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Pas d'ami comme toi [feat Jupiter]

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Lun 31 Aoû - 14:10


Pas d’ami comme toi
“Quand tu traverses la pièce, en silence que tu passes devant moi, je regarde tes jambes, la lumière tombant sur tes cheveux. Quand tu t'approches de moi, ton parfum me fait baisser les yeux, et si tu touches mes mains, je m'arrange pour ne pas y penser”

Seize heures se sont levées en haut des tours. Aux quatre traditionnels tintinnabulants, dévalant les cimes du clocher pour se propager au milieu de la plèbe massée ici-bas, est venu s’ajouter un inopiné cinquième, d’un tout autre genre. Plus diffus. Plus ténu. Plus fugace, aussi. Et de nature électronique. L’indicatif sonore émis par ton téléphone, afin de te prévenir de la bonne réception d’un pli dématérialisé. Un pli dont l’auteur s’est avéré ne pas être n’importe qui, puisqu’il s’agissait de nulle autre que “celui”. Nulle autre que “lui”. Ton “Mister Big”. Ce fut alors qu’elle revint au triple galop. La même sempiternelle ritournelle. La même immuable rengaine. Qui dure et perdure, depuis plus de six ans désormais. Six longues années. Où l’ineffable bonheur de le côtoyer, s’est vu teinté de souffrance. Due au silence et à l’incapacité de lui faire lire le fond de tes pensées.

Oui … c’est toujours la même chose. La même ferveur, la même intensité qu’au premier jour. Sitôt tes yeux se sont échoués sur son nom, trônant en majesté au milieu de l’écran du Smartphone, que l’amas de guimauve myocardique dans ta poitrine s’est comprimé avant de pulser crescendo. La même vague de chaleur t’a soudainement étreint. Les mêmes frissons tépides ont léché ton échine, pour mieux déferler sur l’intégralité de ta peau crème. Et c’est sous le poids de cette même fébrilité, qu’une boule s’est tissée au creux de ton estomac, au moment où tu as pressé d’un pouce tremblotant – et non sans un zeste d’appréhension – le bouton “lire”, en déglutissant les reliquats de salive stagnant dans ton antre buccale tarie. Comme à l'accoutumée, un sourire extatique a fleuri sur tes lippes, lorsque tu as lu son message. Il souhaite que vous vous voyez. Juste après ses cours de patinage, dispensés à la marmaille de Brooklyn. Il aurait pu t’écrire “J’vais chercher le pain.”, que la même expression béate et niaise se serait rigoureusement peinte à l’identique sur ton doux minois.

Dans les dix secondes qui suivirent, tu as répondu. Bien sûr que “ça te dit”. Bien sûr que tu seras là, au rendez-vous. C’est demander à un aveugle s’il veut retrouver la vue. Sans même prendre la peine de t’enquérir de l’heure qu’il était, tu as délaissé la kyrielle de volumineux manuels de Médecine potassés toute la sainte journée et abandonné le sérieux de ton bureau, pour gagner les contrées de ton dressing. Car oui, tu tiens à apparaître sous ton meilleur jour et être en beauté pour “Mister Big”. Pour un homme qui ignore tout de l’émoi qu’il suscite chez toi. Là est tout le ridicule de la situation. Il ne trompe personne et crèverait les yeux de tous. De tous, sauf des tiens. Tu t’es longuement tâté, as gambergé, hésité. La chemise bleue te sied au teint et fait ressortir la couleur de tes yeux de jade. Finalement, tu as jeté ton dévolu sur un tank top brun incrusté de clous et strass, représentant un smiley tirant la langue. Jouant ainsi la carte de la simplicité et de la décontraction. Un jeans slim orné de quelques empiècements en cuir enfilé, puis tu as illico presto mis le cap vers la salle de bain, dans l’espoir de te faire une illusion de beauté. Un peu de cire effet soie glissée dans ta tignasse. Quelques instants passés à la structurer, en maugréant et pestant, jusqu’à ce que le rendu final te satisfasse un minimum. Un nuage d’Acqua di Gio d’Armani vaporisé au creux des poignets, du cou et entre les pectoraux.

Tel un dératé, tu as descendu quatre à quatre les marches du double escalier d’apparat du fastueux hôtel particulier familial, chaussé une paire de Vans bicolores, attrapé ton intemporel blouson de cuir pendu au porte-mentaux en ébène, et foncé comme une Ferrari lancée à pleine puissance sur Mulholland Drive en direction du garage. Recelant, au milieu du cortège de Porsche, Volkswagen, Maseratti et autres Aston Martin endormies, trois de tes fidèles destriers. Ducati enfourchée, c’est coiffé d’un casque noir, sans chichi ni fioriture, que tu es sorti en trombe et sur les chapeaux de roue du garage, une fois la visière promptement abaissée. Délaissant ainsi l’opulence, l’ostentation tapageuse et la brillance de Manhattan, au profit de la simplicité, l’effervescence culturelle et de l’authenticité de Brooklyn. Sans prendre en partant toutes les précautions d’usage - qui s’imposent pourtant, et sur lesquelles tu ne transiges pas en temps normal – pour ne pas entraîner dans ton sillage, les paparazzis et chasseurs de scoops, œuvrant pour des publications racoleuses, et à sensations de caniveau. Ceux-là même qui ne sont jamais assez rassasiés de chair fraîche, de buzz et de scandale.

Parce que c’est toujours comme cela, lorsqu’il s’agit de “Mister Big”. La raison se fait la malle. Le bon sens met les voiles. La logique rend les armes. La rationalité rejoint la liste des abonnés absents. Tes sens te quittent, tu ne réponds plus de rien et touches le fond. Le monde et les gens autours n’existent plus. Le cœur s’érige en despote tout puissant, et te fait dès lors carburer à l’instinct. Et totalement perdre toute vague notion de risque et de danger, puisque tu as parcouru la ville en roulant à tombeau ouvert, et slalomant comme un skieur de Super-G entre les véhicules. Bilan : un trajet de vingt minutes montre en main, cinq feux brûlés au rouge et tout autant de morts évitées au tournant. Sur le parking de la patinoire, tu déclipses la mentonnière du heaume 2.0, le retires et laisses tes phalanges vagabonder dans ta chevelure brune, afin d’y remettre un semblant d’ordre. Car toujours habité par cet indéfectible souci d’être à ton avantage devant lui. A l’instar d’une Selena Gomez chantonnant à mi-voix, sur un ton transpirant de lascivité : “'Cause I just wanna look good for you, good for you, uh-huh.”. Vous ai-je déjà dit combien il était ridicule … ? Voyez plutôt vous même !

