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after hours (blaise)

@ Invité

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Dim 23 Fév - 20:41
Tu te trouves dans ta chambre, occupé à travailler sur une de tes pièces, lorsque tu reçois un message de Blaise. Autant dire que depuis la dernière fois que tu l'as vu à l'Outpost, tu n'as pas trop eu signe de vie de sa part. Voire pas du tout, même. Et à part t'excuser encore et encore, tu ne vois pas de ce que tu aurais pu faire de plus alors tu as préféré lui laisser de l'espace. Pas la première fois que vous ne vous donnez pas de nouvelles de toute façon... sûrement pas la dernière même, à ce rythme-là. Tu mentirais si tu disais t'attendre à un message de sa part. Pas maintenant, en tout cas. Il a toutes les raisons du monde de t'en vouloir pour avoir balancé à son frère qu'il fréquente aussi des hommes – même si tu ne l'as pas fait exprès et que tu le regrettes sincèrement. Certainement qu'une autre personne te demandant de débarquer chez toi à cette heure-ci se serait pris un sacré vent. Jamais un de tes plans n'est rentré dans ton appartement jusqu'à présent. Mais tu ne peux plus trop considéré Blaise comme tel vu comment cela se termine à chaque fois que vous vous voyez. Et disons que ses messages t'inquiètent plus que nécessaire. En temps normal, tu aurais la prétention de croire que c'est juste pour ta petite personne qu'il se rend jusqu'à ton appartement mais... C'est urgent, c'est ce qu'il t'a dit du moins. Alors tu abandonnes la tenue sur laquelle tu travailles en ce moment, incapable de te concentrer de nouveau et préférant l'attendre dans le salon. Heureusement, il ne tarde pas à t'envoyer un autre message pour te prévenir qu'il est là. Autant éviter de faire résonner la sonnette dans l'appartement alors que Siobhan dort et Aimé... Eh bien, il est  sorti tu-ne-sais-où et peut rentrer à n'importe quel moment (s'il ne se perd pas, comme à son habitude). Seulement voilà, quand tu ouvres la porte pour faire face à Blaise avec cet éternel sourire presque aguicheur scotché sur tes lèvres, tu ne t'attendais pas à l'avoir là, devant toi, le visage quelque peu... ensanglanté. Pour ne pas dire totalement mal en point. Alors ton sourire s'efface et tu te pousses de devant la porte pour le laisser entrer. « Viens ». Ce n'est pas un ordre, juste une invitation à ce qu'il te suive jusqu'à ta chambre où vous serez tranquilles. Pas certain de la réaction de Aimé ou Siobhan si l'un des deux retrouve un inconnu avec le nez en sang dans votre salon... Encore moins sûr de ce qu'ils pourraient dire en sachant qu'une autre personne qu'eux ait eu l'autorisation de rentrer dans ce qui ressemble plus à atelier de couture qu'une chambre – malgré le lit au milieu de la pièce qui ne se remarque pas vraiment dans ton bazar. Ta chambre, c'est ton endroit, là où tu peux t'exprimer et où rares sont ceux qui ont l'occasion d'y mettre un pied pour la simple et bonne raison que tu estimes avoir besoin de cet espace personnel et privé. Rien que pour toi, en somme. Pas pour rien que tu as toujours refusé de ramener une conquête chez toi. Et Blaise est bien au courant de cela, car c'est toujours chez lui que vous vous retrouviez auparavant. Mais tu fais exception pour une fois. Car il y a urgence. « Qu'est-ce qui s'est passé ? » que tu lui demandes avant de laisser une de tes mains se poser délicatement sous son menton pour mieux observer les dégâts. En temps normal, sûrement que tu te serais excusé de ton bordel, de tous ces morceaux de tissus qui traînent à droite et à gauche. Mais c'est le cadet de tes soucis. Tout ce qui te préoccupe sur le moment, c'est Blaise.

@ Invité

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Mar 25 Fév - 18:49




i never had
a chance
to be
soft


Tu marches.

La tête en l’air.
Le corps en vrac.

La colère. La colère qui te brûle le coeur. Qui te brûle la tête. T’as envie de hurler, de crier à plein poumons, de déverser ta rage et ta haine sur le monde, sur ceux qui passent à côté de toi, sur ceux qui t’entourent. T’es encore sonné, tu pleurerai presque de honte, de fureur. Ça t’arrivais souvent quand tu étais petit ça. Pleurer. Pleurer des larmes d’aigreur à défaut de vomir ta bile amère de violence et de furie. T’étais une tempête avant Blaise. Personne pour se mettre en travers de ton chemin. Peur de rien. Juste tes poings pour frapper, pour balayer les autres, sans penser aux conséquences, et encore moins à la bienséance. Tu savais pas te tenir. Tu savais pas réagir. Tu ne connaissais que la violence. Tu n’avais connu que ça là bas. Et puis tu t’es calmé. T’as grandis. T’as appris à te canaliser pour mieux régner, pour mieux avancer. Être un adulte. Sans fauter de nouveau.
Mais ce soir, tes poings s’étaient levés de nouveau, et tu avais lâchés les chiens, festin de violence auquel toute l’équipe du Rocky avait participé, ou du moins, assisté. Ta vraie nature. Toi. Le vrai. Le Blaise d’il y a quelque années, tellement susceptible, torrent de haine et de chagrin se déversant sur le monde. Cette soirée avait réveillé ton aigreur. Ton irascibilité. Ton agressivité. Et tu ne parvenais pas à la calmer. Pas pour l’instant.

Trop tôt.
Trop fort.

