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Let me into your heart (Adriana)

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Mar 2 Juin - 15:53
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let me into your heart ;
Charlie & Adriana


Les secondes et les minutes s'écoulent dans le sablier nocturne, les heures défilent sans qu'il ne voie le sommeil pointer le bout de son nez, l'emporter pour de bon. Il se retourne encore et encore dans les draps froids, espère que la fatigue aura bientôt le dessus sur l'insomnie qui s'empare de lui, mais rien. Il ne sait pas comment lutter contre toute l'énergie qui maintient son cerveau en éveil, attentif aux moindres bruits extérieurs, aux soupirs de ses voisins qui, eux non plus, n'ont pas l'air de trouver le sommeil. Les souffles imperceptibles de l'autre côté de son plafond deviennent bientôt des éclats de rire brisés dans le silence de la nuit, des gémissements de moins en moins contenus. Bordel, ils vont encore s'envoyer en l'air. Il en peut plus de les entendre toutes les nuits faire grincer le sommier, se maudit de jamais avoir pris le temps d'insonoriser sa chambre quand il est arrivé ici. Mais pourquoi l'aurait-il fait ? Il est pas le genre de voisin contraignant à écouter de la musique à fond jusqu'à des heures indécentes, ou à faire rugir sa petite amie en la coinçant contre la commode, faisant tomber tous ses bibelots dans la foulée. Et il aurait jamais imaginé non plus tomber sur des voisins dans ce genre-là. Un fracas énorme l'amène à déduire que Tim et Kimberley sont encore tombés du lit, mais la chute ne semble pas réfreiner leurs pulsions animales. Tim grogne désormais comme un ours, Kim feule telle une lionne. Charlie arrache son oreiller de sous son crâne pour l'écraser contre son visage, priant pour que ce brouhaha cesse enfin. Peut-être que s'il presse suffisamment fort, il parviendra à s'étouffer lui-même ? La vieille irlandaise qui habite l'appartement voisin à celui de Kim et Tim a beau bougonner, frapper le mur, les tourtereaux n'ont pas l'air de vouloir mettre fin à leurs ébats. Charlie, lui, il prie pour que ça s'arrête, parce que ça va clairement pas l'aider à trouver le sommeil tout ce grabuge. Hallelujah. Les vibrations frénétiques de son téléphone sur sa table de nuit le conduit à croire que quelqu'un pense à lui. À moins que ce soit une simple notification Facebook ? Ou Instagram ? Isolde qui le taguerait dans l'une de ses publications pour faire savoir à toute la planète que Charlie Moreno a posé à moitié à poil pour elle ? Adriana... Le prénom qui s'affiche sur son écran, l'amène à croire qu'il hallucine. Il cligne des yeux, se frotte les paupières, mais le SMS nocturne ne disparaît pas. Il reste là, affiché, et n'attend qu'une seule chose : que Charlie le lise enfin. Bonne ou mauvaise idée ? Peut-on réellement avoir de bonnes idées à une heure aussi tardive de toute façon ? En un geste furtif du pouce sur l'écran tactile, le message est ouvert. Elle arrive pas à dormir. Pourquoi a-t-elle ressenti le besoin de le lui dire à lui ? Et qu'est-il censé faire de cette information, au juste ? Qu'attend-t-elle de lui ? Qu'il l'appelle ? Et si elle ne voulait pas d'un simple appel ? Et si elle voulait qu'il se lâche, qu'il ose ? Charlie se dit finalement que la moitié de ces questions n'a pas dû lui traverser l'esprit, nettement moins tordu que le sien. Mais il ne peut s'empêcher de se répéter qu'il obtiendra bien plus s'il va jusque chez elle, plutôt qu'à rester dans son lit, à s'interroger avec, en fond sonore, les cris d'extase de ses voisins. Il quitte alors ses draps, ne prend pas la peine de se défaire des vêtements qu'il a enfilé pour dormir, passe simplement un manteau et prend la peine d'aller débusquer une bouteille de vin, qui traine dans son placard depuis un moment déjà, avant de quitter son appartement. Une fois dans la rue, il rejoint l'une des artères principales afin de pouvoir héler un taxi, qui le conduit jusque dans l'Upper East side. Tout le long du trajet, ses ongles martèlent le verre de la bouteille alors qu'il contemple son propre reflet dans la vitre de la voiture, déçu de constater à quel point sa vie manque d'intérêt. Il a presque trente ans et n'a toujours rien accompli qui le rende fier. Sa vie sentimentale est un véritable désastre. Si ce n'était pas le cas, il ne serait sûrement pas devant la porte de l'appartement de son ex avec l'espoir d'obtenir un peu d'affection. Il frappe doucement et quand elle lui ouvre, il efface de son visage toute cette morosité qui pourrait lui laisser penser qu'il est venu ici davantage parce qu'elle lui manque que par réelle volonté de réaliser une bonne action. Mademoiselle Sparks, permettez-moi de vous présenter l'un de nos meilleurs crus. Accent pompeux qu'il adopte en lui montrant la bouteille à la façon d'un sommelier, histoire de l'aider à digérer l'idée qu'il s'est pointé chez elle sans prévenir, juste à cause d'un malheureux SMS. Est-ce qu'elle regrette déjà de lui avoir envoyé un message, maintenant qu'il se trouve face à elle, sur le palier de sa porte ? Plus sérieusement, mes voisins ont encore décidé de pourrir ma nuit en beuglant sans arrêt alors... Comme t'arrivais pas à dormir non plus, j'me suis dit qu'on pourrait s'partager cette bouteille ? Faux prétexte pour mettre un peu d'alcool dans cette soirée, élixir qui délie toutes les langues et conduit à prendre des décisions regrettables. Mais peut-être que tu fais pas assez de choses que tu pourrais regretter, Charlie ?
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Mer 3 Juin - 14:52
sometimes you picture me, i'm walking too far ahead, you're calling to me, i can't hear what you've said, then you say, go slow, and i fall behind the second hand unwinds. -- @Charlie Moreno

