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kaspard -- there's no escape in that kind of situation

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Sam 22 Mai - 20:28

Si kate pouvait se terrer dans un trou de souris, elle le ferait. Allongée sur ce qui était, auparavant, le lit conjugal, elle tourne et retourne pour savoir comment elle peut faire. Un appel de sa mère qui lui a cassé le moral en trente secondes ou plutôt qui lui a mit son monde sans dessus, dessous, telle une tornade qui débarque sans crier gare. Le coeur qui bat trop vite, elle reste sur le nom de Gaspard dans le répertoire, elle n’est pas prête à l’appeler mais il faut bien qu’elle le fasse. Sa mère et sa belle-mère ont décidé de s’inviter à déjeuner. Le plus gros problème aurait pu être que le frigo n’est pas plein et qu’elle ne sait pas quoi cuisiner, mais non, le plus gros problème réside encore et toujours dans le fait que Gaspard a toujours autant déserté l’appartement, et qu’il n’est toujours pas revenu. Elle ne sait même pas s’il reviendra un jour. Elle ne sait même pas… Elle est perdue Kate. Son téléphone au creux de son coeur, elle ne sait pas quoi faire et elle sait pertinemment que sa mère n’acceptera pas une énième excuse. C’est même pour cela qu’elles ont décidés de venir, parce que Gaspard travaille trop, parce que Gaspard n’est jamais là, parce que ça fait longtemps qu’on ne vous a pas vu tout les deux. Et en même temps, Kate elle se noie dans sa honte et dans ses mensonges, parce que ça va se savoir. Parce qu’elles vont bien voir que Gaspard n’est pas là, que les armoires sont vides et que le coeur est cassé. Que les faux semblants sont bien trop présents et que les excuses n’étaient que des mensonges pour ne pas montrer que leur relation n’est plus qu’un lointain souvenir. Peut-être qu’elle aurait dû essayer de réparer les pots cassés Kate, mais elle n’avait pas envie de lui forcer la main, parce que tout ça c’est de sa faute. Incapable de résister, incapable de dire non. Vouloir savoir si elle plaisait toujours à un autre que son fiancé qui est devenu son mari. Vouloir plaire à tout prix quitte à briser ce qu’elle avait de plus précieux. idiote lui souffle la conscience alors qu’elle déglutit avec difficulté, son doigt qui appuie enfin sur le numéro pour entendre les tonalités, elle ne sait pas si elle est prête à entendre la voix de Gaspard et encore moins de le revoir après tout ce temps, mais peut-être qu’il acceptera.

Maintenant qu’il a accepté elle doit se rendre à l’évidence que tout cela va être compliqué. Elle ne sait pas comment agir, elle est apeurée Kate, même si elle ne devrait pas, tout ça c’est de sa faute. Elle déglutit difficilement, réarrange les coussins sur le canapé. Quand ça sonne à la porte, Kate regarde autour d’elle, rien ne trahit l’absence quotidienne de Gaspard, son alliance qu’elle fait tourner nerveusement autour de son doigt, elle ouvre la porte, espérant secrètement que ce soit Gaspard qui est là. Mais non, elle voit sa mère, toute pimpante, et Kate sourit en coin, un sourire fébrile « Eh bien ma chérie tu as une mine affreuse ! Tu as changé de fond de teint ? Gaspard n’est pas là ? » demande t-elle, et Kate pince les lèvres pour éviter de l’envoyer balader « Non, j’ai eu une semaine fatigante mais comme tu n’as pas accepté ma soi disant énième excuse, je ne peux pas me reposer aujourd’hui. Et Gaspard arrive, il a été retenu à la boutique pour une commande. Mais il ne devrait plus tarder. » rétorque Kate presque du tac au tac avant de prendre le manteau de sa mère pour le mettre dans son bureau. La sonnerie qui retentit une nouvelle fois, elle va ouvrir et salue sa belle-mère, la ride du lion qui commence à se former quand elle voit que Gaspard n’est toujours pas là, et s’il lui posait un lapin ? Et s’il ne venait pas ? Elle souffle un peu et leur propose à boire avant de servir deux verres de vin, les deux matriarches bien trop à fond dans leur conversation ne remarquent pas que Kate jette un oeil inquiet à l’horloge du salon avant d’entendre la porte d’entrée qui s’ouvre, elle est presque soulagée. Elle s’arme d’un sourire presque trop sincère tout en s’excusant et elle retrouve Gaspard, son coeur se serre, se brise un peu quand elle le voit, quand elle se rend compte de tout ce qu’elle a perdu et doucement, elle lui murmure, une main sur son bras « Merci d’être là. Ta mère et la mienne sont déjà là. » Elle n’aurait pas pu les retenir plus longtemps de toutes façons. « J’ai cuisiné ton plat préféré. »,annonce-t'elle. Même si ça n’adoucirait en rien l’animosité qu’il y avait entre eux, peut-être que ça réussirait à faire quelque chose de bien. Au moins pour le reste de la journée, jusqu’à ce que leurs mères décident de partir, au moins.

