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azul celeste (alejandro e.)

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Dim 2 Aoû - 19:48

@alejandro estrella

Souffler.
C'était la marche à suivre lorsque l'on manquait d'air, que l'on se sentait oppressé. Par les difficultés, les courants inopinés de la vie et la virulence de la fausseté. C'était comme un besoin de se retrouver qui, de nos âmes, venaient s'accaparer. Quelque chose d'automatique, de viscéral ; exempt d'explications et de complications. Le souffle se contentait d'exister. Il ne s'encombrait pas d'autorisations ou d'opinions. Il était là qu'on le veuille ou non. El hálito, le souffle ; c'est le nom que portait l'association pour laquelle Helia était bénévole depuis peu. Le concept, l'ambiance et l'essence de cette organisation avait su la toucher. Si profondément que l'endroit, pour elle, était devenu une échappatoire aux choses qu'elle ne comprenait pas et qui lui filaient entre les doigts. Ces gens, pourtant, elle ne les connaissait pas mais ça ne comptait pas vraiment. En son cœur ne résidaient que des effluves de paix et d'amour qu'elle souhaitait partager avec les autres. Peu importe d'où ils venaient, ce qu'ils étaient, ce qu'ils faisaient ; Helia éprouvait ce besoin d'aimer, de donner et de partager. Les retours, quant à eux, ne l'intéressaient pas. Ainsi, elle façonnait la femme qu'elle souhaitait devenir ; s’imprégnant des histoires de ceux qui l'entouraient et de leur expérience. Parce que oui, Helia avait parfaitement conscience qu'elle était encore aux abords de sa vie et que tout était encore à ressentir et à vivre.

Elle se sentait parfois minuscule aux côtés de certains individus. Presque ridicule tant l'expérience était une chose qui lui manquait. Mais sa soif d'apprendre lui paraissait intarissable et la curiosité qui la faisait vibrer toute entière était inépuisable. Elle s'intéressait de chaque regard et tentait de s'emplir de chaque conversation. Cet attrait pour les autres l'avait incité à apprendre la sociologie et lui avait même permis d'en obtenir un master. C'est à eux ainsi qu'aux valeurs que son père lui avaient légué qu'elle voulait consacrer son existence. Être utile, accorder son soutien et améliorer les failles de la société à son échelle. Helia rêvait beaucoup mais chacun de ces rêves se modelait selon la réalité à laquelle elle faisait face. Celle des minorités et des moins favorisés. Celle dont elle était protégée mais qu'elle pouvait améliorer grâce au privilège dans lequel elle évoluait. La brune voulait utiliser sa voix et son énergie pour ceux que l'on refusait d'écouter. Et en cela, elle a cru apercevoir une âme similaire à la sienne lorsqu'elle a rencontré Alejandro Estrella.

Pourtant ils n'avaient pas encore eu l'occasion d'échanger. La latina s'était contentée de l'observer, lui et la lumière rassurante que son aura pouvait dégager. Ils devaient encore apprendre à se connaître. Entre eux, tout était encore à faire. Toutefois, Helia se sentait à l'aise en sa présence. Il lui inspirait quelque chose d'étrangement familier. Comme si cela faisait plusieurs années qu'ils se connaissaient. La jeune femme n'avait donc aucun mal à délaisser Brooklyn en faveur du Bronx. Au contraire, elle appréciait grandement l'atmosphère qui régnait à l'association. Ça nourrissait son âme de couleurs et de chaleur ; Helia en ressortait toujours comblée, même lorsque quelques nuages venaient obscurcir cette clarté inespérée. Aujourd'hui était la date de son premier entretien avec Jan. L'impatience était de mise, bien qu'une grande part d'elle-même souhaitait répondre aux attentes qu'il pouvait avoir. Elle frappa donc à la porte de son bureau puis l'ouvra enfin lorsqu'elle reçut le feu vert du concerné. « Hola ! » dit-elle dans un sourire. Elle ne tarde d'ailleurs pas à poursuivre. « J'espère que je ne vous ai pas fait trop attendre... Comment allez-vous aujourd'hui ? » Attentive et concernée, il lui semblait important de s'assurer de son état avant d'entamer réellement leur conversation.

