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byrnes sisters (now I'm begging for footnotes in the story of your life)

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Sam 10 Juil - 14:53

Plus rien n’a de sens dans la vie de Kate depuis quelques temps. Depuis que Gaspard est parti, en vérité. Parce que ça lui fait mal à Kate de ne pas savoir s’il reviendra un jour. L’alliance est lourde au bout du doigt, alliance qu’elle fait tourner autour de son annulaire, un nombre incalculable de fois à la journée, ce qui trahit son mal être et son angoisse. Personne n’est au courant, personne ne sait que Gaspard a quitté le navire à part ses deux plus proches amies. Celles qui sont venus avec une bouteille de vin le soir où Gaspard a claqué la porte, celle avec qui elle s’est endormie, sur le tapis, à moitié ivre avant de se demander ce qui avait bien pu se passer. Puis avant de se rendre compte que ce n’était pas un rêve, Gaspard était bel et bien parti. Alors Kate, elle attend le couperet final, celui où Gaspard lui envoie les papiers du divorce par la poste, celui où il lui dépose sur le palier de ce qui était leur appartement, pour ne plus rien avoir à faire avec elle. Pour ne plus rien avoir à faire avec celle qui l’a bafoué. Elle sait que ça va créer une esclandre Kate, elle entend déjà sa mère qui lui hurle dessus qu’elle est stupide, inconsciente, qu’elle ne trouvera jamais quelqu’un de bien. Son père qui lui demandera si ça va avant de s’écraser face à une femme un peu trop agacée. Et les parents de Gaspard ? Qu’est-ce qu’ils diront ? Kate souffle alors qu’elle fixe le plafond, ses deux bras collés le long de son corps, elle soupire avant de se cacher le visage de ses mains, refluant la crise de larmes qui menacent de monter, comme à chaque fois. Comme quand elle a le temps de traîner au lit, quand elle a le temps de ne rien faire d’autre que penser. Quand elle jette un oeil sur son radio-réveil, elle repousse le drap et se presse un peu, aujourd’hui Elior lui a demandé de garder Adam. Elle aime toujours autant garder son neveu, elle peut l’aider à grandir, e voir s’épanouir et c’est ce qu’elle aie le plus au monde. Quand ils font une sieste tout les deux et qu’il s’endort tout contre elle, sa main tout contre sa joue. C’est certainement la raison pour laquelle, elle n’a pas encore sombré réellement. Pour Adam, pour Elior, pour ceux qui ne savent pas. Pour ceux qui ne savent rien et qui risqueront de lui tourner le dos quand ça s’apprendra, parce que les secrets ne restent pas secrets très longtemps. Les on dit et les peut-être prennent souvent une bien trop grande place pour que ce soit humain. Quand elle est enfin prête, elle claque la porte de l’appartement, balance ses clés dans son sac à main et elle se presse direction le Bronx, sa musique dans les oreilles, elle tente de se dépêcher pour ne pas être en retard. L’heure file et elle espère sincèrement qu’Elior n’a pas un rendez-vous important, parce qu’il faut bien évidemment que la rame de métro ne tombe en panne, obligeant Kate à sortir une station avant et à se presser jusqu’au Miranda Height. C’est essoufflée qu’elle arrive devant l’immeuble, elle y entre avant de se faire agresser par un caméraman de cette fameuse série qui est tourné dans l’immeuble, elle lui fait un copieux doigt d’honneur avant de monter les escaliers quatre à quatre. Pour finir par arriver devant la porte d’Elior, les deux mains qu’elle pose sur les genoux pour reprendre une contenance. Il faudrait qu’elle se remette au sport, il faudrait qu’elle reprenne la course à pieds et qu’elle regagne de l’endurance. Elle toque alors à la porte, sa boîte d’écouteurs sans fils qu’elle cherche dans son sac pour les ranger et quand la porte s’ouvre, elle ne prête pas attention à la personne en face d’elle, si concentrée par la recherche de cette foutue boîte « Sorry dude, the sub was horrible, I han to… » Et le sac tombe sur le sol dans un grand élan d’excès, elle cligne des yeux, une, deux fois avant de secouer la tête, comme pour vérifier qu’elle était bien là « Jay ? » demande t-elle, le souffle un peu coupé « That’s you ? »

