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Quelques lignes peuvent changer l'histoire

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Ven 17 Avr - 9:53
La journée avait été longue et elle n'avait pas l'impression d'en voir le bout. Ce n’était que l'effet que lui avait provoqué son emploi du temps, alors que son assistante lui avait fait enchaîné les rendez-vous les uns après les autres sans qu'elle n'ait l'impression que cela avait vraiment du sens. Si Leah était spécialisée dans le droit de l'immigration, elle n’en restait pas moins une jeune avocate qui devait pouvoir traiter d’autres sujets, d'autres questions. Toutes les causes n’étaient pas forcément bonnes à défendre ou tout du moins aussi intéressantes à traiter mais il y avait bien des moments à passer par là. Elle avait donc eu la chance au cours de la journée de voir défiler dans son bureau un problème d’héritage entre frère et sœur pour une vieille croûte qu’on appelait un tableau mais qui n'avait même pas été signé et donc avait assez peu de valeur. Elle avait du également supporter la colère d’une femme qui avait subis une intervention chirurgicale et qui ne supportait pas qu'on ait du lui retirer un grain de beauté qu’elle estimait être une coquetterie pour son mari et enfin elle avait du gérer la colère d'un vieil homme pour un problème de voisinage, où sa petite chienne Cajou avait été monté dans le couloir par le chien de la voisine, or son animal était une bête de concours qu’il bichonnait et voilà qu'elle se retrouvait avec des chiots bâtards à naître. Leah avait manqué de s’étouffer de rire derrière son dossier et elle avait prétexté avoir avalé de travers pour pouvoir ne pas déplaire à son client qui semblait être profondément outré par la malheureusement action de deux chiens qui avaient répondu à un besoin primaire et pleinement animal. Comme quoi, la bonne société avait des problèmes terrifiant de stupidité.

Elle avait donc fini sur le canapé de son bureau, elle avait retiré des chaussures et s’était allongée sur le cuir, un mal de tête énorme et elle avait donc fermé tous les stores pour pouvoir essayer de calmer le feu dans son esprit.  Son assistante passa la tête dans son bureau, et déposa rapidement un verre d'eau avec de l'aspirine sur la table basse juste à côté d'elle, un sourire bien veillant aux lèvres. C'était réellement drôle quand on venait à prendre en compte que son assistante était plus vieille qu'elle et qu'elle avait du coup une tendance à materner Leah. La jeune avocate se redressa donc doucement pour pouvoir prendre le comprimé qui pourrait enfin faire s’arrêter sa migraine. Son assistante toussota doucement et Leah leva alors les yeux vers elle. « Mademoiselle Edelman, je me permets de vous rappeler que vous avez rendez-vous dans une vingtaine de minutes au Think Coffee ... » Leah plissa légèrement des yeux, essayant de remettre son cerveau en marche, qu'est-ce qu'elle devait faire là-bas déjà ? Elle ouvrit de grands yeux ronds, alors qu'elle se souvenait qu'elle avait rendez-vous avec Marisol. Mais avec cette journée horrible elle avait complètement oublié qu'elle devait la voir. Elle n'avait pas le temps de passer chez elle pour se changer, néanmoins, elle se glissa dans une paire de ballerines qu'elle gardait toujours avec elle, refusant de remettre ces engins de torture qu'on appelait talons aiguilles. Elle remercia son assistante, prit son sac à main et se glissa à la vitesse de l'éclair dans l’ascenseur avant de rejoindre au plus vite la jeune femme dans le café. Elle aperçut sa silhouette déjà présente, elle vint la rejoindre et l'embrassa sur la joue. « J'espère que tu ne m'as pas trop attendu ! » Elle souriait doucement à son attention.

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Sam 18 Avr - 16:39
« Sofia, tu as terminé tes devoirs? Et s'il te plaît, n'essaie pas de me mentir, je n'ai pas le temps ou l'énergie de batailler là dessus aujourd'hui. » Sa fille rouspète un peu, mais ne fait pas preuve de mauvaise foi et tend un cahier à sa mère. « J'ai terminé les maths mais je dois finir ma dissert en Histoire Américaine. » La mère de famille survole les suites de chiffres qu'elle ne comprend pas tout à fait - elle a plus une âme de littéraire - mais hoche toutefois la tête avec approbation. C'est fait, que ce soit juste ou non et c'est l'essentiel. « Bien, je dois y aller, j'ai rendez-vous avec une amie. Donc tu peux prendre une pause, mais je veux voir où tu en es en rentrant. » L'adolescente s'insurge pour de bon cette fois, prête à crier à l'injustice. « Mais j'ai encore trois jours, je voulais aller... » Marisol lève une main ferme et sa fille s'interrompt, non sans croiser les bras d'un air rochon. « Je t'avais prévenue que je n'étais pas là pendant quelques heures, je préfère que tu restes à la maison. » Son plus jeune fils était aux petits soins de sa nounou, néanmoins, Mrs Murphy-Paredes aimait à savoir ses deux enfants en sécurité en son absence. Bientôt, elle ne pourrait plus contrôler du tout les allées et venues de Sofia, autant en profiter encore un peu. « Et je te rappelle que ta punition n'est levée que demain, techniquement! » Malgré la menace, Marisol sourit tendrement à sa fille, qui se fend d'une grimace en retour et accepte de recevoir un baiser sur le haut de la tête.

Cela faisait des années qu'elle n'avait pas puni Sofia. D'abord parce que cela ne correspond pas tout à fait à ses méthodes éducatives, ensuite parce qu'il se trouve que sa fille est une enfant modèle ou presque. Une attitude exemplaire, de très bonnes notes. Mais, il arrive à tout le monde de faire de petits faux pas. Et sécher un cours - même avec une raison plus que valable - puis mentir sur le sujet, c'est un faux pas qui doit avoir des conséquences. John s'en est même mêlé, insistant sur la nécessité d'apprendre les règles du monde du travail. Marisol a toutefois pris le relais sur l'exécution de la sentence, pour la satisfaction de tout le monde sans doute.

Elle était désormais coincée dans un embouteillage, toujours préoccupée par sa petite vie de famille. Or, elle se rendait à Manhattan en tant que professionnelle. Pour papoter un peu avec Leah aussi, sans doute, mais d'abord pour lui présenter la version finale du papier sur lequel l'avocate lui avait apporté son oeil expert. Avec la situation récente, les politiques migratoires barbares de leur président étaient un peu passées entre les mailles du filet, mais certains - et certaines - n'oublient pas.