Un message. Un message tapé à la vas vite sur ton téléphone, alors que le sang se déverse le long de ta bouche, le long de tes joues. La douleur. La douleur qui martèle ton corps et ta tête alors que tu tente de marcher plus vite. Chaque pas est une brûlure, mais tu tentes de ne pas y prêter attention. Tu es blessé. Dans ton égo. Dans ta splendeur. Tu aurais pu l’exploser à ton tour. Le rouer de coups jusqu’à l’épuisement. Un acharnement sans fin dans le sang et la fougue. Mais tu avais préféré partir. T’enfuir. Pour ne pas révéler plus de ta vraie personne devant le autre. Trop dangereux. Trop précieux.

i was
always
bloody knuckles


Le sang à tâché ton pull blanc lorsque tu arrives à l’adresse indiquée. Tu n’y penses même pas. Tu penses juste à ton visage abîmé et à essayer de te calmer. En vain. Et c’est quand t’arrives devant la porte d’Axel que tu te rends compte de la bêtise de ton geste. Parce que tu vas te révéler un peu plus à lui, un peu trop , et qu’au fond tu as peur de ça. Blaise. Blaise et son image impeccable. Blaise et sa préciosité maladive. Blaise et son perfectionnisme. Une image étayée, abîmée de toi même qui se présente à cette porte. 

La porte s’ouvre et t’as la tête qui tourne. T’es pas bien. T’as envie de vomir. De partir. Loin. Abandonner. Rebrousser chemin. Trop tard. Tu ne lui dis même pas bonjour alors que tu entres dans l’appartement, ta main vainement posée autour de ton nez surement brisé. Tu ne regarde même pas autour de toi, tu te contente de suivre Axel jusque sa chambre, t’asseyant sur le lit, veillant à ne pas tâcher autre chose que ton pull, déjà voué à une mort certaine.

and
shards
of glass


» un connard. des mots. et c’est parti en vrille.

T’as pas envie d’en dire plus. De parler pour ne rien dire. Tu lui expliquera plus tard, quand chaque parole passant tes lèvres ne te fera plus souffrir comme un chien. Tu pousses un long râle d’agacement, essuyant tes mains sur la laine, avant de relever la tête vers Axel. Tu ne sais pas pourquoi il t’as répondu. Pourquoi il a accepté de t’accueillir chez lui, alors que tu ne lui a pas parlé depuis des jours, depuis des semaines. Parce que tu étais trop choqué, trop effrayé par la situation de l’autre jour. Tu n’as plus parlé à Blake non plus, bien que vos échange soient déjà rares d’ordinaire. Embarrassé. Paniqué. C’est juste cela. Des situations, des sentiments que tu ne sais pas encore géré sans accès de colère, sans mots qui blessent. Et tu n’avais pas envie d’en dire ce soir là. Pas à eux. Peut-être pour ça que tu étais parti comme un voleur, comme un courant d’air, pour disparaitre avant de revenir la queue entre les jambes ce soir, le nez en sang, et l’égo en vrac.

» sympa le kimono. 

T’as que ça a lui dire. T’aurais pu lui dire pardon. Ou bien merci. Mais ce serait trop simple, trop convenu. T’es pas comme ça toi Blaise. Jamais. Blaise et ses réflexions acerbes. Blaise et ses remarques qui fâche.

Ça c’est toi.

i wanted
people
to be afraid of
hurting me

@ Invité

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Sam 7 Mar - 22:43
Tu as beau ne pas travailler dans le milieu hospitalier, il te suffit de mieux observer le visage de Blaise pour regarder que son nez est plus que mal en point. Il est même certainement cassé. La logique serait que tu lui proposes de l'amener à l'hôpital mais vu l'état dans lequel il est, tu te doutes bien qu'il va refuser et puis... Non, tu n'as pas envie de faire encore une fois un malaise parce que tu risques de voir une seringue traîner sur les plateaux dans un des couloirs. Autant vous éviter une situation embarrassante pour vous deux. Tu peux t'en occuper toi, non ? Ou du moins, essayer d'apaiser un peu la douleur avec... quoi, un putain de doliprane ? C'est stupide. Blaise ne te donne pas vraiment d'explication, tu comprends simplement avec ses mots qu'il s'est battu avec quelqu'un mais ça, tu t'en doutais déjà. Il est clair que ce n'est pas juste une histoire de poteau rencontré accidentellement en pleine face. Et cela t'inquiète sûrement plus que nécessaire, de savoir qu'il a fini dans cet état-là à cause d'un abruti. Blaise, tu ne l'as jamais vu énervé. En fait, tu ne connais qu'une partie de lui tout comme lui ne connaît qu'une partie de toi. Ce soir, tu découvres une nouvelle facette. Peut-être moins belle pour certains. Mais pas pour toi. Alors tu te contentes de rester silencieux, délaissant son visage pour chercher à tâtons un tissu autour de toi. Ce n'est pas ce qui manque autour de vous. Juste que tu n'as pas envie d'attraper quelque chose de pailleté et de le faire ressembler à une boule de facette parce que tu manques terriblement d'attention à cet instant, ton esprit bien trop ailleurs, préoccupé par son état. Mais il parle de nouveau, Blaise. Ces mots te font lever les yeux au ciel, puis un sourire finit par étirer quelque peu tes lèvres. « Idiot. » que tu lui lances dans un souffle avant de prendre de nouveau son visage entre tes mains, toujours avec une délicatesse presque étonnante venant de ta part. Cette délicatesse que tu utilises uniquement sur tes pièces habituellement. Il marque pourtant un point, Blaise. Tu aurais pu te changer avant qu'il arrive. Après tout, à chacun de vos rendez-vous, tu as toujours pris un soin particulier à être parfait de la tête au pied. Pas ce soir. Tu es dans ta tenue du soir, celle que tu portes uniquement chez toi, les cheveux décoiffés, sans même avoir eu le temps de faire ta routine du soir. C'est scandaleux. « Mais je suis heureux de savoir que je réussis encore à te surprendre avec mes tenues. Même les plus simplistes. ». Tu cherches à détendre l'atmosphère bien trop pesante comme tu le peux avant de venir approcher le tissu de son visage, allant tapoter les endroits où il reste du sang histoire d'enlever le plus gros tout en faisant tout de même attention aux réactions de Blaise. Tu te doutes bien qu'il a mal et que ce que tu fais est loin d'être agréable. Tu ne serais même pas étonné s'il enlevait ta main à un moment ou un autre. Alors tu tentes d'être le plus doux possible dans tes gestes. Heureusement que tu gardes tous tes produits dans ta chambre et non de la salle de bain, cela t'évite de sortir une nouvelle fois et de potentiellement réveiller ta colocataire. « Voilà. C'est déjà un peu mieux. ». Le nez toujours tordu néanmoins mais... tu ne peux rien y faire. « Je te fais mal ? ». Parce que ce n'est pas terminé, voilà ce que tu as envie d'ajouter quand tu attrapes un autre tissu où tu appliques un de tes produits de beauté juste histoire d'enlever maintenant le sang séché. Et là, cela risque d'être un peu plus douloureux pour lui. « Ne m'oblige pas à te faire taire si tu cries trop fort. ». Un sarcasme que tu lui lances avant de te rapprocher de lui, allant attraper de ta main de libre la sienne pour la poser sur le lit. Et sa main, elle reste sous la tienne tandis que tu reviens t'occuper de son visage pour enlever toute trace de sang.

