Travailler dans le milieu du spectacle, avec plein de gauchistes bobo qui prenaient au sérieux le futur de la démocratie américaine, a d'indéniables avantages. Tout comme le fait d'être en phase finale des répétitions d'un show qui n'a pas encore ouvert au grand public. En effet, la direction du théâtre a estimé qu'une petite semaine de congés s'imposait pour toute la compagnie, afin de pouvoir voter et célébrer (du moins, Debbie l'espérait très fort) comme il se doit. Et puis, en passant, fêter Halloween. Ce n'est pas tout à fait le jour J, mais la blonde commence à se mettre un peu dans l'ambiance, chantonnant joyeusement à travers l'appartement pendant qu'elle se prépare.

« This is Halloween, everybody make a scene, trick or treat till the neighbours come and die of fright... » Elle se tait un instant, l'application du mascara nécessitant un minimum de concentration si elle ne veut pas se retrouver avec une énorme trace sur le nez. Mais elle reprend de plus belle en enfilant d'épais collants, sans trop se préoccuper de savoir si son colocataire est dans les parages. Il a l'habitude, après tout. Et puis, ça le change des chansons de Company. « It's our town, everybody scream, in this town of Halloween. I am the one hiding under your bed, teeth ground sharp and eyes glowing red, I am the one hiding under your stairs...» Enfin, la jeune femme est habillée, coiffée et maquillée, a envoyé un sms pour prévenir se son arrivée et peut quitter son antre juste à temps pour être à l'heure.

« A plus Andy! » crie-t-elle en claquant la porte, même pas certaine qu'il soit vraiment à la maison. Il est discret le bougre. Elle continue à siffloter l'air de This is Halloween sur le chemin du bar, mais cela finit par lui passer quand elle se retrouve au milieu de la petite foule déjà attroupée, qu'elle sent la chaleur humaine et l'odeur de l'alcool. Ca fait un moment que Debbie n'a pas eu l'occasion de revenir ici, son emploi du temps se prêtant peu à la débauche. Ou alors le dimanche, ce qui est rarement le jour qui convient à ses camarades de beuverie, qui décuvent de la veille. La blonde repère une table et s'y installe sans plus attendre, sachant que l'occasion est trop belle pour la laisser filer. Elle commandera quand Soledad sera arrivée.

Fort heureusement, elle n'a pas à attendre trop longtemps et n'a dû chasser qu'une personne tentant de lui voler sa chaise libre. Elle fait un signe de la main à sa camarade du LGBT Center, qui se trouve en un rien de temps à ses côtés. Deb rit un peu devant sa pirouette pour - presque - excuser son retard et réplique. « Hum, non, je crois que j'étais juste à l'heure? Tu sais, ce concept où tu arrives à 20h quand on avait prévu à l'avance de se retrouver à 20h? » Elle ricane de plus belle, ne tenant absolument pas rigueur à la brune de ses quelques minutes de retard. Ce serait culotté de sa part, d'ailleurs. Pour faire preuve de sa bonne foi, la comédienne prend même l'initiative d'aller chercher leurs verres. Elle se lève donc et rétorque. « J'allais partir sur une pinte pour commencer, tu veux quoi toi? J'offre la première tournée! » Ce qui sous-entend qu'il y en aura une autre, mais c'était couru d'avance. Soledad n'est pas de celles qui sortent "boire un verre." D'ailleurs, Debbie devra modérer leurs ardeurs, elle ne peut pas se permettre de se retourner complètement le cerveau si près de la grande première. Mais chaque chose en son temps.

La blonde fend donc la masse, profitant de sa petite taille pour se glisser jusqu'à l'avant du bar, où elle hèle sans trop de cérémonie le barman. Après un bref échange sur fond de "ça faisait longtemps," elle parvient à saisir les deux verres et revenir à la table sans rien renverser. Des années d'expérience. Elle lève sa bière et lance « A nous! » Après une première gorgée rafraîchissante, la comédienne ajoute « Alors ma belle, dis-moi tout! Comment ça va, tu as fait quoi de beau récemment, des péripéties à raconter? Je veux tout savoir! » Les deux femmes ne sont tout compte fait pas si proches, ayant sympathisé au centre et par le biais de soirées endiablées dont Debbie ne se souvient que partiellement. Elle apprécie donc de pouvoir profiter de cet instant de sobriété pour entretenir une véritable conversation. Pour un temps, au moins.

