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It's the life that I chose / Ugo

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Dim 19 Juil - 11:46
« Je te remercie de ta confiance. » Elle soupire. « Non… c’est juste que je serais plus discrète seule. » Ils pénètrent dans la forêt et empruntent la pente qui serpente dans les collines jusqu’à un sommet. Ils se frayent ensuite un chemin à travers les lianes et les ronces. Dani avance à une allure plus vive que son collègue malgré la fatigue et la faim qui la surprennent. Au sommet, elle repose sa machette sur un rocher sur le flanc escarpé de la colline et observe la vue sur les ruines en plongée. La présence d’autres pilleurs est difficile à apercevoir à l’oeil nu et Dani tend ses jumelles pour qu’il l’assiste. Sans doute déstabilisé par son comportement hâtif et irréfléchi, il s’exécute néanmoins. Elle sent la sueur se développer sous ses mains crispées. La mâchoire tendue, les yeux étincelants, elle est prête à y aller. Elle remonte la sangle de son sac sur son épaule et sans prévenir, se met à courir. Son collègue essaie d’agripper un vêtement avant qu’elle ne soit trop loin, mais sa vision est obstruée par les arbres. Il galope à travers le chemin, de plus en plus inquiet à l’idée d’arriver trop tard et de la rater. Il parvient à l’arrêter par le bras avant de pénétrer dans l’embouchure des ruines et la plaque contre un tronc, essoufflé. « Qu’est-ce qui te prend ? C’est quoi ton plan ? » « Récupérer la statuette. » « Oui j’ai bien compris ça, en improvisant, à deux ? T'as perdu la tête ? » Elle hausse les épaules. Ils ne sont qu’à une centaine de mètres du premier pilleur, plus à l’écart, sans doute en mission d’éclairage. Dani reste plantée là contre le tronc, tenue par les poings de son collègue, fermes sur ses triceps, fixant le point où ils doivent entrer, la respiration saccadée, tenaillé par le sentiment qu’un évènement terrible va survenir s’ils ne bougent pas immédiatement. De là où ils sont, Dani ne peut pas voir les autres pilleurs, et sans doute qu’ils ne peuvent pas les voir non plus, mais elle entend les voix. Elle se campe sur ses jambes, le visage dressé et elle écoute attentivement son collègue lui énumérer toutes les raisons qui font que c’est une mauvaise idée, semble considérer toutes ses options et finalement acquiesce silencieusement. « Bon, va chercher les autres. On se retrouve ici. »

Il part quelques minutes plus tard, et dès qu’il a le dos tourné, Dani s’engouffre dans les ruines. Avec précaution, elle retient son souffle, mais rien ne se produit. Quand elle lève les yeux, Dani reprend son souffle avant de trébucher quand le choc d’un train vient cogner sa poitrine, atrophiant sa cage thoracique et arrachant le souffle de ses poumons. Ça avait du moins l’air d’un train. En réalité, c’est le talon de la main de l’éclaireur qui la frappe, et c’est la lame d’un couteau qui se plante dans son ventre. Dani toussote, le regard momentanément flou alors que sa main gauche se pose instinctivement contre son torse. Elle respire inégalement, l’oxygène poignardant son oesophage par petits coups violents. Le monde autour d’elle s’assombrit, et elle s’écroule, oblige ses yeux à rester ouverts alors qu’elle se force à se relever, ignorant les milliers de mains qui l’attirent au sol et vers les profondeurs. Elle cligne des yeux et se jette en avant. Elle rate son premier coup de poing, comme si son sens du rythme interne avait été altéré. En l’évitant aisément, il la frappe à nouveau d’un coup sec, cette fois au ventre, et la douleur est différente, plus vive. Elle perd balance en palpant son abdomen. Un liquide chaud s’écoule de ses vêtements. Son visage est ballotté de gauche à droite sous les coups comme si elle était tenue sur place par un ressort, et grâce à ça, son horloge interne commence à retrouver ses repères. Trois coup droit rapides dans l’estomac de l’homme, les mains de Dani sur ses épaules alors qu’elle force son nez à percuter son genoux, puis un coup assez puissant dans le pharynx du pilleur et elle s’agenouille sur le sol. Elle observe l’homme immobile sur le sol à ses pieds avant de baisser les yeux vers son tee-shirt en sang. La blessure n’a pas l’air profonde, elle espère qu’elle survivra assez longtemps. Elle se relève, fait un pas en arrière pour essayer de maintenir son équilibre alors que le sol semble se mouvoir sous ses pieds. Son coeur bat au rythme d’un tambour alors qu’elle s’accroupit pour reprendre son souffle. Elle ressent un malaise profond, comme le début d’une fièvre depuis les profondeurs de sa poitrine. Ses oreilles commencent à siffler et elle émet un faible gémissement, luttant contre les points blancs qui se développent devant ses yeux. Elle sent l’agonie qui lui déchire les entrailles, elle essaie de s’éloigner, courir laborieusement mais trébuche. Elle réalise qu’elle a dû perdre connaissance lorsqu’elle cligne des yeux plusieurs fois, revenant progressivement à ses sens. Sa langue est sèche, et trop grande pour sa bouche. Elle essaie respirer mais tousse. Elle entend des voix autour d’elle, qui ne semblent pas hostiles. Le temps d’ajustement nécessaire et elle peut distinguer celle de son collègue murmurer dans un environnement qui lui est inconnu, et un homme immense devant elle.