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Ven 16 Juil - 23:12
À première vue, il n'y avait guère de différences entre la solitude des matinées silencieuses de Philadelphie et celle des matins new-yorkais. Une apparente tranquillité similaire, la même série en fond sonore, la même lourdeur dans les mouvements. Le café n'avait, certes, pas le même goût et le cendrier caché sur un rebord de fenêtre était désespérément vide mais Jay s'efforçait de se répéter que tout n'était pas si différent — except everything was. Fort heureusement pour son équilibre mental — ou pas — elle avait des années d'exercice au compteur en matière de déni et d'autopersuasion, et si la méthode n'était clairement pas vivable sur le long terme — preuve en était de ces derniers mois, de cette longue fuite passée roulée en boule dans un lit qui n'était pas le sien et du silence cruel qu'elle avait imposé à ses proches, et ce n'était que les premiers points d'une longue liste de reproches qui tournaient inlassablement dans sa tête depuis qu'elle avait repassé cette porte... mais là n'était pas la question — c'était suffisant pour lui permettre de garder son calme. Pour ne pas vaciller à la moindre pensée tordue, pour ne pas succomber à l'envie de reprendre ses jambes à son cou — qui lui apparaissait, ironiquement, comme la seule chose à faire malgré toute l'envie qu'elle avait de rester, de faire ses preuves, de faire mieux, mieux, mieux.

Elle n'était pas sûre de savoir pourquoi ni comment Elior était arrivé à penser que la laisser seule avec son fils — leur fils, oui, mais avait-elle encore le moindre droit sur Adam ? Elle aurait parfaitement capable d'argumenter que non, documents et lois à l'appui, et l'aurait certainement fait si on lui avait posé la question — était une bonne idée. Peut-être était-ce son optimisme naturel ou un besoin pressant de s'éloigner d'elle à tout prix sans oser lui dire parce qu'il était incapable de faire du mal à une mouche, encore moins à son abominable épouse. Jay ne savait pas et si l'incertitude était un concept terriblement agaçant, elle avait préféré ne pas s'attarder sur la question, trouvant dans le manque de la nicotine une distraction malsaine. Recroquevillée sur le canapé, elle fixait sans le voir l'écran de la télévision, priant presqu'Adam se réveille et l'arrache à ses réflexions stupides qui tournaient en rond.

Elle était sur le point de céder à la tentation et de courir s'enfermer à la cuisine pour accompagner son troisième café de la journée — un record de retenue, vraiment — d'une précieuse cigarette lorsqu'on frappa finalement à la porte. Trop étonnée pour réaliser qu'elle n'attendait personne et risquait, de fait, de tomber sur l'un ou l'autre des amis d'Elior — Wesley, peut-être, et oh boy, it definitely wouldn't be pretty — Jay bondit du canapé en direction de l'entrée, ouvrant la porte sans plus attendre. La vue de Kate, pliée en deux pour reprendre son souffle — leur mère aurait sans doute eu quelque chose à dire sur pareille position, tiens — l'arrêta net. Le temps d'une seconde, peut-être deux, Jay songea à claquer la porte aussitôt pour se barricader à l'intérieur et ignorer la présence de sa sœur aînée de l'autre côté. Peu importe qu'elle dérange les voisins ou réveille Adam en frappant et en hurlant pour être entendue, Janet n'était pas prête — Jay non plus. Mais avant qu'elle n'ait pu prendre la moindre décision dramatique, Kate se redressa, lâchant son sac à main, manifestement surprise. Le prénom de sa cadette glissa de ses lèvres et l'intéressée recula, les épaules tendues de tension. In the flesh, yes, articula-t-elle, sans doute trop sèche. Elle ferma les yeux brièvement, s'exhortant mentalement au calme. Après tout, si quelqu'un devait manifester son mécontentement, ce n'était pas elle, loin de là. Non, tout ce qu'elle avait à faire, c'était attendre, docilement, silencieusement, pour mieux encaisser l'amertume et le ressentiment. Parce que c'était tout ce qu'elle méritait. If you're about to yell at me, I think you should know that Adam is still asleep and I've damaged him enough already, he doesn't need to hear it or see you like this, reprit-elle, plus calme, les yeux rivés sur la porte du voisin d'en face, I can meet you somewhere else, once Elior is back. I can even see you at Mom's so you two can team up and let it all out. Certainement la pire idée qui soit mais il était évident que Jay n'avait pas ses propres intérêts à cœur. Les avait-elle jamais eu d'ailleurs ? Bonne question.

