(clarian) If you ever find yourself lost in the dark and you can't see I'll be the light to guide you

Il a l'impression d'être comme un adolescent qui attend l'heure de délivrance, là, derrière son comptoir, à servir des types pressés, des types fatigués, au trait tirés, épuisés. Mais Adrian a hâte, d'une part parce que sa petite soeur revient de Londres et d'autre part parce qu'il a quelque chose à lui annoncer, et ça le taraude depuis bien trop de semaines pour qu'il ne garde ça pour lui un mois de plus. Et puis, elle va être amenée à croiser Liz souvent, donc autant faire les choses correctement et ne pas la mettre sur le fait accompli, histoire qu'elle ne le croise pas en boxer après une nuit endiablée ou même qu'elle ne croise pas Liz au petit matin, les cheveux en bataille et les yeux fatigués d'avoir si peu dormi (Oui, pour Adrian, ses performances sexuelles durent jusqu'au petit matin, on ne va pas le contredire, c'est un homme, bref.) Quand l'heure arrive enfin, il salue ses collègues, promet à sa petite collègue préférée qu'il s'occupera des plannings ce soir et que demain, elle pourra lui râler dessus si elle le veut. Mais pour l'instant, il se doit d'aller retrouver sa soeur. Ses deux cafés à emporter qu'il met dans la caisse, il récupère aussi la pâtisserie préférée de Clare et se met en route en direction son appartement, vu l'heure qu'il est, elle doit sûrement déjà avoir déposé sa valise sur le sol de l'appartement et être en train d'être assommée de câlins par Buzz qui sera sûrement content de revoir sa tante et de savoir qu'il aura une présence régulière à l'appartement désormais. Son sac kraft dans la main, il se presse jusqu'au métro et trépigne d'impatience dans la rame qui l'emmène jusqu'à sa petite soeur. Ils sont revenus de loin tout les deux et il est plutôt heureux qu'elle ne lui ait pas tenu rigueur des propos qu'il a pu avoir quand il était plus jeune, jeune, idiot, en colère. Adrian a souvent été en colère, souvent avec ce sentiment d'injustice qui lui prenait au coeur quand il voyait sa mère heureuse avec son nouveau mari (jamais il ne l'appelera son beau-père), et lui, triste comme la pluie, à pleurer le père qu'il n'aura plus jamais. Une fois qu'il est en bas de l'immeuble, il salue le gardien et monte les escaliers quatre à quatre, et pousse la porte de son appartement avec une joie non dissimulée et il regarde sa soeur qui lui fait face son sac kraft dans la main qu'il lève tandis qu'il caresse la tête de Buzz de l'autre main « I've got your favourite pastry and your favourite coffee. » explique t-il avec un large sourire avant d'attirer sa soeur contre lui pour lui offrir une longue accolade « Gosh I've missed you chipmunk ! How was your flight ? »

Clare pousse la porte de l’appartement dans un soupir de soulagement. Elle avait rêvé du moment où elle pourrait s’offrir le luxe de s’affaler sur le canapé de son frère dès la minute où elle avait posé ses fesses dans le métro londonien direction Heathrow. C’était il y a quinze heures déjà. Alors oui, elle avait bien somnolé durant les huit heures de vol reliant la capitale anglaise à New York, mais l’excitation de la situation l’a maintenue éveillée la plupart du temps. Il faut dire qu’elle est revenue un peu en urgence. Elle avait bien auditionné pour le rôle de Cosette quelques semaines auparavant, mais elle n’aurait jamais cru réellement le décrocher. Elle avait bien monté en grade le jour où elle avait commencé à officier comme doublure de Glinda quelques mois auparavant, mais décrocher un vrai rôle à Broadway lui semble encore irréel.

Pourtant, elle est là, avec dans une énorme valise et un sac à dos de randonnée ce qu’elle avait souhaité garder de sa vie, quittant Londres pour de bon pour revenir faire sa vie dans sa ville natale. La future Cosette de Broadway.

