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I’ll always be there for you ~ Esteban

@ Invité

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Sam 18 Avr - 0:53
L’inquiétude fait battre son cœur à une vitesse déraisonnable. Régulièrement, il jette un œil au GPS sur son téléphone portable grâce auquel il suit le trajet de son taxi. Pourquoi la circulation new-yorkaise doit-elle toujours être aussi mauvaise ? Il a l’impression qu’il va faire un malaise et que ses sentiments vont finir par l’empêcher de respirer. Pourtant, quand il rationnalise la situation, il doute que quoi que ce soit de dramatique puisse se passer ce soir ; mais il ne peut pas s’en empêcher. L’angoisse l’empêche de s’accrocher à cette pensée rationnelle, la seule chose qui lui vient, c’est la conversation qu’il a eue quelques instants plus tôt avec Esteban. Son meilleur ami semble être au plus mal, et comme toute personne censée, Tristan est effrayé à l’idée qu’il ne puisse pas surmonter sa détresse tout seul. Il a peur de ne pas être là au bon moment, pour empêcher le geste de trop. Alors il a pris un sac, fourré des vêtements dedans, et a sauté dans un taxi commandé par sa mère. Isolde n’est pas toujours une mère exemplaire, mais elle n’a jamais mis d’obstacle entre son fils et ses amis.

Quand il arrive enfin en bas de l’immeuble, il parvient à peine à être aimable, et jette simplement un billet au chauffeur avant de claquer la porte pour monter les marches quatre à quatre. Une fois arrivé devant la porte, il reprend son souffle quelques instants avant de frapper ; il n’a pas envie qu’Esteban perçoive l’étendue de son inquiétude. Il trouverait sans doute cela ridicule, déplacé. Quand il a retrouvé sa capacité à respirer correctement, il frappe quelques coups secs, se rongeant la lèvre inférieure en attendant de le voir enfin ouvrir la porte. Il lui adresse un sourire un peu triste, au moins compatissant. A cet instant précis, il n’a qu’une envie, l’attirer contre lui et embrasser sa nuque. Ce geste semblerait fortement déplacé à Esteban, sans doute, car Tristan est pudique, et que s’il a fini par s’habituer, avec les années, au côté tactile de son meilleur ami, il est rarement l’instigateur d’un câlin.

- Hey…

Il n’ose pas demander si ça va. Il connaît la réponse. Et il espère de tout son cœur qu’il pourra aider son ami à surmonter ça, dans des circonstances moins terribles que la dernière fois qu’il a déprimé.

- J’ai apporté du chocolat.

@ Invité

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Dim 19 Avr - 23:06
La gorge d'Esteban est serrée et pourtant il tient bon. Il essaye de raisonner Candace, mais la violence dont fait preuve son ancienne amie lui fait perdre pied. Si une chose est sûre, il ne s'était pas attendu à cela en essayant de faire un pas vers elle. Tout ce dont il avait besoin c'était d'une explication, et il n'a même pas l'impression de l'avoir exigée de façon brutale ? Les larmes finissent par couler, impossible à retenir. C'est donc ça la grande raison à toute cette haine récente, des amis qu'il a eu l'audace de se faire dans sa nouvelle université. Vouloir s'intégrer et cesser d'être un outcast est un crime si répréhensible aux yeux de Candace ? Visiblement oui. Esteban est perdu, son cœur s'émiette à chaque mot qu'elle lui adresse. Il ne comprends pas. Elle l'a connu si faible, si malheureux, c'est à croire qu'elle a oublié le garçon qu'elle a rencontré dans ce petit lycée de Staten Island. Il n'a pas changé, il a seulement pris soin de lui, suivi une thérapie. Il ne l'aurait pas abandonnée, et pourtant elle préfère le croire et l'accuser comme s'il l'avait fait. Mais c'est elle, elle qui l'a abandonné finalement.

Les yeux embués de larmes, Esteban ne tente même plus de calmer les battements de son cœur. Impulsif, il s'excuse à Jan et quitte le groupe d'El Halito. Ils peuvent tous penser qu'il est dramatique, il ne va pas s'infliger ça. Il n'a pas fait tout ce chemin pour subir une fois de plus. Esteban a eu assez de bully dans sa vie pour ne pas accepter que ses amis le deviennent à leur tour. Son cœur est brisé une fois de plus et c'est dix fois pire que lorsqu'ils ont rompu au début de l'année. Si Candace arrive à justifier son comportement dégueulasse, tant mieux pour elle. Elle connaît la santé psychologique fragile d'Esteban et choisit pourtant de se défouler sur lui sans aucune culpabilité, cela devrait lui servir de leçon. Une fois de plus il a accordé sa confiance aux mauvaises personnes. Mais Candace... Candace avait l'air si différente.

La colère passée, Este se sent vide, si vide que d'autres pensées s'invitent sans crier gare. Alors il tente de dialoguer avec Tristan, il faut qu'il se change les idées, qu'il oublie. Ca ne vaut pas le coup non ? Le dire ne change rien à la peine cela dit. Il pleure de nouveau. Son ami le sent bien vite, et en moins de temps qu'il n'en faut pour réclamer sa présence, le fils Hastings est devant sa porte avec des chocolats et un petit sac. L'ironie quand on sait que Candace est celle qui l'accuse d'avoir des amis superficiels. Superficiels ou non, riche ou non, ce n'est pas elle qui l'empêche de se faire du mal ce soir.

- Hey Tristan entre... Sorry, je voulais pas jouer les drama queens et ruiner ta soirée. Je suis doué pour ça apparemment

