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You're weird - It was a compliment (Zohra & Harrison)

@ Invité

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Mer 15 Avr - 20:49
ZOHRA &
HARRISON

You're weird - It was a compliment

Elle était différente et je m’en voulais. Comme moi j’étais différent ? Non, elle, c’était en bien. Moi je suis différent juste car je suis un gros con. Moi le fils de riche, qui a un appartement luxueux, une famille, des amis, un gros compte en banque, tout pour vivre, et je suis malheureux comme si j’étais orphelin… Orphelin de moi-même. J’ai l’impression d’être dans un corps qui ne m’appartient pas, une âme qui peine à vivre et la seule fois en 24 ans où j’ai ressenti quelque chose de chaud en moi, c’était à travers un écran de téléphone, avec elle.

Zohra, nous n’avions aucun point commun aux premiers rapports et pourtant elle est la personne me connaissant le mieux sur Terre. Ma façon de parler, d’être, elle réussissait même à me faire rire. Elle était différente oui, encore une énième répétition dans ma tête mais ce rendez-vous me mettait dans tous mes états. Allait-elle venir ? Dans quel état ? Humeur ? Je l’ignorais.

Voilà une dizaine de jour où uniquement deux sms de son côté m’avaient été transférés, habituellement nous parlions tous les jours ou deux jours et cela depuis neuf mois. A la base elle aimait juste mon art, je me suis intéressé au sien et j’ai pu voir le monde sous un autre angle. Un autre angle que ma noirceur, ma bulle et surtout un autre angle que mon cercle doré ou devrais-je plutôt dire ma prison dorée.

Zohra était différente oui et j’appréciais cela, beaucoup, beaucoup trop. Cela pourrait me coûter plus tard : mes parents ? ma sœur ? mes proches ? Sa religion, ses origines, son mode de vie tout nous opposait, pourquoi alors était celle me comprenant ainsi ? Je n’avais pas besoin de parler qu’elle lisait entre les lignes : elle avait le code. Mais dix jours sans elle, le temps m’a paru plus long. Mes cachets ne m’aidaient pas à calmer cette part en moi, j’avais perdu un repère positif de ma vie. Ma sœur était là, oui, heureusement, Hope. Elle, elle était mon tout, ma vie, mon univers, mais elle ne savait pas tout, à elle aussi je lui cachais bien des choses ne voulant pas être un fardeau sur ses épaules. Alors que Zohra était au courant de ma thérapie, de mes cachets, à croire que l’écran avait fait tomber mes filtres et j’en avais peut-être trop dit… Le regrettais-je ? Non. J’en avais besoin et ne pas avoir de visage ou un nom à travers mes mots m’avait sûrement aidé.

Devant le bar The Overkill, j’étais contre un mur, à regarder mon téléphone portable puis l’horizon. Je voyais beaucoup de monde aller et venir, c’était presque bondé vu l’heure et l’endroit mais j’essayais de rester normal alors que je sentais mes mains devenir moites et une goutte perlait le long de ma tempe. Comme je lui avais dit, j’étais en t-shirt noir, un jeans noir simple et mes Docs. Mes tatouages sur le bras étaient apparents, mes cheveux essayaient de rester sage malgré le vent qui venait flirter avec ces derniers mais ils étaient aussi déboussolés que mon âme.

Mon cœur battait à cent à l’heure, l’attente était insupportable, j’étais arrivé vingt minutes en avance et c’était un véritable supplice. Pourquoi cet endroit, alors ? The Overkill est un bar où j’avais pris l’habitude de me réfugier : loin des strass et des paillettes de Manhattan, un tout autre cercle ici, des gens de « la vie de tous les jours » partageant les mêmes goûts musicaux que moi : du rock au métal. Les gens ici ne me jugeaient pas, que je parle ou non, que je m’habille de façon excentrique ou non, que j’ai trop de tatouages ou non. Ici, les gens profitaient, ils chantaient, dansaient, buvaient, ils oubliaient ce monde extérieur nous rendons tous fous petit à petit. Alors oui, c’était un endroit rassurant pour moi et je protégeais ainsi Zhora de mes autres fréquentations. Ici, personne n’allait la juger, pas en ma présence, je me le refusais.

20h07. Le supplice semblait une éternité, chaque seconde était des heures. Je faisais du sur place commençant à regretter ce fichu rendez-vous. Je voulais fuir. J’avais chaud, je ventilais. Ma main gauche vint jouer nerveusement avec ma chevelure noire en bataille tandis que mes yeux craignaient de voir un message négatif s’afficher à l’écran mais je n’avais rien. Stupide, voilà le mot parfait pour me décrire… Pourquoi faisais-je cela au fond ? Parce qu’elle avait touché mon égo en m’ignorant de la sorte autant de jour ? L’aurais-je rencontré aussitôt si elle m’avait parlé tous les jours ainsi pendant cinq ans ? Je craignais désormais de faire cela pour les mauvaises raisons.