Finalement, Marisol arrive presque à l'heure au Think Coffee et se voit soulagée de ne pas trouver Leah. Toutefois, elle n'a même pas le temps de s'asseoir que la blonde apparaît. Elle lui rend rapidement son étreinte et la rassure. « Ne t'en fais pas, j'arrive juste ! » Les deux femmes se dirigent vers une table libre et Marisol commande un thé vert. Il est trop tard dans la journée pour qu'elle s'autorise plus de caféine, elle n'en dormirait pas de la nuit. « Tu vas bien, pas trop débordée? » demande-t-elle alors à l'avocate, une fois installées. « Oh et avant qu'on oublie! » la journaliste tire une pochette cartonnée de son grand tote bag et la tend à sa jeune amie. « Toutes les corrections faites, mis à jour avec les dernières actualités. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il trouve preneur! » Ce qui ne s'annonce pas une mince affaire.

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Mer 6 Mai - 16:27
Leah avait une grande admiration pour Marisol, et c'est pourquoi elle prenait toujours beaucoup de plaisir à la rencontrer. Elles avaient quelques années d'écart, mais Marisol avait cette chaleur d'âme, aussi chaud que le soleil du Mexique, et elle avait toujours ce sourire sur les lèvres qui était sincèrement agréable à voir et à avoir pour vous. Leah avait rencontré cette dernière au cabinet d'avocat où elle travaillait avec Nathaniel. La mexicaine s'était présentée au bureau alors que Nate était absent, à son nom elle avait très rapidement fait le rapprochement entre les liens familiaux de chacun et pour la faire patienter le temps que son beau-frère ne soit de retour de son rendez-vous à l'extérieur, les deux femmes avaient eu le temps de discuter et la jolie blonde avait été parfaitement époustouflé par le parcours de sa comparse, qui avait traversé de nombreux moments difficiles, qui était retourné dans un pays qu'elle avait tout fait pour pouvoir le quitter et qui aujourd'hui, assumait pleinement son rôle de femme, son rôle de mère également … Une héroïne comme il y en avait beaucoup, mais qui souvent restait dans l'ombre, alors que leur histoire était à écrire et à partager pour pouvoir montrer à la face du monde où se trouvait le véritable courage, la véritable force et que si on décidait réellement quelque chose, si on avait la foi en ce que nous faisions et en nos rêves, il était alors possible d'y parvenir, même si le chemin pouvait être long et parfois dangereux.

Leah était profondément touchée par la cause migratoire. Ce n'était pas seulement pour pouvoir se donner bonne conscience et se démarquer des autres avocats, mais parce que c'était une cause qui la touchait avec la plus grande sincérité et que cela faisait en réalité de sa propre histoire familiale. Leah avait beaucoup appris au cours des dernières années, elle avait toujours été curieuse de nature, et un jour il avait fallu qu'elle parte sur le terrain pour pouvoir constater d'elle-même ce qu'il s'était passé. Elle était la petite-fille de Zivia Edelman, pour beaucoup cela ne voulait rien dire, dans les hautes sphères de la société on venait à reconnaître le nom de la brillante avocate qui continuait aujourd'hui encore à enseigner le droit à l'université. Mais son histoire, son passé, peut de gens avaient réellement envie de connaître le parcours qui avait été le sien, et pourtant, elle avait été victime de la Shoah. Leah admirait tout autant cette femme qui avait réussi à se construire une vie après ce qu'elle avait pu vivre comme atrocité, et elle avait eu la volonté de lui rendre hommage, se rendant alors en Europe pour pouvoir se rendre compte de la réalité. Les atrocités avaient été nombreuses, les causes migratoires tout autant, les Irlandais, les Italiens, les Juifs … Beaucoup avaient fuit l'Europe pour trouver en l'Amérique une nouvelle terre pour les accueillir, une nouvelle terre pour s'installer et refaire leur vie. Aujourd'hui, ce n'était plus la même population qui tendait de fuir, ils ne venaient plus non plus du vieux continent, mais la finalité restait la même.

Alors, en collaboration avec Marisol, elles étaient en train de faire en sorte que la cause des mexicains ne soient pas oublier et qu'on puisse se rendre compte également de la dangerosité de Donald Trump et de son programme de mur. Les migrants qui avaient eu la possibilité de passer, avaient été pour beaucoup arrêtés à la frontière et séparés de leurs enfants. L'information avait alors circulé, des milliers d'enfants ne pourraient jamais retrouver leurs parents, car les choses avaient été mal faites par le gouvernement, et cela rendait la jeune avocate réellement malade. Cependant, cette rencontre était aussi le moyen de voir celle qui était devenue une amie à ses yeux. Leah commanda un thé également, aux saveurs sucrées de vanille et de caramel, avant de s'asseoir en sa compagnie. « Si totalement, mais bon, ce serait triste si c'était l'inverse, c'est qu'on ne nous ferait pas assez confiance pour nous solliciter ! Et toi comment vas-tu ?! » Elle lui fit un grand sourire en prenant alors la pochette dans les mains. « Je ne doute pas que l'on trouvera quelqu'un pour pouvoir faire publier ça, tous les journaux ne sont pas vendus à la cause du président … Il faut juste trouver un assez gros poisson pour que cela fasse mouche et que celui-ci ne se défile pas, face à la pression qu'il pourrait recevoir … »

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Ven 8 Mai - 15:12
tw: évocation de camps de migrants et de séparation familiale

Leah, élégante et avenante comme à son habitude, lui confie qu'elle est bien entendu débordée et que c'est ce qu'il y a de mieux. La journaliste esquisse un sourire, admirant l'enthousiasme de la jeune femme, tout en ne pouvant s'empêcher d'éprouver un léger pincement au coeur. La dévotion de l'avocate à son métier n'est pas sans lui rappeler celle de son époux, point contentieux entre eux ces derniers temps. Et Marisol se doit bien de reconnaître l'hypocrisie d'admirer chez la blonde la caractéristique de John qui la met en rogne. Mais elle s'efforce de ne pas trop y penser, répliquant simplement. « Ah, n'oublie pas de prendre soin de toi quand même ! » Un refrain qu'elle répète souvent à son entourage, qui l'écoute plus ou moins. Elle répond alors au renvoi de la question, tâchant de ne pas passer pour la mère au foyer qu'elle est un peu. « Et bien, notre article m'a bien occupée et je suis aussi en train de travailler sur des interviews de quelques amis, autour de ces questions de migration et de justice sociale, entre autres. Donner un visage à la cause, tu vois le genre. »

Ces projets sont encore en cours de finition - voire de rédaction - mais cela avance bien et apporter des objectifs et un regain d'énergie à Marisol. « Mais bon, honnêtement, le gros de mon temps est occupé par les enfants et tout ça. » C'est tout de suite moins glamour, mais c'est la réalité de son quotidien. Miguel commence à sortir du pur babillage enfantin pour former des phrases presque sensés et il a une passion grandissante pour les gros blocs Lego et la kitchenette en bois héritée de sa soeur. Sofia devient une adolescente. Elle a appelé un jardinier la semaine dernière, pour s'occuper des mystérieuses fleurs colorées qui poussent près de sa porte d'entrée. C'est le genre de vie qu'elle mène et ce sera toujours un peu dissonant.

