Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? Alors là, il y en a plusieurs, problèmes. Je ne sais pas si c'est normal, d'ailleurs. Il y a entre autre le fait que je mens à mon copain sur ma profession... Même qu'il ne sait pas trop ce que je fais, je pense. Je lui dit que ma mère m'aide financièrement à payer mes trucs. J'ai vachement l'impression d'être une sorte de paradoxe sur deux jambes. Je suis cent-pour-cent pour l'honnêteté et dire ses quatre vérités, mais je suis incapable de confronter mon copain et lui dire que j'oeuvre dans la pornographie. En vrai, j'ai peur de le perdre. C'est mon premier amour, à 23 ans...

Dans le même ordre d'idée, je pense que mon problème serait aussi de tout vouloir en même temps, de tout faire en même temps, de vivre tout en même temps. On a juste une vie, vous savez ? Il n'y a pas de temps à perdre. D'un autre côté, je ne veux rien du tout, pas d'attentes particulières envers la vie, je veux laissez l'Univers (avec un grand U, oui) faire son art, je ne veux pas porter quelconque poids sur mes épaules. Cependant, c'est aussi ces mêmes poids qui me gardent en vie, qui me donnent soif d'aventures, d'histoires rocambolesques...

Une addiction à déclarer ? (Le café et les réseaux sociaux comptent aussi bien entendu on est là pour être honnêtes). Comme tout les milléniaux et quelques uns de la génération d'en dessous, je suis accroc aux réseaux sociaux. C'est tellement facile de connecter avec des gens ! J'adore ça. J'aime interagir, faire de nouvelles rencontres.  Autrefois, j'étais une grande consommatrice de nicotine. Je voyais les grandes actrices fumer et je trouvais ça franchement sexy alors ça m'a vite donné envie. J'ai fumé de mes 16 à mes 19 ans. Or, c'est l'odeur persistante sur mes vêtements et mes ongles qui commençaient à jaunir qui m'a rebuté. Des mecs se faisaient même le plaisir de souligner l'odeur goudronneuse qui s'emparait de mes cheveux après chaque cigarette. Au début, je m'en foutais. À la longue, ça me dégoûtait aussi.

Sinon, je pourrais aussi mentionner mon addiction aux sensations fortes ? J'ai l'impression que j'ai besoin d'avoir mal, d'être joyeuse, de rire, d'être triste, d'avoir des papillons dans le ventre pour me sentir en vie. J'irais, demain matin, sauter en bas d'une falaise (attachée, évidemment.) et je serais la plus heureuse au monde. Je carbure à l'adrénaline.

Comment s’est terminé ta dernière relation ?
Vous allez peut-être trouver ça étrange... Je n'ai jamais vraiment eu de « relations ». Oui, j'ai eu des amants, des amantes, mais jamais ceux-ci on su rester bien longtemps. Avant Sawyer, les trois mots les plus puissants de notre langue ne m'ont guère été adressé. « Aelynn. Je t'aime. » Moi aussi, Sawyer. Je t'aime. Fort. Par moment, j'ai l'impression que tout ça est trop beau pour être vrai. Je ne mérite pas tout l'amour que cet homme me donne... Au final, peut-être que oui ? Peut-être que c'est le seul et l'unique, l'homme de ma vie ? Dans tout les cas, je tente de vivre le moment présent au maximum, à chaque nanoseconde que je passe dans ses bras. L'éphémère n'a jamais été aussi paisible.

Le dernier texto que tu as envoyé ?
« Oui, j'ai bien reçu le 1,500$ sans problèmes :) Merci ! À bientôt. »
Ça, c'est le dernier texto que j'ai envoyé. C'est ce que je gagne pour une vidéo totalisant trente minutes. Dans les semaines à venir, je vais peut-être toucher un autre montant puisque pour visionner mes vidéos, il faut payer sur le site de la boîte de production avec laquelle je bosse. Une partie va à l'équipe et l'autre partie me revient à moi ainsi qu'aux actrices/acteurs. C'est équitable, vraiment. Parfois, les gens achètent mes films, les enregistre et les mettent illégalement sur des plateformes plus connues et dans ce cas, nous ne sommes pas vraiment payé (ou très peu). Ça fait partie du métier, i guess.

