Ça faisait quoi… une semaine gros max que mon avion avait atterris à New-York après un vol qui me semblait interminable ? À peu près oui. Ça faisait aussi, du même coup, un semaine que je vivais dans une suite d’une hôtel prestigieuse de Manhattan. Je pouvais déjà dire que c’était certain que je n’allais pas vivre tout mon séjour, aussi long qu’il pourrait être, dans cette suite et aucune autre. Je cherche depuis deux jours un endroit qui me plait et où je me vois vivre. Je n’ai pas eu de coup de cœur encore et ce n’est pas faute de n’avoir pas chercher beaucoup. J’en ai visité des appartements depuis deux jours, mais… il manquait toujours quelque chose. Ou c’était qu’il y avait quelque chose de trop. Je ne sais pas. Je sais juste que les appartements de Manhattan ne sont pas faits pour moi. J’ai vécu pendant 27 ans dans le luxe, je crois que j’ai besoin d’autre chose maintenant. Même si ça ne plait pas à mes parents, tant pis. J’ai vraiment besoin de nouveaux. Je veux vivre une vraie vie de jeune normal et ce n’est pas en vivant dans un appartement de luxe en haut d’un hôtel de luxe que ça va arriver. Je ne veux pas faire partie de l’élite new-yorkaise, je vais juste être un new-yorkais lambda. Alors j’ai étendu mes recherches à tout New-York. Ça en fait des annonces d’appartement à classer, croyez-moi. J’ai rapidement enlevé le Bronx de mes recherches. Oui je veux vivre un new-yorkais lambda, mais il y a quand même une limite. Au fil de mes recherches, j’ai appris à découvrir Brooklyn et je dois dire qu’il me plait de plus en plus ce quartier. Je me suis alors concentrée sur ce dernier et j’ai trouvé plusieurs appartements vraiment beau, qui me plaisent beaucoup. J’ai contacté plusieurs personnes pour prendre rendez-vous pour les visiter, ce qui a été vite fait. Bon… ça fait aussi beaucoup de visites de programmer. C’est comme ça qu’en une semaine de plus, j’avais déjà visité plus d’une dizaine d’appartement sans avoir de coup de cœur. Après deux semaines de vie réelle à New-York, j’en ai eu vite marre de prendre le taxi. J’avais envie d’avoir ma propre voiture, comme lorsque j’ai fait le tour de l’Angleterre. C’était tellement merveilleux que voilà je n’ai pas pu résister à m’acheter une voiture. Évidemment, j’aurais très bien pu prendre une voiture de luxe, mais… non. J’ai flashé sur une voiture rouge bien « normal » et c’est elle que j’ai choisis. Et c’était bien plaisant de pouvoir me rendre à mes dernières visites d’appartement à bord de ma propre voiture. Deux jours plus tard, j’ai parlé toute la soirée avec Anastasia du livre que je venais de terminer et qu’elle m’avait conseillé. Évidemment, notre conversation à aboutit sur d’autres sujets de conversations et c’est de cette façon que j’ai appris qu’elle avait recommencé à travailler et même le nom du lycée où elle travaillait. J’ai parlé vaguement de ce qui m’arrivait en disant que j’étais à nouveau en voyage aux États-Unis cette fois. Je lui ai même promis d’essayer de passer un 24h à New-York avant de repartir en Jordanie. Pourquoi je ne lui ai pas dit la vérité ? Simplement parce que j’avais l’intention de lui faire la surprise le lendemain en venant la retrouver à la sortie du Lycée. On n’a jamais pu se rencontrer en vrai alors je trouve que ça veut la peine se petit mensonge, non ? Je suis sûr qu’elle va adorer ma surprise.

Seize heures sonnent enfin. Ça fait déjà dix minutes que je suis garé devant la sortie de l’école et que je l’attends. Heureusement que j’ai pensé à apporter un livre – oui encore un – pour m’occuper le temps que j’allais l’attendre. Cependant, dès que je commence à voir des lycéens sortir pour rentrer chez eux, je ferme mon livre et sors de la voiture. Je m’appuie contre cette dernière souriant déjà d’amusement alors que je regarde attentivement chaque personne qui franchit le portail du lycée pour ne pas raté la personne qui m’intéresse : Anastasia. J’ai bien hâte de voir sa tête en me voyant !

@Anastasia Shepherd

Appuyé contre ma voiture, je me retiens d’aller une clope face à tous ses lycéens. Je n’ai pas envie de leur donner une mauvaise influence bien que je n’en connaisse aucun. Déjà qu’avec ma veste de cuire et ma voiture de sport, j’attire leur regard si en plus je devais fumer, je leur donnerais l’image que c’est cool de fumer alors que c’est loin d’être le cas. Je crois que je fume plus pour faire chier mon père puisque la religion l’interdit et blablabla. Je suis l’enfant rebel comme les médias me surnomment. Je bois, je fume, je suis tatoué, je me laisse au plaisir de la chair, bref je fais tout ce qui est interdit par la religion. Sauf manger du porc. Pourquoi ? Bonne question. Et j’ai aucune réponse à donner. Je n’en mange juste pas. Par habitude ? Surement. De toute façon, je préfère le poulet. Faut bien que je respecte un peu ma religion puisque je l’aime tout de même. Je la trouve juste un peu… vieillot pour notre époque. Sérieux, on ne peut pas boire alors que tout le monde boit et que, nous musulmans, on fume de la chichas ? Où est la logique dans tout ça ? En tout cas, je décide moi-même de mes interdits et ce que j’ai le droit de faire, comme aimer les gars. En plus, comme si tout ça n’était pas déjà important, je n’ai pas envie de sentir le tabacs froid la première fois que je rencontre Anastasia en vrai. Je veux lui faire bonne impression même ici, en vrai. Loin de nos claviers où juste nos mots et quelques photos rejoins l’autre.

Je ne peux m’empêcher de rigoler doucement lorsque je vois mon amie se bousculer avec un étudiant alors qu’elle était plongée dans la lecture de son bouquin. Je l’imaginais bien comme ça, maladroite et dans ses pensées. Je vois ensuite son regard se poser sur ma voiture et moi. Mon sourire en coin s’agrandit un peu plus alors que je redresse mon dos sans la quitter des yeux. Ce sont ses paroles qui me font rigoler cette fois-ci. Je ne pensais pas la mettre dans cette état, de la faire perdre ses moyens en venant la voir par surprise.

- En chair et en os ! C’est le but d’une surprise oui.

Je parle avec beaucoup d’amusement puisqu’elle ne m’a pas habitué à ce genre de discours perdu. Elle m’a habitué à de belles phrases complexe et pleines de sens. Là… elle n’a finit aucune phrase, ce qui est plutôt comique. Je la réceptionne dans mes bras pour la serrer tout contre moi aussi.

- J’en suis heureux aussi. Je te l’avais dit qu’il était vraiment trop bon, non ?! Les prochains titres que je vais te proposer et te parler vont être plus surnaturel, je suis parti là-dessus depuis deux semaines. J’sais pas pourquoi, mais voilà !

J’hausse les épaules à mes paroles comme si ce n’était rien. Après tout, je suis comme ça moi. Je passe d’un genre à l’autre sans de raison, juste parce qu’un livre à attirer mon attention. La plupart du temps, c’est comme ça que je choisis mes prochaines lectures. Je trouve ainsi de vraie perle comme je tombe sur des ratés, mais c’est amusant de le découvrir au fur et à mesure.