Ma bouche était sèche, ma tête commençait à tourner alors je m’assis à l’entrée du bar, laissant juste assez de place pour laisser entrer et sortir les habitués de ce lieu. Je serrais la main à certaines têtes qui ne m’étaient pas inconnues, forçant un sourire crispé pour paraître poli et à l’aise alors qu’au fond je hurlais de tous mes poumons.

20h14. Je devais me résigner, elle n’allait pas venir, elle avait tourné la page. Parfois les silences étaient déjà des réponses à nos questions. Fatigué dû à mon insomnie et à mes cachets, je devais paraître grisâtre avec de légères cernes bleutées flirtant de près avec mes yeux noisettes. Je me sentais soudainement vide, partant ailleurs, voulant l’espace d’une seconde ne l’avoir jamais connu tant cette absence me heurtait. Voilà pourquoi je ne voulais pas que mes proches connaissent le vrai Harrison, personne ne veut d’un monstre.
Pando

@ Invité

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Mer 15 Avr - 22:14
Un soupire, le regard perdu dans le vide, et son crayon qui noircit sa feuille blanche, guidé par une main au geste peu déterminé. Elle ne pouvait rien y faire, Zohra, sa concentration et sa motivation n’étaient définitivement pas au rendez-vous. Elle soupira une nouvelle fois, frustrée, anxieuse, et passa ses mains sur son visage en une vaine tentative de se ressaisir. La feuille posée sur son bureau était désormais remplie de traits noirs furieux, chacun exprimant un peu plus le désarroi qu’elle subissait depuis qu’elle avait ouvert les yeux ce matin, depuis qu’elle avait lu ce dernier sms.

Elle n’avait pas réfléchi, Zohra. Elle avait tout de suite accepté cette proposition sortie de nulle part, d’abord heureuse à l’idée de pouvoir enfin rencontrer celui à qui elle parlait depuis plus de neuf mois, mais ce sentiment avait vite laissé place à une culpabilité profonde alors qu’elle prenait conscience du comportement qu’elle avait eu ces dix derniers jours. Mais elle ne l’avait pas fait exprès, Zohra. Elle tentait de se convaincre qu’elle avait été réellement occupée et n’avait pas eu le temps de répondre à H. Elle s’efforçait à taire cette petite voix qui lui chuchotait que ce n’était pas tout à fait cela, qu’elle savait pertinemment qu’au fond, elle commençait à saturer, et toute cette situation l’épuisait.

Elle aurait pu lui dire, tout simplement. Être honnête, et avouer que malgré toute sa bonne volonté elle se sentait emprisonnée dans cette amitié à travers les écrans. Elle avait besoin de plus que de simples mots. Elle avait besoin d’un visage, d’une voix, d’un rire, d’un sourire. Mais qui était-elle, pour imposer tout cela ? Elle avait promis de respecter les choix de H, mais elle n’avait pas anticipé à quel point ces derniers allaient commencer à lui peser, et à devenir insoutenable. Alors elle l’avait ghosté. Sans vraiment le vouloir. Sans vraiment en avoir conscience. Elle avait noyé sa culpabilité dans son art et ne s’était autorisé aucune pause dans son travail, elle avait interdit à son esprit de se perdre dans des rêveries où H. était le protagoniste.

Et désormais, elle était à quelques heures seulement de le rencontrer.

Et elle culpabilisait, profondément.

Quand elle avait imaginé faire enfin sa connaissance, elle avait été bien loin de ce scénario précis. Elle voulait le rencontrer, mais pas comme ça. Elle ne voulait pas avoir l’impression de le forcer, ni même le savoir contrarié à cause d’elle. Elle avait imaginé quelque chose de candide, comme deux enfants qui se retrouvaient après de longues vacances séparés. Ravi de se voir, impatient de se raconter la moindre histoire sans intérêt. Deux enfants dans leur propre bulle, intouchables, loin des problèmes d’adultes.

Mais il lui en voulait. Et même si elle avait accepté de venir ce soir-là, elle n’avait cessé de peser le pour et le contre toute la journée, tout en sachant au fond qu’elle serait là. Parce qu’elle est toujours là, Zohra. Parfois elle se perd, elle s’égare. Mais elle retrouve toujours son chemin, et son chemin aujourd’hui la menait droit à H.

Elle avait souri, d’ailleurs, lorsqu’elle avait lu le nom du bar devant lequel il lui proposait de la rejoindre. The Outpost. Elle n’était pas une habituée, mais elle avait déjà passé des soirées là-bas, traînée par ses colocataires qui aimaient bien y faire la fête. Elle y avait de drôles de souvenirs d’ailleurs, et elle ne pouvait s’empêcher de se demander si elle y avait déjà croisé, sans le savoir, H.

Elle vivait dans une des villes les plus grandes du monde, mais elle lui paraissait désormais ridiculement minuscule.

