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poésie (théophile)

@ Invité

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Lun 30 Déc - 23:06



il faudra bien t'y faire à cette solitude,
pauvre coeur insensé, tout prêt à se rouvrir,
qui sait si mal aimer et sait si bien souffrir.


Le vent.
Le vent qui souffle, qui hurle dans les arbres. Le vent qui fouette ses cheveux roux. Le vent qui frappe ses joues. Plus de feuilles. Plus d’oiseaux. Juste le froid qui glace les os et qui embrume l’âme. Juste la buée qui sort des lèvres. Et le gel qui se dépose sur le sol. L’hiver. Le vrai. Celui qu’elle n’a pas vu depuis des années à force de trainer à droite à gauche, de partir, de ne pas se sentir chez soi. L’hiver qui l’angoissait avant, beaucoup, de peur de le passer dehors, loin d’être à l’abri comme elle avait pu l’être avant. Mais cette fois-ci, il ne s’agit que « d’un hiver ». Un hiver comme un autre. Pas d’angoisse. Pas de tracas. Juste l’attente. L’attente du printemps. 
Alors elle ère Gabrielle. Elle ère de rue en rue, de place en place, sans but précis, juste pour se perdre et découvrir. Elle aime se perdre. Perdre la notion de temps et d’espace pour mieux la retrouver plus tard. Pour elle, marcher ressemble à ces moments où elle se noie dans l’art et la gouache, commençant au petit matin, le ciel encore rouge, pour relever le nez des heures plus tard quand il fait noir.

Gabrielle lève les yeux, encore assise sur son banc. Deux heures qu’elle y ai et qu’elle n’en décolle plus, malgré le froid qui lui mords la peau, la marquant presque au fer rouge. De ses doigts fins, elle tiens son crayon, croquant les passants, les New-Yorkais pressés, les bras chargés par les fêtes. De son sac, elle sort sa palette, son pinceau, et commence à appliquer la couleur. Du gris. Beaucoup. Gris comme ses souvenirs, gris comme ces pensées du jour. Elle est morne Gabrielle, encore bouffée par le souvenir qui la grignote un peu plus chaque instant de sa vie. À croire qu’elle ne s’en défera jamais. Elle essaye. Elle essaye de rajouter quelques touches de couleur, par ci, par là. Quelques notes de rouge et d’ambre, comme pour se rassurer, se dire que non, des peintures ne seront pas toutes monochromes comme toutes les toiles qu’elle peut pondre ses derniers jours. Non. Elle est encore en capacité de manier la couleur. D’être elle même. 

Elle relève la tête.
Et tout s’effondre.
Et tout s’écroule.

la mémoire en est morte, un jour te l'a ravie
et cet amour si doux, qui faisait sur la vie
glisser dans un baiser nos deux coeurs confondus,
toi qui me l'as appris, tu ne t'en souviens plus.


Elle ne peut s’empêcher de lâcher se qu’elle tenait précieusement dans ses mains. Le croquis s’écrase sur le sol encore givré. Le pinceau manque de se briser sous le choc. La nausée monte, tel un raz-de-marée déchirant les paroles de son ventre, alors que ses yeux restent rivés sur l’image qui s’offre à elle. Ses boucles. Ses boucles brunes, elle aurait pu les peindre les yeux bandés, à n’importe quelle heure, à n’importe qu’elle moment. Ces yeux, elle en connaissait par coeur la tête, la couleur. Et ses traits, ses traits qu’elle aurait pu dessiner sans même réfléchir un instant. Elle pâlit. Elle à mal au coeur.
Angoisse. Mal-être.
Là, devant elle, il se dresse.
Lui.
Théophile.

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