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Sam 8 Aoû - 8:14


azul celeste
feat @Helia Solá


Les dernières semaines n’avaient pas été simples. Le cambriolage avait réveillé des souvenirs chez Jan, le poussant à accentuer sa cadence au travail, pour ne pas y penser constamment. Les nuits étaient parfois difficiles, les cauchemars l’assaillant comme la brume matinale sur l'Empire State Building mais il ne se laissait pas abattre pour autant. Il ne voulait plus plier genou devant la panique et le passé qui tentaient à nouveau, de le transformer en papier. Alejandro avait repris des forces, du courage et plier n’était plus au programme. Alej était toujours là pour lui, l’aidait dès qu’il en faisait la demande. Mais maintenant, son meilleur ami n’était plus le seul à devoir porter sur ses épaules la difficile mission de garder debout Alejandro. Aran le maintenait à la surface, caressait sa nuque pour le détendre la nuit, lui soufflait des mots doux au creux du cou, dans l’espoir de le ramener à lui. Leone le faisait rire quand ils se voyaient, lui rappelait constamment ce qui était bon ou mauvais. Esteban, Marisol, Nate, Javier…. Iels étaient beaucoup à présents, à être à ses côtés et à ne pas vouloir le perdre. Alors Jan faisait des efforts, décidé à lever la tête qu’importe le tambourin qui fulminait dans sa poitrine lorsque les souvenirs arrivaient. Il réussirait à tenir, à ne plus avoir peur de certains bruits, de certaines personnes, de certains moments. À ne plus redevenir la victime, prostrée au sol, tremblotante sous la panique. Il réussirait à rester debout et à ne plus baisser les yeux même si ça recommençait.

Une autre chose qui le maintenait, c’était les bénévoles. Ceux et celles qui prenaient de leur temps pour l’aider dans son projet, se montrant toujours avenants et altruistes pour les jeunes en demande. l’association grandissait, le nombre de bénévoles avec et parfois, Jan se rappelait qu’il avait commencé dans un appart’ à peine plus grand que le sien et que quelques années seulement avaient suffi pour transformer l’idée en association à part entière. Oui, il en avait fait du chemin. Iels en avaient fait, main dans la main.
Relevant la tête quand on frappa à la porte du modeste bureau, il intima d’entrer à l’inconnu avant de voir le visage d’Hélia Solá. Un coup d'oeil à son téléphone lui suffit pour se rendre compte que l'heure avait tourné bien plus vite qu'il ne le pensait.

- Du tout, c’est moi qui me suis perdu dans des papiers administratifs… encore ! Mais pour une fois, ça va, je gère.

Un rire le secoua avant qu’il se lève pour lui intimer de prendre place en face. Jan et les papiers, ça n’était pas une légende qu’il avait dû mal. L’homme n’en avait jamais été très friand ou du principe même de rester assis longtemps sur une chaise. Mais il s’y habituait et remerciait aussi très souvent ses aides en comptabilité. Sans Thulani et Roman, il aurait vrillé depuis belle lurette !

Adressant un large sourire à Helia, c’était la première fois qu’il la voyait en dehors de leur 1er entretien. Rien de grandiloquent, juste quelques questions et signatures pour qu’un nouveau bénévole entre dans l’association. les formalités pour le directeur mais malgré tout, Jan se notait toujours de revenir vers le ou la bénévole quelques semaines après son arrivé, pour s’assurer que tout allait bien. Il avait moins de temps à côté, essayait de se garder quelques heures pour sa vie privée et petit à petit, déléguait plus aisément. Ça ne lui plaisait pas tout le temps mais c’était devenu vital pour lui, qu’il puisse à son tour, profiter de son existence en dehors des murs d’El Halito. Se penchant vers le petit meuble derrière lui, il en ouvrit la porte pour en sortir une tasse et...

- Tu veux quelque chose à boire ? J’ai du café, du jus… de fraise sauf si-Maya-a-tout-bu… elle a tout bu.

Une des adolescentes prises en charge venait souvent lui réclamer du jus de fraise C’était sa boisson favorite et on n'en servait pas souvent en cuisine. Trop sucré pour en boire toute la journée au goût de Jan et des bénévoles occupés à faire les repas. Pourtant, le directeur acceptait souvent de lui en servir un verre par ci par là, incapable de refuser une gourmandise - lui aussi était un palais sucré, il pouvait comprendre aisément. Il se releva, un peu rieur, avant de reprendre :

- Ou y’a de l’eau !