@ Invité

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Mar 21 Avr - 21:17
Tristan aimerait avoir les solutions qui s’imposent pour sortir son ami du désarroi dans lequel il se trouve depuis sa rupture. Il ne savait pas trop quoi penser de la relation d’Esteban et Oscar ; il n’a jamais été du genre à juger les gens de toute façon. Il lui a semblé, cependant, que son ami était heureux en couple, bien qu’Oscar soit bien plus vieux, et c’est sans doute ce qui comptait finalement. Tristan se sent un peu coupable, cela dit, car il sait aujourd’hui, avec le recul, qu’il ressentait pas mal de jalousie à l’égard de cette relation si particulière nouée entre son meilleur ami et le barman. Quand Esteban a annoncé que sa relation était terminée, et que la fin était venue sur une espèce d’accord commun, il a même éprouvé une part de soulagement. La fin de la relation ouvrait nécessairement des perspectives pour lui, en tout cas, affirmait la disponibilité de son meilleur ami. C’était sans compter sur la grande timidité du pianiste qui ne pense pas réellement qu’il aura un jour le courage d’assumer ce qu’il ressent pour Este. Il se sent illégitime, lui qui n’arrive pas à faire le tri dans ses propres pensées, dans ses propres émotions, lui qui n’a jamais rien vécu qui ressemble de près ou de loin à ce qu’Este et Oscar ont partagé. Trop réservé, peut-être, pas assez séducteur, sans doute. Il n’a pas l’impression qu’il est tout à fait le style d’Este ; et comme il n’est pas persuadé lui-même de pouvoir mettre des mots sur ce qu’il éprouve, il y a fort à parier que cette relation n’est pas destinée à évoluer. Il se contentera, sans doute, de voir défiler les petits-amis et les petites-amies d’Este, en espérant juste que son meilleur ami sera heureux en amour comme il mérite de l’être. Il s’en fiche, lui, de souffrir un peu, d’être triste en y pensant ; il voudrait par contre que la souffrance d’Esteban s’arrête et que son coeur puisse bénéficier d’un peu de répit.

Quand il arrive enfin, il est soulagé d’être là. Même s’il n’a pas la prétention de penser que sa présence pourrait tout changer, il sait au moins qu’il pourra apporter le soutien nécessaire à Este, même le temps d’une soirée.

- Tu n’as pas ruiné ma soirée, je n’avais rien prévu de spécial. Ca ne me dérange pas que tu m’appelles quand ça ne va pas, tu sais ?

Il hausse une épaule et offre un sourire désolé à son ami.

- Je préfère ça, d’ailleurs. Ca ne sert à rien que tu traverses tout ça tout seul, les amis sont là pour ça.

@ Invité

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Mar 21 Avr - 21:41
Este a l'impression d'abuser avec Tristan, en particulier dernièrement, où il l'appelle si souvent que ses parents vont probablement finir par se demander s'il ne se passe pas quelque chose entre eux. Il n'a pas envie de faire n'importe quoi Esteban et pourtant dans ce moment difficile où il sent son humeur et ses pensées basculer dans une mauvaise direction, il ne voit pas qui appeler d'autre. Il ne va certainement pas appeler Oscar, ils seraient capables de se voir et de recommencer leurs conneries. Et bien évidemment ça ne doit pas se produire parce qu'ils en souffriraient tous les deux, mais Tristan, Tristan a sans doute mieux à faire que de passer son temps à le ramasser à la petite cuiller comme il le fait si souvent. L'échange avec Candace le secoue tellement qu'il ne peut pas se résoudre à l'intérioriser sans chercher à appeler à l'aide cela dit. C'est sûrement ce qui l'empêche aujourd'hui de sombrer trop profondément dans les abysses, mais une chose est sûre, il s'en veut de faire reposer tout ça sur Tristan, même s'il ne peut pas se passer de son aide.

- C'est gentil, mais j'ai pas l'impression de te le rendre aussi bien. J'aimerai pas que notre relation soit déséquilibrée parce que je ne suis qu'un gamin qui ne sait pas gérer ses émotions.

Mais c'est le cas, alors à quoi bon le répéter.

- Je t'appelle tout le temps, pardon...

Ce qui n'était sans doute pas le cas quand il était avec Oscar. Cette réalisation le fait se sentir comme une bien mauvaise personne.

@ Invité

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Mar 21 Avr - 21:55
Tristan secoue la tête ; il n’a pas besoin qu’Esteban lui rende quoi que ce soit. Lui, dans sa vie, les choses vont relativement bien ? En dehors de ce coeur étrange dont il n’arrive pas à saisir les rouages et qui s’amuse de temps en temps à le torturer un peu. Cela dit, il a pris l’habitude de gérer ça tout seul, depuis des années. Il intériorise beaucoup Tristan, il garde ses doutes et son malêtre pour lui. Il ne dit pas grand chose. Il est secret, discret, au plus grand désarroi, parfois, des gens qui l’entourent, mais c’est parce qu’il a l’impression qu’il peut tout supporter tout seul, sans avoir besoin de se reposer sur qui que ce soit, sans avoir besoin de faire peser le poids de ses questionnements sur les épaules d’un autre. Il a toujours été comme ça, et ce qui passe parfois pour une froideur distante n’est en réalité que son oeuvre de préservation - de lui-même, et des autres. Il a toujours peu de déranger, toujours peur de ne pas souffrir assez pour avoir le droit de s’exprimer, de se plaindre. Il a grandi avec la certitude que sa chance ne lui permettait pas d’être malheureux ; et que si toutefois il l’était, il valait mieux qu’il s’abstienne de l’exprimer.

- Je n’ai pas besoin que tu me rendes quoi que ce soit. Tu sais, moi ça va en ce moment mais si ça n’allait pas, tu serais la première personne que j’appellerais aussi. Je préfère être là, arrête de culpabiliser. Tu n’en n’as pas besoin.

Il secoue vivement la tête et prend une légère inspiration.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

@ Invité

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Mar 21 Avr - 22:30
On a beau lui dire d'arrêter de culpabiliser, Esteban ne peut pas s'en empêcher. Il a tout pour se sentir heureux, confiant, et libre, mais il faut croire qu'il y a définitivement un bug dans la matrice pour l'en empêcher réellement. Toutes ces années à se faire harceler au lycée pour tout et n'importe quoi ont laissé des traces et sa confiance en lui n'est pas ce par quoi il brille aujourd'hui quoi qu'en pense ceux qui sont aveuglés par ses fringues trop chères et ses jolies boucles. Avec l'aide de son thérapeute il a réussi à identifier les schémas qui lui faisaient du mal, mais ça ne veut pas dire qu'il arrive toujours à se défaire de cette ombre qui plane au dessus de son cœur. Il tente de rationaliser, de ne pas céder à la panique, mais les mots de Candace l'ont inévitablement ramené à cette période de sa vie qu'il préférerait enterrée bien loin derrière lui. Ce n'est probablement pas à cause de lui, et la brune a sûrement ses raisons finalement, mais une chose est sûre, Esteban n'est pas taillé pour une telle bataille. Il aimerait prouver à Candace qu'elle a tort, qu'elle ne lui laisse pas l'opportunité de la détromper, mais c'est un combat qu'il ne peut pas gagner. Il est conscient de ses limites, et le plus triste dans tout ça, c'est qu'elle les a piétiné sans même le réaliser. Le point de non retour a été franchi, malgré ses suppliques et non sans dommages collatéraux. Cela lui donne raison sans doute, à elle qui pense qu'il l'aurait abandonnée, mais c'est là tout le problème des prophétie auto-réalisatrices.