Ses pas étaient lents, excessivement lents, alors qu’elle tournait sur une nouvelle rue qui la rapprochait de plus en plus du bar après avoir passé la journée entière à cogiter. Elle se rongeait les ongles comme elle en avait la fâcheuse habitude à chaque fois que son stress devenait difficilement gérable. Son cœur battait vite, trop vite. Elle se concentrait sur sa respiration dont elle tentait de redevenir maître puis tourna une dernière fois et put alors avoir une vue dégagée sur le bâtiment qu’occupait le bar.

Elle pouvait toujours faire demi-tour si elle le voulait, mais c’était la dernière chose qu’elle souhaitait à cet instant précis. Elle ne savait pas pourquoi elle était aussi stressée car ce n’était définitivement pas la première fois qu’elle rencontrait en vrai quelqu’un qu’elle connaissait d’internet et pourtant, elle savait que c’était différent cette fois, quelque chose était différent.

Zohra, elle avait comme l’impression d’être redevenue cette adolescente mal dans sa peau, terrifiée par le regard des autres, hantée par l’idée qu’elle n’était pas à sa place.
Elle détestait ce sentiment, mais elle détestait encore plus de le ressentir à cet instant précis.
Pas ici.
Pas avec H.

Elle avait pris son courage à deux mains et avait fini par s’avancer vers la bâtisse, la musique du bar à peine étouffée par les vieilles pierres lui venaient jusqu’aux oreilles. Il y avait du monde sur le trottoir, mais elle savait qu’elle ne trouverait pas son ami au milieu des différents groupes qui discutaient, débâtaient, et riaient aux éclats.

Il n’y avait qu’une seule personne qui se tenait un peu plus à l’écart, seule, adossée contre le mur, un téléphone en main et docs aux pieds.

Une dernière inspiration pour se donner le courage de franchir les derniers mètres qui la séparaient de lui, et Zohra se trouva enfin en face de H.
« Hey, » dit-elle, timide, embarrassée. Mais elle n’avait aucune raison de l’être, Zohra. Elle le connaissait, H. Depuis neuf mois. Ils n’avaient presque aucun secret l’un pour l’autre, et pourtant, elle avait l’impression de se trouver face à un inconnu. Un inconnu bien – bien – plus beau que ce qu’elle avait imaginé. « Je suis Zohra, » ajouta-t-elle.
Et elle ne savait pas si elle devait le saluer en le prenant dans ses bras comme elle le faisait avec tous ses amis, ou lui serrer la main comme elle l’aurait fait dans un contexte plus formel.

Alors elle resta plantée là, les mains dans les poches, un sourire timide sur le visage, et un tupperware renfermant une tentative de cupcake maison au fond de son sac.

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Mer 15 Avr - 23:18
ZOHRA &
HARRISON

You're weird - It was a compliment

Assis sur ses froides marches, je me perdais dans un vide sans fin. Ma tête commençait à tourner, le brouhaha du bar The Overkill qui rugissait tant bien que mal jusqu’à la rue, le peuple qui allait et venait de bar en bar, de restaurant à restaurant, un cinéma pas trop loin… Mes yeux fouillaient tout autour d’eux, dans l’espoir de trouver une silhouette familière, mais je divaguais.

Je commençais à me frotter les yeux plus ou moins violemment, dans l’espoir de me réveiller de ce mauvais rêve. Les minutes passaient longuement, si les secondes étaient des heures, les minutes à elles-seules étaient un siècle tout entier. Je repensais à toutes ces conversations, nos arts partagés, nos détresses écoutées. Je ne cherchais pas en elle une psychiatre, j’en avais déjà eu, la chose que j’appréciais le plus chez elle était qu’elle savait écouter sans juger. Des piques elle m’en avait fait, sur mon âge, mon physique, mon argent, mais ce n’était que du second degré, je ne me sens pas utilisé dû à mon compte en banque à ses côtés, mais comment faisait-elle pour apprécier une compagnie si monstrueuse ?

Prêt à fuir, un nœud à l’estomac, la gorge serrée, les mains moites et les jambes tremblantes, je soufflais et m’apprêtais à me lever lorsqu’une voix lisse et fluette vint chatouiller mes tympans. Je restais là, avec un air bête sur ces marches, relevant tout juste le regard… Elle était là. Mes yeux fatigués l’admirèrent de bas en haut un instant avant de me rendre compte de ce geste impoli. Je ne pouvais le nier, sa tenue était différente de mes fréquentations habituelles, je ne connaissais que très peu de chose de sa religion après tout mais je respectais et admirais cela. J’avalais difficilement ma salive, finissant par me lever. Je la dépassais de deux têtes avec mon mètre quatre-vingt-treize.

Je me tus lorsqu’elle se présenta, mais j’en restais muet. La bouche entrouverte, prêt à dire quelque chose mais rien ne venait. Je savais qui elle était, je connaissais son visage, des formes que j’avais appris à analyser à travers son art et ses photos lifestyle Instagram. Tandis que moi, elle ne connaissait aucun trait de ce visage grisâtre et fatigué qui s’offrait à elle.