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Dim 18 Juil - 11:50
Kate pense toujours qu’on lui a lancé un sort et qu’on a décidé de faire de sa vie en enfer. Une sorte de poupée vaudou à son effigie quelque part dans le monde. Parce qu’elle n’est pas la personne respectable qu’elle prétend être quand on voit comment elle a agi avec Gaspard. Elle qui se pensait être respectable, elle a perdu toute forme de respect quand elle a décidé de s’envoyer en l’air avec un autre. Et Kate s’en veut, c’est indéniable, elle vit avec des regrets, et elle sait que rien n’effacera la peine qu’elle a fait à Gaspard. Lui qui la pensait fidèle, elle n’a pas été foutue de se contenir, préférant sa satisfaction personnelle que le bonheur de celui qui est devenu son mari aux yeux de la loi et sous l’oeil de Dieu. Quelle connerie de s’être mariée dans une église, une folie de sa mère. Il faut se marier à l’église qu’elle leur avait dit, il faut que Dieu soit témoin de votre amour, avait-elle rajouté. Quand on sait que Kate déteste tout ce qui touche à la religion, on sait pertinemment que tout ceci n’était qu’une folie passagère pour faire plaisir à la matriarcale de la famille Byrne qui n’a de cesse de transmettre la folie des grandeurs à ses enfants. Bullshit. Maintenant elle n’a plus que les diktats de ses angoisses sur ses avant bras qu’elle ne cesse de gratter quand elle est angoissée, quand elle ne parvient pas à dormir et qu’elle se tourne bien trop dans ce grand lit trop vide. Dans ces draps qui ont été témoins de leur amour avant que tout ne parte à veau-l’eau. Le seul semblant de stabilité qui lui est offert et quand elle garde Adam comme elle est censée faire aujourd’hui parce qu’Elior n’avait pas le choix que de lui demander, sa baby-sitter n’étant pas disponible et les personnes qui gravitent autour de son fils indisponibles aussi. Kate apprécie toujours autant garder son neveu, la seule personne qui la rattache à sa soeur qui a prit le large, et qui lui en apprend tous les jours, fier de lui montrer ses progrès, ses dessins de dinosaures et ses nouveaux jouets à chaque fois qu’elle vient. D’ailleurs, un dinosaure traîne dans son sac depuis uqelques jours pour qu’elle ne l’oublie pas et elle a hâte de pouvoir voir ses yeux qui brillent face à ce nouveau cadeau. This kid is so spoiled que ça en devient presque indécent. Mais on a qu’une vie et Kate sait qu’on ne l’enterrera pas avec son argent, donc elle en fait profiter tout le monde, à défaut de pouvoir partir en vacances avec Gaspard. Quand elle se retrouve devant la porte de son beau-frère, la hâte est grandissante et elle a hâte de pouvoir serrer le petit garçon dans ses bras. Mais la personne qui ouvre la porte lui coupe les jambes sur place et elle ne sait même pas comment réagir correctement. Elle ne parvient pas à faire le choix de la prendre dans ses bras ou de lui hurler dessus. Mais elle n’a pas envie de la fustiger, elle se doute que ça a dû être le cas, qu’elle a dû en prendre plein la figure et elle ne veut pas lui en rajouter plus. Ce serait mesquin de sa part et elle ne veut pas que sa soeur se sente mal. Ce n’est pas le lieu ni le moment de l’accable de reproches. « When did you-» come back. Les mots se fanent dans sa bouche et elle reste pantoise, stoïque, sur le palier. Peut-être devrait-elle partir ? Elle n’en sait rien. Elle ne sait pas comment agir, ça fait bien trop longtemps. Le manque de sa soeur qui lui revient en pleine figure comme un boomerang lancé correctement, elle sent son coeur qui s’accélère dans sa cage thoracique. Les mots de sa cadette qui la perfore de part en part, traduit l’état d’esprit dans lequel elle se trouve et Kate trouve ça triste. Elle secoue négativement la tête, la dernière entrevue qu’elle a vécu avec sa mère -chez elle, avec Gaspard- lui revient en mémoire et elle n’a pas envie de revivre une scène pareille. Alors elle laisse son sac sur le sol et elle fond contre sa soeur pour la serrer tout contre son coeur. « Fuck I missed you. » murmure t-elle, les larmes qui baignent ses yeux clos. Les yeux qui piquent, lorsqu’elle se recule et un soupir triste secoue son corps « I missed you so much. » Et elle s’insinue dans l’appartement après avoir récupéré son sac, ses mains tremblantes et un afflux de tristesse qui la secoue plus qu’elle ne le voudrais « Fu- Damn my Life was a f-ing mess without you around, my world was upside down without you, and you’e back. » Parce que même si les soeurs Byrne sont comme chiens et chats, Kate avait l’impression que tout allait mal quand elle n’était pas là et elle n’avait pas envie de la fustiger de sms plus déplorables les uns que les autres. « When did you come back ? » Elle ne le prendrait pas mal si elle lui disait qu’elle était revenue depuis des jours, parce qu’au fond, malgré la mélancolie qui tord ses traits, elle est surtout heureuse que sa soeur soit rentrée. Après tout ce temps loin d’elle, loin de sa famille.