Descendu de ta monture motorisée, c’est d’un pas pressé – tutoyant la petite foulée – que tu rallies le bâtiment et en pousses la double-porte. Un arrêt au stand caféiné, plus communément appelé distributeur automatique, pour faire l’acquisition de son nectar préféré. Un arabica vendu comme étant du Brésil, mais dont tu doutes sérieusement de la provenance, au vu - ou plutôt à l’odeur - des arômes infects qui s’en dégagent. Agrémenté d’une larme de lait et saupoudré d’une pincée de sucre. Quelques pennies supplémentaires introduits dans l’automate, pour commander un thé t’étant destiné – et que tu sais d’avance insipide et digne d’une eau de vaisselle.

Tu descends les marches des tribunes entourant l’arène glacée, et viens te poster contre les barrières entourant la surface glissante. Au bout de six ans, tu sais comment est et fonctionne Jupiter. Lorsqu’il est au plus mal, il ne faut surtout pas le trouver et aller vers lui dans l’immédiat. Le remède s’avère en effet pire que le mal. A l’image d’un fauve blessé, il faut lui laisser du temps, de l'espace et de l’air. Et ce n’est que lorsqu’il daigne se manifester, qu’il faut être là et prêt à répondre présent. Ce que tu t’évertues de faire au mieux, depuis ce funeste jour où tout son monde s’est effondré. Les breuvages posés sur le rebord matelassé habillant le dessus de la balustrade, tu lui adresses un signe de la main et lui fais la grâce d’un de tes larges et francs sourire ultra brite de cover boy, à la seconde où son regard entre en collision avec le tien. Ses yeux d’émeraude sous lesquels tu n’as de cesse de fondre. Qui t’électrisent chaque fois qu’ils alunissent sur ta personne. Frappé en plein palpitant caracolant, tu l’admires sinuer gracieusement, tout en transmettant son savoir aux gosses encore quelque peu en indélicatesse avec leur équilibre pour certains. Qui sait, parmi ce cheptel de petites têtes blondes se cache peut-être le futur Adam Rippon ? Absorbé dans ta contemplation du “Petit Prince de la glace”, tu t’évades. T’imagines à ces monts et merveilles. Où songes, chimères et rêves, valsent et s’entremêlent.
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@Jupiter Lynch cutie Pas d'ami comme toi [feat Jupiter] 799091511

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Jeu 3 Sep - 18:31
Cela fait quelques mois désormais que Jupiter sort la tête de l’eau et tâche de retrouver une vie plus ou moins normale. Si son coeur demeure brisé, recollé de façon spartiate et chancelante, à coup de scotch et de glu, il essaye d’aller de l’avant. Il le faut, ne serai-ce que pour Amy. Retrouver un appartement, mais surtout, le temps de vivre. S’il possède une facette fataliste sous toute sa jovialité et que les méandres du coeur sont désormais source de traumatisme, il sait qu’il doit prendre sur lui pour avancer et se reconstruire. Alors, quelques âmes, dans les plus proches, ont retrouvées le chemin de son existence et la peuple de nouveau. Quelques âmes dont Klemen et cette complicité incroyable qu’ils partagent tous les deux. Il aurait dû être le témoin de son union avortée et s’est montré support depuis, malgré pourtant les humeurs sombres de Jupiter, sous le joug de son coeur brisé et de sa dépression post rupture, leur ayant valut quelques disputes. Vite regrettés, vite réglées parce qu’aucun des deux n’est apte à rester loin de l’autre trop longtemps. Les silences pèsent trop vite et si durant quelques semaines, Jupiter s’est coupé du monde, il a vite fait de retrouver le chemin de ceux lui étant vital. Dont le slovène.

Le message envoyé reçoit vite une réponse positive et alors qu’il est sur ses patins, déjà debout sur la glace, Jupiter sourit. Il sourit avant de ranger son téléphone dans la poche de son blouson léger lui permettant de conserver une liberté de mouvement tout en enseignant à ces enfants, désireux d’apprendre et de ce perfectionner. Son groupe réellement amateur et juvénile, qui tranche avec les adolescents et tout jeunes adultes qu’il coach en semi professionnel deux autres jours de la semaine. L’avantage que possède le milieu professionnel de Jupiter, c’est qu’il jouit d’une organisation lui étant propre. S’il dépend d’une grosse agence, il officie essentiellement en télétravail et organise donc son temps.
S’élançant dans son activité du jour, il en oubli le temps qui défile trop vite, perdu dans les affres de cette passion du patinage qui le fait vibrer depuis toujours. Le fait d’enseigner lui est venu plus tard mais participe aujourd’hui à son épanouissement, trop conscient de ne pouvoir reprendre sa carrière.

