they show their truth one single time (wiley's & hampton)

Assis à l’arrière de la voiture de ton frère qui conduit, Leja sur le siège passager, tu soupires tandis que tu observes la route qui te mène jusqu’à Staten Island. Ross t’a invité au barbecue d’un ami à lui que tu ne connais pas et où tu ne connaîtras certainement personne à part les deux zigotos maintenant amoureux et heureux.  Il t’a prévenu que c’était un barbecue chill, donc pas de quoi te ramener avec tes plus belles tenues. Tant mieux, tu n’as pas envie de faire l’effort ce jour-là. Pour la première fois depuis… très longtemps, tu t’es habillé sobrement. Un tee-shirt noir et un jean de la même couleur. Et pire encore, tu n’as mis aucun anti-cerne. « Vous ne m’avez même pas dit si je faisais assez hétéro comme ça. » balances-tu tout en tapotant sur ton portable pour t’occuper pendant le trajet. Pour une fois que tu fais l’effort de ne pas débarquer dans un endroit en ressemblant à la diva Mariah Carey (non, tu n’exagères pas du tout)… « J’ai tellement hâte de rencontrer tes amis, Ross ! Ah, et de sentir la chipolata aussi. ». Tu lances un grand sourire dans le rétroviseur intérieur. Est-ce que tu as une tête à aimer aller faire des barbecues ? Tu ne comprends même pas pourquoi ton frère a insisté. Peut-être parce que tu as une gueule de déterré en ce moment ? Ou parce qu’il s’en veut que tu déménages plus vite que prévu ? Des questions dont tu n’auras jamais la réponse car tu ne comptes pas lui demander. Cela te fera du bien de fréquenter un peu autre chose que le beau monde de New-York. Peut-être que tu pourras aider au barbecue et même couper du bois comme bûcheron viril… Ouais, non, ça ne risque pas mais l’intention c’est d’y avoir pensé. Tu viens alors passer tes bras autour du siège de Leja juste pour l’embêter un peu. « On arrive bientôt ? ». Non pas qu’il te tarde mais tu as juste envie de faire l’enfant. Juste pour leur rappeler de ne pas en faire un trop vite ensembles. Tu es trop jeune pour être tonton, d’accord ?

« Ouiiiii c'est bon je suis prête ! » râle Alejandra alors que les deux hommes qu'elle accompagne l'attendent de pieds ferme. Elle enfile sa seconde sandale avant d'attraper sa veste pour descendre rapidement jusque dans la voiture de Ross. Sa main dans celle de Ross alors qu'il conduit, elle pose son regard sur la route, elle est déjà fatiguée d'avance du trajet mais au moins, elle se prépare à un bon après-midi, ou du moins, elle pense. Ross lui dit qu'ils vont voir un ami qu'elle connaît mais elle ne se souvient pas vraiment connaître quelqu'un qui habite à Staten Island,mais peut-être que sa mémoire lui fait défaut. « Que tu fasses hétéro ou pas, le plus important c'est que tu sois toi, d'accord ? » demande Leja, elle ne voulait pas qu'il se sente mal dans sa peau ou qu'il se sente gêné d'être lui. Elle n'accepterait pas que quelqu'un fasse une quelconque remarque sur son beau-frère, elle serait même capable de sortir les griffes si quelqu'un faisait une quelconque remarque. Leja ne peut s'empêcher de glousser quand il fait ce qu'elle pense être un sous-entendu sexuel et elle se pince les lèvres « moi aussi j'ai hâte de les rencontrer, parce que je suis sûre que je ne les ai jamais rencontré ceux là. » Si seulement elle savait Leja. La brune pose une main sur la cuisse de son mari, qui semble beaucoup trop concentré pour que ce soit possible, elle ose alors un « Détend toi ça va bien se passer tu sais, on sait se tenir. » Même si avec un coup dans le nez, Alejandra Wiley a un comportement très exacerbé, elle sait tout de même comment agir en société et passer pour quelqu'un de sobre alors qu'elle est un peu trop alcoolisée. A la question d'Axel, Leja jette un oeil à son gps qui tourne dans le vide puisque Ross connaît la route et elle répond d'un air mi blasé, mi heureux « On en a encore pour vingt-cinq minutes mais il y a des bouchons à la sortie du pont. » souffle Leja en regardant Ross « si tu as besoin que je conduise tu me dis surtout. » Elle ne voulait certainement pas qu'il pense qu'elle n'avait pas envie de prendre la voiture, même si ce n'était pas la sienne et qu'elle n'avait pas conduit depuis des lustres, elle n'avait tout de même pas perdu la main et ça, pour elle, c'était une bonne chose.

@Benjamin Hampton @Axel Wiley @Ross Wiley

ross doit admettre qu'il est lui-même étonné par la situation. c'est bien la première fois depuis qu'ils vivent ensemble que son frère ne passe pas plus de trois heures dans la salle de bain. pire encore.. sans doute l'une des première fois depuis longtemps qu'il voit son frère à nouveau habiller aussi sobrement. ce qui aurait certainement réjouit ses parents mais, qui le perturbe d'avantage.  « leja à raison. tu es comme tu es et c'est le plus important. » non pas qu'il s'imagine que son frère puisse faire une mini dépression suite à son futur départ.. après tout il n'a jamais chercher à mettre axel dehors, que sa relation avec leja soit désormais officielle ou non.  « de sentir la.. » réfléchir était peut-être une mauvaise idée. est-ce qu'il pense vraiment à ça ? bref, ross secoue la tête parce qu'il n'a aucune envie d'imaginer son petit-frère dans ce genre d'histoire, surtout pas après ces derniers chagrins d'amours. autant dire que le mec qui voudra rentrer dans la vie de son frère aura intérêt de se tenir à carreau.  « je suis pourtant certain que tu as du le croiser une ou deux fois mais, vous allez voir ça va être cool !  » est-ce qu'il essaye de se rassurer ? un peu. après tout.. c'est bien la première fois qu'il peut vraiment présenter sa femme sans avoir ce sentiment de mensonge sur la conscience. concernant celle-ci, tout ce qu'il doit faire c'est maintenir la tequila très loin de son passage -et du sien en même temps-  « ne t'inquiète pas. mais je garde ta proposition en tête pour le retour. » petit clin d'œil parce qu'il n'est pas à l'abris de boire un verre ou deux, surement du vin parce que connaissant ben ce n'est pas le genre à faire dans la bière comme lui -ce qui risque de plaire à son frère-  « je pense que tu va bien t'entendre avec lui axel. » c'est même peut-être le seul de ses amis qu'il risque vraiment de pouvoir supporter. heureusement la route est assez rapide, les embouteillages s'esquivent facilement. c'est la première fois qu'il rend visite à benjamin chez lui, d'habitude ils se retrouvent au club pour une petite partie de badminton.  « c'est plutôt jolie ici. vous venez ? » ce n'est qu'un barbecue entre amis, tout va bien ce passer, pourquoi ça n'irait pas après tout ?

