« vive le vent, vive le vent, vive le vent d'hiveeeeeeer ! Qui s'en va, sifflant, soufflant dans les grands sapins verts ! Oh, vive le temps, vive le temps, vive le temps d'hiver, boule de neige et jour de l'an, et bonne année grand-mère ! » chante Alix et Victoria, main dans la main alors qu'elles avancent avec Victoria pour se diriger jusqu'au café pour récupérer deux gobelets de café, un gobelet de chocolat chaud pour sa fille pour accompagner les pâtisseries que Victoria a fait avec plaisir pour Levi. Parce qu'elle a hâte, elle avance regarder tout autour d'elle, ses yeux qui se posent sur chaque détail alors que Victoria lui raconte la fin de sa journée à l'école. Et Alix lui explique qu'elles vont voir un ami à elle, l'auteur de son livre préféré et Victoria saute de joie. Au moment, pour une fois, elle ne lui demande pas où est son père, au moins, pour une fois, elle ne lui demande pas si son père sera là pour Noël. Parce qu'Alix n'a même pas la question et elle s'en veut, tellement. Elle s'en veut à un point que tout lui semble gris. Alix fait craquer sa nuque et quand elle arrive devant l'immeuble, elle appuie sur la sonnette, entre dans l'ascenseur et elle toque chez Levi. Son assistante qui l'accueille, Alix s'annonce et elle entre, déshabillant Victoria qui se frotte les mains et elle rit un peu avant de voir Levi et lui fait un signe avant qu'Alix s'approche de Levi pour lui offrir une accolade « Levi ! Ça me fait si plaisir ! On a ramené des douceurs avec Victoria ! » Et Vicky qui arrive en récupérant le sac kraft qu'elle lui tend « J'ai fait des cookies avec Maman ! Et on est allés acheter des cafés pour les adultes et un chocolat chaud pour moi ! » Vicky qui sourit à Levi avant de sortir la boîte de cookies pour la mettre sur la table alors qu'Alix regarde l'écrivain « Elle a voulu tester une nouvelle recette de cookies. Tout chocolat. J'espère que ça vous plaira !  »

Alix a l'impression de marcher sur des oeufs parfois quand elle est avec Victoria, elle ne veut pas lui rappeler que son père n'est pas là, qu'il ne sera probablement pas là à Noël. Et pourtant, elle aimerait, vraiment. Pour sa fille, pas pour elle, elle sait qu'ils seront capables de se comporter comme deux adultes. Mais elle aimerait qu'il vienne, quitte à se faire passer pour le père Noël, même si Victoria n'y croit plus. Elle aimerait qu'il vienne, qu'il serre sa fille dans ses bras, mais elle sait que ça relèverait du miracle. Parce qu'il n'a pas prévu de revenir, du moins, c'est ce qu'il lui a dit, elle l'a entendu au téléphone récemment. Mais ce qui peut être possible, c'est de faire passer un bon après-midi à Vicky avec Levi, elle qui la tannait de savoir quand elle allait enfin pouvoir rencontrer son auteur préféré, voila qui allait être chose faites et Alix voyait en ce moment privilégie, un moyen de souffler un peu, de pouvoir se détendre et de ne penser à rien d'autre qu'au plaisir qu'aura Victoria d'entendre l'un de ses livres préférés sortir de la bouche de celui qui l'a écrit. Dès qu'elle passe la porte, l'ambiance chaleureuse de l'appartement, le coeur gros diminue petit à petit, cette sensation oppressante dans la poitrine se case dans un côté de sa cage thoracique, juste ce qu'il faut pour se sentir mieux. Pour se sentir plus à l'aise dans son corps, en coalition avec son esprit.

— « Oui, il paraît qu'il va neiger. J'espère que nous ne serons pas bloqué pour le retour. » prononce Alix alors qu'elle dépose les affaires sur un fauteuil libre.

Victoria qui s'approche de Levi et lui prend la main qu'il tend, Alix ne peut s'empêcher de se sentir encore plus soulagé. Quand Levi leur donne l'autorisation d'entrer, elle s'avance un peu plus et laisse Victoria avec Levi, tandis qu'elle reste un peu plus en retrait. Elle ne devrait pas, elle ne devrait pas se sentir mal, ne devrait pas laisser les pensées obsolètes s'insinuer dans son esprit et pourtant. Elle voit à quel point sa fille est heureuse, là. Et elle se dit qu'elle le serait encore plus si Ian était présent. Elle déglutit et reprend ses esprits en sortant les gobelets de boissons qu'elle dépose sur la table basse.