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Dim 25 Juil - 23:17
Elle attendait la sentence avec une nervosité que trahissaient ses doigts tremblants. Agacée par sa propre faiblesse, Jay serra d'abord les poings sous l'ourlet de son pull avant de croiser les bras, incapable de rester immobile trop longtemps face au silence de son aînée. Kate n'était cependant pas cruelle et malgré sa propension à anticiper le moindre désir des gens qui l'entouraient, Janet s'efforça de rester silencieuse, de lui laisser le temps, vraiment, de réaliser ce qu'elle avait sous les yeux — qui, surtout, elle avait sous les yeux. L'ombre de sa petite sœur, délavée par des mois d'indécision et de sombres pensées. Depuis toute petite, Janet prenait grand soin à ne pas faire de tâche, ni d'écart trop éclatant, de se fondre dans le décor parce que la discrétion était bien plus chic que l'exubérance, d'après les standards maternels. Sa mère l'aurait très certainement jugée horriblement terne à présent, plus fade qu'une tapisserie beige, beaucoup trop négligée pour être jugée décente. Malgré la thérapie et les efforts fournis pendant et en-dehors, cette idée restait glaçante. Peut-être que trouver sa sœur sur le pas de sa porte était finalement une bonne chose — l'entraînement parfait avant d'affronter le boss final de cette game misérable qu'était devenue sa vie, Monster Mom.

Au lieu du vitriol auquel s'était attendu Jay, Kate bredouilla quelques mots, manifestement encore trop étonnée pour formuler une question complète, avant de l'enlacer sans prévenir. Abasourdie, la cadette se raidit, si fort qu'il lui sembla une seconde avoir propulsé ses omoplates l'une contre l'autre. À moins que ce ne soit les morceaux de son cœur qui s'entrechoquèrent, pâle écho de ses retrouvailles avec Elior. Déglutissant avec difficulté, elle tâcha de se concentrer sur les mots de sa sœur, murmurés avec plus d'affection que Jay ne pensait mériter, et lentement, elle déplia ses mains pour effleurer mollement le dos de son aînée. Qu'était-elle sensée faire, la consoler ? Janet n'avait jamais été bien douée dans cet exercice, plus adepte des vérités brutales que des pep talks débordant d'optimisme et de tendresse. Non, ça, c'était le domaine de son mari — une énième preuve, s'il en fallait, qu'elle ne le méritait pas. Étonnée par la déclaration si honnête et désarmante de Kate, Jay eut presque envie de rire. C'était absurde, non, qu'elle ait tant d'importance dans la vie de sa sœur ? Kate en avait-elle tout autant dans la sienne ? Certainement que oui, suffisamment, en tout cas, pour qu'elle appréhende de la revoir et songe même à lui mentir sur la date de son retour new yorkais. Elle laissa échapper un bref soupir, s'extirpant des bras de Kate non sans une certaine gêne — she'd never been a hugger and she clearly wouldn't become one today. A couple of days ago, finit-elle par dire, abandonnant l'idée de jouer la carte de la fausseté — Kate finirait par le savoir de toute façon. I haven't told anyone, continua-t-elle en haussant les épaules, avant de se reprendre, well, except for Elior and Adam, obviously. And Adrian, don't know if you ever met him? He lives downstair and he kinda saw me, so... Elle s'éclaircit la gorge, les yeux rivés sur la paire de chaussons qu'elle avait retrouvé deux jours plus tôt, religieusement rangée dans le placard de l'entrée. Il était facile, en théorie, de reprendre sa vie là où elle l'avait abandonnée — except it wasn't and she had no idea how. Elle ne savait pas par où commencer, ni comment s'excuser, ni auprès de qui — except for the obvious. Peut-être que Kate aurait dû être sur cette liste si évidente aussi, peut-être, oui. Um, do you... You wanna come in? And, I don't know, talk or something? I got coffee, ajouta-t-elle après une seconde, l'argument lui montant un peu trop naturellement aux lèvres. Efficace sur elle, certes, un KO assuré face à toute forme de réticence mais Kate était différente. Et c'était bien ça le problème, depuis toujours. Kate était différente et Janet, à tout âge, aurait donné très cher pour être un peu plus comme elle.