Elle n’a pas encore fermé la porte que Buzz l’accueille en fanfare. « Hi Buzz, good day ? », elle chantonne, restant occupée dans le but premier de ne pas se laisser envahir par la fatigue. Clare contourne doucement l’animal pour se débarrasser de ses affaires, et ne peut s’empêcher de jeter un œil dans la pièce à la recherche d’Adrian qui l’avait pourtant prévenue qu’il ne serait pas présent pour l’accueillir, étant retenu par ses horaires de travail. « Looks like it’s only you and me for now. », lance-t-elle au chien qu’elle s’empresse de câliner – histoire de se faire pardonner la minute trente passée à le snober, vraiment, quelle pauvre bête malheureuse.

Peu après, juste à temps à vrai dire pour l’empêcher de faire la sieste sur le canapé en câlinant Buzz, Clare entend la clé tourner dans la serrure et elle se relève précipitamment. « Hiiiii ! » Elle sautille de joie vers son frère qu’elle enlace sans lui demander son reste. « If you’ve missed me so much you could at least hug me properly ! » Les choses n’avaient pas toujours été roses entre eux, Adrian avait passé la première partie de la vie de Clare à rejeter jusqu’à son existence. Aujourd’hui, cependant, Clare n’a aucun mal à avouer que son demi-frère fait partie des personnes qu’elle préfère. « I’ve missed you too, though. » Elle lui offre un sourire chaleureux. « The flight wasn’t too bad. I’m happy to be home, to be honest. I feel like I could sleep three days straight. But how was your day ? You’re the one who’s worked ! »

Ça avait toujours été compliqué avec Clare, depuis la jeunesse d'Adrian et même encore il y a quelques années, mais désormais ils avaient fait table rase du passé. Leur mère serait fier de lui, elle serait sûrement fier de l'homme qu'il est devenu, et surtout du fait qu'ils allaient habiter ensemble un petit temps. Elle qui avait toujours, toujours voulu qu'Adrian aime sa soeur, autant qu'il le devait. Avec ses appréhensions de grand frère, il ne savait pas franchement s'il pouvait s'appeler ainsi. Parce qu'il n'avait pas assumer son rôle de grand frère dès sa naissance et il avait eu du mal à se rattraper, jamais là quand il faut, pas foutu de faire les choses correctement, il avait dû user de stratagèmes pour qu'elle lui pardonne ses incartades, pour qu'elle lui pardonne le fait qu'il n'avait sûrement pas été le grand frère qu'elle avait espéré. Mais au moins, maintenant, il était là. Là pour elle malgré tout. Et il casserait des genoux à n'importe qui se mettrait sur le chemin de sa petite soeur. Il casserait des genoux à celui qui lui ferait du mal. On ne touche pas à un cheveu de Clare, jamais. Et il avait hâte de la voir, de pouvoir la serrer dans ses bras et lui raconter à quel point sa vie était compliquée en ce moment, pas tellement compliquée mais un peu tout de même. Puis lui annoncer les changements de sa vie aussi, ça c'était quelque chose qu'il ne se voyait pas lui avouer au téléphone, ni même par sms, ce n'était pas correct et elle méritait beaucoup mieux que ça. Et il ne s'attendait pas à moins que sa soeur qui se retrouve contre lui sans qu'il ne demande rien. « alright alright. » répond t-il, comme pour lui faire comprendre qu'il ne s'opposerait en rien à un câlin et ses bras entouraient sa soeur doucement, en posant son menton sur le sommet de sa tête en fermant les yeux, apaisé qu'elle soit enfin arrivé. « Thank goodness, I would have been extremely sad if it was not the case. » expliqua t-il d'un air amusé. Il aimait la taquiner, il aimait la chercher un peu. Il se recula et lui tendit le sachet contenant sa pâtisserie préféré et enfin, il offrit une caresse à Buzz qui ne cessait de leur faire la fête à tout les deux. « It was an awful day, people are ugh- emotionally draining I swear. » conclut-il en levant les yeux au ciel avant de se débarrasser finalement de sa veste qu'il laisse choir sur le dossier du canapé avant de regarder la blonde « Do you want something ? Did you help yourself ? The bed sheets are clean, I even buy some flowers to put in your room. And there's an entire shelf for your bathroom product, if you need. And- I'm gonna stop talking because you're gonna be mad at me. »