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Ven 24 Juil - 19:37


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Ça n’était pas sa journée. Pas du tout même. Le café du matin avait visiblement été agrémenté de sable et la brioche qu’il avait galeré à dégoté… piquée par un collègue.  Pourtant, tout le monde savait que dérober de la nourriture au Dr Rojas n’était pas la meilleure des idées. Lui qui avait constamment faim et devait se supplanter pour éviter des carences, s’était retrouvé avec un petit déjeuner aussi vide que la rivière asséchée qui serpentait aux abords  du camp de MSF. Deux semaines qu’ils étaient là et deux semaines qu’il n’avait pas plu. Pourtant, la jungle du Chiapas était connue pour son taux d’humidité assez haut et la saison des pluies avait débuté depuis quelques temps déjà. Ça n’était jamais bon, un manque de pluie dans de telle région bien qu’Ugo avait conscience qu’un torrent à la place de ses chaussettes le matin, n’aurait pas été dès plus plaisant. Cette région souffrait de la pénurie d’eau depuis des années déjà, les installations d’usine de Coca-Cala ayant entrainé moults coupures de rivières et de sources. Rien que d’y penser, le vénézuélien s’agaçait, sachant pertinemment que le nombre de maladies qu’ils devaient traiter en venant ici était en parti dû à ce manque d’eau et à tout ce que ça entrainait sur le quotidien des civils.

Occupé à expliquer les mesures contre la prévention de la dengue qui sévissait en ce moment dans la région, il n’entendit pas le brouhaha au fond du camp. Ce ne fut que lorsqu’un de ses collègues, un infirmier du nom de Denis, vint le chercher avec une tête qui signifiait clairement qu’il y avait plus urgent que de montrer comment fonctionnait le répulsif à moustiques, q’Ugo comprit qu’il y avait un réel soucis. Et quel soucis. Sur une civière rapidement installée, une toute jeune femme - la petite trentaine, pas plus - inconsciente présentait une plaie à l’abdomen. Un homme l’avait amené ici et avait l’air aussi paniqué que paumé.

- Il a du sang sur lui, vérifiez qu’il n’a rien. On l’emmène en chirurgie, je dois vérifier que rien n’a été touché.

Le ton était aussi professionnel que sans accro. Ugo était habitué à ce type de blessures bien que cette région du Mexique ne présentait aucun cadre dans laquelle elle aurait pu être faite : aucune présence de trafiquants, quelque soit le domaine - les drogues ayant laissé place à un trafic d’avocats depuis quelques années au grand damn des autorités -  ou de zapatistes. Il restait bien les ruines mayas et incas mais de là à ce que… Il y penserait plus tard. Enfilant blouse et gants après désinfection, il fut rapidement en place pour s’occuper de la jeune femme.

Il ne fallut que quelques minutes à Ugo pour vérifier ses organes vitaux. Rien n’avait été touché et la blessure, bien qu’impressionnante était simplement en surface. L’infection l’inquiétait plus que la plaie elle-même à vrai dire et l’inconnue fut mise sous antibiotiques (ceux ne présentant aucun risque de réactions allergiques) dès que les points de sutures furent terminés. L’urgence avait été géré et ce, en à peine une quinzaine de minutes. La journée allait peut-être s'arranger finalement !

- J’aurais besoin de parler au gars qui l’a emmené et… Oh, elle se réveille déjà. ¿ Senora ?  ¿ Me entiende ?