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Dim 8 Aoû - 21:34
Elle devrait lui en vouloir Kate, elle devrait en vouloir à Jay d’être partie comme ça, sans prévenir, sans même lui adresse un message. Mais elle n’a adressé de message à personne la cadette, alors pourquoi est-ce qu’elle aurait dit quelque chose à Kate ? Elle ne sait pas garder les secrets, à part ceux qui pèsent lourds sur le coeur et la conscience, histoire de se fustiger un peu plus. C’était un peu l’effet papillon, Jay est parti, puis Gaspard est parti. Personne ne reste dans la vie de l’avocate, peut-être parce qu’elle ne le mérite pas, peut-être parce qu’elle ne mérite pas que les gens restent, elle mérite qu’ils partent, loin d’elle et de sa capacité à tout foutre en l’air en un claquement de doigts. Elle n’a encore rien gâché au travail, ce serait peut-être un exploit qui mérite d’être souligné. Peut-être que ça ne saurait tarder. Mais revoir sa soeur lui fait un bien fou, on ne sous-estime le manque d’une personne que lorsqu’elle revient enfin dans notre vie et Jay lui a manqué. Réellement. Un message de temps en temps ce n’était pas suffisant, elle aurait voulu plus, elle aurait voulu que sa soeur soit là pour dire avec tout son cynisme qu’elle a merdé et que c’est bien fait pour elle si Gaspard a prit le large. Elle a tant de questions Kate, mais elle ne veut certainement pas assommé sa cadette de questions insupportables. Quand Jay s’éloigna, Kate s’arma d’un sourire en coin, un peu chancelant, les yeux brillants d’émotions de voir que sa soeur est là, pour de vrai. Ses yeux qui ne cessaient d’admirer sa petite soeur, Kate l’écoutait parler I did not, well I know it’s the guy who forgot one day to drop Adam at school, and that Adam really loves him but I didn’t have the chance to meet him. Explique Kate, tentant d’imaginer la réaction de son beau-frère ou même la réaction de son neveu face au retour inattendu de celle qui était parti quelques mois plus tôt. Quand Jay lui demanda si elle voulait entrer, Kate acquiesce d’un petit geste de la tête avant de s’insinuer dans l’appartement, comme étrangère à cet endroit qui pourtant l’avait vu un nombre incalculable de fois depuis le mois de Novembre. Coffee is always a good idea rétorqua t-elle en déposant son sac à main sur la table et regardant tout autour d’elle pour voir si quelque chose avait changé. Elle ne sait pas par où commencer Kate, si elle doit avouer à sa soeur que tout est chaotique avec Gaspard.We’re on break with Gaspard. prononça t-elle, de but en blanc. Comme ça, sans préambule. I did- I did something bad and he- he left.  Elle souffle en joignant ses mains derrière sa nuque, la tête baissée avant de la relever pour regarder une nouvelle fois sa soeur.  it’s… unbearable. I can’t believe he left but- but Kate ne parvenait même pas à finir sa phrase Mom doesn’t know, and thank god, because she would be a pain in the ass… pardon my French. Kate n’imaginait pas la réaction de sa mère si elle venait à apprendre toute la mascarade qu’ils leur servent avec Gaspard depuis leur séparation plus ou moins officielle. Mais elle devrait assumer, peut-être que c’était ce qu’il fallait faire. Ou pas, elle n’en savait rien et Jay ne savait sûrement pas non plus, mais en parler diminuer un peu la peine, rien qu’un peu.

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Mar 10 Aoû - 0:23
Il y avait quelque chose de surréaliste et grotesque à la fois dans toute cette situation. Kate et sa tendresse, surtout. Kate qui ne lui hurlait pas tout le ressentiment, et les reproches, et la honte, and all that shit their mother would definitely come up with when she'd get her turn at the whole 'punch Jay in the throat' game. C'était presque plus cruel, cette approche. Bien plus vicieux, d'endormir ses craintes en l'amadouant avec des émotions qu'elle n'avait pas anticipé. Janet avait beau savoir que son aînée n'était pas stupide, loin de là, elle ne se souvenait pas d'une telle maîtrise de la manipulation. Mal à l'aise sous son regard insistant qui flirtait dangereusement avec la joie — seriously, what the fuck, where were the hidden cameras, was this an elaborate prank or just a nasty way to get back at her for running away??? — Janet détourna les yeux, bredouillant sans prendre la peine de vérifier si des oreilles indiscrètes traînaient dans les parages, yeah, well, it's probably for the best, he'd try to hit on you. Probably not now though, not with Old Liz back in town and whatever the fuck was happening between them. Pas que ce soit ses affaires, elle avait ses propres problèmes à gérer et n'avait aucunement l'intention d'aller mettre son nez dans celles d'Adrian.

