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A découvrir bookworm. (ft. romeo)
@ Invité
books are
for people
la pluie.
battante.
affolante.
il pleut. il pleut des cordes. et les fringues qui collent à la peau. et les chaussures pleines d’eau. et les cheveux qui dégoulinent sur son visage. les mains au fond de ses poches. pas un chat, pas un bruit autour de lui, simplement les rues qui se remplissent de nouveau, les rues qui reprennent doucement vie. la fourmilière c’était éteinte, la voilà de nouveau en marche. et ça l’angoisse quelque part. ça le rend fou. trouver de nouveau un but, se poser de nouveau ces questions là. ces bouffées de stress quotidiennes qui revenir lui dire bonjour, lui dire bonsoir. la vie qui reprend son cours. pour son plus grand malheur. pour sa plus grande détresse.
alors il avait besoin de sortir. de prendre l’air. de retrouver le crissement du parquet de ce lieu sous ses pieds. de retrouver l’odeur si particulière des livres. de retrouver la lumière tamisée et le calme ambiant. les endroits qu’il aime - qu’il aime vraiment - il pourrait les compter sur le bout de ses doigts. et celui là en fait parti. parce qu’ici il oublie le temps. les minutes qui s’écoulent. il oublie sa bêtise. sa médiocrité. et ce malgré les livres - symbole de son handicap, de son ignorance, de son échec - qui l’entourent lorsqu’il déambule au milieu des allées. il aime lire. il a juste du mal. il met juste du temps.
être un peu différent.
un peu à part.
who wish
they were
la clochette sonne, annonce de son entrée, de sa présence, et il prononce un faible bonjour, de sa voix rauque, abîmée par la cigarette qu’il a décidé de commencer - pour se donner un genre, mais aussi une bonne raison d’aller dehors au moment des pauses, pour faire un peu comme tout le monde, comme les autres. pas un chat. personne. juste lui et les mots, lui et les pages. il ne distingue même pas de vendeur, pas grand chose. alors il entre. il se force à ne pas se précipiter directement dans le rayon des occasion, seul rayon où il se permet de vraiment regarder, et surtout d’acheter. non. aujourd’hui il va y aller doucement.
ses doigts glissent sur les tranches, ses yeux concentrés sur les lettres, sur les dorures et autres ornements des vieux livres qui s’offrent à lui. la poussière recouvre déjà la pulpe de ses doigts alors qu’il en tire un au hasard, pour l’observer, le peser, lire la quatrième de couverture. « l’homme qui rit ». victor hugo. un français. il n’a pas lu celui là, il n’ose pas, trop imposant, peut-être encore un trop gros challenge pour le moment. un jour, peut-être
somewhere
else
for people
la pluie.
battante.
affolante.
il pleut. il pleut des cordes. et les fringues qui collent à la peau. et les chaussures pleines d’eau. et les cheveux qui dégoulinent sur son visage. les mains au fond de ses poches. pas un chat, pas un bruit autour de lui, simplement les rues qui se remplissent de nouveau, les rues qui reprennent doucement vie. la fourmilière c’était éteinte, la voilà de nouveau en marche. et ça l’angoisse quelque part. ça le rend fou. trouver de nouveau un but, se poser de nouveau ces questions là. ces bouffées de stress quotidiennes qui revenir lui dire bonjour, lui dire bonsoir. la vie qui reprend son cours. pour son plus grand malheur. pour sa plus grande détresse.
alors il avait besoin de sortir. de prendre l’air. de retrouver le crissement du parquet de ce lieu sous ses pieds. de retrouver l’odeur si particulière des livres. de retrouver la lumière tamisée et le calme ambiant. les endroits qu’il aime - qu’il aime vraiment - il pourrait les compter sur le bout de ses doigts. et celui là en fait parti. parce qu’ici il oublie le temps. les minutes qui s’écoulent. il oublie sa bêtise. sa médiocrité. et ce malgré les livres - symbole de son handicap, de son ignorance, de son échec - qui l’entourent lorsqu’il déambule au milieu des allées. il aime lire. il a juste du mal. il met juste du temps.