Le chirurgien ne pouvait être sûr de la nationalité de la jeune femme : ses traits physiques lui faisaient beaucoup penser aux femmes d’ici mais son accoutrement, plus à une jeune baroudeuse des États-Unis. Au dessus d’elle,  il riva ses yeux azurs dans les siens avant de retirer son masque pour la rassurer d’un sourire.

- Estás en el campamento de médicos sin fronteras. ¿Como estas ?


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Mar 28 Juil - 17:35
Dani n’a pas le temps de réagir à la nouveauté de son environnement que la douleur la raidit. En abaissant le regard, elle grimace en se voyant drapée de bandages immaculés, très certainement posés alors qu’elle avait perdu connaissance. Elle se laisse retomber sur la civière avec un soupire. Elle écoute et elle regarde l’inconnu. Elle ignorait que Médecins sans Frontières opérait dans cette région. Ce n’est pas son explication qui la décide à prendre parole, mais une autre considération : « Bien, gracias. Pero me duele... » Elle désigne les points de sutures du menton en évitant de trop penser à la douleur vive. Au son de sa voix, son collègue accourt immédiatement à son chevet. « Aide-moi à me relever, j’ai soif. » soupire-t-elle alors qu'elle lui tend la main et essaie de se redresser lentement, supportant le poids de son corps avec ses bras. Tout son être semble gémir en guise de protestation. Elle tire sur son haut et regarde la plaie sur son abdomen, et le bandage qui est toujours là. C’est incroyablement douloureux au touché. Elle se retourne et observe les médicaments disposés sur la table à proximité. D’accord, des antibiotiques. Et Dani secoue son visage avant de froncer les sourcils en portant instinctivement sa paume contre son abdomen et de se rallonger une nouvelle fois. Elle observe désormais le médecin en blouse de haut en bas, à la fois méfiante et reconnaissante : « C’est vous qui m’avez soignée ? »

La plupart de l’équipement du médecin est encore disposé à son chevet, l’opération a du être récente, rapide et effectuée en urgence. Elle observe les environs, les autres civières autour d'elle, et les tables dans le renfoncement de la tente. Des ustensiles de base, sans doute qu'un camp a été monté pour lutter contre l'aridité de la région. Dans son malheur, elle est sans doute mieux lotie que la plupart des locaux. Et plus les secondes passent, plus elle se sent agitée. Les autres marques sur sa peau la démangent, et elle ne peut pas se permettre d’attendre que sa blessure cicatrise pour déguerpir. Il lui semble constamment devoir faire face à des obstacles dans sa ligne de travail et jusqu’ici elle s’en est miraculeusement sortie. Les prétextes qu'elle doit trouver pour expliquer ses bleus à son entourage la fatiguent. Elle pense aux journées qu’elle devrait en théorie passer sous surveillance, à avaler des cachets, à ce qu’on la réveille et qu’on vérifie sa température au milieu de la nuit. C’est pour son bien ; il faut s’assurer qu’elle guérit correctement et qu’aucune infection ne s’installe, et pourtant elle se sent de plus en plus irritée à l’idée d’être coincée ici plus d'une journée. Elle a passé la majeure partie de sa vie à voir le monde en noir et blanc, en séparant le bon du mauvais avec autant de confiance qu’en triant l’histoire dans sa bibliothèque. Mais les deux années qui se sont écoulées sont un cours brutal et intensif en matière de relativité morale. Ses expéditions légales se sont avérées trop insignifiantes et c’est souvent avec des artéfacts dérobés qu’elle rentre aux Etats-Unis. Avec quelques remords et beaucoup d’argent.

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Lun 10 Aoû - 17:44


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À force de travailler avec MSF, Ugo sait reconnaitre les différents profils parmi les blessés. Il y a ceux touchés par la stupeur d’avoir été pris dans un accident, un attentat ou une attaque militaire. Ce sont ceux qui s’écroulent de douleur ou de tristesse en comprenant ce qu’ils ont vécu, ou encore qui restent prostrés dans leur mutisme sans oser bouger les lèvres. Et il y a ceux habitués, ceux qui ont déjà vécu des douleurs par milliers, que les seringues ou les bandages n’effraient plus. Ceux qui ont vu pire, verront bien plus encore mais continueront à se relever. Cette inconnue fait partie de ce deuxième groupe et Ugo le sait à peine a-t-elle demandé à son collègue de la relever. Malgré la grimace de douleur et les mots murmurés, le chirurgien comprend rapidement qu’elle n’est pas de ceux à vouloir rester éternellement ici, dans ce lit de fortune, à écouter les bons conseils des médecins. Non, cette fille est un électron libre et le vénézuélien est convaincu que sa blessure n’est pas due à un accident. Qu’elle en est responsable. Sa supposition sur les ruines aux alentours lui revient en tête rapidement. Non, il n’y pensera pas plus tard finalement.