- Harrison.

Finissais-je par sortir en bégayant légèrement. Je lui tendis la main en guise de salut mais à peine ce geste de fait je l’ai retiré, me rendant compte de la stupidité de ce dernier.

- Je ne pensais pas que ça allait être aussi… Bizarre. Mais comme promis, tu peux fuir à tout instant.

Je la regardais à peine dans les yeux, j’avais peur de mal faire quelque chose ou alors que je l’effraie avec mon air de cadavre ambulant.

- Je ne suis pas sûr que tu t’attendes à « ça ». Tu veux aller… Marcher ?

Mon souffle s’accélérait, une autre goutte de sueur perlait sur ma tempe, mes mains devenaient de plus en plus moites et ma gorge était sèche. Je devais me relaxer, mais cette situation n’était pas des plus à l’aise ou confortable, pour elle, comme pour moi. J’en perdais mes mots, mes capacités à réfléchir et à agir. Je restais juste là, planté devant elle, rigide, mes deux mains désormais dans les poches, le menton baissé et les yeux ne sachant plus où se poser. A cet instant précis, j’entendais plus les battements de mon cœur en panique en sentant le vent caresser mes cheveux qui étaient eux aussi dans tous leurs états. J’espérais un miracle. Juste un miracle qui me laisserait espérer que je sois normal, ses yeux étaient peut-être la réponse à toutes mes questions, à tous mes songes.
Pando

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Jeu 16 Avr - 0:25
Il se leva, non sans l’avoir d’abord furtivement regardée de bas en haut, un réflexe qui n’échappa pas à Zohra mais un réflexe innocent qu’elle n’accueillit pas pour autant avec défensive comme elle avait l’habitude de le faire à chaque fois qu’on la regardait trop, qu’on la toisait trop, qu’on la jugeait parce qu’elle était différente.

Elle fut d’abord surprise par la taille de Harrison qui était beaucoup plus grand qu’elle, si bien qu’elle devait légèrement lever la tête pour pouvoir continuer de le regarder. Elle remarqua ensuite les cercles bleutés qui entouraient les yeux de Harrison, marque visible de ses insomnies continuelles, puis ses cheveux emmêlés qui se mariaient parfaitement avec le reste du tableau. Il avait cette dégaine d’artiste brisé par la vie qui étrangement, la rassurait. Il était comme la représentation parfaite de toutes ces émotions qu’elle gardait enfouies au fond d’elle, des émotions qu’elle dissimulait derrière des vêtements colorés et un lisptick arrogant. C’était comme s’il redonnait sa beauté à la détresse. Et Zohra en était fascinée.

Elle ne regrettait pas d’avoir accepté de venir, malgré son embarras et sa timidité, elle était sincèrement heureuse de rencontrer enfin Harrison. Harrison. Elle connaissait désormais son prénom et se sentit comme libérée d’une inquiétude qu’elle n’avait pas eu conscience de porter jusque-là. Ce n’était qu’un prénom, un alignement de syllabes portés par des milliers d’autres garçons dans le monde, mais c’était son prénom, et il avait enfin accepté de partager avec elle une partie considérable de son identité. Harrison. Elle avait pensé à Henry ou Harry. Hunter, Hugh, Heath. Elle avait même googlé par curiosité tous les prénoms anglophones commençant par la lettre H et Harrison avait forcément été dans son esprit à un moment donné. Maintenant, ce n’était plus dans son esprit, rien ne pouvait être plus réel que cet instant.

Il tendit sa main pour la saluer et se ravisa presque aussitôt ce qui arracha un sourire à Zohra. Au moins, elle savait qu’elle n’était pas la seule à être complètement perdue et intimidée par cette situation. Elle ne l’aurait pas laissé dans l’embarras s’il avait attendu une seconde de plus, elle lui aurait de toute évidence serré la main.

« Je n’ai pas l’intention de fuir pour l’instant », rassure-toi, répondit-elle en remarquant qu’il osait à peine la regarder dans les yeux. Encore une fois, ils étaient deux dans le même sac. Elle ne tiendrait pas trois secondes sans détourner le regard non plus, et était presque agacée par son propre comportement. En temps normal, son introversion ne la dérangeait pas pour le moins du monde mais là, elle donnerait tout pour se débarrasser de cette timidité qui lui pesait vraiment. En temps normal, elle aurait répondu à Harrison quelque chose comme ‘oui tu fais beaucoup plus jeune’ mais c’était bien plus facile de faire des blagues cachées derrière un écran alors au lieu de cela, elle s’entendit simplement répondre ‘ok’ à la proposition de Harrison d’aller marcher.

Ils firent quelques pas, s’éloignant un peu du bar bondé jusqu’à ce que la musique soit à peine perceptible. Elle lançait de temps en temps des regards en direction de Harrison, et elle n’arrivait pas à savoir s’il était aussi intimidé qu’elle.