« Fais gaffe qui tu traites de vieille toi! » s'exclame Debbie en riant. Evidemment, elle a bien compris que c'était affectueux, mais tout de même. Ce n'est pas parce que nombre de ses connaissances - surtout du LGBT Center - sont plus jeunes qu'elle qu'il faut remuer le couteau dans la plaie. A bientôt 34 ans, la blonde arrive doucement mais sûrement au stade critique de chaque comédienne, ce moment où l'on vous propose subitement de jouer des sorcières, des méchantes belles-mères, des mentors… Et dans le monde de la comédie musicale, où tout est plus dramatique et exacerbé, cela se ressent encore davantage. Mais bon, tant qu'elle n'est pas la sorcière dans Into the Woods, ça devrait aller.

Soledad lui raconte alors ses dernières aventures, une convention rien que ça! Elle s'apprête à féliciter son amie, toutefois, elle tire bien vite la grimace quand cette dernière lui explique la surprise qu'elle a eue en rencontrant son public. Malheureusement, Debbie n'est pas franchement étonnée, ayant eu vent du phénomène des Bronies et autres bizarreries auxquelles les geeks mâles de 18 à 35 ans aiment s'adonner. Les comics, les jeux vidéos, cela reste tristement misogyne. « Je suis désolée que tu aies vécu une mauvaise expérience, mais, j'imagine que tu as aussi rencontré des fans sympas et pour qui la série est précieuse. » En parlant et en sirotant sa bière, la blonde a une réalisation soudaine et ne se prive donc pas d'en faire part à sa jeune amie. « D'ailleurs, c'est marrant, j'ai récemment sympathisé avec une fille et elle est doubleuse aussi! C'est fou non, je n'en connaissais aucune et maintenant, j'en connais deux? » Incroyable, le monde est petit, haha.

La comédienne enchaîne donc rapidement, répondant au retour de question qui lui a été adressée. « Et moi ça se passe super bien écoute, je démarrer un nouveau show très bientôt, une version de Company où le genre des protagonistes est inversé. C'est plutôt cool, je suis super contente. » C'est le moins qu'on puisse dire d'ailleurs. Debbie attendait un projet pareil depuis des années. Quelque chose avec du sens, un message. Une revisite d'un classique avec une des chansons les plus touchantes de Sondheim, à ses yeux du moins. Et un premier rôle, un vrai. La blonde sourit donc largement, avalant une nouvelle gorgée, ne se doutant pas un instant du coup de pied qu'elle s'apprête à donner dans la petite fourmilière de Soledad.

Debbie hausse un sourcil en voyant sa jeune amie s'étouffer avec sa bière, visiblement étonnée qu'elle connaisse une autre doubleuse. Est-ce vraiment si étonnant? Après tout le doublage est fait par des acteurs, spécialisés, certes, mais ce n'est tout de même pas si incroyable qu'une comédienne de Broadway puisse croiser la route de deux doubleuses. Mais cela semble rétrécir le monde de Soledad et elle ne le voit clairement pas d'un très bon œil. La blonde n'insiste donc pas, se contentant d'un rire léger devant sa plaisanterie. Toutefois, elle est bien gênée de dire qu'elle ne se souvient absolument pas du projet sur lequel travaille Hope. A sa décharge, elles ne se sont rencontrées que quelques fois et ne sont pas si proches, peut-être qu'elle ne lui a même pas dit. Deb n'y croit pas trop, puisqu'elles ont suffisamment parlé pour qu'elle lui propose de venir la voir au théâtre. Mais impossible de se souvenir de que fait l'autre jeune femme. Ce qui n'est sans doute pas plus mal, vu comment la nouvelle perturbe déjà Soledad.