@ Invité

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#
Lun 16 Mar - 15:23




some people
survive chaos


un jour.

un soir.
des coups.



c’était il y a quelques années. c’était il y a quelques temps. quand ta maturité était absente et que ta vie était encore régie par tes émotions trop brutes, trop rustres. ces temps où tu n’avais pas encore été apprivoisé. parce qu’avant, là où tu as grandis, là d’où tu viens, ça se passait comme ça. il fallait se battre pour survivre. il fallait cogner pour avancer. pour s’en sortir. frapper, encore et encore, jusqu’à sortir la tête de l’eau et courir, courir sans jamais s’arrêter, courir pour se mettre à l’abris. c’était ça tes codes. ça la base de ton existence. alors avant, quand on te contrariais, c’est comme ça que tu t’en sortais. sortir les crocs. frapper dans le tas. un animal sauvage. une force de la nature. mais tellement, tellement abîmé par la vie. alors tu t’étais promis. promis de ne plus frapper, de ne plus avoir besoin besoin de ça pour avancer et t’en sortir autrement. t’avais réussi à devenir plus tranquille, à rester calme. ça t’avais pris du temps. tu avais du prendre sur toi. travailler. réfléchir. grandir. mais tu avais réussi.

mais ce soir. ce soir tu t’étais rappelé. de la force de tes poings. de l’indomptabilité de ta rage. cette fureur encore en toi, brute, prête à sortir à tout instant, à chaque moment. cherchant la brèche, la porte de sortie pour se déverser sur le monde et sur la vie. sur eux. eux tous. ceux qui te barrent la route. et ce soir tu avais faillis. la faire sortir. la lâcher. te déchainer sur ce mec et ne plus jamais t’arrêter, ne plus jamais te stopper jusqu’à ce que son visage ne soit plus. pour que son souffle ne cesse.
et que tu oublies.
que tu oublies tout.

and that is
how
they grow


est-ce possible ? d’avoir peur de soi. de soi même. de ce qu’on est. de ce qu’on était. et qu’on ne pensais n’être plus. c’est un peu ce qui te tiraillais ce soir. c’est un peu pour cela que tu avais demandé asile - une nouvelle fois. à axel. à lui. que tu connais. à qui tu fais confiance. un peu. beaucoup. et le voir te permet de te contenir. de te pas exploser. de ne pas parvenir à te contrôler toi-même. et il te fais sourire, alors qu’il te traite d’idiot, tandis que ton visage te brûle, te fais un mal de chien, et que tu penses déjà à ton coup de fil de demain, quand tu devras annoncer à ton nouveau show sur broadway que tu ne pourras pas venir, que tu vas devoir rester à la maison. un peu. le temps de te rétablir.

» merci.

tu dis ça alors qu’il pose de nouveau les mains sur ton visage, d’une délicatesse absolue. d’habitude, tu en aurait profité. pour lui glisser des mots comme tu sais les dire. pour peut-être l’embrasser. pour lui faire comprendre que tu le désire - comme à chaque message que tu lui envoies, comme à chaque fois qu’il a passé le pas de ta porte. mais pas là. là tu le remercie sincèrement. de s’occuper de toi. de ne pas t’avoir abandonné. pas ce soir.

and some people
thrive
in chaos


» je te fais mal ?
- non ça va.

tu parles trop vite. encore une fois. et tu grogne légèrement, la douleur plus vive, plus présente. tu sais qu’il est cassé, ton nez. tu sas que tu vas rester longtemps chez toi, sans sport, sans vie social - défiguré que tu dois être.

» ne m'oblige pas à te faire taire si tu cries trop fort.
- j’ai presque envie de crier, pour voir. mais peut-être que tes colocs seraient trop jaloux.

because
chaos
is all they know


le naturel reviens au galop. comme toujours. et un sourire nait sur tes lèvres - petit, juste de quoi ne pas te faire mal - alors que tu laisse tes doigts se nouer aux siens. tout change en ce moment. tout te reviens en pleine tête. trop vite. trop grand. et tu ne sais pas comment gérer tout ça. et ça te fais peur. un peu. beaucoup.