Quand il s’agit d’Adrian, Clare se comporte toujours un peu inconsciemment comme l’enfant invisible qu’elle était à ses yeux jusqu’à il n’y a pas si longtemps en vérité. Elle a besoin de sa validation, tout le temps, besoin de voir que ce qu’elle fait et devient lui suffisent à lui rappeler qu’elle n’est pas son père, qu’elle n’a rien à voir dans ces histoires non plus, et surtout, qu’elle réussit. Elle ne l’avouera jamais cependant : pour elle, il est un peu bête de vouloir rendre son grand frère fier à vingt-six ans. Le fait est qu’elle a passé la majeure partie de son enfance à essuyer une certaine forme de mépris de la part d’Adrian et si elle ne se rappelle pas de tous les détails ni ne conscientise la situation, elle a toujours besoin de vérifier que tout va bien. Que leur relation fonctionne, et qu’il l’apprécie à sa juste valeur.

C’est précisément pour cette raison qu’elle se retrouve à l’enlacer sans lui demander son reste, ça et aussi, un peu, parce qu’après tout ce temps passé séparés par des milliers de kilomètres, il lui a vraiment manqué. Clare se serre contre son frère et profite des retrouvailles chaleureuses qu’il lui offre en riant. « Yeah, when I think about it maybe I didn’t miss you that much. », elle ricane sur le ton de la plaisanterie. « Maybe I’m just saying I did ‘cause I don’t want you to throw me out of your place just yet. » Dans un éclat de rire cristallin, elle se recule et lui offre son plus beau sourire, le remerciant chaleureusement pour le sachet qu’il lui tend. Elle y jette un œil discret, heureuse qu’il ait pensé à elle.

Les instructions sont claires, les informations nombreuses, aussi. Voir Adrian aux petits soins fait sourire la blonde qui ne sait plus vraiment où donner de la tête. Elle retient toutes les informations dans un coin de la tête et attend patiemment qu’il ait terminé. Elle croise les bras sur sa poitrine et le jauge de haut en bas, amusée. « Okay, so : no thanks - I’ll have that donut you brought me, thank you so much by the way it’s my favorite but you know that -, I helped myself by crashing on your couch, thanks for the sheets, the flowers and the shelf you really are an angel, and no, I’m not mad at you, only breathless. » Clare rit doucement. La situation l’amuse beaucoup. En fait, elle est heureuse d’être là, simplement. « Mom would be so happy, wouldn’t she? », elle soupire, attendrie. On pourrait croire que l'idée lui sort de nulle part, mais sa mère l'accompagne partout, plus encore dans ces moments de grands changements personnels. Ces réussites. « She’d be so proud of us. »

Il ne savait pas franchement comment la cohabitation allait se passer, mais vu leurs horaires à tout les deux, Adrian avait fort à parier que ça se passerait bien parce qu’ils n’allaient sûrement pas beaucoup se croiser. Clare travaillant mostly l’après-midi et le soir et Adrian travaillant la journée, ça n’allait pas être une cohabitation compliquée. Mais il avait fait des efforts aussi, pour qu’elle se sente chez elle. Il avait fait le ménage, avait préparé de la place dans ses placards, et avait préparé la chambre d’ami qui deviendrait chambre de sa soeur. Il n’y aurait pas cru des années auparavant si on lui avait dit que ça se passerait si bien. Le petit gamin âgé de sept ans qui trouvait injuste que sa mère se sépare de son père parce qu’il ne comprenait pas. Les soucis d’adultes semblent si flous quand on est enfant et quand on devient adultes, on aimerait redevenir un enfant pour ne plus avoir la tête lourdes de problèmes compliqués. Quand Clare le taquine, Adrian la repousse un peu tout en la gardant dans ses bras et la regarde « Leave my place now. » tenta t-il de prononcer avec une voix peu sérieuse avant de rire « Kidding, it’s alright if you didn’t miss me kiddo. » expliqua t-il, après tout, ils partaient de loin alors elle pourrait très bien ne pas avoir penser à lui souvent, il ne lui en aurait pas tenu rigueur.