« Je t'avoue que je ne sais plus exactement ce qu'elle fait, mais c'est pas Peppa Pig! Un truc sur Netflix je crois. » Un peu vague, vu le catalogue toujours plus large de la plateforme. Mais c'est aussi là où travaille la brune, si ça se trouve, elle a raison de s'affoler et elle connaît en effet Hope. Ca, ce serait étonnant, Debbie le conçoit volontiers. « Mais, tu ne la connais sûrement pas, c'est une grosse boîte. » De la même façon que tout le monde à Broadway ne se connaît pas - contrairement à ce que certaines de ses amies croient quand elles lui quémandent un autographe de Ramin Karimloo ou Daveed Diggs - il lui semble déraisonnable d'imaginer que la multitude de gens qui travaillent pour Netflix se croise régulièrement. Ce serait une sacrée fête de fin d'année. Vous parlez d'un Secret Santa, s'il faut deviner quoi offrir au cameraman d'un film d'horreur que vous n'avez jamais vu alors que vous êtes doubleuse de dessin animé. Clairement, c'est bien assez compliqué de trouver quel cadeau offrir à sa famille, on ne vas pas ajouter les collègues d'une large multinationale.

Mais le choix des cadeaux de Noël n'est pas à l'ordre du jour, pas encore. Pour l'instant, Debbie sirote sa bière et dispense un bref cours d'histoire de la comédie musicale à sa jeune amie. Elle a beau dire, une large majorité de ses connaissances fréquentent les planches ou baignent dans la culture du théâtre. Elle sourit donc légèrement, toujours ravie de partager sa passion. « C'est un show de George Furth et Stephen Sondheim, qui est aussi très connu pour Into The Woods et Sweeney Todd, entre autres. Bref, c'est un spectacle des années 70 à la base, qui est une des premières comédies musicales à parler de la vie des gens qui vont à Broadway, de New-York, de divorces… Et le personnage principal est un homme célibataire qui a du mal à se poser, que beaucoup de gens ont compris comme étant gay suivant les productions. Et dans la version qu'on propose, on a inversé et c'est une femme. » Dans un geste faussement dramatique elle écarte les bras et agite les mains, offrant sa plus belle pose "jazz hands" et ajoute. « Moi, du coup. Et le reste du cast est composé des amis en couple de Bobbie et on a aussi changé les genres à ce niveau là, pour qu'il y ai un couple de lesbiennes et on joue sur la potentielle bisexualité de mon personnage. »

Ayant conscience de s'emballer, il ne faut pas la laisser partir en roue libre quand elle parle de son métier, la blonde se reprend, boit une bonne gorgée et agite vaguement la main. « Bref, désolée, je m'emballe! Mais tout ça pour dire, je suis carrément d'accord avec toi, j'aurais beaucoup de mal à retourner à un job alimentaire. Je l'ai fait hein, on a pas toujours le choix. C'est un vrai privilège de pouvoir faire ce qu'on aime et j'en suis bien contente. » Elle lève son verre, qui descend à vive allure et offre de trinquer avec Soledad. « A nos carrières épanouissantes! » Deb rit alors, devant la niaiserie de ce toast, n'en buvant pas moins avec enthousiasme. Après tout, elle croit fermement en ce qu'elle vient de dire. Poursuivant la conversation, elle ajoute. « Tu as toujours été doubleuse toi ou tu es passée par la case serveuse et caissière aussi? » La réponse en dira sans doute long sur le milieu social de la jeune femme, même si Debbie n'est pas du genre à faire de jugement hâtif. Juste des déductions éclairées.

