i'm ready to dig into all of it, abandonnement issues, dissociative episodes, my dad...

King, c'est le nom de sa mère. Seul parent qu'il ait jamais connu, Felix, mais elle lui suffit, sa mère. Mère aimante, dévouée, elle qui s'est battue pour lui offrir une enfance heureuse, elle est la femme de sa vie, son soutien, son âme soeur et il est son portrait craché. Maintenant qu'il gagne sa vie, c'est à son tour de la couvrir de cadeaux. • Queen, son surnom tout sa scolarité parce que différent, parce que trop efféminé, parce que trop assumé. Ca lui a valu des insultes, des coups parfois, mais il n'a jamais bronché Felix parce que Queen ça lui va très bien comme surnom. Il préférait se faire taper dessus pour ce qu'il était que se cacher, alors les bullies se désintéressaient vite de lui. • New York, la ville de tous les possibles  pour d'innombrables personnes, c'est son berceau à lui. Sa mère dans le Bronx, son père... son père... jusqu'à il y a quelques mois, il ne savait rien de son père à part que c'était un homme fortuné et marié et qui ne voulait pas entendre parler de lui. Il y a quelques mois, sa mère a enfin lâché son nom de famille. Juste ça. Swindell. Il lui a répondu que ça sonnait beaucoup moins bien que King, et il a gardé ce nom en lui comme un trésor honteux qu'il n'oserait pas dévoiler. Juste le taper sur google, sur les réseaux sociaux, et imaginer. • Longtemps, Felix a rêvé de ce père fortuné. Il s'est imaginé tout ce qui aurait pu être différent s'il avait grandi sous un autre toit, inondé de ses moindres caprices. Mais plus maintenant. Maintenant, il gagne sa vie, il dilapide son propre argent, et c'est un excellent pied de nez à ce géniteur qui n'a jamais voulu de lui. • La mode, la haute couture, ça le passionne depuis toujours. Depuis que sa mère lui fabriquait des robes de princesse pour le carnaval, depuis qu'il lui volait du maquillage et qu'elle faisait semblant de ne rien savoir, depuis ses créations vestimentaires bancales au lycée. Gagner sa vie en portant les créations de maisons et de stylistes qu'il idolâtre depuis toujours, c'est un rêve devenu réalité. La mode, pour lui, au delà du plaisir un peu coupable de posséder des objets de luxe, c'est autant un moyen d'expression qu'un outil politique. • L'art a toujours tenu une place importante dans sa vie, il peint à ses heures perdues, mais c'est à travers le corporel qu'il s'exprime le mieux. Sa mère s'est excusée mille fois de ne pouvoir lui payer des études universitaires mais il n'aurait pas su quoi étudier. Après avoir terminé le lycée, il s'est lancée dans une carrière peu fructueuse mais follement divertissante de transformiste, tantôt Bowie et tantôt Madonna, ses idoles. C'est lors d'une de ses performances qu'il a été repéré par un chasseur de tête qui lui a proposé le mannequinat. • Avec le mannequinat, c'est une vie d'excès qui s'ouvre à lui. Felix est prompt à dilapider son argent à la moindre sortie, et elles sont trop fréquentes, quoique cela ne le change pas beaucoup d'avant. La nuit, avec Felix, c'est sex, drugs and rock'n'roll, de date tinder en rencontre furtive dans les toilettes d'un club avec un rail de coke et un coup de trop dans le nez. Un peu plus et il perdrait pied. • Malgré cela, Felix n'oublie pas les deux personnes qui comptent le plus au monde pour lui : sa mère et son meilleur ami. La première, il la surprend avec des choses bien plus belles qu'elle n'a jamais rêvé de posséder. Le second, c'est une autre histoire.  • Roman et lui c'est le yin et le yang, opposés mais inséparables depuis leur rencontre au lycée, et l'idée de le perdre est insupportable. Alors il fait comme si de rien n'était. Comme s'il ne le faisait pas passer avant tout le reste. Comme si c'était un parfait hasard s'il l'a embarqué, lui, son fauteuil roulant et ses chats dans son petit appartement du Bronx, un parfait hasard s'il veille sur lui jour et nuit, s'il sort un peu moins qu'avant (ou du moins qu'il essaie) et garde toujours son téléphone sur lui, au cas où. •