Ma femme a tellement insisté. L'été arrive, il recommence à faire doux, le soleil se remet à pointer le bout de son nez. Elle veut vraiment le faire ce fameux barbecue, dont elle me parle temps depuis des semaines. J'ai accepté, quel autre choix j'ai que de lui donner tout ce qu'elle me demande, une part de culpabilité en jeu. Quand j'ai vu la liste d'invités se rallonger, j'ai décidé d'ajouter un nom, celui d'un ami que je ne mets d'ordinaire jamais lorsque l'on organise ce genre de repas ou d'apéritifs, le nom de l'un des hommes  avec qui je joue occasionnellement au tennis. Je ne savais pas vraiment s'il allait accepter l'invitation ou pas, car de ce que je sais de Ross, nous n'avons pas vraiment les mêmes fréquentations, il se pourrait donc qu'il ne se sente pas totalement à sa place. Mais justement, je l'apprécie bien ce Ross, alors j'aimerais me rapprocher de lui. Il est différent de mon cercle social habituel, et Dieu sait que j'ai besoin de changer d'air en ce moment. C'est pour cela que lorsqu'il me dit qu'il souhaiterait venir accompagné de sa femme et de son frère, c'est loin de me gêner, quoi de mieux pour apprendre à connaître un ami que de discuter avec sa famille, n'est-ce pas ?
J'étonne ma femme sortant de la salle de bain, c'est si rare pour moi de ne pas mettre de cravate, même lors de dîner entre amis, j'ai toujours ce côté un peu strict, une part de moi que j'essaye de relâcher, et ça passe par ce genre de petits détails. Les invités arrivent, et alors qu'elle s'occupe de faire la conversation à une amie à elle, la sonnette retentit à nouveau, je lui fais signe de rester en place, la pauvre n'arrête pas de faire des allers retours entre le jardin, la cuisine et la porte d'entrée, je peux bien accueillir quelques personnes moi aussi. « Ross ! » je souris après avoir ouvert grand la porte, mais le visage de la femme qui tient sa main m'est familier. Beaucoup trop familier. Mon sourire meurt brutalement. Alejandra ? Ne me dites pas que ? « ravi que tu aies pu venir. » je déclare, juste avant de voir la personne qui se cache derrière le couple. Oh non. Son frère, c'est Axel. C'est un cauchemar, c'est impossible. Je n'ai même pas le réflexe de m'écarter de la porte pour les laisser entrer. Quelques secondes de trop, je dévisage Axel, mon teint a pâli, j'ai l'impression que mon âme a quitté mon corps. Il n'est pas comme d'habitude. Ressaisis-toi, Benjamin. Le cœur battant, je lâche enfin mon amant du regard, je ne peux pas flancher, il faut que je garde la tête haute. Ce n'est pas le moment de montrer un signe de faiblesse. Je me tourne vers Alejandra, tentant de masquer les appels à l'aide que mes yeux veulent laisser transparaître. « On se connait de la saberist academy, je me trompe ? » Si seulement je pouvais finir comme Dom Juan, engouffré par une faille qui pouvait se former là, maintenant dans le sol, sous mes pieds. Si seulement je pouvais me réveiller. Mais j'ai l'honnête impression que je suis bel et bien dans la réalité, et que je dois faire face à mes démons, si je veux survire à cette horrible blague que le Destin a décidé de me jouer.

Pourquoi est-ce que Leja est parfaite et trouve toujours les bons mots même lorsque tu fais des tentatives d’humour nulles ? Ross a vraiment de la chance, et tu comptes bien lui rappeler tous les jours. De toute façon, avant même qu’elle devienne officiellement ta belle-sœur préférée (c’est aussi la seule), tu l’as adopté. Tu hausses alors un sourcil lorsque ton grand frère te dit que tu risques de bien t’entendre avec son ami et lorsque vous arrivez devant la maison à Staten Island, tu comprends pourquoi. Depuis quand Ross traîne avec des riches ? « Oh, tu veux que j’en fasse mon sugar daddy c’est ça ? » lances-tu ironiquement avant de tapoter l’épaule de Ross. « C’est de l’humour, je compte jouer le petit frère parfait. ». Oui, le petit frère parfait et non le boulet qu’il se traîne aux pieds depuis plusieurs mois maintenant. Heureusement pour vous deux, c’est bientôt fini et tu vas pouvoir recommencer à lui faire des crises lorsqu’il passera plus d’une semaine sans venir te voir dans ton futur nouvel appartement. Seulement voilà, lorsque la porte s’ouvre et laisse apparaître l’homme marié dont tu es l’amant et a qui tu as plus ou moins dévoilé tes sentiments, ton grand sourire disparaît automatiquement de ton visage. Tu observes d’abord Ross… Puis Benjamin… Et pour finir, Leja, avec des gros yeux. C’est un piège ? Tu tentes tant bien que mal de te cacher derrière le couple, la main sur ton front comme si le soleil te tapait trop fort sur la tête. Non, là, c’est le regard de Benjamin qui tape un peu trop fort. Et dire que tu es habillé comme une personne lambda… Bon, il t’a vu plus de fois nu qu’habillé mais quand même, tu as une réputation de styliste en plein essor à tenir. Est-ce que cela veut dire que tu vas voir sa femme ? Seigneur. Tu n’a jamais été croyant mais tu as soudainement envie d’aller déposer un cierge à l’église la plus proche. Tu vas devoir trouver une excuse pour quitter ce barbecue au plus vite pour éviter le pire. Dire que tu as demandé à Leja de mentir pour toi… et pour Benjamin aussi – surtout. « Bonjour. ». C’est le seul mot qui sort de ta bouche pour Benjamin et heureusement, l’attention de l’homme d’affaire se focalise sur Leja. Si tu aimes pourtant être le centre de son attention habituellement, aujourd’hui tu as décidé de te faire tout petit.  Et sans le vouloir, Ross vient te de donner une nouvelle raison de détester les barbecues. En plus de puer la saucisse grillée, tu vas avoir le plaisir de mentir à ton propre frère et voir Benjamin avec sa femme. Tu ne pouvais pas rêver mieux en cette journée, vraiment. « Depuis quand tu es ami avec des hommes d'affaires ? » chuchotes-tu à ton frère sans aucune discrétion. Ben ouais, c'est bien de parler à voix basse mais si Benjamin n'était pas juste devant vous, ce serait tout de même mieux.

Elle ne savait pas vraiment quel sentiment la prenait quand elle était dans la voiture, elle était à la fois excitée de rencontrer des amis (qu'elle ne connaissait pas) de Ross, à la fois angoissée d'être jugée pour ce qu'elle était. Peut-être que c'était des personnes bien trop riches qui allaient la juger sur son statut de propriétaire d'un bar à chats, peut-être que... Non, elle ne voulait pas y penser, elle profiterait parce qu'au fond elle était avec deux personnes qu'elle aimait beaucoup et c'était tout ce qui comptait. Leja ne peut s'empêcher de rire à la remarque d'Axel et s'il peut en faire son sugar daddy et lui acheter toutes les paires de chaussures qu'elle veut, elle ne dit pas non. Mais elle garde sa remarque pour elle. « C'est parti ! » répond Leja à Ross en le suivant, sa main dans celle de son mari. Quand la porte s'ouvre, elle déglutit et sourit, un sourire automatique, un sourire qui veut tout dire. Ça n'aurait pas pu être plus simple. Ses yeux qui clignent rapidement, elle souffle pour se donner une contenance, tout le poids de son mensonge qui lui tombe sur les épaules. Elle est incapable de mentir. Et le regard de Benjamin, elle a presque envie de lui mettre une gifle pour qu'il se réveille et qu'il arrête de le regarder comme si c'était quelque chose qu'il avait vraiment envie de manger. Les secondes sont si longues que Leja a bien envie de se terrer quelque part où on ne la retrouvera pas. Quand Benjamin Hampton l'alpague, elle sursaute discrètement et le regarde « Oh mais oui ! Monsieur Hampton. » prononce avec une voix mi-enjouée. « Ça me fait plaisir de vous voir, ça fait longtemps que je ne vous ai pas vu à la saberist. » explique t-elle avant de danser d'un pied sur l'autre, parce qu'elle a bien envie d'entrer et de ne pas avoir l'impression d'être un lampadaire en plein milieu du perron tant elle sent que son visage est en train de rougir. « Alors comme ça, vous connaissez mon mari ? » demande t-elle, pour faire la conversation. Sa tête qu'elle pose tout contre le bras de Ross, comme pour se soulager d'un poids invisible qui prend dans le coeur. « Il a insisté pour nous traîner avec Axel, mais je dois dire que votre maison est vraiment jolie. Ça sent le bonheur et la sincérité ici ! »