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Dim 23 Mai - 18:52
Affalé sur le canapé de Neal, les yeux gorgés de sommeil, Gaspard ouvre péniblement les yeux. Sur la table basse, juste à proximité de son visage, trône une bouteille de vin dont il a bu les 3/4 la veille. Heureusement que son ami n’est pas trop regardant en ce qui concerne la dignité des autres, sinon, il serait déjà tombé bien trop bas pour que ce soit acceptable. Bientôt, il prendra ses affaires et quittera l’appartement de Neal pour la maison de sa soeur - pour laisser un peu d’espace à son ami qui, après tout, vit des choses assez intenses lui aussi, et pourrait donc tout à fait bénéficier d’un peu de calme. C’est son téléphone qui sonne, strident, qui le sort de ses rêveries - ou plutôt de ses cauchemars. C’est le nom de Kate qui s’affiche, et si la tentation est forte d’ignorer cet appel, le fait qu’il ait lieu un dimanche matin, de manière aussi matinale, achève de le convaincre de prendre l’appel. Et il le regrette instantanément - pas parce qu’il entend la voix de Kate, mais parce que l’objet de son appel le fige sur place. Il n’a aucune envie de supporter un déjeuner dominical et familial - surtout dans cet état. Il ne sait même pas pourquoi ils s’entêtent à sauver les apparences, sans doute parce qu’assumer la vérité maintenant reviendrait à déclencher un chaos familial qu’ils ne sont pas prêts à affronter, ni elle ni lui. Il n’a pas envie que sa mère vienne prendre tout un tas de décisions à sa place. Il veut vivre cette épreuve en ayant pleinement conscience de ses propres choix, sans influence, sans remontrances. Sans la présence oppressante des deux marâtres.

Alors il se lève, il prend une douche, deux aspirines, et il file jusqu’à son ancien appartement. Le temps de se remettre en état, il est un peu en retard, surement - et quand il glisse les clés dans la porte pour intégrer l’entrée de l’appartement, les voix de sa mère et de celle de Kate résonne déjà dans le salon. Il réprime, de justesse, un haut le coeur, et ferme derrière lui, retire son imperméable noir pour l’accrocher au porte-manteau. Les cernes qui habillent ses yeux lui donne un air épuisé qui n’est pas optimal pour venir prétendre que tout va bien dans le meilleur des mondes - mais il n’a pas mieux en stock. Quand Kate surgit dans l’entrée, son coeur se met à cogner et à lui faire mal, il manque un peu d’air.

- Je t’en prie, il marmonne, en déposant ses clés sur le meuble - par réflexe. J’espère qu’elles s’en iront rapidement, je n’ai aucune envie de faire ça.

Il soupire et se masse le crâne un instant, lui offre un sourire extrêmement léger quand elle annonce avoir cuisiné son plat préféré. Il se surprend à détester cette façade constituer de faux semblants et de bienveillance - tout est balayé par le mensonge dont il se rappelle en boucle.

- Merci, il répond tout de même, alors qu’il parvient difficilement à gérer ses émotions. Allons-y, il ajoute avant de se diriger vers le salon.

- Ah, enfin, Gaspard, mon chéri, lance sa mère avant de se ruer sur lui. Il l’embrasse - puis la mère de Kate. Vous avez vraiment l’air fatigué tous les deux, vous devriez prendre un peu de vacances.

