Helen n’a pas pris ses médicaments aujourd’hui. Ce n’est pas plus mal, comme elle enchaîne les verres du dernier whisky hors de prix que son cher mari infidèle s’est offert. Son fils, Noah, n’étant pas à la maison, elle en profite pour mettre un peu de musique, danser tout en enchaînant les verres sans faire attention à son mari qui lui hurle de son bureau de baisser le son. Elle s’en fiche, Helen. Elle veut vivre, elle veut profiter comme elle le peut de cette vie qu’elle ne supporte plus. Elle crie à son tour, ses paroles n’ayant aucun foutu sens et malgré la musique forte, elle entend très bien son mari qui sort du bureau et descendre les escaliers certainement pour lui faire comprendre qu’elle doit arrêter tout de suite son cirque, comme il le dit si bien. Cela fait des années qu’elle n’est plus qu’un objet de décoration à ses côtés, prisonnière d’un amour qui n’émane aucune sincérité. C’est fini entre eux, depuis des années. Mais elle reste. Elle n’a plus le choix. Son mari l’attrape par le bras et lui demande de se calmer mais elle n’écoute rien, Helen. Elle lui rit au nez, lui montre la bouteille d’alcool presque vide ignorant totalement le visage rouge de colère de celui dont elle est tombée amoureuse il y a des années. Pauvre con, ce sont les mots qu’elle aimerait lui lancer mais au lieu de cela, la sonnette de la porte d’entrée retentit dans le salon. Il la lâche et elle regarde d’un air curieux la porte, n’attendant personne. Serait-ce l’une des nombreuses maîtresses de son mari qui ose venir à votre porte ? Cela ne serait même pas une surprise. Helen pose la bouteille, soupire avant de remettre correctement sa robe histoire de se donner une certaine contenance. Elle ouvre alors la porte et… C’est une jolie jeune femme qui doit avoir l’âge de son fils qui se trouve devant elle. Après l’avoir salué, elle lui demande si cette dernière a besoin d’aide et l’inconnue lui indique chercher Noah pour lui rapporter un sweat qu’il a oublié lors de leur dernière. Priya, c’est le nom qu’elle donne à Helen. « Oh, entre voyons ! Tu ne vas pas l’attendre sur le pas de la porte. ». Priya suit Helen jusqu’au salon où la musique ne retentit plus car son mari a eu l’audace de l’éteindre. Sa démarche n’est pas vraiment assurée, peut-être que l’indienne le remarque mais elle est bien trop éméchée pour s’excuser de son état ou n’en avoir que faire. « Noah ne doit pas tarder à rentrer. Cela lui fera plaisir de voir une amie. ». Dans ses souvenirs, son fils ne lui a jamais parlé d’une certaine Priya mais il ne lui parle jamais de ses amis tout court. Jamais personne n’a mis les pieds chez les Mason comme si Noah avait honte d’eux. Mais Helen le sait, il a honte d’elle. Cela ne peut être que pour cette raison. Son mari lui répète souvent qu’elle ne vaut rien, alors pourquoi son fils ne penserait pas la même chose ? Elle n'est pas vraiment sa mère en plus, pas vrai ? Alors que Helen s’apprête à proposer quelque chose à boire ou à manger à la jeune femme, son mari lui fait un signe de la tête qu’elle comprend immédiatement. Elle ne reçoit pas grand monde à la maison mais elle adore être aux petits soins des invités. Néanmoins, elle ne cherche plus à se battre contre son mari. Alors elle s’excuse auprès de Priya qu’elle laisse seule dans l’immense salon, non sans oublier de finir le verre qu'elle a encore entre les mains avant.