« Je vous retrouve tous la semaine prochaine » Conclut-il sa séance alors que déjà, les parents patientent sagement dans les gradins, aux premières loges, en attendant de récupérer leurs progénitures. Jupiter, lui, relève les yeux pour apercevoir la silhouette de Klemen un peu plus loin et le gratifie d’un sourire pour insister sur le fait qu’il l’a vu. Juste quelques minutes pour achever cette séance avant de le rejoindre. « Bravo à tous pour aujourd’hui, je suis fier de vous » Relance t-il alors qu’il lance quelques applaudissements, vite répétés par tous les parents et les enfants pris par le jeu de gloire, rituel qu’il met en place à la fin de chaque séance. Déjà, l’instant achevé, les premières têtes blondes quittent la glace, alors que Jupiter se prépare à faire de même, surveillant qu’aucun ne perde l’équilibre. C’est cet instant là que choisissent Chloé et Sofia pour s’approcher de lui et tirer sur sa manche pour glaner son attention. Ses prunelles émeraude se posent sur les visages poupons, alors que déjà, l’une d’elle s’exprime. « Tu peux patiner un peu diiis ? » Entrouvrant les lèvres, surpris de la demande qui pourtant revient quelques fois, Jupiter sourit en coin, alors que Sofia a vite fait de s’élancer à son tour. « Un lutz comme la dernière fois ! S’il te plaiiiitttt » Son sourire grandit, alors qu’il accorde un regard à un Klemen au regard fixé en leur direction. « D’accord, allez rejoindre vos parents d’abord » Accepte t-il alors que Chloé l’enlace maladroitement et que les deux petites filles quittent la glace, expliquant à leur parents qu’il leur faut rester quelques minutes. Jupiter, déjà échauffé, s’élance alors sur la glace, de quelques foulées, de quelques glissades pour prendre son élan, sous les yeux curieux d’enfants, parents et de Klemen venu pour le voir.
Passionné par la discipline, il est en pleine possession de ses moyens et ainsi, sur la glace, ne ressent aucune forme de nervosité. Comme un aparté, comme une bulle, loin de tout, surtout des réalités. Il s’emporte, s’élance et effectue un lutz, parfaitement maîtrisé, alors qu’un sourire nait sur son visage sous les applaudissements des présents, sous les regards conquis, alors qu’il rejoint la sortie de la glace, là où Klemen se tient, gratifiant de quelques au revoir les derniers restant. Petit à petit les voilà esseulés des parents et de leurs enfants, quittant le lieu pour les laisser à leur complicité. « Salut Klem » Lance t-il, de ce sourire large, qui ne le quitte pas, sous l’adrénaline de la performance et la joie de le voir. Regagnant la terre ferme, il s’approche pour l’affubler d’une accolade tendre et amicale, avant de s’échouer sur un banc pour retirer ses patins. « Tu as fait vite dis donc ou alors c’est moi qui ait été plus long que d’habitude ? » Taquine t-il. Si ses douleurs restent encore là, au creux de son coeur, avec le temps Jupiter a su retrouver de lui même. Ré-embrasser sa personnalité et sortir la tête de l’eau. « C'est moi où tu as mis du Armani ? » Les deux partageant les même gouts de luxe et ce parfum là, étant le préféré de Jupiter.

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Ven 4 Sep - 14:47


Pas d’ami comme toi
“Quand tu traverses la pièce, en silence que tu passes devant moi, je regarde tes jambes, la lumière tombant sur tes cheveux. Quand tu t'approches de moi, ton parfum me fait baisser les yeux, et si tu touches mes mains, je m'arrange pour ne pas y penser”

Exquise torture. A laquelle tu te soumets volontairement, et de très bonne grâce. Toujours … . Mirifique supplice. Que tu endures allègrement, subis ivre d’alacrité. Et dont tu n’es jamais repu. Oui … tu pourrais t’infliger cette douce géhenne contemplative des heures durant. L’admirer, le scruter, le reluquer, le mater. Qu’importe. Encore et encore. Sans vergogne. Bravant la modération, et bafouant la démesure. Parce que c’est “lui”. Ton “Mister Big”. Le seul et unique Dieu de ton Olympe secret. Celui qui trône somptueusement sur le royaume de ton cœur, et a depuis longtemps annexé le duché de tes pensées. Pour y asseoir un omnipotent règne, exercé sans partage. Qui dure et perdure, sans que jamais rien ni personne ne soit en mesure d’en contester le cours. Aucun éphèbe, aucun adonis et aucun bellâtre d’aucune sorte, n’a en effet été capable de le renverser, le destituer et le déchoir, dans l’écrin de tissus spongieux te servant myocarde. Parce qu’il n’y a que “lui” dans tes cieux. “Lui”, pour que tu as purement et simplement les yeux de Chimène. Un démiurge de la glace, évoluant sur son terrain de prédilection et s’adonnant à sa raison de vivre, avec une légèreté et une grâce à faire pâlir les elfes les plus raffinés.

Tel Narcisse épris de son reflet, tu pourrais te noyer dans sa contemplation, jusqu’aux confins de la déraison. Au point de devenir sourd aux vocalises de la faim, de ne plus éprouver les sensations de la soif et d’en perdre le sommeil. L’admirer jusqu’à ce que mort s’en suive. Existe-t-il, et peut-on rêver à une fin plus radieuse ? Oui … bien sûr qu’il y en a une. Une conclusion en apothéose, que tu rougirais à l’idée de partager à vive voix. Un point final auquel tu as songé plus de fois que tu ne saurais le dire, quand tombe le soir. Dans le froid, et les vagues de plis, de draps en soie. Englouti dans toute l’immensité d’un lit beaucoup trop grand. Beaucoup trop vide. Le niveau acoustique croît de manière exponentielle, et fendille progressivement la quiétude de ta chimère éveillée. Jusqu’à ce qu’une clameur collective, somme toute mesurée, achève de la faire voler en éclats.

Le retour à la réalité est pour le moins abrupt. Brutal. A l’instar d’un ange déchu, tu es arraché à l’onctuosité de ton nuage ouaté et dégringoles à toute allure, pour finalement retrouver sans ménagement la terre ferme. Clignant des yeux à un rythme soutenu, tu parachèves ta reconnexion à cette réalité blafarde en dodelinant de la tête. Déboussolé, et un tantinet confus, tes pupilles fusent de tous côtés. Les gradins - clairsemés de parents pétris de fierté par leur progéniture - et les secondes aidant, tu reprends alors conscience de l’environnement qui t’entoures. Et te souviens par la même occasion qu’il ne s’agit d’autre que de la patinoire. Encore quelque peu déphasé, tu te joins à la modique liesse populaire et applaudis. A contre-temps, avec un zeste de retenue, un côté guindé et un je-ne-sais-quoi de snob. Qui tranche et contraste grandement, avec le sourire émerveillé, spontané et transpirant de naturel accroché à tes babines. Celui-là même qui fleurit, sitôt que tes météores mousseux se cristallisent sur le plus brillant des astres de ta constellation.

Un astre qui retrouve chaque jour qui passe, un peu plus de son innée splendeur. Elle qui fut dans un passé encore douloureusement vivace, ignominieusement souillée. Scandaleusement foulée au pied. Et indignement mise à mal. Oui, tu retrouves l’homme que tu as toujours connu et qui – par des facéties dont seul le destin a le secret – est parvenu à mettre ton cœur d’enfant privilégié à l’amande. Cet homme qui s’apprête à te faire l’indicible honneur, de brûler ce qui reste de cette journée en sa compagnie. Deux mini Tonya Harding ne semblent toutefois pas l’entendre de cette oreille. Espiègles, elles repoussent, bien malgré elles, l’instant que tu attends comme le messie. En implorant, de ce ton caractéristiquement puéril et un rien horripilant, leur fringant professeur de leur faire la grâce d’un triple lutz. Saut qui fut jadis sa marque de fabrique, au sein de l’aventure Disney on Ice. Sourcils arqués, tu te fends d’une malicieuse risette en coin et inclines le chef, lorsqu’il braque ses sphères verdoyantes dans ta direction. Comme une bravade muette. Un défi d’enfant pas sage, lancé à la volée sur fond de “pas cap de … .”. Une mise à l’épreuve que l’impétueux Jupiter accepte et relève, sans guère tergiverser ou faire preuve d’hésitation.

