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Blizzard

@ Invité

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Ven 10 Avr - 15:23



Blizzard 200410033236809465

Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l'un, et l'autre. Et tellement de choses encore
feat @Dexter Sciarra


tw : évocation cancer + crise de douleurs

Elle n’arrive pas à se relever, assise sur le sol de la petite salle d’eau située dans son bureau personnel. Personne ne l’a entendu s’écrouler sur la carrelage. Il est trop tôt pour que les travailleurs du Scarlet ou même ses propres employés ne viennent l’emmerder. 6h, Ornella arrive souvent à cette heure-ci, pour travailler tôt et retourner faire une sieste chez elle avant de reprendre les affaires de la familia vers les 12h. Emploi du temp bien huilé, agenda organisé. Tout allait bien, tout se passait comme d’habitude jusqu’à cette pointe de douleur dans le dos et la sensation de se faire marteler le bas du ventre avec un poing américain. Elle s’est rendue au toilette, chancelante et les yeux à demi-clos.  À peine était-elle à proximité du lavabo que la douleur est revenue, brûlante, irradiante dans tout son corps. Ce n’était pas la première fois que ça arrivait, elle y était habituée mais quand la sensation d'humidité entre ses cuisses lui a fait baisser la tête, elle a vite compris que c'était différent de toutes les fois où son corps a décidé pour elle.

Elle ne bouge pas, les jambes étendues sur le sol, le pantalon défait et mis en boule à côté. Sa culotte est noire, heureusement, mais elle est tâchée, tout comme le carrelage blanc sous elle. Le sang n'est même pas rouge, il tire sur les bruns. En le regardant, ça rappelle à la Donna les automnes de son enfance, quand elle allait se perdre dans les champs pour être seule, sans garde du corps ni homme à ses côtés.
Elle ne pleure pas, ne réagit même pas. Ornella sait que plus elle bougera, plus la douleur sera difficile à contrôler alors elle attend. Que ça prenne 10minutes ou une heure à se calmer, elle attendra le temps qu'il faut à son esprit pour remporter la manche.

Le regard rivé sur le mur d’en face, les lèvres endolories à force de les pincer, elle tente de respirer plus lentement alors que la colère d’être sous l’emprise de son propre corps ne l’aide pas à se détendre. Elle en a vécu, des douleurs, des balles dans l’épaule, un coup de couteau aussi, un soir lors d’une réception. Elle sait ce que c’est, que d’avoir mal sans devoir crier pour ne pas donner raison à ses assaillants. Mais là, c’est différent. C’est son corps qui l’attaque, sa santé qui déraille. C’est elle-même qui se laisser tomber alors qu’elle n’a jamais été aussi haut dans la pyramide sociale. C’est comme se sacrifier sans l’avoir décidé. Et plus que de souffrir à en trembler, plus que de sentir son utérus se contracter et le cancer l’assaillir comme une armée, c’est le sentiment de trahison qui l’empoisonne et la rend furieuse. C’est se sentir s’écrouler alors que dehors, personne ne peut la faire tomber. Elle est sa propre ennemie, son propre agresseur, son coup de couteau qui la fera abandonner.

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Sam 11 Avr - 20:07
Il a erré toute la nuit. La fatigue alourdit ses traits, pèsent sur ses épaules. Pourquoi ce soir, pourquoi cette nuit, pourquoi cette matinée qui s’annonce difficile ; son humeur est altérée par l’impression que le malheur rôde. C’est peut être lié à l’anniversaire de la mort d’Evan qui approche. Un an, presque un an. La douleur s’éveille quand il pense aux traits fins du blond. Plus les jours passent, moins il aperçoit son visage avec clarté. Evan ne devient qu’un souvenir et c’est sans doute là le plus difficile à supporter. Il n’a pas mis un pied au cimetière depuis l’enterrement, et quand il y songe, il n’a pas envie d’y remédier.