L’horloge tourne, les aiguilles immenses qui trônent sur l’appartement de l’héritière font le travail, pendant qu’elle est là, à bouger dans tous les sens, à adopter une concentration maximale, espérant qu’enfin, Morphée viendra l’envelopper de ses bras. Mais Morphée ne vient pas, il n’arrive jamais, et c’est Hadès qui prend possession de son cœur, de son corps, de son âme, de son être. Elle est dévorée, comme chaque nuit, par les souvenirs agités qui semblent ancrés en elle, gravés sur sa peau. Le sommeil est absent, comme bien trop souvent. Et elle se souvient de ces douces années d’insouciance, d’inconscience, celles durant lesquelles dormir n’était plus une bataille funeste contre la vie. Tu ne dors plus, Adriana. Tu ne dors plus correctement. Même lorsque tes yeux se ferment, enfin, ils se rouvrent quelques heures après, au beau milieu de la nuit. Elle la redoute, cette nuit. Cette nuit noire faisant écho aux pires erreurs traversées quelques mois plus tôt encore. La nuit, rien n’était jamais tranquille, là-bas. Dans le cercle rouge. La nuit, rien n’était jamais calme, les cris, les pleurs, la douleur. La douleur de toutes ces âmes, perdues, enrôlées, sans le moindre espoir de trouver la paix. En partant, tu pensais la trouver, Adriana. Tu pensais trouver la paix. Tu penser trouver le pardon. Mais c’était faux. Espoir vain. C’était faux. Ils sont encore là, tous. Tous les abandonnés, restés là-bas. Eris aussi. Le couple qui s’est étiolé, effrité, lorsqu’elle acceptait les sévices et que tu ne le pouvais pas. Les souvenirs qui restent, et la peur de se réveiller en sursaut, comme chaque fois. Peur qui la pousse à agir comme elle ne le devrait pas. Un message. Un message innocent, envoyé à Charlie. Un message qu’elle n’aurait pas dû écrire. Parce que Charlie est son ex petit-ami. Parce que leur histoire est terminée. Et pourtant, elle ne peut s’empêcher de penser à lui. Au bien qu’il a su lui faire il y a trois mois, lorsqu’elle est arrivée à New-York, dans son ancienne vie, complètement déboussolée. Elle ne peut s’empêcher de penser à lui, la simplicité. Lui, totalement pur. Pas comme elle. T’as jamais été pure, Adi. T’es passée de ton monde superficiellement pailleté à l’horreur de la société. T’as jamais été pure, mais lui, il a développé quelque chose en toi que tu ne pensais jamais trouver. Que tu ne pensais jamais plus ressentir. Lui écrire est naturel. Beaucoup trop naturel. Signe d’une relation trop rapidement avortée. Mais elle ne s’attend pas, pas une seule seconde, à le voir débarquer chez elle. Si bien que, lorsqu’elle le trouve sur le pas de la porte, avec son doux sourire, ces mots qui lui changent immédiatement les idées, un rire s’échappe des lèvres de la princesse. - Tu es complètement dingue, tu sais ? Se poussant légèrement pour le laisser entrer, son regard se pose sur la bouteille, un vin qu’elle connaît très bien, en tant qu’héritière d’un empire viticole. Un vin qu’elle connaît très bien, assez pour savoir qu’il ne se moque pas d’elle, comme à son habitude. - C’est… Adorable de ta part. Et ça me fait plaisir de te voir. Lui indiquant le salon d’un geste de la main, elle le quitte une seconde pour récupérer des verres, sans inquiétude, il est déjà venu à de nombreuses reprises. - Comment vas-tu ? Comment tu vas, Charlie, depuis que c’est fini ? Comment tu vas, depuis qu’on est plus ensemble toi et moi ? Les mots non prononcés, ceux qui doivent rester des secrets.

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Jeu 11 Juin - 1:11
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Charlie & Adriana


Quand elle lui ouvre enfin la porte, et qu’elle l’accueille avec son sourire enchanteur, si troublant qu’il pourrait sans doute marquer quelques irrégularités dans l’un de ses électrocardiogrammes, il ne peut s’empêcher de se demander à quel point elle doit être surprise de le trouver là, sur le pas de sa porte, au beau milieu de la nuit. Est-ce qu’elle le prend pour un fou ? Pour un type ravagé ? Pas capable de maintenir fermée la boîte contenant toutes les ex petites amies pour qu’il trouve raisonnable de se pointer chez elle à une heure pareille ? Mais il a aucune idée derrière la tête, Charlie. Il a jamais la moindre idée derrière la tête. Parce qu’il est comme ça, fait du matériau le plus pur, dépourvu de toute soif de luxure. Aurait-il pu faire preuve d’autant de candeur s’il n’avait pas été la proie d’un monstre innommable à un âge où il n’aurait dû connaître que l’innocence ? Qui sait ? Lui-même a toujours ignoré si cette incapacité à laisser vagabonder son esprit était ancrée en lui, dans ses chairs, au plus profond de son être, ou si c’était simplement le résultat d’un traumatisme qui ne le quittera jamais et le hantera jusqu’à ce qu’il pousse son dernier souffle. « Chuuut… Je me suis évadé de l’hôpital juste pour te voir, n’éveille pas les soupçons des voisins en balançant des choses pareilles à voix haute. » Son index qu’il pose sur ses propres lèvres, comme pour l’inviter à garder la confidence, et un regard furtif qu’il jette vers la porte voisine, afin de guetter l’arrivée d’un habitant de l’immeuble qui voudrait les dénoncer pour tapage nocturne, mais l’italien ne semble pas avoir fait assez de bruit pour éveiller l’attention. Après avoir mis fin à son cinéma improvisé, il daigne pénétrer dans cet appartement qui n’a tout simplement rien à voir avec le sien, et dont les murs sont impactés de dizaines de souvenirs partagés avec la brune. Maintenant que la porte est fermée derrière lui, ça lui fait presque bizarre de se retrouver ici, dans ce temple qui a vu leur amour naître puis s’embraser sous les étincelles de la peur, du dégoût de lui-même, de ce deuil qui ronge son coeur et son âme sans jamais s’amoindrir au fil des semaines, des mois. Il pousse un long soupir en abandonnant sa bouteille sur la table basse du salon, les yeux qui vagabondent un peu partout, chaque objet faisant remonter un souvenir à la surface, comme s’il était associé à un geste ou un acte posé il y a un instant à peine. Intense. « Moi aussi. Ca t’embête pas, au moins, que je m’incruste chez toi en pleine nuit ? Sur le moment, ça m’a semblé être une bonne idée mais… » Mais j’me suis rendu compte que t’avais peut-être pas autant envie d’me voir que moi j’en ai envie. Il s’installe dans le canapé, fait comme chez lui en attendant qu’Adriana revienne vers lui avec deux verres qui n’attendent qu’une seule chose : être remplis. « Ca va plutôt bien. Et toi ? J’imagine que ça va moyen. Sinon, tu aurais trouvé le sommeil… » Constatation qui semble éclatante d’évidence. Mais en même temps, peut-être que Charlie a envie de savoir qu’elle ne va pas si bien, qu’elle a besoin d’être réconfortée, et qu’il est le seul à pouvoir faire ça, parce qu’il est le seul à avoir toujours su comment faire. Plus que jamais, il a besoin de se sentir utile parce qu’il s’est jamais senti aussi misérable qu’en ce moment.
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Dim 14 Juin - 19:01
sometimes you picture me, i'm walking too far ahead, you're calling to me, i can't hear what you've said, then you say, go slow, and i fall behind the second hand unwinds. -- @Charlie Moreno