« lundi c'est mieux ? oui... c'est mieux, vraiment mieux. mais, peut-être qu'il a besoin de ce pull.. » priya n'est pas certaine que ce soit une bonne idée, encore moins que ce soit le bon moment. noah aime peut-être la tranquillité d'un dimanche après-midi, à faire ce que bon lui semble sans être dérangé par la première fille venue.. ou peut-être que si mais, pour d'autres raisons qui échappent à priya. elle soupire doucement, passe une main dans ses cheveux et trouve enfin le courage de sonner à la résidence des mason. une superbe belle maison qui correspond totalement à ce qu'elle avait imaginée dans son esprit. de la richesse partout à l'horizon, de quoi lui rappeler que son monde n'a strictement rien à voir avec le sien. qu'elle a beau faire partie d'une université prestigieuse, elle n'est qu'une indienne modeste loin de vivre au dessus de ses moyens. lorsque la porte s'ouvre, priya panique intérieurement. l'espoir stupide qu'elle ne croise personnes d'autres que son.. ami ? connaissance ? -priya n'a jamais réellement su comment considérer noah- s'écroule face à elle. tomber nez à nez avec la mère de celui-ci est bien plus gênant qu'elle ne pouvait l'imaginer.. « bonjour je suis priya une.. une amie de noah. il a oublier son pull et je voulais le lui rendre. » sa mère va peut-être penser qu'il s'agit d'une excuse complètement foireuse pour passer du temps avec son fils.. en tout cas c'est ce que les filles de son âges auraient sans aucun doute imaginer. que l'histoire du pull n'est qu'une façon comme une autre de se rapprocher de lui pour avouer ses sentiments, comme si être amoureuse de noah mason était presque une banalité pour elles. madame mason qui se pousse rapidement de la porte pour l'invitée à entrer. « oh je.. ne vous inquiétez pas pour ça, je peux attendre dehors. » mais, priya -c'est bien connu- n'a jamais été en mesure de refuser quoi que ce soit, encore moins quand l'invitation est envoyée si gentiment. il faudrait pourtant être aveugle pour ne pas remarquer le problème.. pour ne pas sentir l'alcool ou même d'apercevoir le verre qu'elle cherche désespérément à cacher derrière elle. madame mason est complètement ivre.. un peu comme son fils lors de la dernière soirée ou la moitié de la bande d'ailleurs. priya ne sait pas vraiment s'il sera heureux de la voir mais.. qui sait ? elle secoue légèrement la tête avant de s'installer sur le canapé, seule, toujours aussi tendue par l'atmosphère qui semble régner dans cette maison. un palace froid dans lequel priya réalise bien vite ne pas avoir sa place. gênée, elle lève les yeux au plafond, observant toutes les moulures pour combler le temps et surtout pour ignorer les voix qui commencent à se faire de plus en plus entendre depuis la cuisine. « oh non.. » qu'elle murmure instinctivement avant de venir serrer le pull de noah contre elle comme unique soutien de défense. pourquoi venir chez lui un dimanche après-midi ? alors, qu'elle aurait très bien pu attendre le lendemain pour le lui remettre. peut-être que la meilleure chose à faire dans ce genre de cas c'est de déposer le pull et de partir. oui. toute décidée priya se relève doucement, le pull toujours entre ses mains à deux doigts de voir son plan fonctionner à merveille. si seulement noah n'était pas entré à ce moment-là pour découvrir la jeune indienne encore à moitié installée dans son canapé. « noah.. salut. » le malaise. son pull qu'elle serre toujours contre elle. ses parents toujours en pleine dispute dans la cuisine et un sourire timide surement loin d'être le bienvenue. « je.. tu as oublié ton pull hier soir. je pensais que tu en aurais peut-être besoin. » et le garder une nuit de plus dans ma chambre aurait pu alerter ma tante et lui donner envie de me passer un interrogatoire. mais, toutes les excuses du monde n'arriveront pas à calmer la colère qu'elle devine parfaitement sur le visage de l'homme face à elle. au secours