« Pour ce que ça vaut, je suis vraiment désolée Harrison, » dit-elle finalement, brisant le silence qui s’était presque imposé entre eux. « Je voulais pas t’ignorer comme ça, et je suis vraiment ravie de te rencontrer enfin mais j’aurais préféré que ce soit dans d’autres circonstances. Je veux pas que tu m’en veuilles. »

Sa voix était presque éteinte et son regard était désormais perdu sur les pavés que ses pieds foulaient en rythme avec Harrison. Elle ne savait pas où ils allaient, mais elle trouvait un certain réconfort à marcher la nuit.

@ Invité

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Jeu 16 Avr - 19:18
ZOHRA &
HARRISON

You're weird - It was a compliment

Sa réponse eut un effet d’explosion à l’intérieur de son corps. Elle n’avait pas l’intention et l’attention de fuir, pourquoi ? Après tout, pendant neuf longs mois je lui avais caché « cette part » de moi, j’aurais très bien pu être un catfish, avoir réellement 72 ans, ou alors être quelqu’un de dangereux qui s’inventait une vie faussement paradisiaque pour appâter la première venue via un compte Instagram populaire. Est-ce que je regardais un peu trop catfish ? Sûrement, mais les dangers du net sont réellement présents et malgré tout, elle était là, en face de moi, elle était magnifique à sa façon. Je l’admirais vraiment de s’affirmer autant, surtout dans une société où sa religion est minoritaire, voire incomprise.

Elle fut la première à prendre les devants et fit quelques pas à ma gauche pour s’éloigner du Overkill. Pourquoi avait-elle si aveuglement confiance en moi ? Moi-même je n’avais pas confiance en ma personne. Je savais que j’étais mon pire ennemi, mais je ne voulais pas redevenir ce monstre, ce monstre que j’expulsais à travers mon encre noire qui semblait faire fureur. J’avais encore du mal à croire que mes dessins aient autant de succès sur le net, jamais de ma vie j’aurais pensé valoir quelque chose dans l’art auprès du grand public comme auprès des spécialistes.

Silencieux, je marchais à ses côtés, me concentrant sur les battements de mon cœur. Ils sonnaient comme un orchestre dans mon torse jusqu’à remonter à mon cerveau qui semblait surchauffer. Je regardais le sol, mais je sentais les yeux de Zohra me dévisageaient de temps à autre : avait-elle peur ? Se demandait-elle si c’était vraiment « moi » ou alors quelqu’un d’autre ? Un silence s’installa peu à peu entre eux, ce n’était pas malaisant ou pesant, mais il y avait un côté angoissant. J’étais là pour elle, pour répondre à ses questions, alors quand elle prit la parole je fus très étonné. Je relevais mon regard froid et perdu vers elle, là, cette fois-ci, c’était elle qui admirait les pavés où l’on marché pour m’éviter. Je la laissais finir, alors elle ne m’avait pas ghosté volontairement ? Pourtant, un malheureux message prenait deux secondes à être envoyé.

- Ne sois pas désolée.

Disais-je avec une voix assez éteinte mais qui se voulait rassurante.

- Je ne t’en veux pas, si je t’en voulais, je ne serais pas là.

Ce qui était vrai. Si je lui en voulais, je l’aurais sûrement bloqué sur les réseaux, je l’aurais ignoré et aurais tourné la page. Je n’aurais pas pensé à la voir en vrai dans l’intention de la bloquer par la suite.

- Je te fais confiance. Et j’espère que tu n’es pas trop déçue de la réalité. Comment tu as su aussi rapidement que c’était moi ?

Une fausse question, oui. Je lui avais décrit ma tenue la veille, j’étais resté là dans mon coin à l’attendre, les déductions étaient rapides à faire mais je voulais briser la glace et cette ambiance « aux désolés ». Je n’étais pas démonstratif en vrai, pas du tout, la seule personne ayant été désolée envers moi dans la réalité était ma sœur jumelle, la seule à m’avoir dit « je suis désolée » ainsi que « je t’aime ». Ce genre d’attentions me mettaient assez rapidement mal à l’aise, à l’écrit c’était un autre jeu, sûrement plus facile.

- Il y a un espace vert à cinq minutes, ça te dit ? Ou tu préfères marcher sans avoir une idée de direction précise ?