De l'eau, c'était bien aussi. C'était ce qui maintenait la vie.

@ Invité

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Mer 12 Aoû - 15:30
@alejandro estrella
Pour prendre ses repères, Helia aimait prendre son temps. Avec attention, elle observait les autres et son environnement ; s'attachait peut-être plus que de raison aux détails et s'appliquait à définir les différentes énergies qui l'entouraient. Malgré son train de vie et le fait que le temps devenait une denrée rare, elle tachait de ne pas trop se laisser engloutir par les responsabilités dont se composait sa vie d'adulte. Elle s'estimait toutefois chanceuse d'avoir aussi bien réussi ses études, d'avoir une petite place au Sénat, et de pouvoir bénéficier d'un quotidien aussi enrichissant. Cependant, le bénévolat était devenu une chose importante pour elle. Helia éprouvait le besoin de participer à quelque chose de beau et d'utile. L'association de Jan était une petite perle rare qu'il fallait chérir et faire grandir. C'était un honneur pour elle d'avoir été acceptée en son sein et de pouvoir améliorer, ne serait-ce qu'un peu, le quotidien de ces jeunes en détresse. Certes, Helia n'appartenait pas au même milieu mais son père a su lui apprendre à aimer sans conditions. Juste pour le plaisir de faire apparaître un sourire sur les lèvres de ceux qu'ils croisaient. C'était si peu de chose. Et cela ne coûtait absolument rien à personne de faire preuve d'un peu de gentillesse et de respect.

Comme la première fois, le mexicain l'accueillait chaleureusement en l'invitant à prendre place ; ce qu'elle fit sans se faire prier tandis qu'elle l'écoutait lui parler des joies de l'administration. Helia s'en est un peu amusée. Gentillement. Son léger rire pouvant même le confirmer. « Rassurez-vous, je pense que nous sommes plusieurs milliers, voire millions dans le même cas. » N'était-ce pas vrai ? Il était plutôt rare de croiser quelqu'un qui trouvait la paperasse ludique... C'était fastidieux et empli d'un sérieux qui pouvait en effrayer plus d'un. « Si vous avez besoin d'aide à ce niveau, n'hésitez pas. » La proposition était sincère. Au vue du métier qu'elle exerçait, l'administration était plutôt monnaie courante et une paire de mains s'avérait souvent utile. Monsieur Estrella avait un sourire communicatif. Du moins, c'est ce que trouvait la brune en observant son interlocuteur. Lorsqu'on comprenait à quel point cet homme était chaleureux, il n'était pas difficile de saisir d'où venait le succès d'El Hálito dans le quartier. Naturellement, il lui proposa à boire, mentionnant l'une des filles que l'association avait accepté d'aider. Helia fut attendrie par la manière dont Jan semblait être concerné par ceux qui venaient trouver refuge entre ces murs.

« De l'eau m'ira très bien. Merci beaucoup. » dit-elle, toujours parée de ce sourire un peu tendre et ensoleillé qui lui était propre. Elle se sentait bien ici et appréciait à sa juste valeur la modestie dont émanait ce bureau. Il aurait pu choisir un plus grand endroit avec certainement plus de cachet mais les plus grands espaces étaient dédiés aux jeunes de la communauté. Comment ne pouvait-on pas être touché par autant de bonté ? C'était presque impossible lorsqu'on savait combien Helia était inspirée par la cause humanitaire. La passion qu'elle en éprouvait était grandissante et apprendre à être au plus proche de ceux qui éprouvaient des difficultés ne faisait que lui rappeler ô combien elle était chanceuse de bénéficier d'une telle vie. Ces individus lui permettaient non seulement de se recentrer mais ils donnaient aussi un sens authentique à son existence ; quelque chose qui dépassait de loin le confort matériel et le jugement parfois cruel de la société actuelle. C'est ainsi que Jan lui avait fait forte impression malgré le fait qu'il ne semblait prendre personne de haut. Il était vrai et pour Helia, rien n'était plus important.