Bientôt, le voilà qui s’élance et prend de la vitesse. Tandis que sous les affres de l’appréhension, tes cuticules se recroquevillent et meurtrissent les lignes habillant tes paumes. La carcasse raide, tendue, figée en statue de sel. Ô souffle suspend ton cours. L’impulsion, sous tes yeux pétillants. Une rotation. Les incisives qui maltraitent le pic de ta langue. Deux rotations. Tes orteils dans les Vans qui se recroquevillent. Trois rotations. Le palpitant prêt à bondir hors de ta cage-thoracique, tel un diablotin sortant de sa boîte. Puis enfin vient la réception. Sans heurt, ni fracas. Le soulagement se matérialise en un profond soupir, sifflant entre tes croissants de chair entrouverts. Index et pouce portés à la bouche, tu siffles à en percer les tympans avant de rejoindre la ferveur frémissante en applaudissant – toujours à ta façon bien à toi – à tout rompre toi aussi. Les pulpeuses étirées en un sourire de ravi de la crèche, alors qu’il vient jusqu’à toi et te salue. Armé de cette voix chaude et profonde, qui n’a pas son pareil pour enivrer tes sens et attiser ta fébrilité.

« Salut Champion. », réponds-tu posément, de ta voix de basse – d’ordinaire velouté – imperceptiblement étranglée par l’émotion. Sans que l’usage de la parole n’entame pour autant, l’expression de joie incrustée sur tes lèvres et faisant travailler comme des forçats tes zygomatiques. Aux paroles ne tardent pas à se joindre le geste. Ni trop lent, ni trop leste. L’accolade. Tant espérée, tant attendue et tant fantasmée. D’abord un peu hésitant et emprunté, tu finis par enrouler tes ailes autour de sa puissante carrure. Une main alanguie sur sa nuque. Son sang accourant, sous l’œuvre de l’effort et des scories d’adrénaline, dans sa carotide qui tambourine. Fort, fort et si fort tout contre ton pouce. Cils entremêlées, tu piques du nez pour mieux t’abreuver du parfum tapissant la moiteur de son écorce. De cette fragrance de Mâle Alpha, constituée en vaste majorité de sueur. Qui manque de peu d’embraser le bûcher de ton désir, alors que le cœur s’affole, s’emballe et s’emporte. Tu donnerais tout ce que tu as, et tout ce que tu vaux, pour immortaliser ce moment. Le figer, lui faire rejoindre l’immortalité et le passer à la postérité.

Mais il faut déjà hélas le laisser s’échapper. Lui rendre sa liberté. Pour ne finalement garder que le souvenir d’un instant volé qui s’est envolé. Au milieu du crissement de lames sur la glace, des pépiements enfantins et du remue-ménage de l’assistance quittant au compte-gouttes les lieux ; tu crois soudain reconnaître et percevoir un son désagréablement familier. Comme une sorte de cliquetis mécanique, n’étant pas sans rappeler celui d’un appareil photo s’adonnant à la mitraille. Aussitôt, tu balayes – non sans une savante dose de nervosité – les gradins du regard. Un homme retient tout particulièrement ton attention. Pas vraiment le genre papa poule venant récupérer ses oisillons. La dégaine pour le moins étrange, et l’accoutrement un peu trop chaud pour la saison. Mais pas l'ombre d'un zoom télescopique à déplorer. Perplexe, dubitatif et effleuré par le scepticisme, tu fronces légèrement des sourcils, récupères les gobelets en carton tièdes et pars rejoindre ton ami. Car oui, il n’est malheureusement “que” ton ami. « Je plaide coupable ! Tu sais comment je suis à moto. », rétorques-tu le verbe léger et sur ton badin, s’accordant à merveille avec l’esquisse se dessinant sur tes charnues.

Oh que oui, il le sait ! Qui mieux que lui pour connaître toute l’ampleur de ta conduite très … sportive – pour ne pas dire carrément imprudente, par moments. D’ailleurs, “Mister Big” ne rate jamais une occasion de te sermonner, passer un savon et te tirer les oreilles à ce sujet. Sans doute se fait-il un sang d’encre, lorsqu’il te sait un guidon entre les mains. Preuve que … qu’il tient à toi … ? Non, non, non joyeux lutin, tu te calmes ! Je vois très bien ce à quoi tu penses. Et permet-moi de te dire que c’est non. Pas maintenant. Et ni jamais, probablement. Alors tu es gentil ; tu oublies, redescends et reviens à la raison. Voilà, merci. Soupir étouffé, tu viens siéger à sa gauche. « Tiens, je t’ai pris un café. J’espère qu’il est encore chaud. », dis-tu en lui tendant le breuvage, sur un ton débonnaire, à la limite de faiblesse et de la niaiserie. Le rose rehaussant subitement, la blancheur de tes pommettes d’albâtre.

Ahlalala, Sainte Mère de la dévastation … . Non mais regarde toi, mon pauvre ami : complètement transi et dégoulinant d’amour. Autant cela a pu être mignon et attendrissant au début ; autant là, ça devient pitoyable et pathétique. Helloooo, réveille-toi ! Plus alléché par la senteur de ton eau de toilette, que par les arômes infects du café - qui n’en a que le nom et ayant tout d’un dérivé de pétrole - originellement censé faire office de réconfort après l’effort ; le trentenaire à la fringance retrouvée t’interroge sommairement à ce sujet. « Oui, c’est Acqua Di Gio. Alma me l’a offert l’an passé pour mon anniversaire. Tu as vraiment une truffe de compétition ! Hahaha ! », rétorques-tu d’un air air fripon en touchant la pointe de son nez, et te brisant en un succinct éclat de rire. Un ange passe. Et d’un coup d’aile efface tes angoisses. Et tout reprend sa place. « Comment cela se passe avec le mariage des Callaway ? La grognasse est toujours aussi chiante et obnubilée par ses fichues poignées de porte Louis XIV ? », demandes-tu, bien en peine pour garder ton sérieux, en trempant tes lippes dans le thé afin de réfréner un éclat d’hilarité. Trevor Callaway. La petite trentaine et candidat au poste de Maire de New-York. Une belle engeance que ton frère Matjaz a connu sur les bancs de Columbia, lorsqu’il faisait Science Politique.