Il a erré toute la nuit, et il ne devrait avoir qu’une envie, celle de rejoindre sa chambre. Il le sait, son cerveau détient cette information - pourtant, ses pas le guident jusqu’au bureau de sa mère. La démarche serait compréhensible s’il avait une mère aimante et capable d’offrir une épaule de soutien pendant une période difficile. Mais tout le monde sait pertinemment que ce n’est pas le cas. La seule chose qu’il trouvera auprès d’Ornella, c’est une froideur distante, des traits tirés et un regard en biais, au mieux. Peut-être que c’est ça, qu’il veut. Un rappel. Le rappel que ressentir n’est pas toujours une obligation, que certaines émotions peuvent être mises au placard, enfermées à double-tour. Bloquées pour toujours. Elle représente cette idée à merveille ; c’est peut-être pour ça qu’il pousse la porte de son bureau, alors que l’aiguille de sa montre annonce six heures passées, qu’il est terriblement fatigué.

Elle n’est pas là. Et ça lui semble étrange, parce qu’elle commence à travailler tous les jours et qu’elle est réglée à la minute près comme une horloge suisse. Il n’y a aucune raison qui pourrait justifier qu’elle ne soit pas là.

- Maman ?

Le surnom lui va tellement mal ; pourtant, il ne sait pas comment l’appeler. Il n’a jamais lui donner du Ornella. Il hésite, mais mué par la sensation étrange que quelque chose ne va pas, comme une espèce de lien familial ironique dont il ne serait pas libre de se défaire, il pousse la porte de la petite salle d'eau. La vision qui s’offre à lui pourrait l’atteindre si un lien d’amour particulier lui permettait de paniquer ; il reste froid, maître de ses pensées et de ses actions.

- Que se passe-t-il ? Quelqu’un est venu ?

C’est la première hypothèse, la plus logique. Que quelqu’un soit venu lui faire du mal, lui planter un couteau dans le ventre. Ca n’expliquerait pas le pantalon retiré et cet air colérique qu’elle affiche. Il exclut cette option de lui même, attrape la serviette suspendue à côté du lavabo et s’approche. Il s’abaisse, en équilibre sur ses jambes pliées, jette un oeil au sang qui tâche le carrelage, et lui tend la serviette. Il croit pouvoir en saisir l’origine, mais tout le pousse à croire que cela ne le regarde pas. Il se souvient, cela dit, qu’elle l’a envoyé balader lors de leur petit déjeuner, en lui disant qu’il n’avait pas d’utérus, et qu’il ne pouvait pas comprendre.

- A quel point c’est grave ?

Sa voix ne laisse pas transparaître une quelconque émotion. Il lui demande ça comme il lui demanderait l’heure, pour comprendre ce qu’il va devoir gérer, ce qu’on attend de lui. Et puis, il revient à la réalité de la scène, à une femme qui est assise par terre, dont les traits sont usés, fatigués par la douleur, sur le carrelage froid dans cette pièce austère, sans le moindre confort, et il amorce un geste.

- Dis moi quand tu es prête. Je te ramènerai dans le bureau.

La différence entre ces deux-là, c’est l’humanité, peut-être, la compassion, sans doute. La souffrance empatique.

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Sam 18 Avr - 9:22
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Blizzard 200410033236809465

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feat @Dexter Sciarra


tw : évocation cancer + crise de douleurs

Elle entend sa voix, relève à peine les yeux au Maman dans son bureau. Ornella aurait préféré qu’Andrea la trouve ici mais Dexter pourra faire l’affaire sauf s’il fuit. Comme souvent. Non, pas comment souvent, elle se retire la pensée avant même qu’il n’arrive. Il est revenu, a dit qu’il resterait et l’aiderait. Et Dexter Sciarra est beaucoup de choses mais pas un menteur. Alors il restera, elle le sait pertinemment, peut-être encore plus en sachant son état de santé. Pas par affection mais par sentiment d’obligation : Sans elle, le meurtrier de son Ethan ne sera pas retrouvé.