- Très bon anglais

C’est assez rare dans la région pour le préciser. Autant Mexico City a un nombre incalculables de bilingues, autant le sud du Mexique, le chiapas en particulier… C’est une autre paire de manche : entre l’espagnol, le nahuatl et le  tzeltal, l’anglais n’a clairement pas sa place parmi les locaux ! Changeant de paire de gants, le regard azur rivé sur l’abdomen plié de l'inconnue, Ugo se rapproche et écarte poliment son collègue. Poliment mais avec ses 100kilos au compteur.

- C’est bien moi et si vous respectiez un peu mon taff, vous ne vous asseyiez pas aussi vite. Pouvez-vous vous rallonger s’il vous plait ? Car si vous vous mettez debout maintenant, je peux vous assurer que vous ne ferez pas trois pas sans vous écrouler vu la plaie que vous vous trimballez. Comprende?

Bon, peut-être plus de trois pas mais c'est une façon de lui expliquer que pour sa santé il vaudrait mieux qu'elle ne bouge pas. Et Ugo Rojas n'est clairement pas un professionnel a qui ont tient tête facilement. Même si, étrangement, le chirurgien est persuadé que ça va être le cas à cet instant.

- J'ai besoin de votre identité, pour le registre. Ainsi que... le comment du pourquoi de cette blessure, pour avertir les autorités s'il y a un risque d'attaques dans la région.


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Jeu 13 Aoû - 14:05
Depuis que son travail a pris des tournures illégales, Dani se persuade n’est plus censée voir la situation de manière humaine. Ca doit se résumer à ça. Elle doit se convaincre agir comme un robot sans faille, conçue par des spécialistes de la fauche, construite en accord avec le cahier des charges et programmée à la perfection. Elle suit des instructions tellement enracinées en elle qu’elles en deviennent instinctives. Et pourtant, elle fonctionne de moins en moins comme elle est censée le faire. Elle n’est pas choquée par ce qu’elle fait mais elle en ressent un certain regret. Néanmoins, en étudiant les causes de ses actes, elle en conclut que toutes ses initiatives sont bonnes. Et elle pense à Alejandro et Nate, qu’elle veut rembourser, au point de tout entreprendre pour le faire, au péril de sa vie, même si elle sait pertinemment que s’il venait à l’apprendre, son frère en serait fou. C’est surtout là qu’est logé le remord de Dani. « Merci. » Pour les soins, pas pour l’anglais. Est-ce le moment où elle se doit préciser qu’elle a en fait la double nationalité et qu’elle est appelée ailleurs ? Il change de gants alors qu’elle le dévisage, s’efforce de le situer, essaie de reconstituer les dernières heures, et enfin, si elle doit le considérer comme une menace potentielle ou non. Il avait d’abord paru d’abord surpris, puis soulagé, et désormais soupçonneux. Tandis qu’il s’approche d’elle, Dani regarde autour d’elle, à l'affût d’oreilles indiscrètes. Si elle est contrainte de rester allonger sur cette civière, elle préfèrerait converser à voix basse, dans un murmure inaudible couvert par une radio quelconque. Elle lui obéit sans manquer de se renfrogner et d’afficher une moue qu’elle veut intimidante mais qui s’avère être boudeuse.

Elle va le laisser vérifier sa blessure quand son regard se reporte instantanément sur lui. Hors de question, pas de vérification d’identité. « Oh. Inutile d’avertir qui que ce soit, c’est tellement bête, je me suis blessée toute seule, avec... avec ma machète. » Coup d'oeil rapide vers son collègue, puis : « On randonnait dans la jungle. » Elle ne peut décidément rien lui dire, n’importe qui aurait une opinion défavorable sur ses missions, et maintenant que rien ne se passe comme prévu, son médecin, qui travaille sous cette chaleur, avec tant d’attention, attendra une explication de sa part. Elle reste quelques secondes ainsi, allongée en silence, à observer son interlocuteur jusqu’à ce qu’elle se mette à gémir de douleur, comme s’il s’étendait un désert au fond de sa gorge. Elle ferme lentement les yeux, les rouvre et cligne rapidement en réaction à la lumière. L’impression, aussi, que sa tête va exploser, grimaçant de soif. Elle pose distraitement sa main sur son bras, elle est faible et dépaysée, mais surtout, elle doit à tout prix lui donner l’impression qu’elle fait quoi que ce soit d’illégal : « Vous avez un peu d’eau ? » Éviter le sujet, c’est bien plus simple.