Le franc-parler de la jeune femme et sa sincère appréciation pour son travail fait sourire Debbie de toutes ses dents. Il n'y a rien de plus gratifiant que d'initier des novices à la magie du théâtre et de la comédie musicale et si venir voir un show peu conventionnel peut lui faire découvrir ce merveilleux univers, la blonde y verra une grande victoire. Elle lui glisse donc un clin d'œil et réplique « Haha, y a pas vraiment de spots VIP, mais je vais voir ce que je peux faire pour te dégoter une place. » Les premières semaines d'ouverture sont déjà bookées, principalement par des critiques et des invités de toute sorte, afin de faire connaître le spectacle, de préférence sous un jour positif. Mais nul doute qu'elle trouvera un ticket d'entrée pour la jolie Soledad à l'occasion. Au fil des années, la comédienne a appris comment s'y prendre pour obtenir des invits à ses potes. Et c'est tout un art, qui commence par ne pas dire oui à tout le monde. Mais la brune semble sincèrement touchée par la ligne directrice de ce revival et cela lui ferait sans doute plaisir. « Et tu sais, le monde du théâtre et la cause LGBTQ+, c'est une très longue histoire. En tout cas, ça me ferait plaisir que tu viennes, on verra comment on peut faire. » Car il lui reste à déterminer si Soledad est le genre de personne qui a besoin d'une invitation ou a largement les moyens de se payer sa place. Considérant ce qu'elle sait de l'industrie du cinéma et du doublage, Debbie ne parierait pas sur la deuxième option.

Et il ne faut pas bien longtemps pour que les impressions de la blonde soient d'autant plus confirmer. Elle ne s'attendait pas à une telle révélation de la part de sa - relativement nouvelle - amie, mais elle l'accepte sans commentaire, l'écoutant lui parler des discriminations qu'elle et sa famille ont subies. Welcome to America. Le récit de Soledad n'a rien de très original et c'est ce qui le rend si tragique. Combien de personnes comme elle Deb a-t-elle rencontré, notamment depuis son arrivée à New-York? Car, dans sa Caroline natale, les gens qu'elle connaît qui sont ou ont été en prison tendent à être des membres éloignés de sa famille. Une autre faille systémique que celle de la crise des opioïdes et l'essor de la production et la consommation de meth dans le Sud.

Elle boit donc une nouvelle gorgée, approchant doucement du fond de son verre, puis offre un sourire triste à la jeune femme. « Je suis désolée d'entendre ça, j'espère que ça s'est arrangé pour tes parents aussi. Malheureusement, on vit dans une société injuste et inégalitaire. Mais, j'ai bon espoir que ça change, un jour. » De nature optimiste, Debbie n'était pas pour autant naïve. Des progrès avaient été fait, dans plusieurs domaines. Mais elles vivraient toujours dans un pays où un propriétaire peut refuser de servir une personne gay sous des prétextes religieux hypocrites. Dans un pays construit sur l'héritage de l'esclavage. Elle soupire légèrement, mais s'efforce tout de même de ne pas lancer la discussion sur un terrain trop politique. Elles sont là pour se distraire après tout. La blonde sourit donc à nouveau et répond à l'autre question de sa jeune amie. « Et mes petits boulots, oula, j'ai vraiment fait tout et n'importe quoi. »

Et ce n'était même pas une exagération. Elle rit et se lance dans une liste non exhaustive et aussi amusante que possible. « Hum, déjà, il y avait le boulot à la petite ferme de mes grands-parents, en Caroline du Sud. Et quand j'étais là bas, j'ai aussi bossé dans des rodéos ou des carnavals, à vendre des sucreries, ce genre de trucs. Et c'est un autre monde l'ambiance là bas. J'ai été chanteuse dans fêtes et les mariages pendant un petit temps, ça c'était fun. Ah et j'ai travaillé au Ellen Diner, vers Broadway, pendant mes études, pleins de bébés comédiens passent par là. En gros, j'étais chanteuse-serveuse, c'était plutôt rigolo aussi. Le pire truc c'était sûrement les ménages, surtout dans les campings et les festivals. Les gens sont dégueulasses, vraiment. » Elle s'abstient de développer, la proximité avec de la boisson et de la nourriture ne se prêtant pas au genre de descriptions qu'elle pourrait faire. Constatant qu'elle est arrivée au bout de sa bière, elle lance un regard vers Soledad et demande. « Tu prends la prochaine tournée? » Après tout, ça lui semble raisonnable de réciproquer. Surtout que la soirée est loin d'être finie et son tour reviendra bien vite.

