A quoi est-ce qu’elle s’attendait Kate ? Que ce soit si facile ? Ça n’est jamais facile. Impossible que ce soit facile. Quand elle avait ouvert l’enveloppe, fébrile, elle avait essayé de deviner intérieurement depuis combien de temps elle était enceinte. Mais rien ne lui venait. Et elle comprend pourquoi maintenant. Parce que ce n’est rien. C’est pas vrai. Un faux positif. Son cœur se serre de plus en plus alors qu’elle essaye de se concentrer sur autre chose, cuisiner. Elle qui aime cuisiner; elle qui ne prend plus jamais le temps. Elle cuisine son plat préféré à Gaspard, elle se dit que peut-être, la pilule passera mieux. Ils n’avaient jamais parler de bébé, ils n’avaient jamais évoqué le fait d’avoir un enfant. Et pourtant, elle s’était imaginé l’avoir cet enfant avec Gaspard. Voir son fiancé; son futur mari, devenir père. S’extasier sur leur enfant. Et non, ça n’arrivera pas. Kate a peur de sa réaction. Elle a peur qu’il soit déçu. Alors qu’elle coupe les oignons, elle se met à pleurer. Et elle finit par essuyer ses larmes. Bientôt, ils seront parents. Maintenant qu’ils ont imaginé, elle le veut ce bébé. Elle se sent prête. Mais est-ce que lui voudra ? Elle déglutit Kate et met la table, tremblante. Pas de messages. Elle ne l’aurait pas supporter de toutes façons, qu’il demande, qu’il s’inquiète. Elle ne l’aurait pas admis. Parce que la tristesse a prit place dans le cœur. Quand la porte s’ouvre, la brune s’avance et lentement, elle se blottit contre lui après qu’il se soit libéré de ses affaires. Elle l’embrasse avec tendresse en nouant ses bras autour du fleuriste.

— Hello sweetie, how was your day ? Demande t-elle, la voix nouée. La boule au fond de la gorge qui ne désemplit pas.

Kate ne croit pas au karma et pourtant, elle a l’impression de s’être pris une porte en pleine figure et d’être encore sonnée. Et rien ne passe que la douleur reste.

La pluie s’abat sur la grande vitrine de la boutique sans discontinuer. L’air est humide, et Gaspard a l’impression que l’eau a envahi ses vêtements pour lui geler les os. Il ne peut pas allumer le petit chauffage bancal qu’il a acheté et qui risquerait de mettre ses fleurs en péril, alors il prend son mal en patience. Il essaye d’oublier le froid, l’humidité, les clients qui ne viennent pas parce qu’il fait trop moche, le temps qui passe dans une lenteur insupportable. Il pianote sur son téléphone, consulte et reconsulte le fil de ses actualités sur les réseaux sociaux. Il erre, comme une âme en peine, se demandant pourquoi il s’obstine à rester ouvert - et puis voilà qu’une très vieille dame emmitouflée dans un ciré pousse la porte, et qu’elle l’occupe trente, quarante minutes. Elle prend des fleurs, qu’il met dans son petit chariot, elle lui fait la conversation sur le temps qui est moche et sur l’avenir qui est moche aussi. Une surdose de négativité qui l’occupe mais achève de miner le déroulement de sa journée - aussi décide-t-il de fermer boutique dès qu’elle passe le pas de la porte. Demain sera un autre jour.

Quand il passe le pas de la porte de leur appartement, il s’est réchauffé dans la voiture. L’idée de retrouver Kate lui met du baume au coeur, même si le stress du mariage qui approche et de sa mère dont les crises de folie s’intensifient de jour en jour est réel. L’odeur qui parvient à ses narines lui ouvre l’appétit.

- Hey there, il murmure, renfermant l’étreinte de ses bras autour d’elle. Elle semble contrariée, aussi frotte-t-il doucement son dos le temps de quelques secondes. It was a mess. What about yours? Are you okay?

