Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? Mon tempérament. Plus précisément, mon TEI, c’est à dire, mon trouble explosif intermittent. Bon, pour ceux qui ne sont pas familier avec le TEI, c’est un trouble comportemental caractérisé par des expressions extrêmes de colère, souvent au point de violence, disproportionnées par rapport à la situation qui survient. On va se le dire, c’est assez handicapant. Essayer de trouver un job dans cette condition, c’est pas facile. J’ai beau suivre un traitement et voir un psy, les miracles ça n’existe pas. Donc ouai, c’est mon plus gros problème. La plus part du temps, quand les gens découvrent cette facette de moi, ils ont tendance à juste abandonner et déserter. Je peux pas dire que ça me surprend, bien au contraire.

Une addiction à déclarer ? La musique. On s’entend pour dire que la vie est bien trop monotone pour se vivre sans une trame sonore pour l’accompagner. Ou bien c’est la peur du silence qui en amène le besoin. Peu importe, rares sont les moments où il n’y a pas un son qui sort de mon casque d’écoute. Je dirais que ça m’aide sur plusieurs aspects. Autant comme façon de me sentir moins seul qu’une source d’inspiration. C’est aussi un bon moyen de détente tout comme le booster nécessaire pour se lever le matin. Bref, vous voyez le genre.
Puis il y a la marijuana. Que voulez-vous, on a tous des façons différentes de gérer les méfaits de la vie. Pour certains, c’est le sport, d’autre la méditation, moi c’est la MaryJane. Est-ce réellement aussi mal que les médias veulent nous le laisser croire ? Clairement pas. I mean, ça serait pas légal dans certains pays si c’était si mauvais, non ? Qu’importe. Je confesse en avoir une addiction, mais j’en ai aucunement honte. On a tous nos défaut, mais c’est peut-être une qualité.

Comment s’est terminé ta dernière relation ? De façon agressive ? Disons qu’elle ne s’est pas gênée de me lancer les fleures que je lui avais offert, avec le vase, en pleine gueule. Est-ce que je l’ai mérité ? Fort probablement oui. Bon. Pour faire plus en détail, on a toujours eu une relation plutôt conflictuelle, mais c’est ironiquement comme ça qu’on a toujours aimé. Un peu d’amour par ici, un peu d’engueulade par là, un peu de passion et de romance, puis un coup ou deux par là. Mais eh ! Ne vous méprenez pas, oui, j’en ai flanqué des coups, mais elle ne donnait pas sa place non plus. S’il y a quoi que ce soit, elle était bien plus agressive que moi, du moins dans mon tempérament de base. Enfin bref. Elle m’a piqué une crise d’hystérie quand elle a su que je l’ai trompé avec son frère. C'est là que j’ai découvert qu’un vase ça fait foutrement mal et que vivre dans la rue, ça ne m’avait pas manqué. Heureusement que j’ai un bon ami qui a fini par foutre son coloc à la porte pour m’héberger.

Le dernier texto que tu as envoyé ? "Si t’as pas mon argent d’ici demain, je te jure qu’on va trouver un moyen de régler cette dette, d’une façon ou d’une autre." Oui, c’est une menace. Le mec me doit 500$, c’est pas rien ça. Il m’a dit, et je site, « je vais te payer ça dès que j’ai ma paye ! » C’était il y a un mois de ça. Je suis quelqu’un de patient, okay, je lui ai laissé son temps, mais là, il y a des limites quand même. J’aime bien quand les gens tiennent leur paroles. Alors tu me dis que tu rembourses à ta paye, tu le fais.

Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ? Ça va prendre bien plus que cinq minutes si on veut vraiment en parler. Mais je vais faire un résumer, juste par principe. Déjà en partant, mon géniteur n'est plus dans le décore depuis fin 90, pour le mieux, on en parlera même pas de lui. Mon beau-père est une chiffe mole qui n’est bon à rien si ce n’est que de laisser passer toutes les conneries que ma mère peut faire. Même pas foutu de se tenir droit contre elle, non, ta mère est parfaite dira-t-il, ta mère fait ça pour ton bien, osera-t-il assumer. Le problème avec cette folle, c’est en fait tout. Si je faisais un truc qui ne faisait pas son affaire, je me faisais engueuler directe, même s’il s’agissait de dépasser des lignes en coloriant. Si par malheur j'osais ne pas être à la hauteur de ses attentes tel que dans mes résultats scolaire, ou que je me mettais dans le trouble, alors la violence ne se faisait pas que verbal, mais là aussi physique. Je vous dit que la nuit, je devais réfléchir à une histoire à m’inventer. Résultat, j’ai toujours passé pour un bagarreur qui s’en prenait plus qu’une. Oui oui, vous avez compris, j’étais un enfant battu, maltraité psychologiquement et physiquement. La vie est ainsi faite hein ? Il y a ceux qui ont tout ce qu’ils veulent bien facilement, ceux qui vivent la vie banalement puis y’a nous. Est-ce qu’on est pire que les autres ? Non, bien au contraire, on se trouve des façons de surmonter les épreuves et en ressortir plus fort. Peu importe. Alors ma relation avec mes parents a quelque peu pris fin quand la police est débarqué à la maison suite à une plainte. J’avais 15 ans et sur le coup, ça m’a fait un peu chier, j’avais pas envie de me ramasser entre les mains des services sociaux. Par chance, ne me demandez pas comment, mais la mère de mon ami, celle qui a actuellement fait la plainte, a réussi à avoir ma garde pour le peu de temps qu’il me restait avant de pouvoir vivre librement. Donc ! Depuis, j’ai plus aucune nouvelle de ces deux-là.

En dehors du boulot, des études, tu fais quoi ? Je m’adonne au street art. Décorer les ruelles de New York, bien que souvent peu légal, c’est assez satisfaisant et relaxant. Et quand je me fais prendre la main dans le sac, ou plutôt la canisse dans la main, bah ça me fait faire un peu de cardio. Laissez moi vous dire que j’en ai un très bon d’ailleurs. Sinon bah… J’aime « perdre mon temps » à jouer à des jeux vidéos jusqu’aux petites heures du matin. Sinon, je me cale dans un fauteuil, une chaise, qu’importe, à un endroit, avec mon ordinateur portable et j’écris. Quoi ? Vous demanderez-vous. Principalement des histoires qu'il dira fictives, mais qui bien souvent son passages de son passé bien lointain. Ce genre de chose.

Un fait peu glorieux à nous raconter ? Ouf alors... Ouai bon, c'est très glorieux, vous alle voir. Un de mes amis a voulu me faire essayer de l’extasie. Laissez moi vous dire que ma première expérience n’était pas la meilleure, mais ça m’a pas empêché de ressayer. Mais c’est pas de ça qu’on vient parler. Bref, première expérience fut spectaculaire, bien que j’en ai que très peu de souvenir. J’étais sur le bord de la plage avec lui et quelques autres personnes, on a consommé, je me rappelle m’être baigné et puis la suite de mes souvenirs reviennent qu’au matin. Je me suis réveillé le matin dans une ruelle de Manhattan, le dos en compote, congelé, mais surtout, en boxer… Vous voyez l’image ? Alors ouai, j’ai dû marché de Harlem jusqu’à chez moi, à Little Italy dans cette accoutrement.. 2 heures et 30 minutes de marche sans rien d’autre qu’un boxer sur le corps. Mer. Ve. Illeux. C’est moi qui vous le dis.