se transmet pas. Certains scientifiques pensent que l’autisme pourrait être héréditaire, mais rien n’a pu prouver ou démentir formellement cette théorie pour l’instant.
L’autisme affecte les sens, les habiletés sociales et peut également expliquer des comportements dits stéréotypés (battre des mains, faire des bruits de gorge, se balancer etc.). Certaines personnes autistes vont s’avérer hypo ou hypersensibles et d’autres vont témoigner de difficultés pour ce qui est de la communication verbale, voire être totalement non-verbales.
Elles vont souvent avoir des intérêts spécifiques, c’est-à-dire des domaines pour lesquelles elles vont se passionner à des degrés peu communs. Pour donner un exemple, je suis moi-même passionnée de films et séries en général et, en plus d’avaler toutes sortes de contenus, j’adore apprendre des anecdotes sur les lieux de tournage, mémoriser les noms des acteurs de doublage, connaître des tropes spécifiques etc.
Il est difficile pour une personne autiste de séparer son handicap de sa personne, ce qui est la raison pour laquelle beaucoup de personnes de la communauté autiste (moi y compris) préfèrent employer le terme « autiste » pour se désigner plutôt que « personne avec autisme ». De cette façon, nous témoignons du désir d’être acceptés dans notre entièreté, handicap compris, dans une société qui tend plutôt à vouloir nous faire rentrer dans la norme, sans se soucier de notre bien-être.
Après cette définition rapide, laissez-vous guider à travers quelques conseils qui vous aideront à créer un personnage autiste.
Construire le personnage
Cela peut paraître un peu simpliste ou ridicule, mais trop de fois, des joueurs font l’erreur de se lancer dans la création d’un personnage neurodivergent (c’est-à-dire un personnage qui a un handicap ou un trouble neurologique) en se focalisant uniquement sur l’aspect handicap, ce qui peut donner lieu à des personnages clichés, manquant de profondeur et difficiles à jouer et à intégrer (pensez « clone de Sherlock » ou « clone de Sheldon Cooper »).
Il est important de se rappeler que chaque personne autiste est différente de l’autre, bien que notre handicap puisse nous rapprocher sur certains points. Oui, une personne autiste pourra aimer les trains, les mathématiques, être profondément introvertie et même être un génie. C’est un cliché, mais ces personnes existent et il ne faut pas pour autant l’oublier. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’il s’agit là de la seule représentation possible de l’autisme.
Un personnage autiste pourra être passionné par les chevaux, détester les sciences, être fasciné par la psychologie humaine etc. De même, il pourra également être extraverti et chercher le contact humain, malgré l’épuisement que cela peut représenter, ou se sentir plus à l’aise auprès d’un petit groupe sélectif de personnes.
Un personnage autiste peut être blanc, noir, latino, asiatique etc. En dépit des médias qui laissent à penser que la personne autiste est typiquement un homme cisgenre hétéro blanc (quand il ne s’agit pas d’un enfant), il y a une grande diversité de genres, ethnicités et orientations sexuelles / romantiques parmi les personnes autistes. Certains affirment que leur propre perception de leur genre et/ou sexualité est influencée par leur autisme, ce qui a donné naissance au terme autigenre, quand d’autres personnes préfèrent dissocier les deux.
La culture d’un personnage peut avoir une grande influence sur son handicap et la manière dont il est perçu et a été pris en charge. Une personne noire pourra avoir eu beaucoup de difficultés à se faire diagnostiquer, voire avoir le mauvais diagnostic, tandis qu’une personne plus proche du cliché aura eu plus de facilités, mais pourra également avoir subi une grande pression pour rentrer dans la norme, à travers des thérapies qui n’ont pas toujours pour but de soutenir la personne autiste, mais de la faire rentrer dans le moule.
En bref, s’il est important de se renseigner sur l’autisme avant de créer son personnage, il faut avant tout se rappeler que vous créez un perso. Un personnage avec son histoire, son caractère, ses particularités etc. Savoir que votre perso a des difficultés avec les sons aigus et qu’il a tendance à battre des mains quand il est heureux ? Bien. Mais en-dehors de cela ? Qu’est-ce qui le définit ? Quelles sont ses aspirations ? Qu’est-ce qui le pousse à avancer dans la vie ? Si vous n’êtes pas en mesure de répondre à ces questions, cela veut probablement dire que vous avez besoin d’un peu plus de temps pour façonner votre personnage et le faire vôtre…
Réfléchir à l’impact de son handicap sur votre personnage
Un handicap n’est pas anodin. Que la personne en ait conscience ou non, sa vie va être façonnée de bien des façons par cette différence. Dans le cadre de l’autisme, il n’est pas rare que des personnes n’ayant pas été diagnostiquées dans leur jeunesse aient connu des années difficiles à l’école.
