nothing breaks like a heart (marisol)

encore une de plus. au final chrissy ne compte même plus les nombreuses disputes qu'elle partage avec sa mère. elle voudrait pouvoir faire des efforts, être capable de prendre sur elle comme l'adulte responsable qu'elle est censée être.. mais, pourquoi faire des efforts quand ni sa mère ni son père ne sont capable de lui dire la vérité ? c'est tout ce qu'elle demande chrissy.. de mettre une bonne fois pour toute le sujet sur le tapis et ne plus l'évoquer ensuite. lui permettre simplement de pouvoir se focaliser sur tout sauf le futur divorce de ses parents. mais, comme toujours c'est trop demandé dans cette maison. alors, elle s'énerve chrissy, elle claque les portes, elle est désagréable, en fait voir de toutes les couleurs à sa mère -contrairement à son père chanceux de ne pas devoir subir ça- chrissy exprime sa colère et sa frustration de ne pas pouvoir faire quoi que ce soit pour sauver sa famille.

alors, une fois de plus elle préfère partir de chez elle, partir pour ne pas s'énerver plus mais, surtout pour discuter avec quelqu'un qui la comprend et contrairement à sa mère trouve les mots pour la réconforter. heureusement sa meilleure amie habite la maison juste à côté, elle ne doit donc jamais aller très loin pour obtenir cette vague de chaleur dont la rouquine à tant besoin. « oh bonjour, marisol. » la dernière fois qu'elle se rappelle l'avoir appelée "madame" semble remonter à très longtemps -puis elle n'est pas venue pour se faire encore une fois grondée- « je venais voir sofia, je.. j'avais besoin de lui parler. » qu'elle avoue sans osée regarder la mère de celle-ci droit dans les yeux. marisol à toujours été comme une seconde mère pour chrissy, toujours collée à sa fille depuis sa plus tendre enfance. marisol la connait par coeur tout comme elle connait la mère de chrissy, la situation tendu entre les hampton ne doit donc pas totalement lui échappée. « est-ce que je peux rester ici ? enfin, pour attendre sofia. » et parce qu'elle n'a pas envie de rentrer chez elle maintenant, parce qu'elle n'a pas envie de voir cette maison qui lui rappelle constamment la déchirure qu'elle doit supporter et tolérer sans avoir son propre mot à dire.

La maison est calme. Trop calme presque. Marisol s'en réjouit bien sûr, elle n'a que trop peu de moments de silence. Et puis, c'est le weekend, son dernier papier a été envoyé et El Halito n'organise pas d'événements particuliers ce weekend. Elle y passera peut-être dans la soirée, au moment du repas, mais les employé.e.s et bénévoles n'ont pas besoin d'elle pour faire tourner l'association. Si la journaliste a eu du mal à s'approprier son rôle de présidente, se sentant peu légitime de reprendre le flambeau d'Alejandro et n'ayant qu'une connaissance théorique du rôle attendu, elle a fini par trouver son rythme. Aujourd'hui, elle éprouve un plaisir et une fierté immense dans son travail associatif et cela lui apporte un sentiment de satisfaction indescriptible. Elle a trouvé sa place, quelque chose qui donne du sens à son activisme, un acte qui joint sa parole. Marisol a toujours répété à ses enfants qu'il fallait s'investir, construire le futur dont on rêve, œuvrer pour devenir acteur du changement et pas simplement critiquer. Et il n'y a rien de tel que de montrer le bon exemple.

Mais en ce doux après-midi estival, la mère de famille met un peu de côté tout cela et s'adonne au plaisir simple de la lecture. Pas exactement un roman de plage, mais elle y est plongée depuis quelques heures, sa tasse de café désormais vide sur la table basse du salon. Mais sa quiétude est finalement interrompue par la sonnette de l'entrée et une silhouette rousse familière apparaît bientôt dans le hall. Chrissy semble étonnée de la voir dans sa propre maison, mais c'est bien entendu parce qu'elle n'est pas la personne qu'elle cherche. La jeune femme a l'air un peu agitée et le fait qu'elle demande à rester alors que sa maison est à moins de 500 mètres la conforter dans l'idée qu'il s'est passé quelque chose. Elle a aussi suffisamment discuter avec Olivia pour savoir que tout n'est pas toujours simple entre la mère et la fille.

Un sourire aux lèvres, Marisol désigne la cuisine d'un geste et répond. « Bonjour Chrissy, bien sûr, entre, c'est toujours un plaisir! » Elle jette un œil à sa montre, puis ajoute. « Sofia est allée faire un tennis avec son frère, mais je pense qu'elle n'en a pas pour longtemps. Tu veux boire quelque chose? » La brune se retient de lui demander si sa maman sait qu'elle est là, une question qu'elle a tant posé au fil des années qu'elle lui paraît naturelle. Mais Chrissy est une jeune femme aujourd'hui et elle n'a pas à justifier de ses faits et gestes. Alors, elle demande plutôt. « Tout va bien ma grande? » Ce n'est pas beaucoup mieux niveau ton de maman, mais ça donne au moins l'opportunité à Ms Hampton de se confier, si elle en a envie.