Il lui parait bien plus grand qu’en habitude quand il passe la porte de la petite salle de bain. Sa position assise, la stature déjà imposante de son fils, elle a l’impression d’avoir à nouveau douze ans et de regarder les grands de son monde. Sauf qu’aujourd’hui, c’est elle la grande de ce monde.
Elle écoute ses mots, ne réagit pas de suite, suit la trajectoire de ses prunelles claires, n’arrive même pas à être mal à l’aise de la situation : tout est vide en Ornella Sciarra quand ce sont les sentiments qui sont appelés. Elle s’est toujours demandé si c’était normal, si c’était dû à sa famille, son nom, son métier, ses obligations. Même petite c’était ainsi, jamais elle ne pleurait Ornella, sauf de douleur parfois. Jamais elle n’était triste pour quelqu’un ou passionnée pour un autre. Jamais. Ça ne l’a jamais dérangé, c’est plus simple ainsi. Surtout quand on se retrouve dans une situation où votre fils vous retrouve ensanglantée sur le carrelage d'une salle de bain.

-Je t’expliquerai quand j'aurais remis un pantalon.

Ça semble logique, ça pourrait même prêter à rire mais Ornella a autant de talent pour le sarcasme que pour les émotions. Quand elle dit quelque chose, c'est la réalité, qu'elle soit triste ou amusante. Dexter la connait assez bien pour savoir qu'elle ne fait pas un trait d'humour pour la première fois de son existence.
Posant ses mains sur le sol, elle essaye de se relever mais s'en retrouve incapable. La douleur est trop intense, tout comme l'affliction dû à la perte de sang et au mal être général.

-Je ne peux pas retourner dans le bureau ainsi et je ne peux pas me lever.

Des faits, encore. Comme si la donna avait besoin de mettre des mots sur une réalité quelque peu agaçante. Elle regarde autour d’elle, relève les yeux vers Dexter, n’y voit aucune pitié ni malaise. Ça la rassure, de se rendre compte qu'il a pris plus d'elle que de son père. Elle n'aurait pas supporté une telle faiblesse.

-Si ça ne te dérange pas de me mettre dans la baignoire et de m'aider avec le pommeau de douche pour me laver, je t'en serais reconnaissante.

LEs mots ne sont pas choisis au hasard, Dexter sait à quel point sa mère n'utilise pas souvent le dernier. Ça prouve le caractère personnel de ce qui arrive, le besoin qu'il soit discret et ne dise rien en dehors de cet échange entre mère et fils. Il est loin le temps des gangsters et des films hollywoodiens où les hommes geignaient à la moindre galère : ici et depuis toujours, c'est le silence qui prime. Le silence et depuis quelques temps, un peu de respect.
Les prunelles sombres ne l’ont pas quitté. Elle est cernée, épuisée, les cheveux frisotant quelques peu et pourtant, Ornella n’a pas perdu son air féroce et professionnel. Qu’elle soit en culotte, douloureuse, dans une baignoire à demi-nue, son fils l’aidant à se laver, ça ne le dérange pas. Ce n’est pas lui l’ennemi ici, c’est elle.

@ Invité

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Ven 24 Avr - 18:07
N’importe quel enfant se trouverait choqué, atteint par la faiblesse apparente de sa mère. Peu importe son âge, d’ailleurs, il lui semble que les gens normaux sont du genre à s’inquiéter pour leurs proches quand ils ne semblent pas en forme. Et Ornella ne semble pas en forme, assise dans une marre de sang sur le carrelage de la petite pièce d’eau. De mémoire, il ne se souvient pas l’avoir déjà vue dans un état pareil. Toujours si forte, si froide, tellement impassible, du genre à ne pas cligner d’un oeil pendant qu’on lui enfonce des ongles dans la peau. Les signes de faiblesse ne font pas partie du caractère d’Ornella. Elle est forte. Pourtant, aujourd’hui, ces images sont balayées par la vision d’une femme diminuée, endolorie. Et même si elle essaye de garder le dessus sur ses propres émotions pour en dissimuler l’essence, Dexter comprend.