Tu n’as pas envie de rentrer chez toi. Comme d’habitude. L’ambiance est de plus en plus électrique et tu as hâte d’une seule chose : que ton père trouve une énième excuse bidon pour s’envoler vers un voyage d’affaire inexistant, dans le simple but de passer des semaines avec l’une de ses maîtresses. Tu ne supportes pas lorsqu’il est à la maison. Ta mère boit, refuse de t’obéir lorsque tu lui demandes de prendre ses médicaments. Et lui, il ne cherche jamais à arranger les choses. Ce jogging que tu viens de faire aurait dû te vider la tête mais au lieu de cela, ton estomac se noue à mesure que tu te rapproches de ta maison. « C’est moi. » annonces-tu d’une voix forte tandis que tu t’avances vers le salon tout en enlevant les écouteurs de tes oreilles. Et lorsque ton regard croise celui de Priya, ton corps se fige instantanément. Tu restes silencieux tandis qu’elle t’explique qu’elle est venue rapporter le pull que tu as oublié la dernière fois. C’est tout à fait louable de sa part et sûrement que tu l’aurais remercié habituellement… si seulement tu n’entendais pas tes parents crier de l’autre côté de la pièce. Personne n’a le droit de venir ici, personne. Ni ton ex petit-ami, ni ta meilleure amie ont eu l’honneur de mettre un pied ici. C’est formellement interdit car tu ne peux pas assumer ce qui se passe ici. Et Priya, elle… Elle ose se ramener chez toi alors qu’il lui suffisait d’attendre demain pour te rendre ce foutu pull à l’université. Le regard noir, les poings serrés, la colère monte immédiatement. Toi qui est connu pour être quelqu’un de sociable, plutôt calme et sympathique… Son avis sur toi risque de changer immédiatement. « T’as rien à faire ici. » que tu lui lances avec une froideur qui ne laisse entrevoir aucune once de gentillesse dans ta voix. Priya n’est pas la bienvenue et tu t’en fiches pas mal de son explication bidon. « Pourquoi tu restes planter là, putain ? ». Cette fois-ci, le ton de sa voix se hausse. Un peu plus durement. La jeune femme ne mérite certainement pas de se faire gueuler dessus mais tu es incapable de raisonner correctement. L’image si parfaite que tu tentes de garder de toi et ta famille vient de se fissurer. Là, sous tes yeux. Et pour couronner le tout, voilà que ta mère alertée par ta voix se ramène dans le salon. Elle ne marche pas droit bien évidemment. « Noah, je te prierais de parler un peu mieux à ton amie ! » qu’elle te réprimande avant de se mettre à rire. Un rire hystérique, qui te glace le sang et qui n’aide pas ta colère à redescendre. « Elle n’est pas mon amie ! Et je t’ai dit de ne pas boire en mon absence ! ». Cette fois-ci, tu cries. Ta mère non plus n’a pas l’habitude de t’entendre parler de cette manière. Tu as toujours été doux avec elle. C’est ton père contre qui tu te rebelles. Jamais elle. Mais là, c’est trop. « Oh, je suis désolée Priya que tu... » commence ta mère avant de s’approcher d’elle et de trébucher sur elle, la coupant dans sa prise de parole. « Maman ! ». Tu t’approches à ton tour des deux jeunes femmes et tente d’aider malgré toi Priya à sortir de l’emprise de ta mère qui se laisse s’écrouler en continuant de rire. L'humiliation, la colère et la peur, voilà tout ce que tu ressens à cet instant. Des larmes de fureur commencent à menacer tes yeux tant la situation te dépasse. Tu tentes tant bien que mal à relever ta mère, sous les yeux de Priya, pour l'amener dans son lit mais tout seul, tu n'y arrives pas. Et visiblement, ce n'est pas ton père qui compte venir t'aider.