il est content ross de cette journée. content de passer du temps avec sa famille. content de pouvoir enfin présenter leja comme étant sa femme sans ressentir le lourd poids du mensonge. content de passer une journée avec un ami qu'il apprécie. qu'est-ce qui pourrait mal tourner ? qu'il n'aime pas le barbecue ? impossible. qu'il n'apprécie pas la femme de ben ? de ce qu'il a entendu c'est une femme aimante et douce, comment il pourrait ne pas s'entendre avec elle ? tout semble être absolument parfait.. enfin, en apparence. parce que c'est bien la seule personne complètement à l'aise dans ses baskets désormais. « ça veut dire quoi ça ? » qu'il demande à son frère, un léger rire sur le bord des lèvres -conscient au passage qu'ils ne riment pas du tout avec discrétion actuellement- « j'ai rencontré benjamin grâce à un ami commun. il cherchait un partenaire pour faire des parties de tennis, je t'en ai parlé. » pour le nombre de fois ou il expliquait son départ et qu'il se prenait des réflexions en mode "tu dis ça uniquement pour rejoindre leja en douce" au moins axel sait qu'il ne mentait pas désormais. « oh vous vous connaissez ? » passant une main sur la hanche de sa femme pour la garder un peu plus contre lui. il est content de voir que tout semble se dérouler à la perfection pour le moment. « j'étais sur que le courant passerait bien entre vous. » c'est complètement faux mais, l'espoir fait vivre après tout. « et du coup pour faire les choses correctement, voici axel mon frère. » ouais ouais.. comme si les présentations servaient à quelque chose entre eux. « en tout cas, ça sent divinement bon et leja à raison.. c'est très beau. j'imagine qu'il faut remercier madame pour ça ? » et hop, une petite plaisanterie pour taquiner son ami sans même réaliser qu'au passage il piétine le coeur de son petit-frère juste derrière. merveilleux cette journée.

S'il y a un moment précis de ma vie qui pourrait me faire changer d'avis concernant le karma, je crois bien que c'est celui-ci. L'arrivée d'Axel chez moi, dans la maison familiale, je l'ai vécu comme une gifle du karma, vraiment. Mes erreurs me frappent au visage de pleins fouet, et maintenant, ma femme et mon amant sont dans la même pièce, pire, même, Olivia va venir, je le sais. Elle va vouloir discuter avec Ross, puisqu'elle ne l'a jamais rencontré. Je me décale enfin pour les laisser entrer dans la maison, qui donne directement sur le salon. Mes yeux jouent rapidement au ping pong entre Olivia qui est en train de servir quelques verres au bar de la cuisine ouverte, et Axel qui suit Ross et sa belle soeur de près. A tout moment, elle va arriver, et il va me falloir trouver un moyen de faire diversion pour éloigner Axel, je dois contrôler toute interaction. Pas parce que j'ai peur de ce qu'il peut dire, ou faire, non, loin de là. J'ai plutôt peur de ce qu'elle peut dire ou faire, pour rendre Axel plus mal à l'aise qu'il doit déjà l'être. « Oui, on va dire qu'on avait besoin de quelqu'un contre qui gagner chaque partie, c'est donc tout naturellement que Paul a pensé à Ross. » je tente de rester naturel, égal à moi-même, je ne cache jamais mon esprit de compétition et ne manque pas une occasion de charrier Ross et son coéquipier. Lorsque Ross me présente innocemment son frère, il n'a aucune idée que je... connais très bien Axel. Il me faut réfléchir rapidement, est-ce que je dois faire comme si je le connaissais déjà ? Après tout, je l'avais engagé pour m'habiller un weekend, avant que cela ne dérape. « Je ne savais pas que tu avais un couturier dans la famille. » La décision est prise, comme si une partie de moi ne peut pas faire comme si j'ignorais totalement Axel. « on a... travaillé ensemble brièvement. Ravi de vous revoir, Monsieur Wiley. » Obligé, je repose mes yeux sur Axel, et lui adresse un sourire presque timide, accompagné d'un mouvement de tête pour ne pas avoir à lui serrer la main comme s'il était une personne lambda.

Le coup de grâce, le moment où l'épée de Damoclès qui flotte au dessus de ma tête menace de me retomber dessus en pleine face, ce sont les mots d'Alejandra. Oh, elle n'a déjà pas la plus grande place dans mon cœur, mais à cet instant précis, je ne l'ai jamais autant détesté. "Ça sent le bonheur et la sincérité ici !" Une remarque très peu nécessaire, la mâchoire serrée, je ne peux m'empêcher de sourire largement, comme je sais très bien le faire. « Je lui transmettrai vos compliments alors. » que je lui réponds, d'une voix presque trop mielleuse. Avant que ma femme ne débarque, il va me falloir quelque chose pour tenir, et vite. « Je vous offre quelque chose à boire ? Ross, j'ai acheté des bières exprès pour toi. Il y a du vin blanc frais, du rouge, du whisky... il doit aussi y avoir du rhum si jamais... » Si ça peut me permettre de m'enfuir quelques minutes dans la cuisine, tant mieux. Surtout qu'après y avoir jeté un dernier coup d'oeil, je constate qu'Olivia ne s'y trouve plus. Elle doit être partit distribué les verres qu'elle servait quelques minutes plus tôt, sans doute.

C’est terriblement gênant de voir ton grand frère au milieu de toute cette situation, qui ne se rend pas compte du bordel qu’il se passe actuellement sous ses yeux. Tu n’es pas certain que Benjamin serait encore en bonne forme là, devant toi, si Ross savait ce qui se tramait vraiment. Tu ne sais même pas si tu es supposé faire semblant de ne pas connaître Benjamin du tout ou si tu peux le saluer comme si tu le connaissais… Alors tu te contentes de sourire un peu bizarrement, attendant que ce soit ce dernier qui réagisse. Heureusement pour toi, il le fait et décide de ne pas t’ignorer totalement. « Une… brève mais belle collaboration, en effet. De même, M. Hampton. Mais vous pouvez m’appeler Axel, je vous l’ai déjà dit pourtant. » que tu lances un brin provocateur. Tu te mets alors à toucher nerveusement le pan de ton tee-shirt. Si tu avais su que tu te rendais chez les Hampton, tu aurais sorti le grand jeu. Mais toi, tu étais persuadé que tu allais te rendre chez les amis beaufs habituels de Ross et tu commences à lui en vouloir un peu de ne pas avoir pris la peine de te prévenir.