- J'ai essayé de faire un pas en avant vers Candace, et c'était une très mauvaise idée il faut croire.

Esteban n'a pas le courage d'expliquer, alors il ouvre simplement la conversation qu'il montre à son ami. Pendant qu'il navigue, le regard d'Esteban se perd sur le mur et il sent les larmes lui monter une fois de plus. Candace le connait au moins aussi bien que Tristan, et toute cette violence qu'elle sait toxique pour lui, elle n'a pas hésité à lui renvoyer sans aucune forme de ménagement. Elle était son amie, son alliée. Tout ça s'est envolé quand elle a décidé de rompre et de le sortir de sa vie. S'il s'était montré horrible, il aurait compris mais là ? Il ne voit pas ce qu'il a fait de si grave. Le fait qu'elle se fiche de lui faire du mal, lui broie le cœur. Candace et Este, ce n'était pas censé se finir ainsi.

@ Invité

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Ven 24 Avr - 23:53
Tristan n’a jamais bien compris le harcèlement de certaines personnes sur d’autres personnes. Il lui semble inconcevable que l’on puisse s’acharner sur une personne pour rien. Il l’a vécu, dans une certaine mesure, mais ce n’est rien comparé à ce qu’Esteban a dû traverser. Il s’en souvient bien, de cette période du lycée où son meilleur ami a perdu pied à cause des remarques incessantes de leurs camarades de classe. Lui, à l’époque, il était un peu préservé par le fait que son père était directeur du lycée. Arthur Hastings est un homme qui fait peur aux gens qui ne le connaissent pas, surtout quand il se trouve dans son bureau. Sévère, intransigeant, faisant régner la discipline dans les couloirs de son établissement privé hors de prix, s’assurant que tous les élèves sortiront diplômés et promis à des carrières sympathiques, s’attirant les faveurs des grandes universités. Seulement voilà, Arthur Hastings n’en reste pas moins le mari d’Isolde, et personne n’est dupe. Quand il est chez lui, son père est bien différent de l’homme que les gens connaissent. Tristan le sait, la personnalité de son père interroge. Toujours est-il que cette façade de sévérité, qui n’a jamais été appliquée à son fils, naturellement studieux, l’a préservé des moqueries trop virulentes de ses camarades de classe quand ils se rendaient sur les articles de presse ou les réseaux sociaux de l’époque à la recherche d’une trace d’Isolde. Facilement retraçable, la femme d’affaires n’a pas construit sa réputation en un jour. Mais s’il a été plus ou moins préservé à l’époque, il se prend souvent le retour de flamme aujourd’hui, avec sa mère trop présente. Toujours est-il qu’il se souvient très bien de la détresse d’Esteban au lycée, du changement relativement positif de lycée, de la tentative de suicide, du reste. De la frayeur qu’il recommence, qu’il pensait derrière lui, et qui revient heurter Tristan de pleine face aujourd’hui. Il ne sait pas quoi faire de cette peur, qui pourrait presque le pousser à agir de manière irrationnelle, en prenant des nouvelles de son ami toutes les deux minutes, en provoquant le contact, comme ce soir. Il sait qu’il ne doit pas se montrer trop oppressant, mais il ne peut pas s’empêcher d’être inquiet, se lançant corps et âme dans la tâche de lui changer les idées et de le remettre à flots, en oubliant ce qu’il ressent lui, mettant de côté ses propres ressentis, ses angoisses et ses interrogations du moment. Le reste n’a pas tellement d’importance comparé à la peur panique qu’Esteban puisse vouloir se faire du mal, et qu’il puisse le perdre.

La lecture des messages échangés avec Candace lui laisse un goût amer dans la bouche, et sa gorge se serre. Il ne comprend pas, une fois de plus, l’intérêt de tant de cruauté. Surtout en sachant qu’on a une personne sensible en face de soi. Quel est l’intérêt, à part faire mal, raviver la douleur, ou pire encore, remuer le couteau dans la plaie, littéralement ? L’esprit de Tristan, qui n’est pas familier des manoeuvres visant à nuire à ceux qu’il aime, ne parvient pas à comprendre le mécanisme qui peut conduire à devenir aussi méchant à l’encontre d’une personne qui a été aussi importante dans une vie. Il rend son téléphone à Esteban, et ravale la haine qui le parcourt pour l’instant.

- Elle a tort, tu sais ? Sur le fond et sur la forme. Elle ne devrait pas te parler comme ça, ce n’est que le reflet de sa frustration. Tu n’es pas la personne qu’elle dépeint, tu es tellement plus que ça. Et puis, traîner avec des gens riches, ça ne veut rien dire. Moi non plus, je ne suis pas comme ça.

Il secoue la tête. Peut-être qu’ils donnent l’impression d’être des enfants gâtés, mais ils n’ont jamais été du genre à se vanter, ni l’un ni l’autre, à raison des moyens financiers de leurs parents. Isolde est richissime, tellement riche qu’elle pourrait sans doute nourrir une partie du pays, mais Tristan n’en parle jamais. Oui, il s’autorise des sorties luxueuses de temps en temps, mais en même temps, il parvient aussi à gagner sa vie. Et il aide dès qu’il le peut.

- Qu’est-ce qu’il lui faudrait ? Que tu renies tes parents pour vivre à la rue ?

Il secoue la tête et vient s’asseoir à côté de son ami.

- Ca n’a aucun sens.

Il pose une main sur son bras et soupire un peu, en secouant la tête.

- Les différences sociales n’empêchent pas d’être amis.