L'atmosphère était assurément plus détendue que celle du Sénat. Cependant, Helia ne comptait pas être moins sérieuse pour autant. L'avenir de ces gens devenait de plus en plus important à ses yeux et elle espérait pouvoir y contribuer aussi efficacement que cela lui était possible. Cette volonté, elle choisissait de l'alimenter jour après jour et ce sont des personnes comme Jan qui lui permettaient de tenir bon lorsqu'elle perdait espoir. « J'aime énormément ce que vous avez fait de cet endroit. » continua-t-elle, estimant qu'il était important qu'on le lui rappelle ; même si elle supposait que cela devait être habituel. « J'ai déjà fait du bénévolat ponctuellement mais j'avoue que c'est la première fois que je décide d'intégrer une association aussi sérieusement. » Transparente, elle avait bien conscience de sa candeur et de son jeune âge mais cela faisait un moment à présent qu'elle avait pris la décision de se tourner vers les autres. « Est-ce que vous auriez des conseils à me donner ? Peut-être même des avertissements. J'ai encore tant de choses à apprendre. » Et les études qu'elle avait pu faire ne changeraient pas cela. Le monde était bien trop immense et florissant pour qu'un bout de papier puisse l'empêcher de continuer son apprentissage. C'est sur ces pensées qu'elle but une gorgée de la tasse qu'il lui avait servi quelques instants plus tôt, déjà toute ouïe à l'idée qu'il partage avec elle un peu de son expérience.

@ Invité

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Mer 19 Aoû - 8:56


azul celeste
feat @Helia Solá


Lui servant un grand verre d’eau fraiche, il prit la fin du café pour lui - sa saveur se rapprochait plus d’un jus de chaussette ayant macéré toute la journée mais il fallait le finir. Tant pis pour ses intestins, les épices et piment du Mexique le préparaient depuis son enfance !
Helia avait un petit quelque chose de solaire dans sa façon de parler et d’évoquer sa situation. Jan l’écoutait attentivement, surpris d’apprendre que c’était sa première expérience dans le bénévolat de longue durée. Elle avait pourtant toute d’une personne aguerrie dans ce milieu, posait des questions et ne restait pas sur ses acquis. C’était agréable d’avoir la sensation que, malgré la conjoncture actuelle et les difficultés globales à travers le monde, il y avait encore des gens qui souhaitaient apprendre, aider et transformer ce qui existait.

- Rien que le fait de demander prouve que vous avez déjà compris beaucoup de choses Helia...

Combien de bénévoles restaient dans leur coin, sans oser venir poser des questions ou lui demander de l’aide sur tel ou tel sujet ? Au début de l’association, c’était une des raisons sur le refus de beaucoup de dossiers en tant que bénévoles. Jan n’avait pas confiance, n’arrivait plus à la donner facilement. Il préférait se tuer à la tâche, ne pas dormir 48h d’affilé voir même se mettre en danger vis à vis de certaines situations qui demandaient plus de connaissances spécifiques, plutôt que de donner les rênes à quelqu’un d’autre. Ça s’expliquait par son histoire, ça se comprenait par son ancienne vie qui, ici, était un mystère de plus autour de lui. Jan connaissait tout le monde mais personne ne le connaissait réellement.

Buvant une gorgée, il attrapa son carnet et nota le premier et nom d’Helia. Solá. À chaque fois, il buguait sur son nom de famille. La jeune femme lui rappelait beaucoup trop quelqu'un d'autre, par sa gentillesse, son envie de faire au mieux et surtout, sa découverte d'un monde qui n'était pas réellement le sien. Il lui était impossible de ne pas y penser, à cette ancienne existence. À Marco. À El Sol et tout ceux qu'il avait dû laisser.
La main passant dans ses cheveux bruns, il releva la tête pour la regarder fixement/

- J’aurais des conseils à vous donner mais d’abord, voyons comment vous vous sentez vous. Des situations ont-elle été plus stressantes que d’autres ? Est-ce que des jeunes ont été un peu compliqué avec vous ou à se rebeller parce que vous étiez nouvelle - et assez proche de leur age ou…. Est-ce que des activités vous plaisent plus que d'autres ? J'n'ai aucune doute sur votre franchise donc... N'hésitez pas. C'est aussi comme ça que je fais évoluer mon travail ici !

