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Hidden secrets are our darkness (Leopold & Harrison)

@ Invité

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Dim 5 Avr - 3:09
LEOPOLD &
HARRISON

Hidden secrets are our darkness
Il faisait bon, le vent flirtait avec mes cheveux, tandis que la plume de mon crayon à papier ravager ma feuille blanche encore vierge il y a peu. Je voulais respirer, sortir de mon terrier, mon téléphone était éteint, je voulais me sentir libre et non-existent l’espace d’un après-midi.

Allongé dans l’herbe, contre un arbre fleurissant, je griffonnais cette feuille avec amertume et passion d’un noir acide alors que mon cerveau était en ébullition. Peu de gens m’entouraient, à croire que cette zone du parc était prescrite tant d’autres zones sont inondées de monde ; mais je n’allais pas m’en plaindre.

Mes yeux ne cessaient de regarder cette feuille blanche, oubliant cette verdure flamboyante autour de moi, je pouvais entendre quelques oiseaux ici et là, supprimant volontairement de mon champ de vision les voitures et les routes qui encerclaient le parc. J’étais dans ma bulle, mon monde, mon univers. Il n’y avait que moi et mes pensées ; moi et le monstre qui voulait refaire surface l’espace de quelques secondes à travers ces coups de crayon sauvages.

Les minutes s’écoulaient à toute vitesse, je ne voyais le temps passé, je chantonnais malgré moi jusqu’à que mon sixième sens m’alerte de quelque chose. Relevant enfin la tête, je voyais un peu plus de monde m’entourant. Ils avaient tous une certaine distance de sécurité vis-à-vis de moi : il y avait des couples, fous amoureux, s’embrassant, s’enlaçant, se croyant les rois de l’univers ; il y avait deux groupes d’amis d’une vingtaine d’années qui buvaient en essayant d’être le plus discrets possibles mais c’était raté. Ils avaient l’air occupé dans leur propre univers, pourquoi alors cette sensation d’observation ?

Je fronçais malgré moi les sourcils, observant ses personnes, j’essayais de capter des regards pour comprendre, mais il n’y en avait aucun qui osait tourner la tête en ma direction. La fatigue : voilà ce que cela devait être.

Inspirant un bon coup, je pris finalement mon téléphone portable en main, revenant un peu dans la réalité. Je regardais Instagram où je croulais sur les notifications et messages privés. Je soufflais une nouvelle fois, mais je tenais à lire certains messages privés. Il y avait encore un message datant d’hier de Léopold, il devait en être à son dixième messages envoyés depuis qu’il aurait cru me croiser au Starbucks. Je n’aimais pas cela et rien que de penser à cette possibilité, mon estomac se nouait et je reposais aussitôt mon téléphone, le mettant en mode avion.

Je pris une grande inspiration, avant d’expirer longuement pour au final me ré-acharner sur cette feuille de papier noircie par mon âme, me concentrant uniquement sur les bruits naturels m’entourant.

Pando

@ Invité

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Dim 5 Avr - 11:02



respirer.
prendre l’air.

et ses pieds qui marchent sans but. sa veste en jean sur les épaules. son sac à dos vissé sur son dos. et léopold qui déambulent, au gré du vent, au gré de ses envies. pas vraiment d’envie, pas vraiment de désir. ce genre de journées qu’il déteste. parce qu’il se sent inutile. un peu comme toujours. un peu comme tout le temps. combien de temps encore ? combien de temps à ne pas trouver sa voie. à ne pas savoir pourquoi il est là. sur terre. plus d’ambition. plus de rêves. encore des refus ((trop)) à essuyer. et les larmes qui roulent, qui creusent ses joues. les cernes encore plus grandes, marques bleues synonymes des nuits sans sommeil, des nuits à réfléchir sur lui, sur sa vie. vingt-et-un ans. et pas une réussite. pas une. juste des déceptions. juste des échecs. à croire qu’il est voué à ça, léo. à suivre. à se réjouir des réussites des autres, à défaut de voir un jour les siennes. et ça lui fait mal. et ça lui brise le coeur. alors il sort. pour prendre l’air. pour respirer. tenter d’y voir plus clair. mais là encore, impossible. personne à voir (la décision d’arrêter d’embêter espen pour rien, de ne pas inquiéter tessa un peu plus, et surtout d’éviter aidan le plus possible). pas le courage de lire. pas le courage de parler. et même plus l’envie de dessiner - parce que même là, il n’est pas assez bon, assez doué.