priya réalise bien vite son erreur, ce manque de patience qui vient certainement de la mettre dans la pire des situations depuis son arrivée à new-york. le but était pourtant uniquement de lui rendre service et au lieu de ça.. elle ne ressent qu'une profonde vague de colère à son égard, qu'un silence qui lui donne envie de disparaître à des kilomètres de cette maison, de revenir en arrière et de ne pas sonner chez les mason. priya comprend l'énorme boulette qu'elle vient de faire, pourquoi il semblait désormais à ce point silencieux lorsqu'il s'agissait de pouvoir évoquer son enfance ou encore à l'idée d'organiser des soirées dans son palace.. pour cacher au monde entier cette douleur que priya découvre pour la première fois. cette douleur face à son quotidien qu'il a toujours prit soin de passer à la trappe, sentiment qu'elle connait bien priya même si les raisons ne sont certainement comparables et encore moins équitable. elle tente de garder son calme, de ne pas trembler sous le poids de ce jugement qu'elle a de plus en plus de mal à accepter. la jeune indienne n'a jamais été très à l'aise face à quelqu'un d'aussi remonté, elle qui s'efforce toujours de sourire, de faire plaisir aux autres.. jusqu'à preuve du contraire priya n'avait encore jamais été la source d'autant de colère pour qui que ce soit. et pour elle.. c'est quelque chose de bien trop difficile à vivre. la voix de noah qui la ramène sur terre, la coupe de toutes ses pensées. oui, pourquoi elle reste plantée là ? est-ce qu'elle espère qu'il va réaliser et comprendre que son but n'était pas de lui faire du mal ? ou comprendre que son corps semble tout simplement incapable de bouger encore choquée de la situation. elle baisse la tête priya, confuse, perdue et dépose une bonne fois pour toute le pull sur le canapé. ce pull qu'elle serrait contre elle comme unique bouée de sauvetage. « je.. oui, pardon, je m'en vais, excuse moi. » qu'elle murmure la gorge nouée par les larmes qui menacent de tomber. noah va surement la prendre pour une petite fille faible et peut-être qu'au fond.. c'est ce qu'elle est. prête à avancer, le destin semble encore une fois s'acharné sur elle. madame mason qui revient comme une petite fleur dans le salon, énervée et en même temps.. heureuse ? priya n'a jamais pu comprendre les effets de l'alcool sur le corps humains, réalisant bien vite que chaque personnes réagit de manière bien différente. « oh je vous assure ce n'est pas grave. » si c'est grave. priya a beau ne pas encore réellement savoir dans quelle casse poser noah, que ce soit dans celle de ses amis ou encore des connaissances.. le jeune homme semble avoir prit quand à lui assez rapidement la décision. elle n'est pas son amie, en vérité elle n'est personne, elle n'est qu'une idiote dont on profite parce qu'elle dit oui à tout, toujours à faire plaisir aux autres même si c'est uniquement dans le but de se foutre d'elle. son coeur est lourd, trop lourd. « je vais.. je veux juste.. » m'en aller phrase qu'elle n'a même pas le temps de terminer. le corps de madame mason qui trébuche sur le sien, complètement et qui envoie valser priya en arrière sur la surprise, une nouvelle fois à moitié étalé dans le canapé. elle qui tentait de cacher ses yeux humidifier par la tristesse, cette fois.. c'est manqué. le petit corps de priya que la mère de noah ne semble pas avoir envie de lâcher, ce rire à lui glacé le sang qui s'échappe de ses lèvres et son.. son camarade d'université qui bouille de plus en plus. chaque minutes dans cette maison le pousse à la détester un peu plus, clairement madame mason ne lui rend pas service. « je vous assure que ça va madame mason, vraiment. » des mensonges, des mensonges et toujours des mensonges. noah qui parvient enfin à détacher sa mère de l'indienne. pour elle, ce serait techniquement le moment de fuir mais... le laisser tout seul, en pleine galère à soulever le corps de sa mère. priya soupire discrètement, intérieurement avant de venir attraper les jambes de madame mason, ignorant le regard de noah bien trop douloureux à supporter. « je vais.. t'aider.. » qu'elle murmure entre ses lèvres toujours sans prendre la peine de le regarder. au moins il semble d'accord avec elle pour ce dernier élan de bonté de la journée. après ça, elle compte bien se cacher sous la couette de son lit et ne plus jamais en sortir. madame mason fermement tenu, elle ne peut que suivre noah jusqu'à la chambre de cette dernière et prier pour qu'elle soit libre après ça.