Leah s'empare alors de l'article imprimé - Mrs Murphy-Paredes est old school - lui assurant qu'il trouvera preneur. Autant, la journaliste ne doute pas qu'un papier sera intéressé par le sujet et l'article en lui-même, autant elle n'est pas rassurée par sa propre capacité à vendre son travail. La plupart de ses contacts sont ceux de son mari ou bien issu du journalisme culturel. Et si on veut bien l'envoyer au théâtre pour un blog, on est moins enclins à lui ouvrir les bras pour un travail politique de fond. Mais Marisol est déterminée à voir cette enquête publiée. Avec les frasques incessantes du président, la procédure de destitution ratée, les élections et autres tweets, la question de la séparation des familles et des camps de migrants à la frontière mexicaine est passée à la trappe. Et plus de mille enfants ont été séparés de leurs parents entre temps.

Ecrire sur ce sujet provoque évidemment des émotions intenses chez Marisol, outra la résonance avec sa propre histoire familiale et son arrivée illégale sur le territoire, formuler l'horreur de ne plus voir ses enfants, de ne pas savoir où ils sont... C'est littéralement son pire cauchemar et inutile de dire qu'elle a pleuré plus d'une fois en recueillant des témoignages, en réunissant des chiffres. Mais pas aujourd'hui, non, ce ne serait pas professionnel. Non, la journaliste boit une gorgée de thé et se ressaisit.

« Je ne pense pas que le vrai obstacle soit un désir d'étouffer la vérité, comme tu dis, il y a quand même encore beaucoup de médias qui vont à l'encontre du gouvernement actuel, heureusement. » Elle soupire un peu néanmoins, la proportion de gens lisant le Washington Post vs eux qui regardent la Fox n'a rien de rassurant. Mais, il faut bien que quelques un·e·s essaient de dire la vérité, c'est le but premier de son métier. « Ce qui m'inquiète, c'est que ça fait quelques années que je n'ai rien écrit et que mon nom n'est pas associé à du travail de qualité, surtout sur des sujets aussi brûlants. Je ne voudrais pas que ça compromette nos chances. » Marisol n'a pas vraiment de solution à ce problème qui la tiraille, mais elle estime important d'en faire part à Leah. Que la jeune femme ne s'imagine pas lancer une révolution avec cet article, même si elle la sait trop raisonnable pour imaginer un tel scénario.

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Dim 17 Mai - 19:54
Prendre soin d'elle était une chose qui revenait souvent à ses oreilles quand elle déclamait à tous sa passion pour son travail et le fait que bien souvent celui-ci ne lui laissait pas autant de répit qu'elle ne l'aurait voulu. Mais peut-être que d'une certaine façon, c'était pour le moment aussi ce qui lui convenait et qu'elle n'avait pas envie de prendre du temps pour autre chose que cela. Elle prenait soin d'elle, entre l'esthétique, le coiffeur, les choses habituelles, elle voyait sa famille très régulièrement, moins ses amis même si elle faisait en sorte de rester en contact avec eux le plus souvent possible. La question d'avoir quelqu'un dans sa vie était un sujet parfois un peu plus délicat. Leah venait des fois à se questionner sur le fait qu'elle pourrait un jour présenter un homme à sa famille, un homme qui entre les irruptions dans son appartement de sa mère ou de sa grand-mère, les longs moments à passer avec sa maternelle, le fait que cette dernière viendrait sans doute aller demander jusqu'au groupe sanguin de celui qu'elle avait choisi, sans parler du harcèlement moral et physique pour pouvoir rapidement avoir un mariage et des petits enfants, et enfin le fait qu'elle était une travailleuse acharnée, est-ce que le pauvre garçon aurait le courage d'affronter tout cela et de tenir assez longtemps sans prendre la poudre d'escampette. Pour le moment la situation ne s'était encore jamais présentée. Leah n'avait pas eu l'occasion de rencontrer la perle rare, cette personne pour qui elle serait prête à s'engager réellement. Parfois, quand elle se retrouvait seule dans son appartement, que la journée avait été longue et qu'elle n'avait aucun projet pour la soirée à part celui de s'étaler dans son lit telle une étoile de mer, les larmes venaient à monter aux yeux et il lui fallait prendre une grande bouffée d'air pour pouvoir repartir dans de bonnes conditions. Bien sûr, la jeune avocate n'avait pas grande matière à se plaindre, mais ce n'était pas parce que tout semblait vous sourire dans l'existence, que vous veniez à croquer la vie à pleine dents, qu'il n'y avait pas quand même ces petits instants de doute qui venaient à s'insinuer.

« Ne t'en fais donc pas pour moi, je maîtrise parfaitement, et sinon va te plaindre à Nate qu'il me donne beaucoup trop de travail et que tout ça c'est de sa faute … » Elle se mit à rire. « Le pauvre, il est tellement gentil avec moi, lui aussi l'autre jour m'a dit de lever un peu le pied. Mais pour le moment je n'ai ni compagnon, ni enfant. Quand cela viendra, je ferai en sorte de pouvoir profiter d'eux, sans oublier que je suis aussi une femme et ça c'est le plus important. » Elle lui sourit affectueusement. « Je suis certaine qu'entre l'article et tes interviews, cela va faire quelque chose qui va bouger un peu les conventions et qui va booster les discussions sur la cause. Tu ne peux pas imaginer à quel point je suis heureuse d'avoir collaboré avec toi sur ce projet, cela m'a beaucoup apporté et sans toi je pense que je n'aurais peut-être pas osé aller aussi loin. » Leah haussa doucement les épaules, les enfants étaient une charge importante dont il fallait s'occuper, on les faisait parce qu'on les voulait mais ce n'était pas toujours simple tous les jours, et elle savait que l'époux de Marisol était souvent occupé par son propre métier. « Écoutes, on va s'organiser une petite journée au SPA, rien que toi et moi et tu verras, tu oublieras ta vie de famille pour la journée et on pourra prendre soin de nous ! Ça ne pourra que nous faire du bien. » Leah reprit un peu de sérieux pour pouvoir s'intéresser à la version finale de l'article que Marisol avait écrit avec l'aide de la jeune avocate. Elle ferait en sorte que cet article soit publié, car la vie avait rapidement repris ses droits et en avait fait oublier les difficultés que des milliers de personnes connaissaient dans le sud du pays, et dans certains cas, il faudrait sans doute plusieurs années et même peut-être qu'ils ne seraient jamais possibles de réunir les membres d'une même famille qui avaient pu être séparés. Elle releva son visage et fronça les sourcils en l'entendant parler, elle n'avait pas confiance en elle et c'était bien dommage. « Marisol, tu es une journaliste fantastique, ce n'est pas parce que pendant plusieurs années tu n'as pas écrit quelque chose que cela va empêcher cet article de paraître. Tu es pleine de courage et de conviction, quand les journaux verront ça, je suis certaine qu'ils seront emballés ! Tu dois te faire confiance ! »