Quand tu as su qu’il allait convoler en juste noces, tu as aussitôt chaudement recommandé “le Petit Prince de la glace” à l’heureuse élue – alias la grognasse – pour gérer l’organisation et la planification de l’heureux événement. Soucieux que ton inavoué bel et tendre puisse avoir de quoi s’occuper, afin d’éviter de ressasser et ruminer des Everest de sentiments négatifs. Seulement, et eu égard au tempérament de la future mariée, ce que tu croyais être un cadeau s’avère en définitive comporter un soupçon de poison. « En tout cas, j-je … je trouve que tu … enfin, tu as l’air en forme. », baragouines-tu maladroitement, en te grattant le coin du sourcil. La gêne et le malaise ne faisant qu’accentuer la teinte acérola, que revêt ta porcelaine crayeuse. Il s’en est effet fallu de peu. Pour que tu te trahisses. Et te laisses aller à des aveux, sur toile de révélations, dont tu redoutes l’accueil et la réception.
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@Jupiter Lynch cute Pas d'ami comme toi [feat Jupiter] 995762081

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Mar 15 Sep - 13:48
Tout en retirant ses patins et enfilant ses baskets, Jupiter sourit à la réflexion du slovène. « C’est justement parce que je te connais que j’ai dit ça, tu sais que je m’inquiète toujours quand tu roules comme un malade » Comme un grand frère inquiet ou un parent bienveillant. Jupiter tient profondément au jeune homme et ne peut s’empêcher de laisser l’inquiétude le gagner. Refaisant parfois le monde sous quelques « et si » qui ne riment à rien, mais qu’il ne peut canaliser. Les bribes de souvenirs douloureux de l’accident de Sasha, dans un autre contexte, ne font qu’appuyer sur ses craintes. Il ne veut pas revivre ça, ni avec l’ancien pilote, ni avec n’importe qui d’autre. Avoir cru le perdre pour de bon est une sensation bien trop douloureuse.
« Oh c’est gentil, merci » Lance t-il, alors qu’il se saisit du café du distributeur qu’il sait relativement mauvais, mais qui lui fait du bien tout de même. L’attention, qui plus est, d’un Klemen toujours bienveillant à son égard. « Tu prends toujours trop bien soin de moi » Relance t-il en savourant la première gorgée du liquide qui n’a pas tellement de gout, mais s’avère tout de même réconfortant. Un fin sourire flotte sur ses lèvres, bien trop conscient de pouvoir aujourd’hui compter sur des êtres comme le slovène, pour peupler sa vie et l’aider à se reconstruire.

Réflexion qui ne tarde pas à passer la barrière de ses lèvres, sous sa naturelle franchise, alors qu’il parle de son parfum. S’il sait le brun toujours apprêté, lui n’est pas en reste et les deux hommes partagent sans aucun doute une passion fringante pour la mode et les atours. Pour la beauté en général. Quitte à s’enfermer un moment dans la salle de bain, pour des soins et autre rituels qu’ils partagent tous les deux, brisant les clichés de virilité mal placée.
Il ne peut s’empêcher de rire de la réponse de Klemen, avant d’avaler une nouvelle gorgée de son café. « Tu en doutais ? » Ose t-il demandé, rhétorique, alors qu’il hausse les sourcils, mine amusée sur le visage. « Bon du coup tu sens meilleur que moi, désolé, je crois que j’ai vraiment besoin d’une douche » Déclare t-il avant de se redresser pour faire face au slovène, riant légèrement, ouvrant sa veste sur un t-shirt qui par endroit, affiche les relents musqué de l’effort de l’entrainement. Lui qui s’est perdu de quelques sauts et foulées, avant que les enfants n’arrivent. Rituel bien ancré dans ses habitudes retrouvées. Celles avec lesquelles il renouent, depuis qu’il ose reprendre un rythme et réapprendre à vivre. Seul, certes, mais ses habitudes de vie, elles, n’ont pas besoin d’un partenaire. S’il ressent parfois la douleur du vide, bien qu’il vive encore chez Amy, il fait en sorte de focaliser sur tout ce qu’il peut entreprendre seul, ou avec quelques amis. Se réhabituer, se forger de nouveau repère, après six longues années de vie commune. Ce n’est en rien aisé.

Soupir qui lui échappe à la question sur ce mariage lui donnant du fil a retordre, mais qui a le mérite de grassement le payer. C’est d’ailleurs ce qu’il fait qu’il tient bon. La réputation dont il jouira, plus grande encore, à la suite de cet évènement, ainsi que la prime, non négligeable, alors qu’il chercher à acheter un nouvel appartement. Seul, cette fois. S’il n’est pas à plaindre en terme de revenus, il est loin du train de vie qu’il menait avec Charles et ses salaires à cinq voir six chiffres. Aussi, tout bonus est bon à prendre.
Terminant son café d’un trait, il en jette le gobelet dans une poubelle juste là, non loin d’eux, avant de se tourner de nouveau vers Klemen. « Alors oui, elle n’a pas lâché l’affaire. Je t’avoue que ce mariage est un sacré challenge mais bon » Il hausse les épaules, un sourire naissant au coin de ses lèvres. « L’appât du gain me fait tenir » Rit-il légèrement. « Non après c’est un bon projet, qui me donnera encore plus de visibilité, mais c’est aussi une grande dose de stress. Je suis bien content d’avoir le patinage et le sport à côté comm exutoire parce que gosh » Moue désapprobatrice sur les lèvres. « Enfin tu me connais, je suis plutôt patient » Sourire cette fois-ci, concluant ses dires. « Puis je compte bien sur la prime pour me servir pour l’achat du futur appartement, j’ai une visite demain d’ailleurs, si tu veux venir voir. Bon on est bien loin de mon ancien, mais il a l’air sympa » Ancien appartement vaste et somptueux, moderne et clair, qu’il occupait avec Charles mais revendu depuis. Conscient qu’il ne peut plus correspondre aux mêmes standards désormais. Lui, un brin matérialiste, regrette ce train de vie, mais sait aussi qu’il ne doit pas s’arrêter. Il a besoin de laisser sa jumelle vivre sa vie, de la même façon que lui même aspire à son intimité. Retrouver ses meubles, ses affaires, son espace. Plus le temps passe, plus le besoin s’en fait ressentir.