Lui, sur le pas de la porte, symbolise un vent de légèreté dans son cœur, dans sa vie. Elle n’est pas certaine qu’il le soit réellement, soupçonne des traces sombres éparpillées autour de lui. Elle n’est pas certaine qu’il le soit réellement, mais il sait l’être pour elle. Comme si, au fond, Charlie avait toujours compris que tout ce dont elle avait besoin était une épaule sur laquelle s’appuyer, un visage capable de la faire sourire. Et il a joué ce rôle à merveille dans ta vie, Adi. Il a été celui te réchauffant durant les nuits les plus froides, quand le sommeil ne parvenait pas à te trouver. Il a été celui capable de te faire rire aux éclats, d’improviser des spectacles sous les étoiles. Charlie, tu ne pouvais pas rêver mieux. Tu ne pouvais pas espérer mieux. Mais il s’est tiré. Il s’est tiré, mais répond toujours à l’aide à ses appels. Il s’est tiré, mais il n’a suffi que d’un message pour qu’il débarque chez elle au beau milieu de la nuit. Que d’un message, pour qu’il montre qu’en réalité, il tient toujours à elle. Qu’ils tiennent toujours profondément l’un à l’autre. Parce qu’ils n’ont pas grand-chose en commun, à première vue, tous les deux, mais ils sont entrés en collision. Ils se sont trouvés, l’un comme l’autre, comme une évidence. Comme un signe du destin. Ils se sont trouvés, alchimie naissante, couple immédiat. T’avais jamais ressenti ça pour un homme auparavant, Adriana. A tes yeux, il était le plus beau, l’homme parfait, à l’humour déjanté et au cœur gros comme le monde. T’avais jamais ressenti ça pour un homme auparavant, mais il faut croire que chaque fois que tu aimes, la relation se détériore. Le rire qui vole aux éclats au beau milieu de la nuit, en l’entendant, et une main contre sa bouche, elle reprend rapidement. - Entre, avant que tous les voisins soient réveillés. Elle ne comprend pas pourquoi elle a envoyé ce message. Pourquoi elle n’a pas pu s’en empêcher. Pourquoi elle n’a pas pu se retenir. Et pourquoi à lui, surtout. Pourquoi est-ce qu’il reste dans ses pensées, ainsi. Pourquoi est-ce qu’elle ne parvient pas à s’en détacher. T’as vécu l’horreur, Adi, t’as vécu l’enfer. T’as déjà perdu celle qui devait être l’amour de ta vie. L’absence de Charlie ne devrait pas autant se faire sentir. Mais il s’est envolé, l’espoir du nouveau départ. La petite étincelle, planquée dans son cœur, qui pouvait lui laisser croire qu’ils auraient peut-être un avenir tous les deux. - Bien sûr que non, ça ne m’embête pas… C’est plutôt à moi de te demander ça… Je te fais venir en pleine nuit, désolée… Sourire un brin gêné, l’habitude d’obtenir ce qu’elle veut, mais ils ne sont plus ensemble. Ils ne sont plus ensemble et elle n’a pas le droit de le faire venir ici. De le faire venir sans aucune raison apparente. Attrapant la bouteille comme une véritable sommelière, elle rempli les réceptacles du plus beau des liquides, en tendant son verre à Charlie. - Oh, tu sais, le sommeil et moi… Nous ne sommes pas vraiment amis… Mais je suis contente que tu ailles bien. La sincérité transparaît dans son regard. Elle est heureuse, vraiment, pour lui. Parce qu’il compte et comptera toujours pour elle. Elle est heureuse, même si une partie d’elle aurait préféré qu’il aille bien à ses côtés plutôt que sans elle.

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Lun 22 Juin - 21:36
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Charlie & Adriana