Ton visage est totalement fermé. Est-ce que Priya peut voir à quel point tu es blessé à cet instant ? Certainement. Tu ne devrais pas lui en vouloir, ce n’est pas de sa faute après tout. Mais sur le moment, tu ne te rends pas du tout compte du comportement que tu as avec elle. C’est la première fois que tu laisses tomber ta carapace, que tu te sens totalement dépassé par une situation. Et tu n’aimes pas cela, oh non. C’est donc ça de se sentir totalement impuissant face à quelque chose ? D’avoir l’impression que rien ne peut aller bien à cet instant ? Priya a découvert en quelques secondes à peine le secret que tu caches depuis des années. Et elle a beau être connue dans la bande pour être une personne adorable, tu n’as aucune confiance en elle. Tu as tout juste fait quelques soirées et un cours de salsa avec, rien qui peut te faire croire une seule seconde qu’elle compte garder cela pour elle. Elle a à présent toutes les cartes en main pour pouvoir te faire chanter si elle en a envie. Mais tout le monde n’est pas comme toi, Noah. Il y a des personnes qui n’aiment pas faire du mal aux gens comme toi tu peux le faire. Sauf que tu es incapable de t’imaginer autre chose qu’un mauvais scénario. Tu ne réagis même pas lorsque ta soit disant amie te dit qu’elle va t’aider. Tu ne lui demandes rien. « Je n’ai pas besoin de... » commences-tu en serrant les dents puis tu lâches un soupir de frustration quand ta mère se laisse une nouvelle fois glisser sur le sol. Si, tu as besoin d’aide finalement. Mais tu ne l’avoueras jamais. Tu tiens fermement ta mère avec l’aide de Priya où tu la guides jusqu’à la chambre de cette dernière. Qu’est-ce que fout ton père au juste ? Tu as envie de tout casser à cet instant. De te laisser aller à toute cette colère que tu ressens à cet instant. Au lieu de cela, tu montres une certaine douceur dans tes gestes lorsque tu couches ta mère dans son lit et d’un geste machinal, tu attrapes le plaid au pied du lit pour l’envelopper dedans. C’est habituel pour toi. C’est loin d’être la première fois que tu retrouves dans ta mère dans cet état-là. Et tu sais que cela recommencera, tant qu’elle reste avec ton père. C’est pour cette raison que tu ne peux pas te permettre d’avoir ton propre chez toi. Hors de question d’abandonner ta mère. Caressant la joue de ta mère dans un geste tendre, tu quittes ensuite la chambre avec Priya. Tandis que vous descendez tous les deux les escaliers, le silence entre vous est glaçant. Et c’est alors que vous arrivez dans le couloir qui mène à la porte d’entrée que tu te décides à le briser. « Pourquoi t’es venue jusqu’ici ? Pourquoi tu ne pouvais pas attendre demain ? » que tu lui demandes sans réussir à te calmer. Tu veux une bonne raison. Une seule. « Pourquoi est-ce que tu crois qu’aucune soirée ne se passe ici ? Tu croyais quoi, Priya ? T’as pas pu réfléchir plus de deux secondes pour une fois ? ». Tu l’accables totalement sans lui laisser l’occasion d’en placer une. Cette fois-ci, ta mère ne viendra pas essayer de prendre sa défense. Et ton père, il doit être de nouveau enfermé dans son foutu bureau à faire comme si de rien n’était. C’est plus simple, n’est-ce pas ? De faire semblant. D’ignorer ce qui se passe dans cette maudite maison. Tu te pinces alors l’arête du nez, alors que ton autre poing tape sur le meuble à tes côtés. « Putain mais c’est pas vrai ! ». Tu ne sais pas comment te sortir de cette situation, car tu ne vois aucune issue. T’es foutu. Elle sait tout à présent.