Une version moins mature de lui en aurait sans doute profité. Il aurait vu dans cet instant de faiblesse une occasion pour l’achever ; même momentanément. Il aurait pu la provoquer, lui rire au nez, puis tourner les talons. Mais l’homme qu’il est aujourd’hui n’a plus ces idées en tête. Il l’observe sans jugement, et sans émotion aussi, à peine ébranlé par la vision de sa mère diminuée à laquelle il ne souhaite certainement pas de mourir vu le bordel qu’elle laissera derrière elle - alors qu’à une époque, il aurait pu souhaiter qu’elle disparaisse, sans doute. Mais plus maintenant. Aucune idée ne lui traverse particulièrement l’esprit, à part celle de résoudre le problème qui se présente à lui. C’est comme ça qu’il agit maintenant. Il résout les problèmes. Sans émotion particulière.

- D’accord.

Il enregistre l’information quand il la voit tenter de se redresser, et prend une inspiration. Elle n’a pas l’air d’être blessé, en tout cas pas de manière extérieure. Il en déduit donc, avec la capacité qui lui reste, que personne n’est venu. Que c’est elle même qui souffre, toute seule. Lentement, il s’approche, comme il approcherait un animal blessé risquant à tout instant d’avoir une réaction inappropriée à une main tendue.

- Attention.

Il prévient avant de glisser une main dans son dos et, lentement, l’autre sous ses genoux. Elle parait toute petite, si menue soudainement - habituellement, sa présence impressionnante compense sa taille, sans doute. Il la soulève lentement, en faisant attention aux bruits qui passent ses lèvres, pour ralentir son geste en cas de douleur incontrôlable. Une fois qu’il s’est complètement redressé, il marche lentement jusqu’à la baignoire, concentré sur ses gestes et non pas sur ce qu’il se passe réellement ici. Il la dépose lentement dans la baignoire et revient sur ses pas pour attraper la serviette qu’il a abandonnée sur le sol quelques secondes plus tôt. Il la plie et la glisse entre le dos d’Ornella et le marbre froid de la baignoire. Un peu de confort, peut-être. Un geste qu’il ne commente pas - il se contente de l’exécuter. Ensuite, il s’assied sur le bord de la baignoire, puis il attrape le pommeau de douche et fait couler l’eau, directement au dessus de l’évacuation d’abord pour en évaluer la température. Une fois qu’elle lui semble appropriée, il tend l’ensemble à sa mère pour qu’elle se débrouille - il ne voudrait pas avoir l’air de la materner. Une fois qu’elle peut s’occuper d’elle même, il baisse les yeux sur sa chemise tâchée et soupire.

- Une si belle chemise...

Ca ne lui ressemble pas, ce trait d’humour partagé avec sa mère dans un instant de gravité. Mais au moins, elle comprendra qu’il ne compte pas en faire tout un plat. On ne fait pas tout un plat des problèmes familiaux, chez les Sciarra.

- Tu as des vêtements propres dans le bureau ?

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Sam 16 Mai - 10:17



Blizzard 200410033236809465

Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
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tw : évocation cancer + crise de douleurs

Elle aimerait le remercier. Pas pour ce qu’il fait, pas pour ses gestes attentifs, encore moins pour l’avoir écouté. Non, le remercier pour n’avoir fait aucune remarque désobligeante. Il aurait pu, il aurait dû même, répandre sa colère et se moquer d’elle. La situation s’y prêtait, elle faible, lui, plus fort. Alors le voir agir ainsi, sans un mot, sans une pique acérée, ça lui rappelle à la donna que malgré leur relation qui n’a rien de celle d’une mère et de son fils, c’est ce qu’ils sont malgré tout. Loin des stéréotypes, des idées qu’on s’en fait, des images parfaites d’une famille bien carré et tout en paillettes. Pourtant ils auraient pu le devenir. Les Sciarra ont l’argent, la reconnaissance et le talent pour se faire bien voir par la société. Mais si Ornella avait souhaité être une superstar, elle n’aurait pas fait carrière dans une mafia, n’aurait pas délaissé la lumière au profit de l’ombre. Et si elle avait refusé cette voie, elle ne serait qu’une potiche de bonne famille, n’aurait surement pas dépassé la vingtaine ou aurait été marié sans qu’elle ne l’accepte. Au fond, ni Ornella, ni Dexter n’avait pu choisir ce qu'ils voulaient faire. Le second avait essayé pour finalement se rendre compte que la violence était partout, même loin des jupons de la Donna. La première... La première avait embrassé ce choix et l'avait modelé à son image, bien loin du patriarcat ambiant de la Cosa Nostra. Bien loin de ce ce qu'on s'imaginait de la bambina.

