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A découvrir gifted // gabrielle
@ Invité
tu savais très bien que tu faisais une connerie en allant parler à cette meuf. tu l'avais vue plus tôt dans la soirée aux bras de son mec, l'embrasser, danser avec elle. et pourtant t'as pas résisté quand elle t'a lancé ce regard de feu. quand au détour d'une musique, en passant à côté de toi, elle a laissé son corps glisser sensuellement contre le tien. t'as le sang chaud yeray. le coeur qui papillonne trop vite, cette tendance à te laisser attirer naïvement. alors quand t'es allé aux toilettes dans ce pub, t'as tout de suite capté le guet apens. elle était là, le dos appuyé contre le mur, les yeux rivés sur son téléphone. l'approche fut brève, tu te souviens encore du goût sucré de ses lèvres, de la chaleur qui semblait émaner de tout son corps, contre le tien. puis son copain a débarqué à l'improviste. conflit inévitable malgré les protestations de la dame. t'aurais pu battre en retraite quand le front du type s'est collé au tien. mais ta putain de fierté. t'as encore mal aux phalanges, là où elles se sont écrasées contre son menton. et quand tu clignes l'oeil, ta fossette qui t'envoie des éclairs de douleur, ouverte, le sang que t'as épongé avec un mouchoir. et maintenant tu erres dans la rue, en quête d'un squat ou d'un endroit où dormir. où reposer ta carcasse fatiguée. tu sais que pas loin d'ici il y a une zone avec quelques magasins désaffectés, abandonnés depuis des années. c'est là-bas que tu pourras te glisser comme un voleur par les portes défoncées dans les arrières, te mettre à l'abri du vent, d'éventuels détrousseurs. respirant un grand coup, tu décides de t'arrêter quelques secondes sur un banc, histoire de te calmer. de laisser l'adrénaline s'évaporer lentement. que ton envie de revenir éclater la gueule de l'autre con s'envole. machinalement tu attrapes ton téléphone, posant ton sac à côté de toi. t'as plein de notifs. mais bordel, tes doigts qui semblent geler sur place. alors tu souffles dessus, tu te frottes les mains. tu rêves d'un feu, de flammes orangées, du crépitement du bois. l'imagination pour seule limite.
@gabrielle de musset
@gabrielle de musset
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