» tu pense que je vais devoir aller à l’hôpital ? parce que honnêtement, j’ai pas le courage.

@ Invité

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Dim 22 Mar - 17:39
Tu essayes d'être le plus doux possible, autant dans tes gestes que dans tes mots. Car tu n'as pas envie de le brusquer, à Blaise. Pas parce que tu as peur de lui, loin de là. Simplement car il est assez sur les nerfs pour que tu en rajoutes une couche sans même le vouloir. Tu sais que tu peux être maladroit dans tes mots parfois, tant toi tu n'as aucun mal à parler de tout sans aucune gêne, peu importe le contexte. Et puis, tu sembles ne rien prendre au sérieux. Tu sembles mener une vie tranquille, limpide, sans événements traumatisants ou qui ont pu te toucher en particulier. Tu peux même parler de tes parents en riant, comme si cela n'avait pas d'importance d'avoir été traité de cette façon juste parce que tu aimes aussi les hommes. Des réflexions, tu en as eu et tu continues d'en avoir. Mais tu t'es toujours contenté de les ignorer ou de rire. Parce que tu t'en fiches, c'est ce que tu dis. Mais c'est surtout que tu refuses de te montrer vulnérable face à qui que ce soit. Pas parce que pour toi c'est un signe de faiblesse, loin de là. Juste que c'est ainsi que tu as grandi et cela fait partie de toi maintenant.

Sauf que ce soir, il y a Blaise. Et Blaise, c'est lui qui se montre vulnérable face à toi pour la toute première fois. La violence, c'est quelque chose que tu ne comprends pas et ne comprendra jamais. Pourtant, tu sais qu'il y a eu un élément déclencheur pour en arriver là. Tu ne demandes qu'à comprendre. Pas savoir, juste comprendre ce qui a bien pu se passer pour se mettre dans un état pareil. Tu te contentes d'un bref sourire lorsqu'il te remercie. C'est normal après tout. Tu préfères le savoir là, avec toi, plutôt que dehors tu-ne-sais-où. « Il y a une flic qui dort à côté, tu veux vraiment qu'on se retrouve tous les deux avec un flingue sous le nez ? Enfin, ce qui t'en reste... » que tu répliques avec humour. Mais pas trop non plus. Connaissant le caractère de ta colocataire, elle serait tout à fait capable de débarquer dans ta chambre en petite culotte pour en venir aux mains avec celui qui a osé hurler dans ta chambre. Autant éviter ce spectacle gênant à tout le monde. « Il vaudrait mieux si tu continues à avoir mal dans les jours à venir histoire de vérifier qu'il n'y a rien de plus. Mais un nez cassé, ça se garde. Il paraît que ça a du charme sur certains. Tu m'excuseras, mais je ne peux pas te dire tout de suite si c'est le cas pour toi. ». Tu hausses les épaules, pas du tout expert sur ce sujet-là. Tu essayes juste d'être logique. Si un boxeur devait s'arranger le nez à chaque fois qu'il finit casser, ce serait une perte de temps considérable... Non ? Bon, dans tous les cas, tu te doutes bien que Blaise n'est pas stupide au point de laisser traîner si jamais il continue de souffrir. « Ne me demande pas de t'amener à l'hôpital maintenant ou sinon, c'est toi qui vas devoir prendre soin de moi. » que tu lui avoues avant de laisser échapper un petit rire. C'est un détail que tu laisses échapper sur toi, sans même t'en rendre vraiment compte. Tu ne cherches plus à réfléchir à chacun de tes mots avec Blaise, à essayer d'en dire le moins possible sur toi parce que ce n'est qu'une histoire d'une nuit et au revoir. Tu attrapes alors son autre main, celle qu'il a visiblement utilisé pour rendre les coups, pour nettoyer le sang qui se trouve sur sa peau. « Tu peux te servir... si tu veux te changer. Je pense que tu n'auras pas de mal à trouver quelque chose à ton goût. ». Pas parce que tu estimes avoir les meilleurs goûts possibles en matière de vêtements (en fait, si) mais surtout car il peut autant s'habiller en cow-boy que se contenter de prendre un haut basique dans tes armoires tant il y a de choses dans ta chambre. Ce sera toujours mieux qu'un haut couvert du sang qui sort de son nez, non ?

@ Invité

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Jeu 26 Mar - 0:14




surviving is never
beautiful

au fond tu restera toujours quelqu’un de border. prêt à exploser. prêt à tout détruire sur ton passage. l’allumette en quête de son étincelle - celle qui la fera s’allumer, s’embraser pour se consumer toujours plus vite, à petit feu. et t’as beau travailler, t’as beau tout donner, tu es incapable de changer ça. comme ci c’était ta nature profonde. comme ci c’était toujours là, tapie au fond de toi, au fond de ton âme. et t’aimes pas. t’aimes pas imposer cette vision de toi à axel, à lui qui n’a rien demandé, à lui qui ne voulais surement même pas faire parti de ton monde, faire parti de ta vie. mais tu lui à imposé, oui, le mot n’est pas trop fort, imposé ta présence étouffante, dangereuse, destructrice, et tu t’accroches à lui comme s’il était le seul, ce soir, qui pouvait te faire garder la tête hors de l’eau. hors des vagues de violence. hors de ta souffrance. tu t’es reconstruit. t’as tout donné. et tu y arrives. mais tu replonge.

de temps en temps.
au gré du vent.