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Dim 24 Mai - 21:51
Marisol hoche la tête avec approbation, écoutant Leah lui expliquer l'équilibre professionnel qu'elle s'efforce d'avoir, malgré sa dévotion à son travail. Son rire se joint naturellement au sien quand elle évoque Nate, la brune voyant mal son beau-frère dans le rôle du patron tyrannique. Au contraire, elle ne doute pas qu'il se préoccupe du bien être de ses collègues. Mais surtout, elle admire la confiance et la sagesse que la jeune avocate semble avoir déjà acquises. Personnellement, elle n'est pas toujours certaine de croire qu'on peut tout avoir, quand on est une femme et qu'on a des enfants. C'est archaïque, elle le sait bien, mais les faits n'en sont pas moins là. Elle a pris un long congé maternité, a mis un peu de temps à s'adapter à un nouveau pays, à construire un nouveau réseau personnel et professionnel et, maintenant, Marisol n'est absolument pas certaine de pouvoir relancer sa carrière. Et encore, elle a un accès à une nounou, un filet de sécurité financier conséquent et du temps libre pour rédiger des papiers qui, elle l'espère, attireront l'attention. Leah semble y croire en tout cas et cela lui fait chaud au coeur.

« Tu sembles avoir trouvé un bon équilibre, ça fait plaisir à voir. Et ça me touche beaucoup, travailler avec toi a été très enrichissant et je t'avoue que ça me motive beaucoup, j'ai envie qu'on y arrive et que tu puisses être fière de notre projet. » Miss Edelman apporte avec elle un certains nombres d'avantages et un accès important. Sans elle, Marisol aurait pu plancher des années sur ce reportage, à essayer de joindre untel ou un autre. John l'a aussi aidée un peu, mais il doit respecter certaines limites, prendre soin de ne pas être accusé d'un quelconque trafic d'influence avec une représentante de la presse et sa femme, qui plus est. Mais au delà de ça, Leah est passionnée. Elle croit fermement en ce qu'elles défendent et n'a rien à gagner en l'aidant, à part la satisfaction de faire ce qui est juste. Et c'est tout ce qu'on espérer trouver chez une alliée.

La brune sourit face à sa proposition et avale une gorgée de thé. Ce serait mérité, après tout. « Et je suis tout à fait partante pour un SPA, ça fait une éternité que je n'y suis pas allée! Il va falloir qu'on accorde nos agendas. » Elle rit légèrement, leurs difficultés à se voir étant devenues une plaisanterie récurrente entre les deux amies. Tristement, c'est le cas avec beaucoup de ses proches, voire sa famille. Personne ne vous prévient que la vie d'adulte consiste principalement à avoir des discussions où l'on repousse des rendez-vous et s'envoie des sondages pour pouvoir partir en vacances à plusieurs. Et encore, il y a toujours quelqu'un qui ne peut pas se libérer, celui qui ne peut rien prévoir à l'avance et débarque au dernier moment ou le couple qui demande si elle peut emmener ses enfants. Et pas parce qu'il n'a pas les moyens de se payer une nounou.

Leah feuillette finalement l'article et s'empresse de rassurer la journaliste. Cette dernière sourit doucement, flattée du compliment et touchée de sa sollicitude. Mais ce n'est pas une question d'ego fragile. Marisol doute parfois, certes, se sentant un peu rouillée. Cela dit, elle sait de quoi elle parle sur ce coup. Elle a confiance en la qualité de son article. Mais la réputation a son importance dans ce milieu, surtout dans une ville comme New-York, qui grouille de blogueurs atteint de folie des grandeurs. « Merci Leah, j'apprécie que tu crois autant en moi et notre article. Mais, je ne partais pas à la pêche aux compliments. Pour le coup, je pense en effet que j'ai fait du bon boulot. » Elle s'autorise un sourire taquin. Après tout, elle passe son temps à répéter à sa fille qu'il faut dire quand on fait bien les choses, comme quand on les fait mal, autant appliquer ses propres conseils.

« Je suis juste un peu craintive de la réaction des éditeurs en voyant un nom qu'ils ne connaissent pas. J'ai quelques contacts, mais surtout dans des journaux en espagnol ou des petites publications. Ou des gens qui ne traitent pas de ces sujets. » Fréquenter les femmes de la haute société lui a permis d'écrire pour quelques magazines culturels et de rencontrer des critiques d'art en tout genre, mais cela n'est pas très utile sur ce coup. « Je ne voudrais pas que l'article prenne des semaines à être publié et qu'il faille l'éditer à la dernière minute, ce serait dommage. »

Elle hésite, ne voulant pas avoir l'air d'exploiter encore sa jeune amie, si confiante et influente. Mais, ce papier lui tient trop à coeur pour qu'elle fasse la fière. « Tu sais comment on pourrait entrer en contact avec quelqu'un qui pourrait faire diffuser le papier rapidement? » Marisol a déjà commencé à faire jouer son réseau, les amis des amis entrant en jeu, mais un service vaut cher à New-York. Peut-être que Leah se trouve du bon côté d'une dette et qu'elle connaît quelqu'un qui pourrait accélérer le processus. Sinon, il faudra compter sur un coup de chance ou un autre coup de pouce.

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Mer 3 Juin - 21:49
Leah avait été vraiment très emballée par le projet d'article en collaboration avec Marisol. La jeune avocate avait été vraiment choquée par la politique qui avait été mené contre les migrants mexicains dans le sud du pays  sans que pour autant cela ne fasse réellement bouger les choses. Devant sa télévision, alors qu'elle avait regardé l'allocution présidentielle, le voyant parler de ce mur affreux qu'il comptait construire et de ses décisions sur la rétention des individus. Elle s'était alors dit que cela était un combat qui valait le coup, ce genre de décisions avait déjà été prise sur le Vieux Continent, et tout le monde savait comment cela s'était terminée. Le travail était un des éléments qui ne manquait pas de la rendre heureuse et d'apprécier la vie qu'elle menait. Sans aucun doute qu'elle aurait pu allègrement profiter de l'argent que possédait sa famille pour pouvoir être une parfaite enfant de riche qui aurait alors eu tous les droits et qui aurait apprécié de n'avoir aucun compte à rendre à personne. Mais dans la famille Edelman, on avait le sens du travail, et si elle aurait pu avoir la fibre artistique comme son frère et son autre grand-mère pour le théâtre, elle avait nettement préféré le droit, comme pour suivre les traces de Zivia, de cette femme forte qui avait su réapprendre à vivre après ce qu'elle avait connu dans sa jeunesse, et qui semblait être un roc, sur lequel on pouvait éternellement compter. Leah était parfaitement consciente qu'elle avait beaucoup de chance d'avoir sa grand-mère à ses côtés aujourd'hui encore. Elle faisait partie des plus âgés des petits enfants, elle avait pu profiter de tellement d'années à ses côtés, et elle espérait en avoir beaucoup encore. Elle lui était essentielle et elle était heureuse de pouvoir lui rendre hommage, de pouvoir être une bonne avocate mais de pouvoir aussi participer dans diverses actions humanitaires. Sans oublier ce livre qu'elle écrivait en secret de tous et qu'elle espérait bien finir un jour.

