Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? Putain… Vous connaissez la citation la violence ne résout rien ? Ben moi j’y crois pas trop à ça : en fait, depuis le début de mon existence, la violence m’a toujours aidé à résoudre toutes les situations. J’aimerai commencer à pouvoir considérer de nouvelles options que la violence, mais c’est pas évident d’opter pour un nouveau système… Alors forcément, ça m’attire pas mal d’ennuis cette agressivité, ça serait donc ça, mon plus gros problème à l’heure actuelle.

Une addiction à déclarer ? (Le café et les réseaux sociaux comptent aussi bien entendu on est là pour être honnêtes). Classiquement, je pourrais vous répondre que je suis accroc à la clope et que je compte plus le nombre de fois où j’ai essayé d’arrêter de compter… Mais à la place, je vais plutôt vous parler de mon addiction à l’adrénaline. Oh ouais, j’ai besoin que ça pète autour de moi pour que je me sente bien, j’ai besoin de gueuler sur quelqu’un, de démonter du néonazi pour m’éclater. C’est stupide, mais le silence me fait peur : le silence ressemble à la mort.

Comment s’est terminé ta dernière relation ? J’ai dû la faire fuir, je crois bien. Je lui en veux pas : je suis effrayant comme mec, même ma tête fait peur, je suis au courant. Elle en a eu marre de mes conneries et elle filé… Je lui en veux pas, ça n’a pas duré longtemps de toute façon.

Le dernier texto que tu as envoyé ?C’était ça : quand tu rentreras à la maison, tu trouveras une petite surprise sur la table de la salle à manger. C’était un message à ma petite chérie que j’aime tellement … J’espère qu’elle appréciera ma surprise !  

Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ? J’essaye de pas trop en parler, parce que c’est la merde. Mon père n’était quasiment jamais là, il était marié à une autre femme que ma mère, alors il se faisait discret. Pas un mauvais bougre, mais absent pendant mon enfance, pas là pour canaliser ma colère, pas là pour me défendre de ma mère qui me battait. Elle disait que c’était sa manière à elle de m’aimer, que c’était pour m’endurcir, et moi je la croyais. Je l’aimais, même quand elle me demandait de choisir avec quelle ceinture elle allait me frapper. Des inconnus pour moi, comme le reste de ma famille qui sont pourtant un peu là, ici à New-York, c’est fou parfois le destin…

En dehors du boulot, des études, tu fais quoi ? J’ai toujours joué de la musique, c’était mon échappatoire. Je pouvais jouer seulement quand ma mère était pas là, sinon elle me frappait parce que ça faisait trop de bruit. J’ai récemment rejoins un groupe de rock, l’ancienne bassiste a quitté le pays, la place était libre, j’ai postulé, on m’a pris. À part ça, j’aime péter des dents, casser des vitres de voiture pour récupérer ce qu’il y a dedans, voler des affaires oubliés dans les vestiaires… Ouais, un passe-temps comme un autre.

Un fait peu glorieux à nous raconter ? J’aime me battre, mais je sais pas tenir debout. J’embobine tout le monde en disant que c’est ma technique secrète, je me laisse tomber au sol pour agacer l’adversaire, mais c’est faux…  J’ai un corps trop fin que j’arrive pas à muscler, j’ai pas d’armes dans les bras… Tant pis, du moment que je peux me relever, je me relève.