« Bon, tiens, j’te donne ton équipement ! » Pas de temps à perdre, parce que je savais que si on commençait à discuter trop, il allait finir par faire demi tour et rentrer chez lui, la queue entre les jambes ! Il m’avait déjà fait le coup la dernière fois qu’on s’était donné rendez-vous ici. Faut dire que les hôpitaux psychiatriques, ca a de quoi faire bien flipper ! Y a toujours cette ambiance ultra pesante, ces bruits de craquement qui sont surement du à une bête qui s’promène dans l’coin, mais qui font penser que les lieux sont hantés. Là, il fait nuit, et on a que nos lampes frontales pour nous éclairer et voir où on met nos pieds. « Accroche ça à ton poignet. C’est juste, au cas où on se sépare et que ta lampe fonctionne plus, au moins, on peut s’capter au loin. » c’est un bandeau réfléchissant et si il passerait inaperçu avec sans lumière, dès que j’appuyais sur le bouton de ma lampe, on ne pouvait plus le louper. « On laisse nos téléphones dans la voiture, de toutes façons, on a pas de réseau ici. Et puis ca créer des ondes, c’est pas bon. » j’suis un peu cruelle, je sais que sans son téléphone il va pas se sentir bien. Je sais que ça le rassurerait de se dire qu’il pourrait appeler quelqu’un si besoin ou utiliser son flash si jamais sa lampe s’éteint d’ailleurs. Mais elle s’éteindra pas et on a aucun signal et il pourra appeler personne. « T’es prêt ? » non, il est pas prêt et j’aurai pas du poser la question parce que c’est justement là qu’il peut s’offrir une porte de sortie. « J’entends ton cœur battre déjà. » que je dis, amusée, c’est fou comme il flippe tout l’temps. « Viens… » je lui agrippe la main pour jamais le laisser s’échapper et on s’aventure dans les lieux. C’était quoi leur délire dans les années 30 de construire des si grands bâtiments paumés au milieu de nulle part ? La nature, le cadre charmant de la forêt, sans doute, mais franchement, c’est juste encore plus creepy quoi. Le grand portail en ferraille est fermé et condamné à l’aide d’un cadenas, c’est impossible de passer par là, il est bien trop haut et pas de pince suffisamment coupante pour défoncer la grosse chaine qui maintien tout fermé. « J’suis encore jamais venu ici ! » celui-ci, c’est une première pour moi, j’sais pas c’qu’on risque d’y trouver mais j’avais déjà vu quelques vidéos et photos d’autres explorateurs sur youtube ou sur leurs blog et j’me souviens qu’en continuant un peu plus loin vers la droite, on pouvait rentrer par le grillage qui était complétement défoncé. « A cinq mètres par là, on va se faufiler et c’est parti ! » J’étais toute excitée et lui il était presque paralysé. « Donne moi tes mains. » ses paumes contre les miennes, que je serre doucement avec mes pouces, je ferme les yeux et sans rien dire, je reste quelques longues secondes comme ça. J’invoque mes esprits protecteur, j’invoque Abeytu ma grand-mère ma plus grande protectrice, celle grâce à qui j’étais toujours sortie entière de mes explorations, même quand franchement, c’était pas safe du tout. Une frisson me parcouru l'échine et je lâchais ses mains. « Maintenant, tout ira bien. » que je fini par lui dire avant de plonger sous le grillage et passer de l’autre côté, en m’éloignant un peu, je le laissais seul un instant, j’suis sûre que ça le motiverait pour vite me rejoindre.

@Curtis Cho

Le regard perplexe survole l'équipemnt que Jina lui confie et il cligne des yeux à plusieurs reprises, comme si ça allait rendre sa vision plus claire. Curtis tente d'écouter les explications mais son cerveau est ailleurs ; plus particulièrement vers toutes les façons dont il pourrait perdre la vie ce soir. C'était toujours les mêmes plans avec Jina, toujours les mêmes frayeurs — et toujours la même survie, mais ça ne l'empêchait pas de flipper à chaque fois. « Euh, p- pourquoi on se séparerait ? » Déjà paniqué rien qu'à l'idée de se trouver tout seul à l'intérieur, il risquait de passer la soirée roulé en boule dans un coin à attendre que Jina vienne le chercher. « Nos téléphones ? T'es sérieuse ? » Et il aurait dû se douter qu'il y avait des conditions dont elle ne lui avait pas parlé. Hors de question pour lui de se séparer de son téléphone, même si les arguments de Jina étaient complètement plausibles. Il tourne le dos à son amie pour protéger son téléphone, lutte lorsqu'elle tente de le lui enlever et ils se chamaillent comme des frangins, scène sortie direct d'un sitcom avant qu'il ne se laisse faire, comme d'habitude. Sans téléphone, sans dignité, sans aucune envie d'être là. Sa main se serre autour de sa lampe et il dirige le faisceau partout autour de lui, à l'affût de tout ce qui pourrait lui faire du mal. « Et tu t'es pas dit que c'était peut-être pour le mieux ? » marmonne-t-il en la suivant, les yeux plissés pour discerner des quelconques formes hostiles dans l'obscurité. Il observe l'édifice avec un dégoût visible, rien de tout ça ne lui donnait envie de s'y aventurer mais il était trop tard pour reculer, malgré tout il ne voulait pas décevoir Jina. Leurs mains se touchent et le silence qui s'ensuit permet à Curtis de penser à toutes les mauvaises décisions qui ont pu le mener jusqu'ici, ce soir. Puis, il prend une grande inspiration et s'empresse de suivre Jina, son coeur ayant commencé à s'affoler au moment même où elle l'a devancé. « Et si on se fait choper par les flics hein ? Soit je meurs suite à une possession soit je meurs de honte. Super soirée en vue. » L'anxiété monte à mesure qu'ils avancent à l'intérieur et il reste collé à Jina, il ne survivrait sûrement pas seul. « Qu'est-ce que t'aimes dans ces bails, même ? C'est sympa mais que dans Resident Evil parce qu'au moins, tu meurs pas pour de vrai. »

@Jina Reed