it's dirty
it's tears
streaming down your face


alors tu continues de rire, de jouer au malin, de garder la face alors qu’au fond, tu te brises, tu t’éclates, tu t’écrases. tu sens. tu sens que tout boue à l’intérieur et que tu es sur un fil, un fil qui ne va pas tarder à se rompre sous le poids des années, le poids des secrets, du passé. ces secrets dont tu ne parles pas. ces secrets qui ne sont qu’à toi. tu entends leurs noms. tu revois les images. c’est l’espace d’un quart de seconde, mais ça te suffit pour avoir un premier haut-le-coeur, un sentiment d’oppressement intense. t’as la tête qui tourne. mais tu ne dis rien. tu te contentes de sourire à la mention du flic, de lui assurer que tu iras bien à l’hôpital dans les prochains jours. tu n’aura pas le choix de toutes façons. ta gueule. ton corps. c’est ton gagne pain.

it's blood in your hands
and in your face


et puis tu te lèves, allant à son armoire en lâchant lentement ses doigts que tu serais encore il y a quelques secondes pour aller fouiller dans son armoire. tant de vêtement. tant de possibilités. tu aurais pu en faire tout un numéro dans d’autre circonstances. tu aurais pu t’en amuser. en rire. mais tu commences à trembler et tu luttes. tu luttes contre la crise - comme celle de l’autre jour. tu lutte. tu fermes les yeux alors que les images passent, défilent, tel un train à grande vitesse dans ta caboche. pas maintenant. pas chez lui. ne pas te montrer encore plus faible que tu ne l’es déjà. ne pas t’exposer. pas plus. tu n’es pas prêt - pas encore. tu n’es pas un homme vulnérable blaise. t’es un roc. tu ne te brises pas.

» j’veux ma séance de relooking alors.

ta voix est moins assurée que d’habitude. tremblante. chancelante. et ta tête te brûle et t’as envie de partir mais aussi de rester. de t’allonger comme de rester debout. et de pleurer surtout. t’as envie de chialer comme tu chialais auparavant. comme quand t’étais petit et que t’entendais les bruits des bombes raser ta ville.

» mais j’crois que j’vais vomir avant. j’me sens pas bien.

tu le regarde. t’es en détresse.

it's fear
and feeling
numb
at the same time

@ Invité

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#
Dim 29 Mar - 19:53
Tu l'observes se lever pour fouiller dans tes placards sans dire un mot, le laissant faire pour qu'il trouve ce qui puisse le convenir. Il peut prendre ce qu'il veut, autant qu'il veut. Qu'il se fasse plaisir. Tu en profites pour jeter les tissus usagés, les éloigner de son champ de vision comme du tien. Le sang n'est pas une vision qui te fait peur, ce n'est juste pas agréable. Tu ne sais toujours pas comment il en est venu là, Blaise. Alors autant ne pas lui infliger cela. Blaise te parle à nouveau mais cette fois-ci, tu remarques bien qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans sa manière de parler. Il peut faire semblant autant qu'il veut, sa voix le trahit. Tu parles beaucoup, Axel. Mais tu écoutes aussi. Tu ne sais pas si tu peux estimer connaître Blaise, peut-être pas assez pour comprendre ce qui se passe à cet instant. Tu n'es pas dans sa tête, tu peux juste te fier à ces quelques mots qu'il t'offre. Ces mots tremblants, ces mots qui cachent bien des secrets que tu n'as encore jamais découvert. Et en temps normal, tu aurais certainement répliqué quelque chose, une remarque pour détendre l’atmosphère. Mais là, tu te tais. Son regard croise le tien. Tu vois quelque chose que tu n'as jamais vu auparavant en lui. Tu ne sais pas ce quoi tu dois ressentir à cet instant, Axel. Mais tu suis ton instinct. C'est tout ce que tu es capable de faire sur le moment, sans savoir si c'est la meilleure chose à faire. Tu te lèves à ton tour et tu t'approches de lui, venant déposer avec tendresse un baiser sur sa joue. Et tu le prends dans tes bras, sans trop le serrer, pour le laisser respirer, se dégager s'il le veut. Une de tes mains en profite pour venir se perdre dans sa chevelure brune. Tout un tas de pensées se mélangent dans ta tête à cet instant. Trop de questions. Pas assez de réponses. Et il t'inquiète, Blaise. Tu ne veux pas le laisser, le lâcher. Il peut avoir confiance en toi, il le sait... n'est-ce pas ? Mais tu ne lui as jamais dit, Axel. Parce qu'il y a toujours eu une distance entre vous. Celle qui vous sépare pour ne pas dépasser les limites imposées. Mais tu les lâches toutes. Tu ne joues plus à présent. Il n'est pas juste un type de passage, un amant sans aucune importance dans ta vie. Il t'a touché d'une certaine manière et il continue de le faire, même sans le vouloir. « Blaise... ».  Son prénom, tu as l'impression que c'est la première fois que tu le prononces. De cette façon en tout cas. Pas d'un air enjoué ni charmeur, pas avec ce sourire malicieux sur le coin des lèvres dans le but de le faire craquer. Pas de pitié dans ta voix pour autant, non. Juste de l'inquiétude. Et un peu de crainte aussi, la crainte de mal faire. « Parle-moi. ». Une phrase que tu murmures à son oreille tout en le gardant contre toi. Ce n'est pas une obligation ni ta curiosité habituelle, juste qu'il sache qu'il peut s'ouvrir à toi, te laisser le découvrir sans aucune honte ni pudeur s'il le souhaite. Qu'il peut lâcher tous les mots qui le bouffent de l'intérieur, toutes ces pensées parasites. Tu es là pour lui, et tu ne comptes pas partir ni le laisser partir.