Allez, Adi, viens. Prends ma main et suis-moi. On refait le monde si tu veux. En pleine nuit si tu veux. Même si ça me déchire de l'intérieur de t'voir là. Même si ça me fait suffoquer de savoir que ça a pas marché. Pourquoi ça a pas fonctionné déjà ? Parce que j'aurais jamais pu te rendre heureuse. J'en aurais été incapable, parce que j'suis pas heureux moi-même. J'suis qu'un gouffre de larmes et de chagrin et j't'aurais emportée avec moi si t'étais restée. Mais ça, t'en sais rien. Et t'en sauras jamais rien. Sur ses recommandations, il pénètre à l'intérieur de l'appartement, s'y immisce tel un insecte se faufilant dans une plaie béante pour se nourrir de ses tissus morts, puis de ceux qui sont encore sains et qui ont été épargnés, jusque là, par la morsure de l'infection. La porte refermée, il est en ces lieux comme chez lui, chaque pan de mur recelant un vieux souvenir, perdu jusque là dans les tréfonds de sa mémoire, mais soudainement réactivé par un regard qui traine ici et là. « Mais t'en fais pas pour ça, hein ! J'étais réveillé de toute façon. Puis cette promenade nocturne m'a fait le plus grand bien. On profite pas suffisamment de la beauté de New York en pleine nuit. » Surtout dans les beaux quartiers, où tout un chacun peut déambuler librement sans craindre de se faire agresser par un individu encapuchonné. Mais j'ai surtout pas envie que tu culpabilises, Adi. Parce que j'ai vraiment envie d'être là, t'imagines même pas à quel point. Ça réparera jamais tout ce qui s'est brisé entre nous, ça m'aidera pas à m'faire pardonner, mais peut-être que ça nous aidera à garder un lien, à pas oublier ce qui a fait qu'on s'est aimé à une époque. « Tu ne m'as jamais expliqué pourquoi tu dormais aussi mal. » Leur relation fut météorique, à tel point que Charlie ne sait que peu de choses sur elle finalement. Les nombreux mystères qu'il aurait pu résoudre à son sujet n'ont fait que s'étoffer suite à leur rupture. Lui, il n'a jamais osé creuser davantage, parce qu'il ne se sentait plus légitime de le faire, de réclamer des vérités sur un être susceptible de partager sa vie. Parce qu'il avait tout fait voler en éclats, bouts de myocarde éparpillés un peu partout, impossible à réassembler sans que l'on en devine toutes les fissures. Puis il n'avait aucune envie d'éveiller une curiosité réciproque chez elle, lui qui s'était bien gardé de lui parler de Maddie. Le drame de son existence, le point final d'un bonheur tout juste naissant, qui n'avait même pas encore eu le temps de déployer ses ailes. Sa disparition avait balayé toutes ses perspectives d'avenir comme on souffle sur la flamme au sommet d'une bougie. La bague qu'il comptait lui passer au doigt n'était finalement jamais sortie de son écrin, lui-même pris au piège dans l'un des tiroirs de sa table de nuit, plus jamais rouvert depuis le jour de l'annonce du décès, le bijou conservé telle une relique de leurs amours disparues. Il voudrait jamais avoir à raconter ça à Adi, parce qu'elle le verrait plus comme ce pauvre type un peu paumé qui a perdu sa meilleure amie dans un accident de voiture en décembre dernier. Il serait, à jamais, le veuf éploré, incapable d'ouvrir son coeur à nouveau, de peur de perdre pied, de s'engouffrer à nouveau dans le chagrin et la dépression. Plutôt se priver d'amour que de souffrir à nouveau. Aussi fort. Plutôt crever que de ressentir cette souffrance acerbe, encore. « Il y a quelque chose qui pourrait t'aider à trouver le sommeil plus facilement ? Je peux peut-être t'aider ? Il paraît que je raconte très bien les histoires, sans vouloir me vanter ! » Le minimum syndical pour un prof de littérature, mais à toi, j'voudrais surtout raconter des histoires à propos de nous, des histoires où j'viendrais te sauver du grand méchant loup, où je t'arracherais à tous ces cauchemars qui agitent chacune de tes nuits. Une histoire qui s'finit bien, sur un "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants", un bonheur qui ne prendrait jamais fin.
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Sam 4 Juil - 18:48
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Les songes, la mémoire qui lui joue des tours, qui ne semble pas vouloir tirer un trait sur Charlie, sur lui, sur eux. La mémoire qui s’amuse d’elle, qui lui rappelle, encore et encore, quel homme génial elle a perdu. Quel homme génial s’est détourné d’elle. Elle ne le méritait pas. Elle ne méritait pas un homme comme lui. Ne l’a jamais mérité. Parce qu’il savait voir le meilleur de toi sans jamais imaginer le pire. Parce qu’il ne se formalisait pas de tes airs un peu snobs, de tes manicures trop bien faites, de tes caprices de princesse privilégiée. Parce qu’il t’a aidé à apprendre la vie quand c’était ce dont t’avais besoin. Quand t’essayais de te trouver, de devenir meilleure, de devenir quelqu’un de bien. Charlie, il a été cette main tendue, cet amour inespéré venu la consoler, lui offrir tout ce qu’elle désirait. Rien de matériel, rien de superficiel. Juste une présence. Juste une épaule. Juste quelque chose de vrai, de sain, à l’opposé du premier amour découvert. Il a été le second, dans ton cœur, Adi, mais pas des moindres. Il a été le second, dans ton cœur, mais il a su s’imposer comme jamais tu n'aurais pu l’imaginer. Et malgré la rupture, malgré l’absence, il reste d’une incroyable gentillesse, d’une douceur des plus parfaites. Il reste le même homme bienveillant qu’elle s’est surprise à aimer. Celui capable de tout pour elle, dans la plus grande des simplicités. Avec lui, elle se sent bien à nouveau. Avec lui, elle se sent vivante à nouveau. Plus vivante que depuis des mois. Le sourire qui ne s’efface pas, quand il tente de la rassurer, quand il tente de lui expliquer qu’il a apprécié cette balade nocturne. Tu te sens pourtant incapable d’en dire plus. Incapable de lui dire la vérité. Incapable de lui avouer ce qui te fait si mal. Incapable de lui parler de la secte. De ce premier amour transformé en échec. - Oh tu sais, je ne saurai pas vraiment quoi dire. J’ai du mal à dormir depuis assez longtemps, c’est comme… Des terreurs nocturnes… S’en est. Ce sont des terreurs nocturnes. Et il était le seul capable de l’apaiser, capable de la faire tomber dans les bras de Morphée. Le seul. Elle se demande, souvent, pourquoi est-ce qu’il tient autant à elle. Pourquoi est-ce qu’il tente, toujours, de tout faire pour l’aider, pour qu’elle se sente bien. Tu t’en veux, un peu, de ne pas être capable d’en faire autant pour lui. De ne pas avoir su être celle qu’il lui fallait, être à la hauteur de ses espérances. Et tu te poses des questions, tu réalises que tu n’aurais jamais pu lui convenir, ni avant, ni à présent. - Déjà, tu es là… Je ne sais même pas comment te remercier pour ça… Tu m’aides beaucoup.  Ses lèvres rosées trempent de nouveau dans son verre de vin, le regard ne se détachant pas du sien. - Mais toi, alors, je veux tout savoir… Qu’est-ce que j’ai manqué, dans ta vie… ? Tu meurs d’envie de savoir, Adi, mais une partie de toi a peur. Peur de ce qu’il pourrait lui raconter. Et s’il parlait d’une femme ? Et s’il évoquait une autre femme ? Et s’il était passé à autre chose ? S’il ne te voyait plus que comme une amie ?