Elle aurait voulu ne pas être là ce soir, s'échapper le temps d'un instant, ailleurs. Avec Gaspard. Sans lui, elle n'en sait rien. Elle a peur de cette future conversation, elle a peur qu'il la haïsse, que tout cela ne mène qu'à leur perte. La morosité du temps a prit place dans son coeur aussi, la pluie qui a claqué contre ses vitres n'avaient rien de réconfortant, pour une fois. Elle avait l'impression que les nuages étaient tristes en même temps qu'elle. Faire la cuisine la détend, et elle est heureuse d'avoir quelque chose qui ne la fait pas penser. Quand la porte s'ouvre, elle peut sentir le parfum de Gaspard et ça lui fait gonfler le coeur de bonheur. Un instant, avant que la conversation qu'ils doivent avoir ne lui revienne en mémoire. Elle se blottit contre lui, ses yeux qui se ferment automatiquement, elle se mord la lèvre inférieure en soufflant un instant. Comment était sa journée ? Insupportable. Elle grimace en se reculant

— « Not good. » avoue t-elle en se grattant la nuque. « And I'm not okay. »

Les larmes qui lui montent aux yeux, elle l'embrasse pour lui laisser le temps de se déshabiller, elle s'éloigne un instant, part remuer la nourriture qui est en train de cuire et elle enserre le plan de travail de ses deux mains avant de se retourner vers Gaspard quand il apparaît dans la cuisine, un doigt qui époussète la larme qui vient de rouler le long de sa joue.

— « there is... there is no baby anymore. » prononce t-elle d'une petite voix. « I would understand if you're upset, if you hate me. I just... I'm sorry. »

L’inquiétude le ronge immédiatement. Il voit la détresse dans ses yeux, la défiance dans son geste de recul. Bientôt, elle est loin de lui, et la distance entre eux le questionne. Elle n’est jamais distante comme ça, en tout cas elle ne l’a pas été depuis longtemps, depuis la dernière fois qu’ils se sont déchirés. Elle lui dit qu’elle ne va pas bien, et son corps se tend, comme si cette simple phrase venait confirmer les doutes qu’il ressent depuis un bon bout de temps, comme si elle venait officialiser quelque chose qu’il ne comprend pas tout à fait.

- What--

Il la laisse poursuivre, parce qu’elle a visiblement quelque chose à dire. Il espère de tout coeur que ce sera le boulot, que sa mauvaise journée est liée à son travail, et pas à eux, à leur relation. A leur amour. Alors que le mariage approche, sans qu’il ne sache vraiment l’expliquer, Gaspard est parfois saisi d’une frayeur étrange, étouffante.

Mais ce n’est pas le boulot, et ce n’est pas le mariage. C’est le bébé. Il plisse le front, penche un peu la tête, pas certain de comprendre. Ce matin, tout allait bien.

- What do you mean there’s no baby anymore? Did something happen? Are you hurt?

Il ne comprend pas ce qu’elle veut dire ; et le fait qu’elle s’excuse lui fait craindre le pire. A tel point qu’il ne peut s’empêcher de poser une question qu’il regrette aussitôt.

- Did you get an abortion?

Elle aurait voulu que ce soit plus simple mais Kate devrait savoir que rien ne se passe comme elle le souhaite. Elle aurait aussi voulu que Gaspard soit un brillant avocat comme il avait été capable de l’être, mais à cause de son burn out, le voilà fleuriste. Elle ne peut pas lui en vouloir éternellement. Parce qu’au fond, s’il avait continué elle ne sait pas où ils en seraient. Peut-être qu’il se serait déchiré continuellement au point d’atteindre le point de non retour. Mais non, ils en sont là, bien heureux -où presque- et quand il s’inquiète d’emblée sur l’état de santé de Kate, elle sait que c’est pour ça qu’elle l’aime parce qu’il comprend. Même avec les silences. Elle se doute qu’il ne comprend pas. Qui comprendrait. Elle s’humidifie les lèvres et s’en veut face à son ton d’incompréhension. Et puis elle avoue, le cœur serré, le cœur qui bat trop fort, trop vite dans la poitrine. Si bien qu’elle a l’impression qu’elle va tomber si elle fait un pas. Et elle aimerait se rapprocher de lui. Elle aimerait fondre dans ses bras. Mais elle est terriblement stoïque et elle a terriblement mal au cœur.

- No I’m not... well yes I am, but it’s just... I...

Les mots ne viennent pas et ça lui est insupportable. Elle serre les poings, passe une main dans ses cheveux. Et elle le regarde quand il lui pose cette question. Elle est estomaquée Kate.

- How— How could you-, demande t-elle en espérant avoir mal entendu.

Elle roule des yeux, à un mouvement de recul, déçue. Mais surtout blessée. Elle est blessée Kate qu’il ait pu penser un seul instant qu’elle serait capable de faire ça.

