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Le carnet échoué

@ Dr Akopian

Dr Akopian
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Dim 3 Mai - 15:58
LE CARNET ÉCHOUÉ
Dans le ferry qui mène à Staten Island, @Leah Edelman observe @Jane Sgidaa Kaw qui est en train de dessiner dans son carnet. Quand le ferry s'arrête et que tout le monde débarque du bateau, A se rend compte que B a fait tomber son carnet, celui sur lequel il griffonnait, alors il tente de retrouver B pour lui redonner son précieux !

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Si besoin de petits coups de peps, n'hésitez pas à demander au @Dr Akopian ! Et pour mieux discuter, vous pouvez vous créer une conversation de groupe par ici

@ Invité

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Lun 11 Mai - 0:14
En terme de carnet, c’est un format 8.5x11, à grande spirale, de type sketch book avec des pages prédécoupées et un méchant papier grumeleux qui jaunit avec le temps. Le genre de truc qu’on achète au magasin d’escompte du coin pour 3$. Pas le genre de carnet dont usent les artistes en vogue dont les œuvres se négocient dans les 6 à 7 chiffres. Et puis Jane était encore vivante… La situation deviendrait carrément décadente quand elle serait morte.

Jane n’avait pas inscrit son nom à l’intérieur parce que même sa signature avait de la valeur. Elle avait simplement embossé les deux couvertures du sceau de sa galerie. Le sceau représentait une lune ronde avec une surimposition de mythes métaphoriques se poursuivant alors que des lettres sur le pourtour formaient les mots La chasse sauvage. Pas d’adresse. Pas de numéro de téléphone. Une bête recherche google mènerait tout droit au site de la galerie en guise de premier résultat.

Sa jambe croisée lui servant de chevalet pour appuyer son carnet, l’artiste croquait des émotions. De la recherche… Rien de trop sérieux pour un dimanche matin, seulement de la détente… Des gamins surexcités et hors de contrôle, des voyageurs affichant un mélange de fatigue et d’émerveillement, un couple armé d’un panier à pic-nic... Elle aimait bien staten Island. Elle avait adoré y pique-niquer avec Tony certains matins d’été… Profiter du calme de l’île alors que Tony s’extasiait sur les activités des fourmis… Qu’il était doux ce temps de pure confiance sans méfiance…

Les moteurs du ferry s’inversèrent en vibrant alors qu’il s’approchait du quai de St-George et Jane s’éveilla soudainement alors que son esprit avait vagabondé dans de vieux souvenir du temps ou Tony ne la fuyait pas. L’artiste posa son carnet sur son grand sac bandoulière, posé sur la place libre à côté d’elle, et vérifia que le tube à plan qu’elle tenait sur ses genoux était bien fermé et verrouillé. Lorsque le ferry accosta, il y eut une secousse qui fit glisser le carnet entre les 2 rangées de bancs. Jane ne le remarqua pas, préoccupée par l’ajustement du bouchon de son tube. Elle ramassa son sac et s’agglutina avec les autres passagers dans foule de la sortie.

Le ferry jaune est toujours bondé puisque c’est l’alternative gratuite pour passer au large de Liberty Island et photographier la statue de la liberté. Et pour une raison obscure, même après les événements du 11 septembre, il n’y avait pas de détecteur de métal ou de fouille... Cela servait son dessein. Elle était là pour affaire professionnelle et son ‘client’ allait rencontrer sa victime au Chinese scholar’s garden dans le Snug Harbor dans moins de 30minutes. Elle n’avait pas de temps à perdre.