Adrian était tout de même un peu angoissé à l’idée d’avoir oublier quelque chose pour sa soeur. Liz lui avait donné la technique de faire une liste et il l’avait fait mais il était persuadé d’avoir oublié quelque chose, tant pis, ça reviendrait peut-être. Ou pas. Mais il verrait sur le moment, il avait conscience de la noyer dans un flot d’informations, cependant, il ne s’en préoccupait pas et préférait nettement ne pas être coupé pour ne pas oublier (encore) quelque chose. « How can you be breathless when you’re a singer ? » Bon, Adrian était un peu idiot sur les bords et il se disait bien que c’était commun à tout le monde de manquer de souffle parfois et il aimait bien jouer au con, c’était indéniable. A l’évocation de sa mère, Adrian regarda sa petite soeur et une fois de plus, comme d’habitude, il vit en son regard celui de sa mère. Sa soeur avait les mêmes yeux que sa mère, ces yeux emplis de malice et Adrian attira sa soeur contre lui pour poser son menton sur le sommet de sa tête « She’d be so proud, indeed. » répéta t-il en fermant les yeux. « She’d say that I was a total jerk and that I need to apologize to you, but I did apologize. » Avec cet appartement, l’aide qu’il avait pu lui fournir. « How come you came back so soon tho ? Is anything happened in London ? »

Jouer à qui a manqué le plus à qui pourrait littéralement durer des heures, alors Clare ne relève pas la dernière remarque de son frère. Evidemment qu’il lui a manqué, que croit-il ? Elle avait passé la première partie de sa vie à le vénérer tandis qu’il la repoussait inlassablement, et la seconde partie à remercier le ciel d’avoir enfin une petite place dans son cœur, elle n’allait pas non plus passer des mois à plusieurs milliers de kilomètres de lui sans jamais y penser. La blonde se contente donc de rire à la boutade d’Adrian sans la relever plus que de raison. De toute façon, il est déjà en train de lui faire un inventaire de tout ce qu’il a mis en place pour son confort, ce qui ne manque pas de l’amuser encore un peu plus.

« Being a singer doesn’t come with infinite lung capacity. You know that, right? » Clare feint l’inquiétude. Évidemment qu’il sait ça. Elle espère, en tout cas. Ce serait bien ennuyeux qu’elle doive se lancer dans un cours de biologie express alors qu’elle est en plein jetlag. Et puis, Adrian n’est pas bête, même s’il aime faire croire qu’il l’est. Bref, elle se moque gentiment.

Elle n’a pas le temps de finir de rire cependant qu’il l’attire contre elle. Elle pousse un soupir d’aise tandis qu’elle passe ses bras autour de la taille de son frère et pose sa tête contre son torse. Parler de leur mère est toujours un moment d’émotion, et cette fois, Clare l’avait fait sans même y réfléchir. Qu’Adrian mentionne son comportement passé lui fait du bien cependant. Ils n’en parlaient pas souvent mais aucun d’entre eux n’était dupe. « It was a long time ago and we were idiots. Well, you were an idiot, I was just trying to be polite on that one. » Un doux rire s’échappe de ses lèvres. Elle lui a pardonné depuis bien longtemps. Après tout, avec son recul d’adulte, elle comprend la position dans laquelle il a été place à l’époque. Alors, plus sérieusement, elle précise : « But I love you and I always have, so, you know, it’s all in the past and I’m sure she knows you had good reasons to act like you did. » Avec douceur, elle met fin à leur étreinte pour répondre à sa question suivante, mettant soudain fin à la séquence émotions : « Well, didn’t I tell you? Remember those auditions I went to last month, when I came back here for a few days? Well, you’re talking to Broadway’s new Cosette! » Elle n’y croit toujours pas, mais c’est bel et bien le cas. Son visage s’illumine alors qu’elle pirouette dans le salon de son frère – dont elle n’est même pas certaine qu’il ait la moindre idée de qui est Cosette, mais peu importe, il comprendra bien à son ton que c’est une bonne chose. Pour être certaine, cependant, elle continue: « Like, it's an amazing role, Adrian! It's quite big. » Ses yeux pétillants se posent une nouvelle fois sur son frère. « I was pretty sure I told you that already though. I can’t believe I forgot to tell you! But what about you? Any tea? »