- Si, la commande dans l’angle du bureau. Apporte moi un fuseau en coton et... Une longue chemise bleue nuit s'il te plait.

Du confort, de la douceur, un cocon pour son corps martelé de douleur. Tournant les yeux avant qu’il ne s’en aille, elle lui adressa un léger sourire, fatigué mais bien là.

- De toute façon, elle ne t’allait pas cette chemise. Tu as perdu du poids, le tissu ne tombait pas bien.

Dexter comprendra que la proposition est présente, qu’elle pourrait l’aider à retrouver ce poids de forme malgré leurs organisme similaire et leur soucis quand il est question de faire monter l’aiguille de la balance. Même type de carrure filiforme, même problématique quand ils ne mangent pas assez sous le coup du stress, de la fatigue ou de toute émotion vive et dévoreuse d’énergie. Oui, un petit tour dans un magasin huppé à ses côtés ne lui ferait pas de mal. Et puis, le présenter à d’autres noms importants, ça aussi ça compte. Pas que lui offrir une chemise ne soit pas dans ses cordes mais il est rare qu’Ornella ne pense qu’à une action à la fois. Chaque acte en appelle un autre, chaque décision en dissimule des dizaines. Rien n'est laissé au hasard pour la Donna, sauf sa santé, qu'elle ne maitrise pas.

L’eau glisse sur ses épaules. Son haut est trempé, elle le déboutonne lentement pour éviter le moindre mouvement brusque et finit par le jeter au sol. Elle aussi a perdu du poids, sa peau diaphane laissent présager des os saillants. Ses épaules sont si menues qu’une paume pourrait la briser, comme une petite poupée. N’est-ce pas ce qu’elle a toujours été ? La petite poupée Sciarra, trop jolie pour être en haut de l’estrade, trop fermée pour être la femme idéale, trop silencieuse pour être la sicilienne de base. Stéréotypes qui l’emmerdent toujours autant mais dont elle s’amuse parfois, en rappelant qui elle est à tout ceux qui osent lui rappeler qu'elle n'est qu'une femme. "Oui mais une femme qui vouscommande." Même après des décennies à cette place, on l'a remet toujours en cause. Alors si on la voyait là...

L’eau s’arrête, les cheveux sont essorés rapidement. Elle va devoir aller chez son gynécologue en urgence pour vérifier que tout va bien et ça l’agace déjà. Les mains sont posées sur le rebord de la baignoire, elle peut y arriver toute seule. La douleur est lancinante mais elle y est habituée. Et puis les saignements ont arrêté avant le retour de Dexter, ça ira. Ça doit aller. Se soulever par la force de ses bras est plus difficile que dans les films mais les jambes flageolantes réussissent tout de même à tenir debout quelques instants. Assez pour passer l’une après l’autre au dessus de la baignoire et s’asseoir mollement sur le rebord. Le froid de la faïence lui fait un bien fou, elle pourrait rester ici des heures durant.

- Au fait, ton coupable… Je l’ai peut-être trouvé.

Peut-être. Il n’y a pas de peut-être dans les plans d’Ornella. Sauf dans celui qui lui permettrait de rester debout encore une éternité.

@ Invité

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Mer 20 Mai - 22:12
tw : évocation de vengeance / mort

N'importe quel enfant pourrait plier sous le poids de la vision maternelle qu'Ornella offre en cet instant. S'il était désireux de mettre des mots sur l'état de sa mère, il lui demanderait sans doute si elle va mourir. Tant de sang sans blessure ouverte ; ce n'est pas normal. Son esprit le comprend, mais il n'est pas de ceux qui posent ce genre de questions. D'abord parce qu'elle répondrait sans doute quelque chose de mystérieux et indéchiffrable, ensuite parce qu'il n'a pas envie de gérer ce problème là. Depuis son retour de San Francisco, il s'attèle à ne gérer qu'un problème à la fois dans la mesure du possible. Pour l'heure, ses relations avec sa mère sont le principal ; l'état de santé de la Marraine est indifférent. Ce problème viendra en son temps s'il doit venir. Plutôt que de poser des questions qui n'avanceraient à rien et qui leur feraient perdre du temps, il s'occupe des détails pratiques, et bientôt, trouver le pantalon et la chemise longue deviennent ses principales préoccupations.