C’était elle qui comptait avant lui et ses conseils. Elle et ses sensations dans El Halito. Helia pouvait apprendre tout ce que Jan lui donnerait mais sans s’assurer avant de ce qu'elle ressentait à travers son bénévolat ici, Jan parlerait dans le vide. Il avait besoin de la connaitre mieux pour la guider convenablement.

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Mar 25 Aoû - 18:17
@alejandro estrella
Helia était volontaire mais elle manquait cruellement d'expérience. À vingt-trois ans, à peine, que sait-on de la vie de toute manière ? Elle avait des choses à découvrir et d'autres à vivre. C'était ainsi. Prétendre l'inverse aurait été comme faire preuve d'une arrogance qu'elle méprisait. Depuis toujours, elle tachait de considérer les autres comme étant ses semblables. Peu importe leur âge, leur profession ou la quantité de connaissances qu'ils avaient pu engendrer au cours de leur existence. Ils étaient tous des êtres humains. Des individus faits de chair et de sang. D'émotions et de pensées. Rien ne les différenciait réellement si ce n'est que leurs opinions ; opinions qui d'ailleurs avaient été façonnées par la morale et les exigences de la société. En connaissance de cause, la brune s'était toutefois surprise à trouver l'Humanité fascinante ; au-delà de son horreur et de ses complexités déconcertantes, il était important pour elle d'entrevoir d'autres lumières et de les créer elle-même si elle en éprouvait le besoin. Dans le cœur d'Helia, il n'existait pas de blanc ou de noir mais plutôt une multitude de couleurs qui se perdaient en plusieurs millions de nuances différentes. L'enrichissement était donc inépuisable ; tout comme cette essence de vie qui secouait l'univers tout entier depuis des millénaires.

Elle se désaltérait un peu alors que Jan lui accordait une réponse rassurante. Helia ne savait pas encore si c'était pour la mettre à l'aise, pour lui faire plaisir ou si c'était sincère. Dans tous les cas, cela faisait effet et avait au moins le mérite d'apaiser les quelques troubles imperceptibles qui l'habitaient. Avec le temps, elle espérait pouvoir se rapprocher de cet homme qui lui était encore inconnu pour le moment. Jan lui donnait l'envie d'en savoir plus sur son histoire, ce qui avait pu le façonner et lui donner ces élans de bienveillance. Cependant, elle refusait de se montrer trop intrusive malgré les démangeaisons que lui donnait sa curiosité légendaire. Il faut dire que c'est ce qui la caractérisait : son envie de bien faire, cette attention perpétuelle dont elle débordait et qui, parfois, pouvait sembler déplacée. Certes, elle n'était pas méchante pour un sou mais elle avait bien conscience que certaines âmes étaient plus pudiques que d'autres. Et tout en contradiction, la sienne en faisait partie. Il lui était plus facile de questionner que de révéler. Heureusement, cela la rendait naturellement empathique à la réserve et à la discrétion.

Jan semblait avoir eu un bref instant d'absence lorsque son attention s'était porté sur un carnet. La brune tachait de garder ses impressions bancales pour elle. Après tout, peut-être qu'elle se trompait... Elle s'était donc contentée de l'observer tranquillement, la tête un peu penchée le côté avant qu'il ne finisse à nouveau par s'accaparer de son regard. Il souhaitait avoir un aperçu de son ressenti, que ce soit à propos des résidents ou de ses préférences. Elle but encore une gorgée d'eau pour le plaisir puis prit quelques instants pour rassembler ses pensées. « Je ne sais pas réellement si cela peut s'apparenter à du stress mais je tiens peut-être un peu trop à cœur de bien faire. » Non pas que ça la blessait d'une quelconque manière mais cela pouvait probablement devenir désagréable pour certaines personnes. « Je me dis que ça peut parfois paraître déplacé pour certains individus. » Tout le monde ne s'attend pas à être sauvé. Et malgré ces appréhensions, Helia avait conscience d'en faire parfois plus qu'elle ne le devrait. « J'imagine que mon âge, en effet, pourrait me décrédibiliser. Par chance, je n'ai eu aucun souci jusqu'à présent mais je vous avoue que j'y pense et j'aimerai être capable d'agir comme il se doit si l'un des résidents me fait comprendre que j'en fais trop. » dit-elle, soudainement pensive. Vouloir bien faire et bien faire étaient parfois deux choses bien différentes.

