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Il y a des blessures qui ne guérissent jamais, quand elles ne vous dévorent pas tout entier.

@ Invité

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Ven 21 Aoû - 13:38





Il y a des blessures qui ne guérissent jamais
quand elles ne vous dévorent pas tout entier





Les réseaux sociaux. La belle technologie. On est avec les personnes sans y être physiquement. L'infini n’est plus qu’une notion abstraite de mathématiques quand tout est possible avec simplement un téléphone dans ses mains. Allongée sur son lit, Marga zappait d’applications en applications. Après avoir fait tous les réseaux, elle fit défiler l'ensemble de ce qu’elle avait installé sur son iPhone pour finalement tomber sur Tinder. Ses amis lui avaient dit qu’il serait temps qu’elle passe à sa nouvelle histoire ou du moins qu’elle s’amuse et ils l’avaient poussé en soirée à s’inscrire. Elle n’avait mis une simple photo et une description très courte, elle n’avait pas à peine rien dit. Écrit en même pas cinq minutes, comment ces quelques lignes pourraient résumer qui elle était réellement ? En se connectant, elle vit alors le nombre de match. Autant de garçons qui avaient cliqué pour sa photo ou sa description ? De toute façon, Marga n’était pas vraiment dans le mood pour matcher avec qui que ce soit. Alors elle finit défiler sans prêter la moindre attention aux différents profils. Jusqu'à une photo. Elle fixa quelques instants son écran, réminiscence de souvenirs enfouis mélangée à la stupéfaction. Brahms... Il était sur Tinder lui maintenant et... Ils avaient matché ? Depuis des années que leur histoire était terminée, elle avait toujours une pensée tendre pour lui. Son premier vrai amour, relation éclatée en plein vol par sa mère. Elle n’avait jamais eu le courage de lui dire pourquoi elle était partie. Comme elle, Brahms n’avait que sa mère et sans elles, ils ne seraient rien. A seize ans, elle avait compris qu’on pouvait aimer la personne sans être avec elle. Que le bonheur du jeune garçon faisait le sien.

S’il était désormais sur les réseaux de rencontre, peut-être avait il réussi à couper le cordon avec sa mère ? Marga se freina un instant, elle n’avait pas dans l’idée ni l’envie de se remettre avec lui. Elle était finalement heureuse de le voir avancer à son tour. Avec un léger sourire, elle appuya pour matcher avec lui. La page pour lui envoyer un message s’ouvrit. Elle réfléchit un instant, que pouvait-elle-lui dire après plus de dix ans de silence ? A défaut de faire dans l’original, autant faire dans l’utile. Un message banal, un simple « salut ça va ? » comme s’ils avaient été en soirée la veille. En attendant, Marga se fit une mission stalkage. Elle le chercha sur tous les réseaux sociaux, regardant ses photos et ses postes. Rattrapant virtuellement le passé, comme si cette distance pouvait être effacée en défilant un écran. Le virtuel a ses limites jusqu’à ce que la question soit posée, t’es libre quand ?

Assise à ce café dans le bronx, Marga n’aurait jamais pensé attendre à nouveau Brahms. Elle était quelque peu nerveuse, n’arrêtant pas de triturer son café pour s’occuper. Echanger sur les réseaux, c’est facile et presque sécurisant en soit, être face à la personne, c’est une toute autre histoire. Et pourtant lorsqu’ils avaient décidé de se revoir, c’était presque quelque chose de naturel. Maintenant qu’elle était à sa table à l’attendre, elle n’était pas sûre de vouloir rester. Elle regarda à nouveau l’heure sur son téléphone. Il n’était pas en retard, c’était elle qui était trop en avance. Installée près de la vitre, elle regardait les gens aller et venir dans la rue et elle se mit à vouloir les envier. Etre à leur place plutôt qu’à la sienne. Mais quand la porte s’ouvrit enfin sur Brahms, c’était comme si ses doutes et ses angoisses en avaient profité pour se faufiler vers l’extérieur. Elle afficha un sourire franc et sincère, elle était très contente de le voir, avec l’espoir que leur amitié pourrait se remettre d’une manière ou d’une autre de cette décennie d’absence.

@Brahms Frauenfeld

@ Invité

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Lun 31 Aoû - 4:02

Ce soir-là, sa mère regardait il ne savait quelle émission de télévision dans le salon tandis que lui-même, Brahms, se reposait dans sa chambre après une dure journée de labeur au jardin botanique. Le bruit incessant de la télévision lui parvenait à travers la porte fermée et la cloison. Il essaya de l’ignorer. Étendu sur son lit simple, il somnolait presque, son pouce faisant défiler l’interminable liste d’applications disponibles de l’App Store. Il n’avait pas l’intention de se faufiler dans les rues inquiétantes du Bronx cette nuit, d’abord parce qu’il se sentait trop fatigué pour cela, ensuite parce que sa mère le surveillait de très près depuis son petit accident de l’autre soir. Un type à bicyclette l’avait renversé sur le sol et le pauvre jardinier avait eu mal à la tête les jours suivants. Par chance, il y avait eu plus de peur que de mal lors de ce fâcheux incident. Depuis, sa mère insistait pour qu’il se repose et qu’il reste à la maison pendant ses jours de congé, et bien sûr il obéissait. Elle ne voulait que son bien, après tout. Seulement, il commençait à s’ennuyer. Voilà pourquoi, peut-être, il téléchargea sur un coup de tête la plus populaire des applications de rencontre sur son téléphone. Tinder.