En attendant, elle défendait les causes pour lesquelles elle avait l'envie et le besoin de se battre, et pour le coup, c'était une cause qui lui tenait sincèrement à cœur. Elle lui fit un doux sourire. « Je suis déjà très fière Marisol de travailler avec toi, et même si on n'arrive pas jusqu'au bout, ce qui serait fortement dommage, ça aura été une superbe expérience ! Mais on ira au bout parce que j'ai confiance dans le travail qu'on a fait ! » Elle lui sourit doucement avant de prendre une gorgée de sa boisson. « Écoutes on a déjà la volonté de se faire quelque chose, moi je trouve que ce n'est pas si mal, il est certain pour autant que la plus grande difficulté sera de se trouver une plage horaire de disponible dans nos agendas respectifs pour pouvoir s'organiser ça ! » Leah était bien trop attachée à ses heures de travail, et il fallait avouer que Marisol devait autant gérer sa carrière, que ses enfants et c'était parfois compliqué d'associer le tout. Elles devaient juste s'autoriser toutes les deux à prendre du temps libre pour elles et pour pouvoir décompresser. Cela ne pourrait faire qu'un grand bien de pouvoir passer une journée entière, les doigts de pieds en éventail, à profiter d'un massage, d'un bon jacuzzi ou encore de se poser dans le hammam sans penser à rien d'autre. Elle hocha la tête à la phrase de sa partenaire de travail et amie. « Je sais que tu ne parlais pas pour pouvoir avoir des compliments mais ce n'est pas pour autant que ce n'est pas agréable d'en recevoir. Et oui tu as fait du bon boulot ! » Leah se mit à chercher dans sa tête, une personne à qui elle pourrait demander un petit service, ce n'était jamais évident d'être en contact avec les médias mais sans doute qu'elle pourrait trouver quelqu'un néanmoins. « J'ai bien défendu un journaliste une fois pour un article qu'il avait écris dans un grand numéro et qui n'a pas été apprécié par les personnes mises en cause … Je pense que je pourrai peut-être parvenir à ce qu'il demande à son journal de publier le tien. »

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Jeu 11 Juin - 20:57
La passion et l'enthousiasme de Leah font plaisir à voir. Marisol ne saurait dire si c'est le privilège de la jeunesse ou de la richesse — ou simplement une personnalité bien affirmée — qui donnent à la jolie blonde un tel élan de conviction, mais c'est très rafraîchissant dans tous les cas. Et cela incite d'ailleurs la journaliste à surenchérir sur son enthousiasme « Oui, il n'y a pas de raison qu'on aille pas jusqu'au bout! » En réfléchissant bien, elle aurait sûrement pu en trouver quelques unes, mais elle préférait ne pas s'éterniser sur des pensées négatives. Après tout, elles avaient réussi à aller jusque là. A trouver des témoignages, des chiffres, rédiger un article ambitieux, sans toutefois être trop long ou indéchiffrable. Comme le rappelait l'avocate, elles pouvaient être fières et l'étaient. Nul doute que cela les aiderait à se vendre. Et qu'elles méritaient un peu de repos et une cure de jouvence. Ou dans le cas de Miss Edelman, simplement de relaxation.

Marisol rit légèrement devant le casse-tête d'organisation que s'annonçait déjà être ce petit soin. Mais, personne n'est mieux organisée qu'une mère de famille et personne ne maîtrise mieux les outils bureautiques de planification. A part peut-être les enseignant·e·s. « Je t'enverrai un Google Form, qu'on se trouve un moment pour fêter notre publication au SPA. » Si cela permettait aux mamans de l'équipe de softball de s'organiser pour le covoiturage, cela fonctionnerait pour deux femmes occupées.

La journaliste sourit alors quand Leah lui répète à nouveau qu'elle a fait un bon boulot, se contenter de hocher la tête en signe de remerciement. Oui, il faut savoir accepter les compliments et Marisol aime à penser qu'elle le fait avec un minimum de grâce. Ou du moins, d'humilité. Car si elle est issue d'une famille fière, on lui a aussi appris à ne pas trop se mettre en avant. On pourrait y voir un paradoxe, mais il s'agit simplement de tracer la fine ligne entre la fierté et l'arrogance. Equilibre incertain chez beaucoup.

Les deux femmes se mettent alors à réfléchir, passant mentalement en revue les personnes de leur entourage qui pourraient aider à faire publier leur article. La brune boit une nouvelle gorgée de thé, écoutant attentivement la jeune avocate. C'est une piste intéressante. « Ce serait génial! Après, s'il a déjà eu des ennuis, peut-être qu'il ne voudra pas se mêler à une publication sur un sujet assez polémique... » Cela lui brise le cœur qu'on puisse considérer la dénonciation de camps de détention de mineurs comme polémique, mais c'est une vérité qu'elle ne peut ignorer, si elle veut bien faire son travail. « Mais bon, on va espérer hein! Et de mon côté, je vais aussi essayer de faire jouer mon petit réseau. Si on voit que c'est difficile d'accéder à une grosse publication, je connais des journaux un peu plus modestes qui le publieront pour sûr. » Une mince consolation, mais c'était toujours mieux que de se résoudre à un blog ou une contribution sur Buzzfeed.

Et peut-être que l'article serait repris dans des médias plus influents, il faut bien commencer quelque part. Et puis, Marisol espère bien que ses quelques ami·e·s aux comptes en banque aussi fournis que leur carnets d'adresses pourront lui donner un coup de pouce. Elle n'a jamais aimé exploiter ce cercle de relations, obtenues principalement via son mari, mais c'est pour la bonne cause. « Je vais aussi passer quelques coups de fil, on ne sait jamais. Pendant ce temps, tu creuses auprès de ton client et la première à obtenir un résultat appelle l'autre. » En jouant sur tous les fronts, quelque chose finirait bien par prendre. Avec un sourire, la journaliste lève sa tasse pour trinquer prématurément. « En attendant le succès, trinquons au travail bien fait! »

Elle sirote à nouveau son thé, puis ajoute « Bien, on ne va pas parler qu'affaires! » Certes, cela leur tient à cœur, mais elles sont tout de même amies, en plus d'être collaboratrices. « Parle moi un peu de tes projets, que fais-tu de beau quand tu n'es pas au travail, alors? Et comment va ta famille? » Les Edelman sont une institution à New-York, impossible d'arriver à un certain échelon social sans les connaître un minimum. Et, au delà de ça, Marisol accorde une grande importance à la famille et sait qu'il en est de même pour Leah. Les deux femmes se comprennent étonnamment bien, malgré l'écart d'âge et leur éducation très différente. Comme quoi, ce sont les valeurs qui rapprochent vraiment.