Tu te retiens tant bien que mal de pouffer de rire lorsque Leja lance sa fameuse réflexion sur cette maison qui respire le bonheur et la sincérité. Tu es certain que Benjamin bouillonne à l’intérieur de lui mais toi, tu ne peux pas t’empêcher de la remercier dans tes pensées pour cela. D’accord, c’est mal mais… Le karma te rattrape bien vite lorsque Ross parle d’Olivia. Tu n’as jamais vu l’homme dont tu es l’amant avec sa femme jusqu’à présent mais tu sais pourtant à quel point cela va être dur pour toi de faire semblant. Tu n’as jamais été un très bon comédien mais tu n’as pas le choix. Ta curiosité malsaine te pousse à observer les invités, à la chercher du coin de l’œil mais tu ne la vois pas pour le moment. « Je vois que je ne suis plus le seul à acheter des bières spécialement pour toi. » dis-tu à l’égard de Ross avec un sourire un brin moqueur. Ross et la bière, grande histoire d’amour – même si tu ne l’as jamais comprise. « Je veux bien commencer par un verre de vin blanc s’il vous plaît. ». Et pas qu’un verre, pourquoi pas la bouteille entière histoire que ce moment se passe le moins douloureusement possible. Benjamin sait déjà tes goûts par coeur mais aujourd’hui, il n’est pas censé les connaître. Tu attends alors que tes deux acolytes préférés disent ce qu’ils souhaitent avant de te tourner vers Leja, essayant de parler à voix basse lorsque Benjamin s’éloigne pour aller chercher vos boissons. « T’as pas de l’anti-cerne à me prêter par hasard ? ». Puis tu t’adresses de nouveau à Ross, l’air accusateur. « Et toi, tu vas me décliner l’identité de tous tes amis à partir de maintenant pour éviter que je me ramène chez un ancien client habillé comme… comme quelqu’un de lambda ! C’est un désastre. ». Pourtant, ce n’est pas le fait que ce soit un ancien client qui te gêne à cet instant. Non, tu veux juste pouvoir briller et te pavaner devant Benjamin et sa femme mais ça, Ross n’est pas obligé de le savoir. Tu soupires avant de sortir ton portable de ta poche pour t’observer dans le reflet. Heureusement que tu es beau naturellement.

Elle pourrait prétexter avec une migraine, avoir cours d’aquaponey ou même qu’un chat s’est coincé la queue dans un meuble pour pouvoir partir qu’elle le ferait. Mais ce n’est pas poli, et puis, surtout, ce serait suspect. Et Leja aimerait se terrer dans un trou de souris pour ne pas avoir à vivre ce barbecue de l’enfer. Alejandra déteste l’hypocrisie et les hypocrites et pourtant, c’est ce qu’elle est en train de devenir. Une hypocrite qui ment éhontément à son mari. Parce qu’on lui a demandé. « Oui, je donne des cours à cet homme, à la saberist. » explique Leja, en gardant sa tête contre le bras de Ross pour ne pas flancher, pour ne pas avoir l’impression qu’elle va tomber dans les abîmes. Leja a envie de le gifler quand il prononce qu’il est heureux de revoir Axel. » menteur a t-il envie de hurler. gros con ! a t-elle envie de crier, mais elle préfère rester stoïque et ne rien dire. Leja lui offre un sourire faux en le regardant, fermant les yeux un instant en inclinant la tête. « Je le ferais moi-même, ne vous en faites pas. » explique Leja, elle compte bien ne pas être mauvaise et ne parler à personne. Rester dans son coin. Ou à côté de Ross. Elle rit encore une fois avant de regarder Axel « Mais tu es le meilleur pour les bières de ton frère ! » taquine Leja en réfléchissant un instant, elle ne sait pas ce qu’elle a envie de boire. Peut-être qu’elle ne devrait pas boire de l’alcool, parce qu’elle risque de ne pas savoir tenir sa langue. Elle pince ses lèvres et regarde Benjamin en réfléchissant quelques secondes de plus « Je veux bien un verre de jus d’orange, s’il vous plaît. Je dois faire attention. » prononce t-elle en fronçant les sourcils et en regardant Axel. Pour lui faire comprendre qu’elle est obligée de se limiter pour ne pas pouvoir boire d’alcool. Elle regarde Benjamin qui s’éloigne et elle attrape sa trousse de toilettes avant de sortir un anti-cerne dans sa pochette qu’elle lui tend « Tiens ! Heureusement que j’ai ma trousse de secours. » rit-elle un peu avant de se tourner vers Ross pour entourer la nuque de son mari de ses bras « Moi, contrairement à ton frère, je suis contente que tu m’emmènes dans des endroits comme ça, ça me fait plaisir de voir que tu es fier de moi. » explique t-elle en déposant ses lèvres contre celles de Ross avant de se reculer un instant, consciente que pudeur doit être de mise alors elle attrape sa main pour entrelacer leurs doigts. Lorsque Benjamin revient avec les verres, Leja récupère le verre « Merci. » prononce t-elle du bout des lèvres avant de regarder Axel « Mon anti-cerne s’appelle reviens, sinon. » Mais elle ne voulait pas qu’ils s’éloignent tout les deux, Benjamin comme Axel. « Vous pensez qu’il fera beau toute la journée qu’on profite de ce jardin qui a l’air exceptionnel ? Il fait chaud dans la maison, non ? » Et il faut qu’elle arrête Leja, parce qu’elle sait qu’elle va se griller toute seule.

c'est assez surprenant -mais, pas trop finalement- de voir que son frère connait déjà benjamin. enfin travailler avec quelqu'un ça ne signifie pas vraiment connaître une personne mais, c'est déjà un bon point. ross n'est pas le genre de personne qui oblige tout le monde à devoir s'entendre. mais, il apprécie benjamin, assez pour avoir envie que les deux personnes les plus importantes de sa vie puissent l'apprécier eux aussi. « je me disais bien que tu étais trop bien habillé.. » il taquine toujours benjamin. mais, c'est devenu une question d'habitude entre eux, jamais un pour rester sérieux deux minutes. ça lui fait du bien de pouvoir traîner avec des gens plus.. différent. capable d'être mature pendant plus d'une journée -à force de traîner avec des geeks dans son bar, il se demande parfois encore ce que veut dire maturité- « je plaisante. tu es entre de bonnes mains avec mon frère. c'est le plus talentueux de la famille. » et c'est une vérité dont il est fière ross. axel a toujours été le plus créatif des deux, le plus passionné.. ross disons qu'il est plus intelligent -et plus musclé- c'est déjà bien pour lui. « finalement.. moi qui voulait te présenter. encore des choses que je suis censé savoir ? » encore une fois très loin de se douter qu'ici.. il est réellement le seul au courant de rien, enfin non pas le seul. il se partage la place de la bonne poire avec olivia.

il s'autorise à rire à la remarque de son frère, acceptant gentiment une bière de bœuf comme ne cesse de lui répéter axel. mais, le vin c'est pas trop son truc, pas pour un barbecue. « tu peux prendre autre chose si tu veux, je me limite à une pour conduire après. » bien que sa femme puisse choisir ce qu'elle désire après tout. c'est bien la première fois qu'elle se refuse à suivre son beau-frère dans la dégustation de vins. heureusement.. pas de tequila en vue. « désolé mais, je vois pas la différence avec ou sans ce truc. » qu'il prononce en observant l'anti-cernes de sa femme passer dans les mains de son frère. mais, qu'est-ce qu'il y connait lui après tout. « et tu es très bien habillé ! de toute façon c'est qu'un ami, pas la reine d'Angleterre. » ross pourrait ajouter aussi que son ami est marié donc aucune raison de chercher à lui plaire mais, axel à bien entendu ce détail. ce n'est pas comme si la femme de ce dernier ne traînait pas quelque part dans la maison. « bien sur que je suis fière de toi, je l'ai toujours été. » qu'il murmure avant de venir capturer une nouvelle fois ses lèvres. il est heureux ross, rien ne pourrait gâcher cette journée, sauf peut-être une viande mal cuite. rapidement il récupère la bière des mains de son ami, en buvant rapidement une gorgée. divine « il fait si chaud que ça ? » non parce que personnellement.. ross va super bien. « dehors avec le barbecue ça risque d'être pire non ? mais, ça pourrait être une superbe idée pour rencontrer olivia ? » non pas qu'il cherche automatiquement à ce que sa femme et celle de benjamin soient amies mais.. pourquoi pas ? mettre les pieds dans le plat à toujours été sa spécialité.