Fatigués, épuisés - ou surtout, anéantis. Il semblerait que ce mot corresponde mieux.

- Je vous sers à boire ? il demande, pour esquiver la question, laissant à Kate tout loisir d’y répondre - il ne faut pas trop lui en demander.

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Jeu 10 Juin - 20:30
Elle déteste jouer la comédie Kate, c'est quelque chose qu'elle exècre, elle voudrait que tout soit plus simple. Mais tout est compliqué à cause d'elle, elle le sait. C'est elle qui n'a pas été capable de rester fidèle, elle qui a eu besoin de savoir si elle plaisait toujours, alors que la raison est tout autre, plus puérile encore. Vouloir prendre du plaisir avec un autre parce que les agissements de l'homme avec qui elle partage sa vie ne lui plaisaient pas. À l'époque, et ça a recommencé encore et encore. Indéfiniment. Jusqu'à ce qu'elle arrête. Jusqu'à ce qu'elle dise stop, parce qu'elle allait se marier, parce qu'elle allait devenir sa femme et maintenant, tout se casse la gueule. Deux pans d'une entité qui se déchire. Gaspard lui manque, c'est tout ce dont elle est sûre. Elle n'a de cesse de le remercier quand il arrive parce qu'il la sauve un instant. Le temps qu'il se retrouve un tant soi peu, les yeux cernés de Gaspard et les traits fatigués de Kate qui prouvent que rien n'est normal dans cet appartement. Quand la mascarade commence, Kate avance derrière lui et souffle discrètement. Elle n'est pas prête à ça. Elle n'est pas prête à jouer la comédie, elle joue nerveusement avec son alliance à son doigt, la faisant tourner frénétiquement alors qu'elle est hors de son corps. Son esprit est ailleurs.

"Je suis un peu sous l'eau avec le boulot, mais ça va se tasser." répond Kate à sa belle-mère en haussant les épaules "Mais promis, on y pensera."

Elle ne devrait pas parler pour lui parce qu'elle ne sait même pas ce à quoi il pense. Elle ne sait même pas jusqu'à où il accepterait de jouer la comédie. Elle ne voudrait rien lui imposer.

"Oui, je veux bien. Je sors des verres."
prononce t-elle, la voix chevrotante, alors qu'elle se dirige jusqu'au buffet pour sortir des verres de vin qu'elle vient déposer sur la table du salon.

"Vous vous rendez compte quand même que ça fait plus de deux mois qu'on ne vous a pas vu aux brunchs ?" demande la mère de Kate, un visage affligé qui naît sur ses traits. "Entre la benjamine de la famille qui a disparu de la surface de la terre et de qui je n'ai de nouvelles que quelques jours par mois. Et mon aînée qui déserte les brunchs... Je ne suis pas aidé c'est moi qui vous le dit !"

Kate roule des yeux et récupère les verres de vin que Gaspard lui tend avant de les tendre aux deux matriarches. La mâchoire contractée.

"Mais on fera un effort pour essayer de venir. Tu dois te rendre compte Maman, quand même, que Gaspard bosse à la boutique le dimanche. Et qu'il ne se lève pas à 11 heures du matin. Donc, si on a l'air si fatigué que ça, il vaut peut-être mieux qu'on se repose non ? Mais peut-être qu'on pourrait voir pour venir au brunch dans deux semaines ? Tu pourrais fermer la boutique exceptionnellement ? Ça me ferait plaisir de voir Liz et Roxanne. " demande Kate, à l'intention de Gaspard, avec un peu plus d'assurance qu'il y a quelques minutes, mais une assurance, cependant, toujours aussi fébrile.

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Mer 30 Juin - 17:09
Gaspard porte son attention sur la bouteille de vin qu'il débouche, près de la console du salon, en écoutant la mère de Kate qui s'en donne à cœur joie et sa propre mère qui renchérit. Le bal de l'hypocrisie lui arrache une grimace. Déjà qu'en temps normal, il fuit bien volontiers les réunions de famille - ou les brunchs dominicaux - alors là, vu le contexte, il s'abstiendra bien de s'infliger une telle torture. Il a accepté de jouer le jeu aujourd'hui par lâcheté, et parce qu'il n'avait pas envie de donner les explications nécessaires à ses parents tout de suite, mais cette comédie ne va pas pouvoir durer. A un moment donné, il va bien falloir qu'ils assument et qu'ils mettent des limites aux interventions parentales - ils ne vont pas avoir le choix.