— « Est-ce que j'ai le droit de décorer le bas du sapin ? » demande Victoria à l'auteur.

Et Alix lui donne l'autorisation par un simple regard mais Victoria comprend qu'il faut qu'elle attende l'autorisation de Levi aussi. Pendant ce temps, Alix regarde les noms sur les cafés et tend le sien à l'ancien photographe.

— « J'ai prit votre préféré. » Celui qu'ils ont l'habitude de boire quand ils passent un tant soi peu de temps ensemble « En espérant ne pas m'être trompé. Je voulais vous faire goûter celui aux noisettes spécial Noël, mais j'ai préféré rester classique. » s'explique t-elle, en sortant le gobelet pour Vicky, gobelet qu'elle saisit pour boire une gorgée.

Et Alix s'installe dans le canapé, juste ce qu'il faut pour ne pas paraître malpolie, affalée dans ce canapé. Et elle regarde Levi.

— « Mon petit doigt me dit qu'une certaine petite fille avait hâte d'entendre vos histoires. » prononce t-elle en riant, alors que Victoria vient s'installer à côté d'elle, en s'exclamant de bonheur.

Quand elle observe sa fille, la photographe se sent bien. Parce qu'elle a l'impression d'être là où elle le devrait. Et encore mieux quand elle boit une gorgée de son café, perdue encore dans ses pensées. Elle redescend sur terre et souffle un peu avant de regarder Levi, un sourire sur les lèvres « Parfaite comme à mon habitude... On n'est pas d'accord sur ce point, mais peut-être. » sourit-elle, elle ne se trouve pas parfaite parce que sinon, sa vie n'e serait pas un chaos sans nom. Les nuits difficiles qu'elle vit avec Vicky n'existeraient pas si elle était si parfaite. Elle appelle Vicky quand elle comprend que c'est l'heure de l'histoire et elle la laisse s'installer à côté d'elle. « Ah bon ? Margaret elle avait le même âge que moi ? » demande Victoria, impressionnée, ses petits yeux qui brille et Alix qui appuie sa main contre sa joue, regarde sa fille avec un air plus que passionné. Et quand le plot twist prend place, Alix se redresse et ouvre la bouche, étonnée. Victoria se lève d'un bond et pose ses deux mains sur ses joues. « MARGARET EXISTE VRAIMENT ? » Alix prend une gorgée de café avant de regarder Levi du coin de l'oeil pour jauger sa réaction et elle attrape la main de Vicky pour qu'elle vienne s'installer sur ses genoux après qu'elle ait déposé le gobelet de café sur la table basse en face d'elle. « Vicky, laisse monsieur Boyle continuer son histoire. » Et Vicky se reconcentre sur l'histoire alors qu'Alix offre un sourire compatissant et désolé à Levi quant  à la réaction de sa fille « Désolée, elle a toujours pour habitude de réagir bruyamment à ce qui l'étonne. Mais vous pouvez continuer, si vous en avez envie. » Et Vicky lève un pouce en l'air après avoir fait signe qu'elle allait rester silencieuse, tandis qu'Alix dépose un baiser sur le sommet de son crâne, restant elle même silencieuse pour écouter la suite de l'histoire.

Plus le temps passe, plus Alix est impressionnée par Levi et sa grandeur d’âme. Elle ne s’était jamais imaginé, des mois auparavant que Levi accepterait de rencontrer sa toute petite fille, l’amour de sa vie et lui conterait l’histoire de Margaret, l’un de ses livres préférés. Alix avait tenté de lui faire lire le livre et ça avait été un succès, sa fille passant sa vie à lire dès qu’un moment était possible. Alors aujourd’hui, Alix se sent bien, se sent soulagée et surtout, se sent terriblement chanceuse de passer du temps avec l’auteur et sa fille. Même si Victoria a, comme toujours, des réactions sûrement disproportionnées et très -trop- bruyantes, Alix ne peut s’empêcher de calmer les ardeurs de Victoria et offre un sourire à Levi qui ne semble pas déranger par Victoria et sa façon si singulière de s’exprimer. Victoria se rapproche alors de la tasse de Levi pour regarder la couleur de la boisson chaude avant que son nez ne se retrousse face à l’odeur acre du café, odeur qu’elle déteste. Alix espère qu’elle ne fasse pas de remarques mais elle est bien trop passionnée par l’histoire de Margaret pour dire quoi que ce soit.