être un peu différent.
un peu à part.
who wish
they were
la clochette sonne, annonce de son entrée, de sa présence, et il prononce un faible bonjour, de sa voix rauque, abîmée par la cigarette qu’il a décidé de commencer - pour se donner un genre, mais aussi une bonne raison d’aller dehors au moment des pauses, pour faire un peu comme tout le monde, comme les autres. pas un chat. personne. juste lui et les mots, lui et les pages. il ne distingue même pas de vendeur, pas grand chose. alors il entre. il se force à ne pas se précipiter directement dans le rayon des occasion, seul rayon où il se permet de vraiment regarder, et surtout d’acheter. non. aujourd’hui il va y aller doucement.
pour prendre le temps.
faire durer le plaisir.
faire durer le plaisir.
ses doigts glissent sur les tranches, ses yeux concentrés sur les lettres, sur les dorures et autres ornements des vieux livres qui s’offrent à lui. la poussière recouvre déjà la pulpe de ses doigts alors qu’il en tire un au hasard, pour l’observer, le peser, lire la quatrième de couverture. « l’homme qui rit ». victor hugo. un français. il n’a pas lu celui là, il n’ose pas, trop imposant, peut-être encore un trop gros challenge pour le moment. un jour, peut-être
somewhere
else
@ Invité
{ bookworm }
w/@Léopold Eisenmann
l'averse.
le ciel de new york s'écroule et se renverse.
à l'inverse,
les voitures se font rares et ses mains traversent
les différentes rangées qui garnissent le lieu sombre.
de l’arrière-boutique, la pluie semble battre beaucoup plus fort contre les parois. elle s'abat comme une avalanche soudaine sur le toit et roméo peine fort à garder sa concentration. agacé. mais tout l’agace passé dix-neuf heures. c’est comme s’il était réglé pour grogner dès que le premier inconvénient se présente à lui.
il y a des tas de romans usés par des années de lecture qui pourrissent sur des étagères bancales. de vieux manuscrits à retaper pour la vente et un tas de bouquins irrécupérables que le patron s’efforce de garder dans un coin de la librairie car il s’imagine capable de faire peau neuve avec d’anciens ouvrages sans plus grand intérêt. roméo les compte, les trie et très souvent les jette en douce. apporte un brin de raison à cet épais brouillard de non-sens (celui qui suscite déjà suffisamment dans son corps, son cœur et ses pensées).puis il s’arrête,
plus aucun mouvement, net.
il a dans le cœur un poids lourd
qui s’accroche à son être comme toujours.
sinistre mélancolie dont il connaît l’effroi ;
il aura beau tout faire elle ne partira pas.
le bruit singulier des carillons à l’entrée sonne. une voix presque lointaine se perd dans le silence oppressant. une pause.
roméo met fin à ses doutes un moment et, les bras chargés d’une pile poussiéreuse de manuscrits, apparaît dans la librairie restreinte. les cloches suspendues à l'entrée effectuent une danse lente dans les airs, symbole qu'une personne vient d'entrer. il attend derrière le vieux bureau, l'air bête. d'une main lasse il dépose sa paire de lunettes sur son nez avant de balayer la pièce d'un regard froncé. il n'y a rien. p e r s o n n e. il croit rêver.
les secondes passentet passentet passent.
le silence crispe les membres. et il attend dans ce calme renversant. effrayé, effrayant. les dernières heures passées en ce lieu paraissent interminables, comme si les grains de secondes se figeaient dans le sablier. et entre les étagères plus ou moins remplies, des espaces sont libérés où l'on peut voir à travers. il y a cette silhouette qui erre de romans en ouvrages, de poésies en mirages ; les images des semaines passées refont surface.
il reconnaît cette silhouette, cet air désinvolte qui arpente comme un fantôme les allées de la librairie sans aucun but précis, dirait-on. il retrouve un sens à sa présence ici. et ni la nuit, ni l'averse, ni la lourdeur dans son cœur réussirent à contrer ce sourire.