« Ah ? Tu trouves ? Je suis en fringue de sport et de patin, je pue la sueur et je dois probablement avoir les cheveux en vrac mais… » Il ne peut s’empêcher de rire de sa propre bêtise. « Ça doit me donner un côté sauvage » Plaisante-t-il en retour. « Tu as bien plus fière allure que moi ! Heureusement j’ai des fringues de rechange pour ne pas te faire honte lorsqu’on sortira d’ici » Relance t-il un sourire en coin, la mine amusée. Klemen lui fait toujours cet effet. Le pousse à être lui même, avec son franc parler, avec ses plaisanteries, son humour et ses bêtises. À retrouver de l’insouciance.

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Sam 19 Sep - 19:40


Pas d’ami comme toi
“Quand tu traverses la pièce, en silence que tu passes devant moi, je regarde tes jambes, la lumière tombant sur tes cheveux. Quand tu t'approches de moi, ton parfum me fait baisser les yeux, et si tu touches mes mains, je m'arrange pour ne pas y penser”

La voix veloutée de “Mister Big” qui câline les tympans, et glisse tel une caresse sur ta peau crème d’éternel soupirant secret énamouré. Quelques mots purs, simples et qui pourtant sonnent à tes oreilles comme une mélodieuse élégie. Une phrase prévenante, formulée sobrement, sans faste, grandiloquence, ni emphase d’aucune sorte – et qui aurait de toute manière été bien superflu et oiseux. Un rien, un geste, une parole, un regard, un sourire ; et revoilà les nues de barbe à papa qui moutonnent dans les cieux de ton cœur. D’accord … j’ai sans doute été un peu sévère, je te le concède. Peut-être - j’ai bien dit peut-être - que tu comptes à ses yeux et qu’il tient un tant soit peu à toi. Enfin, point d’emballement et de cession à de radieux élans d’enthousiasmes, pour autant. Inutile de convoquer la cohorte de chérubins pinçant les cordes de leurs lyres, ou soufflant à plein poumons dans des trompettes. Itou, pour ce qui est du griffonnage mièvre d’une guirlande myocardes enfantins, dans la marge de tes cahiers. Alors, range de suite les petits bristols d’invitation cartonnés destinés aux angelots, et rengaine illico presto la plume, je te prie.

Ne va pas croire que je prends un malin plaisir à crucifier tes espoirs, mais je me dois de te ramener sur le plancher des vaches et de t’ôter du nez les verres déformant de l’amour, pour te faire voir les choses avec un minimum d’objectivité, de réalisme et de lucidité. Quand bien même Charles ne fait-il dorénavant plus parti de l’équation, rien ne dit qu’il te verra un jour comme tu le vois. Est-ce vraiment ce que tu veux ? Attendre sempiternellement que Antéros décoche les flèches d’un amour réciproque, qui ne mettront éventuellement jamais dans le mille ? Six années se sont écoulées. Combien en faudra-t-il encore ? N’es-tu pas fatigué ? D’être spectateur de ta vie. De la voir s’enfuir et se faire la malle, dans une passivité sclérosée. De n’être que procuration, fantasmes, chimères et illusions. De demeurer sur la touche, en effleurant le songe que “Peut-être un jour ...”. Peut-être, peut-être, peut-être … .

Transporté et bêtement comblé par les propos de celui qui fut jadis l’idole des jeunes, ton corps te paraît soudainement aussi léger qu’une plume. Vaporeux. Comme emmitouflé dans des lés de guipure de Venise. Les commissures s’étirent sottement en direction du lobe des oreilles, et le rubis niché dans l’écrin de ta cage-thoracique se met à luire d’un éclat rutilant. « Je suis vraiment désolé. Je te promets de faire plus attention et d’être davantage prudent. », lui certifies-tu en veillant à adopter un ton placide – presque monocorde – afin qu’aucune bribe de la flamboyante effervescence sévissant dans les tréfonds de ton être, ne puisse transparaître. Assis au plus près de la moitié masculine des Gémeaux Lynch, tu scrutes sa large carrure courbée alors qu’il s’attelle au dénouement de son second patin. Ses doigts prestes et agiles qui luttent contre les lacets, finissant par capituler et abdiquer devant tant d’adresse. Les fines gouttelettes de transpiration, accrochées à la naissance des cheveux, et menaçant à tout instant de doucement dévaler le derme opalin de sa nuque. Ses trapèzes robustes, ses dorsaux râblés ressortant et épousant l’étoffe de sa veste de survêtement.

Paupières affaissées, tu prends une profonde et silencieuse inspiration saccadée, pour tenter de dompter les embardées rythmiques de ton palpitant. Les molaires broient l’intérieur des joues, pour que flétrissent les pensées fleurissant dans ton esprit et parachever le retour au calme. Tandis que tes phalanges resserrent leur entrave autour des gobelets. Gobelet que tu ne tardes d’ailleurs pas à offrir au “seul qui vaille”, sitôt qu’il eût terminé de se déchausser. Armé d’une frêle risette, tu opines du chef en guise de mutique “mais je t’en prie.”. « J’essaye. Après ne pas avoir toujours su être une bon ami. », rétorques-tu honteux et penaud, d’une voix étranglée. En noyant tes prunelles dans le liquide ambré, ondulant dans le contenant en plastique pris en tenaille dans tes mains. Allusion faite “au jour d’après” et aux événements qui s’ensuivirent. Pourtant, tu croyais bien faire. Convaincu que l’infortuné fiancé – qui était en passe de briguer le statut de marié – aspirerait dans un premier temps à être seul et ne souhaiterait voir personne.

Mais peut-être t’es tu fourvoyé ? Peut-être aurait-il voulu implicitement, que tu fasses fi de ce qu’il pouvait bien dire ou penser ? Que tu t’imposes et sois là et malgré tout. Comme d’autres ont bien pu le faire et l’être. Ainsi, n’y aurait-il sans doute pas eu cette relative froideur et cet éloignement, lorsque tu estimas qu’il était grand temps de te manifester et lui apporter ton soutien. Rien de catégorique et irrémédiable. Juste quelques petites touches anodines de-ci de-là, qui t’ont amené à croire que plus rien ne serait jamais comme avant. Des “Je crois que j’ai dû attraper un truc, je ne me sens pas très bien. A charge de revanche.”, des “En ce moment cela tombe plutôt mal, je suis débordé de travail. La prochaine fois peut-être.” ou encore des “Je pars en déplacement à Boston pour rencontrer un nouveau client. Mais promis, je t’appelle dès que je suis rentré.”. Une fois, deux fois, trois fois … dix fois. Dès lors, une farandole de scenarii foisonnèrent. Et comme à ton habitude, tu ne pus t’empêcher d’envisager le pire.