C'était elle qui avait insisté pour faire ce barbecue. Olivia aimait recevoir, voir du monde, bref, tromper l’ennui. Elle avait dressé des tables dans le jardin, rajouté quelques lampions en papier, mis un peu de musique d’ambiance sur les enceintes du salon. Bref, Olivia s’était donné du mal pour créer un moment. Cuisiner ne l’intéressait pas particulièrement, le barbecue s’était donc imposé comme étant la meilleure solution : préparer les brochettes ne demandait pas beaucoup d’efforts, surtout qu’elle avait réquisitionné sa fille pour s’en occuper. À chaque fois qu’elle organisait ce genre d’événement, Olivia se berçait d’illusions. Elle espérait passer un bon moment, mais une fois que les invités étaient partis, il lui restait toujours un goût amer de déception dans la bouche. La superficialité de ses efforts la frappait, terrible, lorsqu’elle réalisait qu’elle n’avait noué aucun lien d’amitié et que toutes ses discussions en étaient restées à des platitudes.

Olivia plaçait donc beaucoup d’espoir en la famille Wiley. Benjamin avait insisté pour inviter Ross, qu’il décrivait comme quelqu’un de franc et naturel. Exactement le genre de personne qui manquait dans l’entourage de la brune. Lui, sa femme, et ce troisième homme qu’elle n’identifiait pas (mais doté d’une certaine classe, elle le nota)... Peut-être qu’elle pourrait s’en faire des amis ? En attendant, elle allait tout mettre en œuvre pour qu’ils soient à l’aise. Olivia s’approcha, sa robe d’été flottant autour de ses chevilles. En arrivant à la hauteur de son mari, elle glissa un bras autour de sa taille. « Tu ne me présentes pas ? » Puisqu’il ne daignait pas le faire, elle décida de s’en charger elle-même. « Olivia, enchantée. » Elle sentit Benjamin se tendre imperceptiblement, sans toutefois pouvoir l’expliquer. Il n’était pas vraiment un modèle de décontraction ces derniers temps, alors ça ne l’inquiéta pas plus que ça. « Ben était ravi de vous inviter, j’avais d’autant plus hâte de vous rencontrer. » Elle servit au petit groupe un sourire tout en finesse. Ce sourire, elle l’avait observé sur les femmes des milieux mondains et avait mis des années à réussir à le reproduire. « Ross, c’est bien ça ? » Son regard s’arrêta sur Alejandra, puis sur Axel. Elle était incapable de se souvenir de leurs prénoms ー si elle se doutait que Ross viendrait accompagné de sa femme, son époux n’avait pas évoqué un troisième invité. Légèrement embarrassée, elle s’excusa : « Je suis vraiment désolée, Benjamin a dû me dire vos noms mais j’ai oublié, ça n’est pas très classe de ma part. »  

Olivia ressentit bien une certaine tension dans la pièce, mais elle mit ça sur le compte du fait que les Wiley n’étaient jamais venus ici. Ça ne pouvait être que ça. Il n’y avait rien de moins évident que débarquer à un repas en ne connaissant même pas la moitié des gens. « On sera mieux dans le jardin, venez. Ben, il faut que tu t’occupes du barbecue, c’est toi le pro des saucisses. » N’y voyez aucune allusion grivoise, bien entendu. Pas le genre de la maison.

hrp:

Je ne fais que sourire à la remarque de Ross, sans surenchérir, parce que très sincèrement à ce moment précis, moins l'attention se concentre sur Axel, mieux je me porte. Je préfère m'empresser de prendre les commandes de boissons de chacun, et j'avoue tiquer un peu quand Alejandra demande un verre de jus d'orange, avant de me rendre compte de la raison pour laquelle elle doit faire attention. Rien à voir avec une potentielle grossesse comme je l'ai pensé quelques secondes, non, et au vu du regard qu'elle lance à Axel, c'est bel et bien parce qu'elle souhaite garder notre secrets, qu'elle ne veut pas boire d'alcool. Je m'extirpe ainsi dans la cuisine quelques minutes, le temps de souffler un peu, et de prendre un verre de whisky d'avance pour me donner un coup de boost afin que je survive à ce repas qui va me sembler interminable.

Je rejoins la groupe, un plateau en mains, pour ramener le jus de fruit d'Alejandra, la bière de Ross, le blanc d'Axel, et bien entendu, je n'oublie pas mon propre verre de vin. Quand je m'approche des Wiley, j'entends mon partenaire de tennis prononcer le nom d'Olivia, et mon estomac se noue, rien qu'à l'idée qu'elle pointe le bout de son nez. Pourtant, je sais que je ne pourrais pas l'éloigner éternellement, et c'est pile au moment où j'y pense que le karma, encore une fois, décide de me frapper en pleine face. Les bruits de pas qui traversent la terrasse vers le salon où nous nous trouvons, je les reconnaitrais entre mille. Mon coeur se serre, mon estomac se tort, et un bras se glisse autour de ma taille. Je force un sourire, probablement le sourire le plus faux que j'ai arboré de toute ma vie, et je sens chaque muscle de mon corps se tendre plus que je ne le pensais possible. « Ah, excuses moi. » je lui réponds, avant de me racler la gorge, et de passer ma main libre dans le dos de ma femme. Quand elle s'adresse à Axel, je prends une gorgée de mon apéritif, pose mon regard sur lui, et prie pour que tout se passe pour le mieux. Ca y'est, je suis dans mon pire cauchemar. Mon ami, sa femme qui me déteste, mon amant, ma propre femme et moi sommes en pleine discussion. Olivia, tu voulais que les gens se souviennent de ce barbecue longtemps, j'espère ? Parce que je ne suis personnellement pas près de l'oublier.

J'ai l'étrange impression de tomber dans un vide sans fin, et j'ai beau garder les yeux fixés sur le sol, je comprends bien que rien ne pourra amortir la chute. La petite gorgée de vin que je m'appétais à gouter ne fait pas long feu puisque dans un élan de surprise, je la recrache instantanément. Les mots utilisés par Olivia seraient dignes d'une série comique, parfaitement choisis pour me faire une mauvaise blague. Si elle savait. « Mon Dieu, pardon... » D'une main tremblante, je me jette sur une serviette pour éponger rapidement le vin qui s'est échappé d'entre mes lèvres du sol. Si l'enfer existe, ça ressemble probablement à ça. Ma femme ne se rend pas compte des allusions sexuelles gay qu'elle fait en face de mon amant, son frère et moi, quelle horrible ironie du sort. Décidément, le Destin fait bien les choses, car je peux vous dire que je suis loin de faire le fier. Recracher du vin, m'embarrasser de la sorte... devant Axel, en plus.