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Ven 24 Juil - 19:36
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Charlie & Adriana


Il la comprend, même s'il n'a pas la moindre idée du mal qui la ronge. Sans doute une souffrance semblable à la sienne, ancrée si profondément dans l'âme, lancinante, tordant les boyaux dans une sombre agonie, déchirant le cœur et l'esprit depuis si longtemps qu'il devient difficile de se souvenir de la signification de l'apaisement. Adriana, elle a toujours semblé avoir été pétrie dans une souffrance si intense que Charlie s'est bien trop reconnu en elle, dès les premiers instants, dès les premières paroles échangées, dès les premiers regards. Charlie n'ayant connu pratiquement que la tristesse et la langueur, il ne peut que la reconnaître dès qu'elle s'immisce dans le fond des rétines d'une personne qui les subit depuis suffisamment longtemps pour avoir vu son être s'en retrouver grandement métamorphosé. Ça a été le cas avec Adriana. Et c'est précisément parce qu'il a vu dans ses opales cette sorte de reflet trop familier qu'il a pris peur. Peur de la maintenir prisonnière de sa propre souffrance, se suppléant à la sienne. Il n'avait pas envie qu'elle porte son fardeau, alors qu'elle devait visiblement supporter le sien au quotidien. Comment aurait-il pu lui infliger ça en plus ?

- Je comprends, je sais ce que c'est.

Il ne compte plus le nombre de fois où il a été réveillé, en pleine nuit, par la sensation répugnante de la main de son oncle se promenant allègrement sur sa peau, comme s'il lui appartenait encore, comme s'il n'était pas mort, la boîte crânienne explosée au pied de son immeuble.

- Je n'ai jamais trop osé t'interroger à ce sujet pour ne pas te brusquer mais sache que si tu as envie d'en parler, je suis là.

Une certitude qu'il énonce en posant délicatement sa main sur la sienne, comme pour donner plus de poids à cette promesse nocturne.

- Tu n'as pas à me remercier, ça me fait plaisir.

Il veut pas lui laisser le sentiment d'être un fardeau pour lui, car ce n'est absolument pas le cas. Elle ne l'a jamais été. Elle aurait même pu être le phare illuminant ses nuits, alors qu'il traverse une mer agitée depuis bien trop longtemps déjà, mais elle n'est pas arrivée au moment le plus opportun dans sa vie, à l'instant où il aurait pu l'accueillir à bras ouverts, son cœur qui n'aurait été gonflé que par une insatiable soif de bonheur.

Mais Charlie ne peut pas être heureux.
Il ne l'a jamais été.
Et quoi qu'il fasse, il emporte toujours ses proches dans les abysses avec lui.


Doucement, il retire sa main de la sienne alors qu'elle lui demande ce qu'elle a manqué dans sa vie. Rien de glorieux, c'est certain. Rien dont il soit très fier, rien qu'il juge nécessaire de raconter parce qu'il n'en voit pas l'intérêt, n'a pas envie d'étaler ses échecs face à elle.

- Oh Tu sais... Rien de très palpitant. L'un de mes élèves a trouvé judicieux de mettre le feu à l'un des rideaux de la classe la semaine dernière. Qui aurait pu croire que le métier de prof pouvait s'avérer aussi dangereux ?

Il lui raconte cette anecdote pour ne pas avoir à lui avouer qu'il ne se passe rien de positif dans sa vie, que tout est toujours aussi sombre depuis la mort de Maddie et que malgré ses efforts pour se sortir du gouffre, il finit toujours par échouer, par dégringoler, son corps frêle heurtant brutalement les parois d'une falaise se délectant de sa chute.

- Sinon, côté cœur, il y a du nouveau pour toi ? qu'il s'enquiert sur un ton faussement innocent, dans l'unique but de changer de sujet, de ne pas avoir à s'étendre trop longtemps sur son existence bien vide.

- Tu as trouvé ton prince charmant ?

Il essaye de se montrer sincèrement intéressé et parfaitement neutre alors qu'il ne l'est pas le moins du monde. La simple idée qu'elle puisse lui répondre que oui, elle a trouvé quelqu'un pour le remplacer, quelqu'un de bien mieux, de moins torturé, de plus solaire, ça lui fout un putain de pincement au cœur. Il a le myocarde qui s'affole en s'imaginant qu'elle ait pu tourner la page alors que lui, il bloque sur le premier mot du chapitre depuis des mois. Mais en même temps, il l'adore, Adriana. Il veut que son bonheur. Elle le mérite. Ça se voit qu'elle a souffert, qu'elle est meurtrie au fond d'elle, et qu'elle devrait juste avoir la chance de rencontrer quelqu'un qui puisse prendre soin d'elle, quelqu'un d'autre que Charlie. Il peut que lui souhaiter tout ça, même si ça implique de renoncer à elle définitivement.

- Ou.. Ta princesse charmante, peut-être ?

Peu importe l'identité de la personne qui s'installera bien au chaud dans son cœur, tout ce qu'il veut, c'est qu'elle soit comblée.
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Jeu 6 Aoû - 20:25
sometimes you picture me, i'm walking too far ahead, you're calling to me, i can't hear what you've said, then you say, go slow, and i fall behind the second hand unwinds. -- @Charlie Moreno