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Mar 21 Juil - 23:47
Leah avait toujours été ainsi, quand elle avait décidé quelque chose, quand elle avait un projet qui lui tenait sincèrement à cœur, elle ne baissait pas facilement les bras, elle se battait jusqu'au bout, peut-être même parfois qu'elle était trop extrême dans sa façon d'être et que cela pouvait déplaire aux personnes qu'elle côtoyait, mais c'était ainsi, elle était une personne entière qu'on devait accepter avec ses qualités mais aussi ses défauts. Surtout qu'elles avaient travaillé comme des acharnées pour pouvoir parvenir au résultat de cette article. L'une comme l'autre avaient fait de son mieux pour pouvoir faire en sorte que cela puisse être accepté par un journal et que Marisol soit publiée pour parler d'un sujet de société que l'Amérique ne devait pas ignorer et qui ne devait pas intéresser seulement, une partie de la bonne société de New-York, bien pensante, qui avait le désir de se donner bonne conscience, pendant que le reste avait déjà ses problèmes personnels et ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Il fallait faire bouger un peu les lignes, sinon le débat politique ne pouvait jamais avancer et le gouvernement se retrouvait tout puissant dans les prises de décision. Et celle-ci n'était pas des moindres. « On a déjà fait les trois quarts du chemin, on ne va pas s'arrêter maintenant. Il ne nous manque plus de trouver un journal qui acceptera de publier l'article. » Elle fit signe à la serveuse qui passait juste à côté d'elles, et elle lui commanda alors un assortiment de cookies pour pouvoir ajouter quelque chose à manger à leur thé. Leah était gourmande et elle sentait que son ventre commençait à la supplier de s'occuper à lui. Leah lui sourit doucement, alors qu'elles étaient en train de parler de leur journée détente, plus cela allait et plus elle se disait que cela risquait d'être compliqué pour les deux femmes de se trouver un moment pour elle. Elle hocha doucement la tête quand elle lui parla alors de se servir des moyens bureautiques pour pouvoir planifier l'événement. « Je te fais confiance pour pouvoir m'envoyer ça alors, et je te le compléterai aussi rapidement que possible. Il faut quand même qu'on prenne du temps pour nous après ce beau travail. »

« Je ne promets pas que le journaliste en question viendra à accepter de s'en charger pour nous, mais il doit bien avoir des contacts plus importants que je ne peux en disposer de mon côté. Il pourra peut-être nous conseiller une ou deux personnes qui accepteraient de se charger d'un tel sujet. A toutes les deux, on finira bien par y arriver, même si ça prend un peu de temps, il ne faut surtout pas perdre espoir, c'est tout ce que je dis. » Elle lui serra les mains quelques instants dans les siennes pour pouvoir lui transmettre ses espoirs. « Je te fais pleinement confiance. » C'était vraiment sincère, elle avait découvert une formidable personne en travaillant avec Marisol, même si elle n'avait jamais pensé que c'était le contraire, elle était heureuse de l'avoir parmi ses connaissances. Elle se mit à réfléchir quelques instants aux différentes questions que Marisol vint alors à lui poser, décidant de répondre d'abord par celle qui était la plus simple. « Ma famille va très bien … Tout le monde suit son petit bonhomme de chemin. Ma grand-mère paternelle continue à donner des cours de droits à l'université, ma mère est toujours aussi mondainement mondaine, au grand désespoir de mon père. La routine quoi … Et toi ? » Leah se mit à jouer avec sa cuillère dans sa tasse de thé. « J'aimerai bien prendre une part plus active dans le cabinet d'avocat, mais pour le moment je ne me plains pas … Sinon, je suis les cours de théâtre le mardi soir en compagnie de mon frère, et quelques sorties dans des restaurants ou des bars mais j'avoue en ce moment le travail prend beaucoup de place. Et toi dans ton agenda de wonder woman, tu arrives à faire d'autres choses ? »

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Lun 10 Aoû - 21:40
Piochant dans l'assortiment de petits gâteaux – vegan et gluten free sans doute, mais néanmoins savoureux – Marisol hoche la tête avec enthousiasme devant l'optimisme inébranlable de la jeune avocate. Cela fait du bien de travailler avec des gens qui ont encore de l'espoir, un peu de foi en l'humanité. Il n'est pas rare de rencontrer des journalistes désabusés, qui pensent qu'il ne sert à rien de ressasser les mêmes faits d'actualité, aussi terribles soient-ils, quand personne n'écoute. Et la présidence actuelle n'a fait qu'empirer les choses, encourageant marchands de tapis et autres bonimenteurs à répandre leurs viles bêtises. Mais Leah n'est pas de ceux-là et Marisol non plus et elles finiront bien par trouver quelqu'un qui sera de leur côté.

« Je me doute bien que l'éditeur du New-York Times ne te dois pas une faveur, par un heureux hasard. Mais tout contact est bon à prendre et on verra qui veut bien nous rencontrer et publier le papier. » Le réseautage est un outil essentiel de tout bon journaliste. Et si Mrs Murphy-Paredes connaît plus d'un grand nom du parti démocrate et sait où trouver le meilleur traiteur de Staten Island, son réseau professionnel n'est plus aussi bien garni qu'à Mexico. Même si elle n'a pas complètement abandonné sa carrière et qu'elle la reconstruit depuis quelques temps maintenant, créer des relations solides et de confiance prend du temps. Surtout dans un milieu qui repose sur la fiabilité des informations que l'on fournit et la réactivité de chacun·e. Et il est tout de suite plus difficile de se rendre disponible quand on jongle entre un enfant en bas âge, une jeune ado, un mari semi-absent, une étudiante en crise, une petite soeur secrète et un frère caractériel. Cela lui a joué plus d'un tour, mais pas cette fois. Cette fois, ce sera un franc succès. Elles ont toutes les cartes en main pour ça.

« Et j'ai un très bon espoir Leah, je te fais entièrement confiance aussi et c'est un projet trop important pour qu'on ne puisse pas le mener à bien. » Marisol ne s'en réfère que rarement à sa foi catholique quand il s'agit de son métier – principe de neutralité oblige – mais elle n'en croit pas moins fermement que Dieu les as réunies pour accomplir quelque chose, pour remplir une forme de mission. Elle a un chemin, Leah aussi. Il n'est donc pas anodin qu'ils se croisent pour cette portion de la route. Mais cela, la mère de famille le garde pour elle, ne sachant que trop bien comment ces sentiments peuvent être perçus. En l'occurrence, la jeune Edelman comprendrait sûrement, sa culture religieuse étant importante pour elle aussi. Mais c'est trop souvent un sujet de discorde plutôt que d'entente, aussi la brune laisse la conversation dévier sur leurs familles respectives.