@ Invité
solitaire.
solitude.
tourner en rond.
c’est des journée passer à attendre quelque chose qui n’arrivera pas. c’est des nuits entières à fixer le plafond en attendant un message, une réponse. quelque chose. et c’est cette impression de vide qui grandit, qui envahit son être jour après jour, soir après soir, jusqu’à l’étouffer et l’envelopper de tristesse. alors il s’enferme dans sa bulle, dans ses mondes imaginaires. il se rattache à la promesse d’un futur baigné de lumière, de réussite, dans une sorte de paradis perdu dont lui seul aurait la clef. mais pour l’instant il reste ce pauvre mec fauché, sans diplôme, qui rame encore et encore, jusqu’à se noyer, un jour ou l’autre.
juste un mot. un mot qu’il lance, qu’il balance comme ça, à la volée, pour commencer une conversation, pour discuter. d’habitude, il aurait préféré qu’il n’y ai vraiment personne, pour ne pas dire de bêtise, pour ne pas avoir honte. mais avec roméo c’est différent. parce qu’il est intéressant. qu’il lui conseille de beaux, de bon livre, pas trop complexes, pas trop difficile. non pas qu’il lui ai dit qu’il était dyslexique ((trop honte, trop peur)) mais c’est un peu comme ci ça se lisait sur sa gueule, comme si c’était écrit sur lui. il est pas bête léo. il est juste cultivé d’autres choses. il a ses propres connaissances, ses propres centres d’intérêt. c’est simplement qu’il pense qu’il a pas le droit d’être intelligent. qu’il sera idiot toute sa vie. c’est ce que papa lui disait. ce que papa lui répétait. en boucle.
tout en disant cela, il sort l’ouvrage de sa poche. corné. surligné. annoté. parce qu’il relit chaque page plusieurs fois, pour être sur de tout comprendre, de tout analyser. de ne rien manquer. et surtout comme ci grâce à ça, il arrêterait de buter sur les mots, de mélanger les lettres, de perdre le fil.
et il range l’autre livre. trop gros. trop dur pour lui. un jour peut-être. quand il sera plus grand. quand il sera intelligent.
solitude.
tourner en rond.
c’est des journée passer à attendre quelque chose qui n’arrivera pas. c’est des nuits entières à fixer le plafond en attendant un message, une réponse. quelque chose. et c’est cette impression de vide qui grandit, qui envahit son être jour après jour, soir après soir, jusqu’à l’étouffer et l’envelopper de tristesse. alors il s’enferme dans sa bulle, dans ses mondes imaginaires. il se rattache à la promesse d’un futur baigné de lumière, de réussite, dans une sorte de paradis perdu dont lui seul aurait la clef. mais pour l’instant il reste ce pauvre mec fauché, sans diplôme, qui rame encore et encore, jusqu’à se noyer, un jour ou l’autre.
incapable de remonter à la surface.
de l’eau jusqu’au cou.
il se retourne. d’un coup. il a l’habitude d’être attentif à cela. aux présences. à l’atmosphère d’une pièce qui change. il a passé trop de temps à chercher les fantômes, à chasser les esprits pour ne pas y être habitué. et c’est comme ça qu’il aperçoit roméo derrière le comptoir. et ça le faire sourire. ça lui fait plaisir. de l’eau jusqu’au cou.
» bonjour.
juste un mot. un mot qu’il lance, qu’il balance comme ça, à la volée, pour commencer une conversation, pour discuter. d’habitude, il aurait préféré qu’il n’y ai vraiment personne, pour ne pas dire de bêtise, pour ne pas avoir honte. mais avec roméo c’est différent. parce qu’il est intéressant. qu’il lui conseille de beaux, de bon livre, pas trop complexes, pas trop difficile. non pas qu’il lui ai dit qu’il était dyslexique ((trop honte, trop peur)) mais c’est un peu comme ci ça se lisait sur sa gueule, comme si c’était écrit sur lui. il est pas bête léo. il est juste cultivé d’autres choses. il a ses propres connaissances, ses propres centres d’intérêt. c’est simplement qu’il pense qu’il a pas le droit d’être intelligent. qu’il sera idiot toute sa vie. c’est ce que papa lui disait. ce que papa lui répétait. en boucle.
» merci pour le livre que tu m'as conseillé l'autre jour. j'ai beaucoup aimé.
tout en disant cela, il sort l’ouvrage de sa poche. corné. surligné. annoté. parce qu’il relit chaque page plusieurs fois, pour être sur de tout comprendre, de tout analyser. de ne rien manquer. et surtout comme ci grâce à ça, il arrêterait de buter sur les mots, de mélanger les lettres, de perdre le fil.
» je sais pas si tu aurais autre chose à me proposer ? j’suis un peu perdu.
et il range l’autre livre. trop gros. trop dur pour lui. un jour peut-être. quand il sera plus grand. quand il sera intelligent.
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