priya est complètement dépassée par la situation. elle ne sait plus quoi faire et n'essaye même plus de dire quoi que ce soit. elle qui d'habitude à toujours le sourire aux lèvres, cette envie de venir en aide aux autres, le coeur sur la main.. pour une fois, elle aurait aimée avoir le courage de se dire non, se dire que venir chez lui, venir aujourd'hui était une mauvaise. trouver le courage de faire demi-tour et de se dire qu'il n'aurait vu aucune différence sans ce pull en moins dans ses affaires. priya aurait même pu le garder que ça n'aurait fait aucune différence, absolument aucune. et pourtant elle est venue jusqu'à chez lui, gardant cette sensation de faire quelque chose de bien, d'agir de la bonne façon. erreur, stupide erreur qui lui donne envie de pleurer ou encore de s'arracher la tête. priya veut juste sortir de cette maison, tout ce qu'elle veut c'est claquer la porte des mason et ne plus jamais revenir, ne plus jamais poser un pied ici. plus jamais par bonne conscience, elle aide cependant une dernière fois noah. sa pauvre mère qui n'a strictement rien demandée dans l'histoire et qui ne mérite pas de rester seule dans cet état sur le sol de leur salon. elle a beau être paniquée à l'idée de monter à l'étage, priya respire un grand coup. ferme presque les yeux pour ne pas observer les environs, pour ne pas entrer dans l'intimité d'un homme finalement qu'elle ne connait pas et qu'elle n'est plus certaine de connaître un jour. priya ne veut pas ce genre de privilège. priya n'est même pas certaine de pouvoir encore le regarder droit dans les yeux. elle tourne donc la tête naturellement quand noah dépose enfin sa mère dans son lit, venant la border avec une certaine tendresse, une certaine douceur qui la perturbe au plus haut point. comment peut-il être si calme après avoir hurlé sur elle quelques minutes plus tôt ? la gorge encore nouée par le choc, par cette tristesse qui refuse de la quitter. priya quitte la chambre, sentant le regard glaçant de noah dans son dos. il faudrait être aveugle pour ne pas ressentir cette tension ? pour ne pas comprendre qu'il est une nouvelle fois à deux doigts d'exploser. et lorsqu'il ouvre une nouvelle fois la bouche, priya sursaute à nouveau. « je.. » mais, priya n'a même pas le temps d'ouvrir la bouche qu'il continue sur cette lancée. assez pour la faire reculer, assez pour qu'elle cogne le meuble de l'entrée et sent les larmes couler. le stress, la panique, tout qui s'évacue d'un seul coup sans qu'elle ne puisse contrôler quoi que ce soit. en plus de tout ça noah va la prendre pour le gros bébé de service, pour la petite fille fragile qui ne supporte pas les haussement de voix. mais, ce genre de comportement ça la dépasse complètement. ça lui fait terriblement mal. elle sent son coeur se briser en milles morceaux à chaque fois qu'il la regarde, à chaque fois qu'il lui rappelle sa connerie.. comme si priya était en ce moment même la pire personnes de l'univers. « je.. je suis désolée je.. je pensais que tu en aurais peut-être besoin ou que.. je sais pas noah, pour moi c'est normal tout ça.. je voulais te rendre service je.. » qu'elle avoue en essayant de retenir son calme, véritable crise de panique qui l'habite. « je voulais juste ramener ton pull je.. je ne savais pas, je te jure je ne savais pas et je ne dirais rien. » parce qu'elle ne voit pas les choses comme lui, comme eux.. pour elle, ce n'est pas étrange qu'il décide de ne pas faire ses soirées chez lui, pour elle y'a absolument aucun sous-entendu la dedans. « je suis désolée pour tout, pour ta mère, pour tout ok.. je.. » un nouveau sursaut quand noah tape du poing sur ce pauvre meuble sans défense. et au lieu de sortir, au lieu de s'enfuir à toute jambe. elle l'observe priya, réalisant cette souffrance au plus profond de lui-même. cette souffrance qu'il cachait depuis toutes ces années. sa main qu'elle vient -par suicide- poser sur son bras. certains diront qu'elle est folle.. priya, elle.. est juste incapable d'abandonner qui que ce soit dans ce genre de moment, qu'elle soit toute aussi brisée ou non. « ta mère à de la chance de t'avoir.. j'espère que ça ira mieux pour elle mais, faire ça tout seul ce n'est pas bon pour toi.. » et elle le pense sincèrement priya. même si par reflexe, elle préfère chercher la sortie que d'attendre de se faire une nouvelle fois incendier.