Une nouvelle fois, mes yeux osaient affronter son corps, son visage. Je me forçais à sourire mais il n’était pas naturel. J’avais l’impression d’avoir toute la pression du monde sur mes épaules alors qu’il s’agissait uniquement de Zohra, mais tout était nouveau pour moi et c’était dur de savoir comment agir exactement. Je ne voulais pas paraître maladroit ou impoli, je voulais lui montrer que j’étais bel et bien le Harrison d’Instagram mais une fois l’écran enlevé en guise de protection, c’était toute une autre histoire.
Pando

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Jeu 16 Avr - 21:43
Il balaya presque aussitôt les excuses de Zohra, prononçant quelques paroles qui étaient censées rassurer la jeune femme. Elle avait envie de le croire, Zohra, mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander s’il s’était senti obligé de la rencontrer, et s’il était là simplement pour lui faire plaisir alors qu’au fond, il détestait chaque instant passé en sa compagnie en dehors des écrans qui les séparaient habituellement. Elle se laissait prendre dans ce torrent de pensées négatives, elle se perdait dans des ‘et si’ infinis et dans sa chute, elle perdait aussi le peu de confiance en elle qui lui restait. C’était bête. Une partie d’elle en avait conscience, cette même partie qui jouait les héroïnes sur les réseaux sociaux et qui menait un combat permanent contre l’oppression avec un grand o. Mais elle n’était pas toujours forte, Zohra. Elle ne l’était presque jamais, d’ailleurs. Et c’était cette autre partie d’elle qui la forçait à se focaliser sur tout ce qu’elle avait fait de mal, au lieu de simplement apprécier le moment.

Il a dit qu’il ne t’en voulait pas.
Tu l’as ghosté.
Mais il a dit qu’il ne t’en voulait pas.
Mais il est là parce qu’il s’est senti obligé.
Mais il a dit qu’il ne t’en voulait pas.


Puis il reprit la parole, et ce fut tout naturellement, sans hésiter un seul instant que Zohra répondit alors :

« Je ne suis pas déçue, » commença-t-elle, souriante, « Je suis même à l’opposé de déçue. »

Et c’était vrai, car même si elle était intimidée, impressionnée, et qu’elle n’arrivait pas à mettre un mot sur la moitié des émotions qu’elle ressentait maintenant, elle savait sans le moindre doute que déçue n’en faisait pas partie. Puis elle eut envie d’ajouter qu’elle était d’abord allée voir plusieurs hommes d’un âge plutôt avancé en pensant qu’ils étaient lui mais une nouvelle fois, elle se retrouva censurée par la réalité et ne parvint pas à faire la moindre blague.

Oui, c’était définitivement plus simple par messages.

« Il y avait surtout des groupes d’amis alors je me suis dis que j’allais tenter ma chance chez le seul qui avait l’air d’attendre quelque chose. »

Et encore une fois, elle n’était pas déçue.

Ils continuaient de marcher, gênés, comme des inconnus qui se rencontraient pour la première fois et même s’il y avait une part de vérité dans cet énoncé, il y avait surtout un mensonge presque indécent. Harrison et Zohra n’étaient pas des inconnus. Ils s’étaient parlé – presque – tous les jours pendant neuf mois. Leurs conversations allaient des détails les plus anodins de leur journée, aux détails de leur vie les plus secrets. Ils n’étaient pas des inconnus, et Zohra voulaient que cette gêne qui s’était imposée entre eux s’éclipse. Elle avait besoin que cette gêne disparaisse. Parce qu’elle les empêchait tous les deux de savourer ce moment.

Alors quand il proposa de rejoindre un espace vert pas loin, ou bien de continuer leur marche dans la nuit, Zohra prit une profonde inspiration et rassembla tout son courage – il n’y en n’avait pas beaucoup – pour s’arrêter et faire face à Harrison.

« Je ne pensais pas que ce serait aussi intimidant de te rencontrer parce que je te connais mais je n’arrive pas à m’empêcher d’être bizarre et j’aime pas du tout ça alors je te propose qu’on aille se poser et qu’on arrête de faire comme si on était des inconnus ok ? On va se parler comme si on se parlait par messages, ça ne doit pas être compliqué, non ? » Elle essayait de se convaincre elle-même de ses paroles lancées subitement alors que l’expression de son visage changeait doucement, jusqu’à laisser apparaître un air détendu, amusé. « Et puis en plus je t’ai apporté quelque chose. » Elle termina son semblant de discours avec un sourire satisfait, pensant aux cupcakes qui se trouvaient dans son sac. Zohra avait bien promis qu’elle lui en apporterait quand ils se rencontreraient, et elle n’avait pas failli à sa parole.

@ Invité

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Jeu 16 Avr - 23:52
ZOHRA &
HARRISON

You're weird - It was a compliment

Marchant droit devant, je ne savais pas où nous allons, je me contentais de suivre ses pas et elle les miens. Les rues étaient pleines, nous entendions nos chaussures raisonnaient contre le sol, le vent chatouillait nos peaux, l’air était frais et pourtant j’avais l’impression d’étouffer. Mes lèvres commencer à gercer, ma bouche était sèche, j’avais du mal à avaler ma salive. Une partie de moi était bien ici, là, juste à côté d’elle, parce que sa voix raisonnait comme un chant de sirène dans ma tête et à la fois, sa simple présence me faisait presque avoir une crise d’angoisse.

