il est beaucoup trop tôt pour se faire convoquer, beaucoup trop tôt pour faire face à son patron mais, surtout.. colocataire. becca n'a même pas eu le temps de lui souhaiter une bonne journée, de partager une tasse de café. entre l'absence de son colocataire et celle de son frère, becca à parfois l'impression de vivre seule dans ce grand appartement. mais, bon elle va pas commencer à se plaindre, au moins elle peut regarder ce qu'elle veut à la télévision sans devoir se justifier de regarder encore et encore la même chose. becca quitte donc rapidement son labo, tout en s'assurant de ne rien oublier à son départ -faudrait pas qu'elle détruise des analyses par manque d'attention.- elle n'est pas vraiment stressée bien qu'elle se demande pourquoi est-ce que isaie à besoin de la voir au plus vite.. est-ce qu'elle a encore fait une connerie ? une mauvaise blague ? aucun doute, c'est surement le vieux de l'accueil. après quelques minutes à marcher dans les couloirs, elle arrive rapidement devant le bureau et frappe à la porte.

comment est-ce qu'elle est censée rester sérieuse deux minutes ? surtout elle. becca s'installe rapidement face à son patron. -situation trop tentante pour ne pas en profiter- « docteur keane, tu devrais m'appeler comme ça aussi à la maison. » qu'elle balance un sourire aux lèvres dans l'unique but de le taquiner. pourtant le regard sérieux et insistant de son colocataire la pousse à se redresser rapidement sur son siège. « un café c'est parfait. » parce qu'elle a besoin de force pour cette conversation, de plus en plus inquiète pour son poste désormais. « ce regard est.. inquiétant, quoi qu'il a pu dire c'est faux, je me moquais uniquement de la couleur de cheveux de sa femme. » en tout cas, elle ne risque pas de le manquer à la sortie. « mais, il m'a dit que je ressemblais à une petite patate. » donc la remarque était justifier à ses yeux. et devant l'incompréhension.. elle constate que son colocataire n'est pas au courant. « oh, c'est pas du tout le sujet hein.. pardon je vous écoute monsieur mihigo. » une bonne gorgée de café pour éviter de la faire parler encore un peu plus. ce rendez-vous qui s'avère déjà être le plus long de toute sa vie.

heureusement pour elle. c'est dans sa nature après tout, de toujours taquiner, parfois de lancer des piques. becca doit certainement tenir tout ça de sa propre mère, cependant contrairement à elle toujours avec le sens de l'humour -enfin souvent.- elle est bien contente finalement d'avoir une relation qui ressemble bien plus à de l'amitié avec son collègue plutôt qu'une relation professionnelle. au moins il la comprend, la connait assez bien pour savoir que dans le fond elle ne cherche pas les problèmes, par contre le vieux de l'accueil.. elle n'en est pas certaine. « tu me sauves la vie. » qu'elle lui balance en n'hésitant pas à lui faire un clin d’œil. elle a beau être rassurée de savoir que ça ne la concerne pas, becca tente tout de même de faire un effort sur son "comportement". la dernière chose qu'elle désire réellement c'est d'attirer des problèmes à son colocataire, qu'on lui reproche d'être un peu trop "proche" de la légiste. parce qu'elle connait assez bien ce milieu pour savoir que les gens parlent.. parfois un peu trop. « j'ai du m'occuper une fois d'une de ses affaires.. il est particulier. » et elle roule des yeux quand elle pense à lui becca. c'est un phénomène, peut-être pas forcément dans le bon sens du terme. mais, becca passe une bonne partie de sa journée dans son labo, entre des dossiers ou des analyses, parfois même des preuves ou un corps. elle n'a pas trop le temps de s'occuper des affaires privées des flics -sinon la pauvre n'aurait plus aucune vie- « il n'a jamais été désobligeant avec moi mais, je l'ai déjà entendu plusieurs fois faire des remarques sexistes aux femmes du postes et même sur la couleur de peau de certains collègues mais, toujours pour "rire" selon ses propres termes. » et becca n'hésite pas à placer le mot rire entre des guillemets qu'elle vient fortement exagérer avec ses propres doigts. heureusement pour lui d'ailleurs qu'il n'a jamais osé lui dire quoi que ce soit, boulot ou pas becca n'aurait pas hésité une seule seconde à lui foutre un pain. ou pire.. elle en aurait parlée avec son jumeau et il aurait fait tout le boulot pour elle, c'est ça l'amour. « mais, si tu veux mon avis.. perdre des preuves me semblent peut-être un peu gros ? et je ne pense pas que McFayden aurait pu s'y prendre seul. il est pas mal apprécié par certains agents. ou bien peut-être que beaucoup trop de personnes lui font confiance qui sait. » becca voudrait dire du même genre mais, après tout elle n'en sait rien. juste que c'est tout à fait possible et c'est triste pour le monde de la police.

becca n'aimerait pas être dans ce genre de situation. comme isaie, presque au pied du mur face à tant d'incompréhension, de questions sans réponses. pour elle, il est impossible de perdre des preuves, en tout cas pas de cette façon, encore moins venant de la part d'un inspecteur pourtant si respecté et considéré comme étant quelqu'un de "professionnel". becca est persuadée qu'il y'a forcément quelqu'un d'autre, voir même un petit groupe de flics du côté de l'agent McFayden. elle n'aime pas vraiment imaginée une trahison de la part de ses collègues mais, pourtant elle est incapable d'ignorer cette petite voix dans sa tête et surtout de mentir face à son patron mais, surtout son ami. becca s'en fiche pas mal des conséquences, elle n'a jamais eu peur de personnes ce n'est pas aujourd'hui que ça risque de commencer. « je laisserais traîner mes petites oreilles pour toi. » qu'elle avoue un léger sourire en coin. becca voyage assez souvent entre les différents postes pour venir en aide aux autres médecins légistes du poste. ce ne serait pas la première fois qu'elle tomberait sur une conversation ou elle n'est pas invitée de base. le stylo face à elle que becca attrape rapidement ainsi que le bloc note de son chef, notant les différent noms et prénoms dont elle se souvienne encore. « j'espère que ça pourra faire avancer ton enquête. si je suis victime de menaces durant les prochains jours pour ma "trahison", tu te feras pardonner avec un resto. » le mot trahison qu'elle vient accentuer bien que cette idée ne l'inquiète pas spécialement. becca sait simplement que les nouvelles vont vite, que les murs ont des oreilles. qui sait que l'agent McFayden possède lui aussi des taupes dans le service, d'autres racistes et sexistes comme lui.. « tu as su avoir des informations de la part des agents d'autres quartier ? et si tu veux mon avis.. il ne serait pas difficile pour lui de recruter de jeunes flics. tu sais bien à quel point il est facile de manipuler plus faible dans ce genre de service, surtout pour quelqu'un d'influent. » c'est sans aucun doute sur cette piste qu'elle commencerait becca mais, après tout ce n'est pas son domaine. elle est uniquement là pour récolter des preuves et faire avancer des enquêtes mais, pour jouer au détective.