@Ugo Rojas

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Mar 18 Aoû - 20:14


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Il dû réfréner un fou rire en l’entendant l’explication donnée. Une machette. Un accident de… machette. Autant le prendre pour un con et lui mettre l’étiquette sur le front. Pourtant, Ugo resta de marbre, silencieux, vérifiant rapidement ses stats avant de revenir vers elle avec une bouteille d’eau fermée. Il fallait qu’elle reste ici, qu’importe ses embrouilles ou la situation chaotique dans laquelle elle s’était mise. Si elle voulait que sa blessure guérisse rapidement, que son corps ne la lui fasse pas à l’envers en lui offrant une jolie septicémie en cadeau, il fallait qu’elle reste au camp. Et s’il fallait qu’Ugo l’attache au brancard, avec des ceintures, il le ferait sans aucune source de culpabilité. Ça n’était clairement pas son acolyte, qui restait silencieux dans le coin de la tente, qui lui faisait peur.

- Buvez doucement, votre corps est épuisé alors vous allez peut-être vous étouffer avec si vous y allez trop vite.

Attrapant une chaise à côté, il la glissa sous lui et prit place, tout grand sourire.

- Faudra me donner la référence de votre machette, elle doit être au top pour entailler de cette façon et avec cette profondeur. À moins que ce soit votre ami qui vous a confondu avec un arbre. C’est vrai que vous avez une sacré ressemblance avec le merci-d'arrêter-de-vous-foutre-de-ma-gueule.

Son ton était aussi neutre que l’était son visage. Ils étaient seuls dans la tête, le dernier infirmier était sorti a moment où Ugo lui avait donné la bouteille. Si elle voulait reprendre les rênes de la situation c’était maintenant ou jamais. Car il ne fallait que quelques secondes à Rojas, pour retirer sa ceinture en cuir et lui attacher les poignets aux barreaux de fer.

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Jeu 20 Aoû - 18:24
« Merci. » Tandis qu’elle avale quelques gorgées, elle toise sa réaction. Clairement ça ne prend pas, il a même décidé de s’installer. Comme une actrice oubliant son texte, Dani se rend compte qu’elle n’a rien à dire dans son incarnation de la pauvre touriste perdue, son rôle dans cette pièce grotesque. Elle s’esclaffe presque devant le sarcasme du médecin, comme si l’idée était complètement stupide, comme si quelque chose d’aussi bête ne pourrait jamais lui arriver. Cependant, elle avait éveillé ses soupçons, ce qui était bien la dernière chose qu’elle souhaitait faire.

Elle capitule sans condition en dirigeant son regard coupable à peine voilé vers l’autre extrémité de la tente, et se met à improviser, prête à inventer les réponses au fur et à mesure, sans se soucier du risque qu’elle les oublie si on les lui reposait : « Vous avez raison… On était partis pour explorer les ruines, on est tombé sur des pilleurs. » Inutile de préciser qu'elle est la compétition. Elle trouve son mensonge désolant, ce qui est une nouveauté pour elle. Mentir est devenu si naturel qu’elle s’y adonne habituellement sans remords. Pour oublier, elle boit rapidement d’autres gorgées d’eau avant de se souvenir qu’il l’a incité à y aller doucement.

Elle n’est pas si enchantée que ça à l’idée de se retrouver seule avec lui, mais au moins elle n’a plus à se soucier d’oreilles indiscrètes. « Vous allez me dénoncer ? » Le sang de Dani se fige dans ses veines à l’idée que quelqu’un puisse déjà se trouver dans leurs chambres d'hôtel à fouiller leurs affaires, mettre la main sur son passeport.

