When life gives you pain, go to the gym. Arabella & Adrian

Liz qui est repartie, Adrian se sent étrange, mais il ne dit rien, occulte les sentiments contradictoires qui le prend, il ne préfère pas mettre un mot sur ce qu’il ressent parce qu’il risquerait de casser, encore. Même si les messages sont d’une ambiguïté folle il ne se rend pas compte qu’Elizabeth ressent la même chose que lui, parce qu’il fait preuve d’une cécité folle. Quand il se lève, il est bien trop tôt, Buzz qui dort encore sur le lit, encore quelque chose qu’il a loupé. Il avait toujours dit que son chien n’aurait pas droit de monter sur la literie mais force est de constater qu’il a échoué. Au moins, il sait quand il a le droit ou non. Quand Liz est là, il dort à leurs pieds mais quand elle n’est pas là, il s’en donne à coeur joie. Il lance une machine et attrape son sac de sport, le lift n’est pas ouvert à cette heure alors il va tenter d’aller dans la salle de sport où il est allé avec Liz il y a des mois en arrière, peut-être que sur un coup du sort ça marchera. Ses écouteurs qu’il met dans ses oreilles, il se met en route et tente de ne pas se perdre. Même si Manhattan est un quartier pour le Dawkins, moins il y va, mieux il se porte. C’est un grand quartier mais son beau-père est connu alors s’il pouvait éviter de croiser des gens qu’il connaît par le biais de cet homme qu’il déteste, ça l’arrangerait bien. Il est imprégné par un article qu’il lit sur le West End et les ovations qui sont faites sur le show sur lequel est affecté sa soeur au costuming, une pointe de fierté qui naît au creux du coeur, et il lui envoie un message pour la féliciter, et lui dire qu’elle lui manque. Qu’il est désolé de ne pas avoir eu encore l’occasion de venir la voir. Lui qui aurait dû y être aujourd’hui, ça lui fait un peu étrange de se dire qu’il ne la verra pas avant Noël très certainement. Et encore. Noël c’est loin on ne sait pas vraiment ce qu’il peut se passer entre temps. Quand son arrêt de métro est là, il sort du wagon et se dirige jusqu’à l’hôtel qui se trouve à quelques pas de là. Il entre dans la réception et demande s’il peut accéder à la salle de sport, explique qu’il est déjà venu avec Elizabeth qui est une très bonne cliente de l’hôtel, qu’elle lui a dit que ça ne poserait sûrement pas de soucis. Mensonge éhonté, mais qui contient tout de même une part de vérité et l’homme semble un peu réticent. « Vous savez, je ne casserais pas vos machines, je suis même prêt à payer si c’est ce qui vous dérange. » L’homme jette un coup d’oeil à son ordinateur et soupire, il sait Adrian qu’il ne devrait pas, mais en a t-il bien quelque chose à faire ? Non. Il remercie alors chaleureusement l’homme en lui tendant un billet de cinquante dollars avant d’accéder à la salle de sport qui est vide. Hormis une personne. Adrian grommelle un « bonjour » à peine audible parce qu’autant dire qu’avoir quelqu’un qui s’entraîne à côté de lui, ça l’agace dès le matin, c’est pour ça qu’il essaie un minimum d’aller aux horaires les moins fréquentés pour pouvoir faire sa session tranquille. Il enfile ses écouteurs et entend la personne qui semble lui parler, il n’a même pas prêté attention à qui elle était parce qu’il s’en fiche bien et quand il tourne la tête, il a la notion de problèmes qui lui vient aux oreilles et il lève les yeux au ciel « Pardon ? J’ai pas entendu, la musique était trop forte, vous avez un problème ? Votre tapis a dû mal à marcher ? » Jouer l’autruche et faire semblant de ne pas la reconnaître, voilà la stratégie d’attaque d’Adrian. Parce qu’au fond, il n’a que de vagues souvenirs avec elle, et ils sont tous teintés d’alcool. En somme, une période de sa vie qu’il n’a pas franchement envie de se rappeler, mais la vie est décidé à bien lui mettre des bâtons dans les roues, et c’est tant pis. Il fera avec. Comme à chaque fois.