Te tenait-il rigueur et te gardait rancune ? L’avais-tu déçu ou blessé ? En n’étant pas immédiatement là au sortir de la tempête. Te considérait-il désormais comme un lâche, un hypocrite ou un fourbe ? Voyait-il en ton absence, le signe d’un ralliement à Charles ? Te rattachait-il à une période de sa vie sur laquelle il prétendait tirer un train, afin de continuer à aller de l’avant ? Autant d’hypothèses qui te valurent des étangs de bile. Les larmes ont-elles coulées sur ton visage, quand dans le silence et l’indifférence générale, tu cherchais le soir posté à la fenêtre de ta chambre la lumière de la planète gazeuse parmi la myriade d’étoiles constellant le ciel, le téléphone rivé au creux de ta paume restant désespéramment muet ? Oui. As-tu perdu le sommeil, l’appétit et cherché un réconfort illusoire dans une surconsommation de nicotine ? Oui. Tes entrailles se sont-elles tordues à l’idée de l’avoir à jamais et définitivement perdu ? Oui. Mais le pire devra attendre. A bout de mots, d’explications et de déballages de sac : vous avez fini par vous retrouver. Aujourd’hui, tout semble plus ou moins être revenu à la normale dans le meilleur des mondes.

L’astre poursuit la reconquête de sa lueur naguère ternie ; et tu te délectes à nouveau de son étincelante lumière. « Ohrf ! », marmonnes-tu en réponse à sa question rhétorique, en inclinant la tête et accusant un sursaut des sourcils. Sous-texte : “Bien loin de moi cette idée, voyons !” Ton cœur repart pour un tour de grand huit, lorsque ton héros dézippe sa veste. Laissant ainsi apparaître un T-shirt - partiellement imbibé de sueur – et dont l’étoffe embrasse par endroits ses abdominaux en acier trempé et ses pectoraux en béton armé. Certes, il n’est pas autant à son avantage que lorsqu’il revêt son smoking Smalto, n’ayant pas son pareil pour flatter sa belle charpente et faire ressortir le mirifique vert de ses yeux, mais … . Le voir ainsi exsudant le mâle à l’état pur … cela a aussi son charme. Bah voyons … ! C’est quoi la prochaine étape du délire, dis-moi ? Te faire un masque à oxygène avec ses chaussettes sales ? Hmm … . Oh doux Jésus, c’est qu’il y a déjà pensé, c’t’imbécile !

Devenu une question de survie, tant tu vacilles sur le seuil de la pâmoison, tu glisses et orientes alors la discussion sur un sujet qui – tu l’espères – devrait en toute logique ne faire naître aucune once de sentiment torride en toi : le travail. Quand bien même cela partait d’une bonne attention et découlait d’un bon sentiment ; proposer à un homme, fraîchement abandonné devant l’autel par celui qu’il croyait être “le bon”, de s’occuper des préparatifs d’un mariage … ce n’est pas vraiment ce que l’on pourrait qualifier d’idée du siècle. Aussi subtil que d’amener un diabétique dans une pâtisserie. Ou un ancien alcoolique à une dégustation de vin, dans un vignoble de la Vallée de Napa en Californie. A ta décharge, il faut dire aussi que tes fréquentations sont plus en âge de se passer la corde au cou, que d’organiser une Baby Shower. Ou de fêter le Baptême, la Communion et autre Bar Mitzvah, d’hypothétiques rejetons. En outre, et sauf si le défunt fut de son vivant une ordure finie dont personne ne pleure le trépas, il est plutôt rare qu’un enterrement vire à la liesse collective, l’effusion de joie et la célébration. Même si des obsèques nécessitent une savante dose d’organisation, tu te voyais assez mal suggérer au soleil de tes nuits de chapeauter le déroulement de la cérémonie. Il y a tout de même mieux pour regonfler le moral d’un ami, non ?

Finalement, ce que tu imaginais être un “bon plan” se révèle être une fausse bonne idée. Sans compter que la commanditaire s’avère être … une belle navrance. Pour le dire en des termes un tant soit peu polis, enrobés et recherchés. Malheureusement, tu n’as pas pu détecter ce petit vice caché dans la fabrication caractérielle de la dame, le temps d’une coupe de champagne partagée lors d’un cocktail avec les éminences du Gotha. La teneur des propos de ton Solal tend toutefois à te rassurer et t’aide à dédramatiser. « Je suis vraiment confus. Si j’avais su que Mâdame était aussi imbuvable, j’y aurais sûrement réfléchi à deux fois avant de vous mettre en contact. Mais je suis content si cela peut t’ouvrir les portes pour d’autres perspectives et de nouveaux projets. », répliques-tu en esquissant un évanescent sourire. Le phrasé oscillant entre confusion et joie, alors que tu te frottes l’arrière de la nuque, un brin gêné malgré tout. « Ah ça oui, c’est clair tu es plutôt de bonne constitution. », ajoutes-tu l’intonation riante, dans un sourire bien plus franc.

Quand bien même tu puisses t’en offusquer, ton Jupiter n’en demeure pas moins humain et possède par définition comme tout à chacun des défauts. Cependant, rendons à César ce qui est à César : force est de constater que “Le Petit Prince de la glace” est une bonne pâte, doublée d’une âme conciliante et indulgente. Le volet travail se referme. Et pas une parcelle d’émoi n’a agité ton être. Miracle. Il devrait sans doute en être de même avec le prochain sujet abordé : le logement. « Oui, j’en serai ravi ! C’est sûr que cela sera différent, mais cela ne veut pas dire pour autant que cela sera moins bien. », enchéris-tu sur un ton résolument jouasse, affichant un sourire radieux – pour ne pas dire ahuri - et ponctuant ta déclaration par une note de positivisme et d’optimisme. Comblé et heureux qu’il te convie à visiter son éventuel futur chez-lui, des nitescences brillent au fond de tes opales. Comme un gosse subjugué et déballant avec ferveur ses cadeaux d’anniversaire.