Si on fouille dans mon téléphone, dans mes historiques de textos, il est pratiquement impossible de trouver des trucs incriminants. En d'autres termes, je n'envoie pas 2292992 messages à des mecs inconnus. Sauf sur OnlyFans, mais ça, ça fait partie intégrante de mon boulot aussi... Les gens peuvent m'écrire en privé pour me parler de tout et de rien. Je me dois de répondre sans quoi je peux perdre une partie de mes revenus et puis bah... J'aime bien avoir un toit sous ma tête, manger et investir dans moi-même en achetant des soins du visage, de la lingerie, des vêtements, du maquillage, l'épilation...  En dehors de tout ça, dans mon téléphone on, y retrouve principalement :
- Des photos de chats (beaucoup)
- Des photos de ratons-laveurs
- Des textos mielleux avec Sawyer (et d'autres plus chaud, if you know what i mean)
- Des selfies
- Des photos avec des potes
- Des messages avec des amis où on parle de tout et de rien.


Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ? Seulement cinq minutes ? C'est amplement suffisant, mes chers. Mes parents sont mes parents, point. Rien de plus, rien de moins. Certains de mes potes considèrent leurs parents comme leurs meilleurs amis et il m'arrive de les envier un peu... Premièrement, suite à leur divorce, mon père est retourné vivre en Corée du Sud. Ceci étant dit, je le vois seulement une fois par année, deux si je suis chanceuse. Ma mère, elle, vit encore à New York, sur Manhattan. Je la visite quelque fois par mois, on dîne ensemble, on boit du vin, on parle de tout et de rien, de tout ce qui n'est pas trop personnel. D'ailleurs, je ne sais même pas si elle a fréquenté quelqu'un après mon père ? J'ai des doutes que oui, mais outre ça, je n'en sais rien du tout. Je lui souhaite, elle mérite de s'éclater. Du côté paternel, on s'échange des textos sur WhatsApp de temps en temps soit pour savoir comment je vais, ou comment il va.

Mon père et ma mère ne sont pas au courant de ma profession. Je leur dit simplement que j'enchaîne des boulots de serveuse dans de bons restaurants dans lesquels la clientèle laisse un pourboire plus-que-généreux. Pour le moment, ils ne sont pas au courant et c'est parfait ainsi. S'ils découvrent, je ne sais franchement pas comment ils vont réagir et j'anticipe clairement leur réaction (et intrinsèquement, la mienne)...

En dehors du boulot, des études, tu fais quoi ? Je tente de trouver des activités qui me font ressentir quelque chose de fort. Avec le skateboard, j'y arrive un peu. Quand je réussis à sauter des marches, ou à faire des trucs spéciaux, mon coeur accélère, mon ventre se noue, signe d'adrénaline. Quand la température ou l'envie ne le permettent pas, je reste chez moi, je regarde des films, des documentaires sur l'art, je prends des bains, me fait des masques pour la peau (les coréens, les meilleurs en terme de skincare !). Évidemment, quand c'est possible, je passe mon temps à faire des bisous à Sawyer, à faire des activités avec lui, essayer de construire un truc qui ne s'effondra pas dans les semaines suivantes. Quoi qu'en lui mentant sur ma profession, ça risque d'arrive tôt ou tard. Je tente à tout prix d'éviter cette confrontation, je joue avec le feu... Je suis consciente que plus que j'attend, plus la blessure sera grande, plus ça saignera (métaphoriquement parlant), plus le coeur se déchirera. Aussi, je m'accorde toujours une journée par semaine dans laquelle je peux passer du temps avec des potes.

Un fait peu glorieux à nous raconter ?
Hummm... Il n'y a pas de manière élégante de décrire les faits, je vous l'assure... À un moment, je filmais un scène et tout d'un coup, je ne me suis pas senti bien. J'ai à peine eu le temps de me rendre à la salle de bain pour rejeter mon petit-déjeuner. J'ai été malade devant la porte de la toilette, devant une équipe de production complète. Heureusement, ils se sont bien occupé de moi, ils m'ont rassuré en disant que ça arrivait, qu'on était tous humain ici, qu'il n'y avait pas de soucis, qu'on tournerait plus tard dans la journée. J'ai pu me reposer pendant au moins deux heures. J'ai sans doute mangé un truc périmé cette journée-là, parce qu'après l'accident, je me suis sentie bien et j'ai pu faire ce que j'avais à faire.