@ Invité

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#
Mar 31 Mar - 1:21




un baiser.
tendre.
sur ta joue.

et tu restes là. accroché. agrippé. comme si seul axel t’empêchait de sombrer. phare dans ta nuit. lumière au bout du tunnel. et à ce moment là, il n’y a que lui qui existe. lui et son odeur, alors que tu poses ton front sur son épaule, y déposant le poids que tu portes, le poids qui t’assiège. ton esprit tente de ne pas se laisser envahir par d’autre pensées, d’autres mauvais souvenirs, te concentrant sur le mouvement de ses doigts dans tes cheveux. c’est doux. mais c’est ce dont tu as besoin, là, à ce moment précis. tu n’en a pas l’habitude. de la douceur. de l’affection. toi c’est du sang et des larmes. toi c’est toujours de l’extrême, pour sentir ton coeur rompre dans ta poitrine, et toucher, frôler les étoiles du bout de tes doigts. la simplicité n’a jamais eu sa place dans ta vie, de ta naissance jusqu’ici. et pour une fois, elle te fais du bien. elle te calme. elle t’adoucit. et tu resserre doucement tes bras autour de lui alors qu’il prononce ton prénom. c’est comme ci il ne l’avait jamais dit. comme ci ce mot passait ses lèvres pour la première fois. et tu te rends compte qu’au fond, tu as surtout partagé sa peau, son souffle ses baisers. pas vraiment de simples conversations. pas vraiment de moment presque banals. et tu pourrais sourire à cette pensée, le nez enfouie dans son cou, le souffle encore irrégulier.

» c’est le moment où je te parle de ma vie c’est ça ?  

c’est le moment. c’est le moment où tu déballes tout. où tu t’offres à lui plus intimement que tu ne l’as jamais fais. à personne. depuis des années. c’est ta carapace qui se brise. les murs qui se fissurent. et ton être à nu. tout entier. en quelque mots. en quelques phrases. tu aurais surement préféré que ce soit un autre soir. un autre moment. ou peut-être jamais. parce que c’est encore trop lourd. trop pesant. peut-être encore trop tôt, malgré toutes ses années, malgré l’eau qui a bien coulée. et pourtant ta bouche se délie. et tout remonte.

» est-ce que tu as déjà vu la mort axel ?  

parce que moi oui.
parce que moi je l’ai vue la mort. je l’ai vue tous les jours. alors que j’étais encore tout môme. tout petit. que j’savais à peine parler, à peine courir. que j’aurais du rire, danser, chanter. mais que j’passais mon temps à pleurer, à me cacher, à cesser de respirer pour ne pas me faire remarquer. alors que les bombes pleuvaient sous nos têtes. alors que mon monde crevait à mes pieds.

mais t’arrives pas. t’arrives pas à parler. et au fond de toi tout se mélange. tout se brouille. et tu revois tout. les visages. son visage. à eux deux. eux deux volés. partis. en fumée. loin de toi. et ça te sers le coeur, et ça te sers la gorge. et t’as pas envie de t’effondrer, pas devant lui. parce que tu t’effondres pas blaise. brave. on t’as toujours appelé comme ça. et c’est pas aujourd’hui que tu y fera défaut.

du moins c’est ce que tu veux.
c’est ce que tu crois.

» putain c’que c’est dur.

tu te détaches doucement de lui - à contre coeur. juste pour voir son visage. juste pour voir ces yeux. et t’aurais peut-être du rester dans le creux de son cou. parce que les tiens sont plein d’eau. plein de larmes. et pourtant t’as pas lâché sa main, et tu la garde dans la tienne alors que tu retournes t’asseoir sur le lit, le regard au sol, et ton pouce qui caresse sa peau.

» si tu veux vraiment que je parle, t’en as pour la nuit. et j’sais pas si t’en as vraiment l’envie. d’entendre tout ça.

tu l'invites. d'un regard. à s'asseoir près de toi. parce que t'arrivera pas à en parler comme ça. parce que t'es même pas sûr que t'y arriva tout court. pas jusqu'au bout. peut-être que tu lui confiera un détail. ou deux. juste à lui.