@Ugo Rojas

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Lun 24 Aoû - 18:28


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Tomber sur des pilleurs. ça, ça semblait plus réaliste et surtout, plus sincère ! Ugo n’était pas encore certain que la jeune inconnue lui disait toute la vérité mais au moins, elle arrêtait de le prendre pour le dernier des imbéciles avec son histoire de machette magique. La voyant boire trop rapidement à son goût, il n’en fit pourtant pas la remarque, conscient que parfois, l’esprit était plus préoccupé par combler les silences plutôt que de s’expliquer sincèrement.

- Si je vous dénonce, ça sera après quelques jours de repos. Oui, jours.

Il se sentit obligé de répéter, un petit sourire sur le coin des lèvres, sachant parfaitement que la jeune femme allait rapidement réagir à la nouvelle. Elle n'avait pas l'air d'être du genre à rester statique sur un brancard, à attendre que la police du coin vienne la cueillir comme une pâquerette mais qu'importe. Si Ugo devait faire le pied de grue à son chevet pour l'empêcher de disparaitre à la même vitesse que les ruines mayas du coin, il le ferait !
Passant une main dans ses cheveux, l'air légèrement plus sérieux, il reprit aussitôt :

- Par contre j’aurais besoin de savoir à quoi ressemble ces pilleurs et si vous les avez vu partir des ruines. Vous n’imaginez pas à quel point ce lieu est important pour les communautés du coin…. Vous vous appelez comment au fait ?

Une chance sur deux qu’elle lui mente mais Ugo n’était pas à ça près. Se balader dans les ruines, ça n'était pas une activité habituelle... Surtout quand on avait une musculature comme la sienne et une envie clairement visible, de foutre le camp rapidement. Non Ugo n'était pas con mais il était médecin, pas flic.

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Sam 29 Aoû - 17:20
Sa prescription ne semble susciter en lui qu’un léger sourire. Elle acquiesce aussi vaguement que possible : oui, elle y réfléchirait, mais elle ne peut rien lui promettre. Ça ne l’enchante décidément pas de rester sous surveillance pendant plusieurs jours. Elle suppose néanmoins que c’est un risque de son métier particulier. Elle déglutit à la vague de culpabilité qui l’assaille. Elle y pense à chaque fois, à l’importance de ce patrimoine - pour les locaux, pour sa propre culture - et pourtant ça ne suffit pas à l’arrêter, même si elle se mettait à jurer que c’est la dernière fois. Elle se demande à combien de reprises elle a fait ce même voeu. Ce qu’elle aimerait savoir, c’est pourquoi elle estime que son opinion lui importe. Ce qu'elle n'aimerait pas savoir, en revanche, c'est s'il a remarqué que l'expression sur son visage à changé malgré l'effort surhumain dont elle se dote pour afficher une moue neutre.

Elle hoche ensuite lentement la tête : « Daniela. Dani… et vous ? Je dois vous appeler docteur ? » Elle baisse la voix bien qu’il n’y ait personne à côté d’eux : « Je crois que ce sont des professionnels, une organisation quelconque, et ils portent tous le même uniforme. » Elle hésite un instant avant de poursuivre puis se tourne vers l’extérieur de la tente : « Si vous me laissez partir me reposer à l’hôtel je pourrais vous envoyer les photos qu’on a prises en repérage, ça vous aidera sûrement pour les identifier et prendre contact avec les aut- » Elle s’arrête soudainement, se demande si elle en a trop dit. Bien qu’une touriste lambda aurait pu s’amuser à photographier les ruines des environs, les détails représentés sur les clichés n’ont rien de hasardeux. Elle soupire alors franchement en évitant tout contact visuel avec le médecin.

@Ugo Rojas

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Jeu 3 Sep - 9:30


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Elle est gênée. Pire, elle a l’air de vouloir fuir son regard. Ugo sait qu’elle n’est pas réellement ce qu’elle dit et que même si l’attaque est réelle, elle n’est pas aussi touriste qu’elle lui explique l’être. Les pillards, les voleurs, les chercheurs d’or et de mystère, le vénézuélien déteste ça pour des raisons évidentes : la destruction d’un patrimoine et des blessés par dizaine. Pas souvent eux, plutôt les communautés aux alentours, qui se battent pour éviter les vols avec la même colère que lorsqu’il s’agit du gouvernement. Pourtant, il reste silencieux, écoute jusqu’à ses derniers mots les explications de cette Dani. putain, elle doit avoir quoi ? 23 ans ? 25ans tout au plus ? Ça l’énerve intérieurement mais il garde son masque placide de docteur inquiet.