Il n’avait guère eu d’expériences amoureuses au cours de sa vie. Il ne connaissait pas très bien les règles de ce jeu, que semblaient pourtant maîtriser la grande majorité de ses contemporains. Car pour tout le monde, cela semblait si facile, si évident. Alors que lui, il avait sans cesse l’impression de marcher sur des œufs. Les gens avaient des attentes vis-à-vis d’un éventuel ou d’une éventuelle partenaire de vie et il se trouvait que Brahms n’y correspondait pas. La lueur de déception qu’il lisait dans les yeux d’autrui quand il leur annonçait qu’il vivait encore avec sa mère ou encore quand il commettait une quelconque maladresse vis-à-vis de l’autre personne… Non, cette lueur n’était pas le fruit de son imagination. Alors s’il téléchargea Tinder ce soir-là, c’était surtout parce qu’il s’ennuyait que par réelle envie de trouver l’âme sœur, si tant est qu’elle existe et qu’on puisse la dénicher sur pareille application.

Il parcourut les profils proposés par l’algorithme pendant plusieurs minutes — en vain — et faillit abandonner après un énième refus quand une photo retint son attention. Ce visage, il le reconnaissait. Bien sûr qu’il le reconnaissait. Il ne l’avait pas oublié. Un regard sur le nom de la personne suffit à le convaincre qu’il ne rêvait pas. Marga. Le cœur au bord des lèvres, il fixa la jeune femme pixellisée pendant ce qui lui sembla être une éternité. Elle était encore à New York. Et elle semblait heureuse, à en juger par son sourire. Marga, heureuse sans lui? Bien sûr. Il aurait dû l’anticiper. Après leur rupture, elle avait continué à vivre sa vie, tandis que lui… À cette pensée, ce fut comme si un lourd rocher venait de s’abattre sur sa poitrine, le maintenant au sol sans possibilité de fuite. Sans réfléchir, il glissa son pouce sur l’écran; la seconde d’après, la photo de son amour de jeunesse fut remplacée par une nouvelle fenêtre de conversation. Pétrifié, il ne sut quoi lui écrire. La petite ligne verticale clignotait, le narguait. Mais ce fut elle qui fit le premier pas, comme toujours. Et une fois passée la surprise et la joie de se retrouver après toutes ces années, ils se donnèrent rendez-vous dans un café du quartier.

Le jour J venu, Brahms prétexta aller boire un café en compagnie de Romeo, l’un des rares amis que sa mère avait validés, sans doute parce qu’ils se connaissaient depuis des années maintenant. Il détestait mentir, encore plus à la femme qui lui avait donné la vie, mais savait que c’était un mal nécessaire : la matriarche ne s’était jamais entendue avec Marga — même Brahms l’avait pressenti, à l’époque — et jamais elle n’accepterait que son fils passe du temps avec cette figure du passé. Cela ne servait à rien de remuer le couteau dans la plaie, avancerait-elle avec sagesse. Peut-être aurait-elle raison, mais Brahms voulait revoir Marga, d’où la nécessité de ce mensonge. La permission maternelle lui fut accordée et quelques minutes plus tard, le jardinier aux cheveux bouclés marchait en direction du café, son regard tout aussi nerveux que ses pas. Il ne savait pas du tout à quoi s’attendre.

Une fois sur place, il se retint de ronger ses ongles tandis qu’il parcourait du regard les clients présents à la recherche de… Mais là voilà, assise à une table près d’une large fenêtre qui donnait sur la rue animée. De sa démarche éternellement gauche, le jeune homme s’avança vers elle. À sa hauteur, il balbutia : « Bonjour. Heu, je… Hum, est-ce que tu es là depuis longtemps? Est-ce que je suis en retard? » Il prit une grande respiration avant de prendre place à la table, face à elle. Le corps rigide, il ignorait comment se placer ou se comporter en sa présence. « Ça fait bizarre de te revoir après toutes ces années. » Les sourcils froncés, il compta sur ses doigts pendant quelques secondes et releva la tête, plutôt fier d’avoir réussi à calculer aussi vite. « Douze ans. Ça fait douze ans cette année. » Il esquissa un sourire gêné. Douze ans et rien ne différentiait le Brahms d'alors du Brahms d'aujourd'hui. Il ne savait pas s'il devait rire ou pleurer.

@Marga Diaz

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