- How could you possibly think that I could kill our baby... how could you possibly think that I’m that kind of women. I can’t... I can’t believe it.

Et elle secoue la tête négativement. Elle n’arrive pas à se raisonner Kate.

- For your information, it was a false positive. I’m stupid. I shouldn’t have tell you. I shouldn’t have... You wouldn’t have thought that I’m a goddamn crazy.

La conversation s'emballe et s'il avait pris deux minutes pour réfléchir, il aurait vu ce drame venir. Il n'a aucune idée de la manière qu'il va pouvoir employer pour résoudre l'énormité qu'il vient de sortir, et s'en veut aussitôt. Pas qu'il se permettrait de la juger si elle avait décidé de ne pas avoir d'enfant finalement, d'ailleurs, même s'il voudrait très certainement être une partie prenante de la discussion et de la conversation. Il a simplement du mal à comprendre ce qu'elle est en train de lui expliquer. Son cerveau refuse de connecter les liens logiques. Il soupire, un peu, et lève les mains ouvertes en signe d'apaisement.

- Kate...

Un faux positif. C'est donc ça, l'explication. Il hoche la tête, le temps d'avaler l'information, le temps de se faire à l'idée que le bonheur qu'il attendait ne viendra pas.

- I'm sorry. Of course I don't think you're crazy, I just thought maybe you freaked out and decided you weren't ready. I was stupid, I'm sorry.

Il secoue la tête et tente de s'approcher pour combler la distance déçue qu'elle vient d'imposer entre eux.

- I am really, really sorry. Please forgive me.

Il se sent mal, culpabilise. Et puis, il y a la tristesse qui le frappe à l'idée que finalement, ils ne vont pas être parents - pas tout de suite, en tout cas. L'idée d'une grossesse incontrôlée était séduisante car elle n'était pas réfléchie, maintenant ils devront avoir une conversation sur le sujet avant de se décider.

- I love you...

Le coeur implose. Comment a t-il pu croire qu’elle aurait oser faire cela ? Elle qui attendait impatiemment - ou non - de porter son enfant. Elle aurait voulu que ce soit plus simple. Que ça se passe autrement. Mais non. Elle a le coeur qui pleure Kate. Mais le cerveau ne coïncide pas, elle est agacée, présentement et tout cela prend le pli sur la tristesse qu’elle ressent depuis qu’elle a ouvert cette foutue enveloppe. Et s’ils l’avaient ouvert ensemble, comment aurait-il réagi ? L’aurait-il accablé ?Y’aurait-il fallu qu’elle attende qu’il soit rentré du travail pour l’ouvrir ? Non, ça aurait été pire certainement.

— And if it wasn’t stupidness ? Maybe those words were your deepest thought, hm ?

Elle lui en veut d’avoir pensé ça, que son esprit ait été traversé par une idée de la sorte. Elle voulait, veut toujours, un enfant de lui. Comment a t-il pu penser que c’était le contraire et surtout, qu’elle aurait fait ça dans son dos. Quand il s’approche d’elle, elle ne bouge pas, les bras le long du corps, elle reste de marbre. Même si les yeux se baignent de larmes. Elle ne bouge pas, ne fait pas un pas de plus. Ne veut même plus qu’il la prenne dans ses bras, parce qu’elle serait trop faible et ce serait trop simple.

— You can tell you’re sorry, but please, next time, make sure your brain is running before you put your mouth in gear. Prononce t-elle, un sanglot dans la voix.

Et il l’aime, bien évidemment qu’il l’aime, il l’aime avec ses défauts et ses qualités, depuis plus de dix ans, ce n’est pas ça qui les brisera, ce n’est qu’une petite étape à franchir tant de retrouver la route du bonheur qu’ils semblent emprunté depuis tout ce temps. Même si elle rajoute, toute seule comme une grande, des embûches dont il n’a même pas idée. Des embûches qu’elle rajoute comme ça, parce qu’elle n’accepte pas certaines choses. Mais des embûches qu’elle ne dira jamais. Après quelques secondes d’absence, elle le regarde, clignant des paupières tellement rapidement pour laisser partir cette sensation de coeur gros qui ne veut pas partir depuis qu’elle sait.