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Dim 30 Aoû - 8:30
[quote="Alejandro Estrella"]


azul celeste
feat @Helia Solá

Les premiers mots de sa réponse ne l’étonnèrent pas. Trop à coeur. Ça pourrait être tamponné sur son front, à Jan, qu’il prenait tout trop à coeur. La vie des jeunes, cette asso, le bien-être des autres, au point de s’oublier et de ne plus faire attention à sa propre existence. Il lui avait fallu des années pour accepter prendre quelques jours des congés, des années aussi pour laisser des volontaires le soulager et prendre certaines de ses activités. ll avait du mal avec le concept de respirer, de prendre du temps pour soi, de travailler sur sa propre personne avant d’aider les autres. Et pourtant, c’était encore un chantier là-haut même si au fil des mois, ça allait de mieux en mieux. Difficile, oui, mais obligatoire pour le mexicain, de faire attention à sa propre santé mentale avant de vouloir aider celle des autres.

Il eut un mince sourire en l’entendant évoquer son age et sa peu d’en faire trop et qu’un résident s’en aperçoive. Prenant quelques instants pour noter quelques mots sur sa feuille, Jan releva les yeux, les yeux plissés par son sourire toujours présent.

- Si je te dis que j’ai ouvert ma 1ère asso à 21ans et que j’avais des jeunes parfois plus vieux et aussi bien plus jeunes que ce j'avais imaginé ? J'en ai fais des bourdes et pourtant, personne ne m'en a jamais voulu.

Le nombre de fois au tout début où il faisait des erreurs sur le pli des couches quand il s’occupait de tout petit ou des heures maximum d’ouverture de l’asso ou même, des conditions d’hygiène un peu oubliées, dans le quartier de Tepito. On l’avait rappelé à l’ordre, de façon correcte et prévenante : des parents, des adultes, tout le monde voulait que el Sol continue et surtout que Jan ne perde pas la motivation. Mais il n’était ni un père, ni une mère et même si ses propres parents lui avaient appris les rudiments, ça n’était pas pareil.

- Pour te rassurer, sache qu’au début, tout le monde en fait trop. Moi le premier. On veut tellement bien faire qu’on a tendance à… voir les jeunes d’ici plus faibles ou en besoin constant. Ce n’est pas tout le temps vrai et même si ça l’était, c’est leur réalité. Et elle est aussi bien que la tienne ou la mienne, juste différente. Ça ne signifie pas que nous on doit se positionner en tant que... sauveur ou sauveuse.

Ces mots, il les avait déjà plusieurs fois utilisés. Pas de la même façon, pas avec les mêmes tournures mais les craintes d’Helia étaient celles de beaucoup d’autres bénévoles et c’était rassurant de savoir qu’u’elle se posait ces question-là. Remettant une mèche de cheveux en ordre, il reprit la parole :

- Et pourtant, pour certains ou certaines, c’est ce que nous sommes, des personnes venant les sauver. Mais ce n’est pas ton rôle Helia, ni le mien. Ici, ce qu’on fait, c’est juste être présent, et apporter ce qu’on peut apporter. De là, c’est aux jeunes venant ici de… se sauver eux-même. D’accepter, de progresser, de rester pour re-apprendre à vivre avec d’autres. Nous, nous ne mettons que les choses en place, en apportant des sujets difficiles d’accès quand on vient d’une famille monoparentales ou qu’on vit dans la rue. Mais c’est tout ce qu’on fait. On rend possible plusieurs autres réalités qui pour la plupart, étaient impossible avant d’arriver aussi. Ça ne fait pas de nous des gens qui en font trop… Ça fait de nous des gens qui partagent et qui redistribuent ce qu’on leur a donné avant.

Une façon de hacker le système, comme il disait souvent à Roman, le jeune homme qui l’aidait en comptabilité.

- Et puis… Tu verras au fil du temps que c’est souvent eux qui nous sauvent plutôt que le contraire. Quelque soit le domaine, la majorité des bénévoles d’ici en apprennent bien plus que ce qu’ils offrent en retour.




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