Typiquement perçus comme « autres » ou « bizarres », nombreux sont les autistes rapportant avoir été tourmentés pour leurs centres d’intérêt et leur intensité, leur difficulté à comprendre les codes sociaux et à les intégrer, ainsi que pour leur maniérisme. Des troubles qui peuvent persister au-delà de l’environnement scolaire, jusque dans le milieu du travail…
Cette maltraitance systématique laisse des traces et il n’est pas rare qu’une personne autiste souffre de troubles post-traumatiques ou de phobie scolaire. Sans diagnostic, les proches et le personnel éducatif tendent à penser que la personne ne fait pas « d’effort » pour s’intégrer, qu’elle est même fautive pour le traitement subi (une mentalité qui tend à évoluer petit à petit au fil des ans, mais persiste tout de même encore).
Avec un diagnostic, une pensée équivalente peut être entretenue ou les proches peuvent adopter un comportement radicalement opposé, surprotégeant la personne autiste par peur qu’elle subisse d’autres brimades.
Les personnes autistes, diagnostiquées ou non, vont devoir redoubler d’ingénuité et développer des réflexes de survie pour des situations qui semblent bénignes à d’autres. Aller à un concert ? Prendre les transports en commun ? Prendre part à une réunion ? Aller faire les courses ? Des activités du quotidien, ou qui devraient constituer un loisir, deviennent un véritable challenge et peuvent constituer des sources redoutables d’épuisement et de crise de nerfs.
Ainsi, une personne autiste pourra avoir pour réflexe de ne jamais sortir sans son casque ou ses écouteurs, lui permettant d’atténuer le bruit de la circulation. Elle se retrouvera donc dans une position inconfortable lorsque, sortant avec des amis, on lui demandera de les retirer pour prendre part à la conversation, ce qui pourra parfois s’avérer impossible.
Elle pourra également choisir de ne pas prendre part à des activités sociales trop éprouvantes, ce qui peut lui valoir d’être progressivement exclue de son cercle d’amis / de collègues, en particulier s’ils ne sont pas conscients de ses difficultés. Ou la personne autiste se contraindra et rentrera chez elle en larmes et en épuisement total, une fatigue qui peut persister plusieurs jours et se transformer en véritable burnout si la personne autiste ne prend pas le temps de se reposer et de respecter ses limites.
D’un autre côté, votre personnage peut également s’appuyer sur son autisme pour exceller dans son travail, si le domaine le lui permet, ou faire des connaissances et des rencontres en s’aidant de ses intérêts spécifiques (comme des rencontres IRL autour d’un manga, d’un forum etc.). Certaines personnes introverties pourraient également graviter plus facilement vers les personnes autistes, qui comprendront plus aisément leur besoin de tranquillité et respecteront leurs limites.
Réfléchir à la perception du personnage et de son entourage vis-à-vis de son handicap
Certaines personnes autistes embrassent totalement leur autisme, allant jusqu’à refuser la notion d’handicap, préférant se considérer comme différentes. D’autres pourraient au contraire aspirer à la normalité. Et d’autres gravitent entre acceptation et rejet, selon le moment, l’humeur, les difficultés rencontrées etc.
Cette perception peut totalement changer la manière dont vous allez créer et jouer votre personnage. Un personnage qui embrasse totalement son autisme pourra avoir plus de facilités à en parler à autrui et se laisser être différente (battre des mains en public, se balancer etc.), quand un personnage qui a plus de complexes pourrait chercher à être perçu comme neurotypique et chercher à cacher ses stéréotypies, ce qui peut avoir des conséquences difficiles à gérer sur le long terme.
Il est important de réfléchir à l’histoire de votre personnage à ce sujet. Un personnage qui grandira dans une famille qui l’encourage et le supporte dans son handicap aura un caractère très différent d’un personnage qui grandira sans soutien ou qui pourrait même être maltraité pour ne pas « rentrer dans le moule ». On peut difficilement imaginer qu’un personnage s’étant entendu dire toute sa vie qu’il n’était jamais « assez », qu’il devait faire plus d’efforts, que tous les problèmes de sa famille reposaient sur lui et ses troubles, soit en mesure de faire preuve d’énormément de positivité et d’acceptation de soi, par exemple.
De la même façon, le support reçu par votre personnage peut jouer énormément sur la personne qu’il est au moment où vous choisissez de le jouer. Supposons que vous le décrivez non-verbal dans ses jeunes années. C’est un trait qui peut persister et qui peut être accommodé de bien des façons (logiciels vocaux, le vieux combo « Papier + stylo », l’utilisation d’applis sur un téléphone portable etc.) et qui peut disparaître et ressurgir au fil de la vie (j’étais pour ma part non-verbale aux alentours de mes 2-4 ans et je suis devenue verbale par la suite, avec des phases non-verbales en cas de stress intense).