mêmes les oiseaux fous
on le droit
d'exister


une clope au bec. pour se donner un genre. et pour reconstituer inconsciemment les comportements de sa mère. « ça me calme » qu’elle disait. lui ça le fait tousser et ça lui donner la bouche pâteuse. mais il continue. dans l’espoir d’être calmé. d’aller un peu mieux. et ses pieds qui le mènent jusque central park. des lustres qu’il n’est pas venu ici. c’est là qu’il venait marcher après les journées compliquées au lycée. pour oublier. pour changer d’air. et ça le fait sourire de se retrouver là aujourd’hui. à croire que c’est inscrit dans son corps. que c’est intégré. il sort son téléphone. il scroll sans but. pas de réponse. à croire que même sur internet, quelque chose est indiqué sur son profil. ((indésirable)). il ne comprend pas vraiment léo. ça lui fait mal, plus qu’il ne pensait. qu’il ne lui réponde plus, alors qu’il poste toujours. il pensait que pour une fois, quelqu’un l’appréciait. quelqu’un le comprenait, un peu. faux. complètement faux.

même au fond
d'un trou


et ses pas qui le mènent là. face à ses groupes qui boivent ensemble. à ces couples qui s’aiment. peut-être qu’un jour il comprendrait le besoin d’être amoureux. mais pour l’instant c’est encore une corde sensible. un point qui fait mal quand on appuie dessus. la cigarette qui tombe au sol. même pas foutu de la tenir. incapable. comme toujours. il ramasse. il relève la tête. et il le voit. ce visage. il est très physionomiste léo. c’est peut-être la seule chose qu’il a. alors il le reconnait. ce gars du starbucks. ce gars qui dessinait comme lui. ça lui fait quelque chose dans le coeur. ça coupe sa respiration. et il reste planté là. à l’observer. les cendres qui tombent. et les doigts qui brûle. aïe. et il décide. de s’approcher. d’en avoir le coeur net. parce qu’au pire, ce n’est pas lui. au mieux, il peut lui demander. pourquoi. pourquoi tu ne me parles plus ? qu’est ce que je fais ? je m’excuse. il s’approche. à grands pas. avant de se planter devant lui, le feu au joue, le ventre en compote.

» bonjour. je…je suis désolé de te déranger. je suis désolé de m’imposer comme ça. mais je… est ce que tu serai pas darksavours sur instagram par hasard ? je suis super gêné de te demander ça, mais tu dessines un peu comme lui, enfin, je crois, de ce que je vois sur ta petite feuille, et hm, j’aime beaucoup ce qu’il fait, et si c’est toi, j’aimerai juste m’excuser d’avoir, possiblement, fais quelque chose qui t’as brusqué, et c’est maintenant que je m’en vais, et pardon.

léo. dans toute sa splendeur.

j'apprendrais
à
voler


@ Invité

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Dim 5 Avr - 14:22
LEOPOLD &
HARRISON

Hidden secrets are our darkness
La mine de mon crayon ne faisait que faire souffrir cette feuille si innocente de base, elle aussi n'avait rien demandé et pourtant elle était là, à saigner de mes traits. J'avais fait un black out de tout ce qui était autour de moi, je continuais à dessiner ces tourbillons de colère et de rage, formant malgré eux une tête qui hurlait la bouche grande ouverte jusqu'à qu'une présence peu habituelle me fasse lever les yeux.

Petit à petit je longeais ses jambes, son buste pour finir par plonger mes yeux dans les siens et mon coeur manqua un battement. Muet, là, je le regardais, stoppant tous mes mouvements jusqu'à délaisser mon crayon que je tenais fébrilement dans ma main droite.

Toujours sans un mot, j'écoutais ses dires, bien évidemment que j'ai reconnu ce visage : Leopold. Je m'entendais bien avec lui virtuellement, il comprenait mes dessins, il lisait entre les lignes, ou entre les traits en l'occurence. Il avait des analyses toujours très pertinentes, une critique très constructive et intelligente, lui-même était un très bon dessinateur. Nos styles différaient mais cela ne voulait pas dire que son art était déplaisant, bien au contraire. Mais depuis le premier message qu'il m'a envoyé, concernant le fait de m'avoir vu au Starbucks, mon cerveau n'a fit qu'un tour et j'ai arrêté de lui répondre.

