Elle est agacée Jeza, et elle ne sait pas comment ça risque de se passer si elle dit ce qu'elle pense. Alors qu'elle ferme la porte de son appartement, elle descend les escaliers 4 à 4 et elle se dirige jusqu’au Starbucks du coin pour pouvoir prendre sa commande habituelle, à savoir un grand café, sans sucre avec un nuage de lait. Juste pour dire. Il faut qu’elle parle à Gabrielle, il faut qu’elle lui dise ce qu’elle pense, parce que ça s’accumule trop dans son corps, dans sa tête et ça va finir par exploser. Son mec est un gros con. Et Jeza le pense, réellement. Elle se dit que ça va forcément péter dans les chaumières, qu’elles vont se prendre la tête mais Jezabel, elle a besoin de lui dire. Sa meilleure amie lui manque, Gabrielle lui manque plus que de raisons et elle a besoin de lui parler, de lui dire ce qu’il se passe dans sa vie. Cet abruti de flic qui a voulu la mettre en garde à vue alors qu’elle n’avait rien fait. Cet abruti de flic qu’elle a retrouvé devant chez elle, et surtout cet abruti de flic qui a fini dans son lit. C’est ça le pire. C’est que sa meilleure amie n’est même pas là pour la consoler, pour lui dire que ce n’est rien, qu’elle a rien fait de mal. Elle essaie de se persuader Jeza mais c’est compliqué. Et puis quand elle voit, ou plutôt quand elle sait que le mec de sa meilleure amie est un gros con doublé d’un abruti fini, elle ne peut pas s’empêcher de vouloir le lui dire. Son café dans la main, elle se presse jusque chez la Scott et elle rentre chez elle comme si elle était dans un moulin, après tout, elle connaît cet appartement par coeur. Elle en a passé des soirées à refaire le monde, elle en a passé des soirées à boire des bières et a manger des pizzas juste pour le plaisir. Elle cherche son amie du regard, vérifie si elle entend la voix de ‘son mec ‘ et non. Alors elle dépose le café qu’elle a prit pour Dgee sur la table, balance son sac et elle se laisse tomber dans le canapé comme si elle avait passé une journé éreintante pour prononcer sans préambule « Ton mec c’est un gros con. » Elle se doute qu’elle aurait sûrement dû mettre les formes mais elle n’en a pas envie. « Tu peux pas genre, le larguer comme une vieille chaussette ? Il aurait que ce qu’il mérite. » Au moins, c’est clair.

Il n’est pas rare que Jezabel flaire les gens qui sont malhonnêtes et passablement très con. Alors quand elle avait vu sa meilleure amie avec ce type, elle n’avait pas eu besoin de faire 1000 recherches pour savoir qu’il n’était pas quelqu’un de bien. Elle n’avait plus qu’à espérer qu’un jour, Dgee lui dise qu’ils étaient séparés mais visiblement, ce n’était pas demain la veille que cela allait arriver et Jeza ça la rend aigrie. C’est donc pour cela qu’elle débarque comme une fleur chez son amie pour lui dire sa façon de penser et sa façon de voir les choses. Après tout, pourquoi est-ce qu’elle ne le ferait pas ? Elles se sont toujours tout dit, non? Elles se sont toujours dit leurs façons de penser, quand l’une faisait un peu trop de conneries, l’autre la rappelait gentiment à l’ordre. Pourquoi est-ce que cela changerait aujourd’hui ? Et Jeza se doute de la soirée que sa brune a passé la veille quand elle voit sa tête déconfite qui descend alors qu’elle est installée dans le canapé « Je ne suis pas d’humeur à dire bonjour et jusqu’à preuve du contraire, je ne suis pas au casino donc je n’ai pas besoin de faire de simagrées quand je suis de mauvaise humeur. Et fait toi plaisir. » Ou d’humeur exécrable plutôt. Jeza se vexe presque quand son amie remonte, mais un flash de sa tenue du moment lui revient et il vaut mieux qu’elle s’habille pour avoir une conversation de la sorte. Quand Dgee redescend, Jeza la regarde, ses yeux dans ceux de sa meilleure amie et elle serre les dents face à sa nonchalance. « Parce que ça fait des mois que j’espère que tu me dises que vous deux c’est fini ? » demande t-elle, simplement. Elle ne veut rien lui cacher, ne veut pas faire semblant parce qu’après tout, ça fera sûrement plus de mal que de bien. Si du bien ça fait. Quand Dgee pose sa main sur l’épaule de la brune, Jeza se décale, comme si ce contact était électrique, comme si elle allait flancher et ne rien dire alors qu’elle accumule depuis beaucoup trop de temps pour le dire. « C’est pas moi le sujet là en fait, c’est toi et ce connard. Alors oui, je me suis envoyé en l’air une bonne partie de la nuit, mais là c’est de toi que je veux parler. Parce que c’est toi le problème. » Elle ne mesure pas ses mots et elle sait qu’elle va s’en mordre les doigts, Jeza mais elle s’en fout. « Il faut que tu quittes cet abruti avant que je ne fasse mon devoir de meilleure amie qui consiste à te ramasser à la petite cuillère. » Elle ne veut pas ça. Elle ne veut pas que sa meilleure amie aille mal, alors elle se dit que peut-être si elle la prévient, tout ira bien. « t’as vu ta tête ? Ça fait combien de temps que t’es pas rentrée bourrée ou droguée chez toi ? Laisse moi deviner, des mois ? Ça te semble pas être une drôle de coïncidence ? » Jeza n’a pas l’habitude de voir le mal partout et pourtant là, elle se dit que la coïncidence est trop grande pour qu’elle soit effacée en un claquement de doigts.