La gentille et adorable Priya, au visage angélique, celle à qui n’importe qui de la bande donnerait le bon dieu sans confession… Tu as entendu uniquement du bien d’elle, d’à quel point elle a le main sur la cœur et elle est toujours prête à tout faire pour aider les autres. Mais tu n’es pas les autres. Tu n’es pas quelqu’un qui a besoin de l’aide ou de la pitié de qui que ce soit, encore moins d’une fille comme elle que tu n’as jamais appris réellement à connaître. Elle n’est pas ton amie, elle est juste là pendant les soirées et toi, tu acceptes juste sa présence parce qu’elle est tout simplement invisible. Pourquoi fallait-il que cela tombe sur elle, alors ? Pourquoi fallait-il que ce soit la seule avec qui tu n’as aucun putain de lien ? La seule dont tu te moques, celle dont tu ris derrière son dos tant tu la trouve toujours coincé et carrément pas à sa place parmi vous. Alors certes, tu l’as embarqué dans un cours de salsa avec toi par hasard et dans le but de rire d’elle mais au final, c’est elle qui t’a surpris. Mais ce n’est pas une foutue raison pour qu’elle croit qu’il y a un semblant d’amitié entre vous, qu’elle peut à tout moment débarquer chez toi de la sorte pour quelque chose qui aurait pu attendre le lendemain. « J’en ai rien à foutre de tes excuses. » que tu lui balances de but en blanc, sans même chercher à mettre les formes. C’est la vérité en même temps. Ses excuses rentrent d’une oreille et sortent aussitôt de l’autre. Tu t’en fiches de ce qu’elle peut bien penser, de sa sincérité à cet instant. Tu veux qu’elle se sente mal comme tu l’es actuellement, tu veux lui faire exactement la même chose. Les larmes qui coulent le long de ses joues ? Cela ne te fait ni chaud ni froid. Peut-être qu’en y repensant quand tu seras calmé, tu te poseras la question sur ta manière de lui parler mais tu es tout simplement incapable d’avoir du recul sur la situation tout de suite. A croire que la jeune femme ne comprend pas que tu n’as tout simplement pas envie de sa présence ici, que tu souhaites simplement la voir partir. Elle s’approche de toi et ose poser sa main sur ton bras. A quoi elle joue, bordel ? Elle est complètement maso ! A peine a-t-elle le temps d’avoir un simple contact avec toi que tu recules, l’observant avec un regard noir. Tu vas péter un plomb, ce n’est pas possible autrement. Tais-toi. « Excuse-moi Priya… On se connaît ? ». Ta voix est remplie de rancœur, de la méchanceté purement gratuite. Mais cette fois-ci, tu attends réellement une réponse. Car à l’écouter, elle sait ce qui est le mieux pour toi. Sauf qu’elle n’a aperçu qu’un bref aperçu de ce qui se passe dans ta maison et le spectacle est loin d’être terminé. « J’me permets de te poser la question parce que t’as l’air de bien savoir ce qui peut être bon ou pas pour moi. ». Tu l’observes chercher la sortie tout en la suivant, haussant un sourcil lorsqu’elle se retrouve nez à nez avec la porte fermée à clé par tes soins en rentrant plus tôt. « Réponds à ma question. » que tu lui ordonnes tout en sortant les clés de ta poche et lui montrant presque pour la narguer. « Tu ne veux pas rester manger avec nous, Priya ? Quitte à débarquer ici sans demander l’autorisation avant et à donner ton avis dont personne ne veut, autant que tu participes au reste du spectacle. » ajoutes-tu avec une froideur que tu ne te connais même pas. Elle a raison pourtant, tu ne peux pas continuer tout seul. Mais tu n’as pas le choix. Cela dure depuis des années et ce n’est pas près de cesser.