— I love you too… murmure t-elle, but I still can’t believe that you’re capable to think that I would kill our baby…

Et les canaux lacrymaux s’activent, et elle se tourne pour ne pas lui faire face, ses larmes le long des joues.  , ses mains qui prennent appui sur le plan de travail, ses phalanges qui blanchissent tant elle appuie, si elle était dotée d’une force surhumaine, elle aurait sûrement brisé le marbre. Mais non, elle se contente d’appuyer si fort, à mesure que les larmes déferlent le long de ses joues pour s’empêcher de hurler et d’évacuer toute cette tristesse qui ne cesse de la prendre.

— I was so damn ready for that baby… I was… I was so ready and life has decided to play a trick on me. What is this about ? The wedding postponed and then, that ? What is this all about ? Does the life think that we don’t deserve happiness ? Does the life think that we are happy enough to put that on us ?

Leur opinion diffère, sans doute, mais il ne peut pas lui en vouloir. Il n’est pas l’heure de se lancer dans un débat sur l’appréciation de l’embryon qu’elle portait. Il aurait pu entendre qu’elle n’était pas prête, parce qu’ils ne sont pas mariés encore, parce qu’ils n’en n’ont jamais discuté vraiment, parce que sa carrière démarre et que les conditions ne sont pas idéales. Il aurait pu comprendre qu’elle ne lui en parle pas, effrayée qu’elle aurait pu être par l’idée qu’il panique et qu’il tente de la dissuader. Il sait ce que c’est, de prendre une décision sur un coup de tête, sans penser aux autres mais en ne pensant qu’à soi. Alors il s’approche un peu d’elle, penchée sur le plan de travail, et pose ses mains sur ses épaules.

- I’ve been incredibly tactless, and I’m really sorry about this. I didn’t mean to hurt you. I wanted to let you know that I wasn’t mad and that I would understand your choices. But I won’t do that again, I’m really sorry, Kate.

Il embrasse son épaule et soupire légèrement. Il ne sait pas quoi dire de plus. Peut-être est-ce là un signe du destin qu’il devrait s’appliquer à analyser.

- Please don’t be so sad. Soon we’ll be married, and we can make a baby as soon as you want, you know that? If you want us to try now, we can. I’m fine with that. You can and will have babies anyway.

Il presse un peu sa main sur son épaule. Rien ne les empêche de tenter d’avoir un enfant maintenant si c’est ce qu’elle souhaite.

- We can also try right after the wedding if you fancy that. My point is Kate, I know you’re sad and disappointed, but if you want a baby, I’ll give you one any time you want.

C’est comme un cauchemar au cours du quel on a envie de se réveiller mais que le réveil ne se fait pas. Gaspard a réellement pensé que Kate était capable de faire l’une des pires choses au monde et elle n’arrive pas à ne plus lui en vouloir. Quand Gaspard dépose ses mains contre les épaules de Kate, Kate sursaute et elle ne bouge pas, ses muscles sont tous tendus et ça ne changerait pas de sitôt. Elle a besoin de dormir, de se reposer.

— I… It’s ok… Well it’s not but.. I would have been tactless too if you told me that perhaps…

Elle n’en sait rien Kate, mais pourtant, elle a envie de lui laisser une deuxième chance. Elle l’aime après tout, pourquoi est-ce qu’elle ne lui pardonnerait pas. Elle l’aime et c’est ce qui compte. L’amour entre eux deux. Il faut qu’elle passe à autre chose. Il ne faut pas qu’elle reste bloquée la dessus, parce qu’elle sait qu’elle finira par y penser beaucoup trop, au point de ne plus penser qu’à ça.

— But, if.. if I have a problem ? s’inquiète Kate avant de passer une main dans ses cheveux pour se retourner et regarder Gaspard dans les yeux I want a baby with you. Really. But… If everything goes wrong again ?

Elle soupire et se blottit contre lui en essuyant ses larmes, là, contre lui. Elle souffle un peu pour tenter de se calmer.

— I really want a baby with you. But I don’t know. It was good to think that we didn’t need a chat about a baby.

Elle souffle un peu avant de l’embrasser doucement, du bout des lèvres. Ses mains qui entourent la nuque de Gaspard, alors qu’elle embrasse sa mâchoire, doucement avant de se reculer.

— We will have a baby. And, promise, if I’m pregnant one day, I’ll sit back and relax. I’ll try to delegate or… I don’t know but I’ll be careful. Promise.