Elle savait pertinemment que Gabrielle réagirait ainsi, elle le savait, elle s’en doutait fortement. Et pourtant, elle avait mit les deux pieds dans le plat, éclaboussant tout sur son passage. Elle n’avait pas envie que Gabrielle soit mielleuse et ne l’endorme avec des mots qu’elle ne pensait pas. Elle n’avait pas envie de ressortir d’ici sans avoir dit ce qu’elle avait à dire alors elle évitait toute distraction. « Pourquoi tu te braques au juste ? Il t'a pas sauté comme il fallait ? » demande t-elle, même si elle sait pourquoi. « Et je suis peut-être con mais j’ai les yeux ouverts m o i. » Elle insiste sur le moi pour lui faire comprendre que ça ne se passera pas comme ça. Elle prend une gorgée de café, la voit réagir et elle espère sincèrement qu’elle va le faire. Parce qu’elle n’hésitera pas à être plus virulente si jamais elle ne le fait pas. Jeza se mord l’intérieur de la joue et la regarde, elle voit bien qu’elle commence à l’énerver mais elle n’a pas franchement envie d’arrêter, pourquoi le ferait-elle de toutes façons. Elle l’écoute parler et elle ne peut s’empêcher de ricaner. "Je suis irrationnelle ? Donne moi une seule fois, ou j’ai pas senti les gens avec qui t’était, et que tu me disais comme une imbécile Mais nooooon, ils sont cool. Et que j’ avais tort ?" Elle la regarde et se lève, pour faire quelques pas et elle se tourne vers elle, les bras croisés, les lèvres pincées "Parce que tu voulais que je fasse encore ma mielleuse ? Et que j’te dise olalala mais vous allez si bien ensemble alors que je ne le pense pas ?" Demande t-elle, le plus sérieusement du monde. Elle tente de se calmer mais elle va exploser, alors elle prend une gorgée de café et elle pose son gobelet avec calme et répond d’une voix posée "Parce que tu vas me dire que c’est une coïncidence que cet abruti débarque dans ta vie pile au moment ou tu deviens connue ? Vous vous connaissiez d’avant ? Et il a eu l’illumination qu’il t’aimait depuis le premier jour ? Je le sens pas ce mec." Jeza était plutôt honnête et elle savait que ça n'allait pas plaire, mais aujorud'hui, elle avait décidé d'en découdre. Coûte que coûte. "Honnêtement, y’a rien qui pousse à la sympathie chez lui, et j’aime pas trop la façon qu’il a de se la jouer mesquin. Mais grand bien te fasse de penser qu’il t’aime. T’iras te faire foutre si jamais il te brise le coeur et il t’a prise pour un pigeon. La conne elle en a assez de te ramasser à la petite cuillère parce que tu l’écoutes pas."