Elle sourit en entendant la jeune femme raconter que Zivia enseigne toujours. « Ta grand-mère est vraiment pleine de fougue, j'espère avoir autant d'énergie à son âge. Et tu passeras le bonjour à tes parents, je ne les ai pas vus depuis un moment. » Certes, ils ne fréquentent pas tout à fait les mêmes cercles, mais les couples mondains de certaines affiliations finissent forcément par se croiser quelque part. Marisol rit alors légèrement, en entendant l'avocate la comparer à Wonder Woman. Au moins tout ça. « C'est toi la super héroïne oui, avec ta carrière en pleine ascension, toutes tes activités, la famille, la vie sociale... J'admire que tu trouves le temps pour tout. Et je ne doute pas que Nate voit ton potentiel et te confieras plus de responsabilités, le moment venu. » Ce n'est pas sa place de s'immiscer sur ce terrain, mais la journaliste fait suffisamment confiance au jugement de son beau-frère pour savoir qu'il reconnaît les qualités de miss Edelman. Mais, s'il ne l'a pas laissée endosser un rôle plus important, il doit aussi avoir ses raisons. Et ça, Marisol ne veut pas s'en mêler.

« Et écoute, je me concentre pas mal sur le boulot quand j'ai du temps, ça me motive vraiment. » Ses articles lui donnent le sentiment d'être utile et pas qu'à quelques individus privilégiés de New-York. Et lui permettent de ne pas trop se concentrer sur son mariage fragilisé. « J'essaie de lâcher du lest avec Sofia, elle grandit et me le fait savoir, mais c'est difficile de ne pas vouloir constamment protéger ses enfants. » La brune rit légèrement, ne voyant que trop bien l'ironie de sa situation quand, à peine majeure, elle-même a quitté le pays, acceptant ainsi une interdiction de séjour de dix ans. « Mais ça me libère du temps de moins la materner, on y gagne toutes les deux. Je vais souvent à la salle de sports aussi, ça me permet de sortir, de venir à Manhattan, de changer un peu d'air. Staten Island, c'est très chouette pour la vie de famille mais, du coup, mes connaissances là bas sont surtout d'autres mamans. » Et bien que Marisol adore les enfants et discuter du meilleur moyen de leur faire manger des légumes ou les limites de la pédagogie Montessori, parfois, il lui faut autre chose. « Et ça me fait donc d'autant plus plaisir de discuter avec toi, ça me permet de rester dans le coup en plus! » Elle rit plus franchement cette fois, sachant pertinemment qu'elle est entièrement dépassée par les danses TikTok, le catalogue sans fin de Netflix, les dernières critiques de théâtre et les polémiques Twitter. Il faut savoir accepter son âge, qui permet aussi de se délester d'une quelconque obligation à suivre les effets de mode. Ce qui est, finalement, plutôt libérateur.

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Dim 6 Sep - 9:49
Leah était fière de ce qu'elles avaient fait ensemble, et elle voulait que tout cela puisse aboutir, pour que tout ça ne soit pas vain, pour qu'on puisse comprendre l'importance de ce qu'il se passait dans le monde et que même s'il n'y avait que quelques voix qui s'élevaient, on pouvait alors espérer que cela ferait bouger les choses. Mais au moins, avec leurs moyens à elles, elles pourront dire qu'elles ont fait quelque chose, qu'elles ont au moins tenté quelque chose. Maintenant, il suffisait de le voir publier et d'attendre d'observer les conséquences d'un tel article. Cependant, Leah n'était pas dans la même situation que Marisol, elle lui avait parlé des épreuves qu'elle avait traversé, elle aurait pu être aussi dans ce cas là et vivre les souffrances que les mexicains vivaient actuellement. Elle ne voulait nullement la mettre mal à l'aise ou la blesser avec ses paroles, elle était avocate, elle n'était pas enquêtrice, elle acceptait qu'on lui raconte ce qu'on voulait bien lui raconter dans la vie quotidienne et elle n'allait pas décortiquer la vie de toutes les personnes dont elle faisait la rencontre. Leah continua à boire avant de sourire doucement à Marisol. « En effet, il me doit une faveur et l'idée est de continuer à garder de bonnes relations même sans cela, les contacts sont essentiels dans la vie, et surtout ici à New York, c'est ce qui permet d'ouvrir ou de fermer des portes en un claquement de doigt parfois. » Et il fallait dire que d'une certaine façon, le fait de porter le nom d'Eldeman avait été une carte importante, dans sa vie privée tout autant que sa vie professionnelle. Sa famille avait une certaine notoriété, mais la jeune avocate essayait à présent de se provoquer sa propre chance, sans éternellement dépendre du carnet d'adresse de ses parents ou de ses grands-parents. Elles iraient jusqu'au bout, elle avait confiance dans tout ça.

Elle hocha doucement la tête. « Je crois qu'on rêve toutes d'être comme ma grand-mère, quand on connaît toute son histoire, toutes les épreuves qu'elle a pu endurer et qu'on la voit. Moi, elle continue à me surprendre chaque jour et j'ai même parfois du mal à la suivre c'est pour dire … Je ne sais pas comment elle fait, mais c'est un exemple à suivre. Même si je ne doute pas que certains de ses étudiants peuvent dire qu'ils voudraient bien qu'elle s'arrête, avant de se rendre compte que c'est l'une des meilleures profs qu'ils ont pu avoir de toute leur vie. Je ne manquerai pas de saluer mes parents. Papa, avec le temps, a un peu moins le courage de répondre à toutes les invitations qu'ils peuvent recevoir. Je crois que ma mère l'épuise de plus en plus. » Elle se mit à rire doucement, sa mère avait un sacré caractère qui n'était pas toujours simple à appréhender. En tout cas, après ça, elles pourraient s'accorder un moment à toutes les deux pour pouvoir souffler, loin de leurs emplois du temps surchargées, de femmes actives. « Oh tu sais, pour le moment j'y arrive plus ou moins notamment parce que je suis célibataire et sans enfant. On dit d'ailleurs que d'avoir un homme avec soit, c'est souvent avoir déjà un enfant. J'essaie de profiter pour bouger, et puis quand je reste trop longtemps chez moi à ne rien faire, j'ai l'impression de devenir folle, et de tourner comme un lion en cage. Ce qui est juste insupportable. »