- Je trouve aussi que le rythme de nuit ne me va pas à la ligne.

Il se permet une plaisanterie lancée de son bureau, où il fouille la commode à la recherche de ce qu'elle a demandé. Il en profite pour lui donner un peu d'intimité, le temps qu'elle se lave, qu'elle recouvre forme humaine. Cela dit, il s'est connu plus en forme. Plus épais, plus musclé, moins amaigri par la peine. Avec son rythme actuel et les préoccupations de son cerveau, il lui semble qu'il pourrait s'effondrer d'avoir couru trois mètres.

- Je vais tâcher de me remettre au sport. Et de jeter cette chemise.

Il parle en même temps qu'il cherche, sans savoir si elle entend réellement ses interventions, à l'autre bout de la pièce. Peu importe, parler lui occupe l'esprit. Quand il a enfin trouvé ce qu'elle cherche, il attrape une serviette pliée qui lui semble plus épaisse et retourne sur ses pas, dans la salle de bain. Il réapparait au moment où elle a réussi à s'installer sur le bord de la baignoire, pour marquer une pause dans sa sortie. Même diminuée, même au bord d'un précipice, dans la douleur, le vent dans le dos, les éléments déchainés contre sa personne, Ornella Sciarra n'oublie jamais ses principales préoccupations. Elle a peut-être trouvé le meurtrier d'Evan. Il lui tend d'abord la serviette épaisse, sans la lâcher des yeux, et dépose les vêtements sur le rebord sec du lavabo.

- Peut-être ?

Voilà qui l'étonnerait bien. Soit elle l'a trouvé, soit elle ne l'a pas trouvé. Peut être que des investigations sont nécessaires pour confirmer son identité, mais elle prend la peine de lui en parler, c'est qu'elle l'a entre ses griffes. Ce type sans état d'âme qui a assassiné pour un portefeuille, et que les flics laissent courir dans la rue. Il n'aura jamais l'explication. Il ne saura jamais pourquoi ; sauf peut-être si le type se retrouve face à lui à implorer pour sa vie. Mais Dexter ne veut pas le tuer. Il veut qu'il meurt, ça oui. Mais il ne se salira pas les mains.

- Je veux le voir. Quand il sera ici.

Peut-être qu'il n'aura même pas la force de lui parler. Est-ce qu'il se sentira coupable si ce type meurt ici ? Non. Il ne le pense pas.

- Ensuite, quelqu'un pourra s'en occuper.

Il détourne les yeux un instant, à cause du miroir qui lui fait face et dans lequel il devine son reflet. Il n'a pas envie de réfléchir à ce qu'il vient de dire. A ce qu'il va faire.

- Merci.

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Lun 1 Juin - 16:05



Blizzard 200410033236809465

Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l'un, et l'autre. Et tellement de choses encore
feat @Dexter Sciarra


Pendant quelques secondes, elle le regarde. Il a bien grandi et malgré les quelques kilos perdus, il ferait un bel héritier… Un fier parrain. Rien ne lui rappelle son ex-époux en lui, rien si ce n’est son nez un peu plus long. Le petit garçon qu’elle s’imaginait inutile et de trop fera peut-être parti de cette joie de continuer la lignée Sciarra au sein de la mafia sicilienne. C’est apaisant, de se dire qu’on ne sera pas la dernière. Ornella a beau vouloir garder le pouvoir encore longtemps, elle se sait humaine. Les balles reçues à différentes périodes de sa vie de cheffe ou sa maladie à présent, prouvent bien qu’elle ne peut compter sur la vie pour ne pas l’abandonner. Audacieuse, sûr d’elle mais pas téméraire. Pas stupide au point de laisser un inconnu prendre son rôle et détruire l'empire qu'elle a créé.