Une fois la porte refermée — nul besoin d'offrir un spectacle aux voisins, la plupart avait sans doute remarqué son absence et la dernière chose dont Janet avait besoin, c'était bien d'offrir plus de munitions aux commères de l'immeuble — elle glissa sans bruit jusqu'à la cuisine, Kate sur ses talons. Jay lui tourna le dos dans l'espoir un peu naïf que sa sœur atténuerait son assaut de reproches si elle lui apparaissait aussi faible qu'elle ne se sentait — ou presque, pour un rendu plus authentique il aurait certainement fallu qu'elle se roule en boule dans un coin. La loi de la jungle, rich white people edition. Mais une fois de plus, Kate parvint à la surprendre, plus douce que Janet ne le méritait. Un peu nerveuse, la plus jeune des filles Byrnes s'attela donc à préparer une nouvelle cafetière, suffisamment bien élevée pour ne pas offrir à son aînée les restes d'un café tiède. L'annonce de Kate l'arrêta cependant et, immobile, Jay se repassa mentalement ce qu'elle venait d'entendre. Si elle n'appréciait pas Gaspard outre mesure — but then again, she didn't like that many people — elle s'était surprise à lui porter une certaine admiration après son étonnant revirement professionnel. Il fallait du courage pour prendre pareille décision, un courage dont Janet manquait cruellement et qu'elle avait toujours jalousé comme admiré. Well, mom is a grade A bitch, finit-elle par murmurer avant de se retourner pour croiser le regard de sa sœur. Qui aurait cru qu'elles finiraient par partager un tel instant de complicité, réunies par des échecs sentimentaux et une irritation commune pour leur génitrice ? Jay n'aurait pas parié là-dessus. Depuis toute petite, elle considérait Kate comme le modèle inégalable, le prototype parfait dont leur mère avait toujours rêvé. Rationnellement, elle savait que sa perception de la réalité était profondément tronquée par ses propres complexes et névroses, mais elle n'avait jamais vraiment pu se défaire de la jalousie stagnante qui lui tordait le cœur quand il était question de Kate. Qu'elle ait, elle aussi, mis en péril son mariage avait quelque chose de délicieusement malsain mais Janet n'avait pas spécialement envie d'en profiter. D'une part, parce qu'elle était bien mal placée pour juger qui que ce soit et d'autre part, parce que malgré tout, Kate restait sa sœur, probablement la seule personne à même de comprendre un minimum ce qu'elle vivait. What did you do? s'enquit-elle, enclenchant la cafetière sans y jeter un coup d'œil — neuf mois et les réflexes étaient restés, pathétique. It has to be pretty dramatic if he left you what, less than a year after you got married? Or has it been two already? That was how much she cared about her sister's marriage. And if you don't want Mom to know about it... must be a fuck-up of epic proportions. Did you, what, cheat on him or something? demanda-t-elle, tâchant de ne pas avoir l'air trop désinvolte. Kate avait certainement frappé à la bonne porte pour trouver un peu d'empathie mais la mauvaise personne lui avait ouvert, c'était évident. Janet n'avait pas la patience d'Elior, ni sa présence lumineuse mais elle était capable de faire un effort. Et si elle avait des raisons un peu égoïstes de le faire, well, no one had to know.

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Dim 22 Aoû - 11:33

Elle ne savait pas comment annoncer tout cela à sa soeur. Elle savait, au plus profond d’elle-même qu’il y avait toujours eu une espèce d’animosité entre elles deux. Que leur mère y était pour quelque chose et Kate aurait voulu faire comme Janet, elle aurait voulu tout plaquer, s’il n’y avait pas eu Gaspard, s’il n’y avait pas eu son boulot, c’est très certainement ce qu’elle aurait fait. Mais il aurait fallu qu’elle ait le courage de partir, le courage de prendre le large, loin de New York et elle n’en aurait certainement pas été capable. Parce que Kate, derrière ses grands airs de femme sûre d’elle, elle n’est que son reflet. Elle hausse un peu les épaules quand Janet lui parle de son, leur, voisin et ne peut s’empêcher de sourire  aw, alright.  Peut-être qu’elle le rencontrerait un jour, mais elle ne courrait pas après les rencontres Kate, elle préférait encore faire en sorte de colmater les brèches de ses relations brisées plutôt que de faire de nouvelles rencontres, ça serait sûrement pour le mieux. Laissant sa soeur vaquer à ses occupations, Kate tentait malhabilement de maîtriser ses pensées, elle tentait de faire fi de tout ce qui tournait dans sa tête au profit de pensées joyeuses et heureuses. Les pensées toutes plus tortueuses les unes que les autres ne cessaient encore et encore de tourner, tournoyer lui rappelant sans cesse qu’elle n’était qu’une garce qui n’avait pas été foutue de garder une dignité pour ne pas briser le coeur de celui qu’elle avait épousé. Un rire léger sortit de ses lèvres quand elle entendait sa soeur qui parlait de leur mère et elle humidifiait ses lèvres en acquiesçant silencieusement. What did she do ? She acted like a bitch, pour sûr. Elle cherchait les mots Kate, le regard un peu dans le vide et elle releva la tête à l’interrogation de sa soeur Almost a year, it should have been a year already but with all the sanitary situation it was a mess. Expliquait l’avocate en levant les yeux au ciel, peut-être qu’elle aurait dû prendre cela pour un signe. Kate passait alors ses deux mains derrière sa nuque pour les nouer, la tête baissée en déglutissant I did. Répond t-elle simplement, les yeux clos, sans prendre le temps de regarder sa petite soeur pour ne pas qu’elle se fasse juger, pour ne pas voir à quel point elle avait merdé I did cheat on him. Continuait-elle en soupirant. Elle revoyait le visage de Gaspard, la dernière fois, quand il a claqué la porte de l’appartement, son sac au bout de la main et son coeur se serra. Encore. Elle serra les dents et leva les yeux au ciel pour ne pas se mettre à pleurer, le temps n’était plus aux larmes. Le temps n’était plus à l’appréhension. Fu- Fudge when I think about it, I feel like shit. Shoot. He wanted to give up on law and I wasn’t, I didn’t, I wasn’t here for him, I thought that he didn’t want me anymore because he was so… elsewhere. Elle souffle un peu avant de reprendre So I did that horrible thing, and he learned that, reading my e-mails because I was so stupid, and I didn’t log off and now… my life is a fucking mess. Conclua kate en levant les yeux au ciel une nouvelle fois, agacée par sa non-capacité à se taire, à ne pas assommer les gens avec des questionnements Sorry about all those infos. It was stuck in my chest for too long.