Ce n'était pas contre lui, je voulais protéger ma famille, si on pouvait appeler cela de la protection. A m'entendre penser, on dirait que j'étais un meurtrier mondialement recherché.

Malgré moi, je n'entendais que mon coeur qui hurlait au secours, une goutte de sueur perlait sur mon front malgré moi alors que la température extérieure était plus froide que chaude à cet instant précis. Il devait me croire pour un abruti fini à ne rien dire, à ne rien rétorquer, je me contentais d'analyser seulement ses gestes, ses pupilles et je voyais à quel point il était stressé, tout autant que moi. Mais pourquoi était-il si stressé en ma présence s'il croyait dur comme fer que j'étais celui qu'il croyait dire?

A la fin de son monologue tremblant, d'un geste instinctif, je cachais mon croquis, retournant cette misérable feuille de papier. J'avalais ma salive, tant bien que mal, et pris la parole.

- Salut, pardon, tu me crois pour qui?

Je n'aimais pas mentir ainsi, ou surtout lui parler comme si c'était un imbécile heureux alors que son raisonnement de penser était logique et bon. Mais je ne pouvais pas tout lui dire, après tout : on ne se connaissait pas. On s'entendait bien virtuellement ; était-ce pour autant un "ami"? C'était encore une toute autre histoire. La confiance se gagne après tout ; je ne pouvais pas prendre le risque de tomber le masque et que le lendemain des personnes trouvent mon compte personnel Instagram, que cela fasse le tour de la toile et que mes parents finissent par me rappeler à l'ordre et souligner à quel point j'étais une honte familiale avec mes absurdités et horribles dessins.

- J'ai sans doute une tête commune, c'est peut-être assez triste dit comme ça.

J'essayais de me la jouer décontracté, avec une petite touche d'humour, ce qui ne me ressemblait pas quand j'étais dans ce "mood" ou en train de dessiner, mais je devais peser mes mots et faire attention à mes gestes.


Pando

@ Invité

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Dim 5 Avr - 16:17



les joues rouges.
le regard qui vrille.
les genoux qui flanchent.

et tout son corps qui traduit le stress, l’angoisse, l’anxiété. des situations qu’il a du mal à gérer léo, des situations qui lui rappellent des mauvais souvenirs. léo, c’est le complexe maladif. le syndrome de l’imposteur qui lui marque le corps. toujours à se penser indigne, inférieur aux autres. trop moche. trop bête. trop con. et c’est un handicap réel qui lui brûle les ailes. et ce qui est en train de se passer ne l’aidera pas à aller mieux. à avancer. ce dédain. ces mots qui le frappent en pleine face, et son coeur qui bat encore plus vite dans sa poitrine. il a envie. de fuir. de partir. vite. quelle idée. quelle idée d’aller voir un inconnu et lui demander tout cela. il doit avoir l’air bête. peut-être même effrayant, d’une certaine manière.

» je… je suis désolé. j’ai… j’ai du me tromper, je, je vais te laisser.

ses mains se serrent autour des lanières de son sac. l’angoisse qui monte. le stress qui revient. après tout il aurait du s’en douter. qu’il ne s’agissait pas de celui avec qui il conversait tranquillement des moins durant. cela aurait été trop beau, trop simple. et dans tous les cas, il aurait surement été rembarré. parce qu’ils ne se parlent plus, à cause de lui, à cause de sa bêtise. il n’ose même plus le regarder, les yeux rivés sur le sol, sur ses baskets trouées - comme toujours - et leurs lacets défaits. pas vraiment une bonne dégaine. pas vraiment une bonne image. juste un gamin de la galère. il relève les yeux sous la deuxième phrase de l’inconnu, en profitant pour regarder ses traits, son visage. s’il n’avait pas été dans une telle gêne, il aurait surement noté ces traits fins, presque parfaits, et cette présentation soignée. tout ce qu’il n’est pas. tout ce qu’il aurait voulu être.

» je pense pas vraiment que tu aies une tête commune.

ça lui échappe. ça sort de sa bouche comme ça.



» j’aimerai bien avoir une tête commune comme la tienne.

un éclat de rire.

» désolé de t’avoir dérangé. bonne après-midi.