@ Invité

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Dim 26 Avr - 0:00
Tristan navigue sur son téléphone pour lire la conversation avec Candace. Esteban de son côté préfère baisser la tête pour ne pas avoir à affronter les mots durs de son amie. Sa gorgée est serrée, les larmes menacent de nouveau alors qu'il se remémore le fil de la conversation qu'il vient de vivre. Il ne s'était pas attendu à cela. Pire il avait mûri l'espoir qu'ils discutent, s'ouvrent sur ce qu'il avait bien pu faire d'aussi terrible pour qu'elle soit si fâchée. Tout ça pour finalement découvrir qu'il ne s'agit que d'une histoire de jalousie qui n'a pas lieu d'être. Esteban est déçu, déçu que son amitié vaille si peu de chose. Elle ne lui a pas laissé le bénéfice du doute, elle ne l'a pas laissé lui dire qu'il tenait à elle. Au lieu de ça, elle a préféré tout détruire sans regarder derrière elle. Le coup est dur, frappe en plein cœur des insécurités d'Esteban. Lui qui cherchait la réparation, n'a trouvé que destruction. Le plus triste dans tout cela, c'est qu'il ne pourra jamais lui pardonner et il le sait d'ores et déjà. Esteban se connaît, mieux encore qu'il y a quelques années. Et surtout depuis sa thérapie, il connaît ses limites. Lorsqu'il est face à une personne qui les piétine, l'instinct de survie reprend ses droits et maintenant que sa tentative pour régler les choses à été noyée sous les mots blessants, il n'y a plus vraiment de retour en arrière possible. Ne reste que le deuil d'une relation qui l'avait pourtant rendu heureux à l'époque. Candace et lui ne s'enverront plus des gifs de chat, de même qu'ils ne passeront plus d'après-midi à chercher les meilleurs bootlegs de leurs comédies musicales préférées. Tout ça, visiblement, n'avait aucune importance.

Tristan lui s’énerve, et Este songe un instant qu'il n'aurait pas dû lui montrer toute cette conversation. Ces personnes riches qu'il fréquente, il en fait partie. Il est même sans doute la personne la plus riche du lot and yet, il est celui qui ne l'a jamais abandonné.

- Je sais que tu n'es pas comme ça. Je ne sais même pas ce qu'elle voudrait que je sois, que je fasse. Il faudrait que j'arrête de te parler à toi et les autres pour qu'elle soit heureuse ?

Il ne le ferait pas. Tristan est son meilleur ami, et contrairement à Candace, il l'accepte entièrement, avec ses faiblesses, ses stupides lubies instagram. L'argent ne fait pas la superficialité il faut croire. Mais il a beau s'en convaincre, à chaque fois qu'il essaye de blâmer Candace, il a l'impression de lui donner raison. Car oui, après tout ça, il abandonne. Même El Halito. Il a besoin d'air.

- Le pire tu sais, c'est que je ne sais plus pardonner. Je n'y arriverai pas Tristan, elle a tout fichu en l'air par orgueil, parce qu'en plus elle sait. Elle sait tout ce que j'ai traversé. La thérapie, la tentative de suicide, tout ça elle sait... Et malgré tout ça Tristan, son égo passe avant.

La détresse d'Esteban est allé si loin qu'il a voulu mourir. Et ce déclic dans sa tête, lui a fait prendre conscience d'une chose. Il ne peut pas garder dans sa vie quelqu'un qui est capable de le ramener aussi facilement à des pensées si sombres. Si sa peine a été si grande, c'est principalement parce qu'il n'a pas réussi à dire stop, à évacuer les choses qui lui faisaient du mal à temps. Ce n'est pas un luxe qu'il peut s'offrir aujourd'hui qu'il va mieux et qu'il a des projets plein la tête. La pulsion de vie est plus forte, et même s'il finit par lui donner raison, Esteban ne veut plus jamais se retrouver dans cette situation. Si aujourd'hui les larmes coulent, ce n'est pas une chose qu'il veut oublier.

- Ça fait du mal ?

@ Invité

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Dim 26 Avr - 0:38
Ce n’est pas pour lui qu’il est en colère, mais évidemment, Esteban ne peut pas comprendre la nuance, parce qu’il ne sait pas. Il ne sait pas comme le fait que d’autres gens lui fassent du mal le rend fou, lui. Il ne sait pas que son meilleur ami a mal parce que lui-même souffre. Il voudrait pouvoir le protéger de toutes ces interventions extérieures qui lui font du mal, mais c’est une responsabilité bien trop grand pour un seul homme et il en est conscient. Ce n’est pas pour lui qu’il est en colère, il a l’habitude qu’on le juge sur tout sauf ce qu’il est vraiment. Rares sont les gens qui le connaissent bien, d’ailleurs, finalement. Il a quelques amis, oui, mais surtout des relations plus superficielles qui finissent un jour ou l’autre par émettre un jugement, voire des détracteurs réguliers qui ne lui accordent aucun crédit. Peu importe - il essaye dans la mesure du possible de s’en détacher. Tristan a toujours été jugé pour des raisons qui lui étaient extérieures. Sa mère, son argent, son immense maison dans Manhattan, son goût prononcé pour la musique, son attitude discrète et réservée, les clubs qu’il fréquente, les concerts qu’il donne. Son père directeur du lycée. Le fait qu’il n’ait jamais fréquenté personne. Bref, les jugements de Candace sur des gens dont il fait partie ne lui font ni chaud, ni froid. Il aurait préféré qu’ils puissent s’entendre comme étant des gens faisant partie intégrante de la vie d’Esteban, mais ça n’a jamais été le cas, et il est passé au dessus de cet obstacle.

- Je ne sais pas. Mais Este, les vrais amis, ce sont aussi les gens qui t’acceptent tel que tu es. Bien sûr, tu peux parfois donner des conseils à tes amis si tu considères qu’ils agissent d’une façon qui ne correspond pas à leur caractère ou à leur façon habituelle d’agir, mais là, elle te demande juste d’être une personne différente de celle que tu es ? Elle a tort. Tu n’as rien fait de mal.

Il secoue la tête, même s’il n’est sans doute pas le mieux placé pour lui dire toutes ces choses - parce qu’il se situe du mauvais côté de l’équation, évidemment. Il ne pourrait pas le pousser dans un autre sens.

- Mais je comprends que ça te fasse du mal.

Il soupire un peu et lui ouvre maladroitement ses bras, même s’il n’a pas l’habitude des effluves d’émotion et des contacts prolongés. Il n’est pas très expressif, Tristan, mais voir Este ainsi lui fait mal, à lui aussi. Il attire son ami contre lui et lui frotte le dos quelques instants sans rien dire. Une fois l’étreinte achevée, il le libère et penche un peu la tête.

- Je comprends pas ce qu’elle te veut. Tu n’es pas du tout ce qu’elle décrit. Tu es talentueux, tu t’intéresses aux gens, tu aimes discuter et t’intéresser aux choses...

Il soupire et hausse une épaule, s’interrompant avant que ses sentiments ne le trahissent d’une façon trop évidente. Il n’a certainement pas envie d’ajouter ça aux tourments divers et variés que ressent déjà Esteban en ce moment.

- Je suis là, en tout cas.