@Leah Edelman

@ Invité

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Dim 17 Mai - 19:56
Dimanche matin, elle ne se souvenait pas pourquoi elle avait accepté cette idée folle de rejoindre Staten Island pour pouvoir rejoindre un groupe de personnes pour une activité de course à pied, alors qu'elle ne se souvenait même plus de s'y être inscrite. Une de ses connaissances lui avait rappelé la vieille au soir son engagement alors qu'elle était en train de finir un dossier pour le tribunal et qu'elle n'avait strictement aucune motivation à aller courir le lendemain matin. Elle voulait juste pour rester dans son lit, jusqu'à tard dans la matinée, prenant son petit-déjeuner à l'heure du déjeuner, et traîner dans son appartement dans un jogging qui n'avait plus aucune forme depuis le nombre d'années qu'elle le mettait. Leah n'était pas très grande et réussissait encore à mettre le jogging qu'elle portait depuis le collège, ce qui même pour elle, commençait à faire quelques années à présent, il avait fallu le recoudre à plusieurs endroits mais autant dire qu'elle l'aimait tellement qu'elle s'en moquait royalement, et puis quand elle était seule chez elle, elle n'avait pas besoin de faire un défilé de mode pour pouvoir plaire au miroir … C'était alors là qu'on lui avait rappelé que son engagement pour la lutte contre la chasse animale était la récent de cet entrainement au petit matin, en perspective de la course prochaine qui aurait lieu pour pouvoir récolter des fonds. Elle avait pendant un très court instant maudit les petits bébés phoques avant d'accepter de les rejoindre le lendemain sur Staten Island.

Alors, bien emmitouflée dans sa polaire en cette fraîche matinée, elle devait lutter pour pouvoir garder les yeux ouverts alors que le mouvement du ferry exerçait un léger balancement qui la berçait, elle n'avait clairement pas assez dormi et c'était un crime de la faire se lever si tôt quand elle pouvait rester chez elle. Une chose était au moins certaine, elle ne s'inscrirait jamais pour pouvoir participer au marathon de New-York, il fallait être dingue pour pouvoir s'engager dans un tel projet. Pour éviter de s'effondrer sur son voisin d'à côté, qui sentait déjà l'alcool de bon matin, elle fixa donc son attention sur les personnes qui étaient autour d'elle dans le ferry et s'intéressa plus particulièrement à une jeune femme qui était en train de s'occuper avec un carnet. Si Leah savait faire beaucoup de chose, elle n'avait pas pour autant le plaisir de dire qu'elle savait dessiner. Elle la regarda un long moment comme hypnotisée, jusqu'au moment où le ferry eut une secousse plus importante que les autres. Comme toutes les personnes présentes, elle se leva par automatisme pour rejoindre la sortie et alors qu'elle voulait envoyer un message pour prévenir qu'elle était arrivée et qu'elle ne tarderait pas, elle se rendit compte que son téléphone avait glissé de sa poche. Faisant demi-tour aussi prestement que possible, elle se pencha entre les rangés pour retrouver son précieux, et elle s'aperçut alors non loin d'elle qu'il y avait le carnet que la jeune femme tenait dans ses mains peu de temps avant. Leah le récupéra rapidement et se dirigea à l'extérieur, la cherchant sur le quai sans apercevoir la silhouette recherchée. Le temps qu'elle retourne récupérer son téléphone et faire la découverte du carnet la personne avait eu le temps de partir.

Pas démontée pour un sous, la jeune avocate se mit à feuilleter le carnet à la recherche d'informations, celles-ci se révélant assez sommaires. Néanmoins, entre le logo et la petite phrase inscrite elle devait bien réussir à faire quelque chose. Google était son ami, et elle trouva donc un numéro de téléphone qui était associé à une galerie d'art. Après de nombreuses sonneries dans le vide, elle eut enfin quelqu'un au téléphone, expliquant la situation, on lui donna alors un nom et une adresse. Cette mystérieuse jeune femme qui ne l'était plus tant, avait rendez-vous au Chinese scholar’s garden, il n'y avait plus qu'à s'y rendre, en espérant qu'elle pourrait la retrouver facilement.