La serviette est attrapée, son corps séché lentement et avec des gestes doux pour éviter d’accentuer la douleur. Dexter veut voir cet homme, il le verra. Et Ornella sera là, pour voir à quel point son fils a changer, à quel point… Il est devenu un Sciarra.

- Il sera là ce soir mais je préfère m'assurer que c'est la bonne personne. Les caméras de sécurité étaient inutiles et j'ai dû faire appel à d'autres sources d'informations pour trouver son identité.

La serviette éponge est pliée et posée délicatement sur le lavabo. Un pied après l’autre, la voilà debout, chancelante mais qui s'en sort honorablement.

- Si ce n’est pas lui, Andrea s’en chargera.

Si ce n’est pas lui et donc un innocent, son garde du corps le tuera malgré tout. Il aura vu trop de choses pour être relâché comme un foutu gibier. Le legging en main, Ornella se rend vite compte qu'il va lui être difficile de l'enfiler seule. Tout comme changer de sous-vêtements.

- Et ne me remercie pas Dexter. Je suis ta mère, c’est mon rôle de te protéger.

Un regard, un sourire, discret mais bien là. La protection d’Ornella Sciarra pour son fils n’a pourtant rien à voir avec celle d’une autre mère pour son enfant. Son rôle est de l’ériger en roi et de le sculpter à son image, pas de le dorloter ou de lui permettre de faire son deuil. Il ne sera jamais elle, Ornella en a conscience mais est-ce important ? Entre son apprentissage et la vengeance, Dexter sera comme elle l’a toujours voulu : utile, puissant et sans pitié.

- Tu peux disposer, je vais me changer.

@ Invité

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Mar 23 Juin - 21:50
Il se sent glisser lentement vers les profondeurs des ténèbres. Ils sont comme une sirène qui l'appelle. C'est tellement plus simple, comme ça, tellement plus facile de songer à la vengeance ; c'est tout ce que son cœur lui réclame pour aller mieux, de quel droit pourrait-il refuser ? Sur les pavés trempés de San Francisco, personne n'a rien fait pour lui. Il se souvient du sang sur le trottoir. De l'impuissance, de la violence de l'injustice. Il sait que c'est une mauvaise idée d'avoir abordé le sujet avec sa mère, il sait qu'il n'aurait pas dû procéder de la sorte. Mais il ne peut pas s'en empêcher. Si la justice ne peut pas se rendre elle-même, alors il la laisse entre les mains d'Ornella Sciarra, et advienne que pourra. Tant pis s'il doit payer le prix de ses cauchemars, de ses regrets, de sa culpabilité.

Il espère, cela dit, qu'elle a trouvé la bonne personne. Prendre la vie d'un innocent soulève d'autres problématiques qu'il n'est pas prêt à gérer maintenant, pas dans cette situation. Il choisit d'écarter cette hypothèse, car il ne parviendra de toute façon pas à convaincre sa mère d'épargner la vie d'un homme. Les vies ne valent rien, pas chez eux, pas celles là. S'il veut sa vengeance, il doit être prêt à en payer le prix des codes. Il ferme les yeux un instant, et acquiesce, lentement, quand elle énonce le nom d'Andrea. De toute façon, innocent ou coupable, Dexter ne passera pas à l'acte. C'est la lâcheté dans la vengeance, sans doute, mais qu'est-ce que cela peut bien lui faire ? Personne ici ne le jugera d'avoir voulu mettre en oeuvre la justice de la famille.

- Entendu, il répond à sa mère qui lui suggère de ne pas la remercier.

Il ne l'a que très rarement vu sourire ; il lui retourne cette marque étrange avec pudeur, silencieusement. Et puis le sujet change ; elle va se changer, il peut partir. Il acquiesce à nouveau, et tourne les talons.

- Fais moi appeler si besoin.

Une phrase lancée comme ça, au hasard des murs de la petite salle. Elle ne le fera pas, il le sait ; il n'est intervenu que par le fruit de sa présence inopinée au moment où elle a faibli. Il n'ajoute rien, se contente de passer la porte pour repartir d'où il vient, regagner sa propre chambre, ses quartiers, pour oublier ses démons qui crient corps et âmes à leur libération.

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