Ils allaient devoir s'adapter tout les deux, se réapprivoiser, même si Adrian ne regrettait pas du tout la décision qu'il avait prise de dire à sa soeur de venir vivre chez lui le temps qu'elle trouve de quoi se retourner, le temps qu'elle sache où elle pourrait vivre, dans quel endroit elle pourrait finir par habiter. Même si ça allait être compliqué quand Liz serait là, il lui laissait volontiers une place dans l'armoire de la salle de bain, il lui laissait volontiers une étagère dans la cuisine pour ses aliments. Il lui laissait volontiers une chambre et une place dans le canapé, parce qu'elle était sa petite soeur et, au fond, il lui devait bien ça. C'était grâce à elle qu'il avait voulu se soigner, c'était elle qui lui avait posé un ultimatum dans lequel il devait se soigner ou bien, il la perdait pour toujours. Et il avait perdu sa mère une fois et pour toujours, il ne voulait pas perdre sa soeur à son tour. « Obviously I know that. » répondit-il en levant les yeux au ciel, un air blasé sur le visage.

« Glad to hear you don't think I'm an idiot anymore. » Même s'il avait sûrement des actions qui le faisait paraître idiot, il était plutôt fier de se dire que sa soeur avait un peu plus d'estime pour lui qu'elle n'en avait eu avant. Il grimaça un peu, son menton posé sur le sommet de la tête de sa soeur et il répondit d'une voix feutrée « I guess I was too sad. Because mom was loving some else than me, because, because I didn't have anyone else to talk with about how I felt, so I was dumb. When I was younger, I thought it was because of your dad that mine died. But then, I grew up. » Il s'éclaircit la gorge et sourit à sa soeur avant d'écouter la raison de son retour. Il était persuadé qu'il lui restait un peu plus de temps dans la capitale anglaise, mais il s'était trompé sans doute. Il lui offrit une nouvelle accolade et sourit encore plus « I'm so proud of you sis ! » Et il ne pouvait s'empêcher de la regarder fièrement alors qu'elle tournoyait dans le salon. Il vit Buzz qui tournait autour de Clare et il ne put s'empêcher de les regarder tout les deux, heureux comme un pinçon. « No worries kiddo. And on my hand, hm, you promise you'll not scream ? » demanda t-il, parce qu'il s'apprêtait à dire quelque chose d'important à sa soeur « I need you to be my witness. » Il laissa planer le doute, un sourire en coin sur le visage « And if Liz asks you to be her bridesmaid, I asked you first. »

En grandissant, Clare avait fini par comprendre les raisons qui avaient poussé son frère à la rejeter à ce point. Elle n’était pas dans sa tête, évidemment, et elle ne pouvait être sûre de rien tant qu’il ne l’avait pas verbalisé, mais il n’y avait aucun doute que le remariage de leur mère avait constitué en une épreuve difficile pour Adrian qui n’était qu’un enfant à l’époque. Toujours blottie contre lui, elle le rassure donc une bonne fois pour toutes : « Yeah, I figured this out when I started growing up. And it’s okay, we were kids, you had no idea. And look at us now. You made up for it big times. » Elle lève de grands yeux tendres sur son frère. Aujourd’hui, il l’héberge gracieusement en attendant qu’elle trouve un autre logement, il l’accueille à bras ouverts et s’ils ne sont clairement pas les plus complices et que Clare ne lui raconte pas tous ses secrets, elle est heureuse de le présenter comme son frère. Et elle peut affirmer sans réserve qu’elle est fière de ce qu’il devient et de son parcours.