@ Invité

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Dim 16 Aoû - 15:19
- À qui tu parlais?
- Oh une femme qui a trouvé un des carnets de Madame Jane…
- Mais…T’as fait quoi là?
- Je lui ai dit que Madame Jane avait rendez-vous ce matin au Chinese scholar’s garden alors elle pourra la retrouver et lui rendre son carnet…
- Mais! On ne révèle pas les détails de l’agenda de Madame Jane à n’importe qui!
- C’était pas n’importe qui, elle a dit qu’elle était avocate!
- Bon sang! Fit la responsable de la galerie en se pinçant l’arrête du nez… Merde merde merde…
- Écoute Margot, on a qu’à appeler Madame Jane pour la prévenir… Je suis désolé… T’auras qu’à lui dire que c’est ma faute…
- Son téléphone est toujours fermé lors de ses rendez-vous… Merde!

Jane adorait le jardin botanique, il lui rappelait sa terre natale. Davantage que la jungle des buildings de Manhattan… Parce que ramper sous un buisson est plus agréable que sur un toit en bardeau d’asphalte… Et puis il y avait moins de caméra de surveillance. Il ne restait qu’à éviter les caméras des touristes. Elle choisi du chevrefeuille, parce qu’ils sont toujours bien touffu à de temps-ci de l’année… Et parce que le bosquet lui donnait une belle ligne de tir sur la petite passerelle.

Là bas son client rencontrerait sa victime. Des marchands d’arme. Elle n’avait pas l’intention de rater aucun des deux. Évidemment elle ne serait pas payée mais s’était l’avantage d’être indépendant de fortune, pensa la belle métisse en souriant pour elle-même. C’était comme s’offrir une part de dessert au restaurant après un copieux repas. Elle flinguerait d’abord la victime… Le client ne se montrerait pas nerveux, pas plus que ses sbires. Un instant Jane révisa ses contacts, réfléchissant à la possibilité que les sbires du client se lancent dans une vendetta? Non l’identité de Lee était bien protégée et leur loyauté négociable…

Du bout des doigts, Jane ouvrir son tube à plan et assembla rapidement son arme, la chargea. Il restait 1 minute, la passerelle était dégagée, pas de témoin en vue, de timides rayons de soleil chassaient les dernières lames d’humidité et de brouillard. Elle leva les yeux, vérifia qu’elle se trouvait toujours à couvert, et attendit que les cibles arpentent le jardins... Lee tira alors et la victime s'effondra. À cette distance, la balle frappait quelques secondes avant qu'on entendent la détonation. Le client ne broncha pas. Cible immobile, quelle aubaine, pensa Lee. Au moment ou elle allait appuyer sur la détente, elle remarqua du mouvement à l'extrémité de la passerelle. Les sbires tentaient de refouler une jeune femme blonde... Ça, ce n'était pas prévu... Eh merde... Rapidement elle revint sur sa cible. Le client s'animait, pressé de ne pas être identifié comme témoin... Et pour le coup, il bougeait! Lee visa et l'abattit.

Méo et Georges étaient le genre de type sûr d'eux même. Ils faisaient magnifiquement écran, tournant le dos à ce qui se passait sur cette ridicule passerelle. Toute leur attention dédiée au petit bout de femme qui se trouvait là. Quelle détestable surprise!

- Non, désolé madame, c'est fermé...
- Faites le tour par le petit étang...

Mais alors, il y eu une deuxième détonation. Méo se retourna d'un bond alors que Georges prenait le contrôle de la situation, écartant largement les bras pour refouler la jeune femme. La refouler? Ou la maitriser?

What? Il faisait quoi cet abruti? Lee rechargea... Elle n'avait que peu de balle... Elle était là pour un contrat, pas pour un mass shooting. Elle visa à ses pieds, consciente que le calibre qu'elle utilisait allait faire exploser le bois en choux fleur... Un avertissement dramatique.

- Allez, tire-toi Georges... Tu sais bien que ce n'est pas elle qui tire...

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