La sensation d’être un livre ouvert, aux côtés de Charlie. De n’être qu’un cœur libre, prêt à être saisi, prêt à être analyser, parce qu’elle ne sait se camoufler, parce qu’elle ne sait faire semblant. Parce que Charlie, il est bien trop près de son âme, bien trop près de son être. Il la connait sans savoir ce qu’elle a pu affronter. Il la connait sans avoir les réponses aux questions posées. C’est quelque chose que t’as toujours apprécié, chez lui, Adi, cette sensation de ne pas avoir à parler pour être comprise, là où, autrefois, tu ne t’arrêtais pas. Quand t’étais encore cette fille, étincelante, écrasante, vers qui la vie semblait se tourner. Aujourd’hui, les mots lui manquent. Aujourd’hui, les mots se dérobent. Mais les regards, avec Charlie, ils sont bien plus, ils valent bien plus. Les mots n’ont plus de sens, ils ne servent plus et deviennent superflus. La réaction de son ancien petit-ami est douce, plus douce encore que tout ce qu’elle pouvait imaginer. Il se montre présent, éternellement bienveillant et prévenant, avec elle. Il se comporte comme si, au fond, ils étaient toujours en couple, tous les deux. Peut-être que c’est ce qui te manque, Adi, te retrouver de nouveau avec lui. Cette vie que tu partageais, toujours fourrée dans son appartement. Peut-être qu’il te manque parce qu’à ses côtés, t’approchais le bonheur, parce qu’à ses côtés, tu te sentais plus en sécurité. - Je suis obligée de te remercier de venir me sauver, enfin… Sourire malicieux, bien qu’elle pense le moindre de ses mots. Le cœur se réchauffe déjà, en sa simple présence. Le cœur se réchauffe déjà, parce qu’il est là, parce qu’il lui tient la main. Une main qu’elle ne voudrait jamais lâcher. Une main qu’elle ne voudrait jamais quitter. Comme lui. Comme lui, qu’elle aimerait pouvoir garder, présent dans sa vie. - Tu crois que… Que tu peux rester ? Tu ne parleras peut-être pas de tes cauchemars, Adi, mais avec lui, tu pourras les oublier. Enfin. Comme un moment de répit. Comme un moment de pause dans ton malheur. Juste lui. Se concentrer sur lui. Être avec lui. Penser à lui. A ce qu’elle a manqué, depuis qu’elle ne fait plus réellement partie de sa vie. D’abord quelques mots sur son métier, métier qui le passionne, métier qu’elle admire. Quelques mots qui font naître un sourire, un véritable, sur ses lèvres. Avant d’entendre sa question suivante. Ses questions suivantes. Fatales. T’es presque mal à l’aise, à l’idée d’évoquer ton cœur avec lui, Adi, parce que t’as cette peur que le sien soit déjà complètement guéri. - Non. Pas depuis toi. Et je n’en ai pas envie. Petit sourire, faible, mais sincère, parce que son prince charmant, c’était lui. Parce que ce qu’elle voulait, c’était lui. Mais il est parti. - Et… de ton côté? T’espères son bonheur, mais tu ne peux l’imaginer avec quelqu’un d’autre que toi. T’espères son bonheur, mais t’aurais préféré en être la cause.

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Mer 12 Aoû - 15:37
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let me into your heart ;
Charlie & Adriana


Ca lui fait bizarre d’être ici, à nouveau, à ses côtés, lui tenant la main, comme si rien n’avait changé. Pourtant, beaucoup de bouleversements ont secoué la vie de Charlie ces dernières semaines, lui rappelant à quel point il est malheureux et déchiré depuis la mort de Maddie. Il a pas fait son deuil, il a jamais été capable de le faire, parce qu’il a trop cumulé les blessures encore suintantes de pus. Il a jamais su comment tourner la page, comment reconstruire de nouvelles fondations sur des ruines instables. Personne a jamais pris la peine de lui apprendre, de l’écouter à l’époque où il en avait le plus besoin et c’est sur toutes ces maladresses et cette incapacité à affronter ses problèmes qu’il a grandi, pour devenir un adulte bien trop fragile.

- Tu n’es absolument pas obligée, non. D’ailleurs, si tu le fais encore une fois, je vais devoir te coller un bout de bande adhésive sur la bouche.

Pourquoi elle le remercierait ? Ca ne lui coûte rien d’être là, auprès d’elle. De son point de vue, c’est même la moindre des choses, le mieux qu’il puisse faire après lui avoir infligé le désastre de leur relation, chaotique et vouée à l’échec avant même qu’elle ne commence. Il aurait préféré lui offrir autre chose, une histoire à la hauteur de ce qu’elle mérite, une histoire belle comme il a pu en lire dans les romans composant sa bibliothèque, mais il en était incapable, et sans doute l’est-il encore aujourd’hui. Trop brisé, le coeur bousillé, piétiné, irradié jusqu’à son noyau, en putréfaction depuis trop longtemps pour être en mesure de laisser y naître un amour capable de surplomber la dépression.

- Si ça peut t’aider… Oui, bien sûr. Ton canapé a l’air super confortable en plus.

Il rebondit légèrement dans le canapé avec cet air sérieux digne de l’expert en meubles de salon, ne laissant rien paraître du malaise qui est en train de le submerger alors qu’il se demande si c’est réellement une bonne chose pour lui de passer la nuit ici, dans l’appartement de son ex petite amie. Il sait qu’il aurait certainement dû refuser, trouver un faux prétexte, mais comment pourrait-il l’abandonner quand elle pose des yeux comme ceux-là sur lui ? Comment pourrait-il ignorer la terreur qui la submerge dès qu’elle laisse sa tête tomber dans l’oreiller, sans que personne ne la prenne dans ses bras ? Il a toujours été trop faible face à la souffrance des autres, Charlie.

- Pourquoi ? qu’il lui demande d’une voix douce, la curiosité prenant le dessus sur la discrétion qu’il devrait pourtant lui accorder à ce sujet.

C’est qu’il a du mal à comprendre pourquoi Adi ne pourrait pas avoir envie de se remettre en couple depuis lui. Pourquoi aurait-il la moindre incidence sur cet aspect de sa vie ? Et pourtant, si elle l’a elle-même évoquée, c’est que la précision s’avère importante à ses yeux, non ? Mais pour lui, ça n’en reste pas moins improbable, car la raison pour laquelle Adriana s’est intéressée à lui reste encore bien mystérieuse, nébuleuse. D’autres hommes plus charismatiques gravitent autour d’elle et pourtant, c’est à Charlie, le pitoyable professeur de littérature, qu’elle a choisi d’accorder toute son attention. À tort. Il le sait. Il s’en veut. Mais c’est comme si elle ne parvenait pas à tourner la page, malgré tout. Pourquoi serait-il encore la source du moindre trouble dans son âme ?

- Oh tu sais, moi et le célibat, c’est une grande histoire d’amour…

Oui, elle le sait. C’est bien l’un des rares aspects de sa personnalité qu’il ne lui a jamais cachée, mais elle ignore pourquoi Charlie tient tant à rester seul, à s’éloigner de toute personne qu’il serait susceptible de faire souffrir. Parce que même quand il a essayé de bien faire, il a tout gâché. Que ce soit avec Becca, Maddie ou Adriana.