@ Invité

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Lun 27 Avr - 22:49
Esteban ne sait pas non plus ce que voudrait Candace. Et peut être que ce n’est pas à propos de lui et qu’il lui faut l’accepter finalement. En attendant, la pilule n’est pas facile à avaler. Esteban l’a toujours idéalisée, aimée aussi. Elle était sa meilleure amie, celle avec laquelle il pouvait tout partager, rire jusqu’à en pleurer. Elle était là à une période où il a eu la chance de se reconstruire, d’apprécier tout ce que la vie avait à lui offrir. Surtout, elle était là quand il a pu mettre ses mauvaises années de lycée derrière lui. Et aujourd’hui ils ne sont plus rien, parce qu’elle a pris peur et qu’elle n’a pas voulu lui laisser le bénéfice du doute. Esteban ressasse, sent sa gorge qui se serre. Le discours de Tristan lui fait du bien, mais ne parvient pas complètement à faire disparaître les insécurités d’Esteban. Il est fatigué en réalité.

- Tu veux de la glace ?

Un truc de Gardner, un réflexe qu’Este a pris de son père. Il ouvre le frigo, sort la Ben&Jerry’s, puis sans crier gare les larmes lui montent et il s’effondre dans les bras de Tristan. Boy do cry sometimes.

@ Invité

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Mer 29 Avr - 21:57
Tristan suit son meilleur ami sans le juger. Il fait ce que ça fait de se sentir fatigué, jugé aussi, même s'il ne l'a sans doute jamais autant expérimenté qu'Este lui-même. C'est cette part d'incompréhensible dans leurs deux visions des choses qui lui fait peur. Il a peur de ne pas être suffisamment utile pour aider son ami, que ce dernier se retrouve dans des pensées bien trop sombres comme des années auparavant. Tristan, dans une pensée peut être un peu égoïste, ne sait pas ce qu'il deviendrait si Esteban en revenait au même point ; seulement voilà, il ne sait pas quoi lui proposer pour qu'il aille mieux. Il peut être là quand le brun l'y autorise, bien entendu. Il peut le soutenir par les mots et la pensées quand Esteban se livre. Mais il ne peut pas s'imposer tout le temps dans la vie de son ami et il y a bien des moments où il ne sera pas là pour contrôler que tout va bien. Ce lâcher prise, il ne peut s'y résoudre, en tout cas pas pour l'instant.

- Oui, pourquoi pas.

Ils s'avancent vers le frigo, mais à peine le pot sorti, Esteban s'effondre. Les larmes dévalent ses joues et il rejoint les bras impuissants de Tristan qui se contente, comme il le peut, de les resserrer autour de lui pour lui apporter un peu de réconfort, si toutefois il en a la capacité. Il frotte son dos, doucement, se risque même à embrasser sa tempe, le gardant contre lui sans un mot, sans un souffle, osant à peine bouger de peur de le déranger dans ce dont il semble avoir le plus besoin ; laisser parler ses émotions.

- Je suis là, il finit par murmurer, sans un geste de plus que sa main qui caresse tendrement son dos, lentement.

@ Invité

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Jeu 30 Avr - 15:04
Alors qu'il se laisse aller à ses émotions, Esteban se retrouve bien vite dans les bras de Tristan. Un geste anodin peut-être pour un garçon comme Esteban qui n'a jamais eu peur de témoigner son affection, mais qui l'est sans doute bien moins pour son meilleur ami moins expansif. Dicté par sa violente peine, Esteban ne réalise pas qu'il instaure une proximité délicate pour Tristan et pleure sur son épaule sans réaliser les conséquences inévitables de son acte. Très vite, il sent les mains de son meilleur qui glissent innocemment dans son dos, puis de façon assez surprenante ses lèvres sur sa tempe. Esteban sent un frisson parcourir sa peau, accueillant comme la fois précédente et avec stupeur, des sensations que Tristan ne devrait pas susciter chez lui.

Quand leur étreinte étrange se termine, Esteban s'écarte légèrement pour reprendre ses esprits. Il est bouleversé par ce contact qui l'étonne autant qu'il l'effraye. Qu'est-ce que tout cela signifie ? Est-ce que les messages de Candace et sa rupture avec Oscar l'ont chamboulé à ce point ? Est-ce qu'il est encore en train de tout foutre en l'air en instaurant une ambiguïté qui n'a pas lieu d'être ?

Son regard se pose dans les prunelles azuréennes de Tristan. Il y cherche une explication. Une explication évidente, mais qui ne lui traverse pas l'esprit pour autant. Esteban se blâme volontiers à sa place pour le contact instauré et oublie tout aussi facilement que son meilleur ami a franchi la limite le premier. C'est de sa faute comme toujours, c'est bien ce que Candace a essayé de lui faire comprendre ce soir et sans trop de difficultés. Trop submergé pour penser clairement, il est laissé là avec un désir coupable, qu'il ne ressent pas pour la première fois s'il s'autorise l'honnêteté. Toujours accroché au regard de Tristan, puis à ses lèvres bien dessinées, la scène a comme un air de déjà vu. Le pot de glace est au sol avec les cuillers, peut-être même qu'il reste une chips de la dernière fois entre les fibres du tapis...

- Ça t'ennuie si on va se coucher ? Je sais que t'as fait tout ce trajet pour moi, mais ça ne va pas du tout ce soir. On peut mettre un film, j'ai juste besoin de me poser.

Il recule encore un peu, rester trop près de son ami lui embrouille l'esprit. La dernière chose dont il a besoin, c'est bien de faire n'importe quoi avec Tristan ce soir. On voit assez bien les dégats sur ses amitiés lorsqu'il se laisse aller à ce genre de choses. Alors il ramasse le pot de glace, et entraîne Tristan vers sa chambre, se laissant tomber sur son lit, abattu.

- T'as besoin d'un t-shirt ou un truc ?

@ Invité

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Ven 1 Mai - 21:51
Tristan n'est pas du genre à prendre les gens dans les bras, c'est vrai. Il est très pudique, plutôt gêné, et a donc tendance à se maintenir à distance, tant physiquement que psychologiquement. Avec les années, il a dressé autour de lui une carapace ; mais Esteban n'est pas concerné par cette distance. Esteban le connait depuis trop longtemps, et puis, Esteban est la personne qui occupe son coeur au quotidien depuis un long moment maintenant, et Tristan a pris l'habitude de réduire la distance entre eux, petit à petit. Le bouclé est très différent de lui sur ce point ; plutôt tactile, expressif, du genre à s'exprimer de manière générale quand il a quelque chose sur le coeur ou qu'il a une opinion à défendre - bref, ils ne se ressemblent pas beaucoup.