Persuadée pourtant de lui avoir déjà expliqué tout cela, la brune reprend depuis le début les raisons qui l’ont poussée à quitter Londres pour revenir à Broadway. Qu’il soit fière d’elle lui arrache un sourire de bonheur et elle sautille un peu, incapable de cacher son excitation. « Thanks, that means a lot. I just can’t wait! And of course, you’ll have front row tickets for my premiere, if… If that’s something you’d like, of course. » Elle ne voudrait pas lui imposer trois heures des Misérables, après tout. Cependant, la conversation vrille bien vite sur Adrian et lorsqu’il lui fait promettre de ne pas crier, Clare fronce un sourcil. Puis l’autre, au fur et à mesure de son discours. Elle acquiesce cependant, pas sûre de pouvoir garder cette promesse mais impatiente d’en savoir plus. « What do you m… » Confuse, la brune tente de comprendre mais décide finalement de le laisser terminer. « Bridesmaid? Adrian, are you seriously telling me… » Soudain, la pièce tombe. Ses yeux s’écarquillent d’une agréable surprise et elle saute à nouveau dans les bras de son frère : « Oh my… When ? How ? I wanna know everything, all the details, like, my brother is getting MARRIED? DOPE! » Clare s’écarte, les yeux brillants de surprise, et continue de bredouiller: « My goodness I can’t believe you seriously thought I wouldn’t scream!! » Finalement, elle se calme un peu et reprend sur un ton plus posé : « Congratulations. And I’m happy if you are. »

Il avait voulu lui annoncer par sms, mais il ne s'en était pas senti capable. A chaque fois qu'il tapait le message, il l'effaçait aussi sec parce que ça ne se faisait pas pour lui de demander à sa petite-soeur d'être son témoin par message. Elle aurait cru à une blague certainement, elle aurait sûrement penser qu'il se moquait d'elle et il voulait qu'elle comprenne qu'il était cent pour cent sérieux et qu'il allait réellement se marier. Il ferait un effort pour sa soeur d'aller voir les misérables, il avait bien supporté Hamilton pour Liz, alors les misérables pour sa soeur parce qu'en plus, elle jouait dedans, il en était cent pour cent capable. Il ferait une sieste entre les actes, au pire. Il en serait bien capable, mais là n'était pas le sujet actuel, il voulait se retirer le poids qui avait grossi au creux de son coeur. Il voulait lui avouer tout ce qu'il lui cachait. Il fronça les sourcils, les lèvres pincées quand elle réalisa et il l'accueillit les bras entourant le corps frêle de sa petite soeur. « On christmas. I know it's kinda a long time ago. And I thought that I had to propose when her family was here. I didn't feel like proposing all alone. And I asked her dad first. » Vieux jeu ? Un peu. Mais au moins, il avait fait ça dans les règles de l'art. « And we don't know the day yet. Perhaps when she'll be on a break for the formula one. » Ils n'en avaient pas vraiment discuter. Et il ne savait pas comment amener le sujet lorsqu'elle était loin, alors peut-être que c'était remettre à plus tard, peut-être à trop tard. « I'm very much happy. » expliqua Adrian, les yeux brillants, déposant sa petite soeur sur le sol, embrassant son front au passage. Il passa une main derrière sa nuque « I felt like it was the right thing to do. You know I love her, and I loved her for years, not a single girls made me feel like her. » Il soupira en regardant sa soeur avant d'éclater de rire « Am I too cheesy ? » Certainement « But the thing is, I'll need you to go on tuxedo hunting. Because I wanna surprise her. »