Pour pas avoir à affronter son regard, il trempe ses lèvres dans son verre de vin, qu’il avait presque fini par oublier au fil des minutes écoulées. Ce silence lui permet de brasser des idées dans son esprit, des idées qui devraient lui permettre de trouver un nouveau sujet de conversation, un sujet suffisamment intéressant pour balayer définitivement celui-ci, déjà si gênant. Pourtant, c’est lui qui l’a initié. Mauvaise idée. Une mauvaise idée parmi tant d’autres.

- Si tu es fatiguée à un moment et que tu veux aller dormir, n’hésite pas à me le dire, hein. Parce que tu me connais, une fois que je commence à parler, c’est impossible de m’arrêter…

Il esquisse un sourire gêné avant d’abandonner son verre sur la table. Adi sait à quel point Charlie peut se montrer bavard, surtout quand il est mal à l’aise. Comme c’est le cas ici. Son fonctionnement n’a aucun secret pour elle, car elle l’a connu sur la réserve au moment de leur rencontre, puis complètement volubile quand il avait un verre dans le nez ou qu’il estimait qu’il y avait des blancs à combler. Et elle a toujours su s’adapter à ses manies étranges, sans jamais le juger, sans jamais l’interroger.

- Tiens, tu as des projets pour cet été..?

Il ignore si la transition est habile, mais sans doute qu’une tentative maladroite vaut mieux qu’un long silence gêné.
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Ven 11 Sep - 10:23
sometimes you picture me, i'm walking too far ahead, you're calling to me, i can't hear what you've said, then you say, go slow, and i fall behind the second hand unwinds. -- @Charlie Moreno

Comme une dose de magie venue s’apposer à sa vie. Charlie. Les songes maudits qui disparaissent immédiatement, lorsqu’il se trouve dans la pièce. Lorsqu’il se trouve à ses côtés. Le souvenir du creux de ses bras qui lui faisait tant de bien, qui l’aider à avancer, à oublier l’horreur de son passé. Elle n’est pas fière de ce qu’elle est, ni même de ce qu’elle a fait, bien moins encore de la personne qu’elle aimait, avant Charlie. Et c’est parce qu’elle a honte, terriblement honte, qu’elle garde le secret sur cette partie de sa vie. Un traumatisme dont tu ne sais te défaire, Adriana. Parce que les souvenirs sont toujours là et guide tes pas. Parce que rien de tout ce qui est arrivé ne t’était destiné et tu t’y es jetée, corps et âme. Tu t’es infligée ta propre souffrance quand d’autres étaient obligés de la subir. Le sentiment de mériter ce qui lui arrive. De mériter la peine et la peur. De mériter l’absence d’amour, la perte de Charlie. Persuadée qu’il n’aurait pas pu être heureux, avec elle. Que l’ombre sur ses épaules aurait finalement eu raison de lui aussi. Lui, qui accepte avec toute la gentillesse et la bienveillance du monde de passer une nuit chez elle. Pour elle et uniquement pour elle. Il n’a rien à gagner, mais il reste. Il reste près de toi pour te faire du bien. Pour que tu ne sois plus envahie par la peur. - Merci, vraiment merci… Et je suis désolée, je ne veux pas te faire dormir sur un canapé… Aussi confortable soit-il… Un rire qu’elle échappe parce qu’elle se sent à l’aise, avec lui, quoi qu’il advienne. - Je vais te laisser la chambre. Une volonté de prendre soin de lui, elle aussi, toujours. Et tu t’en voudrais s’il se cassait le dos sur ton canapé alors qu’il pourrait être dans un lit, dans son lit. C’est la moindre des choses, d’au moins lui apporter un minimum de confort. Le confort qu’il mérite. Ce qu’il mérite. Pas elle. Et pourtant, la conversation prend une autre tournure, soudainement. Bien plus intime, bien plus forte et chargée en émotions. Leur situation à tous les deux, depuis qu’ils ne sont plus ensemble. - Parce que… Les mots te manquent, tu peines à te justifier, pas habituée à te montrer si honnête, si entière avec quelqu’un, Adi. - J’étais bien avec toi et je ne pense pas être prête à m’ouvrir à nouveau, tu vois…  Les écumes de deux histoires catastrophiques, deux histoires passées qui ne cessent de la hanter. Blessée, profondément, par Eris. Déçue, profondément, par Charlie. Et peut-être que tout est sa faute. Peut-être qu’elle est responsable de l’échec de ses relations. - Peut-être que je devrais épouser le célibat, comme toi, alors… Un sourire mais un peu amer, le souvenir de ce qu’il y a de plus positif dans le fait d’aimer qui reste malgré tout. Qui demeure, malgré les déceptions, malgré les désillusions. Et la tentative de maintenir le cap, un cap qui semble pourtant déjà bien loin, entre eux. La distance qu’ils ne parviennent pas à maintenir, comme s’ils étaient bien trop complémentaires, bien trop fusionnels. Acquiesçant d’un signe de tête au sujet du sommeil, elle répond machinalement à sa seconde question au sujet de l’été. - Rien de spécial, je vais rester ici. J’ai du boulot dans mes associations. Et toi ? La phobie de l’étranger, désormais. Elle qui ne passait pas un seul été sans voyager. C’est la nouvelle toi, Adi, celle que t’aimes pas, celle que tu réfutes. Celle qu’il connait, lui, Charlie.

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Lun 5 Oct - 19:41
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Charlie & Adriana


Elle lui propose de rester dormir sur place, et il n’est pas tout à fait certain que ce soit une bonne idée. Après tout, Adriana est tout de même son ex, une personne pour qui il a éprouvé des sentiments sincères, même s’il ne se sentait pas prêt, au moment de leur relation, à s’investir davantage sentimentalement avec quelqu’un. Trop brisé pour être capable d’aimer de nouveau, trop cassé pour être en mesure de livrer son coeur dans toute sa pureté, sans qu’aucun fantôme de son passé ne vienne assombrir le tableau. Quand elle lui suggère d’occuper la chambre, il devrait sans doute saisir cette opportunité pour s’éclipser, rejeter poliment son offre et s’en aller sans demander son reste, mais il ne le fait pas. Parce qu’il n’a aucune idée derrière la tête, Charlie. Il n’a aucune intention malsaine, parce qu’il serait bien incapable de faire du mal à qui que ce soit, volontairement. Tout ce qu’il veut, c’est le bien d’Adriana, l’aider à passer une nuit moins tempétueuse que d’ordinaire et se racheter, en quelque sorte, pour le mal qu’il a pu lui causer autrefois. Un mal qu’il aurait préféré éviter, mais qui lui a pourtant semblé nécessaire. Comment aurait-il pu la maintenir plus longtemps prisonnière d’une relation vouée à l’échec ?