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Ven 3 Avr - 19:22
Tu le gardes contre toi, prêt à attendre des heures s'il le faut pour qu'il accepte de s'ouvrir, de partager ne serait-ce que le moindre petit détail sur lui. Ce n'est pas possible de vivre des années sans parler, sans se confier, en gardant tout pour soi. Est-ce la peur d'être jugé ou l'envie de se taire pour ne pas affronter la réalité une nouvelle fois ? Il y a trop de raisons qui peuvent pousser une personne à se refermer quitte à refuser la confiance ou l'écoute de quelqu'un d'autre. Tu ne connais pas les raisons de Blaise. Peut-être que tu finiras bien par le découvrir, ce soir ou un autre jour. Peut-être bien jamais. C'est flou. Mais toi, tu cherches juste à le faire extérioriser d'une manière ou d'une autre. « Seulement si tu le veux. » réponds-tu à sa question. Tu ne le forceras jamais pour quoi que ce soit. C'est à lui de prendre la décision, de t'offrir un bout de sa vie s'il le souhaite. Tu n'as aucune idée de si tu es prêt à entendre ce qu'il a à te dire ou non, si tu es capable de d'écouter sans flancher à ton tour. Tu n'as jamais été quelqu'un de trop sensible – pas du genre à chialer devant la moindre chose à la télévision. Mais cela ne t'empêche pas d'avoir plus ou moins de l'empathie lorsque tu apprécies réellement une personne. Pourtant, ce n'est pas vers toi qu'une personne va se tourner en premier dans ce genre de moment. Car toi, tu parais juste bon à changer les idées en faisant la fête, en se mettant la tête à l'envers et en racontant des histoires drôles sur tes rendez-vous ratés. Peut-être bien qu'au contraire des autres, Blaise est capable de voir au-delà de ce que tu montres. Mais tu n'es pas habitué à ce que l'on te donne ce rôle-là, celui vers qui on se tourne en premier. Est-ce que cela se voit dans ta manière de parler ou d'agir avec lui ? Aucune foutue idée. Ce n'est pas le plus important de toute façon. Et la deuxième question du danseur, elle te perturbe. Assez pour que ton visage change mais il ne peut pas le voir. « Jamais. ». Tu ne t'y attendais pas mais tu lui réponds avec honnêteté. Tu n'as jamais eu à affronter la mort, ni même quoi que ce soit pouvant s'en rapprocher. Tu n'as jamais vécu de drame. Tu ne sais pas ce que c'est, tout simplement. Les questions se bousculent d'autant plus dans ta tête. Qu'est-ce que tu as vécu, Blaise ?. Il garde sa main dans la tienne tandis qu'il retourne s’asseoir sur le lit. Il ne t'en faut pas plus pour le rejoindre, t'installant à ses côtés. Pour la première fois depuis que tu as mis un pied dans cet appartement, l'ambiance est pesante dans ta chambre. Elle contraste avec les couleurs vives autour de vous. « J'ai toute la nuit... et toute la matinée. ». Juste histoire de lui faire comprendre que tu as tout le temps qu'il faut pour lui, que tu ne comptes pas le faire partir au petit matin comme toi tu fais habituellement. Fuir, ne pas trop rester chez l'autre... Une de tes spécialités. En l’occurrence, là tu es dans ton propre chez toi pour une fois. Pas pour autant que tu veuilles le voir partir. Non, loin de là même. Tu veux qu'il reste, aussi perturbant que cela puisse être pour toi.  « J'aimerais que tu me parles, Blaise. Même si c'est juste quelques mots, une phrase ou deux. C'est si étrange d'avoir envie de te connaître ? ». Surtout, de voir plus loin que ce qu'il s'autorise à te montrer. Tu lui souris tandis que tu lui poses la question, sans attendre forcément une réponse. Tu es certain de ne pas être le premier à avoir essayé de le connaître. Car Blaise, il a cette aura qui donne envie d'aller vers lui, d'en savoir plus. Et c'est terriblement frustrant d'être dans l'inconnu total. Toi, cela t'a toujours allé... jusqu'à maintenant. Parce que tu ne peux pas supporter le voir dans un état pareil.

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Dim 5 Avr - 10:30




rester dans ses bras.
des heures durant.


ce n’est pas ton genre pourtant. ce genre de choses. ce genre de gestes. surement parce que tu n’y a pas été habitué. surement parce qu’ils n’ont pas eu le temps. mais en cet instant, en ce moment, c’est ce dont tu as envie. ce dont axel t’inspire. tu as envie de rester dans ses bras, de t’y nicher pour ne plus jamais les quitter. pour sentir que quelqu’un est là pour toi. avec toi. parce qu’affronter tout cela devient trop dur. parce que la solitude devient trop pesante. et que des épaules restent trop frères pour tout supporter, malgré tes efforts, malgré la vie que tu as réussi à te construire. tu te rends comptes de ce que tu imposes au blond. tu n’aurais pas pensé en arriver là la première fois que vous vous êtes rencontrés. ou même la dernière fois, dans cette loge. tu aurais pu en sourire, en rire presque, mais tu n’as vraiment pas la tête à ça, en cet instant. non. là ton coeur bas, fort, dans ta cage thoracique, et les images reviennent doucement dans ta tête. pas forcément les plus violentes. des visages. les leurs. et les mots qu’il prononce te font le plus grand bien, alors que tu bascule sur le dos, posant ton bras sur ton visage, recouvrant tes yeux. une grande inspiration. et la langue se délie. et les maux viennent à la bouche.

» je suis arrivé aux états-unis en 2007.

juste une phrase. courte. pragmatique. pas l’envie de tomber dans le pathos. pas envie d’effusion de larmes. cela fait trop longtemps que tu n’as pas pleuré devant quelqu’un. même si l’eau dévale tes joues ces derniers temps, parfois, de temps en temps, le soir. mais tu les sèche. tu passes à autre chose. parce qu’on te le disais. « ne pleure pas mishaal. sèche moi tout ça ». et tu n’y arrivais pas. et tu pleurais encore plus fort, la douleur qui explose, le coeur en miettes. à cette pensée, tu te dis que cela fait bien longtemps que tu n’y a pas pensé comme ça. en bien. aux souvenirs doux, bordés de soleil et de lumière. à ces instants de bonheur que tu as préféré balayer, supprimer de ton esprit, dans l’espoir de te reconstruire, de te sauver. et ce prénom. ce prénom qui était le tien rayé, effacé.

pour devenir quelqu’un d’autre.
pour panser tes blessures.

» c’est drôle parce que je comprenais rien à l’époque. pas un mot. je parlais que arabe, et je n’avais jamais pris l’avion.

et maintenant tu ne parles plus un mot de cette langue. tu préfères même ne plus l’entendre. ne plus t’en rappeler. tu sais que tu pourrais parler. on oublie pas ce genre de choses. on oublie pas. tout en disant ses mots, ta main s’est resserrée un peu plus, un peu trop, autour de celle d’axel, ton corps encore allongé au milieu des tissus. première fois que tu arrives chez lui. et surement la dernière. parce que c’est toujours comme ça avec toi.