Pourtant, ce soir, c'est Tristan qui prend les devants, et compte tenu du regard que lui jette Esteban, il regrette assez rapidement son audace. A nouveau, il a l'impression de retrouver l'ambiguité qu'il a cru pouvoir déceler la dernière fois qu'il est venu. Il est aussi persuadé, quand il y pense avec du recul, qu'il se fait des films. Un garçon comme Esteban ne pourrait jamais s'intéresser à lui. Et puis, si Este avait dû s'intéresser à Tristan, il l'aurait sans doute fait depuis longtemps, pas maintenant. Rien ne l'expliquerait. Tristan n'a pas changé physiquement, il ne s'est pas subitement ouvert. Depuis des années - depuis le lycée, sans doute - il garde inlassablement pour lui les sentiments qui le torturent et le travaillent. Il n'est pas envisageable pour lui qu'Este les découvre. Il se chasse ces idées de la tête d'ailleurs quand son meilleur ami s'éloigne de lui et lui propose d'aller se coucher. Il acquiesce - de toute façon, il fera ce qu'Este souhaite.

- Oui, bien sûr. Aucun problème, je comprends.

Il l'aide à ramasser les cuillères et à ranger les dégâts causés dans la cuisine puis le suit jusqu'à sa chambre, en récupérant son petit sac à dos au passage.

- J'ai pris ce qu'il faut, t'embête pas.

Il lui offre un sourire triste et s'éclipse un instant pour se changer et enfiler un pantalon de jogging et un t-shirt ample. Quand il revient, il s'assoit à côté de son meilleur ami.

- Qu'est-ce que tu veux regarder ?

Il imagine qu'Este n'a plus envie de parler, et respecte ce choix. Tristan n'est pas du genre à s'imposer.

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Ven 1 Mai - 23:05
Tristan est prévoyant, encore une qualité que le bouclé lui envie. Puisqu'il n'a besoin de rien d'autre, Este se laisse tomber sur son lit fixant le plafond en tentant de se vider la tête. Décidément, la soirée n'a pas fini de le torturer. Entre les messages de Candace et ses sentiments naissants pour Tristan, Este se demande s'il a appelé la bonne personne pour lui changer les idées... Au rythme où vont les choses, il ne lui restera que l'épaule de Nate sur laquelle pleurer. Il chasse toutes ces pensées de sa tête, ce n'est vraiment pas le moment de questionner ses sentiments pour le fils Hastings. Candace ne peut pas non plus le pousser à commettre des gestes irréparables, il ne lui donnera pas ce pouvoir. Si quelques chose avait dû se passer avec Tristan, cela aurait été le cas il y a des années. Aujourd'hui, n'est clairement ni l'heure, ni le moment. Le timing est d'ailleurs trop ironique pour ne pas aller jusqu'à s'imaginer qu'il y a un lien avec les récents déboires amoureux d'Esteban. Candace, Livio, Oscar, cela fait beaucoup en seulement quelques mois pour une seule personne. Il n'a pas envie d'ajouter un nouveau nom à la liste, encore moins celui-là. Alors il ferme les yeux, oublie l'instant de bug où il a fixé ses lèvres, le léger frisson qui a parcouru sa chair au contact des lèvres de Tristan. Timing couldn't be more wrong.

- Ce que tu veux, préférablement quelque chose de dramatique. Je te laisse choisir.

En réalité, Esteban, n'a même pas envie de regarder un film plus que ça. S'il pouvait se rouler en boule, blotti contre son ami, il le ferait sans doute en dépit de toute l’ambiguïté qu'il tente misérablement de tenir à distance de sa relation avec Tris. Alors il pose sa tête sur son oreiller, envoie quelques messages à Jan pendant que Tristan épluche le catalogue Netflix.

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Ven 1 Mai - 23:29
Tristan s'empare de la télécommande pour pouvoir choisir un film mais son indécision habituelle l'empêche d'être rapide à cette tâche pourtant anodine que son ami lui a confié. Ajouté à cela, ses sentiments se bousculent dans sa tête et des questions viennent le titiller de manière totalement inconvenante. Il n'a vraiment pas envie de se poser la moindre question sur la nature de sa relation avec Esteban ; s'il pouvait même mettre en sourdine les battements de son coeur, il le ferait avec plaisir. Il a essayé, pendant toutes ces années, de se sortir de cet amour à sens unique qui l'a parfois fait souffrir, parfois rendu jaloux. Il a essayé de se convaincre du fait que c'était inconvenant, qu'il ne devait pas ressentir ces choses-là au risque de mettre son meilleur ami mal à l'aise. Il n'a aucune idée de ce qu'il se passerait s'il s'ouvrait auprès d'Esteban sur ce qu'il ressent pour lui. Il a trop peu, l'idée est bien trop effrayante. Et pourtant, sans doute sera-t-il un jour obligé de le faire s'il veut faire le deuil de cette relation qui n'existera sans doute jamais que dans ses rêves.

- Voilà.

Il lance un film qu'il a trouvé dans la liste et qui n'a sans doute pas grand intérêt si ce n'est le côté dramatique exigé par son meilleur ami, et abandonne la télécommande sur le lit sans bouger, la tête d'Este posée sur son épaule. Il n'ose pas esquisser le moindre mouvement, de peur de faire quelque chose d'inapproprié qui pourrait le trahir. Il n'est absolument pas concentré sur le film ; la seule chose qui occupe son esprit, c'est la tête d'Este sur son épaule, et son odeur qui lui chatouille le nez, la proximité de leurs corps. Il se mord l'intérieur de la joue pour refouler toutes ces émotions dont il ne veut pas ; pas maintenant. Il n'a aucune idée de la façon de gérer tout ça. Pas alors qu'il n'est pas seul.

- Tu me dis si tu préfères que j'éteigne.

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Sam 2 Mai - 13:17
En temps normal, toute cette histoire avec Tristan agiterait ses pensées de manière continue et effrayante. Aujourd'hui cela dit, Este doit bien admettre qu'il n'a pas la force de donner à son cerveau le peu de d’énergie qu'il lui reste pour mouliner à ce sujet. La tête posée contre l'épaule de son meilleur ami, il essaye surtout d'oublier les mots blessants de Candace et de retrouver du réconfort dans son étreinte, aussi ambiguë soit-elle. Il aura tout le loisir de s'interroger sur l'évolution de ses sentiments pour Tristan plus tard, quand il pourra lui donner la place qu'elle mérite. Ce soir, les pensées sombres prennent déjà trop de place et Esteban ne peut pas s'offrir le luxe d'une distraction qui pourrait lui coûter encore plus cher. Si la culpabilité vient d'ajouter à l'équation, il n'est pas sûr de réussir à chasser ce viel ennemi qui a logé si longtemps dans un coin de sa tête.