- Merci, j’apprécie grandement ton sens de l’hospitalité ! qu’il lui murmure avec ce sourire qui semble impossible à décrocher, lui qui ne peut qu’être heureux à l’idée de se trouver dans la même pièce qu’Adriana, de partager quelques instants furtifs avec elle, car c’est le signe que leur relation n’est pas complètement morcelée, anéantie.

Charlie n’a pas réduit à néant ce qu’ils avaient construit en choisissant une autre voie que celle qu’ils avaient initialement emprunté à deux, et il en est soulagé. Il espère simplement qu’Adi voit les choses avec le même regard que lui, et que l’amertume ayant suivi la rupture n’a pas fini par gâcher toutes les belles émotions qui les liaient l’un à l’autre autrefois.

- Oh, se contente-t-il d’articuler face à la réponse qu’elle vient de lui fournir, sa bouche formant un o parfait, cristallisant la surprise qui vient tout juste de le frapper à l’instant.

- Quand tu dis ça, j’ai l’impression que c’est de ma faute si tu es encore seule aujourd’hui… Je m’en veux. Je ne voulais pas… Te blesser d’une quelconque manière.

Charlie trop naïf, ou si peu confiant qu’il n’aurait jamais pu envisager que son départ puisse créer un quelconque bouleversement dans une vie. Lui qui se trouve si insignifiant qu’il estime qu’il ne pourrait manquer à personne, qu’il pourrait disparaître de la surface de la terre sans que personne ne s’en rende compte.

- Mais non, dis pas ça…

Il n’est pas certain de parvenir à trouver les mots justes pour la réconforter, alors il pose délicatement sa main sur la sienne, la presse un peu, comme pour lui signifier qu’elle n’est pas seule, et qu’il pense sincèrement ce qu’il dit.

- Tu es l’une des plus belles personnes qu’il m’ait été donné de rencontrer. Je suis certain que tu ne tarderas pas à trouver le bonheur.

Et au fond, il reste convaincu que son bonheur, ce n’est pas lui. Parce qu’il n’est jamais que l’ombre de lui-même, Charlie. Un fantôme coincé dans un tourbillon de tristesse et de langueur, incapable de se dépêtrer de toute la douleur qui le ronge.

- Je n’ai rien prévu de particulier non plus cette année… Tu veux qu’on fasse quelque chose ensemble peut-être ? Enfin, si tu en as envie, évidemment. Il n’y a aucune obligation ! qu’il tient à lui assurer, relâchant sa main pour faire en sorte qu’elle ne se sente pas oppressée, obligée de devoir passer plus que quelques heures avec lui un soir d’insomnie, au risque de finir par le regretter.
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Mar 3 Nov - 12:22
sometimes you picture me, i'm walking too far ahead, you're calling to me, i can't hear what you've said, then you say, go slow, and i fall behind the second hand unwinds. -- @Charlie Moreno

Elle est soulagée qu’il reste. Qu’il s’installe un peu plus dans sa vie, dans son atmosphère. Qu’il reprenne la place qu’a toujours été la sienne. Qu’il accepte de lui tenir la main, l’espace d’une nuit, comme pour chasser les mauvais esprits, chasser les mauvais rêves. Il est le plus beau des remèdes, Charlie. Le plus beau moyen de guérir. T’en es convaincue, depuis toujours, parce que face à lui, tu te sens différente. Parce qu’avec lui, tu te sens vivante. Il est cet air qui lui manque bien trop souvent, cette bulle de tendresse quand le monde lui semble trop étouffant, trop agressif. Dans ce monde qu’il partageait avec elle, autrefois. Qu’ils partageaient ensemble, comme deux âmes enfin trouvées. Jamais t’aurais imaginé, que c’était lui que t’attendais. Que c’était lui que t’espérais. Parce qu’il n’est pas de ton monde, Adi. Parce qu’il n’a jamais été de ton monde. Parce que tu ne fais pas non plus partie du sien. Jamais t’aurais pu imaginer tant l’attendre, tant l’aimer. C’est la moindre des choses. Qu’elle souffle, finalement. La moindre des choses pour tout ce qu’il fait pour elle. Pour tout ce qu’il continue à faire pour elle, alors qu’il n’en a pas la moindre obligation. La moindre des choses, pour l’amour qu’il semble encore lui porter, quand rien de tout ceci n’est simple. Rien de simple.
Rien, et encore moins cette discussion. Encore moins ces mots, qui tombent, comme une fatalité. Des mots touchants qui lui vont droit au cœur. Pourtant si faux, parce que t’es pas une belle personne, Adi. T’es pas la belle personne qu’il imagine connaître par cœur. T’es pas ça. Mais lui, oui. Lui mérite l’amour. Lui mérite bien mieux qu’elle, sans le moindre doute. Non, non, ce n’est pas ta faute, Charlie. Vraiment pas. C’est juste… Moi… Elle, parce qu’elle était si bien à ses côtés. Parce qu’elle était bien mieux, à ses côtés. Parce qu’elle était libérée, à ses côtés. Est-ce que c’est ça, ce sentiment magique ? Celui d’un amour pur ? Celui d’un amour saint ? Ce que t’as jamais pu connaître, Adi, parce que ton histoire à toi, ton amour à toi, il était bien trop compliqué. Toi, tu mérites d’être heureux. Lui, plus que n’importe qui. Plus que n’importe qui au monde.
Un bonheur qu’elle aurait aimé être capable de lui apporter. Un bonheur qu’elle imaginait avec elle. Mais loin des failles, loin des faiblesses, loin du pire. Un pire qui semble accroché à elle, à lui, comme un boulet, comme une ancre. Oui, avec plaisir… Elle lui sourit, un sourire touché, sincèrement touché. Heureuse de pouvoir passer du temps avec lui, même si elle ne le devrait peut-être pas. Tu me diras quand tu seras disponible. Parce que moi, je le suis toujours, pour toi.

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