C’est aussi un trait qui peut ne pas être accommodé correctement ou que l’on peut pousser, parfois même abusivement, la personne à dépasser, ce qui peut en soi être un traumatisme. C’est également un trait qui peut disparaître, soit parce que la personne est dans un environnement positif, soit parce que la personne avait juste besoin d’un peu plus de temps pour parler ou pour d’autres raisons qui ne sont pas encore connues ni établies par la communauté scientifique.
Un personnage non-verbal qui sera accommodé et aura été encouragé à s’exprimer et à être autonome n’aura pas le même comportement qu’un personnage non-verbal à qui l’on aura refusé cela.
Un handicap n’est pas une tragédie inhérente
Si vous avez dans l’intention de faire un personnage handicapé pour le « drama », je vous conseille de l’oublier ou de prendre le temps de réfléchir au sujet et de parler aux personnes directement concernées (personnes autistes, de préférence, même si l’entourage peut aussi apporter sa lumière sur certaines choses).
En dépit des difficultés qu’un handicap comme l’autisme peut représenter, il faut prendre conscience qu’une majorité de ces problèmes sont sociétaux et
témoignent d’une difficulté, voire d’un rejet d’intégration et d’acceptation.
Par exemple, bon nombre de personnes autistes ne seraient pas au chômage à ce jour s’il était possible d’être embauché pour ses capacités et non au travers de critères sociaux arbitraires, au travers des entretiens d’embauche.
L’handicap en lui-même n’est pas tragique et ne signifie pas la fin de tout pour qui que ce soit. Des docteurs conseillent souvent aux parents de faire le « deuil » de leur enfant, comme si l’annonce d’un handicap était équivalent à une sentence finale. Pourtant, l’enfant demeure le même avant et après l’annonce du handicap. Il était autiste avant d’avoir été diagnostiqué, le diagnostic ne fait que mettre en lumière l’évidence.
Pourtant, être reconnu comme autiste n’est pas sans conséquences. Les préjugés ont la vie dure et les gens perçoivent l’autiste lambda comme Rain Man, un génie socialement dysfonctionnel qui serait soi-disant incapable de vivre en société (anecdote : le personnage de Rain Man est basé sur Kim Peek, un homme atteint du syndrome du savant qui n’était PAS autiste. A contrario, Shaun Murphy, de la série The Good Doctor, est à la fois autiste et savant, les deux handicaps étant totalement distincts l’un de l’autre, ce qui est établi dans le premier épisode).
Quand un autiste choisit de faire son « coming-out », c’est rarement sans peur. Les neurotypiques à qui il se confie pourraient choisir de renier son diagnostic, prétextant qu’il est trop fonctionnel pour être autiste, l’infantiliser (ce qui peut partir d’une bonne intention) ou le fuir par malaise vis-à-vis de son handicap. A contrario, ils peuvent également prendre le temps de se renseigner, lui poser des questions, chercher à l’accommoder en respectant ses choix etc.
Une personne autiste peut être entourée d’amis, fonder une famille (si tel est son choix), avoir une vie remplie de voyages et d’expériences diverses etc. Aucune personne autiste n’a la même vie, exactement les mêmes difficultés, les mêmes facilités… Certaines seront plus solitaires et s’en satisferont, d’autres pourront aspirer à l’amitié, l’amour etc. Elles pourraient chercher à se rapprocher d’autres personnes neurodivergentes, qu’elles jugent plus à même de les comprendre, ou chercher la compagnie de neurotypiques ou d’autrui sans critère particulier.
En bref, même si la vie de votre personnage autiste peut avoir été particulièrement compliquée et difficile, gardez en tête qu’un tel personnage n’a pas à baigner éternellement dans la tragédie ni à être tragique en soi. Votre personnage peut être heureux, entouré, épanoui et oui, il peut aussi avoir ses moments difficiles, douloureux, des épreuves à surmonter. Bref, comme n’importe quel autre personnage !
Pour finir, voici quelques personnages autistes issus de médias divers que j’estime être une bonne représentation et dont vous pourriez éventuellement vous inspirer pour vous aider dans votre processus de création :
- Adam Raki du film Adam (2009)
- Abed Nadir de la série Community
- Billy Cranston du film Power Rangers (2017)
- Zen du film Chocolate (2008)
- Linda Freeman du film Snow Cake (2006)
- Rizwan Khan du film My name is Khan (2010)
- Wendy du film Please Stand By (2018)
- Renee du court-métrage Renée ou Loop sur Disney +
- Julia du programme pour enfants Sesame Street
Si vous êtes intéressés par plus de précisions, n’hésitez pas à me joindre par MP (@lenny cooper) !
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