» et à partir de ce moment là, je n’ai plus jamais parlé de la palestine. même si c’est là d’où je viens.

ces mots te coutent. tu les as dis lentement, la voix pleine de souffle, presque inaudible. parce que ton corps refuse que tu en parle, physiquement. parce que tu n’arrive même plus à prononcer leurs prénoms. les leurs. impossible. trop dur. trop lourd. et tu te redresses, doucement, venant poser ton front sur l’épaule d’axel. tu sais pas vraiment ce qu’il va en penser. il prendra surement ta douleur, ton histoire sans vraiment la comprendre, en cherchant des équivalence avec la sienne pour tenter de répondre, de te calmer. et tu notera l’intention, avec plaisir. mais tu ne sais pas pourquoi vouloir apprendre à te connaître. pourquoi vouloir entendre tout ça. peut-être parce que toi, pour te protéger, tu ne préfère pas. connaître les autres. pour ne pas t’attacher, mais surtout pour ne pas les perdre. pour ne pas connaître ce gouffre, cette plaie béante qu’est l’absence, le départ. non. toi tu préfère partir en douce, ne plus revoir, effacer les messages et commencer avec un autre. pour ne pas avoir les questions.

« c’est quoi tes cicatrices ? »
« c’est quoi tes origines ? »


ces questions là qui ravivent la douleur et l’insécurité. ces questions là qui te font fuir aussi vite qu’il t’est permis de courir. mais ce soir, c’est différent. ce soir tu as confiance. et ce soir tu as besoin. de laisser partir un peu du secret. de casser l’épais voile qui t’entoure depuis que tu es arrivé dans ce pays. peut-être parce qu’axel à prononcer ces mots. « envie de te connaître ». et que tu n’as pas l’habitude de ça. ton nez viens lentement respirer son odeur, la soie du kimono caressant la peau de ton visage. et tu restes silencieux. un temps.

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Mar 14 Avr - 1:24
Quelques mots suffisent pour que tu comprennes que l'histoire du danseur est bien plus compliqué que ce qu'il laisse paraître. Que tout ce que tu as pu imaginer jusqu'à présent n'est rien à côté de ce qu'il a pu vivre. Tu t'es toujours dit que c'était son caractère, sa façon d'être et qu'il n'y avait pas forcément une histoire derrière sa manière d'être. Mais soudainement, tu comprends mieux d'où viennent ces cicatrices qu'il cache derrière ses tatouages mais qui, pourtant, sont visibles pour ceux qui aiment un peu trop faire attention. Blaise, tu aurais pu le voir juste comme un corps. Partir et ne plus jamais revenir. Et tout cela prend une dimension inattendue. Toi, tu ne peux pas comprendre ce qu'il a vécu. La guerre, les bombes, l'adoption... Tu n'as rien vécu de tout cela, rien de semblable qui puisse te permettre de te mettre à sa place une seule seconde. L'abandon familial que tu as vécu n'est pas comparable. Toi, tu as juste eu des parents cons. Alors quoi dire ? Que tu es désolé ? Tu n'as pas la sensation que ce soit vraiment approprié. Désolé pour quoi, pour lui ? Tu ne veux pas qu'il croit que tu as pitié de lui alors que c'est loin d'être le cas. Au contraire. Il a réussi, Blaise. Sans se laisser abattre. Et pour toi, c'est une grande force. Tandis que son nez vient caresser ton kimono, tu entoures sa taille à l'aide de ton bras et l'entraîne avec toi, couché sur le lit.  Tu te tournes vers lui, passant une de tes mains sous son haut pour lentement caresser sa hanche à l'aide de tes doigts sans le lâcher du regard. Les volets ne sont pas encore fermés et seul la lune vous éclaire. Assez pour que tu aperçois son visage, à quelques centimètres uniquement du tien. « Tu as le droit de ne plus vouloir en parler. Je ne peux qu'imaginer à quel point c'est douloureux pour toi. Mais tu as aussi le droit d'extérioriser de temps en temps. D'avoir un moment de répit avec tout ce qui se passe... ici. Il n'y a rien de mal à se laisser aller à ses propres sentiments, parfois. ». Tout en prononçant ces quelques mots, tu montres ta propre tête. Chacun a ses propres pensées, parfois sombres. Et tu ne veux pas qu'il se laisse bouffer par cela, Blaise. Il y a bien un moment ou un autre où il faut parler, partager comme il le fait à cet instant. « Tu sais... Pour moi, tu resteras toujours Blaise, le danseur talentueux qui aime un peu trop faire sa diva par moment. ». Un léger sourire vient prendre place sur tes lèvres tandis que tu laisses ta main remonter jusqu'à son bras. Une manière comme une autre de lui faire comprendre que tu ne le regardes pas autrement. Qu'il reste le même à tes yeux. Que ce qu'il peut te dire ne changera jamais ta manière de le considérer. Il te fait confiance ce soir. Peut-être que ce ne sera pas la même chose, quand le jour se lèvera et qu'il partira. Tu ne sais jamais à quoi t'attendre avec lui après tout. Dans tous les cas, ses secrets seront bien gardés.« Tu penses qu'un jour... J'aurais enfin le droit de savoir ce que signifie ce tatouage ? » demandes-tu tout en posant ta main à l'intérieur de son bras, où se trouve ce fameux tatouage. De toutes ces nuits que tu as passé avec Blaise, tu te souviens très bien de toutes les fois où tu l'as questionné sur les dessins sur son corps en sachant très bien que cela ne te regarde pas. Curiosité un peu trop piquée. Parce qu'à ce moment-là encore, tu te voilais la face. Il était intéressant, Blaise. Tu voulais juste en savoir un peu plus, malgré ses refus qui te faisaient plus rire qu'autre chose sur le moment. Et évidemment, il trouvait toujours le moyen de te faire taire. Après toutes ces semaines, même mois, c'est ce soir qu'il s'ouvre enfin à toi. Mais peut-être qu'il voudra te faire taire aussi et tu ne lui en voudras pas pour cela.

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