Elle n'en revient pas Jeza. Elle n'en revient pas que leur amitié soit mise à mal à cause de ce type. Parce qu'il est complètement con. Jeza le sait. Et pourtant, elle a beau le lui dire, lui crier, elle ne veut pas l'entendre Dgee. Elle sait que ça va péter, d'un instant à l'autre. « du respect ? parce qu'il te respecte toi peut-être ? » demande Jeza, acerbe. La voix qui est trop cinglante, le ton trop claquant. Et elle secoue la tête en serrant les dents « Ouais t'as raison. Pardon. Tout le monde crie ton nom. Tout le monde veut ta gueule sur des posters, t'as raison. » Elle ne veut plus la contrarier et pourtant, pourtant ça explose. Les mots dépassent la pensée, les mots dépassent tout entendement et Jeza ferme les yeux. Comme pour s'arrêter de penser. Jeza regarde Dgee, en face d'elle, et elle humidifie les lèvres. Quand elle lui demande de rendre les clés, Jeza regarde Alfred qui entre alors que Dgee lui hurle dessus et quand elle dit à son garde du corps de récupérer les clés. Elle lève les mains au ciel et secoue la tête négativement « T'inquiète pas besoin d'utiliser ton gorille pour récupérer tes putains de clés. » Elle balance le trousseau sur la table basse, récupère son café et avance sans réfléchir avant de regarder une dernière fois Dgee « Va te faire foutre. » Et elle claque la porte avant de rentrer chez elle, l'agacement qui n'est pas parti. Et qui est même bien trop présent.

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Elle sort de la douche en chantant, une serviette enroulée autour des cheveux, sa brosse à dent dans la bouche alors qu'elle chante toujours. Elle sort la robe noire qui passe bien pour le travail, sa dernière paire de chaussures à talons qu'elle pose près de son lit, avant de se mettre un masque sur le visage et dérouler ses cheveux de la serviette, répondant à un message de William tout en continuant de se préparer. Quand on toque à la porte, Jeza lève les yeux au ciel et balance son téléphone sur le lit avant d'ouvrir la porte, parce qu'elle se doute que c'est forcément quelqu'un qu'elle connaît et quand elle voit Dgee sur le pas de la porte, elle hausse un sourcil, étonné. « J'ai aucun de tes affaires chez moi, je ne vois pas pourquoi t'es ici. » prononce t-elle, sèchement avant de tenir la porte, à deux doigts de la refermer « J'ai pas le temps. Je dois aller bosser dans une heure. »

Dgee lui manquait terriblement à la réceptionniste mais elle n'avait pas envie de se prendre la tête. Elle n'avait pas envie d'aller pleurer à la porte de son appartement. Parce qu'après tout, les mots ont certes dépassé la pensée mais Jezabel n'avait pas envie de se prendre la tête. Elle n'avait pas envie de se prendre une porte, purement et simplement parce que Dgee ne voulait pas lui parler. Et si elle avait vu la rupture de Dgee dans les journaux, elle avait eu envie de lui envoyer un message. Elle avait eu envie de lui dire qu'elle avait raison, que ce n'était qu'un connard. Lui demander des excuses aussi. Mais elle n'en avait rien fait, elle avait simplement effacer leur conversation de son téléphone pour ne plus être tenté et avait vécu sa vie comme bon lui semblait, loin de celle qui la connaissait par coeur. Elle était étonnée de ne pas avoir eu de nouvelles mais après tout, elle le méritait Jeza, elle avait été infecte avec elle. Elle ne s'attendait pas, cependant, à la voir débarquer à la porte de son appartement alors qu'elle devait aller travailler incessamment sous peu. Jeza lève les yeux au ciel face à l'impudence de Gabriel et elle secoue la tête avant de laisser claquer sa langue contre son palet « Parce que tu crois que j'en ai quelque chose à faire ? A quoi elles vont me servir ? » demande t-elle, en serrant les dents. Elle ne veut pas lui sauter dans les bras, ce serait trop facile. Même si elle en avait terriblement envie. « La rockstar a décidé de redescendre de son nuage quand elle s'est fait quitté ? Ou tu l'as quitté ? Tu t'es peut-être rendue compte que c'était qu'un con, t'as mis du temps, c'est bien. Enfin ça a bien changé l'époque où tu savais bien choisir tes mecs. » Elle reste sa main contre la porte avant de la regarder, sa langue qui passe sur ses lèvres « Autre chose ? »