Debbie rit un peu en entendant la jeune femme menacer d'insulter des clients imaginaires. Elle comprend tout à fait, mais elle ne connaissait pas cet aspect un rien belliqueux de Soledad. Elle n'a pas sa langue dans sa poche, c'est évident, mais la voir dévoiler un peu plus sa personnalité amuse bien la blonde, qui rétorque avec un sourire. « J'ai eu de la chance de ne jamais travailler dans un fast-food ou à Starbucks, j'ai entendu des histoires de clients mal élevés assez terrifiantes. Personnellement, je n'ai jamais insulté personne, du moins, je ne crois pas, mais c'est sans doute pas passé loin! » Plutôt directe, la comédienne avait encore moins de filtre dans sa jeunesse, ce qui lui a valu plus d'un ennui. Mais, elle n'a jamais eu le luxe de pouvoir sacrifier une rentrée d'argent, alors elle a ravalé sa fierté plus d'une fois, rapportant un steak parfaitement cuit en cuisine ou offrant une boisson à des râleurs professionnels. Il faut savoir faire des concessions dans la vie. Ou pour survivre dans un système capitaliste oppressif, si on veut être précis.

Soledad accepte alors avec bonne humeur de payer sa tournée, laissant Debbie dodeliner de la tête en écoutant la performance musicale qui a démarré pendant qu'elles parlaient. D'après le panneau sur un coin de l'estrade, c'est scène ouverte ce soir. Un concept charmant, qui peut produire des pépites comme donner envie de se bousiller les tympans avec des cris de heavy metal pour oublier. Les artistes du moment sont plutôt bons, c'est un bel augure.

Finalement, la brune réapparaît avec deux pintes et la comédienne s'empare de la sienne, puis trinque avec un sourire. Elle avale quelques gorgées, pendant que son amie lui parlait de son manque d'inspiration. Debbie avait oublié qu'elle était Youtubeuse, mais cela lui revient un petit peu. Elle a le souvenir d'avoir écouté et apprécié quelques vidéos de la jeune chanteuse, mais ne se rappelle pas exactement du genre de performance proposée. Rien de tape à l'œil, il lui semble se remémorer une guitare et un son relativement sobre, mais assez professionnel.

« Je t'avoue que je ne sais pas du tout ce qu'attend le public de Youtube, je regarde très peu de vidéos en fait. Je suis veille, j'aime encore la télé! » Elle rit un peu, mais ce n'est pas entièrement faux. Elle a un abonnement Netflix, certes, mais l'univers des gamers et des influenceuses beauté ne lui ai que très vaguement familier. « Tu fais des covers, plutôt? Personnellement, mon répertoire c'est la country et Broadway, évidemment. Je peux t'apprendre à jouer le rythme de 9 to 5 avec des faux ongles, comme Dolly, mais je ne sais pas si c'est le genre de choses que tu recherches! » Un petit tour qui marchait bien dans les rodéos et les fêtes de village du côté de la Caroline du Sud, mais qui ne lui est pas très utile depuis qu'elle vit à New-York.

Prenant une nouvelle gorgée de bière et toujours pleine d'idées de génie, Debbie désigne le panneau qu'elle a aperçu tout à l'heure et propose un petit exercice « C'est soirée open mic apparemment, pourquoi pas t'inscrire? Choisis une chanson que tu connais vraiment par cœur, genre, tu pourrais la chanter en fin de soirée sans une fausse note. Ca t'aidera peut-être à débloquer quelque chose, à trouver une idée! » Evidemment, la blonde est loin d'imaginer qu'elle propose plus qu'un simple jeu pour mettre les neurones créatifs de Soledad en route. Mais elle ne serait pas Debbie Sinclair, si elle n'était pas une experte des pieds dans le plat.