noah n'est pas son ami. ce n'est pas quelqu'un qu'elle connait très bien. c'est un mec comme les autres, celui qui aime faire la fête, celui qui aime draguer en soirée. le genre de personne qui aime profiter de la vie. ce n'est qu'une connaissance.. qu'un ami à d'autres de ses amis -mais, visiblement pas le sien- ce n'est qu'un gars avec qui elle a partagée un cours de salsa, quelqu'un qui visiblement n'a aucune envie d'apprendre à la connaître ou l'avoir dans sa vie. et encore une fois elle est blessée priya. parce que c'est toujours de cette façon que les choses se terminent. tout ce qu'elle voulait, tout ce qu'elle cherchait à faire, c'était de lui rendre service en venant lui remettre son pull. un simple pull qu'elle ne voulait pas garder chez elle pour éviter la moindre question. qu'elle ne voulait pas prendre le risque de laisser à découvert au regard de sa tante, ni même de le ranger au milieu de ses affaires de peur d'en garder l'odeur dans son armoire. elle voulait juste être gentille.. gentille et désormais elle regrette. elle s'en veut priya de toujours avoir des pensées naïves, de ne jamais voir plus loin que le bout de son nez. elle n'a pas réfléchit à l'impact que sa visite aurait pu avoir, aux conséquences que sa simple visite aurait pu procurer au sein de la famille mason. alors, elle s'excuse priya. encore et encore. elle continue de sombrer dans les excuses incapable de trouver réellement quoi dire. la maman de noah qu'elle évite du regard, la décoration qu'elle évite du regard. le bas de son haut qu'elle garde nerveusement entre ses doigts. priya veut juste disparaître une bonne fois pour toute de cette maison.. ne plus jamais revenir.  « je suis.. » encore des excuses mais, cette fois elle se mordille la lèvre pour ne pas céder. pour ignorer les mots qui ne quittent plus son esprit. elle est désolée mais, noah semble ne pas avoir envie de l'écouter quoi qu'il arrive. et peut-être qu'elle est un peu folle.. un peu dingue de s'approcher et de lui donner des conseils sur une situation qui lui échappe totalement. sans doute oui, qu'elle ferait mieux de se taire et de faire comme si de rien n'était. mais, pour priya c'est impossible. elle n'a pas envie de le laisser tomber. pas tout de suite.  « je.. » non. il a raison. priya ne connait rien de lui. en tout cas pas de la personne qui lui fait face depuis plusieurs minutes. elle ne connait pas ce noah. méchant, avec ce regard si noir. et elle n'a aucune envie de connaître cette facette de lui. son coeur est brisé. elle ne pensait pas avoir si mal et pourtant son regard, ses mots lui donnent l'impression d'être une moins que rien, juste rien du tout.  « non je ne te connais pas. » elle baisse les yeux. honteuse d'être à ce point stupide.  « comme les autres je ne connais que ce que tu acceptes de montrer.. » cette facette bien différente de ce qu'elle découvre désormais.  « et si tu penses être le seul à avoir des secrets.. tu te trompes noah. » elle ne sait pas d'où lui vient subitement cette assurance -peut-être parce qu'elle en a marre de trop souffrir-  « je voulais juste te dire que.. que tu n'es pas seul, même si ça ne vaut rien pour toi. » surtout pas venant d'une petite indienne à qui il n'accorde pas la moindre importance.  « mais, tu as raison. je n'aurais pas dire ça.. nous ne sommes pas amis. » elle le regarde droit dans les yeux. malgré les larmes, elle essaye. avant de frotter nerveusement ses bras, l'implorant par ses mouvements d'arrêter.  « je veux juste rentrer. je ne viendrais plus jamais.. et personnes ne sera au courant je te le promet. » même si la promesse d'une inconnue ne vaut certainement pas grand-chose. « s'il te plaît noah.. je veux juste rentrer.. » et oublier qu'un homme est capable de la briser si facilement.