Tu récupères l’anti-cerne en remerciant ta belle-sœur avant de l’appliquer en vitesse tout en vérifiant dans le reflet de ton portable que c’est plus ou moins correct. Mais tu as l’impression que non, rien ne peut arranger ta tête à cet instant tant tu sembles dépité d’être présent dans cette maison où tu n’as pas du tout ta place. « Bien sûr que je suis bien habillé pour toi, je te ressemble presque aujourd’hui. » que tu lances à ton grand frère d’un ton qui se veut taquin mais il y a ce sentiment de malaise bien ancré en toi qui t’empêche d’être totalement toi-même. Mais tu fais de ton mieux pour le cacher. Tu ne peux tout de même pas t’empêcher de lever les yeux au ciel face à Ross et Leja qui ont des gestes d’affection l’un envers l’autre. C’est tout à fait normal, tu le sais et tu es d’ailleurs le plus heureux pour eux… depuis le temps que tu attendais enfin leur officialisation. Mais tu ne peux pas t’empêcher d’avoir ce sentiment de jalousie qui te brûle de l’intérieur. Parce que toi, toute cette situation te rappelle que tu resteras l’amant caché et rien d’autre. Que ne serait-ce que poser ta main sur sa hanche, ce serait déjà le geste de trop. Heureusement, ton verre de vin servi par Benjamin arrive et tu peux remarquer que ce dernier est plutôt bien rempli. Il aurait même carrément pu te servir la bouteille entière à ce rythme, mais soit. « Merci. ». Est-ce que c’est bon ? Est-ce que tu peux commencer à enchaîner les verres ou tu dois poliment trinquer avec tout le monde ?

Non, parce que Ross prononce le nom de celle que tu n’as pas du tout envie de croiser. A croire que le hasard fait bien les choses, car tu comprends rapidement que la femme qui vient de passer son bras autour de la taille de Benjamin n’est autre que la fameuse Olivia. Ton corps se crispe immédiatement et ton regard se pose sur l’homme d’affaire, puis sur Leja. Tu ne sais pas si tu recherches une sorte de réconfort, mais tes doigts se serrent autour de ton verre et tu sens que tu es à deux doigts de flancher. Le problème, c’est que tu es quelqu’un d’assez expressif et la moindre contrariété se remarque sur ton visage. Mais Olivia ne te connaît pas, alors elle peut se contenter de croire que tu tires la tronche. « Axel, le frère de Ross qui n’a pas prévenu de ma présence visiblement. Enchanté. ». Le mot t’écorche presque la bouche et tu te forces à sourire avec ton air le plus hypocrite possible. Ça, tu sais le faire après avoir passé des années à travailler auprès de divas que tu n’as jamais pu te saquer. Olivia ne t’a rien fait, elle ne sait même pas ce qu’il se passe dans ta tête à cet instant. Tu ne peux pas lui en vouloir, non. Ce n’est pas à elle à blâmer, ni elle la coupable de toute cette situation.

Tu manques alors de t’étouffer lorsque Olivia annonce que Benjamin est le « pro des saucisses ». Tu viens de rêver ou… ? Heureusement, tu ne bois pas à ce moment là contrairement à ce dernier qui recrache son verre de vin sous vos yeux. Haussant un sourcil, tu l’observes non sans une once de jugement dans tes yeux. « Heureusement que vous ne portiez pas un des costumes que je vous ai confectionné à Los Angeles, je l’aurais mal pris. » que tu te permets de lancer machinalement. Bien sûr que tu fais exprès de faire allusion à votre première nuit ensembles. Los Angeles, la ville où tout a débuté pour vous deux. « Je peux aider pour les saucisses si vous voulez, il paraît que je suis doué pour ça. » ajoutes-tu avec un sourire totalement faux comme pour rajouter une couche à toute cette… mascarade. Ce qui serait moins drôle, c’est que tu te retrouves vraiment devant le barbecue à essayer de faire griller des saucisses car tu n’es pas certain d’arriver à faire grand chose mais bon…

Si Leja avait le choix et si elle pouvait changer le passé, elle refuserait de venir, prétextant une grippe intestinale, une grippe tout court, un cours d’aquaponey (quoique ça n’aurait pas vraiment été judicieux, personne ne l’aurait cru) mais elle aurait trouvé une solution pour ne pas venir ici, parce que 1) elle n’apprécie pas vraiment Benjamin Hampton 2) elle garde leur secret et elle sait que si ça vient à se savoir, elle va bien finir par avoir des problèmes et 3) il n’y a pas de trois, c’était simplement pour le plaisir. Quand Ross sous-entend que Benjamin (l’homme de paroles) Hampton est entre de bonnes mains, en parlant de celles d’Axel, elle a l’impression que son visage vire au rouge cramoisi et elle a encore plus envie de s’échapper. Et quand il pose une question qui pourrait tout déclencher Leja lève un Index comme si elle voulait prendre la parole « Oui, tu dois savoir que je t’aime. » rit-elle un peu, avant de saisir ses lèvres pour noyer le poisson et changer de sujet. Quand Benjos fait enfin le service, Leja récupère son verre pour tenter de se noyer dedans -mais c’est peine perdu- et Ross, son Ross qui ne comprend rien de ce qui se joue en face de lui, de la mascarade, la pièce de théâtre dont tout les protagonistes se jouent de lui avec une facilité déconcertante. Elle déglutit et secoue la tête « On ne va pas rester dans l’entrée enfin ! » s’exclame Leja comme pour indiquer qu’elle avait envie de s’échapper mais les pas qui se joignent à eux lui font monter le rythme cardiaque plus que de raison. Et Leja saisissait la main de Ross avec un désespoir presque palpable, comme si elle allait tomber, elle boit une gorgée de son jus avant de regarder Olivia avec un sourire compatissant, un sourire presque trop vrai, parce qu’elle ne sait trop bien ce que ça fait de ne pas se souvenir « Je m’appelle Alejandra, mais tout le monde m’appelle Leja, alors ne vous gênez pas. » prononce t-elle en riant avant de s’approcher d’elle pour lui offrir une accolade. « J’aime beaucoup votre tenue, soi dit en passant. » complimenta Alejandra avec un ton sincère (pas comme celui que pourrait employer Benjos, l’homme de parole).