Il remplit les quatre verres et les distribue sans ménagement, retenant un soupir à chaque fois qu'une des deux mères ouvre la bouche. Et c'est la sienne, d'ailleurs, qui s'y met.

- Oui c'est vrai, ça. Vous êtes aux abonnés absents, ce n'est pas très digne de l'organisation familiale. Nous nous donnons tellement de mal pour tous vous garder liés, la famille c'est important, vous le saurez quand vous aurez des enfants.

Gaspard avale une gorgée de son verre et grimace un peu - il aurait sans doute du y aller de manière moins généreuse.

- On a une vie, maintenant. Il est hors de question qu'on continue de venir tous les dimanches. Je travaille, Kate aussi, c'est trop compliqué, trop intense.

Il se tourne vers Kate, dont il ne comprend pas les propos - il n'a pas envie, lui, de continuer à faire semblant éternellement. Pourquoi s'infliger un brunch alors qu'ils sont même incapables de se croiser pour discuter ?

- Je ne suis pas sûr de pouvoir fermer dans quinze jours, il répond, en la regardant avec insistance. Mais tu peux y aller, bien sûr.



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Dim 4 Juil - 16:23
Elle se déteste Kate, bon nombre de matin, elle se réveille et a la sensation de vide qui lui prend au coeur quand elle se rend compte que tout cela n’était pas un rêve, il est vraiment plus là. Tout ça c’est de sa faute. Parce que c’est elle. Et jouer la comédie, Kate n’en a pas l’habitude. Et là, elle a l’impression d’être sur scène, qu’elle regarde le public, la bouche à moitié entrouverte et qu’elle n’arrive pas à parler. Stoïque, muette. Elle s’humidifie les lèvres en entendant leurs mères, et elle lève les yeux au ciel. Toujours plus dans l’abus, ces deux-là. Kate lève les yeux au ciel, la provocation au bout des lèvres tant elle en a assez déjà.

- Vous savez, comme l’a si bien dit ma mère, la benjamine de la famille s’est barré je ne sais où. Et jusqu’à preuve du contraire, elle a un fils. Alors pour le lien familial et compagnie, je pense qu’on repassera. Et qui vous dit qu’on a envie d’avoir des enfants ?
- Kate ! Ne parle pas de ta soeur comme ça. Et c’est la suite logique des choses d’avoir des enfants enfin !

Kate boit une longue gorgée du verre qu’a servi Gaspard en levant les yeux au ciel. Avant de souffler en déposant son verre sur la table, passablement agacée par cette conversation, les deux matriarches qui s’énervent, qui sortent leurs sciences comme si on leur avait demandé. Mais rien n’a été demandé et ça l’agace au plus haut point. Mais elle s’adoucit Kate, parce qu’elle ne veut pas déclencher une guerre.

- Gaspard a raison, c’est trop intense. On ne peut pas venir aux brunchs comme avant.

Elle souffle, ne parvient pas à rester sur place, et ne cesse de danser sur un pied et sur l’autre en reprenant une gorgée de vin. Elle essaie de contenter tout le monde et visiblement, elle a mit les deux pieds dans le plat et elle s’est éclaboussée au passage.

- Oui, je verrais pour venir. Ça me fera plaisir de voir tout le monde. Mais je ne vous garantis rien, j’espère ne pas avoir de retard sur mes dossiers.

Comme si elles allaient accepter l’excuse. Loin de Gaspard, elle le regarde un peu, en coin, en passant une main dans ses cheveux alors que leurs mères se plongent dans une conversation animée.

- Je vais chercher le plat, j’aimerais que cette entrevue ne s’éternise pas, j’ai encore beaucoup de boulot et je n’ai pas envie de passer ma soirée dessus. Pour changer.
- Mais, tu ne vas quand même pas travailler un dimanche ! Gaspard dit lui qu’elle travaille trop !