- Je ne sais pas, je suis juste content que tu sois là.

Sa voix est faible, fatiguée. Il ne prête même plus attention à la distance qui a implosé entre lui et son meilleur ami. Rien dans cette soirée n'est normal et pourtant Tristan est sa seule source d'apaisement. S'il n'était pas venu ce soir, Este n'a aucune idée de l'état dans lequel il l'aurait retrouvé le lendemain.

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Sam 2 Mai - 19:23
L'attention de Tristan n'est pas portée sur le film. Il regarde sans regarder, les yeux perdus dans le vague de la distance qui le sépare de l'écran. Toute son attention est focalisée sur la présence qui se tient à sa gauche. La tête d'Esteban, son souffle régulier mais accéléré par l'angoisse, ou du moins le pense-t-il. La chaleur qui l'envahit progressivement est aussi agréable que dangereuse, il le sait. Et malgré sa présence sur ce terrain glissant, il n'arrive pas à s'éloigner, n'arrive pas reprendre ses esprits, à arrêter de penser à l'effet que son meilleur ami a sur lui. Il voudrait y arriver, mais il échoue, lamentablement. Il travaille sur sa respiration, pour masquer son trouble au cas où Esteban viendrait à s'en rendre compte, mais les mots de son meilleur ami ne l'aident pas à garder la distance qu'il espère pouvoir rétablir.

- Je ne bouge pas. Je suis toujours là pour toi.

Il glisse une main qui se veut réconfortante contre le bras de son ami pour appuyer ses paroles par une caresse tendre. C'est comme s'il s'était complètement détaché de ce qu'il est en train de faire ou de vivre ; comme s'il était au dessus de son corps, absolument plus maître de ses émotions ou de ses actions. Il ne réfléchit plus, ses actions lui viennent naturellement. Et même si ses joues s'empourprent à nouveau quand il réalise l'audace avec laquelle il provoque délibérément ce contact, une fois de plus, il ne s'arrête pas. Pour apporter le confort à Esteban, mais aussi parce qu'il est heureux de cette nouvelle proximité, différente de tout ce qu'il a connu jusqu'à présent.

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Sam 2 Mai - 23:36
Este se laisse bercer par la tendresse de Tristan, même s'il se refuse à l'analyser pour l'instant. Les larmes ont tellement coulé qu'il ne saurait trouver les ressources pour en produire davantage. Calé contre l'épaule de son ami, il regarde ainsi le film choisi, qui au lieu de lui permettre d'offrir un contexte à ses émotions, lui donne envie de s'endormir tout contre Tristan. En réalité, le bouclé ne fait pas long feu et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il s'endort dans les bras de son meilleur ami. Sa respiration devient lente, calme, et il enlace inconsciemment Tris dans son sommeil. Lorsqu'il se réveille, Esteban réalise la position étrange dans laquelle il emprisonne Tristan de ses deuw bras. Un peu gêné, il lui rend sa liberté et jette un regard au plafond pour cacher sa gêne.

- Désolé. Je m'étale quand je dors. Merci d'être venu hier.

Este se lève, enfile un t-shirt et affronte le regard de Tristan pour la première fois depuis qu'il s'est simplement endormi dans ses bras. Il est temps de faire du café et d'oublier la gêne qui se lit aisément sur ses traits.

- Je vais aller faire du café, tu peux prendre la salle de bain si tu veux.

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Jeu 7 Mai - 20:18
Tristan laisse défiler les images du film sans le regarder, conscient qu'Esteban s'est endormi contre lui ; un bras glissé autour de lui au bout de quelques minutes. Il n'ose pas bouger, il essaye de focaliser son attention sur les images qui défilent devant lui sans se laisser distraire par la chaleur qu'il ressent. Une fois le film terminé, il éteint la télé et s'enfonce un peu plus encore sous la couette et dans les bras de son meilleur ami, les yeux rivé sur le mur en face de lui. Il ne parvient à s'endormir que très rare, et s'éveille très tôt le lendemain matin. La nuit a été courte et chargée de pensées et de rêves étranges, et les bras d'Esteban qui l'entourent cette-fois complètement, ne l'aident pas à y voir plus clair. Il se sent fébrile,  tente de faire de l'ordre dans son esprit fatigué. A peine levé, il a déjà mal aux yeux ; son coeur tambourine contre sa cage thoracique. Il sait qu'Esteban n'a sans doute besoin que d'une présence à ses côtés, pour absorber un peu de la peine qu'il ressent, mais ce nouveau contact le laisse incapable de penser. Pendant de longues minutes, il travaille à calmer sa respiration pour faire en sorte de ne pas se laisser envahir par l'attirance qu'il ressent. Il en profite pour capturer la chaleur des bras de son meilleur ami, son parfum naturel, et pourrait presque se laisser bercer par la promesse silencieuse - et imaginaire - de cette étreinte.

Malheureusement, l'éveil d'Este l'arrache à ses pensées et sentant la gêne de son meilleur ami, il fait mine de s'éveiller tout juste, lui aussi. Il se tourne, se frotte les yeux, et feint d'ignorer ce qu'il se passe.

- Hein ? J'ai rien remarqué, t'en fais pas.

Il hausse une épaule et s'étire un peu. Quand on ment pour le bien de quelqu'un, on a le droit, non ?

- D'accord. Je vais prendre une douche et ensuite je te rejoins.

Une douche ne lui fera pas de mal. Sous la douche, l'eau coule fraiche pendant de longues minutes. Il essaye de dégonfler ses yeux fatigués et de détendre ses muscles, crispés par la nuit passée à adapter sa posture à celle d'Este. Une fois sorti, il s'habille rapidement et rejoint son ami dans la cuisine.

- J'adore l'odeur du café. Ca va ?