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Ven 18 Mar - 23:10
Quoi qu'extrêmement dérangeante, l'image d'Adrian testant sa routine de loveur du dimanche sur Kate avait un soupçon de normalité qui détendit légèrement Janet sitôt qu'elle la formula. Pas suffisamment pour éclipser le stress constant, générateur de coups d'œil méfiants, tics nerveux et autres gestes brusques, mais c'était assez pour qu'elle se sente vaguement à l'aise en présence de sa sœur et parvienne à livrer une performance presque passable en matière de small talk. Not exactly her strong suit, despite her most earnest efforts, mais à la différence des collègues et connaissances dont elle supportait difficilement le bavardage sans grincer des dents, Janet avait de l'affection pour son aînée. Peut-être n'étaient-elles pas assez proches cependant. Si c'était le cas, Jay n'aurait certainement pas éclaté de rire en l'entendant admettre son infidélité. Ce n'était pas une mauvaise blague, pas à en juger par le soupir criant de sincérité de Kate. Oh, nota Janet, toute trace d'hilarité s'évanouissant subitement. You're not joking, ajouta-t-elle, comme si c'était vraiment nécessaire — it wasn't. Damn, what was she supposed to say without acting like a colossal bitch capable of giving their mother a run for her money? Rien ne lui venait, rien d'utile en tout cas. Aucun soutien sous forme d'une jolie formule, pas même un sourire compatissant et avec le silence qui résonnait dans sa tête, revenait l'angoisse caractéristique de la control freak qui ne maîtrisait plus rien. Elle avait toujours admiré — comprendre, envié — ces duos de frangines capables de tout se dire et de se soutenir dans les plus mauvais moments. Et, certes, elles étaient légions à la télévision comme en littérature, ces sœurs à la complicité extraordinaire, mais Janet n'avait jamais vraiment été capable de reproduire leur comportement. Peut-être s'était-elle trop concentrée sur la forme que le fond, peut-être n'étaient-elles pas faites, Kate et elle, pour être les meilleures amies du monde mais là n'était pas la question. Son problème actuel, de plus en plus urgent à en juger par les yeux brillants et la mâchoire crispée de sa sœur, ne trouverait pas de solution dans des lectures sans fin et des heures devant un écran. Et, si intelligente fut-elle, Jay n'avait pas la science infuse ni une database exhaustive en matière de relations interpersonnelles. Aussi décida-t-elle de reporter son attention sur la cafetière, dans un élan de lâcheté. La cuisine en avait vu d'autres, de toute manière. Elle s'efforça de hocher la tête, plaçant quelques onomatopées ici et là, le strict minimum de tout bon interlocuteur, tout en continuant de se creuser la tête pour déterminer comment réagir — de manière appropriée cette fois. Well, finit-elle par dire en tendant une tasse fumante à sa sœur. Well, what? Manifestement, commencer une phrase sans la moindre idée de ce à quoi le reste pouvait ressembler n'était pas spécialement inspirant, en tout cas pour elle. Elle n'avait rien, rien de plus à ajouter, rien qui rentre dans le cadre de la bienséance et des bonnes manières. Et, à vrai dire, elle avait suffisamment donné dans ce registre. C'était précisément ce qui avait fini par lui faire péter les plombs. One of the many reasons anyway. You're a hot mess, fit-elle d'un ton monocorde par-dessus son café. Not that I'm in any place to judge, which... if you're trying to pass me over for shittiest piece of shit of the year, you gonna have to up your game. À la réflexion, l'humour non plus ne figurait pas parmi les nombreux talents de Jay. Avec un soupir, elle déposa sa tasse sur le plan de travail derrière elle et croisa les bras. Seriously though, I'm not sure I'm the right person to cheer you up but look, you fucked up, made a mess? Fix it. Marie-Kondō that shit up. The man brings you joy? Keep him. Talk it out, I don't know, elle haussa les épaules avec ce qu'elle espérait être un sourire encourageant, I know you probably feel like the world's ending and all, believe me, been there, done that. I mean, I'd never cheat on Elior but that's irrelevant. Et, accessoirement, ce type de réflexions était susceptible d'aggraver la situation. Why, oh why did she keep talking to people? She sucked at it. But if you can find it in you to just, you know, try and communicate, maybe you can both get through it. And please, continua-t-elle en fronçant les sourcils, don't have a mental breakdown in my kitchen, I'm the only one allowed to do that here and therapy has yet to help me develop my people skills, I wouldn't be able to help you. I'd probably have to call mom and really, I don't wanna do that. Le scénario catastrophe, vraiment. Janet n'avait absolument pas l'intention d'entrer en contact avec ses parents, pas maintenant, pas avant d'être totalement prête. Et peut-être ne le serait-elle jamais.