@ Invité

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Dim 5 Avr - 19:32
LEOPOLD &
HARRISON

Hidden secrets are our darkness
Je le regardais, j'analysais le moindre de ses gestes, je pouvais presque voir son coeur palpiter sous sa poitrine à travers son torse, ses doigts se resserraient peu à peu sur son sac tandis que moi je mettais de côté ma misérable feuille de papier qui serait trop simple à reconnaître et à confirmer ses dires. A mon tour, mes mains devenaient moites, ma bouche sèche, mon coeur palpitait autant mais je devais faire semblant.

Le laissant parler, sans dire un mot, son angoisse ne cessait de croitre et la mienne avec lui aussi. Voilà qu'il s'excusait ; il n'avait pas à s'excuser, il n'était pas fou ou malpoli, le problème venait de moi. Je savais que c'était un gars bien, rempli de talent, intelligent, on parlait de façon assez cool sur les réseaux, et moi, j'étais là à lui parler comme un abruti et surtout à lui mentir. Je ne pensais pas que ça pourrait m'arriver un jour, je faisais attention pourtant à mon identité, à rester discret quand je dessinais en public, mais apparemment, il a été plus fort que moi ; ou alors un peu de chance était de son côté ce jour-là...

- Ne sois pas désolé.

Une part de moi culpabilisait déjà, je ne voulais pas le rendre davantage mal, je ne pensais même pas que le fait de ne plus lui répondre sur Instagram le touche autant. Ai-je finalement un coeur de glace pour ne pas avoir perçu sa détresse ou son attachement plus tôt? A travers un écran tout est si difficile. Il finissait son petit monologue, il parlait assez rapidement, ses doigts étaient plus expressifs que les mots qui sortaient de sa bouche. On dirait qu'il allait étriper son propre sac et je ne pouvais m'empêcher de souffler avant de mettre en boule le croquis que je venais de faire, pour le mettre dans mon sac à dos à toute vitesse.

- Je n'ai pas un visage ordinaire car mon regard meurtrier ne passe pas inaperçu?


J'essayais de tourner cela au ridicule. Je ne connaissais pas Léo au fond, habituellement, j'aurai juste remballé la personne gentiment ou alors répondu "désolé erreur" et j'aurai continué mon dessin sans crainte. Mais là, je m'en voudrais de le laisser partir avec un "adieu" aussi froid. Il méritait mieux comme traitement. Je ne sais pas s'il a beaucoup d'amis, mais je ne voulais pas m'ajouter à sa liste d'ennemi inconnu.

- Et tu ne m'as pas dérangé, si c'était le cas, je ne lèverai pas ma tête pour voir mon interlocuteur.

Tant bien que mal, j'essayais de sourire, cela devait se voir que c'était crispé, mais j'essayais de paraître naturel, comme je le faisais au club des riches, qui eux, semblaient adorer le Harrison plein de gloire et de paillette dans sa vie.



Pando

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Mer 8 Avr - 21:47



avant il aurait pu.
faire une crise. une crise de panique. une de celles qui le faisaient vomir dans les poubelles et pleurer à chaudes larmes sur le trottoir d’en face. celles qui le faisaient se précipiter chez ses parents, même si ce n’était pas vraiment le lieu propice pour se calmer, pour arrêter de pleurer. c’était seulement le seul lieu qu’il avait à l’époque. rien de plus. juste ça. et il triture encore son sac. et ses yeux son toujours sur le sol. il aurait du partir. partir sans jamais se retourner. et ses quelques mots le font relever la tête. ne pas être désolé. difficile pour quelqu’un qui passe sa vie à s’excuser. qui s’excuse constamment de vivre. cette pensée le fait sourire, alors qu’il replace ses cheveux en bataille d’un geste de la main, pas vraiment sûr, pas vraiment serein.

» non. disons que tu es plutôt un beau garçon. et ça ce n’est pas être ordinaire.

réfléchir avant de parler. essayer d’arrêter d’avoir le coeur sur la langue une bonne fois pour toute. parce qu’une fois encore, léo regrette ses mots, regrettes ses phrases jetées dans l’air. quelle idée de dire ça ? encore une fois il se prouve qu’il est bizarre. qu’il ne sait pas gérer le social. qu’il ne sait pas parler. awkward. as fuck. et les autres mots de son interlocuteur. et lui qui s’approche et lui temps simplement la main, encore tremblante, encore blême.