Quand Olivia saute les deux pieds dans le plat sans élan, Leja se gratte la nuque frénétiquement. L’angoisse, la tension qui naît dans son coeur ne lui fait pas de bien et elle a encore plus envie de partir. La réaction de Benjamin exaspère Alejandra et elle regarde Ross en souriant. Parce qu’elle a besoin de regarder quelque chose qui lui fait du bien pour ne pas sombrer. Toutes ces allusions font marcher son cerveau à 1000 à l’heure et elle prend un visage neutre pour prononcer « Axel, tu galères déjà à faire des cookies, on va éviter de ne rien avoir à manger, tu ne penses pas ? » demande Leja avec un petit sourire avant de se tourner vers Benjamin « Mais peut-être que vous pourriez lui apprendre ? Ça me ferait plaisir de faire un barbecue un autre jour qu’aujourd’hui. » Et avec moins d’angoisses. Elle se tourne alors vers Olivia « Est-ce que vous avez besoin d’aide pour quelque chose Olivia ? Ça me ferait grandement plaisir de vous aider. Et puis, Ross pourrait peut-être aider pour les saucisses aussi ? Pour une fois, on pourrait renverser cette vision erronée du patriarcat qui dit que les femmes doivent être dans la cuisine et les hommes ne rien faire. Ça ne vous, te, si tu me permets de te tutoyer, de te prélasser un instant ? J’adorerais en savoir plus sur toi. »

ross réalise à quel point il est chanceux dans sa vie. passionné par son boulot, en couple avec la plus belle femme du monde, entouré par une famille parfois étrange mais, aimante. il est heureux d'être avec les personnes qui comptent le plus à ses yeux, heureux de pouvoir partager ce moment avec des amis. « je vais le prendre comme un compliment et te dire que moi aussi je t'aime. » qu'il lance avec un petit clin d'œil. ils ont toujours été si différent et pourtant toujours unis. ross n'est jamais resté très longtemps loin de son frère et le voir souriant -même s'il passe son temps à se plaindre pour des conneries- ça le rassure un peu. voir son petit-frère déprimé ou avoir le coeur brisé à cause de sales cons lui donne toujours des envies de meurtres. un large sourire au lèvres, ross est content de pouvoir ENFIN rencontrer la femme de son ami. « très heureux d'enfin te rencontrer olivia, depuis le temps que ben me parle de toi c'est un plaisir. » complimenter la femme de l'amant de son frère, assez gênant comme situation mais, pour le défendre ross n'est jamais au courant de rien. #dindon

et pour ne pas arranger la situation, il ne peut s'empêcher de rire en voyant la réaction de benjamin à la blague de sa femme. il aurait pu avoir du vin plein la tête qu'il aurait continué de rire comme un enfant. et il ne sait pas ce qui est le plus drôle. le malaise qu'il peut lire dans les yeux de son ami ou son frère qui propose de donner un coup de main pour les saucisses. « toi aider sur le barbecue ? » qu'il essaye de demander discrètement à son frère. axel maîtrise surtout une variété de saucisses et jusqu'à preuve du contraire elles ne sont pas faites pour terminer sur un barbecue. leja qui semble avoir lu dans ses pensées mais, qui elle n'hésite pas à les partager à voix haute. axel faire des cookies.. merveilleux souvenir qu'il ne risque pas d'oublier. « c'est une bonne idée. parce que le pro du barbecue c'est moi. » au moins il ne risque pas de foutre le feu à la maison contrairement à axel. « faites donc connaissance mesdames, nous allons nous occuper de tout. » encourager leja à devenir amie avec olivia, c'est créer une opportunité de pouvoir faire plus de sortis tous ensemble. et disons que ross est loin d'être contre cette idée. « du coup tu connais toutes les personnes que je voulais te présenter ? comme quoi le monde est petit. » qu'il balance à ben en venant lui donner un léger coup d'épaule -il voudrait pas le briser en deux, pas tout de suite-  

L'atmosphère était électrique. Olivia ne se douta pas un seul instant que c’était sa venue qui provoquait cette tension ambiante, presque palpable. Axel tirait une tronche remarquablement morose, elle supposa  donc qu’il s’était disputé avec Alejandra et Ross avant d’arriver. Sa théorie fut corroborée par la remarque d’Axel à l’intention de son frère, comme quoi celui-ci n’aurait pas prévenu de sa présence. Malgré l’âge du jeune homme, qu’elle estimait à trente ans, Olivia avait l’impression de se retrouver face à un ado en pleine crise 一 le genre d’ado qui embarrasse volontairement les invités lors des dîners de famille. Mais loin de l’agacer, ça la faisait plutôt sourire. Dans un effort vain de mettre tout le monde à l’aise, elle répondit gentiment : « Ce n’est rien, au contraire, on est ravis de compter un invité de plus. Il y a assez à manger pour nourrir un régiment, de toute façon ! » Elle parlait pour Benjamin, machinalement. Avant (avant quoi exactement, Olivia l’ignorait, mais depuis quelque temps ça n’était plus le cas), ils faisaient partie de ces couples insupportables qui utilisent le “on” au lieu du “je” : on est allés au cinéma, on a aimé ce film... Si seulement elle savait ce qu’il en était, désormais.

Heureusement, Alejandra la tira de sa réflexion sur la décrépitude de son couple. « Ce sera Leja alors ! Et merci, c’est très gentil, je vous retourne le compliment. » Un peu surprise par son accolade, Olivia se ressaisit vite, lui rendant délicatement la pareille, tout en veillant à ne pas renverser son verre sur l’épaule de la jeune femme. C’est Ross qui fit ensuite preuve d’une chaleur bienvenue et Olivia décréta qu’elle aimait bien les Wiley (malgré leur frère/beau-frère/ado en crise).

Espérant naïvement détendre son mari, elle caressa discrètement son dos, jusqu’au moment où il recracha l’intégralité de son verre. Elle s’écarta alors pour esquiver (avec une certaine élégance, il fallait le noter) les éclaboussures de vin. Se joignant à celui de Ross, elle laissa échapper un rire qui signifiait  « ce n’est pas grave ». Elle connaissait suffisamment Benjamin pour savoir que ça le contrarierait, lui qui prenait toujours soin d'être irréprochable. En attendant, la métaphore filée sur les saucisses la dépassait totalement. La pauvre n’y voyait qu’une blague vaguement grivoise, à laquelle elle prêta à peine attention, rapidement accaparée par Leja qui proposa de renverser le patriarcat. Olivia sourit. Décidément, cette femme lui plaisait de plus en plus. Elle lui fit signe de se joindre à elle. « Amen. Vous avez 一 tu me permets de te tutoyer ? 一 tu as raison, laissons-les se débrouiller. Justement, il y a ces deux chaises libres sous le saule pleureur, à l’ombre, qui me font de l'œil depuis tout à l’heure. » Elle se tourna vers Ross. « Merci beaucoup Ross, appelez-moi si Ben provoque une catastrophe. » Oh Olivia, la catastrophe, ça fait bientôt longtemps que ton mari l’a provoquée, et non seulement elle risque de t’éclater à la figure très bientôt, mais en plus elle sera autrement plus grave qu’un barbecue raté...

Le pire dans toute cette histoire, c'est probablement la gentillesse d'Olivia, la douceur et la grâce qui émane de son être alors que je me liquéfie sur place. Pendant que je poignarde Axel du regard quand il exclame être doué pour s'occuper des saucisses, Olivia échange des adorables mots avec Alejandra. (qui, je tiens à le rappeler pour vous faire comprendre la gravité de la situation, est une jeune femme qui me méprise et est au courant de mon secret) J'ai l'impression que je passe des heures à me faire torturer, et pourtant, ce cauchemar ne fait que commencer. Je n'ose même pas répondre à mon amant, probablement terrifié à l'idée de dire quelque chose que je ne devrais pas, ou de tourner une phrase étrangement et lui tendre une perche pour qu'il continue à nous parler de saucisses. (puisque je lui ai certainement tendu trop de perches dans le passé et c'est bien le problème ici)
Je m'autorise un rire, qui se veut contrôlé, mais transparait surtout comme un rire nerveux. « Aaah... » J'aurais bien répondu à Ross que "j'ai le bras long" mais je crois qu'on va éviter toute expression qui pourrait être tournée de façon subjective. J'ai eu ma dose pour aujourd'hui. « il faut croire qu'on a plus de choses en communs qu'on le pensait. » Oui, ton frère par exemple, que je vois en cachette dès que je le peux. Mais sh, ça c'est un secret.
J'ai bien l'impression que notre groupe se sépare en deux, parce qu'Olivia semble vouloir emmener Alejandra sur un banc dehors, et me voilà entre mon amant et son frère, à devoir... faire cuire des saucisses ? For heavens sake, kill me now. Heureusement, ma femme semble porter son attention sur Leja, et ne plus avoir son regard posé sur Axel ou moi me détend un peu, bien que je ne suis pas prêt de lâcher mon verre de vin des mains. Ce chardonnay est bien le seul qui ne risque pas de faire basculer ma vie aujourd'hui. Et je fais quelques pas dans le salon, en direction du jardin qui, je l'espère, m'offrira peut-être un peu d'air pour souffler un coup après la hausse de tension que je viens de subir.  