Elle voulait en savoir un peu plus sur Marisol et comment cela allait dans sa vie, dans tous les aspects de sa vie, si elle se laissait aller à la confidence avec elle. Leah ne doutait pas un seul instant qu'elle devait être une super maman avec ses filles, mais quand les bébés devenaient grands, il n'était pas toujours facile de les suivre et de faire face à tous les changements que cela pouvaient engendrer. « Ah le gang des mamans de Staten Island … Ce n'est que pour te taquiner que je dis ça, mais c'est naturel, quand tu vis à un endroit, que tes enfants se rendent à une école, forcément cela fait des liens autour de ça. Mais c'est bien aussi que tu sortes de là, et la salle de sport ça te permet de faire quelque chose pour toi, pour prendre soin de toi. C'est bien. » Leah se mit à rire franchement. « Je ne suis pas certaine d'être la personne la plus dans le coup qu'il soit. Je déteste utiliser Instagram ou Snapchat, je me connecte à peine sur Facebook et je n'ai Twitter que pour pouvoir suivre certaines choses. J'essaie d'être la plus discrète possible sur les réseaux sociaux et finalement je ne ressens pas le besoin plus que cela de déballer ma vie en publique. »

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Jeu 15 Oct - 22:06
Quand la jeune avocate parle de l'importance du carnet d'adresses à New-York, Marisol se contente de hocher la tête et de répliquer avec un sourire et un haussement de sourcils « Ah ça, c'est sûr! » La mexicaine a connu deux versions très différentes de la ville. Le Bronx, dans les années 90, avec une famille sans papier et toujours quelques dollars manquants. Staten Island, 2020, femme de diplomate et mère de famille, assez d'argent pour déduire les dons caritatifs de son formulaire de taxes. Qu'elle ne remplit pas elle-même, d'ailleurs. Deux planètes différentes. Des non fermes, hautains, définitifs. Des oui enthousiastes, chaleureux, optimistes. Des rêves. De vraies opportunités. Et l'épaisseur de son carnet d'adresses actuelle n'y était certainement pas pour rien dans sa bonne fortune. Mais, Marisol n'avait pas spécialement envie de s'épancher sur ce sujet et de se désespérer de tous les contacts que les personnes interviewées dans son article n'auront jamais. Tout ce qui leur échappera parce qu'elles ne pourront jamais être au bon endroit, au bon moment. A cause de leurs origines, leur couleur de peau, leur (absence de) documents officiels. De la bigoterie, du racisme, du protectionnisme malhonnête.

Fort heureusement pour elle, alors qu'elle tente de noyer ses idées noires dans sa tasse de thé, le sujet devient bien plus positif. S'il y a quelqu'un qui peut inspirer l'espoir, c'est bien Zivia Edelman. Et vu comment Leah parle de sa grand-mère, nul doute qu'elle est d'accord. « J'aurais adorer l'avoir comme prof, mais j'imagine que ça doit être impressionnant oui! » Marisol aurait sans doute était plus assidue dans les quelques cours de droit qu'elle a pu suivre s'ils avaient été dispensés par une femme de l'envergure de Zivia. Elle ajoute, un sourire sincère aux lèvres. « Et tu as l'air bien partie pour suivre ses traces, si c'est quelque chose auquel tu aspires. Je ne doute pas que toute la famille est fière de toi, quand ta maman n'entraîne pas tout le monde sur le circuit mondain! » La journaliste se permet de rire, joignant Leah dans sa tendre taquinerie envers ses parents. Les Edelman fait partie des quelques familles de la haute société new-yorkaise à avoir accepté la parvenue qu'est Marisol à bras ouverts et elle leur en a toujours été reconnaissante. Maintenant, elle éprouve donc une affection certaine pour la famille, en particulier Leah, qu'elle connaît mieux et qui éveille tous ses instincts de grande soeur.

« Je suis contente que tu profites à fonds, tu as bien raison! Par contre, je dirais que si ton conjoint est comme un enfant supplémentaire, c'est que tu n'es pas avec la bonne personne. Sérieusement, la vingtaine, ça sert à éliminer tous les Peter Pan qui ne lave pas leurs chaussettes et savoir ce qu'on veut ou non pour sa trentaine. » Elle rit un peu, mais n'en est néanmoins des plus sérieuses. On peut reprocher bien des choses à son époux, elle n'y manque pas d'ailleurs, mais c'est un homme mâture, responsable, qui veut le meilleur pour les siens. La journaliste s'est-elle retrouvée coincée dans un rôle de mère au foyer un peu réducteur pendant un temps, culpabilisant de ne pas éprouver qu'un plaisir sincère à suer pour sa famille? Certes, mais ce n'est pas (entièrement) la faute de John. Même si cela fait partie des nombreuses discussions que Marisol n'est pas prête à avoir.

Elles s'aventurent toutefois sur ce terrain glissant, même si la mention d'un gang de mamans amuse la brune. Ce n'est pas entièrement faux d'ailleurs. « C'est sûrement le gang le moins intimidant du monde, mais je ne les sous estimerai pas, toutes celles que je connais sont très organisées et méticuleuses. » Pas les qualités premières d'un gang peut-être, mais cela compte pour quelque chose. « Mais oui, je ne peux qu'être de ton avis, sortir un peu de la routine et faire du sport, ça me fait un bien fou, ça me vide la tête. » Quelles angoisses a-t-elle besoin d'expurger en suant sur un tapis de course, vaste question. Le mal qui pourrait arriver à ses enfants arrive certainement en tête de liste, même si elle n'a aucune raison de penser au pire. Mais s'ils ne connaîtront jamais – du moins, l'espère-t-elle de tout coeur – la pauvreté ou la violence urbaine, il existe des tas de maux qui la dépasse. Marisol essaie de rester à la page des nouvelles technologies, indispensables dans son rôle de journaliste comme de mamans, mais tout va si vite, il se passe tant de choses à chaque seconde. Elle se sent dépassée. Parfois, amusée mais souvent, inquiète.

Alors, la brune est un peu rassurée par les propos de Leah. « Ca me fait plaisir que tu dises ça, pour être honnête, je me sens moins vieille! Et puis, je me dis que c'est possible d'en faire des usages modérés et intelligents et j'espère que ce sera le cas de Sofia. Pour le moment, elle regarde surtout des contenus et ne poste pas de photos d'elle, donc c'est déjà ça. » Marisol a la chance d'avoir une fille des plus raisonnables et au tempérament tranquille. Elle espère simplement que cela va durer et rien n'est moins sûr avec les hormones adolescentes qui bouillonnent lentement mais sûrement. « Et encore, avec elle, ça va. Je n'ose pas imaginer ce que ce sera quand Miguel sera ado et que je serais officiellement vieille! » Voilà encore une pensée anxiogène qu'elle élimine par la sueur au Lift. « Mais assez parler de ça, les enfants des autres ne sont jamais aussi intéressants que leurs parents ne le pense! » Une chose que l'on apprend tous à nos dépends. « Tu as des plans de jeune professionnelle dynamique pour la soirée? A l'occasion, il faudra que tu viennes dîner à la maison, ça nous ferait plaisir! »

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