Soucieux d’aider le fringant trentenaire dans sa recherche d'un nid douillet, voilà un moment que tu épluches et décortiques les annonces immobilières de ton côté. Hélas, tu as pour l’heure toujours fait chou blanc. Eu égard à l’attrait du séduisant adonis pour le raffinement et les belles choses ; la perle rare n’est pas aisée à trouver. Il y en a bien sûr, mais la vaste majorité d’entre-elles n’entrent pas dans son budget. Parfois, tu te dis que … . Ouais, ouais, ouais, c’est bon ne te fatigue pas : on a pigé le truc. Tu te dis que tu pourrais lui proposer de prendre un spacieux appartement-terrasse, dans l’Upper East Side sur Park Avenue, en colocation. Qu’à force de vivre avec toi, son regard change et ô joie, bonheur et félicité : “They lived happy and had many children”. Ah mais non pas du tout, je ne me moque absolument pas de toi. Là niveau romantisme, on en est dans du sublime. A côté, “Pretty Woman” et “Ghost” passeraient presque pour des films d’action transpirant la testostérone, du genre “Rambo” ou “Rocky”. Non vraiment, Richard Gere et Patrick Swayeze peuvent allés se rhabiller, je t’assure.

Tu sembles juste occulter un léger, minuscule, riquiqui et infinitésimal détail – qui au final ne l’est pas tant. Ta mère. J’entends d’ici la tragédienne grecque, avec son bréviaire de la mère juive abusive sous le bras, partir dans des envolées lyriques face à l’annonce de ton indépendance. “Juste ciel, mon bébé chéri ! Seul et livré à lui-même. Dans cette vaste, cruelle et impitoyable jungle urbaine.”. Ah bah oui, y a ça aussi. Tsss … personne n’a jugé bon de l’informer qu’à ton âge, des hommes sont mariés et père de famille ? Ouais, on devine facilement la syncope se profiler à l’horizon, tandis qu’elle se signe en se fendant d’un “Que Dieu nous garde d’une telle abomination !”. Voilà, voilà, voilà … parenthèse close : tu peux poursuivre. Tu te joins modestement à l’éclat d’alacrité de ton bel et tendre inavoué. Prunelles smaragdines roulant en direction du plafond et tête dodelinant de gauche à droite, pour un abord faussement consterné. « Cela doit être ça, oui. Même au-delà de l’apparence, je te trouve plus … je ne sais pas … plus souriant. Plus serein. Plus apaisé. Tu n’imagines pas comme je suis heureux de te redécouvrir ainsi. », conclues-tu d’une voix qui s’étreint légèrement sous le coup de l’émotion, des étoiles dans les yeux.

Quart de thé ingurgité d’une traite, avec à la clé une grimace de révulsion difficilement réprimée, tu renoues avec la verticalité et tapes très légèrement le front moite de l’élégant patineur, suite à son idiotie. « T’en as pas marre de dire des bêtises des fois ? Tu serais sublime même avec un sac poubelle ou en toile de jute sur le dos. Puis le jour où tu me feras honte, les esquimaux auront colonisé le Sahara ! », lui assures-tu affectueusement, en entonnant le prélude d’un fragment d’hilarité rapidement canalisé. Une sonnerie de portable retentit depuis les tribunes et capture ton attention. Tu aperçois l’homme à l’étrange dégaine et l’attitude passablement louche, se précipiter en toute hâte vers la sortie, le téléphone fermement arrimé contre l’oreille. Enfin seuls. Le soulagement t’envahit soudain. Les épaules s’abaissent, les orteils se délassent et une longue expiration nasale vient parapher ton allégement de stress. A nouveau immergé dans les maelstroms de jade de l’Apollon de la glisse, tu prends alors ton courage à deux mains.

« Euh … . Il y a un nouveau Diner qui vient d’ouvrir sur Bedford Avenue. Si tu n’as rien de prévu, on pourrait … aller tester. Puis il y a aussi une exposition ce soir au planétarium. Je sais que ce n’est pas la porte à côté, mais … j’ai pensé qu’on pourrait aller y faire un tour après. A moins que tu sois déjà attendu ailleurs. », proposes-tu maladroitement, dans un débit mal-assuré et en torturant tes doigts sous l’œuvre de la nervosité. Eh bah voilà ! C’était pas si compliqué, tu vois. Dire qu’il a fallu que l’on poireaute six ans pour en arriver là … . Ah non, non, y a pas de doute on avance ! Continue comme ça, et d’ici un demi-siècle, tu pourras espérer l’embrasser … ahem ! Puis soudain, surgit un coup de tête, un coup de folie, un coup de sang, un coup de je t’aime. Tes ailes s’enroulent autour de ses épaules. Une étreinte. Que tu regrettes presque aussitôt. Sauvant ce qui peut encore l’être, tu tentes désespérément de brouiller les pistes et de la transformer en accolade, à grands renforts de petites tapes amicales entre ses omoplates. Le contact promptement annihilé. « Excuse-moi. », murmures-tu en déglutissant âprement ta salive, étouffant un éclat de rire et dodelinant négativement du cap.

Traduction : “Je ne sais vraiment pas ce qui m’a pris.”. Désireux d’effacer ce grand moment de gêne et de solitude encore imprimé sur son T-shirt, tu passes tes phalanges sur le tissu pour en éradiquer les vagues de plis. Les muscles vigoureux de son torse roulant sous la pulpe de tes doigts, ne font que davantage mettre en exergue ton embarras. Arrêtant le massacre avant d’irrémédiablement être ridicule, tu accuses un pas de recul et sors de son espace vital. Ton visage laiteux commence à tourner au grenadine. « J-je … je vais t’attendre dans l’entrée. », bredouilles-tu en désignant d’un mouvement du pouce par dessus ton trapèze, la sortie de l’édifice. Sans plus tergiverser, et désirant garder la face – si toutefois tu l’as encore – tu mets alors le cap vers les doubles-portes de la patinoire. Hmm, tu as bien failli être bon. Non, non, je ne vais pas encore te tacler : rassure-toi. Je vais simplement te poser une question. Du moins, plusieurs. On sait ce qu’on quitte, mais on ne sait pas ce que l’on retrouve. Es-tu vraiment sûr de le vouloir ? Souhaites-tu vraiment courir le risque de tout gâcher ? Es-tu réellement prêt à mettre en péril votre amitié pour … un caprice d’enfant ? Au fond de toi, saurais-tu remettre en cause la beauté, la magie, la pureté du lien qui vous uni, uniquement parce que tu aspires à “plus” ?
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