« Waaaaaaow, je savais pas moi que Margaret elle avait vraiment existé. Et puis j’aurais trop voulu être sa copine, ça aurait été trop chouette. On aura pu se prendre pour des aventurières. » explique Victoria avant de prendre une pause pour boire son chocolat chaud, les yeux illuminés par la découverte qu’elle vient de faire, et les prunelles brillantes d’excitation.

Alix regarde alors Levi et Victoria et un sourire triste se feint sur ses lèvres. A croire qu’un inconnu pour sa fille espère plus lui changer les idées que ses propres grands-parents qui n’ont toujours pas digéré le fait que leur fille ait prit le large des années auparavant et qui, depuis, ne souhaite pas la revoir. Alix secoue la tête pour se chasser ses idées tortueuses de l’esprit avant de sourire à Levi alors que Vicky pose une nouvelle questions :

- « Est-ce que vous pensez, monsieur Boyle, que Margaret serait contente de savoir que des aventures ont été écrites pour elle ? Est-ce que vous pensez qu’elle aurait été super contente de savoir que vous avez écrit en pensant à elle ? »

Alix se demande si la question n’est pas trop intrusive, alors elle regarde Levi et rétorque avec douceur :

- « Si jamais les questions sont trop personnelles ou si elles sont douloureuses à répondre, n’hésitez pas à lui expliquer, à lui dire. Elle comprendra. »

Et Vicky secoue la tête positivement, alors qu’Alix prend une nouvelle gorgée de café, poussant un peu la boîte de conservation des cookies pour que Levi se serve avant que Vicky n’en prenne un, les yeux toujours aussi pétillants de bonheur.

Alix admirait la force d’esprit de Levi. Et au fond d’elle, elle l’avait toujours admiré. Elle avait compris quand il demanda à Victoria d’aller lui chercher une cuillère qu’il avait besoin d’un peu de silence. Parce qu’elle avait conscience que quand quelque chose plaisait à Victoria, elle était sans cesse en train de parler et de poser des questions. Alix regarde sa fille qui s’échappait du salon et elle la guettait du regard jusqu’à ne plus pouvoir avant de poser un regard bienveillant sur Levi et elle ne peut s’empêcher de rire à sa réponse

«  Oh, et encore, vous n’avez pas tout vu. Victoria est curieuse et elle veut tout savoir sur tout. Alors elle aurait pu vous poser encore des tonnes de questions. Mais je pense simplement qu’il lui faut le temps d’imprimer les informations. Je pense que ce soir, avant qu’elle ne dorme, je vais avoir le droit à toutes les questions qu’elle aura oublié de vous poser. » répond Alix en riant.

Consciente que le visage de Levi venait de changer, Alix s’humidifia les lèvres et prit une gorgée de café pour ne pas commettre d’impair et de bêtises, elle lui offrait un sourire compatissant

« Je comprend. Mais je suis heureuse que vous ayez prit la peine d’expliquer à Victoria les origines de Margaret. Elle vous en sera très reconnaissant, j’en suis persuadée. »

Vicky revenait dans le salon avec la cuillère qu’elle tendit à Levi alors qu’elle regardait par la fenêtre, elle se tournait alors vers Alix qui fronçait les sourcils face au regard émerveillé de Victoria.

« MAMAN ! IL NEIGE !!!!!!! »

Alix posait alors un regard vers la fenêtre et soupirait un peu, il était loin d’elle le temps où elle s’émerveillait face à la neige. Elle se pinçait les lèvres et regardait Levi

« Je suis désolée, je me vois obligée d’écourter notre après-midi déjà bien entamée mais j’aimerais bien rentrer chez nous avant que tout soit bloqué. Je vous remercie de votre temps Levi. »
« Oui, merci monsieur Boyle c’était super chouette ! Je suis triste qu’on ne peut pas faire de bonhomme de neige tous ensemble mais au moins je vais pouvoir lire les autres aventures de Margaret ! »

Et il ne lui fallut que quelques minutes pour se vêtir, habiller sa fille et saluer Levi avant qu’elle ne prenne le chemin retour, vers chez elle. Sous la neige et avec l’excitation enfantine de Victoria face à la neige. Mais au moins, elles rentrèrent en un seul morceau et c’était tout ce qui comptait, en plus du sourire éternel de Victoria d’avoir passé un bout d’après-midi avec l’un de ses auteurs préférés.