» je… moi c’est léo. enchanté. et encore désolé.

il respire. il tente. de garder la face. de repartir de zéro. comme une rencontre fortuite. comme ces gens qu’on rencontre dans les bars et avec qui on fini par discuter jusqu’au petit matin, sans vraiment les connaitre, en sachant pertinemment qu’on ne croisera plus jamais leur chemin. et il fait des efforts. il sourit. hoche les épaules.

» tu dessinais du coup ? avant que j’arrive ?

@ Invité

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Mer 8 Avr - 22:33
LEOPOLD &
HARRISON

Hidden secrets are our darkness
Il s'était retourné et avait finalement répondu. Je m'en voulais de le mettre dans une situation aussi délicate, mais au final c'était pour son bien aussi. Etait-ce si bien que cela d'être proche de "DarkSavours" en réalité avec toutes ces idées et envies noires? Peut-être pas. J'avais su lire entre les lignes et dans ses yeux, c'était une personne pleine de souffrance et un passé hors norme sans doute, il méritait des rayons de soleil autour de lui pour maintenir la tête hors de l'eau, et non des personnes comme "le vrai moi" qui allait le faire couler plus qu'autre chose.

J'essayais de paraître le plus naturel possible, là, en ayant rangé mon bazar dans mon sac, le dos contre le tronc de cet arbre si froid et pourtant prêt à fleurir vu que le printemps était désormais des nôtres. J'écoutais le moindre de ses mots, il ne parlait pas très fort alors je devais me concentrer pour l'entendre parmi les brouhahas des autres étudiants ou groupes d'amis autour de nous, mais le compliment, aussi indirect soit-il, qu'il venait de me faire me fit légèrement rougir. Inconsciemment, je me mis à gratter ma gorge avant de rétorquer.

- Je ne susi pas...

Je me stoppais. Ma soeur, @Hope Wolford était la première sur Terre à me rabâcher sans cesse que j'étais beau, il n'y avait pas un seul jour où on ne me rappelait pas que mon physique correspondait aux normes sociales de notre société d'aujourd'hui. Cela me mettait mal à l'aise à chaque fois, mais en tant que "rich kids", je devais assumer et être fier alors que lorsque je voyais mon reflet dans le miroir, j'avais plus envie de vomir qu'autre chose.

- La beauté est subjective, puis peut-être que cela aide certains prédateurs dangereux dans la nature à se faire sa place ainsi avant d'être prêt à attaquer.

Je souriais, c'était forcé, gêné, mais je voulais qu'il comprenne que cette conversation n'était pas "grave" et pas "importante" et qu'il pouvait respirer normalement sans se dire qu'il avait dérangé un inconnu et que donc "il était un problème".

- Enchanté Léo, moi c'est Harrison, mais appelle-moi Harri.

Après lui avoir dit mon prénom, j'espérais qu'il ne fouille pas davantage sur le web pour trouver quoique ce soit me reliant à DarkSavours. Mes parents avaient pris soin de nettoyer tous les indices qui, potentiellement, pouvaient aller contre moi et je n'avais jamais eu ce genre de problème dans le passé, mais vu que là, il avait réussi à relier certains points jusqu'à en déduire que j'étais "DS" sur Instagram, il pouvait tout autant en déduire autre chose.

Je restais là, près de l'arbre, croisant mes jambes devant moi, essayant de paraître normal et non stressé, mais la question qui finit par me poser me fit manquer un battement de coeur.

- Oh je dessine pas vraiment, je gribouille, j'écris pas mal de textes pour mes chansons et il m'arrive de faire des trucs autour mais je suis un pitoyable dessinateur. Je préfère me concentrer sur l'écriture et la musique et laisser cet autre talent artistique aux gens adéquats. Tu dessines toi? Vu que tu m'as parlé de cet art en premier.

Il restait là, debout, face à moi, c'était très perturbant comme situation. J'avais l'impression d'être "plus faible", d'être "sa victime" vu notre positionnement physique à l'heure actuelle. Toutefois, je gardais la tête de haute et essayais de me mettre dans mon rôle de "fils à papa" pour garder une certaine prestance même si je mourais d'envie de lui dire d'arrêter de se torturer ainsi, car au fond, son cheminement était vrai et l'imbécile dans la situation, ce n'était pas lui, mais bel et bien ma minable personne.

Pando

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