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Jeu 7 Mai - 23:35
Este est embarrassé. Rassuré par le commentaire de Tristan cela dit, il se contente de se concentrer sur la confection du petit déjeuner. Vu la soirée, la caféine ne sera pas de trop et c'est donc avec une application sans pareille qu'il fait marcher la machine à capsules pour se réveiller. Lorsque Tristan réapparaît, Este a d'ailleurs dressé un modeste petit déjeuner sur la table de la cuisine. C'est simple, mais esthétique, Esteban ayant bien du mal à refréner ses ardeurs artistiques dans la vie quotidienne. Le bouclé veut se montrer bon hôte, principalement parce qu'il ne sait pas ce qu'il aurait fait de sa soirée si Tristan n'était pas venu le cajoler toute la nuit. Un petit brin de muguet trône sur la table pour célébrer le mois de mai, il a beau se sentir toujours très mal, il a l'espoir tout de même de passer une meilleure journée.

- J'adore l'odeur du café moi aussi.

Esteban se saisit du petit brin de muguet et l'offre à Tristan avec un sourire tendre. Des garçons qui offrent des fleurs, encore une fois ce n'est pas commun, mais avec Esteban ce genre de choses arrive assez régulièrement. Suffisamment pour que Tristan ne s'en formalise plus en tout cas. D'ordinaire, il offre surtout des petits cacti, sa touche personnelle, sa marque de fabrique. L'appartement d'Oscar en est sûrement décoré d'ailleurs et Esteban se plaît à imaginer que ses petites plantes sont plus robustes que sa relation.

- J'ai oublié de te l'offrir hier, erreur réparée.

Esteban ne répond pas à sa question principale. L'idée d'aborder le sujet une fois de plus ne le séduit pas. Il n'y a plus grand chose à en dire de toute façon.

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Dim 10 Mai - 0:51
Tristan est content d'avoir fait comme si de rien n'était ; les choses sont peut-être plus simples ainsi. De toute façon, cette étreinte nocturne ne voulait sans doute pas dire grand chose. Esteban a simplement besoin de ressentir de la tendresse et d'être entouré en ces temps difficiles, et Tristan s'est trouvé être là. C'est l'inconscient de son meilleur ami qui l'a mené jusqu'à lui, rien d'autre. Il s'est fait une raison, au fil des années, s'est habitué à cette relation amicale et amoureuse mais à sens unique qu'il partage avec Este. Il n'y a aucune raison pour que ça change maintenant. Il n'y a aucune raison pour qu'il se mette à espérer, ou à voir des signes là où il n'y en a pas. Il doit garder la raison, et rationaliser ce qu'il se passe, le seul but dans tout ça étant qu'Este aille mieux rapidement, qu'il puisse retourner à une vie plus joyeux, plus légère.

Il le rejoint donc dans la cuisine plein de bonnes résolutions s'installant devant son café avec envie. Il a faim, sans doute parce qu'il n'a pas vraiment pris le temps de manger hier, avant de sauter dans un taxi pour venir à la rescousse de son meilleur ami. Quand Esteban lui offre le brin de muguet, il sent son coeur qui s'emballe un peu.

- Merci.

Il sourit et sent la petite fleur qu'il dépose ensuite près de lui pour s'atteler au petit-déjeuner. Este ne semble pas avoir envie de reparler de Candice, il n'a pas envie de l'embêter avec ça. Il préfère manger - il a cours, bientôt, de toute façon.

- C'est très bon, merci.

Il s'étire un peu et jette un oeil à sa montre. S'il pouvait, il rentrerait se coucher. IIl n'a pas l'impression d'avoir dormi plus de quelques minutes cette nuit. Mais il a des cours de chant importants aujourd'hui, il devra donc compter sur la caféine pour le tenir en forme jusqu'à ce soir.

- Je vais devoir aller en cours. Tu veux que je repasse ce soir ?

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Dim 10 Mai - 13:19
Tout semble absolument normal, et c'est un soulagement pour Esteban inutile de le nier. Son humeur est loin d'être des meilleures mais il a l'impression qu'il a au moins réussi à faire en sorte de ne pas faire fuir son meilleur ami. Un exploit vu les nombreux rapprochements étranges qui ont eu lieu dernièrement... Enfin là n'est pas le moment de penser à tout ça. Il est temps de libérer Tristan, qui même s'il propose de revenir le voir ce soir, devrait penser un peu plus à lui pour une fois. Esteban ne souhaite pas abuser de sa générosité, il l'a déjà trop fait et ce n'est pas quelque chose dont il est spécialement fier. Lorsqu'il passait son temps collé à Oscar ou à son téléphone, il n'avait pas tant besoin de son ami. C'est un peu hypocrite de sa part que d'exiger qu'il soit là constamment pour éponger ses états d'âmes aujourd'hui.

- T'en fais pas, je pense que je vais aller voir mes parents. Je devrais me préparer aussi. J'ai cours dans une heure et demi.

Il a beau habiter à deux pas de son université, ce n'est pas une raison pour ne pas y aller. S'il s'écoutait il retournerait simplement se coucher, mais Esteban profite de la présence de Tristan pour se forcer à faire ce qu'il a à faire. Reconnaissant cela dit, il enlace son ami avec affection. Un peu trop longtemps peut-être... Quelques secondes de trop qui en disent beaucoup sur l'évolution étrange de cette relation.

- Merci encore d'être venu hier Tris, je te revaudrais ça un jour, promis.

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Dim 10 Mai - 13:37
L'esprit de Tristan est un peu embrouillé, certes, mais la normalité retrouvée ce matin le conforte dans l'idée qu'il y voir clair dans toute cette histoire. Ca ne le dérange pas d'être là pour Esteban si son ami a besoin de lui ; il ne faut pas cependant qu'il s'attende à plus. Il le sait, depuis des années - pourquoi les choses seraient-elles différentes aujourd'hui ? Et même si Tristan n'a pas réussi à se débarrasser de ce qu'il ressent, il a gardé avec pudeur tout ça pour lui et ça n'a jamais dérangé personne, en dehors des quelques personnes insolentes qui voulaient absolument savoir pourquoi sa vie sentimentale est si calme. Mais à part ces gens là...

- D'accord. Appelle-moi si besoin.

Il se laisse enlacer par son ami et frotte son dos avec tendresse. Tristan aime l'avoir dans les bras même s'il sait que c'est mal.

- T'en fais pas. Je suis là, c'est normal.

Il lui offre un sourire et attrape le brin de muguet sur la table pour s'éclipser.

- Bon courage.

Il referme la porte derrière lui, bien tenté par l'idée de rentrer. Il est épuisé. Il soupire un peu et hèle un taxi qui passe par là, lui donnant l'adresse de Julliard.

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