Il essaye de rétablir le contact, doucement, tendrement. Pour s’excuser encore, silencieusement. Elle finit par céder, d’ailleurs, en tout cas par dire qu’elle aurait peut-être fait de même, et il s’autorise un léger soupir de soulagement. Il ne veut pas rajouter une dispute éclatante à leur soirée difficile, alors que le mariage approche à grands pas et que le stress n’en finit plus de monter. Ce faux positif, c’est une réalité difficile à entendre, certes, mais il préfère ça plutôt qu’autre chose. Une fausse couche, un problème de santé, quoi que ce soit.

- Nothing went wrong, Kate. You weren’t expecting a baby. False positive are a shame but it happens. You didn’t lose a baby, you didn’t have trouble conceiving one. Something happened wrongly with the pregnancy test but it has nothing to do with you.

Il embrasse son front quand elle s’approche et caresse sa hanche doucement.

- You’ll be a perfect mother - and you’ll be in a perfect health, I know that. You’re strong and everything will be okay. And if you don’t feel ready now because of what happened, or because it’s too soon, one day you’ll be and we won’t even have to discuss that - because I love you, and I want to be a father to your children.

Il lui offre un sourire qui se veut réconfortant, et glisse une mèche de ses cheveux derrière son oreille.

- Let’s me set a bath for you, okay ? So that you can relax in the bathroom and forget how much of an asshole I am. You need rest. Everything is going to be okay.

Tout part en vrille dans l'esprit de Kate et elle se demande bien comment elle va réussir à recoller les morceaux. Avec Gaspard, de son propre coeur. Comment a t-il pu décemment croire qu'elle aurait fait un acte aussi abject. Non, elle n'en aurait pas été capable.

- I feel so... so dumb. murmure t-elle, plus pour elle que pour lui au fond.

Elle ferme les yeux au contact des lèvres de Gaspard contre son front. Et se mord la lèvre par la suite, et elle réfléchit, à ses mots, à ce qu'il dit. Bien évidemment qu'ils devront avoir une conversation. Ou peut-être pas ? Après tout, pourquoi ils ne laisseraient pas faire le destin ? Mais Kate a peur. Terriblement. Et si jamais, tout partait encore en vrille ? Non. Ce n'était qu'un faux positif.

- And I want you to be the father of my children. You. It's an evidence.

L'évidence même qu'ils sont faits pour être ensemble, ils vont se marier, vont avoir une nouvelle maison et puis un bébé. Ça ne peut pas se passer autrement. Ils seront heureux. Et elle, elle tentera de colmater les brêches encore présentes de son coeur, au fur et à mesure du temps qui passera à ses côtés. Et elle plonge son regard dans celui de son fiancé quand il replace une mèche de cheveux derrière son oreille.

- I will take a bath only if you come with me. prononce t-elle, en souriant avant de l'embrasser. And even if I did think so, you're not an asshole. You... You didn't know. You're not an asshole and you'll be an amazing father.

Et pour conclure, elle l'attire contre elle, en enroulant ses bras autour de la nuque de Gaspard, un sourire sur le visage avant de le laisser filer et préparer le bain pendant qu'elle le prépare deux verres de vins, tentant difficilement de remettre ses pensées sur le droit chemin.

Elle semble finir par se calmer, et Gaspard est un peu rassuré. Il a fait une erreur, il en a conscience. Il n’aurait pas dû laisser les mots passer la barrière de ses pensées, mais il a été désarçonné par l’annonce de la nouvelle qui est venue contrarier les plans qu’il avait mis en place depuis quelques semaines maintenant. Ce n’est pas qu’il soit pressé d’être père, même si l’image du bonheur dans son esprit s’accompagne nécessairement d’un foyer, d’une famille et de plusieurs enfants. Ils sont jeunes, ils ont du temps. Ils ne sont pas pressés. Mais il s’était fait à l’idée que ce bonheur immense arrivera tout de suite, et peut-être, viendrait faire taire les doutes qu’ils ont tous les deux parfois.

- Okay, let’s do that. Let’s have a bath. Soon, we’ll be a happy family.

Il embrasse son front à nouveau et lui rend son étreinte, caressant tendrement son dos.

- I promise.

Il resserre quelques secondes son étreinte, et puis la libère en embrassant avec tendresse le coin de ses lèvres, avant de disparaître vers la salle de bain pour y préparer un bain.