Sa voix chantée revint flirter avec mes oreilles, je la regardais, me stoppant un instant tandis qu’elle avait avancé de quelques pas : elle était l’opposée de déçue, qu’est-ce que cela voulait bien dire ? Je souriais légèrement, timidement, ravançant de deux grands pour de nouveau être à son niveau. Mes mains dans mes poches, j’avançais doucement, je savais que j’avais tendance à marcher rapidement avec mes grandes jambes, je ne voulais pas l’épuiser d’avance ou lui faire croire que je voulais prendre la fuite, ou pire encore, lui faire croire qu’être à ses côtés était une honte.

Un sourire apparut sur mon visage lorsqu’elle essaya de me rassurer, m’expliquant en quoi « ma découverte » avait été si facile tandis que j’étais entouré de groupe d’amis. Le Harrison du net aurait sans doute dit une petite blague, là, à cet instant précis mais le Harrison du jour et non de la nuit, était présent de même que mon gros nœud à l’estomac. Je serrais mes mains moites dans mes poches, avançant calmement, essayant de faire face, comme si tout était normal alors que cette situation m’impressionnait autant qu’elle. J’essayais pourtant de dire quelque chose, mais ma gorge sèche m’empêchait de m’exprimer à ma guise jusqu’à que Zohra vienne me sauver la mise, une nouvelle fois.

Je buvais chacun de ses mots avec précaution, osant même la regarder lorsque ses belles lèvres charnues se mouvaient dans l’air du vent. J’inspirais longuement pour expirais juste après aussi lentement : je devais me calmer. Elle avait raison, nous nous connaissions, cela faisait neuf mois que je lui parlais, ce n’était pas une rencontre faite la veille au soir avec une parfaite inconnue, c’était Zohra, ma Zohra.

- Pardonne-moi…

Osais-je lancer fébrilement jusqu’à qu’elle se mette à bouger pour chercher quelque chose. Je fronçais mes sourcils, m’arrêtant un instant, sortant mes mains de mes poches pour paraître plus décontracté et elle sortit finalement des cupcakes de son sac. Instinctivement je me mis à rire, mettant une main dans mes cheveux bruns à peine coiffés.

- Ils n’ont pas l’air trop ratés eux, ça va… Dois-je servir de cobaye pour valider la mise en vente sur le dark net ?

Gêné pour une raison qui m’échappait, je passais ma main dans ma nuque, rangeant de nouveau une main dans une de mes poches. Je mis lentement une main sur ses cupcakes pour lui faire comprendre de les ranger de nouveau dans son sac.

- Nous sommes à deux pas du parc, plus on traîne dans la rue, plus on tarde de les manger, non ?

Je souriais de mes dents blanches, un sourire se voulant rassurant et heureux à la fois. Je devais me calmer et essayer de me décontracter surtout. Elle avait raison, nous n’étions pas des inconnus, mais cette situation, elle, elle m’était inconnue.
Pando

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Sam 18 Avr - 14:17
Elle sourit lorsqu’il commenta l’apparence de ses cupcakes qu’elle remit ensuite dans son sac, se gardant de lui avouer qu’elle avait eu beaucoup, beaucoup d’aide de la part de sa colocataire pour arriver à un résultat presque réussi. Elle en avait goûté un avant de partir donc elle savait qu’ils étaient plutôt bons, aucune inquiétude à avoir quant à la possibilité d’empoisonner qui que ce soit ce soir. « Je n’ai aucun doute sur leur potentiel succès, tu devrais être honoré d’en avoir en avant-première. » répondit-elle, toujours amusée. Puis elle acquiesça à sa seconde question et ils reprirent leur chemin en direction du parc que Harrison connaissait.
L’air commençait à se rafraîchir lorsqu’ils atteignirent le petit coin de verdure un peu plus calme, et beaucoup moins fréquenté. Elle s’assit en tailleur sur l’herbe fraîche aux côtés de Harrison et ressortit sa petite boîte qu’elle plaça entre eux deux. Elle se servit, invitant Harrison à faire de même avant de sortir son téléphone pour prendre une photo du ciel dont les couleurs étaient devenues incroyablement belles à cette heure-ci. C’était un réflexe qu’elle avait depuis qu’elle était devenue excessivement présente sur les réseaux sociaux. Elle prenait tout en photo, mais ne partageait qu’une part infime de tout ce qu’elle pouvait trouver beau. Un rien la fascinait, et elle capturait chaque instant pour être certaine de n’en oublier aucun. Et cet instant, elle ne souhaitait définitivement pas l’oublier. Elle se souviendrait presque parfaitement de ce qu’elle ressentait là, tout de suite, lorsqu’elle retomberait sur cette photo dans plusieurs mois.
Puis elle rangea son téléphone, et se tourna à nouveau vers Harrison.
« Pourquoi t’as changé d’avis ? » demanda-t-elle, abruptement, avant d’ajouter pour préciser : « Pourquoi t’as finalement accepté qu’on se rencontre ? »
Elle avait un millier de questions, Zohra, et il fallait bien commencer quelque part. Elle n’était pas certaine que la réponse lui satisferait, ni même qu’elle avait réellement envie d’en connaitre les raisons mais c’était un moyen pour elle de briser un peu plus la glace. Elle se sentait peu à peu libérée de cette inquiétude et de plus en plus à l’aise en la présence de Harrison. Elle était sur la bonne voie, tout ce qui lui restait à faire était de continuer ainsi. Elle espérait secrètement que Harrison soit dans le même état d’esprit qu’elle. Elle faisait tout, en tout cas, pour détendre l’atmosphère et rendre cet échange le plus naturel possible.