Et Kate ne lui laisse même pas le temps de répondre qu’elle s’échappe en sortant le plat du four, avant de déposer le plat sur le plan de travail, ses deux mains qu’elle pose à plat alors que le regard se déplace sur la rue, là où les gens s’emmêlent, là où les sentiments des uns et des autres vivent en osmose, pas comme ceux de son mari et elle. Elle se pince la lèvre et souffle, pour reprendre une constance. Et elle saisit le plat pour aller le déposer sur la table, en silence, les deux mères qui brisent le silence avec leurs conversations. Son regard qui se dépose sur Gaspard alors qu’elle commence à servir les assiettes. Elle aimerait retourner se coucher, mais aucune excuse ne sera accepté.

- Gaspard, tu débouches une nouvelle bouteille ? Demande t-elle, avec une petite voix. A moins que tu ne veuilles qu’on continue avec un bordeaux. Après tout c’était lui le spécialiste du vin. Pas elle. Elle n’était pas spécialiste de grand chose de toutes façons, à part de briser le coeur de son mari.

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Sam 7 Aoû - 14:39
Gaspard a envie d’hurler. Il a envie de les faire taire, toutes, et de leur expliquer dans quelle situation merdique ils se trouvent aujourd’hui, bien loin qu’ils sont de fonder une famille. Kate l’a trompée, et lui, il ne sait pas ce qu’il est censé faire. Aborder la question, l’oublier, continuer à jouer les hypocrites et à faire des secrets ? La quitter, divorcer à peine quelques mois après ce mariage express et raté ? Lui donner une chance, remballer son égo et ses certitudes, revenir à la maison ? Il n’en n’a pas la moindre idée. Il est tellement en colère qu’il pourrait exploser, et bien sûr que c’est sans doute aussi de sa faute si son mariage ne marche pas, mais pour l’instant, il vit la trahison comme une morsure qui se réveille à chaque fois qu’il prend une inspiration. Il se sent oppressé, oppressé par sa mère, par Kate, par ce déjeuner ridicule au cours duquel ils ne font rien d’autre que prétendre.

- Du calme. On est adultes, maintenant, ce n’est plus vraiment à vous de nous dire ce qu’on doit faire, il souligne en secouant la tête. Je comprends que ce soit difficile à saisir, mais il faut vous habituer.

D’ailleurs, il faudra même peut-être s’habituer à ce qu’ils ne soient plus ensemble. Mais cette partie, Gaspard la garde pour lui. Kate s’éloigne après s’être engueulée avec sa mère qui le sollicite pour la réprimander sur sa carrière. Le jeune homme soupire bruyamment, et secoue la tête.

- Pas ce discours là, pitié. Vous avez fait votre possible pour qu’on soit carriéristes tous les deux, ne venez pas vous plaindre maintenant parce qu’elle travaille trop.

Ou lui, ou peu importe, d’ailleurs. Quand Kate réapparait, Gaspard exécute son ordre, machinalement, et va chercher une bouteille de vin. La colère gagne ses muscles et l’injustice emplit son coeur ; il voudrait partir d’ici pour se libérer de ses sentiments trop vifs qui le harcèlent.

- Voilà, pour le vin. J’espère qu’il sera du goût de tout le monde.

Il tente de s’adoucir un peu pour se calmer, et pour éviter que le déjeuner ne tourne au fiasco complet, aussi, ce qui ne servirait aucun intérêt.

- Quels sont les plans de chacun pour cet été ?

Un autre sujet viendra surement les sauver de toutes ces tensions, de tout ce stress. Même s’il va falloir mentir encore - car eux ne savent pas encore ce qu’ils vont prétendre.