C'est affreux de la voir face à elle, et de ne pouvoir rien faire. Le coeur et la raison qui se battent en duel dans l'esprit alors que Jezabel reste en face de Dgee sans bouger d'un pouce. Elle ne veut pas bouger, elle ne veut pas lui donner raison. Non, Jezabel a toujours envie d'avoir raison et ce n'est pas aujourd'hui que ça changera, malheureusement. Et Jezabel lui explique, ou plutôt expose ses pensées sans réfléchir si ça ferait du mal à Dgee. Elle a besoin d'évacuer le trop plein dans son esprit. Elle a l'impression qu'elle va exploser Jeza si elle ne lui dit pas tout ce qu'il lui passe par la tête. Elle roule des yeux à la phrase de Dgee avant de la regarder de haut en bas et quand elle tente de la rassurer, fébrilement, Jeza hausse les épaules, comme si elle en avait quelque chose à faire -elle en a quelque chose à faire-. Elle tape frénétiquement du pied pour faire montrer son impatience et elle regarde Dgee qui émet une potentielle vérité. Et quand elle saisit sa main, Jeza a envie de la reculer mais elle se retient et elle regarde les clés dans sa main. Et les mots la percutent, les larmes lui montent aux yeux et Jeza la regarde, avant de la prendre dans ses bras. « Je te l'avais bien dit. » rit-elle avant de se reculer et de la regarder avant de lui faire de place pour qu'elle puisse entrer. « Je suis désolée. Pour tout ce que je t'ai dit, parce que je t'aime. Je t'aime vraiment fort, et j'ai pas envie que quelqu'un se mette entre nous. » Elle soupire un peu et lui fait signe d'entrer. « Est-ce que tu veux boire quelque chose ? »

Quand tout se résout, Jeza est heureuse et elle a l’impression que sa place est absolument là où elle devrait être. Dans les bras de son amie. Elle ne veut plus de disputes, plus de mots trop haut, trop fort. ELle ne veut plus d’animosité entre elle et elle est sûre que Dgee l’a bien compris. Quand elle la fait entrer, elle est plutôt heureuse qu’elle accepte même si elle doit partir dans peu de temps. Ça leur laissera sûrement le temps de rattraper le temps perdu, ou du moins, un peu du temps perdu. Elle a tant de choses à lui raconter. Jezabel ne peut s’empêcher de rire aux éclats face à la démonstration d’amour que lui offre Dgee et elle la regarde par la suite « Tu ne me le feras pas dire deux fois mais… je te l’avais bien dit. » Et elle sourit quand Dgee essuie ses larmes, elle sourit et finit par s’essuyer le dessous des yeux avant de la regarder « Je t’aime aussi, même si tu es une idiote qui écoute ton instinct plutôt que ses amies. » la provoque t-elle un peu avant de la regarder et, ravie qu’elle ait accepté sa proposition, elle regarde sa tenue et se pince les lèvres « Il faudrait déjà que je m’habille, mais fais comme chez toi. J’arrive dans deux minutes. » Elle s’éclipse alors dans sa chambre pour enfiler sa tenue de travail et récupère sa paire de chaussures du jour avant de rejoindre son amie « J’ai trente minutes pour toi, et ce soir, on va manger ensemble c’est non négociable. » prononce t-elle en récupérant la tasse de café. Puis trente minutes, ça passe vite, alors Jeza presse son amie pour ne pas être en retard au travail, elle laisse les tasses dans l’évier et claque la porte, accompagnée toujours de Dgee « Je t’envoie l’adresse quand j’arrive au boulot. Je t’aime. » s’exclame t-elle, ravie avant de s’enfoncer dans le métro pour se rendre au casino et enchaîner avec sa journée, espérant qu’elle passe rapidement pour qu’elle puisse retrouver son amie sans avoir eu l’impression d’attendre cela toute la journée.