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Lun 20 Avr - 19:05
ZOHRA &
HARRISON

You're weird - It was a compliment

Cette situation semblait irréelle, tout comme elle. Je pouvais sentir son parfum, entendre sa voix mélodieuse, son rire, voir son sourire dans la vraie vie. Un véritable mirage, voilà ce qu’elle était, ce que cette situation était. Est-ce que je jouais avec le feu ? Sans doute. Je me protégeais derrière DarkSavours depuis des années et elle, en neuf mois, elle avait su faire tomber mes barrières. Si mes parents osaient apprendre qu’une personne était au courant de qui j’étais, ils ne seraient surement pas tendres avec moi. Loin d’eux d’être des tortionnaires, mais ils allaient prendre un malin plaisir à me questionner comme si j’étais en garde à vue et prendre leurs pieds à me faire culpabiliser tout en me moralisant sur notre image « de marque », car oui, notre famille était une marque.

Je savais que ma sœur Hope ne voyait pas cela sous cet angle, pour elle, nous étions beaux, imparfaitement parfaits, nos parents étaient fiers d’elle, elle, elle n’était pas malade, elle n’était pas le monstre de la famille, quant à moi, je me contentais de survivre à ma façon.

[color=#0099cc- Je suis très honoré, crois-moi Zohra. [/color]

Disais-je sur un ton sérieux en la regardant dans le blanc des yeux, tandis qu’on continuait notre route après notre petit arrêt. Cependant, deux mètres plus loin, elle se stoppa et prit je-ne-sais-trop-quoi en photo. Du moment que ce n’était pas moi, ça m’allait.

- Qu’as-tu pris en photo ?

Elle était si différente des femmes que j’avais l’habitude d’avoir dans mon entourage. Elle était simple, naturelle, ne cherchait pas à se donner un genre ou une fausse idée d’elle-même. Candide, voilà un bel adjectif pour elle. Silencieux, je la laissais admirer ses prouesses artistiques, un léger sourire vint se coller sur mon visage, un peu de lâché-prise voilà ce qu’elle était pour moi. Avec elle je me contentais de vivre, je n’étais pas en mode survie comme j’avais l’habitude d’être avec autrui.

Je me perdais à travers cette image qu’elle reflétait, le paysage autour de nous devenait flou, les bruits superflus, jusqu’à qu’elle finisse par se retourner. Au début, je voyais juste ses lèvres charnues bouger dans tous les sens, je croyais percevoir quelques syllabes familières jusqu’à que je retrouve la notion de la réalité. Je secouais ma tête, frottant mes yeux de mon pouce et mon index droits.

- Euh…

Par écrit tout était si simple, il y avait une sorte de barrière, un bouclier de protection, alors que là à l’oral, chaque mot nous était quasiment fatal.

- Pardonne-moi, j’étais dans mes pensées.

Je me grattais la gorge avant de passer nerveusement une main dans mes cheveux.

- J’ai cru que j’avais fait quelque chose de mal.

Une part de moi commençait à culpabiliser ; si elle avait continué à me parler sur Instagram comme si tout allait bien, jamais je ne lui aurais proposé une rencontre, ou peut-être pas aussi tôt et aussi rapidement. Je ne voulais pas la blesser. Je tenais à elle à ma façon, mais la voir en réalité n’était pas une nécessité première même si j’en avais envie au fond de moi. Je savais que cette relation, même amicale, risquait de me causer des torts sur du long terme mais Zohra m’aidait à lâcher prise et ça, c’était une sensation que j’adorais vivre et re-vivre.

- Désolé, la réponse est peut-être nulle, je suis meilleur à l’écrit je suppose.

Je riais mais c’était un rire jaune, ce rire nerveux, presque forcé. Je pourrais faire semblant avec elle, être le Harri populaire, comme j’osais le sous-entendre auprès de mon entourage habituel mais je n’y arrivais guère à ses côtés.

- Il y a un banc là-bas. C’est assez tranquille, on y va ?

Je savais qu’elle avait des questions, c’était légitime, je ne lui en voulais pas qu’elle ose les poser, mais je m’en voulais à moi d’agir à côté de la plaque, totalement, mais c’était plus fort que moi. Alors, avant d’attendre sa réponse, j’enclenchais la nouvelle cadence, espérant qu’elle suive mes pas jusqu’à ce fameux banc et qu’on se pose enfin, sans avoir une foule de monde autour de nos silhouettes perdues.
Pando

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