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Dim 8 Aoû - 21:31
Bien évidemment que ce repas va tourner au fiasco, après tout, comment est-ce que cela pourrait bien se passer alors qu’ils sont tout les deux comme des inconnus. Des atomes qui avaient l’habitude de communier ensemble, d’être si proche l’un de l’autre que ça en devenait électrisant et maintenant, ils ne sont plus rien. Rien que deux inconnus qui tentent de donner au change pour jouer une mascarade digne d’un film d’amour à l’eau de rose qu’on trouve dans la catégorie RomCom de Netflix. Sauf que leur vie n’a rien d’une comédie romantique, dans les films, les amoureux trouvent la force de se pardonner, mais Kate ne sait même pas si Gaspard va trouver la force de le faire et puis même, comment pourrait-il trouver la force de lui pardonner alors qu’elle n’est pas foutue de se pardonner elle-même. Kate se déteste, Kate ressent une profonde aversion pour sa personne et elle s’étonne que ça ne se voit pas sur son visage, après tout, elle donne au change, un peu de maquillage et le tour est joué mais on ne peut pas maquiller les sentiments, on ne peut pas maquiller la tristesse qui prend au creux du coeur à chaque moment qui passe. Elle a envie de tout envoyer balader Kate, non pas parce que ce repas l’agace mais parce qu’elle ne sait pas comment agir, elle est au pied du mur et elle aimerait s’échapper, loin. Pour ne pas avoir à subir. Elle s’éloigne ne serait-ce qu’un peu pour partir dans la cuisine chercher le plat qu’elle a cuisiné, la tête ailleurs. Elle espère que ce sera du goût de tout le monde et surtout, qu’elle ne se sera pas loupé dans la réalisation de la recette. Une oreille qu’elle tend quand elle entend Gaspard qui répond à sa mère, elle aurait envie de compter les points mais ce serait mal venu.

- Je ne dis pas que je regrette le fait que vous soyez carriériste, mon cher Gaspard. Mais je dis qu’il faut qu’elle lève le pied de temps à autre, ça ne peut pas faire de mal. Le seul moment où elle a prit des vacances c’était pour votre lune de miel… Ça commence à remonter quand même ! Mais ne t’en fais pas, ce n’est pas une plainte, juste une constatation.

Kate lève les yeux au ciel et elle retourne jouer la comédienne, elle voudrait dire à sa mère que ce n’est pas parce que la lune de miel s’est bien passé que le reste du mariage l’est aussi. Pas encore un an de mariage et les voilà dans la tourmente. Par sa faute. Elle le remercie silencieusement de s’occuper du vin et récupère un verre qu’elle commence déjà à vider, elle ne devrait pas parce qu’elle sait qu’elle force un peu trop sur la bouteille en ce moment, mais elle arrive tout de même à se contrôler. Heureusement.

- Je ne doute pas de tes goûts, c’est toi le professionnel dans ce domaine. Pas moi.

Un compliment pour essayer de détendre l’atmosphère mais elle a mal à la nuque tant elle est tendue. Elle a peur que ça explose d’un instant à l’autre, et quand elle s’installe, elle reste à une distance raisonnable de son époux, et s’amuse avec la nourriture, ne picore plus qu’elle ne mange parce que l’appétit est coupé. La mascarade a déjà trop duré. Mais ils doivent au moins faire un effort pour la suite.

- Avec Richard, on a décidé de partir trois semaines, on part une semaine dans les Hamptons, après il faut que je le motive à venir avec moi pour faire une retraite de yoga et de méditation. Ça nous fera du bien. Avec Janet qui a disparu de la surface de la terre, on a besoin de se ressourcer et de réaligner nos chakras.


Kate lève les yeux au ciel en prenant une gorgée de son vin et s’humidifie les lèvres, est-ce qu’elle devrait se lancer sur la pente sinueuse du mensonge, ou du moins s’y enfoncer encore un peu plus ? Peut-être, ou pas. Elle sourit un peu, pour ne pas paraître désagréable, avant de tenter

- D’ailleurs, Gaspard, je me disais, peut-être qu’on peut partir faire un week-end de randonnée ? J’ai vu un parcours au Watkins Glen State Park Gorge Trail. C’est adapté pour les enfants, peut-être qu’on pourrait proposer à Elior de prendre Adam, ou même à Liz de prendre Roxanne, qu’est-ce que tu en dis ?

Elle a l’impression de le mettre sur le fait accompli et rien que pour cela, elle se déteste. Encore. Toujours. La sensation de haine qui se développe à chaque minute qui passe, comme si, c’était l’habitude désormais. Comme si, elle ne pouvait que se haïr pour ce qu’elle a fait et ne plus ressentir une once de bonheur.

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