« Qu'est-ce que tu nous raconte de beau, Ross ? » je tente de changer de sujet, parce que je ne veux plus entendre parler du talent de personne pour manier les saucisses, et que je n'ai pas du tout envie de parler de moi. « Ton affaire marche bien, j'espère ? » Mais puisque le Destin m'en veut, plus nous marchons tous ensemble dans la même direction, plus mon bras effleure celui d'Axel. Par accident ? Ou pas ? Peut-être un inconscient besoin de réconfort, comme le regard que je lui porte enfin au bout de la troisième fois. L'envie de courir loin de cette vie, de m'enfuir me réfugier au fond d'une grotte est plus forte que jamais et pourtant je souris, tente de faire bonne figure. Je fais de mon mieux pour garder la tête haute et les épaules dressées, parce que je dois toujours avoir l'air irréprochable. Je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qu'il se passe dans la tête du couturier maintenant. Il est plus à plaindre que moi, puisque la mauvaise blague que le karma semble m'avoir fait, il en est une victime, lui aussi.

Si tu es le premier à être girl power et à adorer voir des femmes se soutenir, tu ne comprends vraiment pas pourquoi Leja fait autant de compliments à Olivia. Surtout qu’elle n’a rien de spécial sa tenue, d’après ton humble avis pas du tout faussé par les sentiments que tu ressens pour son mari. Tu te retiens tant bien que mal de lever les yeux au ciel, forcé de supporter ce spectacle qui ne rime à rien. « J’essaye d’être poli, Ross. » que tu lances à ton grand frère lorsque celui-ci s’étonne que tu veuilles aider sur le barbecue. Bien sûr que non, tu n’as pas envie de cuire des foutues saucisses… sauf si c’est pour les balancer au visage de Benjamin. Tu te contentes de sourire toujours aussi faussement lorsque Leja fait remarquer devant tout le monde que tu es incapable de faire cuire des cookies mais que Benjamin peut t’apprendre à utiliser un barbecue. De mieux en mieux. Point positif : tu n’auras pas à supporter pendant quelques instants la vue de Benjamin et sa femme devant toi. Parce qu’il n’y a pas assez de mot pour décrire la jalousie qui te bouffe à cet instant, cette colère qui se fond petit à petit dans tes veines sans que tu  ne puisses rien contrôler.

Tu suis alors les deux hommes jusqu’au jardin où se trouve ce fameux barbecue. Tu sens le bras de Benjamin qui frôle le tien sur le chemin et tu lui jettes un bref coup d’œil presque accusateur – même si tu es totalement conscient que ce n’est pas de sa faute si vous en êtes là. Mais la chose la plus importante à se demander c’est : est-ce qu’il y a un médecin ici ? Car tu es certain que ta tension est un peu trop haute pour ton propre bien. Tu profites que Benjamin pose des questions à ton grand frère pour observer les quelques invités présents dans le jardin et savoir lequel sera ta porte de sortie. Il y a toujours un groupe qui part le premier et ce ne sera certainement pas ton frère qui adore les moments dans ce genre. Peut-être que tu aurais pu l’apprécier aussi… dans d’autres circonstances. « C’est étonnant que tu aies réussi à trouver du temps pour venir tant tu es demandé, d’ailleurs... » commences-tu à dire tout en observant les saucisses à faire cuire avec une profonde réflexion. Tu en prends alors une plutôt brusquement avec la pince – serait-ce un message subliminal ? – et te tourne une nouvelle fois vers Benjamin. « Les couples en crise l’adorent. Il y en a même qui viennent d’autres villes et font le trajet exprès pour lui. ». Si quand il n’y a que Ross et toi dans une pièce tu passes ta vie à le taquiner, c’est différent devant les autres. Tu es fier de lui, de sa réussite et tu n’hésites pas à la pointer du doigt dés que tu le peux car lui est bien trop modeste pour se la péter. Par contre, n’allons pas donner des idées à Benjamin et sa très chère femme. Il ne manquerait plus qu’ils fassent une thérapie avec Ross, tiens ! Tu poses alors la saucisse sur le barbecue et t’adresses cette fois-ci à ton frère d’un ton sarcastique. « C’est bon jusque-là, je me débrouille ? ». C'est lui l'expert après tout. Toi, tu essayes juste de jouer le jeu pour lui faire plaisir. Bon, tu n'iras pas jusqu'à boire une bière quand même, il ne faut pas exagérer.

C'est son enfer personnifié qui se dresse devant elle, mais elle tente de donner au change, elle tente de faire semblant que rien ne la perturbe alors qu'intérieurement c'est tout le contraire, elle voudrait se terrer dans un trou de souris. Elle déteste Axel, elle déteste Benjos, elle déteste ces deux idiots qui n'ont pas été foutu d'être discrets et qui la mettent dans une posture délicate, celle de celle qui sait mais qui n'a rien dit. Elle se doute bien que Ross va lui en vouloir, et Olivia, pauvre Olivia qui semble si sympathique, qui semble si avenante, elle voudrait lui dire de le quitter, de partir, de ne plus se complaire dans une situation qui va lui faire du mal, mais elle ne peut rien dire, elle est pieds et poings liés et ça lui fait mal. Mais elle assumera, parce qu'Alejandra assume toujours. Et Leja sourit au compliment d'Olivia, même si un creux dans le coeur lui rappelle qu'elle est en train de la prendre pour un lapin de six semaines.

Alejandra sentait qu'elle respirait de nouveau quand elle s'éloignait des trois hommes avec qui elle était censé passer une partie de la journée, même si elle voulait fuir et Olivia était sa porte de sortie, elle embrassait alors doucement Ross avant de lui murmurer au creux de l'oreille « Sois sage, je t'aime. » et de regarder Axel et Benjamin avec un sourire, un sourire en coin, un sourire mesquin. Comme pour leur dire de ne pas faire les idiots. Elle s'installait alors à l'ombre du saule pleureur -quelle ironie- avant de regarder Olivia « Je dois dire que votre maison a l'air sensationnelle. Ça change de mon petit appartement. » explique Leja en riant un peu avant de regarder tout autour d'elle. « Je suis désolée si je n'ai pas retenu, mais vous faites quoi dans la vie ? Ça m'est sorti de la tête... » s'excuse Leja avec un petit sourire. « Si jamais un jour vous avez envie, vous pouvez venir faire un tour au bar à chats que je tiens ? Je fais toujours des prix pour les amis et la famille. »