- Appelez moi Ugo. Les docteurs, c’est surfait ! Quant au reste…

Pas sûr qu’un seul de ses mots soient vrais, il hésite quelques secondes, se tapotant le menton du bout des doigts. S’il la laisse partir, il ne verra ni ses clichés, ni sa blessure en cicatrisation ! S’il la laisse partir, il ouvre la porte au pillage qui va suivre et à la violence sur un territoire pourtant protégé depuis des décennies.

- Ces photos pourraient m’aider, oui. Et je vous accompagnerai à votre hôtel après au moins 24h ici. Je ne vous laisse pas partir Dani. De un, ça serait contre ma déontologie, de deux, vu que vous les avez vu, ils seraient capable de vous chercher et de vouloir vous éliminer. Vu le bon boulot que j'ai fais sur votre plaie, ça m'ennuierait !

Un rire le secoue, espérant que ça suffira pour lui montrer qu'elle peut avoir confiance en lui. Ugo a beau ne pas aimer ce qu'elle semble faire dans ses ruines, c'est une gamine. Une enfant, même si elle ne serait pas très contente d'entendre ces pensées à cet instant. Il ne peut accepter de la laisser partir sans s'assurer qu'elle rentrera bien chez elle, en un morceau. Même si elle a l'air d'être une dure à cuire, Ugo en a assez vu sur les agissements des paramilitaires dans le pays pour savoir qu'ils ne rigolent pas, quand on leur passe devant.

- Ça vous convient... Dani ?

@ Invité

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Jeu 10 Sep - 0:20
Lorsque son visage retrouve l’expression impassible du médecin, Dani réalise qu’elle n’est pas encore sortie d’affaire. Sans doute qu’elle ne dupe personne. N’importe lesquels de ses compères supérieurs auraient trouvé une excuse imparable pour se faire la malle. Leah, par exemple, saurait exactement quel rôle endosser pour gagner sa confiance, user et abuser de son charme. Elle ignore à quel point il est au fait des pillages dans les environs, ou de la richesse historique du coin et qui la pousse à se jeter la tête la première sur la moindre piste. Elle apprécie néanmoins qu’il fasse l’effort de ne pas se plier à la formalité de Daniela, qui lui rappelle constamment son enfance, son adolescence, son besoin d'émancipation aussi. Que ces souvenirs la ramènent à son père, et à la manière dont il était devenu étranger, si tôt, si tant est qu’elle puisse dire l’avoir un jour connu. Elle n’a jamais décidé de se parer de ce diminutif ; il était apparu naturellement, dans la bouche de sa mère d’abord, puis son frère, Marisol aussi, et ses amis, jusqu'à devenir universel.

Elle sent sa peau se hérisser quand il insiste pour l’accompagner, et son rire, un geste qui devrait la rassurer la rend perplexe. Elle se figure que si elle attend assez longtemps et gagne sa confiance, leur conversation finirait par s’améliorer, et qu’elle trouverait les mots justes pour s’excuser et disparaître à tout jamais. Pourtant, en l’observant, alors qu’elle grimace en frôlant le bout de ses doigts contre le bandage, elle n’a plus le courage de le contredire et lui fait signe de patienter un moment pendant qu’elle se débat avec son propre corps engourdi. Enfin, après une longue inspiration, Dani se redresse sur un coude pour aller saisir avec peine le téléphone dans la poche arrière de son pantalon cargo. Sa main tremble un peu lorsqu’elle le déverrouille, elle note que l'écran est fendu. Elle le tend ensuite à Ugo pour qu’il puisse parcourir les photos à sa guise : pas les plus détaillés, pas les plus compromettantes, mais sans doute suffisamment pour qu’il comprenne la vérité, en plus des scans de documents justifiant ses recherches et des captures d'écran de cartes topographiques. Ses yeux se brouillent un peu, elle ignore si c’est la douleur, la culpabilité ou l’impression d’être sur le point de recevoir une leçon de morale comme on sermonne une gamine. « On est venus pour récupérer quelque chose. On est archéologues mais… disons qu’on n’a pas le permis officiel, pour cette fouille en tout cas. Si j’étais vous je me laisserai partir, ça risque de vous mettre en danger aussi. » Elle espère simplement qu’il saura garder ça pour lui et qu’elle n’aura pas trop de problèmes. Peut-être qu’une autre expression sur son visage saurait le dissuader d’en parler aux autorités ? Elle lui concède alors un rictus qu’elle estime ressembler à un sourire sincère.

@Ugo Rojas

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