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Dim 1 Mai - 19:29
Elle était rongée par le poids de la culpabilité depuis des semaines, des semaines a tourné encore et encore dans son lit en s’imaginant le jour où Gaspard reviendrait. Mais reviendrait-il ? Certainement pas, si elle était de l’autre côté, elle ne reviendrait sûrement pas. Si elle était de l’autre côté, elle serait déjà partie depuis bien longtemps. Mais elle n’avait pas le droit de réclamer une décision parce qu’au fond, si la décision était la rupture nette et définitive, elle ne s’en remettrait sûrement jamais. Parce que Gaspard avait été et serait toujours son premier amour. Elle n'avait jamais connu personne d’autre et puis elle ne voulait pas le faire. Personne d’autre -sentimentalement parlant- n’avait réussi à faire ce que Gaspard avait fait, capturer son coeur et l’aider à grandir. Il n’avait pas fallu longtemps à Janet pour deviner ce qu’avait fait sa soeur et même si des villes les avaient séparés, même si elle était partie, loin, très loin, Janet avait toujours été là pour elle, dans un coin de sa tête. Elle s’imaginait ce qu’elle lui aurait dit, elle l’aurait sûrement envoyer bouler plus d’une fois mais elle n’avait, cependant, pas envie que sa soeur la juge même si elle était tout à fait en droit de le faire. Ce qui lui avait manqué le plus c’était ses réflexions, Janet et Kate étaient aux antipodes l’une de l’autre, elle ne se supportait pas souvent, mais god she loves her sister. « No thank you, I don’t want to be the shittiest piece of shit of the year. » Elle avait déjà bien à faire, et elle ne voulait pas d'un titre honorifique qui risquait grandement de fucked up son état mental déjà bien instable. Elle but une gorgée de café en soupirant «  i wish we could talk, but he doesn’t respond to my texts. And I don’t know what to do, I can’t even go to the flower shop as it’s closed now. » Elle l'avait trompé parce qu'il avait changé de voie et voilà que maintenant, il est de retour dans le droit. Était-ce même une raison pour tromper quelqu’un ? Non. Mais Kate s’en persuadait alors qu’elle était juste un être abject qui ne savait pas garder les cuisses fermées. Period. L’aînée des Byrnes secoua la tête et ferma les yeux si fort que quand elle les rouvrit, des points dansaient devant ses yeux. « No, no ! I’m not gonna have a panic attack here, I don’t wanna see mum. She doesn’t know. And you know what she’ll say if she learn that I did cheat on him. » Elle se leva, prit un visage horrifié et prononça d’une voix criarde « Kate you’re a mess. Why did you cheat on him ? We’ve spent too much money on that wedding and you did that ? What were you thinking ? And poor Gaspard. Blablabla. » L'imitation terminée elle se réinstalla en face de sa soeur en la regardant, les yeux brillant de malice, cette imitation lui avait fait du bien. « I’m glad you’re back. Lil’ Sis. » C'était sorti de nul part mais elle sentait qu’il fallait qu’elle le lui dise, pour qu'elle non plus, ne quitte pas le navire, une fois de plus. Les pans de sa vie se recollaient peu à peu, mais elle sentait que c’était encore fébrile et elle ne voulait pas que tout se casse, une fois encore.

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